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 DIEN BIEN PHU au jour le jour .

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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeVen 25 Avr - 20:49

L'Indochine dans la tourmente (1940-1950)

Suite et fin

L’ÉPURATION DES “ TRAÎTRES ”  

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Ho-chi13
Hô Chi Minh

L’épuration suivit de peu la “ libération ”. En Indochine, vietminhs et gaullistes rivalisèrent pour épurer leurs concitoyens. Hô Chi Minh, sans négliger les villes, agit surtout dans les “ communautés villageoises ”. Ordre fut donné d’éliminer les Indochinois francophiles et d’exterminer tous les notables des villages, coopérateurs irremplaçables des Français. Au cours de la seule année 1948, plus de douze mille assassinats furent ainsi perpétrés. Le 21 août 1949, les ondes viets félicitaient leurs soldats d’avoir supprimé 95 % des notables du pays ! Terrorisé, le reste de la population se rallia au Vietminh, tout en gardant le secret espoir que les Français se montreraient plus forts que les forts.

En septembre 1945, débarquaient à Saïgon des Français de Métropole. Ces “ nouveaux Français ”, hautains et intolérants, ignoraient tout du pays. Ils ne savaient pas mais, en débarquant, ils apprirent que la conférence de Potsdam, tenue au mois de juillet précédent, avait confié le désarmement des Japonais aux Britanniques au Sud et aux Chinois au Nord. Dans ces conditions, comment rétablir la souveraineté de la France sur l’Indochine ?

Autre difficulté majeure : pour ces “ résistants ” venus de France, explique Rodolphe-André Benon, lieutenant en Indochine de 1941 à 1946, « le problème indochinois s’identifie au concept métropolitain “ collaboration-résistance ” et s’interprète comme la lutte du peuple contre le fascisme et l’oppression. (...) Les représentants du peuple indochinois (...) ne peuvent qu’accueillir comme des frères les “ résistants ” venant de France pour les “ libérer ”. Tel est le raisonnement ! » Tel est le mensonge importé de métropole.

À Saïgon, le commissaire de la République Cédile laisse consignés dans leurs casernes les 5 000 soldats français, jugés trop vichystes. Mais, le 23 septembre 1945, il fait libérer les 1 200 criminels annamites arrêtés par la Sûreté, sous le gouvernement de l’amiral Decoux. La suite était prévisible : il y eut, dans la nuit du 24 au 25 septembre, un massacre atroce de 276 Français dans la cité-Héraud... La “ libération ”, c’est cela : la mise en liberté des criminels !

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Lecler10
Le général Leclerc et l’amiral Thierry d’Argenlieu

Dans ce climat épouvantable, les “ anciens Français ” n’attendaient qu’une chose : l’arrivée d’une armée qui remettrait de l’ordre. Elle débarqua enfin, commandée par le général Leclerc, accompagné de l’amiral Thierry d’Argenlieu, nommé Haut-Commissaire par le chef du gouvernement provisoire. De Gaulle avait déclaré : « Il faut faire du neuf. » D’Argenlieu et Leclerc appliquèrent la consigne à la lettre et épurèrent à tour de bras.

Le lieutenant Benon en constata l’effet immédiat sur les populations : « (...) Les cadres et employés administratifs, les militaires autochtones qui ont servi loyalement sous le régime Decoux comprennent qu’on ne peut pas faire confiance à la France. Ils seront désormais sensibles à la propagande vietminh. » Voilà le beau travail des “ épurateurs ” !

Le renvoi honteux de l’amiral Decoux en Métropole fut considéré par la population indochinoise comme un désaveu de la confiance qu’elle lui avait témoignée. Après passage devant une commission d’épuration, des Français d’Indochine furent rapatriés, de façon souvent brutale et humiliante, par avions et bateaux entiers. Tous nos réseaux d’amitiés furent détruits ; nous n’avions plus de contacts avec la population, donc plus de renseignements pour identifier les terroristes. Hô Chi Minh pouvait agir sans difficulté. La cause militaire de notre échec à venir est dans cette épuration.

L’ÉGLISE SE RALLIE À HÔ CHI MINH

Hô Chi Minh tenta de tuer l’âme de la Chrétienté indochinoise en jouant un double jeu. Officiellement, c’était la politique de la main tendue, mais les consignes données à ses agents de propagande étaient claires :

« L’ennemi numéro 1 du communisme, c’est le christianisme ; mais il faut faire preuve de beaucoup d’adresse. D’abord, séparer les missionnaires étrangers du clergé vietnamien, ce n’est pas difficile : colonialisme, espionnage. Il faudra ensuite séparer les chrétiens du clergé vietnamien, en représentant ce dernier comme l’agent de l’étranger. Enfin, assimilation des chrétiens, ce qui sera alors tout simple. »

On vit le drapeau rouge flotter sur les tours de la cathédrale d’Hanoï. Dans certaines églises, on enleva les statues des “ saints français ” : sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, sainte Jeanne d’Arc... Toutes les vieilles calomnies du temps des persécutions ressortirent perfidement. Les églises furent détruites, des hosties répandues à terre et souillées, des crucifix percés de flèches, des religieuses chassées de leurs écoles ou de leurs hôpitaux, avec interdiction de porter l’habit religieux...

À Nam Dinh, le Père Vacquier vit ses collaborateurs se retourner haineusement contre lui. Comme il avait été aumônier d’un régiment de tirailleurs tonkinois, on l’accusa d’avoir fait « de la politique » ; on parla de « déportation » à propos des coolies déplacés avec leurs familles. Il fut arrêté en septembre 1945, et disparut. On ne retrouva que son bréviaire, où il avait souligné la phrase de saint Paul aux Colossiens : « Souvenez-vous de mes chaînes… »

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Mgr-ca10
Mgr Cassaigne
Entouré de ses anciens Montagnards en 1941


À Saïgon, Mgr Cassaigne dut affronter lui aussi la Kempetaï, la terrible police japonaise, puis le Vietminh. Sa tête fut mise à prix, une première fois 5 000 piastres, quelques jours plus tard 20 000 : « Les enchères montent », remarquait-il en souriant, sans rien changer à ses habitudes. Plusieurs de ses collaborateurs furent assassinés, dont le vicaire de la cathédrale de Saïgon, le Père Tricoire. Mais le plus douloureux pour Mgr Cassaigne fut de voir certains membres du clergé vietnamien et de nombreux dirigeants d’Action catholique profiter du désordre politique pour prendre avec passion le parti de l’indépendance et soutenir le Vietminh ! Les jeunes gens s’engageaient dans les rangs du Vietminh, au seul mot magique de Dôc lâp, indépendance ! Un groupe de prêtres se réunit même autour d’Hô Chi Minh, avec la caution de l’inquiétant évêque de Phat-Diem, Mgr Lê Hüu Tü, qui se prenait pour le saint Remi des temps nouveaux « passant aux barbares », l’évêque fondateur d’un Vietnam « débarrassé du joug des affreux Français colonialistes ».

Cette déplorable désorientation des esprits, qui divisait les Chrétientés du Tonkin, d’Annam et de Cochinchine, était le fruit empoisonné du nouvel esprit missionnaire imposé par Benoît XV et de l’Action catholique de Pie XI, qui avaient voulu dissocier, à l’encontre de la tradition séculaire de l’Église, mission et colonisation. Pie XII lui-même suivait la doctrine de ses immédiats prédécesseurs. (...)

À ce stade de la guerre, qui n’est pas encore officiellement déclarée, mais que Hô Chi Minh est décidé à mener, le chef vietminh a moralement vaincu la France car les piliers de la Chrétienté d’Indochine sont sapés : plus d’administration coloniale traditionnelle mais des “ nouveaux Français ” acquis à la libération des peuples, plus de missionnaires français pour rappeler les intérêts et la doctrine de l’Église mais un clergé autochtone qui aspire à l’indépendance nationale.

RECONNAISSANCE DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU VIETNAM  

À Paris, le drame indochinois était loin d’être la préoccupation essentielle du gouvernement. Le 20 janvier 1946, de Gaulle démissionnait à l’occasion d’une dispute autour de la Constitution et livrait ainsi la France au tripartisme, le parti communiste étant majoritaire.

