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 "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"

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Commandoair40
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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeJeu Mar 28 2024, 17:01

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

Héros du 6è BPC à Dien Bien Phu le LTN LE VIGOUROUX

Voici l’Histoire d’un jeune officier Parachutiste, saint-cyrien de la promotion ‘’Général FRERE’’, chef de section au ‘’6’’ de BIGEARD, qui tombe le 28 mars 1954 à la tête de ses hommes après avoir enlevé une position d’artillerie anti-aérienne viet , BIGEARD dira de lui en Juin 1992 dans TEMOIGNAGES :

‘’Le lieutenant Michel LE VIGOUROUX, un de mes merveilleux officiers, prêts à tout donner, comme ça, pour l’Honneur ; il a été de tous les coups du Bataillon pendant 18 mois : le Laos devant SENO, la prise de Dien Bien Phu en novembre 1953 en attendant le 16 mars 1954 un nouveau saut sur DBP où le moral n’y est plus après la chute des P.A. de ‘’Béatrice’’ et ‘’Gabrielle’’. Le 28 mars, LE VIGOUROUX est tué au cours d’un assaut où il est vainqueur. En 1992 il est toujours à mes côtés avec sa jeunesse, son sourire, sa Baraka qu’il croyait infaillible ……Enterré n’importe où dans cette cuvette avec des milliers d’autres.’’

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 10i9cg6

Né le 18/06/1929 dans le Nord, marié le 15/04/1952.

Il entre à l’ESMIA (St Cyr)en octobre 1948 et après un stage initial en corps de troupe au RMT à Pontoise, il est affecté en 2è année de St Cyr à la 2è Cie, 2è Section.

A la sortie de ‘’Cyr’’, il fait le choix de l’Infanterie Coloniale.

Première affectation d’officier :

La 1ère Demie Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes à St Brieuc.

Débarque le 5/07/1952 en Extrême Orient en unité constituée, celle-ci devient 6è BPC, chef de section à la 1ère compagnie, il prend part à toutes les opérations du Bataillon :

YEN NINH, TU LE où il est cité à l’ordre de l’Armée, TO NOY où il obtient une citation à l’ordre de la Division, LANG SON où il est cité à l’ordre du corps d’Armée, puis c’est l’opération ‘’Castor’’ sur Dien Bien Phu avec nouvelle citation à l’ordre de l’Armée et une mort héroïque à la tête de ses Hommes qui lui vaut une 5è et dernière Citation et la Légion d’Honneur !

Un résumé des dernières heures de sa courte existence (extrait de"Bataillon BIGEARD" d’E.BERGOT) :

‘’La veille au soir, BIGEARD distribue les ordres, précise les appuis en chars, en artillerie, en aviation :

-Voilà le topo :

De CASTRIES m’a demandé d’aller faire taire les canons de DCA qui gênent les avions, à l’ouest de la cuvette.

En gros, les principales batteries sont à Ban Pau au nord, et à Ban Ong Pet au Sud ; le ‘’8è Choc’’ aura la charge de Ban Pan, le ‘’6’’ celle de Ban Ong Pet. Le BEP sera en réserve d’intervention à l’ouest. Préparation d’Artillerie durant trente minutes à 6h00…………..

Il est 5h00 du matin….Les légionnaires du I/2 orientent au bas d’Huguette les vagues de parachutistes qui coulent, par petits éléments, vers les bases de départ. Rien, pas un bruit.

Aucun ne veut faire avorter la première tentative offensive contre l’ennemi…..

-Bruno à tous (BIGEARD chuchote dans son combiné radio), dans l’ordre ‘’6’’, ‘’8’’, BEP, votre mise en place est elle terminée ?

Il égrène la litanie des unités, attend qu’elles coupent par deux fois le bruit de fond, signal conventionnel pour indiquer que tout va bien………..

-Quelle heure, mon lieutenant ?

BERTHUMEYRIE respire à petits coups. Ce petit basque est l’un des meilleurs lanceurs de grenades de la 1ère Cie.

-Six heures moins cinq.

Le Lieutenant LE VIGOUROUX a répondu sans tourner la tête. Sous le casque, son visage clair apparaît encore plus jeune et sa voix, nouée dans l’attente, dérape dans l’aigu.

Il n’a pas peur mais comme tous ici, il supporte mal ces minutes où rien ne se passe, où il n’y a que les pensées qui tiennent compagnie.

Un peu d’impatience et beaucoup de réflexion.

A quoi pense LE VIGOUROUX ?

A quoi pensent les hommes qui sont très près de lui, allongés sur la terre humide ou accroupis dans les boyaux de départ, un genou à terre ?

Au froid, à la faim, à la soif ? Peut être aussi à leur famille, mais de loin, comme des silhouettes entrevues dans un songe ……

-Quelle heure ?

Il est six heures, ce 28 mars 1954, à quelques centaines de mètres en arrière, les bras de trente-six chefs de pièces d’Artillerie et de mortier de 120 s’abattent.

Les 36 obus de la première salve s’envolent.

La préparation commence.

Elle va durer 30 minutes…..

A six heures trente, l’aviation et les 81 prendront le relais.

Au plus près des vagues des compagnies de tête, la 1ère et la 3ème, les premiers éclatements déchirent le silence.

Le roulement s’amplifie, devient orage…………

Déjà des sections de tête se glissent hors des boyaux en rampant, gagnant des mètres et des mètres sous le Feu.

Autant de moins à parcourir à découvert tout à l’heure face aux mitrailleuses ennemies.

Peu importent les gravats et mottes de terre, les éclats qui tombent ; rien n’est encore dangereux.

Six heures et demie.

-Ici Bruno…A vous de jouer !.........

L’écho du dernier obus n’est pas encore retombé que les trois cents parachutistes se ruent à l’assaut ; de bond en bond, ils grignotent le terrain.

Trois cents mètres, c’est le bout du monde.

Les Viets se sont ressaisis et ouvrent un feu nourri sur les assaillants.

Ils pullulent : deux bataillons au complet. En face, les paras sont quatre fois moins nombreux.

…La chasse est exacte au rendez-vous et commence son gymkhana de balles et de napalm…

La terre tremble sous les bombes, l’air vibre sous les langues de feu du napalm, la rizière fume sous les traçantes.

