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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Mar Avr 09 2024, 23:36
L'artillerie de DBP, n'était pas si nulle comme je le croyais au début, les artilleurs qui ont payés aussi un lourd tribut ont fait tout leur possible avec leurs tubes, parfois le manque de munitions, et aussi les tirs directs du VM sur leur matériel et les servants. Les parachutages furent désastreux, cause aux intempéries, au rétrécissement continuel de la zone de réception, et à la parfaite maîtrise de la Flak VM (37 antiaérien) due à la présence d'officiers conseils Chinois, et même d'artilleurs. Le ratio des parachutages et reçus correctement doit être décevant pour les défenseurs de DBP en matériel, mais surtout en hommes : combien sont tombés de nuit en zone VM, et que sont-ils devenus, peu d e retour d'informations. C'est l'exploit continuel pour le personnel de santé, dans des conditions d'hygiène sur le champ de bataille pendant surtout 40 jours, certainement unique par leur dureté pour les blessés et le personnel soignant. Que dire de tous ces volontaires qui veulent rejoindre les défenseurs de DBP, parfois sans avoir déjà sautés, ce sont des courageux pas toujours conscients de l'apocalypse qui les attends, sauter dans le noir, souvent au milieu des explosions et pire directement chez le VM. Tous de vrais héros.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Jeu Avr 11 2024, 21:41
Le capitaine Alain Bizart commande une compagnie du 5e BPVN du capitaine Botella. C'est le héros de la bataille qui se déroule sur Huguette 6.
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Jeu Avr 11 2024, 23:47
Alain Bizard naît à Saint-Nazaire le 18 avril 1925.
Engagé volontaire, il incorpore le 3ème bataillon de Marche en août 1944 avec le grade d’aspirant et intègre quelques mois plus tard l’armée d’active au sein du 1er régiment de hussards.
Admis à l’ESM en juillet 1945, il choisit l’Arme Blindée Cavalerie et rejoint l’Ecole d’application de Saumur.
Avec trois séjours, l'Indochine lui donne l'occasion de s'illustrer et de devenir un soldat extraordinaire et admiré.
Affecté au 8ème dragons, il débarque au Tonkin en avril 1947 où il combat à Hanoi, Haiphong et Langson.
Sur sa demande, il effectue un second séjour en Indochine à partir de juillet 1950 au sein du 1er régiment de chasseurs et puis un troisième séjour en 1953 au 5e bataillon de parachutistes vietnamiens.
Partout, il est considéré comme un magnifique officier dont l’allant, l’ardeur et la bravoure légendaires sont cités en exemple.
Parachuté à Dien Bien Phu le 26 mars 1954, il est blessé par éclat d’obus le 14 avril 1954 et est fait prisonnier à compter du 8 mai 1954, avant d'être libéré quatre mois plus tard.
En février 1955, il est affecté au commandement du 1er tabor en Tunisie et rejoint ensuite le 1er régiment de chasseurs parachutistes en août 1956 avec lequel il participe à l'opération anglo-française de Suez.
Lors de la guerre d’Algérie, il est blessé par balle à Djeurf le 25 septembre 1955 et par éclat de grenade le 18 décembre 1959 dans la région de Maillot.
Il effectue ensuite plusieurs stages à Fort Bragg aux Etats-Unis où les Américains forment leurs fameux "bérets verts".
En 1967, il prend le commandement du 13e régiment de dragons parachutistes.
Auditeur de la 25e session de l’IHEDN, il est affecté à l’Inspection générale de l’Armée de Terre en 1973 avant de prendre le commandement de la 1ere brigade parachutiste en 1974, puis le commandement de l’ESM et l’EMIA en 1975.
Successivement, il est nommé commandant la 8e division en 1977, adjoint au général commandant la 1re armée et gouverneur de Strasbourg en 1980, adjoint au directeur de l’IHEDN en 1981 avant de devenir inspecteur de la défense opérationnelle du territoire en 1982.
Il achève son parcours hors du commun comme gouverneur militaire de Lille, commandant la 2e région militaire et le 3e corps d'armée de 1983 à 1985.