Thierry d’Argenlieu, ne recevant aucune instruction du gouvernement, resta alors figé sur la Déclaration du 24 mars prescrivant l’Union française. Pendant ce temps, Leclerc enrageait de ne pouvoir aller de l’avant, afin de libérer Hanoï et d’en finir avec cette Indochine qu’il n’aimait pas. Profitant d’une absence de son rival, il signa en février 1946 de sa propre initiative un accord avec l’armée chinoise. Puis, estimant qu’il ne pourrait débarquer au Tonkin qu’avec l’assentiment d’Hô Chi Minh, il le prit comme “ interlocuteur valable ” et conclut avec lui le 6 mars un nouvel accord : en échange d’un débarquement de nos troupes à Haïphong, la France reconnaissait la “ République démocratique du Vietnam ” et promettait de se retirer dans les cinq ans !

Ce jour-là, Hô Chi Minh avait atteint l’un de ses principaux objectifs : la reconnaissance officielle de son propre gouvernement par la France républicaine, ce qu’aucun pays jusqu’alors n’avait encore fait, même pas l’urss. C’était la légitimation a posteriori de sa révolte.

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Ho-chi14
L'oncle Ho sous les drapeaux français

À son retour, d’Argenlieu voulut orienter cet accord insensé dans la ligne de la “ Déclaration du 24 mars ”. Il offrit le 25 mars à Hô Chi Minh une entrevue sur le croiseur Émile-Bertin en baie d’Along. Après avoir quitté son hôte, le chef du Vietminh confiait en aparté à Leclerc : « Il a essayé de m’avoir, je l’aurai ! » Comprenant qu’il lui fallait agir maintenant depuis Paris, celui qu’on appelait “ l’oncle Hô ” accepta l’invitation de son vieil ami Marius Moutet, ministre socialiste de la France d’Outre-Mer et vieux militant anticolonial (!), afin de négocier directement avec le gouvernement français.

Reçu en France avec tous les honneurs en juin 1946, il surveilla de près les travaux de la conférence réunie à Fontainebleau pour régler la question de l’Indochine. Nos missionnaires s’indignaient d’une telle confiance accordée au chef communiste. (...)

La conférence de Fontainebleau fut un échec, bien que Moutet réussît à faire signer par le chef du Vietminh un modus vivendi qui laissait à ce dernier un certain répit. En Indochine, les plus lucides s’attendaient au pire. Le 19 décembre 1946, à 20 heures, Hanoï fut brusquement plongée dans l’obscurité. Bientôt, on entendit le crépitement des armes et des cris de personnes qu’on égorge. Cette nuit sanglante marquait le début officiel de la guerre d’Indochine...

L’INCAPACITÉ DU RÉGIME  

Grâce à l’armée française, le Vietminh échoua à prendre le pouvoir en décembre 1946, et se dispersa alors dans tout le pays, principalement dans les campagnes. Le Delta du Tonkin, correspondant au triangle Hanoï-Haïphong-Nam Dinh, était pour lui une source inépuisable de recrutement en hommes et d’approvisionnement en riz. C’était là aussi qu’étaient regroupées les missions catholiques les plus florissantes d’Indochine. Par leur organisation et leur grande force morale, ces missions constituaient un fer de lance puissant contre le communisme, à condition que le clergé le veuille... Hô Chi Minh décida de s’attaquer en priorité à elles. Quand elles seraient ralliées ou anéanties, le terrain serait libre.

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Abbe-s10
Le Père Seitz (1906-1984)

Le Père Seitz (1906-1984), surnommé le “ Don Bosco ” de la ville d’Hanoï, fonda en 1943 un centre d’accueil pour les enfants abandonnés qu’il plaça sous le patronage de sainte Thérèse. En 1945, les réquisitions japonaises et le blocus américain ayant provoqué une famine qui fit près de deux millions de victimes au Nord et au Centre Vietnam, les orphelins affluèrent par centaines à l’orphelinat du Père Seitz. Celui-ci révéla alors sa pleine mesure d’apôtre et d’organisateur. (...) Beaucoup de ces adolescents sans religion demandèrent le baptême. À plusieurs reprises, il fallut faire appel à l’Armée française pour protéger l’orphelinat (photo Archives MEP).

Les années 1947, 1948 et 1949 furent marquées par trois tentatives successives du commandement français pour prendre l’avantage sur le Vietminh. « Cette entreprise aurait pu être couronnée de succès,écrit le général Navarre, si une ligne politique nette avait été suivie, si la stabilité et l’unité de commandement avaient été assurées, et surtout si des moyens militaires suffisants avaient été mis en œuvre d’entrée de jeu. Aucune de ces conditions ne fut remplie, car l’atmosphère politique française s’y opposait absolument. Juridiquement, nous n’étions pas en guerre et les communistes, qui avaient dès lors pris fait et cause pour le Vietminh, étaient un parti de gouvernement, auquel il ne fallait faire nulle peine. » (L’Agonie de l’Indochine, Plon, 1956, p. 17)

1947. Le général Valluy commande en chef : forte personnalité, proche de ses hommes dont il est très aimé, il fait partie des officiers débarqués avec Leclerc. Il comprend dès les premiers mois qu’il faut « frapper à la tête », c’est-à-dire abattre Hô Chi Minh sans rien lui concéder. Il donne donc l’ordre à Salan, commandant les forces du Tonkin et excellent connaisseur du pays, de préparer un plan pour le mois d’octobre. Salan propose d’encercler les unités vietminh basées dans les montagnes du nord-est tonkinois et de les réduire en lançant sur elles des troupes aéroportées.

Bollaërt, nouveau Haut-Commissaire, approuve ce plan, mais ce radical-socialiste inclinerait plutôt à négocier avec Hô Chi Minh. Sans même en informer Valluy, il se prépare à faire au Vietminh une proposition officielle d’indépendance ! Averti à temps, le commandant en chef prend l’avion pour Paris, afin d’en référer au nouveau président de la République, Vincent Auriol. Comme d’habitude, une demi-mesure est adoptée par l’État : Bollaërt pourra prononcer son discours, dans lequel il invitera « toutes les familles politiques, spirituelles et sociales » à conclure une trêve et à s’entendre pour la construction d’un nouveau Vietnam ; de leur côté, les militaires pourront monter leurs opérations, mais, dans le même temps « le gouvernement diminuait son effort militaire et ne proposait plus aucun objectif stratégique au corps expéditionnaire » (général Y. Gras, Histoire de la guerre d’Indochine, Plon, 1979, p. 213).

Le résultat de ces opérations fut décevant. Hô Chi Minh réussit à se glisser hors du dispositif. C’était la première occasion perdue pour l’armée française.

1948. En remplacement de Valluy et de Salan, désavoués pour s’être plaints au gouvernement du manque d’effectifs, le général Blaizot est nommé commandant en chef. Comme ses prédécesseurs, il considère que le nœud du problème se trouve au Tonkin.

Une nouvelle opération est conçue, qui consiste à s’étendre vers l’ouest et au sud-ouest du Delta, de façon à couper les liaisons que le Vietminh entretient avec le sud du pays. Mais, à la veille du déclenchement des opérations, Bollaërt rentrant à Paris au terme de son mandat déclare au président Auriol : « Notre situation est excellente. Nous touchons au but si Bao-Daï rentre. » Cette vantardise a pour conséquence que le lendemain même, Ramadier, ministre de la Défense, invite le commandant en chef à limiter les opérations, étant donné « notre excellente situation ».

Prétendre que la situation était excellente était un mensonge : ceux qui étaient sur place savaient que le Vietminh se montrait de jour en jour plus entreprenant. En conséquence de l’intervention ministérielle, les opérations “ Ondine ” et “ Pégase ” n’eurent aucune portée sur le Vietminh et se limitèrent à étendre notre contrôle sur le Delta. Deuxième occasion perdue de gagner la guerre.