Mais les paras ne lèvent pas les yeux ; ils rampent, se regroupent, bondissent de trou en trou, de diguette en fossé, tantôt debout, courbés sous le poids d’un invisible fardeau, tantôt couchés, s’aidant des coudes et des talons pour passer le filet serré des balles en chapelet.

Le combat se situe sur deux plans.

Il y a les obus, les torpilles qui pleuvent dru de part et d’autre.

Et puis, de voltigeur à voltigeur, comme si le fracas ne les concernait pas, l’échange rageur des rafales et des grenades, combat d’infanterie au milieu du tonnerre…………

La section du lieutenant LE VIGOUROUX est en pointe.

En avant, le lieutenant active ses hommes, désigne les objectifs, harcèle les pourvoyeurs.

Il est quatorze heures et le repli va commencer.

-BERTHU ? A gauche, à vingt mètres, une mitrailleuse lourde…

Le basque se soulève sur un coude.

Il cligne de l’œil, son bras se balance, lâche la grenade qui s’envole, franchit un parapet et disparaît derrière un tumulus de terre.

Deux autres grenades ont été lancées sur la même trajectoire.

BERTHUMEYRIE ne fait pas les choses à moitié.

-En avant !

LE VIGOUROUX bondit.

Près de lui, DOAN, le chef des voltigeurs, emmène son groupe.

Il fait trois pas et tombe.

Mort.

Ses hommes le dépassent ; ils tombent à leur tour.

Alors seulement les grenades éclatent.

BERTHUMEYRIE a sauté dans l’emplacement de la mitrailleuse de DCA.

Elle est hors d’usage, le boîtier culasse percé par un éclat, autour les servants ne font plus qu’une bouillie sanglante.

LE VIGOUROUX a plongé dans l’alvéole.

Il assène une claque énergique :

-Bien joué, BERTHU…

A la radio il contacte directement BIGEARD :

-Bruno ? Ca marche au poil ! Objectif atteint….J’ai des pertes, mais je viens de piquer une mitrailleuse….
Bruno ne s’étonne pas qu’un chef de section lui rende compte. Il aime l’enthousiasme de ses jeunes saint-cyriens.

-Bravo VIGOUROUX ! …..

Les voltigeurs ont distinctement entendu la phrase de BIGEARD.

Avec stupeur, ils voient la main de leur lieutenant qui retombe, laissant échapper le combiné.

Ils comprennent, mais trop tard.

Le lieutenant glisse lentement sur le côté ; il vient de recevoir une balle en plein front.


Un jeune officier du’’6’’ parmi tant d’autres, présent depuis Saint-Brieuc, qui disparaîtra le sourire aux lèvres…………..

A trois heures, épuisé par neuf heures d’un combat ininterrompu, le ‘’6’’ regagne Dien Bien Phu.

Le bilan est impressionnant :

L’équivalent d’un bataillon ennemi a été anéanti, 25 prisonniers.

Le but a été atteint :

Cinq canons de 20 mm Flak, douze mitrailleuses de 12,7 et de 13,2, deux canons de 57, quatorze fusils mitrailleurs, pratiquement tout l’armement du bataillon détruit a été récupéré.

Jamais dans l’Histoire de la Guerre d’Indochine pareil tableau de chasse n’avait été affiché à l’issue d’un combat.

Autre fierté pour les paras, ils ont fait preuve que, hors de portée de l’artillerie, ils étaient meilleurs fantassins que les bo doïs de Giap.

Ils ont remporté un assaut en inversant les proportions habituelles des communistes : ils ont attaqué au final à un contre dix.

Autre témoignage, celui du Lieutenant LE PAGE, son commandant d’unité (extraits de DIEN BIEN PHU de Pierre LANGLAIS) :
……
D’un seul élan, la section de tête enlevée par LE VIGOUROUX et HERRAUD, bondit.

HERRAUD couvre vers le nord, LE VIGOUROUX saute dans la tranchée et le combat au corps à corps est aussitôt engagé.

Le sergent RINASSON, à la tête de son groupe, est le premier à atteindre les pièces ; tous les servants sont tués à leur poste.

J’entends dans l’écouteur de mon poste radio la voix claire de LE VIGOUROUX qui crie :

‘’Objectif atteint’’ puis le claquement d’une balle.

Touché en plein front, il est tué sur le coups et je perds celui qui, depuis deux années, était mon ami, le fidèle compagnon de tous nos combats, le seul officier de ma compagnie……………….

Témoignage du Lieutenant MAGNILLAT, commandant d’unité au ‘’6’’ 1952-53 :

‘’Mes souvenirs de LE VIGOUROUX sont précis, bien qu’il appartint à une autre compagnie que la mienne ; effectivement durant 18 mois,nous nous sommes croisés sur le terrain et surtout avons, lors de nos rares périodes de repos, fréquenté la même popote et les mêmes bars d’Hanoï.

LE VIGOUROUX était un garçon fin et d’une exceptionnelle distinction, discret à l’énergie cachée, servi par un sens de devoir sans faille :

Pas un ‘’dur’’, mais une ‘’fine lame’’, élégant dans ses gestes, même les plus redoutables….

J’ai, entre bien d’autres, éprouvé un pincement au cœur lorsque j’ai appris sa mort.’’

Résumé en partie de l'Album Mémorial de la Promotion ''Général FRERE''

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeJeu Mar 28 2024, 17:45

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

Contre les Viets, 1er enregistrement de 1950 .



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Le 1er enregistrement de Contre les Viets est commercialisé par Képi blanc sur 78 tours en 1950 .  

Il est enregistré par un chœur de légionnaires sous la direction du capitaine Hallo, celui qui réalisera le 1er carnet de chants officiel en 1959.

L'enregistrement est fait à Paris dans les studios Philips-Polydor.  

Les paroles sont sensiblement différentes de la version qui restera dans le répertoire.

Cet enregistrement montre que la chanson de soldat fonctionne suivant des usages traditionnels sans être encadrée par le règlement.

1. Malgré le froid, malgré les obus,
Sous les rafales et sous les bombes,
Nous avançons vers le même but,
Dédaignant l'appel de la tombe.