Le général Bizard est décédé le 18 février 2010, à l'âge de 84 ans, à l'Institution nationale des Invalides où il résidait.
Ses obsèques ont eu lieu le mercredi 24 février 2010 à la cathédrale Saint Louis des Invalides et ont été suivies des honneurs militaires dans la Cour d'Honneur.
Ayant reçu trois blessures au combat, cité dix-huit fois dont sept à l'ordre de l'Armée, ce grand combattant volontaire était Grand Croix de la Légion d’honneur, Grand Croix de l’Ordre National du Mérite, titulaire de la Croix de Guerre des TOE, la Croix de la Valeur Militaire, chevalier de l’Ordre National du Vietnam parmi bien d'autres distinctions. Il laisse derrière lui le souvenir d'un officier brillant, d'un soldat exceptionnel, et restera un modèle d'abnégation pour tous.
13 mars - 7 mai 1954: bataille de Điện Biên Phủ
Il est parachuté le 26 mars 1954.
À son arrivée, considéré comme officier cavalier, il commence son 3e séjour et est précédé d'une solide réputation de guerrier confirmée par plusieurs citations et le grade de chevalier de la Légion d'honneur.
Les anciens l'estiment et le reconnaissent d'emblée comme l'un des leurs.
Il est affecté au 5e bataillon de parachutistes vietnamiens (BPVN, les Bavouans) du capitaine André Botella.
Il remplace alors comme commandant adjoint le lieutenant Rondeau qui a été blessé.
La bataille des Huguettes: 31 mars-5 mai 1954
Défense d'Huguette 7
29 mars : Avec la 1re compagnie du 5e BPVN, il rejoint Huguette 7 et les légionnaires du BEP.
30 mars : Opération pour des-encercler Huguette 7.
Dès le 30 mars, le PA Huguette 7, au Nord-Ouest de la piste d’aviation, est investi par la Division 308.
31 mars : La division Viet-Minh 308 renouvelle son attaque le 31 mars et le capitaine Bizard la repousse après un repli stratégique.
Le lieutenant-colonel Langlais, pris dans la défense des Elianes, ne répond pas aux demandes de Bizard d'envoyer des renforts.
Le capitaine doit se défendre seul.
La 1re compagnie du 5e BPVN tient tête à une autre attaque du Régiment 36.
Pilonné par les mortiers de la division 308, les hommes du sergent Tournaye reçurent l’ordre de se retirer discrètement dans la nuit du secteur Nord-Ouest.
Quand le bataillon d’assaut ennemi avança, ils trouvèrent les tranchées et les blockhaus vides et avancèrent vers le complexe central.
Le capitaine Bizard retira ses 90 blessés vers les positions Sud-Ouest et Sud-Est, abandonnant le reste du point d’appui.
Avant minuit, il appela l’artillerie pour un tir pré-arrangé au canon de 155 sur les anciennes positions prises par l'ennemi, sachant que le point d’appui mesurait seulement 150 mètres de large.
Les pertes ennemies furent lourdes et ses Vietnamiens du Bawouan purent reprendre la totalité du point d’appui à 10h le matin du 1er avril.
Dans la nuit du 1er au 2 avril, Bizard effectue un commando réussi sur des mortiers de 81 Viets.
Le Lt-colonel Langlais fut obligé d’admettre qu’il avait mal jugé le 5e BPVN, et ils furent relevés à 17 heures par une compagnie composée de Légionnaires et d’auxiliaires dirigés par le Lt Spozio du 1/2 REI.
Défense d'Huguette 6
6 avril : Relève de Minaud par la compagnie de Bizard sur Huguette 65.
Début du commandement du PA. 7 au 9 avril : Le PA est complètement encerclé par les tranchées ennemies qui tient au prix de combats intenses. Huguette 6 est la cible de toutes les attaques.
12 avril : Les paras du 5e BPVN et les légionnaires dirigés par le capitaine Bizard, les lieutenants Jacques Rastouil et François se battent fermement6. La division 308 compte de nombreuses pertes sur Huguette 6. Le PA est complètement assiégé et isolé, coupé de tout. Il reste à peine 180 combattants.
