Le déploiement de trois hélicoptères lourd de transport CH-47D de la Royal Air Force [RAF] au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane, démontre, s’il en était encore besoin, l’utilité de ce type d’appareil qui fait actuellement défaut aux forces françaises.
Ainsi, depuis le 20 juillet, ces trois CH-47D Chinook britanniques, intégrés au Groupement Tactique Désert aérocombat (GTD-A) de la force Barkhane, n’ont visiblement pas ménagé leurs turbines étant donné qu’ils ont déjà effectué 51 mission opérationnelles pour transporter 83 tonnes de fret et 1.155 militaires français. Ce qui représente 100 heures de vol en moyenne par mois.
Le détachement de la RAF basé à Gao compte 93 aviateurs (pilotes, mécaniciens, logisticiens), placés sous les ordres du lieutenant-colonel Roberts. Pour accueillir les 3 CH-47D Chinook, il a fallu aménager une plateforme de 17.000 m² et construire des abris modulaires pour les opérations de maintenance et la protection des appareils. Le tout en suivant un cahier des charges très strict.
Comme le rappelle l’État-major des armées [EMA], chaque CH-47D Chinook permet de transporter jusqu’à 4 tonnes de fret ou 34 soldats de Gao vers des « sites isolés ». Des chiffres en-deçà des performances annoncées de cet appareil… Mais les conditions climatiques au Mali (forte chaleur) en sont très probablement l’explication.
« Même si les conditions de vol sont difficiles, c’est un défi que nous apprécions relever », a d’ailleurs commenté le lieutenant-colonel Roberts, qui a salué les très bonnes relations entre militaires français et britanniques.
« L’intégration est totale au sein du GTD-A, nous fonctionnons comme si nous étions une seule équipe. Nous avons beaucoup appris de nos camarades français notamment sur le terrain, l’environnement et les groupes armés terroristes. C’est très important pour nous d’effectuer notre métier en opération et pas seulement en exercice », a déclaré l’officier britannique. « La langue de commandement est le français naturellement, mais la langue en vol c’est l’anglais. Pour fluidifier certains échanges, nous avons des francophones à des postes clés », a-t-il expliqé.
Outre les hélicoptères de la RAF, la force Barkhane a également intégré un détachement d’une cinquantaine de militaires estoniens, issus du bataillon d’infanterie légère « Scoutspataljon ». Leur mission est de protéger les installations implantées à Gao.
Photo : ECPAD