Refrain

O légionnaires,
Le combat qui commence,
Est dans nos âmes,
Symbole d'espérance,
Peuvent pleuvoir, grenades et gravas, (bis)
Notre victoire en aura plus d’éclat. (bis)

2. Contre les Viets, contre l’ennemi,
Partout où le combat fait signe,
Soldats de France, soldats du pays,
Nous remonterons vers les lignes.


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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeVen Mar 29 2024, 15:25

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 29 mars 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Chars-1

Nuit du 28 au 29 mars

Dans la nuit le VM poursuit ses travaux autour de HUGUETTE 7 près de DOMINIQUE 1 et 2 et sur la face nord et nord-est d’ELIANE 2. Pertes VM certaines par tirs mortiers. Tirs sur les travailleurs — et également mines — devant DOMINIQUE 7 par mortiers de 120 mm et 81 mm ainsi que canon de 75 mm de montagne VM. Patrouilles VM au contact de DOMINIQUE 7 toute la nuit.

À l’aube, exode des populations de Ban Kheo et Ban Long Tong vers le sud.

22 h 00

Les guetteurs de HUGUETTE 2 essuient des coups de feu.

22 h 40

Un blessé ami sur sonnettes du 1/4e RTM sur le mont Chauve se replie, remise ne place au lever du jours.

01 h 00

Lever de la lune.
Lundi 29 mars


Le Viet Minh continue ses travaux.

Au plus fort de la bataille, entre deux assauts et parmi le fracas des explosions, les Viets avec des haut-parleurs, haranguent les assiégés et les invitent à la désertion. Ils s’adressent surtout aux légionnaires dont ils connaissent l’esprit aventurier et aux troupes nord-africaines et africaines, peut-être plus sensibles aux arguments anti-colonialistes qu’ils emploient. Ils promettent la vie sauve aux déserteurs, des avantages matériels à ceux qui rejoindront leurs rangs et une libération rapide.

Ils encouragent également la rébellion et disent vouloir réserver un accueil particulièrement chaleureux à ceux qui, avant de déserter, auront retourné leurs armes contre leurs chefs colonialistes. Des tracts sont également jetés dans les points d’appui. Ces actions restent sans effet.

1er BEP : Implantation inchangée depuis fin décembre : PC – 2e et 3e Cie face ouest de CLAUDINE.

1re et 4e Cies en bordure de la rivière (emplacement qui deviendra PA JUNON).

10 h 30

Ouverture de la route d’ISABELLE sans contact, les éléments d’ouverture trouvent des mines anti personnel aux abords de la route. Un officier, le lieutenant SAINT-TILLIER, est blessé grièvement par une mine.

10 h 50

Rapport du 28 mars :

L’opération du groupement BIGEARD a eu sur le moral de nos unités un excellent effet. Cependant l’étreinte VM autour de Diên Biên Phu reste très serrée en particulier au nord et à l’est où l’adversaire continue à travailler à ses organisations du terrain autour de HUGUETTE 7. HUGUETTE 7 harcelée au mortier au cours de la nuit.

On peut considérer que le régiment 88 de la 308 a subi de très lourdes pertes, d’une part par l’action du Groupement BIGEARD et de notre artillerie, d’autre part du fait de notre aviation dont l’intervention tombe sur les cheminements de repli au moment où l’adversaire les utilise. 9 armes de DCA sont détruites.

Avec les renseignements donnés par les prisonniers, nous espérons obtenir de bons résultats aujourd’hui sur les pièces de 105 adverses.

11 h 30

Situation :

Reprise su harcèlement sur sur zone PC et artillerie

Menace sur HUGUETTE 7 se précise Les mouvements sur le PA sont pris a partie par du 75 installé dans la région d’ANNE-MARIE. Une tranchée VM a été refaite et aboutie à 150 mètres à l’ouest du PA.

Patrouille région Ban Pa Pé ne trouve aucun contact. Patrouille région 930/650 observe quelques mouvements et travaux vers Ban Mo et Ban Me pris à partie par artillerie.

Journée

Nette reprise du harcèlement VM par canons et mortiers sur l’ensemble de la position.

35e RALP Hanoï :

Mise en alerte de 2 pièces de 75 mm SR susceptibles d’être parachutées sur Diên Biên Phu.

HUGUETTE 7 : le contact qui était extrêmement serré pendant toute la journée et au cours de la nuit s’est subitement relâché

Journée consacrée à la remise en état des bataillons ayant opéré la veille et la préparation d’une relève de bataillon entre CLAUDINE et ELIANE.

Les casemate VM sur la face Est à proximité de notre dispositif ont été détruites au 155 mm. Les pièces d’artillerie VM repérées en action au cours du harcèlement ont été prises à partie  sans résultat appréciable.

DOMINQUE 1 : Les mortiers lourds de la 1re CMMLE quittent leurs positions au plus tard et se redéployent sur DOMINIQUE 4.

4e Cie du 5e BPVN – commandée par le lieutenant Alfred MARTINAIS, « jaunie » à 90 % : 3 chefs de section vietnamiens assure la relève le 29 et non le 30 comme indiqué dans de nombreux livres. Relève de la 9e Cie du III/3RTA.

Le lieutenant MARTINAIS découvre que le champ de mine est très mal agencé. Les charges plates et les bidons de napalm sont inactif et qu’il n’y a pas de plan de feu organisé hors une carte renseignée des tirs préenregistrés. Il réclame une aide technique pour améliorer ses fortifications.

1re section et 3e section de la 12e Cie du III/3e RTA commandée par le sergent-chef Hyacinthe LOPEZ se redéployent sur DOMINIQUE 1 en provenance de DOMINIQUE 3.

Les 6e BPC et 5e BPVN ont créé un nouveau point d’appui en arrière d’ELIANE 1 et 4. Le colonel DE CASTRIES vient en visite sur ELIANE 1 et ELIANE 4 ; vu par le lieutenant LE BOUDEC du 6e BPC.

Les Viets resserrent leur pression sur les collines de l’est.

16 h 00

Fermeture de la liaison avec ISABELLE. Dernière liaison simple entre ISABELLE et Diên Biên Phu pour ramener des blessés sans incident sous la protection des chars. Coupure a Ban Nang Nhaï.

Un seul harcèlement d’importance sur les éléments de protection à hauteur de Ban Comy.

