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 DIEN BIEN PHU au jour le jour .

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MessageSujet: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeMer Mar 26 2014, 12:16

DIEN BIEN PHU au jour le jour

Ðiện Biên Phủ est une petite plaine au Nord-Ouest du Viêt Nam dans la province de Lai Châu dans le haut Tonkin, et dans laquelle se trouve la petite ville de Ðiện Biên Phủ.
Ðiện désigne une administration, Biên un espace frontalier et Phủ un district, soit, en termes francisés, «chef lieu d'administration préfectorale frontalière».

En thai, la ville se nomme Muong Tanh.

Elle fut le théâtre d'une violente bataille entre le corps expéditionnaire français, dont beaucoup de Parachutistes et de Légionnaires , sous le commandement du colonel de Castries (nommé général durant la bataille) et le corps de bataille du Viêt-minh sous les ordres du général Giap.

Cette bataille vit la victoire du général Giap le 7 mai 1954 et fut la dernière de la guerre d'Indochine.

La France quitta la partie nord du Viêt Nam (le Tonkin), après les accords de Genève signés en juillet 1954 qui instauraient une partition du pays le long du 17e parallèle.

LA PERTE DES PREMIERES COLLINES

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Dbp111

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Dbp211

Les désastres de mars : les Points d’appui (PA) Nord

LE 13 MARS 1954

Début de la bataille de DIEN BIEN PHU .

Comprendre la bataille de Diên Biên Phû revient à se placer du côté de Giap plutôt que sur le GONO puisque celui-ci ne va, pendant cinquante-sept jours, que subir la stratégie viêt-minh.

Or, il est évident que Giap prend l’aviation comme principal adversaire pour le début de la bataille.

Il sait, tout comme de Castries, que le pont aérien est le cordon ombilical qui relie le GONO à l’ensemble du dispositif français en Indochine.

Dans une lettre adressée au général Cogny, de Castries écrit cette phrase, prophétique et révélatrice :

« Diên Biên Phû, c’est un peu Verdun, mais sans profondeur et sans la voie sacrée. »

Couper le pont aérien revient à gagner la bataille, en asphyxiant et affamant le camp.

Ce postulat explique les actions viêt-minh avant le déclenchement des combats et les objectifs des premières attaques.

Le 31 janvier 1954, un commando viêt-minh s’est introduit sur la base de Doson (où sont révisés les C-47), pour les détruire.

Plusieurs Dakota sont incendiés ou endommagés ; quelques jours avant la bataille, des commandos ont attaqué des aérodromes français du delta (Gialam le 5 mars, Cat Bi le 6 mars), détruisant plusieurs avions

Les objectifs viêt-minh semblent clairs.

Ils visent le potentiel aérien français de ravitaillement et d’intervention sur Diên Biên Phû.

Les objectifs de l’artillerie viêt-minh à Diên Biên Phû confirment cette hypothèse.

Dès le 11 mars, des pièces camouflées (et notamment le fameux « 75 japonais ») prennent la piste, les stationnements et les aires de dispersion sous leur feu

Un avion de transport C-119 est détruit le 11, un Morane 500 le 12 et un Curtiss Commando civil le 13 mars.

Durant ces trois jours, des obus tombent autour des alvéoles des avions, autour du point central.

Un chasseur F-8 F Bearcat du I/22 Saintonge est détruit par un obus le 13 mars, de même qu’un dépôt d’essence pour avion.

Le poste de commandement d’intervention aérienne, PCIA « Torricelli », du capitaine Charnot est touché à huit reprises par l’artillerie viêt-minh.

Le stationnement des avions dans le camp devient problématique, avant même le début de la bataille.

L’artillerie viêt-minh touche deux C-47 du groupe II/64 (le Novembre-Hôtel et le Novembre-Québec) en stationnement sur le bord de la piste.

Mais les deux appareils parviennent à s’échapper lors d’une accalmie, en évitant ainsi la destruction et l’encombrement du « tarmac ».

Le décollage des deux avions du S/GMMTA est dû uniquement aux équipages, qui, couchés dans une tranchée, étudient les rythmes des salves


De nombreux autres avions sont touchés par les éclats de l’artillerie ou par la DCA, le 13 mars 1954.

Avant même toute attaque terrestre, le pont aérien est mis en difficulté

Le « mythe » d’une aviation opérant depuis le GONO s’effondre.

Le 13 mars, le général Lauzin autorise les équipages à prendre des « risques exceptionnels »

Cette phrase, mal perçue par les aviateurs, est à analyser dans le délicat contexte de la bataille de Diên Biên Phû et des relations interarmées.

Lauzin semble davantage vouloir persuader l’EMIFT et l’État-major de Navarre de la bonne volonté de ses hommes, à la veille de la bataille décisive pour le CEFEO, que de haranguer les équipages.

La phrase est avant tout destinée à l’armée de Terre, et non aux aviateurs, qui prennent des risques exceptionnels depuis longtemps, à Diên Biên Phû et ailleurs

Giap a compris que l’artillerie ne peut pas obtenir seule la rupture du pont aérien.

Il faut, pour lutter contre le ravitaillement aérien, interdire le ciel aux avions.

La prise des PA/nord et la transformation de ces collines en plates-formes de DCA peuvent-elles arriver à ce résultat ?
Les circuits d’atterrissage des avions passent à la verticale ou sur le côté de ces PA.

De plus, les PA/nord offrent une vue directe sur le CR (Centre de résistance).

La prise des points éloignés est donc à l’évidence une obligation première pour Giap, et une possibilité de se débarrasser rapidement de l’ennemi aérien français.

Davantage encore que pour le CEFEO, Diên Biên Phû est pour le Viêt-minh une bataille aérienne.

Grâce à plusieurs informations, de Castries sait que l’attaque était prévue pour le 13 mars en fin d’après-midi.

Il connaît même l’heure exacte : 17 h 30. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que la position, tenue par un bataillon de Légion, allait succomber en une nuit.

Il est probable également que la prise de Béatrice est psychologiquement importante pour Giap.

La Légion étrangère jouit en Indochine d’un prestige immense.

Le choc de la perte d’un bataillon de Légion (et pas n’importe lequel, le I/13 DBLE) peut entraîner la démoralisation de la garnison  

Après le mythe de la base aéroterrestre, c’est le mythe du camp retranché imprenable qui allait s’effondrer en une nuit.

Dès le début de la bataille, les troupes viêt-minh attaquent en force Béatrice.

En dépit de ses fortifications et de sa solidité, la position tombe la première nuit.

Le lendemain, 14 mars, Gabrielle tombe aussi, après des combats acharnés.

Les opérations aériennes sur la cuvette se passent dans des conditions délicates, du fait de l’importance des moyens déployés.

Les C-47 embarquent des « lucioles » pour épauler les défenseurs de nuit, alors que les chasseurs de l’aéronavale bombardent des emplacements d’artillerie, désignés le plus souvent par des fumigènes.

Malgré le courage des Pingouins de l’aéronavale, qui plongent leurs F-4 et S B D sur les contours des PA, les liaisons sont mauvaises avec le sol.

Le PCIA « Torri rouge » est débordé par le nombre d’appels et celui des avions dans le circuit.

Dès le 14 mars, la faiblesse du guidage radiogoniométrie est évidente sur Diên Biên Phû, d’autant plus que le plafond nuageux est à moins de 300 pieds

L’appui aérien important au profit de Diên Biên Phû désorganise également les bases du Tonkin.

Les chasseurs de l’aéronavale reçoivent des consignes pour se poser à Cat Bi, car le porte-avions Arromanches est noyé dans le brouillard du golfe du Tonkin.

Mais la base n’est pas préparée à cet afflux, nouvel exemple des erreurs de Diên Biên Phû.

Le désordre le plus total règne aussi sur le circuit de Cat Bi, où tous les avions à court d’essence cherchent à se poser rapidement.

Dans la crasse qui recouvre aussi le delta, de nombreux avions volent à ras de terre pour se repérer aux lumières des rues de Hanoi ou de Haïphong.

La multitude et le désordre de Cat Bi entraînent des accidents aériens.

Deux B-26 du I/19 se télescopent en vol

Mal engagée dans la cuvette, la bataille aérienne l’est également dans le delta, faute de préparations et de prévisions.

La non reprise de Béatrice dans la nuit, ou au matin du 14 mars est la première erreur stratégique de la bataille, erreur du commandement du GONO, peut-être « abusé » par les demandes de trêves pour les blessés.

Le seul point « positif » est la prise de conscience de l’incertitude nouvelle quant à la victoire finale.

En autorisant le parachutage d’un bataillon supplémentaire, Cogny admet l’urgence de renforcer le camp.

Le 5e BPVN du capitaine Botella est largué le 14 sur les zones de largage (DZ) sud du camp.

Après une réunion avec ses subordonnés (dont le général Bodet), Cogny décide d’envoyer de nouveaux renforts à Diên Biên Phû, et également d’intensifier le pont aérien

Le « contrat Terre-Air » de novembre 1953 s’évanouit-il dans les ruines de Béatrice ?

Le 17 mars, le 3e PA/nord, Anne-Marie, est évacué.

La bataille pour les PA/nord est perdue en une semaine.

Malgré l’évolution rapidement défavorable de la bataille, l’armée de l’Air parvient encore à assurer les transports quotidiens.

Les C-119 Packet larguent leurs 30 t de charge alors que les C-47 parviennent à se poser dans la journée pour emporter les blessés et décharger du sang.

Paradoxalement, les mauvaises conditions météorologiques servent les intérêts des aviateurs, pour peu qu’ils se risquent à percer sur la cuvette aux instruments, mais il est évident que la coupure de la piste peut rompre à tout moment le fragile équilibre des ravitaillements.

La seule lueur d’espoir dans cette semaine sombre pour le GONO est le largage sur Diên Biên Phû du 6e BPC de Bigeard

Si le largage du bataillon le 16 mars est un réconfort pour la garnison, il marque l’inquiétude du commandement sur l’avenir du camp retranché.

Durant cette période, les chasseurs et les bombardiers interviennent quotidiennement en appui des garnisons isolées

18 MARS 1954

Harcèlement de l'artillerie VM.

Anne-Marie 4 et 5 deviennent "Huguette 6 et 7".

Le PA Huguette 7 est occupé par une compagnie du 5ème BPVN (Rondeau).

Un médecin convoyeur de l'Armée de l'air est grièvement blessé dans son Dakota, détruit sur la piste.

40 tués parmi les blessés et les infirmiers à l'antenne qui est à nouveau touchée.

Huguette 6 est occupé le 18 mars par une compagnie de marche du 1/2 REI (lieutenant François) H 7, par la 1ère compagnie du 5e BPVN du lieutenant Rondeaux.

19 MARS 1954

Des avions tentent de se poser sur la piste pour évacuer les blessés.

Malgré les croix rouges peintes sur les carlingues, l'artillerie ennemie tire sur eux.

Un seul réussit sa mission.

20 MARS 1954

Nombreux Harcèlement sur les points d'appuis

Cinq Dakota évacuent 132 blessés.

En dépit des assurances prodiguées, les artilleurs français n'ont pas réussi à museler les canons ennemis ni même à les localiser.

Le Colonel PIROTH, responsable des batteries s'est suicidé le 15 mars .

Le camp retranché est désormais un champ labouré où tout mouvement de jour est sanctionné par une salve .

21 MARS 1954

L'ennemi creuse des tranchées vers les collines de l'est.

Depuis le début de la bataille l'évacuation des blessés pose problème .