1949. Pendant ce temps, l’ennemi a réorganisé ses troupes et adopté une stratégie de guerre longue : guérilla dans les campagnes, harcèlement de nos troupes réparties en petits postes isolés. D’autre part, le commandement français sait que le temps presse, car en Chine, Mao Tsé Toung va bientôt l’emporter sur le nationaliste Tchang Kaï Chek ; si le communiste l’emporte, c’est la masse chinoise qui déferlera au secours du Vietminh. Dans cette perspective peu réjouissante, le général Blaizot monte une opération, qu’on pourrait dire “ de la dernière chance ”, pour le mois d’octobre 49.

Mais trois événements la font avorter.

LES SCANDALES DE LA RÉPUBLIQUE  

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Bao-da10
Hô Chi Minh et Bao-Daï

En politique d’abord : après l’échec des négociations avec Hô Chi Minh en 1946, la France s’était tournée vers l’ex-empereur Bao-Daï. Les négociations avec lui furent laborieuses, car ses exigences relatives à l’indépendance n’étaient pas moindres que celles du Vietminh ! Bao-Daï consentit néanmoins, en avril 1949, à prendre la tête d’un “ État national du Vietnam ”, créé de toutes pièces, auquel nous reconnaissions la souveraineté politique et militaire, sans avoir cependant prononcé le mot d’indépendance. Toujours l’équivoque de l’ “ Union française ” imaginée par de Gaulle.

Pour mettre en œuvre cette politique, Auriol nomma au poste de Haut-Commissaire Léon Pignon, qui avait été le promoteur de la solution Bao-Daï dans l’entourage de Thierry d’Argenlieu. Pignon voulait offrir à Bao-Daï une Cochinchine pacifiée ; il donna l’ordre au général Blaizot de reporter son effort militaire dans le Sud.

Plus grave : on avait calculé que Mao ne l’emporterait qu’à la fin de l’année 49. Or, le 23 janvier 1949, Pékin tombait entre les mains des communistes qui, à marche forcée, foncèrent vers le Sud. On pouvait craindre désormais que la victoire de Mao ne galvanisât le Vietminh et lui permît de se former et de s’équiper sur le territoire chinois tout proche.

Enfin, une mission d’inspection fut confiée au général Revers, chef d’état-major des armées, en vue d’une réorganisation de notre dispositif. Dans son rapport, Revers estimait que pour redresser la situation, il fallait reporter tout notre effort sur le Tonkin, mais en abandonnant la Haute Région (Cao-Bang, la RC 4), et en appuyant notre dispositif de défense sur le Delta.

Ce rapport, reproduit en quelques exemplaires, aurait dû rester confidentiel. Or, voici qu’à Lyon, on découvrit dans la serviette d’un vietnamien le rapport du chef d’état-major général. Le scandale fut énorme. Ce fut le début de ce qu’on appela l’ “ affaire des généraux ”, ou “ affaire des fuites ”. Une enquête pleine de rebondissements révéla que Revers avait confié un exemplaire de son rapport “ confidentiel ” à son ami le général Mast, ancien comploteur à Alger en novembre 1942 contre Vichy, lequel l’avait remis à un certain Peyré, trafiquant louche et franc-maçon notoire. Ce Peyré l’avait ensuite vendu à un Vietnamien en relation avec le délégué d’Hô Chi Minh à Paris.

En toile de fond de toutes ces négligences et corruptions, il y avait l’argent. Depuis 1945, année de la surévaluation de la piastre par de Gaulle, – on se demande pour quelle raison –, Saïgon était devenue une sorte de no man’s land financier. Petits malfrats et grands capitalistes français, américains, britanniques, et bien sûr vietminhs, y faisaient des affaires colossales : près de 250 % de plus-value sur les transactions ! Il est inutile de s’étendre sur ces scandales, mais les conséquences étaient là : Hô Chi Minh savait exactement ce que le commandement français envisageait pour la fin de l’année 1949 et pour 1950.

SUBVERSION DE L’OPINION FRANÇAISE  

(...) Les journaux communistes menaient le bal et influençaient les autres : socialistes, démocrates-chrétiens ou gaullistes. (...) Les Français cessaient d’être effrayés par un communisme qu’ils avaient pris l’habitude de côtoyer. Conséquence : nos soldats étaient systématiquement diffamés. L’Humanité rendait compte des “ victoires ” de l’armée démocratique du Vietnam. (...)

Un certain Tran Noc Danh avait lancé la Revue du Vietnam, sorte de journal officiel du Vietminh, envoyé à tous les parlementaires et diffusé dans le monde entier, qui tenait ses lecteurs informés des défaites de la France, jamais de ses succès, ainsi que de l’évolution de l’opinion française en faveur de la paix.

Témoignage chrétien n’était pas en reste. (...) Après les campagnes de presse, les communistes français en vinrent aux insultes directes, aux attaques de trains de blessés revenant d’Indochine et à des actes caractérisés de sabotage. (...)

Un jour, au cours d’une perquisition, on découvrit des documents mettant gravement en cause des députés communistes, Duclos en particulier, qui avaient donné comme mot d’ordre : « Travailler pour la défaite de l’armée française au Vietnam, en Corée et en Tunisie. » Pleven, alors ministre de la Défense nationale, demanda à l’Assemblée la levée de l’immunité parlementaire de ces députés, pour participation au crime de démoralisation de l’armée et de la nation prévu par l’article 79 du code pénal. Mais la Chambre entière, tous partis confondus et solidaires, refusa la levée de l’immunité.

L’ÂME DES DÉFENSEURS

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Le-piv10
Philippe Le Pivain
Philippe Le Pivain, sergent au 9e tabor marocain (trois citations en Indochine). « Vous savez combien je déplore cette absence de foi qui nous assure à plus ou moins longue échéance une royale défaite. » (Photo familiale)

Des livres ont été écrits sur cette trahison de l’arrière. Dans l’un d’eux, “ Soldats de la boue ”, Roger Delpey écrit : « Il faut posséder une âme de fer pour ne pas renier une patrie qui sacrifie ses enfants après les avoir laissé insulter. Et pourtant, si la France survit demain au-delà des mers, ce sera grâce encore à une poignée de défenseurs... »

Le sergent Yves Gignac, futur président des anciens sous-officiers d’Indochine, a décrit l’âme de ces défenseurs d’empire : « On ne dira jamais assez quelle fut la pauvreté, pire, la grande misère du corps expéditionnaire. On est bien loin du mercenaire et du trafic des piastres !... Cette armée de chevaliers a tenu. Mieux encore, elle a tenté l’impossible. En effet, très rapidement après les opérations de dégagement du début, on s’aperçut qu’il fallait non seulement tenir le terrain, mais conquérir la population. Ce fut toute la longue histoire de la “ pacification ” [...]. Alors, là, se produit un autre miracle. Ce jeune soldat va tout naturellement retrouver la grande tradition de la France coloniale. Dans cette guerre de pacification où la conquête des âmes est plus importante que celle du terrain, le rôle du poste est essentiel. Car, par son action en profondeur, c’est lui qui doit nous rallier les villageois et, en renforçant notre influence, priver les rebelles de leur soutien naturel. C’est dans ce rôle tutélaire que nos garçons de vingt ans font des merveilles. Seuls, livrés à eux-mêmes, ils retrouvent la grandeur de leur mission et l’exercent avec un amour et une compréhension qui, le plus souvent, manquent à ceux qui dirigent la guerre. » (...)

EN PREMIÈRE LIGNE

La présence des aumôniers et des missionnaires donnait à tous ces sacrifices de nos soldats leur sens véritable. C’est leur œuvre qu’Hô Chi Minh voulait anéantir. Partout où elles passaient, ses bandes persécutaient les chrétiens, calomniaient, arrêtaient ou tuaient les missionnaires, les catéchistes. La plupart des missions gravirent un dur calvaire. (...)

Ne se trouvait-il donc personne dans le clergé de France pour soutenir ces défenseurs de Chrétienté ? Si ! il y en avait un. L’abbé Georges de Nantes... (...)