18 h 00

Situation GONO


Vivres : Diên Biên Phu (6 jours) / ISABELLE (5 jours).

Munitions artillerie :

105 HM2 : 5 UF / 8
   
155 HM1 : 4 UF / 5
   
75 GUN : 6 UF / 5
   
Mortier 120 : 7 UF

Infanterie : sur liste munitions critiques, ajouter cartouches 12.7 mm.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Canon-155

Source : https://theatrum-belli.com/

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 31%20(19)


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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeVen Mar 29 2024, 15:40

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

Lundi 29 mars 1954

Situation générale :

GIAP a compris qu’il ne pourra pas s’emparer de « Dominique », « d’Éliane » et de « Huguette » de la même façon que « Béatrice » et « Gabrielle » et que ces centres de résistance seront plus difficiles à conserver.

Il donne l’ordre à son artillerie de traiter plusieurs objectifs dans le but d’attaquer plusieurs positions à la fois.

C’est ce qui sera appelé la « bataille des cinq collines », « Dominique » 1 et 2, « Éliane » 1, 2 et 4 dont la possession permettrait au Viêt-minh d’observer directement le PC et les positions des batteries d’artillerie ; « Huguette » est également un objectif.

Situation au 8ème Choc :

Remise en condition suite à la reconnaissance offensive du 28.

État des pertes :

Décès du lieutenant DUMERCHEZ suite à ses blessures.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 DBP-29-mars-Carte-La-bataille-des-5-collines
La bataille des cinq collines.

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeVen Mar 29 2024, 19:18

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

Le vélo et les records incroyables lors de la bataille de Dien Bien Phu

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Velo-a-Dien-Bien-Phu-14

Cette bataille opposa, de novembre 1953 à mai 1954, les forces de l’Union française à celle du Viet Minh.

Les soldats vietnamiens ont pu gagner la bataille logistique en grande partie grâce aux ravitaillements effectués par 20.000 vélos.

Ici, la logistique vietnamienne était basée principalement sur les vélos renforcés pouvant porter une charge de 250 kg voire plus de 300 kg, poussés à pied sur des pistes montagneuses.

Elle préfigure la future «piste Hô Chi Minh»  qui ravitaille plus tard les combats au sud durant la guerre du Vietnam.

En parlant de ces vélos, le général Giap a déclaré « ce sont nos taxis de la Marne !».

En 1953, après sept ans de guerre d’Indochine, dans l’espoir de trouver une issue au conflit, le général Henri Navarre, commandant militaire suprême français en Indochine, a élaboré un plan pour entraîner le général Giap, commandant en chef du Viet Minh, dans une bataille décisive.

L’endroit choisi par Navarre est la cuvette de Dien Bien Phu, il est convaincu que son adversaire ne dispose pas de moyens de transport suffisants à l’acheminement de nourriture et d’armes nécessaire pour gagner un affrontement majeur dans cette zone montagneuse isolée près de la frontière laotienne.

Le Viet Minh a relevé le défi et a rapidement entouré la cuvette de 60 000 combattants, soutenus par des dizaines de milliers de paysans, de minorités ethniques et de porteurs qui ont tracé de nouvelles pistes dans la jungle pour transporter des fournitures sur le front avec des vélos, des « chevaux d’acier » comme les vietnamiens les appellent.

Ce moyen de transport simple, que peu ont pu imaginer, souvent raillé par les adversaires utilisant une technologie de guerre de pointe, s’est révélé être un outil efficace et indispensable pendant cette bataille importante.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Velo-a-Dien-Bien-Phu-9

Pendant tout le siège, les lignes de ravitaillement de l’Armée vietnamienne, entretenues par les bicyclettes et autres moyens de transport, ne sont jamais sérieusement coupées par des bombardements, même si les Français connaissent les voies de ravitaillement et les zones de stockage sur le parcours.

Ils n’ont tout simplement pas assez d’avions pour perturber le flux de jour et de nuit des approvisionnements du front par le Viet Minh.

La forêt du Tonkin a rendu très difficile le ciblage précis de ces lignes d’approvisionnement.

Dans leur combat contre les Français – et plus tard les Américains – les Vietnamiens ont utilisé les deux-roues de marque Peugeot français, les Favorit tchèques étant leur prochain choix.

Pendant cette marche en direction de Diên Biên Phu, à laquelle se joignent un millier de camions, les 60 000 porteurs vietnamiens accomplissent un véritable exploit.

Ils s’avèrent capables d’amener à bicyclettes ou à dos d’hommes, et sur 500 kilomètres de routes et chemins défoncés, des pièces d’artillerie lourde (éléments de batteries antiaériennes, mortiers de 120, canons de 105) et toute la logistique nécessaire aux troupes.

Les unités logistiques, chargées de l’approvisionnement, font l’aller et retour sur des centaines de kilomètres pour acheminer des vivres.

Afin d’éviter les bombardements, ces hommes et femmes, pour la plupart civils, et donc non armés, doivent passer par les pistes de la jungle, et vivent dans des conditions difficiles.

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Les “chevaux d’acier” des travailleurs civiques vietnamiens lors de la bataille de Dien Bien Phu

Grâce à leur grande capacité de charge, ces « chevaux vietnamiens » étaient particulièrement efficaces sur les routes et les pistes étroites du pays, et facilement modifiés pour les différents usages.

Ce moyen humble a grandement contribué au transport des armes, des médicaments et de la nourriture des soldats.

Ils peuvent circuler sur de nombreux types de routes et de terrains que les camions ne peuvent pas emprunter.

Maniable et fiable dans toutes les conditions, le vélo offre également l’avantage du silence.

En particulier, quand le ravitaillement doit être secret pour éviter la détection et l’attaque par l’ennemi.

Autres avantages de ce véhicule :

Il n’a pas besoin de carburant, est facile à réparer et à dissimuler, peut avancer seul ou en groupe dans toutes les conditions météorologiques.

Lors de la campagne de Dien Bien Phu, les citoyens ont utilisé plus de 20 000 vélos, connus sous le nom de «l’Armée de vélo».

Cette armée est divisée en groupes selon la localité, chaque groupe a de nombreux pelotons, chaque pelotons a de 30 à 40 véhicules, divisés en groupes d’environ 5 véhicules pour s’épauler lors des franchissements de cols et de pentes raides.