Après la destruction d'un hélicoptère pourtant équipé de croix rouges au dessus d'Isabelle, les évacuations de jours sont abandonnées.

Elles vont se poursuivre de nuit jusqu'au 28 mars.

Elles seront définitivement abandonnées après l'incendie d'un DAKOTA .


Dès lors la survie des blessés ( près de 4000 ) va devenir la principale préoccupation des médecins et le cauchemar de ceux qui s'entassent dans les tranchées, les boyaux et les abris, prévus pour seulement 200 hommes.

Les chirurgiens feront des prodiges, opérant dans des conditions épouvantables et dramatique.

22 MARS 1954

Violents accrochages au sud, à mi-chemin d'Isabelle.

Dans le point d'appui "Isabelle", à 4 km du réduit central, les parachutistes et les légionnaires du 3ème Etranger, ont fourni le dernier carré de défenseurs de Diên Biên Phu.

24 MARS 1954

Le 6ème BPC accroche des éléments ennemis installés entre Claudine et Isabelle.

Huguette "6" est étroitement investi au nord de la piste d'aviation.

25 MARS 1954

Huguette 7 est harcelé depuis les collines "Anne-Marie".

Le 8ème choc est accroché entre Dominique 1 et 2.

Initialement, les points d'appui " Huguette " 1, 2, 3, 4 et 5 sont tenus par le 1° bataillon du 2ème régiment étranger d'infanterie (1/2 REI) du commandant Clemençon

Ce sont des hérissons indépendants les uns des autres dont la mission est de couvrir à l'ouest la piste d'aviation.

Le 17 mars, après la disparition des collines Anne-Marie 1 et 2, les deux PA Anne-Marie 3 et 4 sont intégrés au dispositif des Huguette sous le nom de H 6 et H 7.

H 6 est occupé le 18 mars par une compagnie de marche du 1/2 REI (lieutenant François)

H 7, par la 1ère compagnie du 5e BPVN du lieutenant Rondeaux.

Huguette 7 est attaqué le 30 mars.

Le PA résiste jusqu'au 2 avril au matin.

Huguette 6 est aussitôt attaqué.

Ce PA va résister jusqu'au 18 avril.

Les atterrissages de jour deviennent impossibles, et c'est de nuit, avec les risques que cela comporte, que les appareils devront se poser.

Au bout de quelques jours, il faut renoncer complètement.

Les risques sont trop grands et trop d'avions sont touchés.

Le dernier hélicoptère fut abattu au décollage le 23 mars.

Le dernier avion réussira à enlever quelques blessés le 26 mars.

26 MARS 1954

GIAP procède à un étouffement méthodique de la base en creusant un réseau de tranchées tentaculaires qui enserrent les points d'appui.

L'ennemi s'infiltre ainsi dans le camp.

Les tranchées qu'il creuse sont destinées à isoler les différents centres de résistance et à leur servir de base de départ, à l'abri des coups, pour les assauts des points d'appui.

Il ne relâche jamais ses efforts, harcelant et bombardant chaque jour les positions.

Opération de dégagement d'Huguette 7 menée par le BEP et le 5ème BPVN. ( le BAWOUAN de Botella )Le lieutenant Rondeau est blessé et remplacé par le capitaine Bizard.

Suite : Demain 27 Mars .



Dernière édition par cocoye1er le Ven Mar 28 2014, 10:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeVen Mar 28 2014, 10:12

28 MARS 1954

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Dbp2810

Les unités d'intervention lancent vers l'ouest une opération de destruction de batteries antiaériennes installées de Ban Ong Pet à Ban Pc (au pied d'Anne-Marie).

Y participent :

Eléments d'attaque, 6ème BPC et 8ème choc.

Appui 1er BEP.

Protection et recueil, 1/2ème REI.

Les chars d'Isabelle (Préaud) interviennent en fin d'après-midi.

L'ennemi perd 400 tués, 20 prisonniers et plusieurs mitrailleuses et canons.

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Dbp28111
Cette photo a fait le tour du monde, elle représente quelques uns des commandants des bataillons paras engagés a DBP.

De gauche a droite , Botella 5eme BPVN ( le bawouan ) Bigeard 6eme BPC Tourret 8eme choc. Langlais et Seguin-Pazzis.  manque à gauche , Guiraud.

Le 28 mars, BIGEARD et son bataillon donnent l'assaut aux pièces de D.C.A implantées à l'ouest du camp retranché, avec le 8° choc, le 1° B.E.P. et l'appui des Shaffee de l'escadron HERVOUËT .

Au lever du jour 2 compagnies du 6° B.P.C. sont sur leurs bases de départ.

Dès que les appuis d'artillerie ont cessé, elles s'élancent .

L'ennemi ne tarde pas à réagir et les engagements sont extrêmement durs et coûteux , il y a de nombreuses pertes, mais à 5hoo l'opération est terminée, les paras ont culbuté un bataillon viet .

Venus d'ISABELLE " les shaffee du lieutenant PREAUD viennent appuyer le peloton du lieutenant MANGELLE pour couvrir de leurs canons le repli des bataillons parachutistes.

Le 28 mars, un DAKOTA sanitaire se pose à Dien Bien Phu, ce sera le dernier !

Endommagé au sol, il ne pourra redécoller.

L'infirmière convoyeuse de l'équipage, Geneviève de GALARD, est à bord.

Elle restera parmi les combattants.

Sont dévouement et sont courage feront l'admiration de tous.

Le 28 mars 1954 Geneviève de Galard part pour un nouveau décollage avec l'équipage du commandant Blanchet, le commandant en second du groupe de transport Béarn , ils arrivent vers 5 heures 45 au dessus de Dien-Bien-Phu , la visibilité est trés mauvaise et l'avion sera endommagé a l'atterrissage empêchant l'avion de redecoller avec son chargement de blessés.

L'avion sera définitivement détruit par l'artillerie ennemi le lendemain, laissant a Geneviève le privilège d'être la seule femme du camp retranché.

Après les terribles combats du 31 mars, le vietminh contrôle la piste d'aviation et désormais, plus personne ne pourra quitter Dien-Bien-Phu.

A l'époque en Indochine il y avait 4 groupes de transport : le Franche-Comté , le Béarn , le Sénégal , et l'Anjou. le groupe Sénégal était commandé par le commandant Louis de Saint Marc , le frère d'Hélie de Saint Marc.

Les convoyeuses de l'air volaient sur C47 ( Dakota ) ou JU52 ( Junker ) surnommé la Julie.

Suite : Demain 29 Mars
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeSam Mar 29 2014, 11:04

29 MARS 1954

Les 6ème BPC et 5ème BPVN ont créé un nouveau point d'appui en arrière d'Eliane 1 : Eliane 4. Les Viets resserrent leur pression sur les collines de l'est.

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Histor10

Au plus fort de la bataille, entre deux assauts et parmi le fracas des explosions, les viets avec des hauts-parleurs, haranguent les assiégés et les invitent à la désertion.

Ils s'adressent surtout aux légionnaires dont ils connaissent l'esprit aventurier et aux troupes nord-africaines et africaines, peut-être plus sensibles aux arguments anti colonialistes qu'ils emploient.

Ils promettent la vie sauve aux déserteurs, des avantages matériels à ceux qui rejoindront leurs rangs et une libération rapide.

Ils encouragent également la rébellion et disent vouloir réserver un accueil particulièrement chaleureux à ceux qui, avant de déserter, auront retourné leurs armes contre leurs chefs colonialistes.

Des tracts sont également jetés dans les points d'appui.

Ces actions restent sans effet.

Le soleil revenu incite les unités à revoir leurs défenses .

LANGLAIS lui même effectue une reconnaissance sur les collines de l’est, les DOMINIQUE et sur ELIANE 1 et 2 .

Les DOMINIQUE sont tenus par un seul bataillon, le 3° bataillon du 3° R.T.A. , quelques 500 tirailleurs fatigués et mal armés et de toute évidence pas assez nombreux pour tenir cette position désormais en première ligne mais aussi essentielle pour la défense , surtout DOMINIQUE 2 qui du haut de ses 505 mètres offre des vues sur l’ensemble du camp retranché .

La même observation est faite à propos des ELIANE qui couvrent directement les PC et ne sont occupées que par un petit bataillon , le 1° bataillon du 4° R.T.M.

Dès son retour LANGLAIS prescrit aux paras de se préparer à renforcer la défense de ces pitons .

Le BAWOUAN de BOTELLA sur DOMINIQUE 1 et le B.E.P. sur ELIANE 2 .

Installation terminée pour le 30 mars à la nuit, ajoute-t-il !

Le 30 mars va débuter la 2° offensive , ce sera la bataille des 5 collines .

Trois divisions viets au complet vont passer à l’attaque .

L’offensive va porter sur l’ensemble des positions du camp retranché .

Après une nouvelle préparation d'artillerie très intense, le Vietminh se lancera à l'assaut des principaux points d'appui .

Dominique 2 et Eliane 1 tomberont aux mains de l’ennemi .

Suite : Demain 30 Mars


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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeDim Mar 30 2014, 12:04

30 MARS 1954

Le Colonel Langlais est allé inspecter Dominique et Eliane.

Il décide de faire relever la garnison de Dominique 1 par la 4ème compagnie du 5ème BPVN et de renforcer Eliane 2 par la 1er compagnie du 1er BEP.

Les relèves ne sont pas encore arrivé quand se déclenche l'offensive ennemie.

La préparation d'artillerie commence à 17h00.

Une pièce de 155 et 4 pièces de 105 sont détruites dans leurs alvéoles.

Les Viets montent à l'attaque à 18h45.

Ils occupent sans coup férir Eliane 1 et Dominique 2.

A 21 heures, il s'achèvent de réduire Dominique 1.

Ils échouent devant Dominique 3.

Et sur Eliane 2, légionnaires et marocains plient, mais ne lâchent pas.

A 22 heures, la division 308 attaque Huguette 7.

A minuit, la division 316 a pris pied sur les "Champs Elysée", au pied d'Eliane 2.

Elle ne peut arriver au sommet de la colline.

Le capitaine MARTINAIS commande la 4° compagnie du 5° BPVN , il a quitté ses emplacements vers 4h00 et par la RP 41 il s’est dirigé vers DOMINIQUE 1 .

Les parachutistes de MARTINAIS ont entamé l’ascension de la piste montant vers la crête et c’est alors que l’enfer se déchaîne.

Mortiers et canons de tous calibres expédient sur l’ensemble des collines et des points d’appui obus, torpilles , qui explosent partout en même temps .

L’offensive générale de GIAP vient de commencer, elle met en action l’ensemble des 3 divisions qui attaquent partout en même temps .

Il est 17 heures, au nord la division 308 monte à l’assaut des deux HUGUETTES 6 et 7 avec pour objectif final, le rush sur la piste d’aviation qui la mènera au cœur du dispositif .

Au nord-est la division 312 monte à l’assaut des DOMINIQUE 1 et 2 , tandis qu’un troisième régiment doit s’infiltrer en force à travers le goulet séparant ces deux collines.

Au sud-est la division 316 a reçu mission de s’emparer des deux ELIANE 1 et 2 .

Sous l’impulsion de MARTINAIS et de ses cadres, les parachutistes se sont élancés pour tenter de coiffer DOMINIQUE 1 avant l’arrivée des viets .

Ils n’y parviendront pas .

Les tirailleurs de la 11° compagnie ont été culbutés et refluent semant le désordre parmi les paras .

En dépit des efforts de MARTINAIS la panique s’installe et gagne .

