Sujet: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Ven Nov 01 2013, 18:31
Le CPA 40 élément clef du PUTSCH avec le 1er REP
L’histoire est écrite par les historiens, mais nul ne peux prendre ma place pour raconter comment au 40 j’ai vécu l’avant, le Putsch et l’après. Je ne ferais aucun commentaire sur l’organisation, le déroulement, les participants, s’il fallait faire ceci ou plutôt cela. Je n’étais qu’un commando, caporal chef et librement volontaire pour participer à cette juste rébellion aux ordres de mes chefs les Lieutenants Trouillas, De Firmas et Delhomme. Je vais essayer de me rappeler fidèlement, notre état d’esprit et notre journal de marche pendant ces jours historiques mais combien traumatisant pour moi.
Rentré d’opérations en Kabylie, nous sommes au repos à La Réghaia, avant de relever le 50 à Colon Béchar. Le moral n’est pas au beau fixe, le Lt Trouillas a remplacé fin décembre le Cne Meyer, les discours du Général sont contradictoire, le rythme des dernières opérations nous ont fatigué.
Une vingtaine de commandos, comme habituellement, assurent la garde du quartier Rignot, nous effectuons nos sauts d’entretien et pour la première fois nous faisons une démonstration de sortie d’hélicoptère par une corde d’une dizaine de mètres. L’hélico en vol stationnaire puis en déplacement horizontal. Des officiers Américains ont l’air très intéressés, « nos mains moins » Nous sommes vraiment des gamins dès la deuxième rotation des 2 hélicos c’est le concours de celui qui aura le plus de commandos en glissade sur la corde. « En ayant bien pris soin de défaire le gros nœud en bout de corde !!! »
Nous sommes le 20 au soir (je pense un jeudi) le Lt Trouillas m’informe que après le saut en para demain sur la DZ des commandos marines je dois récupérer les parachutes et rapidement les transporter au pliage à Blida pour rentrer tôt. Delhomme le rejoint, il nous rassemble et nous fait part que nous devons rester en alerte car il envisage une opération dans les jours à venir.
Le 21 avril : Comme prévu nous nous équipons sur le tarmac pour un saut de maintien (il nous faut un minimum de sauts par mois pour toucher la solde à l’air) Vers 11 heures, les parachutes sont chargés sur le camion, et je pars seul, avec le chauffeur sur Blida. Juste avant d’arriver au pliage nous traversons un petit souk très animé et je me rends compte que ma carabine US est posée dans la cabine, pas armée. Je réfléchi et me rend compte que depuis quelques temps, inconsciemment, nous nous sentons plus en sécurité lors de déplacement. Serions-nous en train de gagner cette guerre ? En milieu d’après midi nous sommes de retour. 3 camions sont là, les commandos sont tous dans leur chambre, calmes et occupés (lecture, rangement, courrier) Après le repas vers 20h Trouillas, De Firmas et Delhomme nous rassemble dans la cour. Trouillas nous informe qu’une opération va être tentée contre le pouvoir pour garder l’Algérie Française. Dès lors ceux qui participeront seront des « rebelles » D’une seule voie les commandos du 40 font bloc. Nous allons discrètement à l’armurerie prendre les armes et munitions. Briefing pour répartir les taches équipe par équipe Le premier objectif, prendre la base de Fort de l’eau PC de la zone nord Algérois Ensuite contrôler le quartier Rignot Fournir une garde du corps permanente aux Généraux. Départ de La Réghaia à 24 h Heure H à Fort de l’eau 2 h du matin le 22 avril 1961 (a suivre)" />
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Ven Nov 01 2013, 18:56
22 avril la journée de tous les espoirs.
Il est minuit, après une dernière mise au point du rôle de chacun et de chaque équipe. C’est un véritable coup de main qui doit se dérouler en quelques minutes et nous sommes conscients de l’importance de la réussite de cette mission, aucun coup de feu ne doit être à l’origine des commandos, cette base que nous devons prendre devrait être avec nous demain.
Le 40 se rue sur les camions, les appelés libérables sont les premier à vouloir embarquer (75% sont des appelés)
Le Lt De Firmas part lui directement au quartier Rignot, il n’aura aucun mal à en assurer le contrôle puisque une trentaine de commandos sont déjà sur place et bien familiarisés avec les lieux.
2 heures du matin, la jeep de Trouillas et les 3 camions sont devant le PC. Les sentinelles s’avancent vers le Lt, « Nous venons assurer la relève », les sentinelles ne font aucune difficulté pour ouvrir la barrière et sur le coup de la surprise elles sont rapidement neutralisées.
Accompagné de 3 commandos, l’AA52 à la hanche, je fonce sur le mirador que je dois occuper, je sais qu’il faut convaincre les 2 biffins à descendre, je ne pourrais jamais escalader l’échelle en tenant l’AA pointée. « Faite pas les c.ns, c’est la relève, descendez » 30 secondes interminable, ils hésitent et discutent, « putain les mecs ne m’obligeais à venir vous chercher » ils descendent et en deux temps ils sont neutralisé (un peut sèchement je dois dire) et confiés à l’équipe de récup. L’AA est installé sur le mirador d’où l’on domine tout le PC et la rue,. Delhomme de la cour a suivi et lève son pouce.