Chaque convoi dispose d’un véhicule transportant des pièces détachées nécessaires aux réparations en cours de route.

Pour pouvoir transporter une grande charge, toute la structure doit être modifiée et renforcée, chaque pièce est doublée par du fer à béton, du bois ou du bambou en fonction des matériaux disponibles.

Un bâton en bois ou un bâton en bambou,  attaché au guidon, permet de tenir, de diriger le vélo et de faciliter son contrôle lors du transport d’une lourde charge.

Un autre bâton est inséré dans le tube de la selle (potence), il est utilisé pour pousser le vélo dans les montées ou le retenir sur les pentes.

Les vietnamiens utilisent de vieux chiffons, vêtements, vieilles chambres à air pour envelopper les pneus afin d’augmenter leur durabilité.

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"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Velo-a-Dien-Bien-Phu-13
Ces deux-roues sont renforcés

La capacité de charge de ces deux-roues modifiés va jusqu’à 270 kg, la charge moyenne étant d’environ 200 kg, alors que la charge portable à dos d’homme va de 30 à 35 kg.

Au début, chaque cycle de transport ne pouvait transporter que 80 à 100 kg, puis la charge a été progressivement augmentée grâce à ces modifications et renforcements.

Deux vélos jumelés peuvent transporter 2 blessés graves (couchés) ou 4 blessés légers (assis).

Des vélos équipés de lampes sont également utilisés pour éclairer les chirurgiens la nuit.

Le “record” du transport à vélo appartient au porteur Ma Van Thang, son vélo a transporté 352 kg de marchandises.

M.Thang a transporté au total 3 700 kg de marchandises sur une longueur de 2 100 km de routes montagneuses.

Ce vélo est exposé au musée de la Victoire de Dien Bien Phu.

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Le vélo légendaire du porteur Ma Van Thang

Le 2è “record”, 345kg, appartient à Trinh Ngoc.

Son vélo est exposé au musée de la province de Thanh Hóa.


"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Velo-a-Dien-Bien-Phu-11
Le vélo du porteur Trinh Ngoc

Mais ces records seront battus 10 ans plus tard pendant la guerre du Vietnam contre les américains lorsqu’un autre vélo a pu transporter jusqu’à 500 kg sur la piste d’Ho Chi Minh.

Les fameuses bicyclettes de la manufacture de Saint-Étienne, poussées sur des centaines de kilomètres, sont chargées comme des baudets.

Cette logistique est une des raisons de la victoire.

«Pour gagner la guerre, il faut assurer ses arrières”.

Napoléon, en son temps, l’avait déjà noté.

L’armée de vélos apparaissant à Dien Bien est un miracle sans précédent dans l’histoire de la guerre, non seulement au Vietnam mais aussi dans l’histoire des guerres mondiales.

Cet ingénieux mode de transport est encore utilisé de nos jours notamment aux postes frontière de Lao Cai, entre Chine et Vietnam, pour le transit des marchandises.

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"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Velo-a-Dien-Bien-Phu-1
Les vélos actuels à Lao Cai

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Sicut-Aquila

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 908920120 "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Cocoye10 "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeSam Mar 30 2024, 18:17

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b13

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 30 mars 1954.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-bien-phu

Nuit du 29 au 30 mars

1er BEP – Base arrière :

Un détachement de 25 hommes de troupe dont un gradé européen se rend au terrain de Bach Mai à 20h30 en vue d’un saut de nuit sur Diên Biên Phu.

21 h 00 :

Le détachement rentre à la Cité Universitaire (météo défavorable).

Prévision de de parachutage.

Balisage en place 19 h 30 pour parachutage matériel par C-119.

Premier passage de Packett 20 h 00.

Cadence : un avion toute les 15 minutes. Dernier passage 20 h 00.

Extinction premier balisage et mise en place balisage sur DZ personnel.

Premier passage avion personnel 23 h 00 – cadence 5 minutes.

Prévision de régime de parachutage :

De nuit : environ 20 rotations C-119 sur DZ centrale et 10 rotations de C-47 sur DZ ISABELLE.
   
De jour : 5 rotations de C-47 pour parachutage des matériels autres que munitions et vivres.

Prévision de parachutage avec dispositif retard à l’ouverture compte tenu ratés possibles. Mise à l’abri du personnel à l’annonce des largages.

Prévision d’évacuation sanitaires :

3 posés de Dakota prévus, à 01 h00, 03 h 00, 05 h 00.

La pluie ne cesse de tomber. Pour les hommes dans les tranchées, c’est le début de l’enfer, jours et nuits dans la boue et les excréments jusqu’aux genoux sans jamais être secs, sans jamais manger chaud.

Ils ne le savent pas encore mais ils vont endurer cet enfer 40 jours.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dans-les-tranchees

Aucune évacuation, aucun parachutage de nuit (mauvais temps).

Coup de main commando ami devant HUGUETTE 7 : sans résultat.

Harcèlement VM sur CLAUDINE et DOMINIQUE 3 : 6 blessée amis.

Nos mortiers interviennent en avant de DOMINIQUE 5 : 5 rebelles tués.

Situation sanitaires :

160 blessés dont 78 couchés à évacuer.

2 tentatives de poser pour Evasan – demi-tour météo.

02 h 00

Lever de la Lune.

Les troupes de la garnison aidées par les 4 petits bulldozers et les deux compagnies du 31e bataillon de marche du Génie (31e BMG) s’enterrent le mieux possible, réorganisant de positions bouleversées par les obus

Attention particulière pour le sous-secteur Est

Au Matin :

BIGEARD et le capitaine BOTELLA viennent en visite sur DOMINIQUE 1 pour voir la situation en direct. Dans l’après-midi, le Lieutenant CRÉPIN LEBLOND, du BG 31, inspecte les défenses mais aucune amélioration ne peut être faite avant l’attaque sur DOMINIQUE 1 en fin d’après-midi.

Mardi 30 mars

11 h 00

Une ouverture de route sur ISABELLE  par le 6e BPC avec destruction un élément V.M. dans la région Ban Kho Loi.