MARTINAIS lui même disparaît dans la tourmente .

Sur DOMINIQUE 2 le même drame se produit en même temps . la nuit tombe .

Tout à coté sur les ELIANE , se produit un drame analogue .

Avançant sous le feu , les régiments de la division 316 ont jailli sous le nez des marocains au moment où ceux ci relevaient le front après avoir subi pendant une heure un bombardement d’une violence inouïe .

Une section lâche pied et par la brèche ainsi créée les avant gardes ennemies coiffent le sommet de la colline, alors la défense d’ ELIANE 1 s’effondre et craque par pans entiers pendant que le 6° BPC et le Bawouan sont étagés sur ELIANE 4 .

En moins de 2 heures , les cinq collines de l’est ont changé de mains .

Tout le dispositif français a été démantelé , maintenant les viets peuvent débouler vers la rivière et pénétrer jusqu’au PC .

Etonnamment l’ennemi ne saisira pas sa chance et encore aujourd’hui, aucun historien ne peut dire pourquoi !

A 11 heures du soir le Colonel de CASTRIES et le Colonel LANGLAIS dressent le bilan .

IL EST CATASTROPHIQUE ! hormis HUGUETTE 6 et 7 qui résistent encore aux assauts de la division 308, aucun des points d’appui attaqué n’a tenu .

La seule solution qui reste est de s’accrocher aux positions secondaires et de résister sur place en attendant l’aube .

Des renforts ont été promis par HANOÏ , le 2° bataillon du 1° R.CP par exemple, LANGLAIS le réclame avec insistance, mais quand enfin, à partir du 01 avril, le 2/1 R.C.P. du commandant BRECHIGNAC sera largué, il n’aura comme avenir que de se préparer à bien mourir aux cotés de ses camarades .

On parle aussi de faire donner l’artillerie sur les positions nouvellement conquises par les viets .

Et pourtant , cette nuit là le sort de la bataille et du camp retranché, contre toute attente n’est pas scellé .

Personne ne le sait mais il repose entre les mains de deux lieutenants qui, seuls au milieu de la débâcle ont gardé leur sang-froid .

A peine l’ordre de LANGLAIS de pilonner le somment des collines a-t-il été transmis qu’une voix s’élève dans les hauts parleurs !

ICI le lieutenant LUCIANI du B.E.P , je tiens encore le sommet d’ ELIANE 2 .

Et en effet les bérets verts de la 1° compagnie ont tenu malgré l’assaut donné par le régiment 98 de la 316 .

A cet instant la bataille des cinq collines a changé de sens car dès qu’il a capté le message de LUCIANI , BIGEARD a envoyé à la rescousse deux de ses compagnies de combat , la 2° de TRAPP et la 3° de LE BOUDEC qui a remplacé JACOBS tué 2 jours plus tôt .

Puis il lance dans les haut-parleurs, de façon à être entendu aussi des viets, cette phrase restée fameuse !

« TANT QUE J’AURAIS UN HOMME VIVANT JE NE LACHERAI PAS ELIANE 2 »

Un autre lieutenant a contribué à sauver DIEN BIEN PHU du désastre cette nuit là .

Il s’appelle Paul BRUNBROUCK et il est artilleur .

A 11 heures du soir il a reçu l’ordre d’évacuer DOMINIQUE 3 jugée trop en pointe et de détruire ses canons s’il n’arrivait pas à leur faire traverser la rivière .

Il refuse usant pour cela de mots définitifs car l’heure n’est pas à l’aménité.

Rassemblant autour de lui les éléments d’infanterie, tirailleurs ou paras du Bawouan rescapés de DOMINIQUE 1 et regroupés par le sergent BELLENCONTRE , BRUNBROUCK fait ouvrir le feu sur le régiment ennemi qui déferle dans le goulet de la RP 41 et se rue à l’attaque .

Puis il débouche à zéro .

DOMINIQUE 3 est sauvée et avec elle la partie nord du camp retranché.

Surpris par l’intensité de la riposte les viets se réfugient dans une tranchée que la veille LANGLAIS avait fait miner .

Jusqu’au 7 mai, DOMINIQUE 3 restera aux mains des français .

Paul BRUNBROUCK ne pourra pas s’en réjouir, il sera tué le 12 avril à son poste de combat .

Le 31 mars le jour se lève .

Sale , gris , triste. La bataille se poursuit toujours pour la conquête d’ ELIANE 2 .

Les Paras, bérets rouges ou verts tiennent désormais la partie centrale du piton ………..

Le général COGNY annonce à qui veut l’entendre que DIEN BIEN PHU est foutu, pourtant le camp retranché va tenir encore de nombreux jours en dépit des conditions effroyables où les hommes se battent à un contre dix.

Les chefs paras de DIEN BIEN PHU vont même lancer des opérations de reconquête des points d’appui perdus .

Désormais le monde entier a les yeux rivés sur DIEN BIEN PHU !

Suite : Demain 31 Mars
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeLun Mar 31 2014, 19:54

31 MARS 1954

Huguette 7 tient toujours. Eliane 2, qui a reçu le renfort de toutes les compagnies disponibles, résiste encore.

A 10 heures, une contre-attaque française tente de réoccuper Dominique 2 et Eliane 1 (8ème choc et 6ème BPC).

Faute de renforts, ces unités se replient avec de lourdes pertes à 15h00.

A 17 heures, l'attaque reprend sur Eliane 2. Mais la garnison résiste toute la nuit.

Simultanément, les positions qui protègent l'extrémité nord du terrain d'aviation, sont attaquées :

La bataille des "Huguette" commence.

Les blessés continuent à s’entasser dans les abris, malgré la fatigue et le pilonnage de l’artillerie, les antennes chirurgicales fonctionnent sans trêve .

Le jour s’est levé, morne et blafard, il ne s’agit plus maintenant d’unités constitués, mais de frères d’Armes qui disputent à l’ennemi le plus petit bout de terrain .

Tout ce que la garnison de Dien Bien phu compte de soldats disponibles ira cette nuit et les nuit suivantes, à la lumière des lucioles, se battre pour ELIANE 2 .

La parole de BIGEARD a été entendue, les morts s’entassent par dizaine, amis et ennemis confondus .

La bataille va durer 107 heures, 107 heures pendant lesquelles sans une minute de répit, bataillon après bataillon les BO DOÏS de la division 316 vont s’obstiner à donner l’assaut.

Ils partent des pentes d’une petite colline qui prolonge vers le nord-est la croupe d’ ELIANE 2 , il y a parfois tellement de monde sur cette portion de terrain que les combattants l’ont surnommée les Champs Elysée .

Les paras du 8° ont tenté de reconquérir DOMINIQUE 2 , ils y sont parvenus, mais faute de renfort ils ne peuvent s’y maintenir .

Toute la journée LANGLAIS a essayé de convaincre HANOÏ de larguer le 2/1 R.C.P. dont la présence permettrait de reconquérir durablement DOMINIQUE 2 , le plus vital des pitons périphériques .

Mais HANOÏ a tergiversé , le R.C.P. sera largué demain … MAIS DEMAIN c’est tellement loin…………

Et pendant ce temps, un peu partout , sur HUGUETTE 7 , sur les ELIANE , sur DOMINIQUE 2 , paras et légionnaires se font tuer sur place .

A HANOÏ les paras de BRECHIGNAC qui savent le prix des heures perdues, pleurent de rage impuissante .

Finalement, la mort dans l’âme, TOURRET autorise les survivants de sa 8° compagnie à se replier du sommet de DOMINIQUE 2 .

De la même façon, BIGEARD autorise les rescapés de la compagnie TRAPP à abandonner le sommet d’ ELIANE 1 .

Au nord-est, les combats se poursuivent sur les HUGUETTE 6 et 7 .

La division 308 dont s’était l’objectif a cru pouvoir enlever HUGUETTE 7 , mais il n’en fut rien .

La 1° compagnie du 5° Bawouan aux ordres du capitaine BIZARD a rejoint la veille les légionnaires d’HUGUETTE 7 .

BIZARD après avoir demandé vainement des renforts à LANGLAIS a décidé de se défendre seul .

Au petit matin, BIZARD a contre-attaqué et bouté dehors le régiment 88 .

Suite : Demain 01 Avril

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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeLun Mar 31 2014, 21:13

Mon Dieu !! que c'est bien raconté, j'ai arrêté la télé pour lire ton condensé !! BRAVO DIEN BIEN PHU au jour le jour . 373769  DIEN BIEN PHU au jour le jour . 373769  
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeMar Avr 01 2014, 12:23

01 AVRIL 1954

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Avril210

Fait-il encore jour ? fait-il déjà nuit ?

Tout se ressemble, le jour s’étiole sous un ciel bas chargé de pluie et de menaces

La pluie est balayée par la couleur jaune des lucioles qui descendent en se balançant au bout de leur parachute et font basculer le ciel .

Qu’importe au fond le jour ou la nuit ?

Sans désemparer les hommes se battent sur ELIANE 2 .

Au matin, le 1er BEP et une compagnie du 8ème choc reprennent les "Champs Elysée".

Huguette 7 partiellement évacué par Bizard est "traité" par l'artillerie.

A l'aube, le capitaine Bizard contre-attaque et réoccupe la totalité de sa position.

A 17 heures, Bizard est relevé par une compagnie du 1/2ème REI (Spozio).

Au cours de la journée, les survivants du 1/4ème RTM sont regroupés dans un PA intermédiaire entre Huguette et Claudine.

Ce PA prend le nom de Lily.


A 17 heures, la division 316 reprend son attaque sur Eliane 2 où légionnaires-paras du BEP, paras franco-vietnamiens du 6ème et du 8ème choc, légionnaires du 1/13ème DBLE et Marocains se battent depuis soixante heures.

Eliane 2 tient, mieux défendu par un renfort de légionnaires parachutistes, elle résiste à toutes les attaques.

Après 107 heures de combats ininterrompus, les Viêts se retireront d'eux-mêmes le 4 avril au matin.

ELIANE 2 tiendra jusqu’au 6 mai , elle disparaîtra dynamitée par les viets qui depuis plusieurs jours y creusaient une sape .

C’est sur ELIANE 2 que l’armée populaire du Viêt-Nam choisira d’ériger le monument commémoratif de la bataille de Dien Bien Phu .

Dans la journée les DAKOTA commencent à larguer les paras du 2/1 R.C.P. du commandant BRECHIGNAC .

Le commandant atterrit dans les barbelés .

Il faudra 2 autres largages pour que le bataillon se retrouve à peu près au complet .

Dans peu de temps les compagnies du 2/1 R.C.P. seront engagées au profit d’HUGUETTE 6 qui est en train d’agoniser . ( compagnie CLEDIC puis compagnie MINAUD )

Le PC du bataillon va rejoindre celui du 5ème BPVN sur Eliane 4 et la position passe aux ordres de BRECHIGNAC .

Durant tout le mois d’avril le dispositif viêt-minh se renforce autour du camp retranché .

Les uns après les autres les points d’appui sont asphyxiés par un réseau de plus en plus dense de tranchées , alors que le ravitaillement aérien des positions françaises devient de plus en plus problématiques .

Injustement méconnus , les soldats Vietnamiens qui se sont battus aux cotés de leurs frères d’Armes, paras et légionnaires ou tirailleurs, méritent que l’oubli ne s’installe pas .

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Avril110

Suite : Demain 02 Avril


Dernière édition par cocoye1er le Mar Avr 01 2014, 17:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeMer Avr 02 2014, 09:50

02 AVRIL 1954

A l'ouest, Huguette 7 tombe à 2 heures.