En quelques secondes l’armurerie, les transmissions, les chambrées et les bureaux sont occupés, (nous sommes au premières loges la haut) l’effet de surprise et la rapidité d’intervention ont fonctionnés comme prévu. Seul l’adjudant qui était à l’armurerie a tenté de crier, en vain. Le Colomel commandant PC est fait prisonnier, la base est entièrement aux mains du 40.
Vers 3 heures du matin, un petit groupe de commandos habillé en kaki et calot se place bien en vue à l’entrée du PC, un véhicule blindé fait son entrée salué par les commandos, dès son arrêt dans la cour les portières s’ouvrent, instantanément une dizaine de commando encercle le véhicule et on entend dans la nuit le bruit sec de l’armement de 10 MAT. Le colonel commandant le secteur d’Ain Taya sous la menace des armes est fait prisonnier et malgré ses protestations il est emmené fermement et enfermé (il est manchot).
Le jour se lève, les copains ont fort à faire pour maintenir l’ordre et convaincre. Nous du haut du mirador on commence à voir arriver le personnel extérieur surpris de voir des tenues camouflées coiffées du béret. Certains hésitent à pénétrer dans la base, il faut toute notre persuasion (AA52 en batterie) pour les faire avancer.(la femme d’un sous officier, qui habite dans la rue en face, se met au balcon et me demande si l’on ne fera rien à son mari ? Pas de problème Madame, nous occupons toute l’Algérie, s’il ne vient pas il sera déserteur. 5mm plus tard il été là...)
La matinée se passe, le caporal x… à réussi à nous ramener une banane et un jus de fruit, on regagne les camions et sous bonne escorte nous emmenons les deux prisonniers à la caserne Pélissier sur Alger pour les remettre aux Légionnaires du 1er REP.
Nous faisons route sur la caserne d’Orléans, pour intimider quelques loyalistes qui risque de gêner l’action des partisans de Challe.
Enfin nous arrivons au quartier Rignot, on s’installe, on s’organise pour assurer nos nouvelles missions, gardes du corps, escortes et arrestations. Je suis sous les ordres du sergent Boutéillé avec qui je garde la porte du Général Challe, nous nous passons à chaque relève mon pistolet plus discret que sa carabine US. En début de soirée le Colonel Emery que nous n’avions pas encore vu, (il était à Colomb Béchar avec le 50) est reçu par Challe, il reprend le commandement des commandos.
La nuit se passe sans encombre malgré de nombreuses visites, j’ai du m’assoupir par intermittence une paire d’heures avec la conscience du travail accompli, je suis en paix et fier, la parole donnée aux populations et à nos amis les Harkis sera tenue.
Position des 5 commandos à la veille du Putsch
(A suivre)
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Sam Nov 02 2013, 18:30
23 avril dimanche :
Le Lt-Cl Emery signe une note : Dans les circonstances graves que nous traversons, il importe que la discipline et la tenue des commandos soit irréprochable. Ils doivent avoir à cœur d’être un exemple pour tous, européens et musulmans, civils et militaires, par leur correction et leur maitrise. C’est ainsi que les populations qui s’interrogent encore sauront qu’elles sont défendues par des hommes forts et dignes de confiance.
Dans les rues le concert de klaxon tatata tata résonnent.
Trouillas, De Firmas et Delhomme viennent plusieurs fois chercher des commandos pour procéder à des arrestations qui sont remisent aux 1er REP. Ce balaie Durera toute la journée. Je pars avec un autre groupe, on embarque dans un camion et direction le centre d’écoute et de transmission de l’armée de l’air au bois de Boulogne (non hélas ce n’est pas celui au quel vous pensez) De nombreuses réticences nous ont été signalées, ce centre est très important pour les communications des Généraux. Nous occupons l’armurerie et nous récupérons une centaine de PM que nous transportons au quartier Rignot. Dans une limousine le Général Salan vient d’arriver accompagné de trois civils.
Devant la porte du bureau de Challe nous arrivons à grappiller quelques informations. La ville est aux mains des Généraux grâce à l’action coordonnée des commandos de l’air et du 1er REP. Emery a donné des instructions pour rapatrier deux commandos en opération sur la Régahia.. Le 50 est à Colomb Béchar donc il ne reste que le 20 et le 30 qui sont en Kabylie et le 10 qui est sur Berrouaghia. (Le témoignage de François du 10 est donc très important pour les journées du 23 et 24).
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Sam Nov 02 2013, 18:44
Toujours le 23 le scoop de Chacal
Personne ne veut admettre qu'il était évident et prévu de sauter sur Paris (le discours de Debré, accourez à pied à cheval...) la tournure des événements en a décidé autrement hélas. On ne laisse pas le commando 10 et des bérets rouges équipés armes et pépins sur le dos sans objectifs. Je comprends ta frustration François, pour nous tout le monde devait suivre, mais il fallait compter sur les faux culs et les quillards. Je me permets de replacer ici ta photo ou vous êtes prêts à sauter, à Maison Blanche le 23 avril après midi. C'est une preuve irréfutable.