13 avril:Le capitaine Bizard lance devant Huguette 6 dans les brumes du petit matin, une opération pour miner et reboucher les tranchées Viêt-minh.
14 avril : Lors du briefing quotidien du soir, autour d'une boite de ration, un obus de mortier de 57 tombe sur l'abri des officiers rassemblés autour de Bizard. Il est blessé par éclat d’obus, le lieutenant Rastouil est tué, le lieutenant Meric est grièvement blessé. Le soir même, le colonel de Castries décide l’évacuation de ce P.A.
16 avril : Une série d'officiers reçoivent un avancement.
Le capitaine Bizard n'en fait pas partie car il est jugé trop jeune dans son grade de capitaine par la hiérarchie de Hanoï.
Il est fait officier de la Légion d'Honneur à l'age de 28 ans.
Le colonel Christian de la Croix de Castries est nommé général ; d’autres officiers reçoivent un avancement, notamment le lieutenant-colonel Jean Langlais nommé colonel, le chef de bataillon Marcel Bigeard du 6e B.P.C. nommé lieutenant-colonel, le capitaine André Botella du 5e B.P.V.N. nommé chef de bataillon, le capitaine Pierre Tourret du 8e Choc nommé chef de bataillon, le lieutenant Hervé Trapp du 6e B.P.C. nommé capitaine, le lieutenant Pham Van Phu du 5e B.P.V.N. nommé capitaine, et le lieutenant Michel Brandon du 1er B.E.P. nommé capitaine.
17 avril : 11e jour de résistance.
Dans la nuit pour tenter de rejoindre Bizard sur Huguette 6, 2 compagnies du 1er BEP et du 8e BPC de Tourret, appuyés par 2 chars, tentent pendant 4 à 8 heures de passer les tranchées Viet-Minh creusées autour de Huguette 1, à travers celles du Régiment Viet-Minh no 88.
Vers 2 heures du matin, elles sont rentrées dans le système ennemi, qui a été élargi et renforcé pour faire face aux positions françaises au nord et au sud mais elles n’ont pas pu progresser davantage sous le feu intense de mortiers, canon sans recul et fusils mitrailleurs ennemis.
Une seconde tentative forte coordonnée par le lieutenant-colonel Bigeard est tentée au matin du 18 avril.
Mais le 1er BEP bute sur un bataillon au complet.
Les 250 légionnaires doivent déloger les 1000 Viet-Minh un par un.
Les pertes sont trop élevées.
«Bruno» demande aux paras de se retirer vers le point de départ.
À 7h30 au matin, le 18 avril, Castries et Langlais ont compris à contre cœur qu’il n’était pas possible de persister dans cette opération pour envoyer une force de secours vers Huguette 6, dont le coût humain devenait inacceptable sans garantie de succès.
Le commandant Clémencon du I/2 RIE appelle par radio le capitaine Bizard et lui annonce que désormais il est livré à lui-même.
Parlant en anglais pour des raisons de sécurité, il laisse au chef du point d’appui le choix entre se rendre, ou laisser les blessés sur place et tenter de forcer le blocus Viet-Minh pour rallier les positions françaises avec ses derniers hommes en état.
C’est le dimanche de Pâques au matin, et Alain Bizard a 29 ans ce jour même.
Il répond qu’il essayera de passer en force à 8 heures, profitant d’être couvert par le brouillard du matin.
Les légionnaires du lieutenant François et les parachutistes vietnamiens de Bizard installent les blessés au mieux, et détruisent les armes lourdes ainsi que les radios.
Le sergent Horst Ganzer, grièvement blessé et le liaison de mortier du 1er CEPML se portent volontaire pour rester derrière et couvrir les arrières du raid avec le dernier fusil mitrailleur en état.
Les hommes se fabriquent des gilets par balles de fortune avec des sacs de terre sur la poitrine et le dos, et remplissent leurs poches de grenades.
Ils s’alignent dans la tranchée sud, et à exactement 8 heures du matin, le capitaine Bizard donne l’ordre et s’élance en tête.