Il restait 16 légionnaires en état de combattre sur le "PA en étoile".

A l'aube, Eliane 2 tient toujours.

En revanche, le petit PA "Françoise" posé, isolé, à l'ouest, a vu sa garnison (des Thaïs) s'évaporer dans la nuit.

A 18 heures, deux bataillons viets arrivent au pied des "Champs-Elysées".

Ils soutiennent leur effort toute la nuit.

Huguette 6, en première ligne, est également attaqué.

Le largage du 2/1ème RCP se poursuit.

La base aéroterrestre, que l'ennemi domine à courte portée depuis Dominique 2, a dû être sensiblement réduite et les liaisons avec Isabelle sont devenues impossibles.

Les parachutages sont de plus en plus exposés aux feux de l'adversaire.

Les pertes sont très importantes et de très nombreux blessés s'entassent dans les antennes chirurgicales où les médecins opèrent dans des conditions invraisemblables.

Leur inlassable dévouement et leur disponibilité seront exemplaires, de même que celle du Commandant GRAUWIN , responsable du triage.

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Grauwi10

La vie est telle dans les souterrains des antennes chirurgicales que beaucoup de blessés préféreront rejoindre leurs camarades sur les pitons .

Les unités parachutistes présentes à DIEN BIEN PHU .

Aux deux bataillons paras présents au début de la bataille , le 1° B.E.P. et le 8° CHOC , cinq autres unités viendront partager leur sort et selon la formule consacrée « crever avec les copains »

Le 5° B.P.V.N. , le 6° B.P.C. , le 2/1 R.C.P. le 2° B.E.P. , et la presque totalité du 1° B.P.C.

C’est à DIEN BIEN PHU, plus qu’ailleurs que la fraternité d’Armes aura été la plus grande et la légende des paras la mieux servie .

Les Artilleurs paieront eux aussi un lourd tribut à la bataille . ils ne cesseront le feu que toutes munitions épuisées !

L’aviation a eu elle aussi une grande part dans la bataille, que ce soit l’Armée de l’Air ou l’Aéronautique Navale .

Chasseurs F8 , BEARCAT , BOMBARDIER B26 , ou PRIVATEER ont été présent dans le ciel de DIEN BIEN PHU .

Un matin, le père HEINRICH qui s’aventure parmi les combattants , portant sur lui la Sainte Communion qu’il distribue à ceux qui le souhaitent à genoux dans la boue immonde d’une tranchée, a la surprise de voir arriver 2 Viets qui demandent le baptême …

Car Dieu est là, plus présent que jamais , étendant sur ces hommes qui meurent une main apaisante .

Jamais dans les annales de l’histoire ne se sera vu un tel combat .

Qu’est - ce qui pousse ces hommes à tenir, à refuser l’inéluctable, si ce n’est l’honneur !

ELIANE 2 tient toujours, bataillon après bataillon les viets s’y cassent les dents .

A la lumière des lucioles larguées sans cesse par les DAKOTA les paras et les légionnaires repoussent l’échéance ……… TANT QUE J’AURAIS UN HOMME VIVANT …….

Le commandant CLEMENCON qui commande l’ensemble des «HUGUETTE » leur a fait passer un message bref, impératif :

TENEZ Jusque au BOUT …. Sans espoir d’êtres secourus !

L’histoire est en marche, elle s’écrit à DIEN BIEN PHU avec un grand H .

Partout en France et en Indochine des volontaires d’un saut se présentent pour aller rejoindre les copains.

Ils savent que DBP est perdu et pourtant ils seront plus de deux mille à se porter volontaire .

Suite : Demain 03 Avril
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeJeu Avr 03 2014, 10:40

03 AVRIL 1954


Après quatre-vingt-dix heures de combat ininterrompu, ELIANE 2 tient toujours.

Au soir, nouvelle attaque d'HUGUETTE 6.

La compagnie Desmons, du 8ème choc se porte à sa rescousse par le "drain" de la piste.

Pris à revers, les Viets se replient.

Largage de la fin du 2/1ème RCP sur le PA central.

Les tirs d'artillerie viet sont continus et concentrés sur le périmètre réduit de la garnison.

Au cours des combats, acharnés, soutenus à un contre dix, les médecins du 2e Bataillon Etranger Parachutiste et du 1° bataillon du 1° R.C.P. sont blessés mais regagnent leur poste de secours.

Après 36 heures de combat sans désemparer la division 308 a réussi à prendre d’assaut le point d’appui en étoile .

Maintenant HUGUETTE 6 est seule , tout au bout du dispositif , sentinelle perdue à 2 km de tout appui !

Et pourtant GIAP n’attaque pas tout de suite.

Ce jour là 3 avril, il a fait son bilan : sa division 316 est toujours empêtrée dans le bourbier d’ ELIANE 2 et sa division 308 est sortie amoindrie des combats d’HUGUETTE 7 .

Seule la 312 est à peu près en état de combattre si l’on excepte le régiment 165 qui s’est fait étriller devant les canons de BRUNBROUCK .

Pour faire face à l’assaut HUGUETTE 6 ne dispose que des 86 légionnaires du capitaine RASTOUIL , du 3° bataillon de la 13° DBLE rescapé de BEATRICE , d’une section du peloton d’élèves gradée du 2° R.E.I. du capitaine PHILIPPE , et d’une centaine de volontaires formant une compagnie de marche aux ordres du lieutenant FRANCOIS .

Moins de 250 combattants .

Ce sont eux qui pourtant pendant 15 jours vont tenir la position face aux assauts de plus en plus meurtriers de la division 312 .

Bientôt le ravitaillement de la position deviendra impossible .

La bataille pour la 5° colline ( ELIANE 2 ) continue, la position n’est plus qu’un effroyable terrain vague où la terre est gorgée de sang et de débris humains .

Suite : Demain 04 Avril
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeVen Avr 04 2014, 19:22

04 AVRIL 1954

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Luciol10

A l'aube les Viets évacuent d'eux-mêmes les "Champs-Elysées".

La bataille pour Eliane 2 est terminée.

Elle a duré cent sept heures.

La bataille des Huguette commence: à la tombée de la nuit, quatre bataillons d'infanterie appuyés par un bataillon lourd repartent à l'assaut d'Huguette 6.

La compagnie Bailly du 8ème choc est envoyée à la rescousse appuyée par deux chars.

La compagnie Clédic, du 2/1ème RCP larguée la veille prend position dans la partie du P.A. toujours tenue par quelques éléments.

Depuis ce matin les viets de la division 316 ont d’eux mêmes quittés les « champs élysées »

La bataille pour ELIANE 2 s’est achevée .

Maintenant tous les regards se portent vers HUGUETTE 6 .

L’attaque a débutée le 04 avril au soir, très vite les légionnaires de RASTOUIL ont des difficultés à faire face .

Les viets surgissent de partout sans se soucier des pertes !

En renfort pour HUGUETTE 6 , TOURRET et son bataillon qui malgré de lourdes pertes dans les combats de DOMINIQUE 2 et depuis le O2 avril sur ELIANE 2 est le plus à même géographiquement d’intervenir .

TOURRET désigne la compagnie DESMOND .

Les viets qui n’attendaient pas cette contre attaque reflues en désordre, accordant à HUGUETTE 6 un répit jusqu’au lendemain .

L’attaque reprend, meurtrière, cette fois les viets se méfient , ils ont postés un bouchon au débouché du drain et les paras sont bientôt cloués au sol !

En contre attaque pour HUGUETTE 6 , LANGLAIS fait appel à BRECHIGNAC et à son 2/1 R.C.P.

BRECHIGNAC envoie immédiatement la compagnie CLEDIC .

CLEDIC est un solide breton qui ne se pose pas de questions superflues .

On lui a confié une mission et il la mènera à bien .

Les Bo doïs se replient, poursuivis par les paras de CLEDIC bien au delà du raisonnable

Dans quelques heures les paras du capitaine MINAUD du 2/1 RCP iront rejoindre RASTOUIL sur HUGUETTE 6 .

Suite : Demain 05 Avril

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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeSam Avr 05 2014, 18:56

05 AVRIL 1954


Au matin, aidé par Le PAGE (6ème BPC) CLEDIC du 2/1 R.C.P. achève la reconquête d'Huguette 6.

Il est relevé par la compagnie MINAUD (2/1 R.C.P).

Le même jour, Giap renonce aux attaques frontales et donne des directives pour l'étouffement de la position.

Après quelques difficultés avec ses troupes dont certaines auraient refusé de donner l'assaut "mouvement droitiste caractérisé" dira le Général GIAP , le commandement vietminh qui a subi de lourdes pertes, ralentit son rythme d'attaques massives à partir du 6 avril.

Mais il poursuivit inlassablement son travail de creusement de tranchées et d'encerclement.

Au 1er mai, on estimera leur longueur totale à 400 Kms.

Cette stratégie d'étranglement, assortie d'attaques ponctuelles et de harcèlements incessants, grignote les défenses.

Elle oblige le commandement à resserrer progressivement le dispositif.

Les tirs d'artillerie viet sont continus et concentrés sur le périmètre réduit de la garnison.

L’aide de la Chine au Viêt minh s’est accrue de façon significative durant la bataille .

Plus de 5OO camions Molotova ont été mis à la disposition de l’armée populaire , qui sans cesse, ont acheminé ravitaillement et munitions jusqu’aux portes mêmes de la vallée .

Dans le camp français au contraire, le ravitaillement et le largage des munitions est devenu un problème en même temps que la superficie du Camp retranché se réduisait .

Les parachutages en effet, tombent de plus en plus chez l’ennemi .

Il va être bientôt question d’envoyer des renforts aux assiégés à travers la jungle .

On parle de la colonne du colonel GODART qui va le 14 avril se mettre en route depuis MUONG SAÏ et tenter de remonter par la vallée de la NAM OU jusqu’au confluent de la NAM YOUM ( la rivière de DIEN BIEN PHU )

Cette opération baptisée CONDOR est plus connue sous le nom de « colonne CREVECOEUR » du nom de celui qui en a eu l’idée .

Le projet de cette colonne va apporter une bouffée d’espoir à la garnison de DIEN BIEN PHU , mais elle va très vite se heurter à des difficultés considérables ……………

UNE COROLLE SUR BEATRICE

 DIEN BIEN PHU au jour le jour . 1503206914 

Ils sont là, Paras, sanctifiés dans la fournaise,
Ceux de Saint Cyr, de Sidi bel Abbés, de Pau,
Ces soldats devenus gisants couverts de glaise,
Faisant front en refusant de courber le dos...

Mille corolles éclatent soudain dans un ciel rougi,
Puis s'étalent et fleurissent comme un champ au printemps,
Les vieux copains ont sauté, le Viet a bondi,
A Paris le Député va au Parlement...

C'est la boucherie, l'agonie, la fin des temps,
On se bat avec les mains, les morts font rempart,
Les balles trouent les chairs, se frayent un chemin sanglant,
L'Indochine toute entière prend deuil de son histoire...

Le silence s'est fait, terrible, oppressant, repu,
Comme une marée, les Jaunes ont envahi la piste,
Des Régiments entiers de Preux ont disparu,
Paras amoureux d'une fille nommée Béatrice...

Le vent en colère se lève et l'orage grondit,
Saint Michel de ses ailes recouvre d'une auréole,
Ceux qui, brevetés ou pas, sautèrent dans la nuit,
Pour l'honneur, la fidélité à une parole...

