Le drame Algérien et la Décadence Française. 1957.

Maintenant jetons un regard sur notre Armée (de Terre en particulier). Les attentats se sont multipliés et les Forces Françaises se sont vite montrées insuffisantes. Devant cette situation il a été décidé le rappel de Contingents et là, la politique, avec les "mêmes", s'est immiscée dans nos Troupes, avec sa propagande anticolonialiste et antimilitariste. Dès le début, comme ici à Grenoble, les trains des mobilisés ont été bloqués à leur départ par les "mêmes". Le pire a certainement dû être enduré par les Cadres de certains Régiments. La technique employée par les "mêmes" n'a jamais changé: prendre un fait isolé réel et le grossir en généralité. Fabriquer des témoignages et amener les Français à la désapprobation et à l'outrance. Déjà que le Français Moyen ne se sentait pas concerné par le sort des Pieds-Noirs et des Musulmans qui avaient fait leur choix en faveur de la France, il n'en fallait pas plus pour condamner ce problème Algérien.
Une petite mise au point sur nos Combattants, quand on sait qu'ils étaient 1 sur 3 a avoir vraiment combattu, on peut se demander comment se fait-il qu'il y en ait eu autant par la suite.
Rappelons que ce Maintien de l'Ordre qui s'est transformé en Guerre, côté Français a provoqué un nombre de morts dont le chiffre n'est pas arrêté (28 000 ?).
Je viens de décrire, sommairement, l'ambiance qui régnait dans notre Armée, pour situer l'action du Commandant Hélie de Saint Marc.

(à suivre)

Continuons à explorer cette période trouble. En 1957, devant la multiplication des attentats, la police d'Alger fut débordée et l'Armée fut appelée à la rescousse. Naturellement, étant donné la mission à assurer et pour répondre à, sans doute :"Par tous les moyens, faites au mieux". les parachutistes furent désignés pour remplir cette mission qui leur coûta beaucoup, surtout après l'inversion des résultats. Puis arriva le moment du Putsch d'Avril 61. Le 1er REP, sous les ordres du Commandant Hélie de Saint Marc allait quitter son campement de Zéralda pour disparaître à jamais.
Etant à ce moment là à l'Ecole d'Application de l'Infanterie comme élève Sous-Officier d'Active, Ecole située alors à Saint Maixent et non à Montpellier, pour expliquer le climat de l'époque, je vais décrire comment a été ressenti ce Putsch.
Sans vouloir me mettre en avant, je vais commencer par expliquer mon petit parcours et en profiter pour montrer comment j'ai vécu ma jeunesse comparativement à celle d'aujourd'hui.

Très tôt, à 14 ans, j'ai perdu mon Père et, après le choc de sa disparirion, je me suis fait une raison en évoluant avec beaucoup de sens des responsabilités. Si je ne reconnais pas la France telle qu'elle est aujourd'hui, il suffit de regarder cette Jeunesse qui manifeste à tout bout de champ alors que parallèlement elle est déresponsabilisée. J'avais un projet pour l'avenir, comme l'on dit, je voulais faire comme Papa, une sorte de Chevalier qui est là pour défendre son Pays. Ma première question, que les Jeunes ne se posent pas: serai-je à la hauteur ? Seul l'avenir me le dira. Alors que je poursuivais mes petites études et que je rêvais d'aventure, parfois un Dakota survolait le village à basse altitude. C'est ainsi que m'est venue l'idée de faire ma préparation militaire parachutiste. Puis je devenais aide-moniteur pour d'autres stages. J'ai souvenir d'une présence du Gouverneur Militaire de Lyon qui nous vantait " L'Agérie Française".Bien sûr, la guerre d'Algérie était en filigrane, mais sans plus. Vint l'heure du départ en 61 pour l'Ecole E.S.O.A. de St Maixent. Un monde nouveau s'ouvrait, je sortais de ma coquille, j'allais être formaté pour être Militaire et Chef (à condition de répondre aux exigences). L'idée de la mort, donc du sacrifice suprême ne me traversait pas l'esprit, occupé que j'étais dans ma formation. Elèves, nous étions en vase clos, hors des évènements dont le Putsch. Mais au fil du temps nous avons été informés et l'Ecole a commencé à s'agiter. Nous étions au Quartier Coiffe et prenions la garde au Quartier Marchand où se trouvaient les Officiers. Le portrait du Chef de l'Etat avait été lacéré, d'où l'obligation de la présence d'une sentinelle. Place Denfert Rochereau la statue avait été peinte en rouge. Les vrais conséquences de ce Putsch nous allions les connaître par la suite, sur le terrain.
Mais l'apothéose fut atteinte avec le Cessez le feu de Mars 62.
Pour nous élèves Sous-Officiers, ce n'était qu'une remise en question de nos projets pour le futur. Mais pour tous ceux qui avaient combattu et perdu des camarades tout devenait inadmissible.

Quelle tâche terrible pour un Chef d'annoncer à ses Légionnaires que la guerre était perdue, alors qu'ils ne connaissent que la victoire ou la mort. Mais le Réglement c'est le Réglement, la Loi c'est la Loi et il n'y a pas de place pour les "états d'âme". On arriverait à croire que, parfois, il faut laisser place au mensonge, à l'hypocrisie, un Chef pourrait commander en pensant le contraire. Adieu les valeurs dont on se glorifie. Du jour au lendemain, comme on change les règles du jeu, on annonce la fin de ce que pouquoi on se battait, tant pis pour ceux qui ont laissé leur vie. Ce n'est pas autre chose qui a bouleversé tous les esprits des vrais Combattants que l'on retrouvait chez les Parachutistes et les Légionnaires et quelques Unités éparses, mais pas chez le Contingent à l'image de la société. Quoi qu'il en soit force est restée à l'ensemble des Français qui ont commencé à choisir les solutions de facilité comme dans la politique actuelle, toujours guidés "par les mêmes".
Début Avril 62 j'allais découvrir où en était notre Armée en Algérie, surtout son moral.

(à suivre)

Ces victoires perdues par les hommes politiques.

Eh bien surprise, la défaite était dans tous les esprits, mais la résignation s'était installée à un point tel que parmi les Cadres personne ne parlait de l'Indépendance. Au début chez les Chasseurs Alpins en Kabylie, au cours d'un contrôle routier, alors que j'avais des Officiers de la wilaya III au bout du PM49 (non pour m'en servir, mais pour protéger ma personne), j'ai vu des sourires narquois semblant dire "on vous a tous bien niqués" on pourrait rajouter "et ce n'est pas fini !". Ces Officiers allaient à une réunion à "Rocher Noir". Ce n'était encore pas l'Indépendance mais tout comme. Aussitôt nous pouvons penser aux "Accords d'Evian" dont personne ne parle sur le Forum, pourtant c'est la suite d'une politique qui nous a tués. Et la première chose à faire c'est de revoir les termes des Accords.
Le Putsch raté de 61 devrait être un élément de réflexion digne d'enseignements à tirer, entre autres être certain d'être suivi, au moins par ceux qui se sont déclarés pour. Ne pas aller trop vite, avec des bases solides et pas seulement des Idées qui, en fait, ne sont pas partagées. Pour les matamores, s'il y en a, nous expliquer, après un pareil échec et aussi longtemps après comment est-il possible de récidiver sans sombrer dans le ridicule.
Revenons sur la situation actuelle. Oui, les Accords d'Evian ont agi en véritable "Cheval de Troie" et nous sommes comme avec une corde au cou. Seule issue possible: Par une politique digne de ce nom. Dans le cas contraire la Décadence laissera la place au Grand Remplacement.