Le commando 10 rentré de Bérrouaghia sur ordre du Cel Emery attend l'ordre de sauter sur Paris, hélas l'ordre ne viendra jamais.
Le commando 10 surveille la sécurité de la base de Maison Blanche (déjà des appelés sèment le trouble)
Photos d'époque.
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Lun Nov 04 2013, 19:08
Lundi 24 avril
Rien de particulier ne se passe, beaucoup de visites et de déplacement des 4 généraux. J’ai remarqué un véhicule corps consulaire avec, je crois, des officiers Américains.
Je suis à droite sur la photo
L’ambiance est tendue, peut être la fatigue et le manque de sommeil, des bruits courent que des avions chargé à mort de "loyaliste" décollent de Maison Blanche.
On cherche a écouter des informations, on n’avait pas prévu les transistors dans nos sacs.
Je dois surveiller un Lieutenant Colonel que Trouillas a ramené, je l’enferme dans un bureau et gentiment je lui porte a manger, il est infect, il tente de m’intimider avec ses gallons et me traite comme de la mer.. , j’en fais autant.
Une grande manifestation est organisée sur le Forum en présence des 4 Généraux mais nous nous devons rester sur place pour assurer la garde du quartier et de la villa.
Le moral est toujours là, nous sommes persuadé que dans quelques jours nous allons partir pour une grande opération style "plan Challe"
Peut être François a d’autres informations sur ce qui se passe à Maison Blanche ou à La Régahia ?
Pendant que le 1er REP est sur le Forum on essais d'avoir des infos
Pendant ce temps à Paris ils ont la trouille: Ils attendent Le CPA 10 et le 2ème REP
A suivre
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Mar Nov 05 2013, 16:37
Merci Chacal d'avoir retrouvé ces images ou je me revois au coté de Challe (ce qui confirme la photo plus haut avec les 4 Généraux)
Mardi 25 avril tout bascule, l’espérance trahie.
Dans la matinée une certaine effervescence règne chez tous les officiers, les rumeurs se confirment sur le départ des avions de Maison Blanche pour se regrouper à Batna. Emery passe en coup de vent en fin de matinée ou tout début d’après midi, Bouteillé me dit qu’il a entendu dire que le 10 et le 20 retourne à leur base arrière ( nous ignorions qu’ils étaient dans le Putsch) En milieu d’après midi on observe des mouvements de gardes mobiles, rapidement nous prenons positions sur les terrasses et autour du quartier. Les armes sont en batterie, mais les G. Mobiles. Restentent en retrait. Les Généraux ne sont pas au quartier, certainement au gouvernement général Des blindés passent sur la route qui décent sur Alger, l’effervescence est devenue pagaille, les rats quittent le navire, le 40 est toujours la, postés et vigilants nous sommes aux ordres de Trouillas et rien d plus.
Sur la route de nombreuses voitures et des Pieds noirs descendent vers la ville au son des klaxons. A la radio soudain on entend « tous au Forum » on se regroupe et Trouillas nous demande d’embarquer sur les camions. Il est environs 19 h. Le convoi s’ébranle, en tète la jeep et tenant le fanion du 40 un appelé (70 % au 40) en descendant vers le Forum on rencontre Delhomme dans sa 2CV en civil, il s’arrête et crie à Trouillas « Salan veut le 40 sur le Forum le 1er REP y est déjà » On repart, en arrivant les jeeps du 1er REP équipées de mitrailleuses et de canons sans recul font face aux blindés des Gardes Mobiles. Delhomme et Trouillas nous positionnent devant les légionnaires et face aux Gardes Mobiles afin de protéger les civils très agités et scandant : Algérie Française, vive les paras et le chant des Africains dont les paroles de fin sont modifiées, (le beau drapeau de l’Algérie française)
Le face à face va durer, interminable, la tension est extrême et explosive. Derrière moi un vieux Pied Noir me crie sans arrêt « Tu les vois ces salauds, tirez, tirez, mais tuez les ces fils de putes »
Les 4 lances roquettes que nous avions récupérés sont prêts a faire feu, mes doigts sont crispés sur la détente de l’AA52, à ma droite le commandos L ...…. craque soudain, il pleure, et, pris de tremblements, met genoux à terre, je lui enlève doucement sa Mat 49 qui par miracle n’est pas partie. Un coup de feu et c’était le massacre. Je ne sais plus quelle heure il est. Trouillas qui était partis aux ordres, revient suivi par Delhomme et en retrait Challe qui porte une parka kakis sa pipe à la bouche. Il leur serre la main et se tournant vers nous et fait un geste de la main et dit, Merci le 40 (nous avons compris, c'est la fin).
Trouillas nous dit, « les gars c’est fini on rentre à La Régahia ils nous laisseront passer» Lentement et en silence mous embarquons dans les camions, et nous nous dirigeons vers un barrage de véhicules blindés. L’officier du barrage nous fait stopper. Trouillas saute de la jeep, se porte au devant, Delhomme qui est dans le dernier camion part avec le Sgt Grousset en courant et en nous saluant de la main. (ils vont rejoindre l’ OAS) L’officier s’adresse à Trouillas « Faite descendre vos hommes et demandez leur de déposer leurs armes » Trouillas : « Hors de question, il me serait alors impossible de répondre d’eux »
Nous sommes déjà à terre et certains commencent à taper sur les blindés avec la crosse de leurs armes. L’officier réfléchit, se recule et demande à ses hommes d’ouvrir le barrage. « C’est bon vous pouvez passer mais vous regagnez votre base » Nous remontons dans les camions et au passage une pluie de crachats s’envole vers les GM. Pas un seul ne réagira ils ont trop la trouille.. Il est plus de minuit, nous roulons vers La Régahia.