Bérets rouges, verts, bleus, une corolle pour Béatrice,
Le lendemain, la France étonnée, endeuillée,
Par mille corolles de blanc linceul sur Béatrice,
Apprit qu'à Diên Biên Phu, ils s'étaient sacrifiés...

 DIEN BIEN PHU au jour le jour . 916345470 

LEGIONNAIRE-PARACHUTISTE KURTMEYER

Suite : Demain 06 Avril


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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeSam Avr 05 2014, 21:01

Merci JP, on en parlera jamais assez ! cette dernière bataille fut abominable, pleine de faits d'armes dans le désespoir de se savoir perdu à jamais !! je relis sans cesse et m'imagine dans quelles conditions nos combattants supportés les dernies assauts des viets !!




 DIEN BIEN PHU au jour le jour . 2864929011
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeDim Avr 06 2014, 16:06

06 avril 1954  

Bizard et sa compagnie relèvent Minaud sur Huguette 6.

La défense d'Eliane 2 est confiée au 1/13ème D.B.L.E , commandant COUTANT .

On peut s’étonner du peu d’effet de l’aviation française dans cette bataille divers éléments firent que l'aviation ne joua jamais dans la bataille le rôle déterminant que l'on espérait :

Distance limite en Km et en heures entre Hanoï et Diên Biên Phu (350 Kms x 2 = 700 Kms),

Evolution inattendue de la bataille terrestre

Météo souvent défavorable

Relief élevé et chaotique de la zone de Diên Biên Phu difficile à survoler

Densité de la végétation qui offrait au vieminh des abris naturels impénétrables aux vues

Intensité de la DCA ennemie enfouie sous d'épaisses protections ou dans des cavités naturelles inaccessibles des falaises calcaires abruptes du flanc de la montagne.

Dans ces conditions l’appui attendu ne sera jamais à la hauteur des espérances .

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Dien-b10

Hanoï envisage de faire sauter un autre bataillon parachutiste sur DIEN BIEN PHU pour renforcer la garnison et ainsi pouvoir mener des opérations de contre-attaque pour récupérer certains points d’appui perdus !

En haut lieu on parle du 2° B.E.P.

La garnison de DIEN BIEN PHU s’est enterrée pour tenter d’échapper au pilonnage incessant de l’artillerie Viêt-minh .

Les journées se passent, pour tous, terrés dans les trous

Réduisant leurs activités au minimum, chaque extravagance, comme sortir la tête de l’abri du parapet, étant sanctionnée par un coup de canon sans recul, tiré de l’observatoire avancé de DOMINIQUE 2 .

Les liaisons indispensables jusqu’au PC se font se font par bonds de boyau en boyau .

La vie reprend à la nuit où pour certains il s’agit de repérer et récupérer les parachutages essaimés au hasard sur le périmètre et qu’il faut recenser et acheminer à destination selon s’il s’agit de munitions ou de ravitaillement .

Pour d’autres il s’agit de faire des interventions au profit des positions harcelées .

Suite : Demain 07 Avril
.
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeMar Avr 08 2014, 17:37

DU 07 AU 09 AVRIL 1954  

Dans les premiers jours d'avril la pluie fait son apparition.

Elle transforme les tranchées en bourbiers et fait s'effondrer certains abris.

Les obus viets provoquent des coulées de boue aux effets dévastateurs.

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Dbp2812

Le 9 avril va commencer le largage du 2° B.E.P (Lissenfelt).

DIEN BIEN PHU au jour le jour . 1_plaq10

LANGLAIS et BIGEARD ont décidé de reprendre ELIANE 1 aux Viêts .

Au matin du 10, deux compagnies s'élanceront à la reconquête d'Eliane 1 (compagnie TRAPP et Le PAGE, du 6° B.P.C )

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Eliane10

Le Général BIGEARD PARLE DE L'INDOCHINE

A cette époque où, selon mon indicatif radio, je devenais Bruno, je ne savais pas encore que nous vivions les plus belles années de notre vie.

Les plus belles parce que les plus dures.

Elles étaient aussi les années les plus amicales, les plus orgueilleuses, et les plus solitaires

- les plus amicales parce que nous étions, à la vie, à la mort, entre camarades ;

- les plus orgueilleuses parce que jamais autant nous n'aurions la fierté de notre tenue et de notre uniforme.

- Les plus solitaires enfin, parce que nous menions en des terres lointaines un combat d'idéal, aussi ignoré de la métropole que celui des Croisés de la première croisade, il y a neuf cents ans, quand le moine Bruno, mon saint patron à la guerre, fondait l'ordre des Chartreux.

Oui, les camarades parachutistes, les solitaires parachutistes, les orgueilleux parachutistes étaient alors portés par un destin semblable à celui des Croisés ou à celui des moines, des moines guerriers, des Templiers.

Et j'imagine que, nonobstant l'armure, les chevaliers du Temple n'auraient pas été mécontents de sauter sur Jérusalem en arrivant du ciel, comme nous allions le faire tant de fois, de la RC 4 à la Plaine des Joncs, et de la Rue sans Joie à Diên Biên Phu.

Je crois que c'est en effet l'esprit - du moins un certain esprit, une certaine idée de nous-mêmes - qui nous permettait de nous manifester ainsi, au plus fort des combats.

On sait contre quoi, contre qui nous combattions : contre un monde opposé à celui de l'esprit.

Et puis, il y avait en nous autant de secrète vigueur de venir au feu en tombant du ciel qu'en parcourant des lieues à travers la jungle, la rizière ou la montagne.

L'esprit nous animait.

L'esprit, d'abord, du dépassement de soi.

J'ai vu combien de garçons de vingt ans, ou même de trente, s'agripper à la carlingue et sauter dans l'inconnu mortel alors que, deux ou trois heures auparavant, ils se trouvaient encore à Hanoï dans l'insouciance ou les plaisirs de quelque lieu de détente !

Et j'en ai vu combien marcher sur la piste jusqu'à l'épuisement ou courir à l'assaut jusqu'à la chute !

Je le dis : une telle vigueur physique n'est pas possible sans une ardeur morale.

Jogging, certes, mais jogging avant tout du caractère et du courage.

Aller ainsi jusqu'au bout de soi, cela s'appelle l'abnégation, cela s'appelle l'esprit de sacrifice, et cela signifie que l'on défie la mort en combat singulier, la mort qui est autour de nous tous.

Je les salue, mes camarades parachutistes qui l'ont rencontrée sans peur.

Leur mort est à jamais notre mérite.

L'esprit d'équipe ensuite, l'esprit de camaraderie.

On dira peut-être esprit de caste, de clan, de corps.

Soit, si cela veut dire que l'on a la volonté d'être les meilleurs et que cela ne vous est pas donné par quelque grâce d'état ou d'uniforme.

Oui, nous osions espérer être les meilleurs, mais les meilleurs parmi nos égaux, nos frères d'arme.

Et, s'il y a caste du combat, clan de guerriers, si le parachutiste veut encore être aujourd'hui ce primus inter pares, c'est surtout à l'Indochine que nous le devons.

Après la Bretagne ou la Hollande, avant Suez ou Timimoun, et aussi avant Kolwezi, il y eut l'Indochine : That Khé, Tu Lé ou Diên Biên Phu furent les creusets où se forgèrent l'esprit, la geste et la chevalerie parachutistes.

 DIEN BIEN PHU au jour le jour . 908920120  Esprit français enfin  DIEN BIEN PHU au jour le jour . 908920120 

Cet esprit para qui devait jaillir du ciel d'Indochine, comme une corolle, a-t-on remarqué qu'il était particulièrement représentatif de ce que le soldat français a toujours eu de meilleur en comparaison de tous les autres ?

L'astuce et la fougue, l'audace et la furia française, l'intelligence du combat, le sens du terrain, le flair du danger, le goût de la manoeuvre, la souplesse de l'approche, tout cela qui rend le parachutiste français le plus para des aéroportés, là aussi ce primus inter paras parmi nos camarades du monde entier, tout cela naquit de la guerre d'Indochine.

J'ai souvent dit ou écrit, il faut "être et durer" ou encore " faire un pas... encore un pas " et savoir repartir à zéro.

Le vieux soldat que je suis devenu essaie de continuer à servir en puisant certes dans son passé, mais en ayant le regard fixé sur ce que pourrait être demain, et où là comme ailleurs les paras qui furent toute ma vie sauront défendre une liberté qui n'a pas de prix.

Marcel BIGEARD



A suivre

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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeMer Avr 09 2014, 15:03

Merci  Jean-Pierre de nous rafraîchir  la mémoire! DIEN BIEN PHU au jour le jour . 926774  DIEN BIEN PHU au jour le jour . 926774
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeMer Avr 09 2014, 15:49

Merci jp
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeJeu Avr 10 2014, 11:05

DU 10 AU 11 AVRIL 1954  

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Avril211

Les tranchées ennemies enserrent complètement HUGUETTE 6.

Le capitaine BIZARD tient le P.A.

Dans la nuit, commence le largage du 2° BEP .

Au matin du 10, deux compagnies parachutistes s'élancent à la reconquête d'Eliane 1 .
(Trapp et Le Page, 6ème BPC).

La colline est entièrement occupée.

Au soir, Charles et Minaud (2/1 RCP) prennent la relève.

Ils encaissent le choc de la contre-attaque viet.

A 23 heures, Bigeard lance deux compagnies du BEP (Martin et Brandon) suivies de deux des compagnies du 5ème BPVN (Guilleminot et Pham Van Phu).

A l'aube, une compagnie du 2ème BEP vient à la rescousse ( Lecour-Grandmaison / Martin ).

Au matin, Eliane 1 est toujours tenu.

La reconquête d’ ELIANE 1 :

A 9 heures, après une sévère préparation d’artillerie, suivi d’un pilonnage des avions de l’aéronavale, les paras de BIGEARD s’élancent .

Très vite la compagnie TRAPP qui a foncé en tête se trouve bloquée sur les pentes .

Le S/C BALLISTE est tué.

Le PAGE fait alors déborder la 1° compagnie .

La section BESSONNEAU grimpe et rejoint la section FLAMEN qui a progressé dans la tranchée d’assaut.

Les paras sont arrivés au sommet, mais c’est l’enfer sur ELIANE 1 , en dépit de la préparation d’artillerie qui s’est abattue sur lui, le bataillon Viêt-minh se défend farouchement , et , pour progresser les paras sont obligés de livrer des combats singuliers où le courage est le seul vrai critère .

L’air est saturé de bruits, de poussière, de fumée. Partout des hommes tombent .

Presque tous les chefs de sections sont tués ou blessés, et pourtant les paras continuent de progresser, ils étaient au départ à peine 160 contre tout un bataillon .

Au milieu de l’après midi le point d’appui ELIANE 1 est conquis, mais déjà la contre attaque Viêt se prépare.

Au soir deux compagnies de 2/1 R.C.P. la 1° et la 2° ( CHARLES et MINAUD ) viennent relever les paras du 6 ° B.P.C. , mais l’ennemi n’a pas accepté sa défaite et se rue à l’assaut .

En 3 heures les deux compagnies du 2/1 R.C.P. ont perdu la moitié de leur effectif, les radios appellent à l’aide, les sections n’en peuvent plus, CHARLES et MINAUD ont été blessés à leur tour .

Et pourtant toute la nuit les paras du 2/1 R.C.P. soutiennent le choc .

Le 11 avril à midi c’est encore le 6° BPC qui se voit contraint de remonter sur ELIANE 1 , relevé à la nuit par la 2° compagnie de « LOULOU» MARTIN du B.E.P.