Ce combat était avant tout celui de la Sainte Vierge, qui monta “ en ligne ” elle aussi, au cours de l’été 1950. Débarquée à Haïphong le 9 juillet, la statue de Notre-Dame de Fatima, Reine de la Paix, « Nu Vuong Hoa Binh » en vietnamien, parcourut tout le Delta, avant d’arriver le 15 août à Hanoï, où une procession fut organisée en son honneur. Dans la foule qui se pressait sur son passage, il n’y avait pas que des catholiques, mais on voyait aussi beaucoup de païens, attirés par les fastes de la cérémonie. Bien des membres du Corps expéditionnaire, militaires de tous grades, étaient disséminés dans la foule, les uns stupéfaits, les autres enthousiasmés de se retrouver en Chrétienté à des milliers de kilomètres de la mère patrie. Beaucoup d’entre eux découvraient ce jour-là cette jeune Église, œuvre des missionnaires, leurs compatriotes. (...)




Dernière édition par cocoye1er le Sam 26 Avr - 13:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeVen 25 Avr - 22:53

   

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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeSam 26 Avr - 8:56

AH !! Allaire  capitaine de la compagnie d'appui du 3 RPC , combien de fois je l'ai croisé dans nos opérations,  il était presque toujours avec le PC " Bruno" sur le point le plus haut pour faire ses tirs de protection!   Je vous salut mon Colonel DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 247322 
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeSam 26 Avr - 10:53

Gus , mon Père a également connu Allaire , Lieutenant lors d'un passage du 6BPC , a "Seno" au Laos

Bruno avait même poussé une gueulante , disant que les défenses de la BA , étaient merdiques

Un Grand Monsieur ce Allaire
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeSam 26 Avr - 11:40

Le 26 avril 1954    

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Avril214

Le harcèlement d’artillerie ennemi continue, mais il est maintenant synchronisé avec le rythme des parachutages

Les DAKOTA arrivent au dessus du Camp retranché tous feux éteints, à 2000 mètres du sol.

Après un large virage pour prendre l’axe du largage, ils plongent brusquement à 300 mètres à la verticale du T lumineux qui au sol matérialise l’entrée de la DZ et le sens du parachutage .

Au sol toutes les armes de la DCA ennemi crachent en même temps

Devant ISABELLE le PA à la DUBOUT de WIEME et de ses partisans tient toujours .

LALANDE songe à le relever , il désigne la compagnie Thaï du CNE DESIRE .

Pendant l’opération DESIRE est grièvement blessé et son adjoint tué

La 7° compagnie du BEP s’installe sur HUGUETTE 2 .

Un HELLCAT de la marine est abattu.

Les 64 sorties feu de l’aviation ont été pour la plupart utilisées contre les positions de DCA adverses.

Le rendement du parachutage à haute altitude a été mauvais . Sur les 106 tonnes larguées, 25 sont comptées perdues .

Le général COGNY estime la durée possible de la résistance de Dien Bien Phu à 2 ou 3 semaines si le camp continue d’être alimenté en combattants, vivres et munitions, et si bien sûr, aucune attaque générale de l’ennemi ne se produit avant .

A suivre
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeDim 27 Avr - 7:03

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 926774 
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeDim 27 Avr - 9:56

 Le 27 avril 1954  

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 0711110

Au cours de la nuit 52 volontaires ont sauté sur le Camp retranché .

La DCA ennemie et le harcèlement au sol ont alternés leurs efforts à chaque passage des avions .

Les observations de cette nuit prouvent que l’ennemi s’installe dans la plaine .

Pendant un temps les Viêts se sont permis le luxe d’allumer un projecteur de DCA au passage des avions .

Les sonnettes au nord de la piste d’aviation ont entendu le ronflement de nombreux camions et une patrouille ennemie a tenté de s’infiltrer entre CLAUDINE 5 et LILY .

Au matin la météo est médiocre, après les orages de la nuit le ciel est resté très couvert .

Lalande essaie de se donner un peu d’air et de dégager le point d’appui Wieme, qu’il désigne aussi dans ses comptes rendus sous le nom d’ISABELLE 5 .

Les parachutages de la journée à haute altitude sont catastrophiques, 70 pour cent des colis tombent chez l’ennemi , hors des limites du camp retranché qui jour après jour s’est rétréci comme peau de chagrin au fur et à mesure de l’avancée Viêt .

Le 2/1 R.C.P. de BRECHIGNAC tente un coup de main devant ELIANE 1 et ramène quelques prisonniers .

Nord Laos : le groupement GODARD parti de Muong Saï a atteint Muong Koua .

A Genève :

Monsieur BIDAULT reçoit monsieur MOLOTOV , il est convenu que l’URSS reconnaîtra aux 3 délégations des états associés, le droit de siéger à la conférence .

La France de son coté admet la république populaire chinoise et la délégation Viet-Minh sous réserve de l’accord du Vietnam .

A Londres :

Monsieur W CHURCHILL reçoit monsieur MASSIGLI ambassadeur de France , il lui déclare sans ambages qu’il ne peut rien faire pour sauver DIEN BIEN PHU .

Il ne croit pas à l’efficacité d’une intervention aérienne sinon pour compromettre les chances de la conférence de Genève .

Au bord du Gouffre :

Pour reprendre l’expression du jour, l’Angleterre retient les occidentaux .

Il s’en est fallut de rien , d’une attitude moins rigide de Londres, pour que les B29 interviennent sur le camp retranché .

Il est difficile d’apprécier quels en eussent été les résultats .

Mais l’opération VAUTOUR éclaire l’attitude de GIAP , si il a ajourné in extremis son attaque générale sur le camp retranché, c’est qu’il avait mesuré les chances et les risques de l’intervention américaine .

Ce n’est que parti remise, dans 3 jours il va lancer ses divisions sur ce qu’il reste de DIEN BIEN PHU .

A suivre

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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeDim 27 Avr - 10:27

N'oublions jamais que Winston Churchill était un F.M. 33ème°, de ceux qui organisent les guerres et se frottent les mains en douce  DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 159551 DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 159551 DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 73951 DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 73951 DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 73951 
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MessageSujet: Mourir pour l’Indochine .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeDim 27 Avr - 11:09

Mourir pour l’Indochine            

" Tu étais mon ami !

Ensemble, nous sommes partis !
Parcourant les mers, voguant vers l'Indochine
Pataugeant dans les rizières, la jungle de Cochinchine,
Pour défendre là-bas la France et son Empire "
Sur les bancs de l'école, j'avais entendu dire
Prestige d'un peuple, l'orgueil d'une nation.
Dans la fournaise, on bradait des garçons.

" Tu étais mon ami!

Comme moi, t'as pas compris ! "
On recherchait l'ennemi qui se nommait Viêt-minh,
Patrouillant nuit et jour dans les rues de Gia Dinh.
Tu regardais, c'est sûr, ces belles et jolies filles,
Ce mystérieux pays où tant de jonques fourmillent.
Nous étions tous unis, aucun ne montrait son grade.
Car tous redoutaient ces terribles embuscades.

" Tu étais mon ami "

Soudain, j'entends un cri.
Voyant son corps sans vie et ses grands yeux meurtris,
Affalé sur le sol, j'ai tout de suite compris
Que plus jamais il ne verrait d'aurore.
Je n'osais y croire mais j'espérais encore.

Dans le fracas des armes,
J'ai versé quelques larmes.
Il était mon ami et la guerre me l'a pris.

" En ce lointain pays, loin des lieux de ton enfance. "

A jamais tu reposes, loin de la terre de France
A l'orée des hévéas, vous verrez une croix,
Simple distinction qui nous rappelle sa foi.
On peut y lire ceci: son nom en lettres majuscules,
Sa date de décès et son numéro matricule,

" Mort pour la France "

" Tu étais mon ami. "

Pour sa patrie, il a donné sa vie.

André CLIN, à ceux du C.E.F.E.O.
Communiqué par Gilbert Laplace , ancien du C.E.F.E.O. A.C.