(à suivre)
Invité Invité
Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Mar Nov 05 2013, 19:38
Rudy , ton passage sur environ 0,24 et 0,29 .
Je te dirai merci a la fin ,
Putain , je suis bouleversé par le courage de mes "Anciens"
J'attends la suite avec impatience , mon AMI .
Dernière édition par cocoye1er le Dim Nov 17 2013, 19:16, édité 1 fois
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Mar Nov 05 2013, 22:37
Rudy
Invité Invité
Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Mer Nov 06 2013, 07:41
Merci pour ton vécu que tu as réssenti avec amertume, mais tout à ta gloire d'avoir fait ce qui te semblait le meilleur. Des moments forts et prenant !! Merci encore Rudy
Invité Invité
Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Mer Nov 06 2013, 18:49
Mercredi 26 Avril Nos chefs, de vrais hommes d’honneur
Il doit être 2 heures du matin lorsque nous arrivons à La Régahia, Tout est trop calme, personne n’ose rompre le silence.
Nous déposons sans un mot nos armes à notre armurerie, lorsque je pose mon AA 52 seule sur le comptoir, l’armurier a un regard vers mon ceinturon puis me fixe dans les yeux, nous nous sommes compris, mon pistolet restera dans ma poche latérale du pantalon.
Epuisés, meurtris, toujours en silence, on s’étant sur nos couchettes. La nuit sera courte, après un petit déjeuné sans saveur Trouillas nous réunis, beaucoup manque à l’appel. Emery arrive, instinctivement nous nous mettons tous au garde à vous. « Je tiens à vous félicité, vous avez fait honneur au 40 et à la parole donnée, je tiens à vous informer personnellement que j’ai présenté ma démission, l’heure du bilan est venue. Je vous demande, car nous allons avoir des comptes à rendre, de rester aux ordres de vos chefs pour qu’ils puissent justifier qu’ils ont toujours été respecté et obéit. C’est avec une profonde tristesse que je vous dis au revoir » Il nous salut et nous quitte.(Je n'ai pas honte de le dire, mes yeux sont humides)
Nous sommes toujours au garde à vous. Trouillas « Repos les gars, nous allons repartir en opération pour relever le 10 à Berrouaghia » Un murmure s’élève, il n’est pas question de repartir se faire flinguer. Derrière moi deux pieds noirs d’Alger disent « on se barre, je sais ou aller mais on n’a pas d’armes » Ils ne sont pas de ma section, je les ne connais pas asses pour leur proposer de les suivre. Je prends le pistolet, toujours dans ma poche et le leur glisse dans mon dos. Je ne les reverrais plus.
Nous allons à l’armurerie prendre l’armement, je récupère mon arme habituelle, une Mat 49 les chargeurs et les grenades.
La matinée est bien avancée, on embarque sur les camions et direction Berrouaghia. En passant le poste de police on chante « Non rien de rien… » Mais les voies s’éteignent vite. Le moral n’y est pas. Nous arrivons, les tentes équipées de lits de camp laissées par le 10 sont là sur un petit terrain, on s’installe, on nettoie nos armes on range les munitions et un copain devant la tente ‘trifouille’ un carton de grenades. Tout à coup il crie « OF » branle bas dans ma tente, les uns sous les lits, d’autre courent pour se jeter à terre, moi planqué derrière mon paquetage j’attends, putain que c’est long 5 ou 6 secondes. Finalement fausse alerte. Je ne vous dis pas la volée d’injure (en Français et en Arabe)
Sans le savoir nous sommes déjà des renégats, pas de repas, on a droit aux rations. De Firmas nous réunis, je viens de me rendre compte que Trouillas est resté à La Régahia (aux arrêts de rigueur) « Demain départ de camp de base à pied, opération pique nique et transistors » L’atmosphère se détend un peu, on commence à discuter et commenter les derniers jours. Personne ne sait ce qu’il va advenir de nous. Le sommeil est agité.
Petite anecdote : En arrivant à Berrouaghia le vagmestre nous distribue le courrier, ma copine m’écrit et m’explique qu’elle a manifesté le 22 à Montpellier contre les paras qui devaient envahir la France, ces Putschistes.
Ah oui j'oubliais, La copine en question qui manifestait à Montpellier C'est ma femme depuis le 14 avril 62
Celui par qui la rébellion arriva il n'avait pas le mème sens de l'honneur que nous
(A suivre)
Invité Invité
Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Mer Nov 06 2013, 18:59
Bon texte bien écrit.
il est certain que pour vous cela a du être pénible, voir le chef que l'on a suivi etre mis aux arrets de rigueur doit etre assez difficile a supporter.
mais des l'instant ou à Paris et en France , le peuple ne suivait pas c'était perdu.
le 14 Avril ? bonne date, très bonne date ... c'est le jour de ma naissance !!
merci pour ce récit je vais attendre la suite et la lire avec grand plaisir.