Les Viêts sont partout, acharnés et coriaces .

BIGEARD qui craint par dessus tout de voir tomber ELIANE 1 , sans cesse attaqué de toutes parts fait appel à toutes les unités disponibles pour TENIR QUOI QU’IL ARRIVE !

Son appel est entendue, nouvellement arrivée, la compagnie DELAFOND du 2° B.E.P. monte à l’attaque suivie de près par la 3° compagnie du BAWOUAN .

« contre les Viêts, contre l’ennemi, partout où le combat fait signe, soldats de France, soldats du pays, nous remonterons vers les lignes ………  



Les p'tits gars du "Bawouan" , ne connaissant pas de chants guerriers , monteront a l'assaut en chantant la "Marseillaise"

ELIANE 1 sera tenu désormais jusqu’au bout, soit par le 2 /1 R.C.P. soit par les légionnaires du 1° bataillon de la 13° D.B.L.E.

OUI , ELIANE 1 sera tenu jusqu’au 6 mai, dans la nuit, où les Bérets Rouges du Capitaine TREHIOU s’engloutiront ………………………….

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A suivre
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeJeu Avr 10 2014, 16:15

Merci pour ce palpitant récit, JP, mais... en Métropole, qu'est-ce qu'ils branlent chez Mendès-France ?  DIEN BIEN PHU au jour le jour . 73951
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeJeu Avr 10 2014, 16:37

Quand on pense que dans la métropole, tout était minimisé,  avec ce P****n de PCF, s'évertuant à dénigrer os combattants .. AH !! il est beau le patriotisme.

  ( tiens ??? j'ai mon clavier qui me laisse tomber)  DIEN BIEN PHU au jour le jour . 367768 
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeJeu Avr 10 2014, 20:23

Chacal a écrit:
Merci pour ce palpitant récit, JP, mais... en Métropole, qu'est-ce qu'ils branlent chez Mendès-France ?  DIEN BIEN PHU au jour le jour . 73951

Une longue réponse a ta question mon Ami Fanfois

LA FRANCE DE LA IVème REPUBLIQUE (1945-1958)

Au lendemain de la seconde guerre mondiale la France installe difficilement un nouveau régime, la IVème République.

Elle dure 12 ans et s’effondre avec la perte de l’empire colonial et surtout le problème de la guerre d’Algérie.

I. La situation de la France au lendemain de la guerre

A/ La situation économique


Plus que le poids de la guerre, la France a supporté le poids de l’occupation nazie. Les pertes humaines sont toutefois importantes . 600 000 morts mais au total, 2 millions de pertes démographiques. Les pertes matérielles sont considérables : 74 départements ont soufferts de destructions improtantes, la France a perdu sa flotte commerciale, le réseau ferr´est tràs endommagé et la France a dû `payer 1 100 milliards de Francs à l’occupant. La remise en route de la production se heurte donc à de nombreux obstacles : manque d’énergie (surtout de charbon) et de matières premières, manque de ports en bon état pour les importations indispensables, manque de devises pour les acheter. Le franc se voit très affaibli, il y a très peu d’exportations, l’inflation et le marché noir sévissent. Le rationnement doit être maintenu. La France est pauvre : après la guerre, c’est "l’homme malade de l’Europe".

B/La situation politique et sociale

A partir de la fin 44, les collaborateurs sont traduits devant des tribunaux populaires. Dans certaines régions, comme le sud-ouest, les FFI exercent un pouvoir de fait et partout se développe une agitation presque révolutionnaire. Le gouvernement provisoire, formé par le général De Gaulle et comprenant des représentants de toutes les forces résistantes y compris des communistes, décide de ne donner des institutions définitives à la France que lorsque tout le trritoire sera libéré et que les prisonniers seront de retour. En attendant, le gouvernement tente de rétablir l’autorité de l’Etat et de reprendre le contrôle du pays. Le gouvernement envoie des commissaires de la République en provience pour prendre le contrôle de la situation en créant de véritable tribunaux pour juger les collaborateurs, en dissolvant les milices armées issues de la Résistance (le désarmement des milices communistes est facilité par l’attitude légaliste du serétaire général du Parti Communiste Français : Maurice Thorez). La situation politique est elle-même très confuse. Après la guerre, les partis de droite collaborateurs étant discrédités, seules trois grandes forces politiques comptent vraiment :
Le PCF qui bénéficie du prestige de la Résistance et de celui de l’URSS.
Les français libres de diverses origines regroupés autour de charles de gaulle.
La gauche non communiste, avec les socialistes de la SFIO mais aussi les catholiques de gauche.

Ces trois tendances sont très imprégnées des idéaux de la Résistance et réclament le retour à la démocratie et à une société plus juste qu’avant guerre. Elles divergent toutefois sur les moyens de faire cette révolution.

Sur le plan international, la France est fortement diminuée. Elles n’est pas invitées aux grandes conférences et ce n’est que sur l’insistance de W. Churchill que la France devient la quatrième puissance occupante des territoires allemands. Enfin, son influence baisse considérablement dans l’empire colonial où naissent presque partout des mouvements de libération nationale.

II. La reconstruction politique de la France

A/La nouvelle situation politique de la France : le tripartisme

1) 21 octobre 1945 : élection d’une assemblée constituante

Ce sont les premières élections législatives où participent les femmes. Elles sont combinées avec un référendum pour faire adopter une nouvelle constitution afin de remplacer celle de la IIIème République (96% de oui). Ces élections marquent le triomphe de trois grands partis politiques ; deux d’entre eux reconstitués après la guerre, et un troisième, nouvel issu de la Résistance. Il s’agit du Parti Communiste Français (PCF), de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) et du Mouvement Républicain Populaire (MRP). Ces trois partis récupèrent à eux seuls 75% des suffrages sans qu’il y ait une très grande différence entre eux. Les partis de droite se sont effondrés et les radicaux qui symbolisaient la IIIème République ont beaucoup reculé. Le principal vainqueur est le PCF qui obtient le plus de voix et de sièges. C’est le premier parti de France. Avec les socialistes de la SFIO, ils sont majoritaires à l’assemblée. Celle-ci élit Charles De Gaulle comme chef du gouvernement. Le gouvernement comprend non seulement des communistes et des socialistes mais aussi des membres du MRP qui se considèrent encore à gauche. Le MRP participe à ce premier gouvernement sous la pression de la SFIO qui ne veut pas se retrouver seule face au PCF.

2) Le gouvernement tripartite et le départ de De Gaulle

Dans ce gouvernement, Maurice Thorez, le secrétaire général du PCF, devient ministre d’Etat. Mais très vite le conflit éclate entre De Gaulle, le PCF et la SFIO a propos de la future constitution. De Gaulle est partisan d’un pouvoir exécutif fort, alors que le PCF et la SFIO préfèrent donner l’essentiel du pouvoir à une assemblée unique. Face à ce désaccord et pour frapper l’opinion publique, De Gaulle démissionne le 20 janvier 1946 en pensant qu’il allait être rappelé. Il ne le fut pas.

Après le départ de De Gaulle, le PCF et la SFIO imposent leur point de vue sur une constitution basée sur un pouvoir législatif fort. Le projet est soumis au peuple par voie de référendum en mai 1946. Celui-ci est rejeté par 53% de non. L’Assemblée est donc obligé de démissionner pour être remplacer par une nouvelle assemblée constituante.

B/ La seconde Assemblée constituante et la mise en place des nouvelles institutions

1) L’adoption de la nouvelle Constitution

Aux élections législatives de juin 1946, le PCF subit un recul, mais surtout la SFIO ce qui permet au MRP de devenir le premier parti de France et d’infléchir le second projet de Constitution en sa faveur. Celle-ci est basée sur deux assemblées et un certain poids de l’exécutif. De Gaulle condamne ce second projet dans un très fameux discours prononcé à Bayeux, où il expose sa manière de concevoir la Constitution. Ce second projet de Constitution est approuvé par un référendum qui a lieu en octobre 1946.

2) La mise en place du nouveau régime

Suite à l’adoption du second projet de Constitution, l’Assemblée Constituante est dissoute et de nouvelles élections législatives ont lieu le 10 novembre 1946. La nouvelle Assemblée est constituée de 620 députés élus pour 5 ans au suffrage universel proportionnel. Elle investit le gouvernement, mais peut aussi le renverser. Les trois formations du tripartisme demeurent les plus importantes bien que la SFIO continue sa chute. Radicaux et modérés accentuent leur influence, le MRP se maintient et le PCF redevient le premier parti de France.

En décembre 1946, ont lieu les élections pour la seconde assemblée, le Conseil de la République, composé de 320 membres élus pour 6 ans au suffrage indirect.

Le Président de la République est élu en janvier 1947 au suffrage indirect pour un mandat de sept ans. C’est le socialiste Vincent Auriol qui est élu Président et fin janvier, il nomme un autre socialiste, Paul Ramadier, comme Président du Conseil, c’est-à-dire chef du gouvernement. Ce dernier regroupe des communistes, des socialistes de la SFIO, des Radicaux, des membres du MRP, des membres de l’UDSR (Union Démocratique des Socialistes de la Résistance), et des modérés. Le pluripartisme est donc de rigueur.

C/ La IVème République, un régime marqué par l’instabilité

La Constitution soumet le pouvoir exécutif au pouvoir législatif. L’Assemblée nationale investit le chef du gouvernement. Dès le début, le Président du Conseil prend l’habitude de répartir les ministères entre les partis de gouvernement, à charge pour eux de désigner les ministres qui leur correspondent.

A la fin des années 40, les trois grands partis d’après-guerre se maintiennent bien que les modérés et les radicaux reprennent de l’importance. Le panorama politique se complique en 1947, lorsque De Gaulle lance un nouveau parti, le Rassemblement du Peuple Français (RPF). On a donc une multitude de partis politiques et aucun n’est suffisamment puissant pour détenir la majorité absolue à l’Assemblée. Il ne peut donc y avoir que des gouvernements de coalition. Or le soutien ou le refus de soutien à un gouvernement n’est pas décidé par le ministre participant au gouvernement mais par son parti. Ainsi, en 12 années de IVème République, 22 gouvernements se succèdent rendant le régime très instable.

Cette instabilité repose sur l’hétérogénéité des partis politiques. Les majorités nécessaires pour former et faire durer un gouvernement sont toujours très difficiles à trouver et éphémères. Si une majorité se dégage sur un problème particulier, celle-ci peut changer si le problème varie à son tour. Si les problèmes s’accumulent, la "valse des ministères" n’en est que plus grande.

III. Les douze années de IVème République (1946-1958)

A/Mai 1947, la fin du tripartisme

En janvier 1947, le gouvernement Paul Ramadier doit faire face à l’opposition grandissante qui s’établit entre le PCF, la SFIO et le MRP.

La politique de blocage des salaires mise en place en 1946 pour lutter contre l’inflation avait été approuvée par le PCF, mais avec une telle position celui-ci se coupait de la masse des travailleurs qui déclenchent une série de mouvement de grèves. Finalement, au printemps 1947, le PCF décide de soutenir les revendications ouvrières et ainsi se désolidarise de la coalition gouvernementale qui refuse d’abandonner sa politique anti-inflation.

Sur le plan colonial, le PCF est hostile à toute répression à l’encontre des mouvements nationaux et refusent de voter les crédits militaire pour rétablir l’ordre à Madagascar et surtout en Indochine.