11 h 30

Ouverture de la route, 4 VM tués. Patrouille à Ban Co My occupent le village : RAS. Patrouilles entre HUGUETTE5 et 7 trouvent un VM tué, 1 blessé, 2 PM récupérés. Amis travaillant à destruction d’organisations devant HUGUETTE 7 légèrement harcelés. 1 tué ami, 2 blessés légers.

Harcèlement sur CLAUDINE zone du PC.

Message FTNV :

Aucune réponse faite a message général Navarre à général GIAP concernant l’évacuation des blessés. Général NAVARRE pense qu’il faut tester de poser 3 avions sanitaires marqués Croix rouge journée du 1er avril.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 VM-30mars-54
SHD : Implantation Vietminh au 30 mars.

À l’aube une patrouille de rebouchage et de piégeage de tranchée de HUGUETTE 7, à 150 m au nord du PA, arrive à rentrer avec quelques blessés légers alors qu’elle a été prise à partie par plusieurs mortiers et un canon de 57 sans recul, qui tire de plein fouet, réglés sur le chantier durant leur mission qu’ils ont mené à bout.

14 h 30

Les mortiers du 36e régiment commencent le bombardement de HUGUETTE 7.

La pluie gène la DCA et les avions. L’accalmie dure toute la journée.

La DCA ne touche aucun avion. Mais les avions larguent leur cargaison n’importe où.

Le bilan est lourd pour l’aviation au mois de mars avec 7 avions détruits et 54 touchés par la DCA.

Bombardement de l’artillerie VM dans la journée sur le PA central sur les positions d’artillerie et sur HUGUETTE 7.

Vietminhs en mouvement pris à partie par notre artillerie sur l’ancien PA ANNE-MARIE.

LANGLAIS en accord avec DE CASTRIES veut faire un aller-retour à Hanoï, en embarquant dans un avion sanitaire, pour expliquer la situation à Diên Biên Phu et retour le lendemain par parachute. L’avion qu’il veut prendre est le dernier avion qui se pose à Diên Biên Phu mais qui restera bloqué sur place accidenté… avec Geneviève de Gallard.

Après une inspection des centres de résistance le lieutenant-colonel LANGLAIS décide de renforcer la 4e Cie de Marocains du I/4e RTM du capitaine NICOD avec une Cie du 1er BEP sur ELIANE 2 où les combats se poursuivent toutes les nuits depuis 10 jours. Il y a 3 commandants de bataillons sur ELIANE. Le commandant du I/4e RTM a son PC dans les caves cimentées de l’ancienne résidence de l’administrateur français. On s’est servi des pierres de la maison pour renforcer les ouvrages d’ELIANE 2.  Le point d’appui de la Cie de commandement domine le terrain plat qui descend vers le mont chauve que l’on appelle les « Champs-Elysées » Les Français ont dû renoncer à faire des patrouilles sur le Mont Chauve.

Comme l’avait prévu les artilleurs, les Vietminh ne peuvent pas s’installer sur le sommet, mais en toute discrétion ils percent dans la colline des emplacements d’artilleries qui sera littéralement truffée de canons sans recul et d’armes automatiques.

Après sa visite du DOMINIQUE 1 et 2, il décide de remplacer les Algériens sur DOMINIQUE 1 par une Cie du 5e BPVN et de remplacer les éléments du BT2 sur une face de DOMINIQUE 2 dont il n’a aucune confiance par la Cie du 3/3 RTA de DOMINIQUE 1.

Il trouve les Algériens prostrés et trempés, lui inspirant peu confiance.

Les renforts sur DOMINIQUE 1 ne sont pas arrivés quand l’attaque est déclenchée.

Les renforts parachutistes sont sur la rive gauche de la Nam Youm au pied des ELIANE et des DOMINIQUE à pied d’œuvre sans avoir à repasser le pont sur la Nam Youm

16 h 00

Les deux quadruplées de JUNON couvrent la face sud de ELIANE 2 par des tirs repérés à 1 000 m. Les chars sont en place.

Les soldats Vietminh approchent de HUGUETTE 7.

16 h 30

Début d’action.

Du 13 mars au 1er avril

94 tonnes, 236 matériels sanitaires livrés soit 25 rotations, largués sur une DZ entre HUGUETTE et DOMINIQUE 4.

426 lits à tubes,
   
190 lits picot,
   
860 brancards,
   
1 454 pyjamas d’hôpital.
   
1 021 couvertures,
   
Des médicaments par paniers,
   
17 594 ampoules de morphine,
   
3 590 litres d’alcool,
   
18 250 pansements individuels,
   
40 250 bandes,
   
697 kg de coton hydrophile,
   
697 kg coton cardé,
   
780 attelles,
   
1 290 flacons de plasma sec,
   
680 de plasma frais,
   
1003 flacons de sang frais,
   
Des groupes électrogènes, de l’oxygène,
   
1 090 nécessaires de perfusions.

Stock de munitions au 30 mars

105 HM2 : 20 000 contre 12 600 le 15 mars / 27 400 le 13 mars / 29 400 prévus
   
155 HM1 : 2 400 contre  600 le 15 mars / 2 700 le 13 mars / 2 700 prévus
   
120 mm : 13 100 contre 14 000 le 15 mars / 22 000 le 13 mars / 28 000 prévus

Correspondant en UF

105 HM2 : 4.8 UF  contre 3 UF le 15 mars / 6,5 UF le 13 mars / 7 UF prévues
 
155 HM1 : 6 UF  contre  1,5  le 15 mars / 6,75 le 13 mars / 7 UF prévues
   
120 mm : 7,6 UF  contre 5  le 15 mars / 8,2 le 13 mars / 10 prévues mais passage de 28 pièces à 17 pièces.

17 h 00

Compte rendu activité aérienne :

Très mauvaise météo sur le GONO la majorité des appareils obligés de faire demi-tour.

La section du lieutenant LUCCIANI arrive sur ELIANE 2.

Elle se met immédiatement au travail en voyant les tranchées peu profondes creusées par les marocains. Mais problème, ELIANE 2 est la seule colline rocheuse.

Le repas est avancé à 18h 00 dans l’attente de l’attaque.