La compagnie jaillit hors des tranchées, saute les barbelés et s’élance à découvert pour une course dans le brouillard matinal à travers les positions ennemies.
Ils ont trois cents mètres à couvrir sur un glacis sans le moindre abri, en plein dans le champ des mitrailleuses ennemies.
Le Viet-Minh dans les tranchées les plus proches faisaient face au sud, s’attendant à une nouvelle tentative de secours.
Comme ils prévoyaient d’avancer à l’assaut de Huguette 6, ils n’avaient pas posé de mines entre eux et le PA.
Les hommes de Bizard ont parcouru les 100 premiers mètres sans être vu, sautant ou grimpant à travers les tranchées ennemies lançant des grenades dans toutes les directions, puis ils se précipitent vers la piste d’aviation.
Un groupe à l’ouest de la ligne tomba par surprise sur une compagnie ennemie, mais après une seconde d’hésitation commune ils passèrent à travers en ouvrant le feu.
Derrière eux, le sergent Ganzer fut tué à son poste après avoir tenu le plus de temps possible pour ses camarades, tandis que des mortiers français tombaient pour protéger aussi les arrières de la ligne en progression.
Il restait encore 200 mètres à parcourir à découvert sur la piste d’aviation, sous un feu nourri.
Le lieutenant Bergot entendit des voix espagnoles criant des encouragements alors qu’ils courraient.
À 10 heures, après 2 heures pour parcourir les 300 mètres qui le séparent de Huguette 6, il réussit à atteindre Huguette 1, qui est encerclée et doit être évacuée dans la foulée, à la suite de la chute d'Huguette 6.
À 10h40, le capitaine Bizard compte les survivants sur Huguette 2.
Ils sont 60 sur les 120 au départ d'Huguette 6.
Entre le 8 et 18 avril, lors de son commandement du PA Huguette 6, Bizard avait tenu à jour le registre des effectifs.
Sur les 300 hommes des deux compagnies, 106 sont morts (y compris les lieutenants François et Donadieu), 49 blessés (y compris les lieutenant Cousin et Weinberger) et 79 disparus.
Le docteur Grauwin examina les survivants et déclara :
«Ils ne sont pas blessés mais il n’y a plus rien en eux, ce sont des morts vivants.»
Parlant de son exploit, Bigeard dira :
"Alain Bizard, un officier exceptionnel. Un de ceux qui reviendront toujours, un officier admirable, un nom a retenir."
Défense d'Éliane 4, puis Épervier
À la chute d'Huguette 6, le capitaine Bizard rejoint Botella pour le commandement d'Éliane 4.
5 mai : Le point d'appui Épervier est tenu par Bizard renforcés par des demi-sections du 8e BPC de Pierre Tourret. C'est ce PA qui assure la protection du réduit central.
Dans les derniers jours de la bataille de Diên Biên Phu, l'issue ne faisant plus de doute, il fait partie des officiers avec René de Salins qui veulent continuer le combat en tentant une percée vers le Laos pour échapper à la captivité, et faire jonction avec l'opération « D » du capitaine Jean Sassi.
Mais le commandement, à bout, ne veut pas supporter cette idée.
Le capitaine Bizard est fait prisonnier le 8 mai 1954 lors de la chute du camp retranché.
Des le premier jour, il s’évade dans un groupe de 4 officiers dont le capitaine Pierre Tourret, commandant du 8e bataillon de parachutistes de choc.
Sans nourriture, fatigués, ils doivent composer avec un village où ils décident de passer la nuit, se pensant en sécurité.
Ils sont repris le lendemain au matin à la suite d'une dénonciation par des habitants.
Ils sont alors emmenés au camp de prisonnier numéro 1 et seront libérés quatre mois plus tard.
Ayant survécu à la dureté des camps de concentration Viet-Minh, il est libéré 25 septembre 1954.