1947, le début de la Guerre froide amène le PCF a critiqué très fortement le rapprochement que souhaite opérer le gouvernement en direction des anglo-saxons. Paul Ramadier, ayant choisi nettement le camp nord-américain et soutenu par la SFIO, le MRP, les Radicaux et les modérés, saisit l’occasion d’un vote hostile des députés communistes à l’assemblée pour renvoyer les ministres communistes le 5 mai 1947. Il faut donc constituer une nouvelle majorité à l’Assemblée.

B/La Troisième force (1947-1952)

Pour comprendre la Troisième force, il faut comprendre ce qui se passe dans l’opposition. En effet, deux partis politiques menacent désormais la IVème République : le PCF et le RPF.

Exclu du gouvernement, le PCF est décidé, dans le cadre du Kominform, d’abattre le régime. Pour cela, il organise fin 47 et début 48, des grèves et des manifestations très importantes qui produisent une scission au sein du mouvement syndical : la Confédération Générale du Travail (CGT) éclate en CGT et CGT-FO (Force Ouvrière).

De son côté le RPF de De Gaulle mobilise les français contre les "séparatistes" (entendez par là les communistes) et tente d’imposer une révision de la Constitution basée sur les principes contenus dans le discours de Bayeux afin de donner à la France un pouvoir fort à l’exécutif. Le RPF connaît un succès foudroyant puisque dès octobre 1948, lors des élections municipales, il recueille 38% des suffrages. Fort de ce succès, De Gaulle réclame en vain la dissolution de l’Assemblée.

C’est contre cette double menace que les partis politiques qui soutiennent la IVème République n’ont d’autre solution que de se rassembler en une vaste coalition pour sauver le régime. C’est ce rassemblement que l’on appelle troisième force.
 
Cette coalition qui s’étend des socialistes de la SFIO à la droite modérée en passant par le MRP et les Radicaux est politiquement efficace contre leurs adversaires mais incapable de gouverner. En effet, les socialistes de la SFIO sont partisans de dépenses sociales ce qui entraîne une augmentation des impôts, chose à laquelle s’opposent totalement les modérés. La SFIO et les radicaux sont partisans de l’école laïque alors que les modérés et le MRP sont prêts à fournir une aide à l’enseignement privé. Enfin, dans le contexte du début des années 50, le MRP est en faveur de la Communauté Européenne de Défense (CED) qui divise les autres partis. L’instabilité ministérielle est donc plus forte que jamais.

La Troisième force n’est arrivée à s’entendre que sur la politique extérieure et coloniale. En 1952, est signé, à l’instigation de Robert Schuman, ministre des Affaires Etrangères, et de Jean Monnet, responsable du premier Plan économique français, le Pacte de Bruxelles qui marque les débuts de la construction européenne avec la mise en place de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA), symbole de la réconciliation franco-allemande. Sur le plan colonial, est mené une politique de rigueur marquée par la répression contre les mouvements nationalistes et l’engagement dans la guerre d’Indochine.

La Troisième force se maintient au-delà des élections de 1951 qui se manifestent par un maintien du PCF (25% des voix), mais par un recul du RPF. Ces deux partis conservent toutefois 220 sièges à l’Assemblée. La Troisième force se disloque toutefois à l’occasion de la question scolaire, lorsque à l’Assemblée nationale est votée une série de lois d’aide à l’enseignement privé avec l’appui des députés RPF. A partir de là, le glissement à droite est très net.

C/Le glissement à droite (1952-1954)

En mars 1952, se forme une nouvelle majorité sans la SFIO. Le nouveau gouvernement est soutenu par les partis du centre et la droite modérée. C’est à un homme de la droite modérée qu’est confié la formation du nouveau gouvernement : Antoine Pinay qui avait fait partie du Conseil National de Vichy, mais en 1944, "sentant le vent tourner", avait rejoint les rangs de la Résistance. C’est le premier homme de droite qui revient au pouvoir depuis 1945. A. Pinay bénéficie de l’appui d’une partie du RPF, à la grande déception de De Gaulle qui se retire de la vie politique (c’est ce qu’on appelle sa "traversée du désert"). Pinay engage une politique de lutte contre l’inflation en diminuant les dépenses publiques et en favorisant l’épargne par un emprunt indexé sur l’or (l’emprunt Pinay). L’inflation baisse et une certaine reprise économique a lieu. Mais les commerçants ne pouvant plus profiter de l’inflation se révoltent sous l’impulsion de Pierre Poujade (mouvement poujadiste d’extrême droite). Bien que populaire, A. Pinay ne peut faire face à l’opposition de ses adversaires à l’Assemblée et est renversé en décembre 1952.

Les deux gouvernements, qui lui succèdent, sont de même coloration politique et se querellent à propose de la CED qui divise à la fois partis politiques et assemblées. Il faut treize tour de scrutin, en décembre 1952, pour élire le nouveau Président de la république en la personne de René Coty de la droite modérée.

La IVème République est de plus en plus empêtrée dans la guerre d’Indochine et fin 53, le gouvernement Laniel accepte le principe d’une conférence internationale à Genève pour le printemps 1954, mais avant il demande à l’armée française une grande victoire sur le terrain. En fait de victoire, l’armée française est défaite lors du désastre du Diên Biên Phû qui entraîne la mise en place d’un nouveau gouvernement.

D/ Pierre Mendès France ramène la IVème République à gauche

Ce nouveau gouvernement est soutenu par les radicaux (dont Mendès France fait partie), la SFIO, le PCF qui ne participe pas au gouvernement, et même les gaullistes. Le gouvernement Mendès France marque donc le retour des socialistes au pouvoir. Mendès France décide de choisir directement ses ministres sans négocier avec les partis politique leur participation au gouvernement. Il entreprend aussi d’expliquer son action politique par des discours radiodiffusés. C’est son gouvernement, mis en place après la défaite de Diên Biên Phû, qui mène les accords de Genève.    

Dès Juillet-août 1954, Mendès France se rend en Tunisie (à Carthage) où il promet l’autonomie interne à la Tunisie et au Maroc. Il oblige le Parlement à se prononcer une bonne fois pour toute sur le problème de la CED qui est finalement rejeté à une forte majorité. Mendès France signe alors les accords de londres qui permettent le réarmement allemand dans le cadre de l’OTAN. Bien que populaire, Mendès France doit faire face à de fortes oppositions : le MRP lui reproche le rejet de la CED, les communistes lui reprochent sa gestion néo-capitaliste, les grands producteurs de betteraves à sucre de la région parisienne s’opposent au fait que les français ne puissent plus fabriquer leur propre alcool qui contenait de grandes quantité de sucre, la droite en général l’accuse d’abandonner l’empire, et suite à l’insurrection d’Alger, Mendès France promet des réformes sociales et économiques ce qui dresse contre lui les défenseurs des intérêts coloniaux.

Président du Conseil le 18 juin 1954, Mendès France est renversé le 6 février 1955. Avec sa chute, la France a laissé passer sa meilleure chance de se moderniser et de régler ses problèmes coloniaux.

E/ La guerre d’Algérie et la fin de la IVème République

1) La IVème République dans l’impasse


Edgar Faure, un autre radical, mais adversaire de Mendès France, forme le nouveau gouvernement, autour d’une majorité de centre droit. Il continue la même politique que Mendès France mais le pays n’a plus confiance en ces gouvernements éphémères et peu puissants. Son gouvernement doit faire face à une double opposition :
•A gauche : A l’appel de Mendès France, resté très populaire, se forme un mouvement "mendèsiste" qui attire de nombreux éléments qui se sentent mal à leur aise dans les partis traditionnels.

•A droite : Se développe une opposition d’extrême-droite autour du mouvement poujadiste qui reprend les thèmes classiques de l’antiparlementarisme et de l’antisémitisme (Mendès France est juif). Ce mouvement connaît un succès de courte durée mais qui reflète parfaitement bien l’hostilité que suscite la IVème République.

Edgar Faure veut prendre de vitesse ces deux courants d’opposition et décide d’avancer la date des élections législatives. Ainsi, fin novembre 1955, il dissout l’Assemblée en espérant obtenir une majorité plus cohérente après les élections.

2) Les élections de janvier 1955 et le gouvernement de Guy Mollet

En vue des élections de janvier 56, Mendès France et la SFIO forme un Front Républicain dont le PCF souhaite la victoire, face à la menace de l’extrême-droite. Les élections confirme une brillante victoire de la gauche : les communistes obtiennent 150 sièges, le Front Républicains (socialistes + radicaux) 170 sièges mais les socialistes sont plus nombreux, les poujadistes emportent 52 sièges. Le Président René Coty doit donc choisir un Président du Conseil dans le parti politique de gauche le plus important. La logique aurait voulu qu’il soit communiste puisqu’à gauche c’était le parti le plus représenté, mais en fait Coty choisit un socialiste, Guy Mollet, ce qui démontre une nouvelle fois la faiblesse des institutions de la IVème République.

Guy Mollet annonce une nouvelle politique :
Sur le plan social (voir cours sur économie, société et culture française depuis 1945) : troisième semaine de congés payés, retraite aux vieux travailleurs...
Sur le plan politique étrangère : un certain désengagement par rapport aux EUA avec plusieurs voyages officiels en URSS, en Inde et en Egypte. C’est le gouvernement Guy Mollet qui adhère à la création du Marché commun européen (ancêtre de l’Union Européenne)
Sur le plan politique coloniale : achèvement de la politique menée par Mendès France en 1954, indépendance de la Tunisie et du Maroc. Ebauche de la décolonisation en Afrique noire francophone par le vote de la Loi cadre (de Gaston Deferre) qui accorde une certaine autonomie aux colonies d’Afrique noire.

Mais ces diverses politiques passent plus ou moins inaperçues face au problème algérien.

3) Le problème algérien


Le programme du Front Républicain était de mettre fin à la guerre d’Algérie par des réformes et des négociations. En février 56, G. Mollet se rend à Alger afin de mettre en place un nouveau gouverneur libéral. Conspué par les pieds-noirs, il fait machine arrière et remplace le gouverneur libéral par René Lacoste, un socialiste dur qui tente de mettre en œuvre une politique en trois temps répondant aux angoisses des pieds-noirs : "Cessez-le-feu, élections, négociations". La France accepte donc ne négocier le sort de l’Algérie, mais avec des interlocuteurs issus d’élections libres qui ne seront possibles qu’une fois instauré le cessez-le-feu, c’est-à-dire en clair le FLN vaincu. Priorité est donc donnée à l’action militaire. C’est la guerre à outrance (répression violente, torture ).

Les troupes engagées sur le terrain voient leur effectif passer en quelques mois de 200 000 à 400 000 soldats. Le gouvernement G. Mollet mène donc une politique tout fait contraire à ses engagements. Les dernières velléités de négociations s’évaporent lorsque le gouvernement couvre, en octobre 1956, une initiative de l’armée française d’Algérie qui détourne l’avion de plusieurs dirigeants du FLN, dont Ben Bella, avec lesquels la France étaient en contact depuis l’été 1956, puis procède à leur arrestation.

Dans le même temps, la France pousse le Royaume-Uni à entreprendre l’expédition de Suez contre l’Egypte qui soutient le FLN.

Cette politique coloniale discrédite la France sur le plan international. L’opinion publique française est de plus en plus hostile au gouvernement d’autant plus que les dépenses militaires alourdissent les impôts et relancent l’inflation. Le Front Républicain ne tarde donc pas à se diviser et le gouvernement est finalement renversé en mai 1957.

Les gouvernements suivants sont favorables à une solution négociée mais n’ont pas l’autorité nécessaire pour s’imposer aux colons et à l’armée française d’Algérie. Les pieds-noirs de leur côté veulent une Algérie française et sont tout à fait opposés à quelque négociation que ce soit avec le FLN. Ils veulent en France un régime fort capable de maintenir l’Algérie dans le giron de la France.