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 25303_10


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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeDim 27 Avr - 11:18

Triste réalité, plus jamais ça !  DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 73951 
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeDim 27 Avr - 11:21

Je lis avec plaisir ces anecdotes qui pourtant si terrible et dramatique , mais un récit bien construit !! Merci encore  Jean-Pierre 
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeLun 28 Avr - 11:13

Le 28 avril 1954      

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Lundi10

La nuit a été plutôt calme.

L’aviation a tenté de larguer des renforts à ISABELLE, un stick de légionnaires a réussi a sauter un peu avant 2 heures du matin, mais le mauvais temps a interrompu le largage .

Ce matin il pleut , le harcèlement reprend vers 8 heures, des 75 sans recul tirent à vue directe sur tout ce qui bouge dans le secteur de commandement autour du PC , de l’hôpital et des positions de batteries .

Un char réussit à détruire au canon quelques blockhaus ennemis face au PA du drain .

Sur 80 tonnes de ravitaillement larguées , 35 pour cent sont tombées chez les Viêts .

La météo interdit l’appui feu au profit du camp retranché .

Niveaux

Niveaux vivres, 2 jours , munitions : 5 unités de feu de 105 , 3 unités de feu pour 1 pièces de 155 , 4 unités de feu pour mortier de 120 .

Avec les orages et la pluie le niveau de la boue atteint 1 mètre dans les tranchées .

A la tombée du jour, la garnison d’HUGUETTE 4 fait un coup de main sur les travaux Viet-minh .

Au nord LAOS .

Une reconnaissance du groupement GODARD arrive à 4 km au sud de NGA-NA-SONG .

A PARIS .

Il se confirme que l’opération VAUTOUR ne pourra avoir lieu .

Happé par la mousson de montagne qui se dresse comme une muraille à la verticale des premières hauteurs, le DAKOTA tangue et roule en abordant les monts BA VI à l’ouest de HANOÏ .

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Roro1811

Il est dix heures du soir . assis sur leurs sièges de toile , cramponnés aux sangles qu’ils ont saisies à tâtons dans le noir au décollage, les 22 passagers se taisent hébétés, le cœur au bord des lèvres sous le casque rond.

Ils ne bougent pas .

Ils ne le pourraient pas , pour éviter tout incident au moment du parachutage, les moniteurs les ont fait harnacher avant l’embarquement à BACH MAÏ .

CHANTEZ hurle le largueur ! mais que chanter ? les passagers n’ont rien de commun entre eux , ils ne se connaissent même pas !

Trois heures plus tôt il ne s’étaient jamais vu !

Ils proviennent de toutes les unités d’Indochine .

Il y a des légionnaires, des tirailleurs, des évadés de l’hôpital, des artilleurs des tringlots .

Ils ont la gorge nouée, l’estomac au désespoir .

Ce saut qui se profile à l’horizon de la nuit, de leur nuit, leur ôte toute réaction .

« Debout les paras, il est temps de s’en aller
Sur la route au pas cadencé
Debout les paras car nous allons sauter ……… »


Les passagers du DAKOTA sont des volontaires d’un saut qui veulent rejoindre DIEN BIEN PHU , il n’y a dans cette avion aucun para.

Ils vont cette NUIT effectuer leur premier saut au dessus du Camp retranché….

En plein combat ……..

Ils savent ce qu’il en est ! il n’ont aucune illusion, ils veulent simplement rejoindre les copains qui se battent .

« debout les paras il est temps de s’en aller sur la route au pas cadencé »

Au dessous d’eux DIEN BIEN PHU est en feu, maintenant les explosions sont bien distinctes , le claquement des balles , l’éclatement des grenades, les obus qui percutent la terre dans un roulement d’apocalypse ……..

A suivre
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeMar 29 Avr - 12:24

Le 29 avril 1954            

Le temps qui semblait s’améliorer pendant la nuit redevient mauvais à l’aube.

Il pleut à torrent, les roulement du tonnerre se confondent avec le harcèlement des 105 ennemis qui continuent à pilonner le camp retranché .

Les patrouilles trouvent le contact quasiment partout .

Les Viêts continuent à creuser des tranchées .

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Tranch10
Tranchées Viets au Sud de DBP

A 400 mètres de CLAUDINE 5 une sortie du 8° BPC bouche quelques mètres de tranchées .

22 tonnes sont larguées au dessus d’ISABELLE .

En raison de la météo exécrable aucune intervention feu de l’aviation n’est faite au profit de DIEN BIEN PHU .

Le général NAVARRE fait étudier une sortie de la garnison du camp retranché vers le LAOS .

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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeMer 30 Avr - 12:01

Le 30 avril 1954      

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 For110

La nuit est calme, la garnison de Dien Bien Phu sait que la 3eme offensive va bientôt commencer .

83 volontaires ont sauté, mais 20 sont tombés chez l’ennemi .

Il a été aussi parachuté 30 tonnes de vivres et 6 tonnes de munitions .

Entre 6 heures et 6 heures 30 les Viêts tentent un coup de main sur la face Nord-ouest de DOMINIQUE 3 .

Ce matin le plafond permet à l’aviation de larguer des colis au travers des nuages avec des parachutes à ouvertures retardées .

Au moins 25 pour cent de torche sont observés .

Le harcèlement se poursuit, un char est détruit par un coup de 105 .

Les viêts sont à distance d’assaut d’ISABELLE sur la face Est .

Dans l’après midi l’amélioration du temps permet à l’aviation de faire de nombreuses sorties au profit du camp retranché, 220 tonnes d’approvisionnement sont larguées , soit 5 jours de vivres , 3000 coups de 105 , 4000 de 81 , 1400 de 60 et 8000 grenades .

Il semble que les 2/5 de ces colis aient pu être ramassés

HANOÏ

Le général COGNY demande à de CASTRIES d’économiser les munitions , IMPOSSIBLE répond de CASTRIES .

COGNY répond que dans ces conditions ne resterait que l’espoir d’un cessez le feu , ou une sortie de la garnison du camp vers le LAOS .

Cette sortie n’est d’ailleurs pas satisfaisante, elle ne sauverait qu’une petite partie de la garnison et elle passerait par l’abandon des blessés .

Mais l’ennemi n’a que faire de ces discussions !

Dans quelques heures il va lancer ses divisions à l’assaut de DIEN BIEN PHU .

Ce sera la 3eme offensive, l’ attaque générale …………………  

A suivre
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeJeu 1 Mai - 9:09

Les 01 et 02 mai 1954    

A 17 heures, commence la préparation d'artillerie la plus longue de la bataille.

Elle va durer trois heures.

A l'est, Eliane 1 et Eliane 2 sont attaqués à partir de 20 h 30.

Eliane 1 est considéré comme définitivement perdu à l'aube.

Eliane 2 résiste encore.

A l'ouest, après avoir "tâté" Huguette 4 et "Lily", le régiment 88 attaque Huguette 5 qui tombe à 3 heures.

Une contre-attaque menée depuis Huguette 2 échoue dans les barbelés d'Huguette 5.

La mort du 2/1 R.C.P. :

A 8 heures 30 du soir, quatre vingt parachutiste de la 3° compagnie du 2/1 R.C.P. encaissent le choc d’un régiment d’assaut Viêt au complet qui monte à l’assaut d’ ELIANE 1 .

Sur les pentes, à l’est, les Viêts ont planté une haie de petits drapeaux délimitant une sorte d’avenue rectiligne large d’une dizaine de mètres dans laquelle s’engouffre les bataillons au coude à coude.

L’artillerie française pourrait en faire un massacre, mais l’artillerie française n’a plus assez de canons, de mortiers et d’obus pour faire face à l’assaut généralisé .

LES VIETS SONT SUR ELIANE 1 , ils sont aussi au pied d’ ELIANE 2 , ils attaquent entre rivière et collines , sur DOMINIQUE 3 , et à l’autre bout du camp , sur HUGHETTE 5 ou s’est retranché le reliquat du B.E.P.

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Roro611

Et les coups qui pleuvent par rafales de 2 ou 3 ne sont pas suffisants pour endiguer la progression ennemie .