Il quitte l'Indochine le 19 octobre à bord du paquebot Edouard-Branly à destination de Marseille avec 3 autres anciens prisonniers du camp no 1, le capitaine Jean Pouget, l'administrateur de la France René Moreau trahis et pris en otage le 19 décembre 1946 alors qu'il est en mission consulaire à Vinh, localité du Nord-Annam (doyen des survivants après huit années de captivité) et le capitaine Planet (capturé sur la R.C.4 en octobre 1950).
En escale à Alger après la Toussaint, en découvrant les barbelés dans les rues, les sacs de sables devant les bâtiments publics protégés par des postes de fusils mitrailleurs, les militaires en postes aux points de contrôle, il entrevoit tout de suite la situation à venir comme du déjà vécu en Indochine .
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Ven Avr 12 2024, 22:05
N’oublions pas non plus le II/1er RCP de Bréchignac qui a résisté et tenu en échec les Viets dur Eliane 1.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Ven Avr 12 2024, 23:52
Pour ma part, je reprends du retard de lecture, il y à tant à lire minute par minute , du déroulement de cette tragédie dont on devine l'issue, tant l'inexorable avancée de la "pieuvre" des tranchées VM va permettre la submersion des derniers réduits, malgré le courage inouïe des défenseurs.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Sam Avr 13 2024, 21:14
Paul Brunbrouck, un héros méconnu de DBP. La promotion de Saint-Cyr 2004/2007 porte son nom.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Dim Avr 14 2024, 22:46
Les nominations de de Castries, L'anglais ou Bigeard sont méritées mais le capitaine Botella avec le 5e BPVN méritait aussi de l’avancement. Il ne reste plus que 3000 combattants sur 10000, les autres sd terrrnt dans la Nam Youn. Le colonel Godard, il deviendra spécialiste de la contre guérilla en Algérie avant de rejoindre l’ OAS.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Mar Avr 16 2024, 22:33
Parachutage de volontaires sur le camp retranché non brevetés parachutistes. Le colonel LANGLAIS voudra que ces volontaires d’un saut puissent recevoir le brevet para, le colonel SAUVAGNAC au nom du règlement s’y opposera. Quel con.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Mar Avr 16 2024, 23:51
Rattrapé le retard de lecture, Les parachutages sur DBP de jour pour au moins le matériel et ravitaillement aurait été plus précis, si effectué à basse altitude, en approche "rase-motte", les pièces VM camouflées dans végétation auraient bien du mal à voir arriver les avions et moins de temps pour faire feu; cette technique à certainement due être essayée. POur parachuter le personnel il en va autrement, sauter à 200 m. voir plus de jour était suicidaire pour les équipages et les paras., seule solution sauter de nuit sans visibilité et conditions météo dégradées et aucune certitude de chuter en zone amie n'était guère plus encourageant, alors sans avoir le brevet de para ceux qui ont osé sous le feu VM, méritaient largement cette distinction; ce colonel Sauvagnac qui le refuse est bien un c...
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Jeu Avr 18 2024, 23:01
Quelle amertume d’abandonner Huguette 6 pour laquelle tant de sacrifices, de sang coulé ont été consentis. Ce n’est pas l’épisode des sac de terre cousus comme des gilets pare-balles ? C'est une scène du film Diên Biên Phu de Schœndörfer.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Ven Avr 19 2024, 22:06
L’abandon de Huguette 6 puis de Huguette 1 scelle le destin du camp retranché. Au sud au CR Isabelle, le BT du lieutenant Wième se comporte mieux que les autres BT qui ont quitté leurs positions sur Anne-Marie dès le début de l’offensive du 13 mars.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Ven Avr 19 2024, 22:20
D'après Erwan Bergot, sur les 300 légionnaires et parachutistes qui ont combattus sur Huguette 6, 106 sont morts, 46 ont été blessés et 79 portés disparu.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Mer Avr 24 2024, 22:12
Huguette 6 puis Huguette 1 tombés, la piste d’aviation est sous le feu des viets et ne peut pas être utilisée pour recueillir les parachutages. L’affaire se compliqué et les jours du camp retranché sont comptés.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Sam Avr 27 2024, 19:15
De 1947 à 1954, la Chine servit de base arrière et de centre de formation aux forces viêt-minh.