C’est dans ce contexte de la guerre d’Algérie, qu’en mai 1958 s’ouvre une véritable crise de régime.

4) 13 mai 1958, le retour du Général De Gaulle

Le 13 mai 1958, un nouveau chef de gouvernement doit être investi. Il s’agit de Pierre Pflimlin, dont on sait qu’il est favorable à une solution négociée avec le FLN. Cette investiture provoque la colère des pieds-noirs qui s’insurgent et s’emparent des bâtiments du gouverneur général, avec la complicité de l’armée française d’Algérie. Un Comité de Salut public de l’Algérie Française se met en place avec à sa tête le général Salan, commandant en chef des forces françaises en Algérie. Ce dernier est nommé par la métropole comme délégué général en Algérie avec les pleins pouvoirs civils et militaires. L’armée gouverne donc effectivement l’Algérie. Mais au nom de quel pouvoir ? Le 15 mai, poussé par les gaullistes et des militaires, le général Salan réclame le retour au pouvoir du général De Gaulle.

A Paris, le gouvernement Pflimlin est profondément divisé et dépourvu de moyens d’action . le personnel politique est gagné au mouvement d’Alger, l’armée n’est pas sûre et la police noyautée par l’extrême droite ne cache pas ses sympathies à la cause de l’Algérie française. Le 20 mai, la Corse bascule dans le camp d’Alger. Les risques de coup d’Etat en métropole sont imminents.

Durant toute la fin mai, les pressions pour le retour de De Gaulle au pouvoir se précisent. Le coup de grâce est donné le 1er juin 1958 lorsque le Président rené Coty menace de démissionner si De Gaulle n’est pas investi comme chef du gouvernement. Après avoir été investi comme Président du Conseil, De Gaulle reçoit le 3 juin les pleins pouvoirs pour 6 mois et le droit de préparer une nouvelle Constitution.

La IVème République s’effondre sous le poids de la guerre d’Algérie.

Voici mon Ami , les raisons de la perte de notre "Empire"

Enfin , parmi tant d'autres


 :vive france: 

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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeJeu Avr 10 2014, 22:28

Merci Jean-Pierre pour ce long documentaire; j'ai suivi tout ça d'Aix où j'étais jeune et peu intéressé par la politique; mais fervent patriote comme toute ma famille militaire du côté de mon père et de ma mère  study 
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeVen Avr 11 2014, 14:47

La Carte des Unités Engagées

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Carte110
DIEN BIEN PHU au jour le jour . Carte_10

Carte avec les insignes des unités ayant participé a la bataille de DBP.

On remarque en bas un petit mot de Geneviève de Galard, prisonnière des Viets elle fut libérée le 25 mai 1954.

Geneviève était infirmière convoyeuse de l'armée de l'air.

Elle fut contrainte de rester dans le camp retranché après la destruction de son avion et de la piste d'aviation.

Elle s'occupa alors pendant tout le temps de la bataille des blessés avec un dévouement sans faille.

A son retour en France elle reçut la légion d'honneur et la croix de guerre avec palme. ( en fait , elle reçut ces distinctions a DBP mais le colis contenant les précieuses médailles tomba chez l'ennemi )
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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeVen Avr 11 2014, 15:22

DIEN BIEN PHU par ceux qui y étaient.

DIEN BIEN PHU au jour le jour . Dbp2813

HUGO GENIN NOUS PARLE DE DIEN BIEN PHU

À 32 ans, Hugo Génin est docteur en anthropologie, spécialiste de la bataille de Diên Biên Phu, à l'Université de Nice Sophia-Antipolis (France).

Ces 9 dernières années, ce jeune Français a consacré à cet événement historique l'ensemble de ses études universitaires, master 1 et 2, ainsi que son doctorat. Il nous éclaire sur ce sujet qui reste pour lui intarissable.

J'ai connu le nom de Diên Biên Phu quand j'avais 14 ans.

Et c'était comme un coup de foudre, raconte Hugo Génin.

Ce coup de foudre, Hugo, élève passionné pour l'histoire, l'a eu en voyant pour la première fois les images du Vietnam, de sa capitale Hanoi et de la bataille de Diên Biên Phu dans le film Diên Biên Phu du réalisateur Pierre Schoendoerffer.

Ancien caméraman du Corps expéditionnaire français en Extrême Orient (CEFEO), il a tourné son film au Vietnam au début des années 1990, où il a essayé de reconstituer le site de Diên Bien Phu dans une petite vallée à quelques dizaines de kilomètres de Hanoi.

Après cette découverte, Hugo est allé à la bibliothèque et a commencé à tout lire sur Diên Biên Phu.

Désormais, cet événement historique restera associé à son nom.

À l'université, Hugo a fait, entre 2001 et 2002, la synthèse critique de 10 ouvrages français sur Diên Biên Phu.

Après, l'étudiant s'est dit qu'"il serait intéressant de rencontrer les anciens combattants français pour écouter ce qu'ils pourraient nous dire sur leur vécu, leur ressentiment".

Il a consacré son Master 2 aux études anthropologiques sur les témoignages de 8 parachutistes français.

Le résultat :

La mémoire des parachutistes à Diên Biên Phu, publié en France en 2004.

Pour son doctorat, Hugo Génin a rencontré 15 anciens combattants français ayant vécu en captivité.

Sa thèse, intitulée Mémoire de captivité des soldats français de Diên Biên Phu, a été soutenue en 2007.

Avant la débâcle du Corps expéditionnaire français en Extrême Orient (CEFEO) à Diên Biên Phu, la guerre d'Indochine, qui se passait à une dizaine de milliers de kilomètres de la France, était "loin des préoccupations quotidiennes de la majorité de la population de l'Hexagone", fait savoir Hugo Génin.

Avec la défaite de Diên Biên Phu, son retentissement et son impact national et international, ont brisé l'indifférence de la population française envers la guerre d'Indochine.

La classe politique française va prendre conscience que ce conflit ne doit plus être relégué au second plan des préoccupations nationales, qu'il faut trouver sérieusement une solution pour y mettre un terme.

Ce seront les accord de Genève qui interviendront en juillet 1954, juste 2 mois après Diên Biên Phu.

Après Diên Biên Phu, les anciens combattants du CEFEO ont connu une certaine "gloire".

"C'est la presse française qui les a encensés en mettant en avant leur courage, leur sacrifice, leur résistance acharnée jusqu'au bout.

Toutefois, cette gloire a été d'une très courte durée", indique Hugo Génin.

Et d'ajouter :

Très rapidement, les anciens combattants français de Diên Biên Phu ont été confrontés, que ce soit de la part de la classe politique, de leurs chefs militaires ou de la part de la population française, à de l'indifférence, de l'ignorance, de l'incompréhension, du mépris voire de l'hostilité.

Ils ont également très vite ressenti ce sentiment d'abandon, voire de trahison, de la part de leurs dirigeants politiques et militaires qui avaient engagé le Corps expéditionnaire français en Indochine mais qui ne lui avait pas donné les moyens nécessaires pour se battre.

Ils ressentaient également ce sentiment d'abandon de la part de la population française qui ne les soutenait pas, qui était indifférente à leur sort, tant bien même que beaucoup de Français ne comprenaient pas ou ne savaient pas pour quels motifs la France se battait en Indochine.

Ils ont même connu une incompréhension, une incroyance venant de leurs amis proches ou de leur propre famille.


Alors doctorant, Hugo Génin a interrogé les anciens combattants du CEFEO.

La bataille avait pris fin depuis plus de 60 ans déjà.

"Je me suis dit qu'au bout d'un demi- siècle, l'homme aura eu l'occasion de réfléchir sur ses souvenirs, son vécu, son expérience, de l'analyser, de prendre du recul", dit le chercheur.

En fait, après quelques témoignages, il s'aperçoit que, même plus de 60 ans après les faits, les vétérans restaient encore "marqués, bouleversés émotionnellement par cette bataille".

En fait, pour ces anciens combattants français, la bataille et la captivité ont été "une expérience humaine unique dans leur vie".

Ils ont "appris à se connaître en tant qu'homme".


Un ancien combattant lui a confié qu'"un homme qui n'a jamais souffert ne se connaît pas encore".

Hugo Génin a visité Diên Biên Phu a 4 reprises et cela dès son premier séjour au Vietnam en décembre 2006.

Ce qui l'a frappé c'est "la grandeur du site".

Ensuite, c'est une vallée "très belle et calme".

Pour ce jeune homme, "quand on lit les récits ou quand on écoute les témoignages des anciens combattants, il est difficile d'imaginer quels étaient l'ambiance et le +décor+ lors de la bataille.

Il y a le bruit déjà, le bruit assourdissant des combats provoqués par les tirs d'artillerie, les bombardements de l'aviation.

Il y a l'éclairage du champ de bataille la nuit avec les éclairs des explosions, des tirs d'armes automatiques, de la défense anti-aérienne de l'Armée populaire du Vietnam, des lucioles qui étaient lancées par les Français pour éclairer le champ de bataille lors des attaques.

Il y a le paysage avec un terrain totalement bouleversé par les aménagements militaires, les abris, les tranchées, les réseaux de fils de fer barbelés, les cratères provoqués par les explosions, les débris de matériels qu'il y avait partout sur le champ de bataille, la multitude des toiles de parachutes qui restaient du ravitaillement largué...

Il est difficile d'imaginer qu'une vallée aussi calme maintenant ait pu s'apparenter à un enfer, pour reprendre le titre du livre de Bernard Fall, "Diên Biên Phu un coin d'enfer".

Au cours de ces 60 ans, en France,  alors qu'à l'école on ne parle quasiment jamais de Diên Biên Phu et que ce sujet n'est pas vraiment développé au sein des universités , beaucoup d'ouvrages sur Diên Biên Phu ont été publiés.

En 2004, Alain Ruscio a fait un récapitulatif des livres, des films, des documentaires concernant la guerre d'Indochine.

Diên Biên Phu renvoyait à 351 références (études et témoignages) et 3 thèses (seulement pour la langue française), à 114 références en langue vietnamienne, à 27 références et 5 thèses en d'autres langues (anglais, chinois, russe, italien ou allemand).

En bref, un sujet bien traité au cours de ces 60 ans jusqu'en 2004.

Nous approchons du 60eme anniversaire de l'événement de Diên Biên Phu, le 7 mai.

Encore d'autres nouveaux documents, livres sur ce sujet sont sortis depuis…

Hugo Génin est présent à Hanoi pour réaliser une recherche de post-doctorat s'intéressant à la mémoire des anciens combattants vietnamiens de Diên Biên Phu.

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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeVen Avr 11 2014, 16:58

Dien Bien Phu

Cela résonne encore dans mes oreilles et dans ma tête.

Beaucoup de mes copains y étaient et je suivais à la radio les péripéties de ce siège, espérant que ce serait Austerlitz et non Waterloo.

Je ne connais pas cet auteur ni ce qu'il a écrit, mais le fait qu'il se soit interessé à cette dernière bataille et qu'il écrit un livre sur ce thème me le rend sympathique.

Je ferais une remarque, interroger 15 paras anciens des camps viet, me parait peu pour tirer des enseignements sur leur conditions de vie réelle


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MessageSujet: Re: DIEN BIEN PHU au jour le jour .   DIEN BIEN PHU au jour le jour . Icon_minitimeVen Avr 11 2014, 22:27

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