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Dim Nov 17 2013, 16:11
Jeudi 27 avril le Baroud d’honneur.
Le café avalé, sac bergam sur le dos, armes et munitions contrôlés, nous voila partis. Cette fois nous n’avons pas oublié les transistors.
Nous marchons depuis deux heures, peut être bien moins motivé qu’en opération habituelle mais toujours très prudents. Plusieurs fois nous avons vu un T6 nous survoler mais il ne bat pas des ailes, nous sommes surveillés. Le sergent Lafoie devant moi le transistor collé à l’oreille lève la main, la colonne s’arrête.
« Radio Alger annonce: Après les événements du 22 avril, le commandos GCPA 40 et le 1er REP sont dissous, leurs chefs ont été arrêté, certains sont en fuite » Bien sur on s’attendait à une sanction, mais la, on est sur le cul., La nouvelle n’a pas mis 2 secondes à faire le tour.
Je ne sais plus qui a pris l’initiative et donné l’ordre, ou tout simplement l’instinct et la rage.En un instant le commando est en position de combat, l’armement des armes claquent. Un feu nourri assourdissant envahit la montagne. L’AA 52 s’est enrayée, Louis est furieux, avec une dextérité incroyable il repositionne le percuteur et c’est toutes les bandes disponibles qu’il tire malgré l’ordre de cesser le feu. Nous nous avons vidé nos chargeurs.
De Firmas discute avec les sous-officiers, « demi tour on rentre à la base » Le pas est lent, les tètes sont basses, on passe près d’un fortin ou ce matin nous avions entendu crier « La quille bordel » Quelques biffins nous demandes si nous avons accroché. Sur que la fusillade nourrie a été entendue de loin. Notre regard suffit à les dissuader de poursuivre la discussion.
On arrive au camp, des hélicos sont là, interdiction de s’approcher des tentes. On nous demande de déposer les armes à même le sol, les officiers et sous officiers sont pris à l’écart. Des gendarmes nous font embarquer dans les hélicos, décollage immédiat et on se retrouve sur le tarmac de La Régahia. Nous nous retrouvons une cinquantaine, je suis le seul cabo-chef. Les putains de flics de l’air nous font embarquer sur un nord 2501 qui attend moteurs en marche, nous n’avons aucuns bagages tout est resté dans les tentes, par contre il nous reste quelques grenades que nous n’avons pas utilisées et quelques munitions dans les poches.
Le Nord décolle, destination inconnue, 2 T6 nous escortent. Malgré notre anxiété, quelques conneries fusent (nous sommes des gamins de –de 20 ans) Les c.ns ils ne nous ont pas donné les pépins, putain je n’ai jamais fait de chute libre.
L’avion amorce sa descente, on voit la piste, atterrissage en bout piste, derrière les haies un peloton de gendarmes nous attendent, mais restent postés. Dès la porte ouverte une OF par sur le tarmac, rien ne bouge, une deuxième, les gendarmes ont le nez dans le gazon. On décent du Nord, on se regroupe instinctivement, toujours pas de mouvement. Finalement d’un groupe de gradés un officier de l’armée de l’air s’avance, étant le plus gradé il s’adresse à moi.
« Vous êtes au Bourget, restez calme on va vous conduire dans vos chambres et vous servir à manger » On arrive dans des chambrées au 1er étage qui donnent sur une rue, un regard par la fenêtre, à droite à gauche, pas de passant, une nouvelle OF part puis une deuxième. Un Adjudant et un commandant surgissent, suivez nous un avion vous attends. On rembarque dans un Nord, décollage immédiat et environs une demi-heure plus tard l’avion se pose sur la base de Caen. (Même comité d’accueil).
Les quillards sont contants
Invité Invité
Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Dim Nov 17 2013, 16:23
Une fête du 1er Mai dont les Caennais doivent se rappeler.
Débarquement, Regroupement, escorté par un officier et des gendarmes on nous dirige vers des baraquements. On passe devant un terrain de foot, (ho les gars on fait une partie). « Non vous devez rester dans vos chambres, nous allons donner l’ordre de vous porter à manger. Vous êtes consignés ne bougez pas de la ».
Un car chausson de l’AA passe au ralenti. Pas besoin de mot d’ordre ou de conciliabules, le car est stoppé, par le groupe, comme un seul homme nous sommes déjà à l’intérieur aplatis comme pendant un accrochage. Le chauffeur n’oppose aucune résistance, conduit nous en ville, »mais la barrière » on s’en fou, si elle ne s’ouvre pas tu fonce.
Le planton ne se doutant de rien en voyant un car vide ouvre la barrière. Un car d’heure plus tard vous voyez la panique : un car de para en tenue camouflées débarque sur la place ou la fête pour le premier mai bat son plein.
Le premier manège qui nous attire ce sont les voitures tamponneuses, situées au centre de la place.