Après un quart d’heure de combat la 3° du 2/1 R.C.P. a pratiquement cessée d’exister .

Un des premier, le lieutenant LEGUERRE qui la commande, a été blessé .

Il gît dans un trou , il a eu seulement le temps de réclamer des renforts .

A 9 heures du soir, pour soutenir les quelques 5 survivants de la 3° compagnie, le commandant BRECHIGNAC a envoyé sa dernière compagnie, celle du lieutenant PERIOU .

A l’image de tous les combattants de DIEN BIEN PHU , PERIOU est fatigué , il est comme les cents parachutistes qu’il entraîne au delà du ravin d’ ELIANE 1, l’image vivante de l’épuisement physique .

A 9 heures 10 ce qu’il reste du 2/1 R.C.P. entre dans la fournaise .

Toute la nuit les parachutistes luttent pied à pied pour conserver la position .

Ils se font tuer un à un, dans leurs trous ou au cours de contre-attaques démentielles , à 3 ou 4 contre cent ….. deux cents …….

LES HOMMES DU 2/1 R.C.P. ne sont pas vaincus, ils sont morts !

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Roro411

A l’aube ELIANE 1 est tombée , Définitivement !

Du 2/1 R.C.P.

Il ne reviendra que 18 parachutistes blessés .

ELIANE 1 n’est pas en cette nuit du 1° au 2 mai la seule position perdue .

Exactement en dessous, le point d’appui DOMINIQUE 3 est submergé lui aussi .

Pour le tenir, il n’y a plus que les Thaïs du commandant CHENEL et la compagnie de tirailleurs algériens du capitaine FILAUDEAU .

Prévoyant le pire, THOMAS qui commande le 6° BPC en remplacement de BIGEARD, a envoyé sa 3° compagnie pour renforcer la position .

A 3 heures du matin, PERRET qui commande la 3° du 6° rend compte par radio !

Suis attaqué par ennemi nombreux et décidé, ils font sauter les blockhaus à la grenade chinoise, on se bat dans les boyaux .

JE CONTRE-ATTAQUE à l’intérieur même de ma position ……


THOMAS enregistre le message et le transmet à BIGEARD .

Mais que peuvent-ils offrir à PERRET ?

Il n’y a plus aucune unité de réserve, plus aucune possibilité d’acheminer du ravitaillement en munitions !

PERRET part à l’assaut, autour de lui une demi section de parachutistes emmenée par le sergent-chef FLAMEN et deux groupes de combat composés d’algériens et de Thaïs .

DOMINIQUE 3 ne se rend pas, à 4 heures du matin le radio du commandant CHENEL passe seulement un dernier message .

« sommes submergés , il n’y a plus personne en état de combattre , munitions épuisées, je fais sauter mon poste ……………………

La nuit n’en finit pas, DIEN BIEN PHU est en feu, le bruit est infernal, un a un les parachutistes et les légionnaires tombent !

A l’ouest la division 308 a d’abord mené deux attaques de diversions , la première contre LILY un P A hâtivement créé à la fin du mois d’avril après la chute d’ HUGUETTE 1 pour protéger le réduit central .

La seconde diversion s’est produite sur HUGUETTE 4 occupé par la plus grosse fraction des B.E.P. aux ordres du commandant GUIRAUD .

Tout alors est redevenu calme , et puis sans préavis, à 2 heures , deux régiments Viêts se sont jetés en hurlant sur HUGUETTE 5 .

Sur HUGUETTE 5 il n’y a que les restes d’une compagnie de légionnaires parachutistes, la 4eme .

Celle de CABIRO et DOMIGO .


Elle est aux ordres du lieutenant de STABENRATH , parachuté en renfort il y a quinze jours à peine .

En face d’eux, le régiment 36 sur la face nord, le régiment 102 sur la face ouest , avec en réserve le régiment 88 .

Douze mille hommes pour en écraser pas même 30 .

Pour attaquer, la division 308 a fait amener dans la plaine au pied de l’ancienne position ANNE-MARIE , une batterie de 8 tubes de 105, relayée par deux compagnies de 120 !

Un marteau pilon .

A 3 heures du matin quand le tir a été levé « STAB » a signalé que les Viêts étaient dans sa position .

A 3 heures 30 NOVAK a pris le relais : le lieutenant a été blessé, je reste seul avec deux hommes ……..

C’est la fin, le régiment 102 arrive enfin au centre du point d’appui ! il lui a fallut une heure et demi pour réduire une poignée de bérets verts .

Il n’y a aucun prisonnier .

A 4 heures du matin une cinquantaine de légionnaires du R.E.I. sont partis depuis HUGUETTE 2 pour contre-attaquer .

Ils ont été cloués dans les barbelés extérieurs sous les coups de l’artillerie ennemie .

Le jour se lève enfin sur DIEN BIEN PHU , il pleut .

Au PC LANGLAIS et BIGEARD dresse le bilan des combats .

Il est catastrophique , sur 6 positions attaquées 3 sont irrémédiablement perdues ,ELIANE 1 , DOMINIQUE 3 , HUGUETTE 5

La D.C.A ennemi ne ménage plus ses munitions, GIAP veut en finir, la précision des parachutages sur le Camp retranché s’en ressent .

Sur les 130 tonnes larguées plus de 50 pour cent sont perdues .

A HANOÏ :

Le 1° B.P.C. est alerté, il doit être prêt a sauter le soir même ! A 17H15 nouvelle réunion à la citadelle pour étudier l’opération ALBATROS .

A suivre
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeJeu 1 Mai - 9:37

Un véritable génocide... mais que font nos Alliés ?  DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 73951 

(A mon humble avis pigent-ils qu'à l'avenir, quand il faudra de la chair à canon, on enverra la France  DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 408745 )
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeJeu 1 Mai - 10:45

C'est un génocide voulut par les responsables qui ont mésestimés la puissance et la capacité des viets et de leur artillerie !! mais la France est seule dans la fin de ce conflit et même si ...... nous avons pensé aux Ricains, c'est de l'aviation, beaucoup d'avions pour matraquer les viets
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeSam 3 Mai - 11:58

Le 03 MAI 1954

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Luciol12

Harcèlements dans la nuit.

La 2ème compagnie du 1er BPC a pu être larguée dans le périmètre du P.A. central.

Elle est aussitôt dirigée sur Eliane 2 où le 1er bataillon de la 13ème se bat depuis soixante-douze heures.

Sous la position, les Viets creusent une galerie de mine.

La nuit a été calme, les Viêts en ont profité pour ramasser leurs morts et leurs blessés .

La 2° Compagnie du 1° BPC a pu être parachutée malgré quelques orages et une très forte D.C.A.

Sur la face est d’ELIANE 2 , les légionnaires ont fait sauter un blockhaus ennemi à l’explosif .

C’est un temps de mousson sur Dien Bien Phu .

La Compagnie EDME parachutée dans la nuit gagne ELIANE 3 au pied d’ELIANE 2 .

La journée est plutôt calme, après le début de la 3eme offensive et la terrible nuit du 01 au 02 mai, le camp retranché est exsangue, à part les quelques renforts parachutés cette nuit, il n’y a plus de possibilité de manœuvre et les hommes des points d’appui se préparent à subir une nouvelle attaque sans esprit de recul ni espoir d’être secouru .

Vers le Sud une patrouille accroche à 350 mètres .

45 tonnes d’approvisionnement sont lancées sur le camp , les équipages estiment que seulement 10 pour cent sont tombés chez l’ennemi .

Le reste est ramassé par ceux qui peuvent atteindre les colis .

Ce 03 mai à DIEN BIEN PHU le général de CASTRIES a tenu à rendre visite aux blessés qui s’entassent dans les abris souterrains de l’antenne chirurgicale .

Faute de ruban et de médailles il en est réduit à distribuer à chaque homme un bout de papier , une attestation dérisoire en ce cloaque .

C’est tout ce qu’il peut leur donner, leur offrir .

Comme tous ici , le général est pauvre !

