Comme le souligne le dernier numéro d’Air Actualités, la récupération de personnels isolés (un équipage ayant été contraint de s’éjecter d’un avion de combat) est « l’une des missions les plus difficiles confiées à l’armée de l’Air.
Pour ce type de mission, cette dernière s’appuie sur le Commando Parachutiste de l’Air n°30 (CPA 30) et l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, doté d’EC-725 Caracal.
Or, dans le rapport que vient de publier le sénateur Dominique de Legge sur le parc d’hélicoptères des Armées, l’on apprend que l’armée de l’Air est confronté à des « ruptures temporaires de capacité dans le cadre de ses missions de recherche et sauvetage au combat » [RESCO], en raison de « la faible disponibilité de la flotte Caracal. »
Ainsi, M. de Legge, qui ne fait que reprendre une réponse à un questionnaire qu’il avait adressé à l’état-major de l’armée de l’Air, un seul « plot » de deux Caracal était « ainsi assuré en bande sahélo-saharienne, alors que le contrat opérationnel prévoyait deux ‘plots’ de trois aéronefs. »
Pour rappel, chaque semaine, l’armée de l’Air assure une centaine de sorties aériennes au-dessus de la bande sahélo-saharienne, dont une quarantaine de missions « chasse » et une cinquantaine dédiée au transport.
Et l’on comprend mieux les propos du chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), le général André Lanata, qui souhaitait pouvoir remplacer au plus vite l’un des deux Caracal détruits en opération au cours de ces dernières années. Un appareil aurait dû être commandé en 2017 à cette fin. Mais, la coupe budgétaire de juillet 2017 étant passée par là, cette opération a dû être reportée. Aucune commande n’est prévue en 2018 et il n’est pas certain qu’il y en aura une l’année prochaine.
Par ailleurs, l’armée de l’Air a aussi des soucis avec ses hélicoptère Puma, dont l’indisponibilité, lit-on dans le rapport de M. de Legge, se traduit par des « ruptures temporaires d’alerte ‘recherche et sauvetage’ [SAR] fréquentes à Solenzara et à Djibouti ainsi que par des difficultés récurrentes dans le cadre de l’opération Harpie en Guyane. »
S’agissant des ruptures temporaires d’alerte SAR, le sénateur précise cependant qu’il s’agit d’incapacités « de courte durée à tenir l’alerte ». En 2017, 23 cas ont été constatés, allant d’un plus d’une heure à plusieurs jours. Et 13 ont déjà été signalées depuis le début 2018. « Dans ce cas, la tenue d’alerte est transférée en général à la marine ou éventuellement à d’autres moyens de l’armée de l’air plus éloignés », explique-t-il.