Il doit être 21 ou22 heures, un nombre très important de gens sont à la fête avec leurs enfants. Nous prenons d’assaut le guichet du manège, la caissière nous dit que son fiancé est en Algérie et comme nous n’avons pas d’argent (ou juste quelques monnaies algériennes) elle nous autorise à monter sur les voitures.
C’est la folie, deux ou trois sur les autos, on retrouve nos 15 ans. C’est à qui en tamponnera le plus et le plus fort.
Mais on s’aperçoit très vite que la place est devenue déserte, les parents prenant leur enfants et disparaissant en courant dans les rues attenantes. (il faut se rappeler que Caen est à l’époque très à gauche) Un couple, plus courageux nous demande : Mais comment ce fait’ il que les paras sont là. « Mais Monsieur, vous ne savez pas que nous avons envahit toute la France »
Il est entre 24 et 1 heure du matin. La place est cernée par des autos mitrailleuses et des gardes mobiles.
Surpris, occupés à nos jeux de gosses, nous n’avions rien vus.
Le Commandant de la base et son état major s’avancent vers nous (nous avions fait bloc près d’une baraque foraine) Le Commandant s’adresse à nous avec gentillesse et déférence.
« Je vous demandes de regagner les cars sans résistance. Il ne vous sera retenu aucune sanction ni aucun reproche ne vous sera fait, les bus vous laisseront devant vos chambres, tous le service de garde a été mis aux arrêts. Je vous en prie, les gardes mobiles ont ordre d’ouvrir le feu si la situation venait à l’exiger. Je m’engage personnellement à vous faire porter à boire et à manger dans vos chambres, Allez les gars, je vous comprends »
Nous nous regroupons, les bras sur les épaules du copain, pour la première fois, sans doute, nous réalisons que l’Algérie et le 40 c’est fini, les trippes se nouent, le cœur est séré, je demande aux copains de regagner les 2 cars qui se sont garés près de la place.
En quelques minutes nous avons pris 10 ans, il n’y a plus un gamin dans les cars. On arrive aux piaules, on s’allonge et je ne sais qui commence mais dans la nuit un murmure puis un chant « Non rien de rien non nous ne regrettons rien…… » Ce chant est devenu l’hymne du commando 40 et on le saura plus tard celui du 1er REP.
(A suivre)
Invité Invité
Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Dim Nov 17 2013, 16:25
Vendredi 28 avril : Parodie de tribunal
Après un café qui nous parait particulièrement amer, les gendarmes de l’air viennent nous chercher et nous conduisent dans un grande salle style foyer. Une grande table recouverte d’un drapeau derrière laquelle siège un Général, des commandants et colonels de différant corps d’armée et bien sur Nos gendarmes de l’air près des portes.
Nous avons tout de même droit à des chaises pliantes.
Un par un nous sommes amené devant « les loyaliste » « Nom, prénom, grade et unité. » « Vous devez saluer correctement avant de vous présenter « Nous avions pris c’est vrai l’habitude de saluer un peu à l’Américaine (l’index venant toucher l’insigne du béret) Nous referons pratiquement tous 5 ou 6 fois le salut, le Général répétant sans cesse le même ordre, mais nous sans cesse le même geste. 1ère manche le 40 1 Général 0
« Donnez nous votre emploi du temps depuis le 21 au soir » Bien sur depuis Bérouaghia nous avions décidé de soutenir nos chefs et de suivre les conseils d’Emery. « Travail normal mon Général, nous étions volontaire et sommes toujours resté aux ordres de nos chefs » « Quels étaient vos chefs » « Les Chefs du 40 mon Général »
Enfin dialogue de sourd qui énerve passablement nos JUGES. (10 fois la même question, 10 fois la même réponse)
12 heures 30 Pose repas. Bien sur repas pris uniquement entre commandos aucun contact avec les gens de la base, toujours surveillé bien sur par les flics de l’air.
Vers 14 heures : Un Flic arrive et annonce : Laurès, Smaniotto, Ventura et Zorzin suivez moi. On sort du « tribunal » 2 4L Renault bleues avec 2 chauffeurs et deux Sergent-chef armés nous attendent. Zorzin et Smaniotto montent dans une voiture, Jeannot Ventura et moi dans la seconde. Pas un mot n’a été prononcé par nos aviateurs. Les voitures démarrent rapidement on sort de la base et direction inconnue pour l’instant.
Vers 16 h Jeannot en bon Marseillais essais de discuter et demande un arrêt pipi sous la menace de faire dans la voiture. Le sergent Goulette (administratif et surement pour la première fois de sa vie en mission) accepte de faire une halte au bord de la route. Sa main sans cesse sur son pistolet, agrafant et dégrafant le rabat de sa sacoche, petit et rondouillard, lui, je suis sur a pissé de peur. (Qui sait ce qu’on lui avait dit sur nous) Il doit être 19 ou 20 heures quand les 4L après avoir passé le poste de police de la base de Doullens dans la somme, s’arrêtent devant le bureau des gendarmes de l’air qui nous attendent avec un large sourire triomphant comme s’ils venaient de gagner la grande guerre. A peine descendus les 4 cellules portes ouvertes nous accueillent. Sur le lit un sandwich et une bière.
On ne nous avait pas trompés : Il fait vachement froid dans le nord.