La seule personne à recevoir une vraie Croix de la Légion d’Honneur est Geneviève de GALARD , un lieutenant blessé a souhaité lui donner la sienne ………….

La nuit est tombée , à la pale clarté des lucioles larguées sans trêve par un DAKOTA et qui ne s’éteindront pas avant l’aube, de furieux combats au corps à corps sont engagés par les derniers défenseurs de DIEN BIEN PHU .

A 3 heures 45, HUGUETTE 4 , est submergée à son tour ………………




A suivre
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeDim 4 Mai - 10:48

Le 04 MAI 1954    

Le jour est gris et sale.

Cette nuit ELIANE 2 a repoussé deux tentatives ennemies .

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Dbp1411

HUGUETTE 4 est tombé à 3 heures 45 , submergé de toutes parts .

La 3° compagnie du 1° B.P.C a pu sauter .

Une compagnie où se mêlent français, légionnaires étrangers, thaïs et marocains a essayé de reprendre HUGUETTE 4 , elle a été stoppée dans la tranchée de liaison avec HUGUETTE 3 .

Le harcèlement sur le camp retranché est violent.

La 3° compagnie du 1° BCP s’installe sur ELIANE 3 , prête à contre-attaquer sur ELIANE 2 .

Tous les abris et blockhaus d’ELIANE 3 sont occupés par plus de 300 blessés .

Dans l’après midi un B26 est abattu .


Les parachutages à haute altitude continuent à donner de mauvais résultats , la presque totalité du tonnage tombe chez les Viêts .

A HANOÏ

Monsieur DEJEAN et le général NAVARRE examinent une étude sur les modalités d’un cessez le feu en INDOCHINE .

A GENEVE

Arrivée de la délégation du Vietnam .

Au petit jour le capitaine POUGET se dirige avec ses hommes vers ELIANE 2 , il y retrouve COUTANT dont il doit assurer la relève .

COUTANT et POUGET décident de rester ensemble.

Il y a maintenant 2 compagnies de parachutistes sur ELIANE 2 , la plus forte garnison sur le pont d’appui depuis le 04 avril .

En bas sur ELIANE 3 , une position inconfortable , se trouve le reliquat du 1/13 DBLE en réserve de contre attaque.

Les légionnaires voisinent avec les sections lourdes du 6° BPC .

Un peu plus loin se trouve l’infirmerie des parachutistes et les blessés qui ont tenu à rejoindre leurs unités.

Si les copains doivent y rester ont ils dit au commandant GRAUWIN, nous voulons être avec eux !

Et les borgnes, les manchots, les unijambistes se sont glissés dans les boyaux pour traverser la rivière et prendre position sur ELIANE 2 .

Ils ne sont pas exigeants, ils assurent les missions à leur portée , l’approvisionnement des armes, le service des mitrailleuses, l’amorçage des mortiers.

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Avril215

Seul compte pour eux la fraternité des combats .
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeLun 5 Mai - 19:58

Le Mercredi 05 mai 1954  

Les gros orages de la nuit ont gêné l’activité, mais 74 hommes du 1° BPC ont pu être largués .

De nombreux abris, imprégnés d’eau, s’écroulent .

La 3° compagnie du 1° BPC relève les éléments du 1/13 DBLE où se trouve depuis la veille la compagnie EDME .

Le temps s’améliore dans l’après midi.

Le harcèlement ennemi s’intensifie .

Les C119 larguent à très haute altitude, la presque totalité du tonnage tombe chez l’ennemi .

Le PAGE s’accroche sur les rives de la NAM YOUM , TRAPP le long de la RP41 au pied d’un piton sans nom .

De l’autre coté de la rivière, deux point d’appui assurent la couverture du réduit central,

A droite, EPERVIER où s’accrochent les paras Vietnamiens du capitaine BIZARD renforcés par des demi-sections du 8° choc .

A gauche, HUGUETTE 2 , dont il est difficile même à GUIRAUD de dire par qui cette position est tenue, des légionnaires parachutistes sans doute, une vingtaine peut-être et des marocains, moins de cinquante .

A suivre
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeMar 6 Mai - 10:27

Camerone, c'était rien a côté de ce que les gars ont enduré !!  il fallait être avec un mental de fataliste ? savoir que s'il s'en sortait le combattant  n'avait plus aucune chance d'en sortir libre !! un drôle de dilemme ?? DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 367768 
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeMar 6 Mai - 11:04

Le Jeudi 06 mai 1954    

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Cejour10

94 hommes du 1° BPC , la compagnie de commandement et une fraction de la 4° compagnie ( capitaine TREILLOU ) ont sauté avec le chef de bataillon , le capitaine de BAZIN .

Le harcèlement d’artillerie n’a pas mollit de la nuit.

Dans l’après midi les guetteurs d’ELIANE 2 signalent l’arrivée par les tranchées de l’Est , de forts effectifs ennemis.

Ce 06 mai, DIEN BIEN PHU s’organise pour le dernier combat .

Il y aura la prochaine nuit où il faudra tenir, et le prochain matin ……………..

Vers 5 heures du soir la pluie qui s’était interrompue durant la journée recommence à noyer la Vallée , elle s’insinue dans les tranchées diluant la boue noirâtre en traînées claires.

A la même heure résonne le premier coup de canons de la préparation d’artillerie .

2 heures plus tard la bataille est générale .

A 17 heures les tirs de préparation s’abattent sur ELIANE 2 .

Les canons sans recul ennemis réussissent un grand nombre de coups d’embrasure sur les créneaux de la face Sud-Ouest .

A 20 heures c’est au tour de CLAUDINE 5 .

ELIANE 2 , le premier assaut Viêt a été lancé sur la face Sud-Ouest.

La valeur d’un bataillon ennemi a été décimé devant les barbelés .

Les vagues d’assaut se succèdent à une demi heure les unes des autres, elles portent maintenant sur les 4 faces du Point d’appui , dans les intervalles le bombardement est intense .

A 23 heures le sommet de la colline saute, les viêts envahissent le point d’appui par l’Est .

A 3 heures du matin une contre attaque de la 3° compagnie a réoccupé le sommet , un cratère de 50 mètres de diamètre.

A 5 heures un bataillon Vietminh envahit le Point d’Appui, c’est la fin ………….

Matraqué à partir de 5heures, CLAUDINE 5 est attaqué à minuit, est évacué à 2heures .

ISABELLE subit toute la nuit un très violent harcèlement .

Sur nos 6 canons de 105 encore en état de tirer, cinq sont détruits .

Les DAKOTA qui portaient la 1° compagnie du 1° BPC , dernière à sauter , ont reçu l’ordre du colonel LANGLAIS de rentrer à HANOÏ .

ELIANE 4 harcelé toute la nuit , a été attaqué à 5 heures du matin

A 9 heures l’ennemi a pris pied sur la colline.

ELIANE 4 est tombé à 9h30 du matin .

Tous nos dépôts de munitions sont vides .

Pendant la nuit le général de CASTRIES a demandé le parachutage immédiat d’obus de mortiers tout calibres.

42 tonnes de munitions ont été larguées mais n’ont pu être ramassées .

A midi les Viêts bordent la rivière à l’Est .

5 régiments Viets ont participé à l’attaque de la face Est .

Puis rompant la symphonie rageuse et familière des 105

Un son nouveau , un miaulement aigu et rageur domine.

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Ka10

C’est les orgues de Staline qui apparaissent le dernier jour , pour le coup de grâce.

A suivre
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MessageSujet: Lieutenant Alain de STABENRATH (29 ans) 1er BEP .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Icon_minitimeMar 6 Mai - 11:58

Lieutenant Alain de STABENRATH (29 ans) 1er BEP

DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Black-10DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Stab10DIEN BIEN PHU au jour le jour . - Page 3 Black-10

Le Lieutenant Alain de STABENRATH est un héros du 1er Bataillon Etranger de Parachutistes (BEP) à Dien Bien Phu, lieutenant de réserve, il donnera son nom à une promotion d'Elève Officiers de Reserve de Coëtquidan (9è Cie juin-septembre 1978). Né le 28 octobre 1925 en Haute-vienne et mort des suites de ses blessures dans un "hôpital" viet le 13 mai 1954 à Dien Bien Phu.