Au nord la division 308, régiment 36; bataillon 89, 397e Cie soutenue par les armes lourdes et les mortiers du 88e régiment, monte à l’assaut des deux HUGUETTES 6 et 7 (ancienne ANNE-MARIE 3 abandonnée par la Cie Thaï le 15 mars). Une Cie du 3e Thaï du capitaine DÉSIRÉ sur HUGUETTE 7 qui lui a donné sa forme d’origine trois ouvrages triangulaires conçus chacun pour une section étaient placés aux trois branches d’une étoile, dont le PC de Cie formait le centre. Une Cie du 5e BPVN – capitaine BIZARD commandant la position remplaçant le lieutenant Marcel RONDEAU, blessé lors d’une sortie du 28 mars.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 HUGUETTE-7
SHD : photographie aérienne HUGUETTE 7 anciennement ANNE-MARIE 3.

Les Viets ont pour objectif final, le rush sur la piste d’aviation qui la mènera au cœur du dispositif. Division 312 entame le nord du PA en étoile. Dans la nuit l’ennemi arrive à pénétrer dans l’ouvrage Nord.

17 h 15

Le plan de feu de GIAP prévoit 15 minutes de bombardement sur les PC et l’artillerie.

17 h 30

Ordre de mise en place à Muong Sai le personnel et le matériel de l’ACM 41 actuellement basée à Nam Dinh. Dès sa relève l’ACP 5 sera ramenée de Muong Sai à Hanoi ou elle sera placée en réserve à disposition de FTNV, ACP 2 sera maintenue en réserve à Saigon.

ELIANE 2 début des manœuvres d’approche du régiment 98.

Le commandant du régiment utilise le lit asséché d’un ruisseau pour arriver à distance d’assaut. L’un de ses bataillon doit aborder ELIANE 2 par la face Est l’autre par la face Sud-Est. Le régiment est renforcé de deux Cies de mortiers de 120 mm de deux Cies de canons sans recul et deux sections de mortiers de 81 mm.

Les mortiers de 60 mm de BIZARD sur HUGUETTE 7 sont hors d’usage.

Le sous-lieutenant Jean-Claude THÉLOT et le sergent Paul CLOÂTRE (le commandant et l’adjoint de la 2e section) sont tués par un obus de 57 ou SKZ qui est entré directement par la cheminée d’aération de leur casemate. Profitant du silence de la casemate Nord de HUGUETTE 7 les Viets approchent.

Situation :

Mouvement VM importants signalés par ISABELLE vers les tranchées Est et Ouest du CR sont pris à partie par l’artillerie.

Depuis 16 h 30 ISABELLE soumis à harcèlement de mortiers, canons de 75 mm et 105.

Ouverture de route repliée sans incidents.

Début de la permutation entre 1/13e DBLE et 1/4e RTM.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Bataille-des-5-collines-1
Bataille des 5 collines.

Un bombardement intense de trois minutes sur les 5 collines et DOMINIQUE 3.

Les défenseurs de HUGUETTE 7 ont le temps de récupérer du choc du bombardement (pas d’assaut avant 20 h 00). Les tranchées rebouchées le matin n’ont pas été recreusées. Le Génie Vietminh doit travailler au-dessus du sol et beaucoup sont touchés.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Attaque-Dominique-1-30-mars-54
SHD Air : mission HV367 du 06 avril 1954 – Attaque Dominique 1.

Missions affectées par Giap aux unités pour la nuit du 30 au 31 mars

La 312e Division doit capturer DOMINIQUE 1 et 2, envahir l’emplacement d’artillerie sur DOMINIQUE 3 et détruire le 5e BPVN et / ou le 6e Elle est renforcée avec deux batteries de 75 mm Howitzer, une batterie de mortiers de 81 mm, et deux batteries de mortiers de 120 mm.
   
La 316e Division doit prendre ELIANE 1, 2 et 4, détruire le 6e BPC et / ou le 5e. Elle est renforcée avec deux batteries chacune de 75 mm Howitzer, mortiers de 81 mm et mortiers de 120 mm.
   
Le 54/102 est détaché de la 308e Division et joint à l’assaut sur les 5 collines. Sa mission est de détruire les hommes du BT2 sur DOMINIQUE 5, pénétrer profondément pour balayer les emplacements d’artillerie sur Dominique 3 et assister le 98e Régiment pour la destruction du 6e BPC et / ou le 5e.
   
Le reste de la 308e Division doit supprimer l’artillerie dans la zone des PC, créer une diversion contre HUGUETTE 7 et CLAUDINE 5, bloquer la route du bulldozer de Isabelle, et détruire tout parachutistes largués au Sud et à l’Ouest de la position principale.
   
La 304e Division (dont le PC doit prendre le commandement du 57e Régiment) est chargé de la destruction de l’artillerie d’ISABELLE, détruire tout parachutage à proximité, et bloquer la route vers la position principale. Il est renforcé par le 888/176, une batterie de 105 mm une batterie de mortiers de 120 mm, quatre mortiers de 82 mm et 18 mitrailleuses antiaériennes de 12.7 mm.
   
La 351e Division doit soutenir le bombardement sur les 5 collines, attirer l’artillerie Française et fournir une couverture antiaérienne. Il doit garder le contrôle direct sur plusieurs batteries de 75 mm de montagne en plus d’une grande partie des 105 mm Howitzer et de tous les canons de flack de 37 mm.
   
Les ordres à la 312e et 316e Divisions stipulent :

Après avoir détruit et submergé ces positions, laisse derrière un petit nombre de soldats renforcés par des armes lourdes pour réparer et occuper les fortifications pour prévenir la reprise des positions par l’ennemi et en même temps établir immédiatement des positions de tir pour armes lourdes pour dominer, menacer et infliger des pertes aux troupes de Diên Biên Phu.

Source : https://theatrum-belli.com/

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 31%20(19)


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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeDim Mar 31 2024, 19:21

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b13

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 31 mars 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 DBP-15-1

Nuit du 30 au 31 mars

DOMINIQUE 1 et 2, ELIANE 1, 2 et 4 défendues par 2 000 hommes.

Divisions 312 et 316 environ 12 000 hommes.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dominiques

17 h 38

Finalement début du bombardement prévu à 17 h 15 se poursuit jusqu’à 18 h 30. Les artilleurs vietminh réalisent un feu roulant pour protéger les pionniers qui ouvrent des brèches et l’infanterie se mettant en place sur ses positions d’assaut. Un autre barrage doit être réalisé quand les réserves atteindront la seconde ligne de points d’appuis. Plusieurs autres contre-batteries interviendront au cours de la nuit.