(A suivre)
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Dim Nov 17 2013, 16:26
Un beau mais triste récit vécu dans cette période la plus noire de l'histoire de l'Algérie ! Merci de ta longue histoire qui m'a plu au plus haut point !!
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Dim Nov 17 2013, 17:56
Parfait Rudy, tu nous racontes l'ambiance comme si l'on y était... en vers:
Vrai que les gendarmes c'est très c*n, Mais, les gendarmes de l'Air ont le pompon
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Sujet: l'ami RUDY au Forum ? Dim Nov 17 2013, 19:19
HELLO RUDY !
il y a q.q jours, j'ai mis une vidéo de Challe et je dis :
Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Dim Nov 17 2013, 22:13
Oui, oui, c'est moi qui ai posté après, car Rudy était surbooké à Monaco, je l'avais eu par le téléphone et c'est bien de lui qu'on voit l'image à la gauche des généraux; merci pour cette vidéo, si tu en as d'autres, nous sommes toujours preneurs quant à moi "Fox" du 10, et contrairement à toi Guy et à Rudy itou, je n'ai jamais eu l'honneur des caméras... à part la super 8 du Sgt Infirmier Strazizar; si tu avais des news de lui on pourrait computer ça et le faire venir sur le forum. Dernièrement, notre Canovaro m'a demandé si j'avais les coordonnées de Lemineur... je te l'ai renvoyé, a-t-il pris contact avec toi ? Rudy te répondra aussi, je pense, c'est une question de disponibilité, je sais qu'il a beaucoup de tracas ces temps-ci. Si tu le désires, avec sa permission, je te donnerai son phone n°; pour la petite histoire de notre forum, je sais qu'il doit rencontrer Jean-Pierre à Vintimille en Janvier, ce n'est pas un secret d'Etat.
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Dim Nov 17 2013, 22:42
je confirme également, j'ai apprécié ton texte.
Je me demande, comment j'aurai réagi moi même.
il est naturel de suivre un chef respecté et admiré et quand on a vingt ou 22 ans on se moque bien des conséquences de ses actes.
a cette époque j'étais a Paris et la rumeur allait bon train
" Les paras vont sauter sur PARIS!! "
Les choses seraient probablement différentes aujourd'hui si ce putch avait réussi
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Dim Nov 17 2013, 23:01
Tout à fait d'accord avec toi, Georges; mais j'ai déjà développé cette hypothèse dans une autre rubrique; de plus je peux te confirmer que nous étions prévus pour sauter près de Paris, le 10/541 avons attendu l'ordre tout la journée sur le tarmac de Maison-Blanche; ordre qui ne s'est jamais concrétisé... Warum ? Ce fut une lourde déception pour nous de devoir rompre les faisceaux et restituer les pépins. Regarde ce qu'est devenue la France et tu auras la réponse à ta dernière question Maintenant les HOMMES sont montrés du doigt, les handicapés, les immigrés et les tantes ont toutes les priorités et droit de cité, merci Mitterand, Chirac, Sarko, et, avec Flamby, c'est le suicide national; cependant je suis convaincu que Dieu ne nous abandonnera pas à la pègre de Sodome et Gomorrhe
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Lun Nov 18 2013, 06:50
J'ai qq amis paras qui ont du se réfugier en Espagne durant qq temps après ce putsch, dont un capitaine qui a eu beaucoup de mal a s'en remettre.
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Lun Nov 18 2013, 10:59
Le Capitaine Souètre, pour nous un héros remarquable à côtoyer, un exemple de guerrier, a dû aussi se réfugier en Espagne jusqu'à l'amnistie pour faits d'Algérie.
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Lun Nov 18 2013, 11:22
Samedi 29 avril : Fouilles, interrogatoires et emprisonnement.
7 heures, grands coups sur les portes des cellules.
« Debout en caleçon au garde à vous devant vos cellules » Les gendarmes de l’air accompagnés de l’Adjudant de semaine sont la, visiblement satisfait de la mission dont ils sont investie. (Ils deviennent tout à coup des personnages importants)
« Nous allons procéder à une fouille méticuleuse de toutes vos affaires »
Non de dieu lesquelles, on est parti avec la bite et le couteau je ne peux m’empêcher de grommeler.
Tout est vidé secoué, les paillasses sorties à l’extérieur. Butin : 1 grenade OF chez Jeannot (planquée dans la paillasse), une cinquantaine de balles de 9mm et nos 4 couteaux. La prise de leur vie qui à du leur valoir la VM, ils n’ont jamais eu le courage de nous fouiller lorsque nous étions une cinquantaine. Toutes nos affaires personnelles nous sont retirées sauf notre béret perso car fantoche, la plaque à vélo et le sicut Aquila. (Ceci bien sur pas dans le calme ni sans je dirais grosses bousculades)
L’Adjudant nous fait remettre un mini paquetage (treillis vert, godasse, tricots, caleçon AA …) habillé en gonfleur d’Ellice mais avec le béret et nos plaques (intouchable) tant que les flics ne nous montreraient pas le BO officiel.