La défaite française de 1950 sur la frontière sino-tonkinoise (« la défaite de Cao Bang » ou « le désastre de la RC 4 » ) survenant après la victoire des troupes communistes de Mao Tsé-toung et les prises de position de Ho Chi Minh permirent l'entrée massive au Viêt-nam de l'armement et de l'aide matérielle chinoise.
Le Viêt-minh put ainsi équiper des unités régulières et passer de la guérilla à la guerre de mouvement qui connut une de ses conclusions sanglantes à Dîen Bîen Phû.
Cependant, la Chine ne se limita pas à ce soutien mais envoya des hommes, non seulement des conseillers mais aussi des combattants qui intervinrent directement au Tonkin.
Sans la Chine, le Viêt-nam n'aurait peut-être pas gagné la guerre.
Mais en fait la Chine populaire cherchait à protéger ses frontières sud et à se faire reconnaître sur le plan international comme une grande puissance.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Sam Avr 27 2024, 19:37
Merci beaucoup JP,quel travail,je ne peux répondre aux sujets comme toi ou comme certain membres car je n'ai pas la connaissance,mais très intéressant,j'apprends beaucoup et j'ai encore beaucoup à lire merci beaucoup.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Sam Avr 27 2024, 23:23
Récit passionnant mais tragique, que de morts chaque jour et de disparus, j'assiste heure par heure à cette résistance acharnée à 1 contre 10. Malgré leur courage l'issue est prévisible, sauf secours immédiat de l'aviation US. Je rattrape le retard et arrive à la journée du 25 Avril, pour demain.
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Dim Avr 28 2024, 18:39
Le Lieutenant Réginald WIEME .
Encore un héros de Dien Bien Phu , dont personne ne parle et pourtant .
Ci dessous un texte d'un de ses Amis .
Le 8 Mai 1954 , il tenait encore tête aux vm avec le Pa Isabelle .
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Dim Avr 28 2024, 19:08
Encore un Héros de Dien Bien Phu .
Il était l'oncle de mon Ami LIO , DcD hélas et qui me manque encore énormément .
Adjudant CASSIEDE Lionel
Lionel CASSIEDE naît le 16 février 1927 à Vigneux sur Seine dans l’Essonne.
Il est à peine âgé de 17 ans lorsqu’il est arrêté par la Gestapo le 4 avril 1944 entre Dax et Bayonne, alors qu’il tente de rejoindre la France libre.
Il est interné successivement à Biarritz, à Mont de Marsan où son père se trouve au même moment, puis au fort du Hâ à Bordeaux.
Il s’évade le 24 juillet 1944 de la base sous-marine de Bordeaux où il était forcé et contraint de travailler par les Allemands.
Deux mois plus tard, bien décidé à se battre contre l’occupant, il s’engage le 16 septembre 1944 au 8ème bataillon de chasseurs à pied.
Il participe avec fougue à la libération de la ville de Metz, puis aux opérations en Sarre.
Démobilisé à la fin de la guerre, le goût de l’aventure pousse le caporal Cassiède à se rengager en juin 1948 à la première demi-brigade coloniale de commandos parachutistes.
Volontaire pour la guerre d'Indochine, débarqué à Saïgon en février 1949, il rejoint la base aéroportée sud où il obtiendra son brevet de parachutiste.
Engagé dans de nombreuses opérations, son sang froid et son mépris du danger lui valent d’être promu sergent en juillet 1949.
Le 26 janvier 1951, lors de l’opération Saint-Antoine, il se distingue en allant chercher trois blessés sur un terrain miné, au cours d’un assaut sur une position vietminh fortement tenue.
De retour en France, il se rengage au service général des troupes coloniales et rejoint en 1952 le 4ème régiment d’infanterie coloniale.
Son désir de combattre, d’être engagé à nouveau dans l’action, l’entraîne à nouveaux en Indochine au sein du 1er bataillon de parachutistes coloniaux en juillet 1953.
Aussitôt débarqué à Haiphong, il enchaîne les opérations dans le nord du pays.
Ses remarquables qualités de chef et de combattant sont vérifiées lors de deux accrochages meurtriers à l’est de Dien Bien Phu les 2 et 4 Décembre 1953.