Résumé de la mort du Ltn de Stabenrath
(sources : chapitre du livre "Je ne regrette rien" de Pierre SERGENT)

"Le 25 avril, les deux BEP fusionnent et sont placés sous le commandement de GUIRAUD.

Les 1è et 4è compagnies sont confiés au Ltn de STABENRATH, que l'on surnomme "Stab", le Capitaine LUCIANI reprendra le commandement de ces 2 compagnies dès que son état de santé le permettra, la mission du Bataillon de Marche de Para Légion (1er et 2è BEP) est de défendre ce qui reste des "HUGUETTE 2,3,4 et 5"

La tactique des Viets est "l'asphyxie" en grignotant les lignes françaises, en l'honneur du 30 avril ils apportent des haut-parleurs et s'adressent aux légionnaires de la sorte : "Légionnaires, cessez le combat si vous ne voulez pas vous faire massacrer jusqu'au dernier comme à Camerone.

" des dizaines de voies répondent en coeur "Mer.de" et entonnent un Boudin tonitruant.

Le 1er Mai, les Viets décident d'en finir, ils montent une grande attaque sur "HUGUETTE 5" , il y a huit jours que la position est tenue par le Capitaine LUCIANI, le "Stab" et le lieutenant BOISBOUVIER, suite à de fortes averses, les hommes se battent avec de l'eau jusqu'au ventre dans certaines tranchées, ils se sont battu dans des conditions effroyables, et ils ne peuvent plus s'opposer que quelques heures au déferlement du Bataillon 227 du régiment 322 de GIAP.

A 2h30 du matin, GUIRAUD envoie la 2è et 3è cie commandées par le capitaine BRANDON pour contre-attaquer, à 6h renfort d'éléments du 2è REI, à 10h "HUGUETTE 5" est de nouveau aux mains du BEP qui a perdu 88 hommes.

Le soir même, à 20h15 les obus de 120 mm viets pulvérisent tout sur la position, suivent les rafales, les viets attaquent, LUCIANI se précipite hors de son abri suivi de "STAB" et de GRANA, le radio, les viets suintent de partout, les petits hommes en vert gagnent du terrain, ils sont trop, quand une rafale légionnaire détruit un groupe, un autre surgit aussitôt.

BOISBOUVIER, lieutenant de réserve lui aussi, qui tient avec sa section la corne la plus avancée du P.A., ne répond plus à la radio, "STAB" va voir ce qui se passe, en arrivant il crie à un légionnaire :

"Où est le lieutenant ?"


"par là" répond le légionnaire en montrant la direction où il s'apprète à lancer un grenade,
BOISBOUVIER et la plus grande partie de ses légionnaires ont été submergés par les Viets, "STAB" rend compte par radio à LUCIANI :

"Les viets sont là, BOIBOUVIER a disparu ....", LUCIANI écoute,
il presse sur son oreille le combiné que GRANA le radio lui a tendu, tout d'un coup LUCIANI vacille dans une lueur d'explosion, il s'écroule serrant toujours le combiné, la voix de "STAB" lui parvient distinctement :
" ...BOISBOUVIER ....disparu...Les viets...." puis elle s'éloigne, "STAB" : "...Répondez...Répondez...."

GRANA, le radio s'est précipité il prend le combiné de la main du capitaine qui le sert encore :

"Mon lieutenant, mon lieutenant ! le capitaine est ..."
il hésite
"...le capitaine a été touché, il est tombé."


"j'arrive" répond "STAB",

GRANA sent un liquide chaud couler le long de sa poitrine , pas de douleur mais il est touché lui aussi.

"STAB" arrive en même temps que les viets, il n'hésite pas, il récupère GRANA et les quelques légionnaires encore vivants et ils foncent vers l'arrière du P.A., s'il y a encore une chance elle est là pense t il.

Ah comme il était beau le "STAB", un "démon" à la tête de son petit groupe, galopant entre les tranchées qu'il connait par coeur et entre les trous d'obus.

Une pensée lui traverse l'esprit, il a de la chance, cent fois il aurait du y rester, et surtout le 18 avril sur "HUGUETTE 6" quand une balle a traversé son casque et éraflé son crâne..

La chance!


Elle l'abandonna, il s'effondre, la hanche et le ventre transpercés.

GRANA se glisse vers "STAB" qui presse ses mains sur son ventre.

"Attendez mon lieutenant, murmura t il je vais voir" .

Il écarte les mains de l'officier, lui déchire ses vêtements ;

"STAB" a reçu une balle et plusieurs éclats, par miracle les viets ne les voient pas.

"Mon lieutenant, nous sommes à côté des barbelés, agrippez vous à moi nous allons essayer de passer"

"Vas y " dit "STAB",

Les barbelés avaient 1,5m de haut, il fallait se glisser dessous, "STAB" s'accroche à un bras du caporal qui saisit une des chevilles du lieutenant, les deux hommes avancent cm par cm, "STAB" serre les dents, GRANA s'épuise, au bout de quelques mètre il s'arrête.

"On y arrivera pas mon lieutenant, dit GRANA, je vais aller chercher de l'aide".

Le caporal parvient a passer les réseaux de barbelés puis par un hasard si particulier à cette bataille de DIEN BIEN PHU, il réussit à faire plusieurs centaines de mètres à travers les lignes viets et arrive dans les lignes du BEP dirigées par BRANDON.

"Je vais envoyer quelques gars chercher "STAB" dit BRABDON, mais ils risquent de se perdre"

"Moi je le trouverai, mon capitaine" rétorque GRANA.

Ils partent donc chercher "STAB" qui au bout de deux heures est déposé sur la table d'opération du médecin GRAUWIN.

Avant de se laisser endormir "STAB" dit seulement : "Je veux serrer la main de GRANA"...........

C'est la chute du Camp le 7 mai.

Le 8 mai, "STAB" quitte la cuvette avec les blessés légers et les moyens à destination du Nord, pourtant sont état est inquiétant, deux sénégalais portent son brancard.

Ordres et contre-ordres se succèdent, on fit faire plusieurs km à "STAB" dans un sens puis dans l'autre.

En fin de compte, "Loulou Martin" et GUIRAUD stupéfaits voient arriver le malheureux "STAB" au camp léger installé par les viets à 20 km de DIEN BIEN PHU,

Révolté, GUIRAUD demande au chef de camp que cet officier soir renvoyé à DIEN BIEN PHU avec les grands blessées, chose qu'il obtient après de longues palabres.

"STAB" avait supporté quatre jours de brancardage avec résignation, il était miné par la dysentrie, enfin quand on le glissa sous la toile de parachute qui servait de tente un pauvre sourire illumina son visage amaigri, il venait d'apercevoir à l'autre bout un camarade du BEP, le lieutenant ROUX, blessé le 6 mai sur "ELIANE 4".

"STAB" lui raconta ce qu'il avait vu pendant sa pérégrination dans les lignes viets, il avait été impressionné par leur puissance de feu :

"j'ai vu des orgues de Staline, je les ai compté, il y en avait quinze!".

Les viets faisaient uniformément aux blessés des piqures de sérum glucosé, "STAB" en reçu une le 13 mai dans la matinée, les viets avaient promis la libération des blessés prisonniers, aussi chaque fois que la toile de tente se soulevait pour laisser passer quelqu'un, un espoir naissait!

Le 13 vers 15h nouvelle injection de sérum, peu après, le légionnaire situé sur le brancard proche du sien dit :

"Le lieutenant est mort."

Alain de STABENRATH, le héros de "HUGUETTE 5" avait rendu son âme à Dieu, discrètement, modestement, le petit "STAB" faisait toujours les grandes choses avec modestie!

"Faites moi passer ses objets personnels dit ROUX, je les porterai à sa famille"

On lui passa sa montre-bracelet au moment où les viets entraient pour enlever le corps,

ROUX regarda l'écran.

Il était 15h45.

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