Un par un nous passons plusieurs heures dans le bureau des deux gendarmes de l’air à répéter sans relâche la même histoire aux mêmes questions qu’ils notent très méticuleusement en tapant avec leurs deux doigts sur une machine modèle 39 modifiée 45.
Pendant ce temps bien sur les 3 autres sont tenus au secret (des fois que nous nous serions mis d’accord !!!) Le cirque va durer une semaine, nous nous voyons tous les jours mais très peu de possibilités de discuter, on se croise dans une pièce d’une quinzaine de M2 qui donne sur, les chiottes, les cellules, le bureau des cognes et l’entrée du bâtiment bien sur avec un garde en arme à l’entrée.
Ce doit être vers le lundi 8 mai que nos cellules ne sont plus fermées dans la journée, uniquement la nuit quand la sentinelle fini son service. Ce régime durera environ jusqu'à fin mai.
A suivre
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Lun Nov 18 2013, 11:28
Souètre était un Ami de mon Père
Petit , j'ai sauté sur ses genoux et sur ceux de Delhomme
Mon Dab , restera en contact avec lui , pendant des années
Je me souviens d'une rencontre a "Divonne les Bains"
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU Lun Nov 18 2013, 11:36
Début Juin : Changement de régime.
L’Adjudant-chef du service des ateliers (un pied noir qui nous aime bien), vient nous informer que dorénavant, dans la journée nous pourrons travailler aux ateliers, Pierre aux garages, Jeannot à l’habillement, Gérard à la mécanique et moi à la chaudronnerie.
Nous pourrons prendre nos repas au mess de la troupe mais sur une table à l’écart et bien sur que tous les 4 seuls. Repas du soir terminé nous devrons regagner nos cellules qui seront bouclées dès le passage du Sergent de semaine mais plus de garde de nuit. Le samedi et dimanche nous sommes consigné sur la base mais nous pouvons faire du sport.
Nous pouvons recevoir et envoyer du courrier, Jeannot à reçu un transistor de sa fiancée de Marseille et nous pouvons écouter sur cette émission ou l’on dédit des chansons : De la part du Colonel Emery pour les commandos de l’air une chanson d’Edit Piaf devenue célèbre.
Les premiers repas au mess resteront inoubliables, à notre entrée, un silence impressionnant, on nous regarde comme si nous étions des bêtes fauves (seul un cuisto employé civil) se montre chaleureux et soigne nos rations, nous comprendrons plus tard. Nous sympathisons avec lui et j’apprends qu’il a un contact avec une cellule OAS en Belgique. Bien sur grasse au transistor enfin nous sommes au courant des informations et des attentats,
Le samedi et dimanche soir nous sommes un peut plus libre, les cellules ne sont fermée qu’après 22h , avec Jeannot à l’habillement et Pierrot au garage il nous a été facile de bricoler un bout de chiffon noir et avec de la peinture blanche de tracer des lettres. Lundi matin, levée des couleurs auxquelles bien sur nous n’avons pas le droit d’assister, en haut du mat flotte le drapeau OAS…… La rumeur fait le tour de la base en quelques secondes (c’est les commandos)
Les Gendarmes débarquent, nous sommes déjà au boulot chacun à son poste. Questions, suspicion, doutes, mais aucunes preuves. Encore aujourd’hui je rigole de notre connerie. Mais par contre un a bien compris et nous demande de contribuer à un coup de main sur la base radar situé à une quinzaine de KM de la base de Doullens avec les Belges.
Nous sommes fin Juin, deux militants doivent nous récupéré le samedi matin, nous devons prendre l’armurier qui reste sur place, récupérer des explosifs et monter à la base radar pour faire sauter la salle de commande ou sont regroupés tous les ordinateurs et écrans de contrôle.
Le hasard dans la vie doit avoir une importance !!!!!!
Vendredi soir 17 ou 18 heures, l’Adjudant de semaine qui est celui des ateliers, arrive en courant « Les gars les sanctions sont toutes levées, je vous ai obtenue une permission exceptionnelle de 48 heures et vous avez le droit d’aller jusqu’à Paris, un car vous emmène à la gare d’Amiens » Premier réflexe, on vide nos poches pour compter les sous (perso je n’ai pas de rond) Jeannot à reçu de sa fiancée et Pierre de son Patron plombier à Monaco, Gérard lui a très peu. A l’époque on paye le train ¼ de place sur présentation de la permission. Le total nous permet de prendre le train aller retour et je leur dis pour la bouffe pas de problème à Paris il y a des bases et on trouvera toujours un commando ou un para pour nous faire rentrer. Aucun de nous ne connais Paris, c’est un mythe. La tour Effel l’Arc de Triomphe !!!!
On enfile nos tenues bleue d’aviateur et bien sur le béret la plaque et sicut et en moins d’un quart d’heure on est dans le petit car de la base. Putain, les Belges doivent nous attendre encore. (Sur le coup personne n’a émis le moindre remords, mais je dois avouer que depuis chaque fois que j’y pense j’ai un peut honte). (a suivre)
Dernière édition par Rudy Laures le Lun Nov 18 2013, 12:02, édité 1 fois
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Sujet: Re: UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU
UN DU COMMANDO AIR 40 : LE PUTSCH J'Y ETAIS - COMMENT JE L'AI VECU