A nouveaux les 9, 10 et 11 février 1954, à la tête de son équipe, il se distingue dans le secteur de Dong Hene au Moyen-Laos, lors d’une mission de reconnaissance profonde dans le dispositif ennemi.
Sous-officier courageux et déterminé, il est parachuté avec sa compagnie dans la nuit du 2 au 3 mai 1954 sur le point d’appui d’Eliane 2 dans la fournaise de Dien Bien Phu.
Forçant l’admiration de tous, il réussit, avec un mépris total du danger, à regrouper ses hommes sous les tirs nourris et meurtriers de l’ennemi.
Le 6 mai, alors que l’issue tragique de la bataille ne fait plus aucun doute, soumis sur sa position à un tir écrasant, il va à la tête de sa section résister et repousser jusqu'à l’aube les furieux assauts de l’ennemi très supérieur en nombre.
Le 7 mai au matin, Eliane 2 tient encore.
Blessé par éclats de grenades la veille, il assiste impuissant à la chute de Dien Bien Phu.
Il est fait prisonnier par le vietminh le 8 mai.
Après une marche de 700 km et près de 4 mois d’une éprouvante captivité dans un camp de rééducation, il sera libéré le 31 aout 1954 et rejoindra la France exténué, dans un état squelettique.
Après une période de convalescence, il est affecté une seconde fois à la première demi-brigade coloniale de commandos parachutistes à Bayonne en novembre 1954.
Nommé au grade de sergent-chef en avril 1955, il rejoint le 8e RPC le 1er mai 1956.
Il participe au sein du 8ème RPC puis du 3 ème RPC aux opérations de pacification dans la zone Est du Constantinois.
Il se distingue par son audace et son courage lors de l’accrochage de Djeuf le 27 février 1958.
Nommé adjudant en octobre 1958, il effectue un deuxième séjour en Algérie au sein du 2ème RPIMa, et participe entre autres à la protection de la base de Bizerte en Tunisie.
L’adjudant Cassiède quitte le service actif le 10 février 1962.
Lionel Cassiède s’éteint le 24 décembre 1979 à Bordeaux, à l'âge de 52 ans.
Cité 6 fois dont 2 fois à l’ordre de l’armée, ce grand combattant volontaire était un chef exemplaire, courageux et charismatique.
Il incarne cette génération téméraire prête à se sacrifier pour un idéal.
Pour son parcours élogieux et ses qualités humaines, il reste un exemple pour tous.
L’adjudant CASSIEDE était entre autres, titulaire des décorations suivantes :
Médaille Militaire
Croix de guerre 1939-1945 avec 1 étoile de bronze
Croix de guerre TOE avec 2 palmes et 2 étoiles de bronze
Croix de la valeur militaire avec 2 étoiles de bronze
Croix du combattant volontaire 1939-1945
Croix de commandeur de l’étoile de la Résistance
Lionel CASSIEDE est le parrain de la 260ème promotion de l’École Nationale des Sous-officiers d’Active de Saint Maixent.
Source : Union départementale des médaillés militaires des Landes
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Dim Avr 28 2024, 20:19
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Michel Admin
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Dim Avr 28 2024, 20:29
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Lun Avr 29 2024, 23:40
Wième je ne connaissais pas jusqu'à ce que l’on commence le 70e anniversaire de Diên Biên Phu et notamment lors de l’opération Pollution quand le lieutenant Wième et ses irréguliers Thaï ont évacué Laichau et rejoint le camp retranché échappant aux embuscades tendues par les Viets. 28 et 29 avril, c'est le calme avant la tempête. La fin est proche.
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
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Alexderome Admin
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Sujet: Re: "Commentaires du 70eme Anniversaire de DBP" . Mar Avr 30 2024, 22:48
30 avril, jour de Camerone. Tous les Chaffee ont été mis hors de combat. Apparemment grosse frayeur pour le capitaine Botella chef du 5e BPVN, il survivra à la captivité pour s'éteindre en 1991. Un grand meneur d’hommes.