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 La résistance anti soviétique dans les pays occupés par l’armée rouge. 3. Lituanie

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Alexderome
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Alexderome


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La résistance anti soviétique dans les pays occupés par l’armée rouge.  3. Lituanie  Empty
MessageSujet: La résistance anti soviétique dans les pays occupés par l’armée rouge. 3. Lituanie    La résistance anti soviétique dans les pays occupés par l’armée rouge.  3. Lituanie  Icon_minitimeSam Mai 13 2023, 18:54

LA LITUANIE
 
C'est en Lituanie que la résistance antisoviétique sera la plus acharnée et la plus intense, mobilisant plus de 30 000 combattants organisés et structurés de manière militaire dès 1944. Plus de 100 000 Lituaniens prendront part à la lutte armée sur la période 1944-1955, ce qui représente environ 4% de la population. Les Frères de la Forêt bénéficient du soutien actif de la population en grande majorité catholique.
 
Durant l'été 1944, le Mouvement de Résistance National Lituanien est créé afin de reconstituer l'ex-armée et de lutter pour l'indépendance du pays. Si les combattants ne manquent pas les cadres ne sont pas en mesurer d'entreprendre un type de guerre pour laquelle ils n'ont pas été préparés : la guérilla et la lutte clandestine. Considérés « ennemis du peuple », ces hommes proviennent de l'ancienne armée lituanienne ou des unités formées et armées par les Allemands, il sont fermiers, forestiers et connaissent parfaitement les vastes étendues boisées, véritables refuges naturels. On trouve aussi des intellectuels, des prêtres, des jeunes patriotes qui veulent échapper à la terreur stalinienne. Ils utilisent des pseudonymes pour éviter des représailles à leur famille. Reconnaissables à leurs cheveux longs, les combattants arborent l'ancienne tenue militaire lituanienne.
Les Allemands parachutent des hommes formés dans les écoles de l'Abwehr  pour effectuer des sabotages ou recueillir des renseignements. Contrairement aux deux autres républiques baltes, peu de volontaires lituaniens ont servi dans la Wehrmacht ou la Waffen-SS.
Dès l'arrivée en Lituanie du 3e Front biélorusse du général Tcherniakovski durant l'été 1944, l'armée clandestine commence ses opération de harcèlement. Les batailles rangées contre l'armée rouge sont coûteuses en vies humaines et les Lituaniens ne peuvent compter ni sur l'artillerie, ni l'aviation et les blindés. Pour venir à bout des rebelles, en plus des dizaines d'unités régulières, le commandement soviétique envoie la 2e et la 4e division de fusiliers du NKVD commandée par le major-général P. Petrov auprès de Mikhail A. Suslov, gouverneur de la Lituanie. Ce dernier qui se comporte en proconsul s'est distingué en procédant à la déportation des Tchétchènes et des Tatars de Crimée qualifiés de traitres. Il peut aussi compter sur les hommes de la milice communiste lituanienne  appelés istribiteli. En tout 100 000 hommes sont employés dans cette guerre asymétrique. Les hommes de Petrov à qui Staline a laissé carte blanche se montrent d'une violence indescriptible, pillant, violant, torturant et assassinant des milliers de civils. La 4e division de fusiliers du NKVD est précédée par une triste réputation après avoir « remis de l'ordre » dans le Caucase et en Crimée. La répression s'étend aussi sur le clergé avec l'élimination de plusieurs évêques et les paysans qui refusent la collectivisation des terres, accusés d'être des koulaks et envoyés dans les goulag sibériens. Le village de Dzukija est rasé et ses habitants déportés le jour de Noël 1944 à titre d'exemple. Manipulant tour à tour la carotte et la bâton, l'amnistie ou la terreur, les soviétiques ne parviennent pas à briser la résistance armée.  Entre 1944 et 1946, l'Armée Rouge perd plus de 80 000 hommes mais la résistance lituanienne a perdu la moitié de ses effectifs soit 15 000 partisans.
A partir du printemps 1949, la lutte prend une nouvelle forme : finies les batailles rangées de plein jour, les rebelles se regroupent en cellules de cinq à quinze hommes. Le jour ils se réfugient dans des bunkers aménagés dans les vastes forêts et sortent le soir pour effectuer des embuscades, attaquer des petites garnisons soviétique, détruire des ponts, des lignes téléphoniques ou liquider des commissaires du peuple et des collaborateurs. Entre 1945 et 1952, d'après une estimation, 4000 à 13 000 Lituaniens suspects de coopérer avec les soviétiques sont exécutés.
 La résistance anti soviétique dans les pays occupés par l’armée rouge.  3. Lituanie  0_intr10Mai 1949. Groupe de combattants lituaniens. L'armement est hétéroclite et les tenues variées.
 
En 1949, la création du LLKS (Lietuvos Laisves Kovu Sajudis ou Mouvement des Combattants pour la Liberté) permet de coordonner toutes ces petites structures en un commandement unique. Un président provisoire de la République libre de Lituanie est nommé : le général Jonas Peimatis. Le pays est quadrillé en sept régions et neuf districts. Des tracts et des journaux  clandestins sont imprimés et distribués parmi la population afin de boycotter les élections. On comptera jusqu'à soixante-dix publications circulant parmi la population. Des représentants du mouvements parviendront à rejoindre l'occident pour informer le monde libre de la répression et la terreur orchestrées par les soviétiques. Qualifiés de « bandits » par les autorités soviétiques, les rebelles, isolés, sans soutien extérieur, sont traqués par une section spéciale du NKVD, l'OBO (Osobi Banditskii Otdel) chargée de recueillir des renseignements parmi la population en passant les villages et forêts au peigne fin. La destruction des forêts par des bombes incendiaires oblige les partisans à abandonner la lutte armée. La collectivisation des terres porte également un sérieux coup aux Frères de la Forêt car les sources de ravitaillement se tarissent et les paysans soumis au régime de terreur soviétique, menacés de déportation en Sibérie hésitent à venir en aide à la résistance.
Les sbires du  MVD, l'ancêtre du KGB, grimés en partisans assassinent des civils afin de discréditer le combat pour la liberté et l'indépendance de la Lituanie. Les principaux chefs de la résistance sont capturés suite à des dénonciations comme le plus connu, le colonel Adolfas Ramanaukas. Torturé, il est exécuté par le KGB le 29 novembre 1957.

La résistance anti soviétique dans les pays occupés par l’armée rouge.  3. Lituanie  2_adol10
ADOLFAS RAMANAUKAS
Voyant s'éloigner l'espoir d'un soutien des Occidentaux, la résistance commence à décliner à partir de 1950.  
Les soviétiques déportent massivement entre 250 000 à 500 000 Lituaniens par familles entières dans les goulags. A leur place, des colons russes sont installés dans les fermes afin de procéder à la russification du pays.
Le mouvement de résistance lituanien a perdu 25 000 à 30 000 combattants entre 1944 et 1953.
Les derniers Frères de la Forêt à tomber les armes à la main sont Antanas Kraujelis, le 17 mars 1965 préférant se donner la mort à la captivité et Pranas Konciuss le 6 juillet de la même année. Les deux hommes ont été traqués par le colonel du KGB Nachman Dushanski chargé de la répression contre la résistance. Après la fin de l'URSS, recherché par la justice lituanienne, il se réfugie en Israël qui refuse de l'extrader.
La résistance anti soviétique dans les pays occupés par l’armée rouge.  3. Lituanie  Antana10
 Antanas Kraujelis

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« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier

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