L’efficacité des contre-batteries Vietminh causera la mise hors service d’un 155 mm, de cinq 105 mm et huit 120 mm.

18 h 00

Les Algériens de DOMINIQUE 1 sont en train de servir la soupe.

Déclenchement de la préparation d’artillerie sur CLAUDINE et ISABELLE et tirs de destruction sur tous les pitons de l’Est. Il fait encore jour.

Sur DOMINIQUE, le 5e BPVN en pleine relève du 3/3 RTA qui doit aller sur DOMINIQUE 1 au milieu des bardas dans les tranchées.

Sous l’impulsion de MARTINAIS et de ses cadres, les parachutistes se sont élancés pour tenter de coiffer DOMINIQUE 1 avant l’arrivée des Viets. Ils n’y parviendront pas. Les tirailleurs de la 11e compagnie ont été culbutés et refluent semant le désordre parmi les paras.

La 755e batterie de Montagne et la récemment formée 116e batterie de mortiers conduisent le bombardement sur DOMINIQUE 1. Les 120 sont particulièrement destructeurs, pourtant ils ne tirent que 50 obus.

Le lieutenant MARTINAIS appelle le capitaine GARANDEAU pour un feu de contre-batterie sur les mortiers, mais il lui est répondu que les artilleurs répondent à d’autres demandes plus urgentes. Il n’eut plus de contacts ensuite.

Sur DOMINIQUE 2 les 9e et 10e compagnies, le même drame se produit en même temps.

18 h 00 à 18 h 30

Occupation du Mont Chauve devant ELIANE 2.

18 h 15

Il tombe des cordes. Il fait encore jour.

Début d’un matraquage intense par l’artillerie viets, particulièrement sur les DMINIQUE 4 et ELIANE 2. Dans leurs trous, les paras rentrent le cou dans les épaules. Ils attendent, ils ne peuvent rien contre des obus, que de subir.

Ils ne voient plus à 10 mètres…

Mortiers et canons de tous calibres expédient sur l’ensemble des collines et des points d’appui obus, torpilles, qui explosent partout en même temps.

18 h 30

Le lieutenant ALLAIRE et ses mortiers sont au pied de DOMINIQUE 2.

Ils s’enterrent sur place comme ils le peuvent, dès que l’enfer se calme, ils rejoignent ELIANE 4, sans imaginer un instant qu’ils resteront là jusqu’au 7 mai, sans plus pouvoir bouger.

Le bombardement s’arrête. Le 16e et 428e Bataillons du 141e régiment attaquent sur deux axes. Un utilise la tranchée Nord-Ouest pour approcher le sommet. Alors que l’autre avance par le Nord-Est.

18 h 45

Les vagues d’assaut de la division 312, qui ont retenu les leçons de l’attaque de Béatrice, s’élancent derrière le feu roulant du barrage d’artillerie pour coiffer DOMINIQUE 1 et 2. Un régiment s’infiltre en force à travers le goulet séparant les deux collines.

Au Sud-Est, la division 316 a reçu mission de s’emparer des deux ELIANE 1 et 2.

Les deux officiers d’artillerie, chefs de deux DLO, sur les collines DOMINIQUE 1 et DOMINIQUE 2 sont blessés. Les tirs d’artillerie ne sont plus appliqués correctement.

Les Viets ont creusé au plus proche des tranchées d’approche et ouvrent à coup d’explosif les champs de barbelés et de mines.

Sur les deux collines les premières compagnies d’assaut semblent sortir de terre dans la poussière de ses bombardements. Ils ouvrent les cheminements directement sous les barbelés. Ils le tirent directement a main nue. Des infiltrations de nuit ont détachés les piquets qui peuvent simplement être arrachés et jetés à terre. D’autres portent des longues nattes remplies de terre qu’ils déroulent sur les enchevêtrements comme des ponts.

L’avancée est tellement rapide que les tirs d’arrêt repérés d’avance avec ZULU KILO (le commandement Feu) tombent en arrière des troupes d’assaut.

La 4e Cie est bientôt dans une situation difficile. Une mitrailleuse couvrant la tranchée Nord-Ouest tire jusqu’à ce que son canon soit rouge et inflige de fortes pertes. Mais elle est finalement envahie.

Le périmètre est aussi enfoncé de l’autre côté du sommet.

Les Algériens reçoivent l’ordre de renforcer le secteur menacé, mais au lieu de cela s’enfuient après que le sergent-chef Lopez fut touché. Furieux, le lieutenant MARTINAIS dit à ses hommes de tirer sur les fuyards pour essayer de les arrêter et sur n’importe qui se repliant sans ordre. L’avertissement n’est pas nécessaire pour les paras vietnamiens du 5e  BPVN qui sont issus, pour partie, du 3e BPC.

Mais malgré leur bravoure les défenseurs restants sont reconduits pied à pied jusqu’à ce que le PC du Lieutenant Martinais soit submergé et qu’il soit capturé.

Les parachutistes Vietnamiens de la 4e compagnie du Bawouan qui ont rallié les cadres et une trentaine de tirailleurs et de Thaïs, combattent sur place les assauts viets à 10 contre un. Ils se battent jusqu’au dernier écrasés par le régiment 141.

Des 15 européens présents, cinq sont tués, six blessés et le reste est capturé.

Les pertes Vietminh sont aussi élevées.

19 h 00

Sur DOMINIQUE 2, le III/3e RTA du capitaine GARANDEAU se désagrège et les tirailleurs se débandent sur le flanc Sud vers la Nam Youm tandis que des hommes courent vers l’ennemi en levant les bras. Il fait jour.

Le régiment Viet 165 va perdre 400 tués et probablement le double blessés en deux heures avant d’emporter la décision. Seuls quelques blessés réussiront à rejoindre les lignes françaises.

Les DOMINIQUE ont été conquis en 1 heure. La division 308 au Nord-Est, la division 310 au Sud-Est ont conquis leurs objectifs.

ELIANE 2 :

Les éléments de tête du régiment 98 arrivent au contact des barbelés des Champs Elysées. Une erreur de direction se produit les deux bataillons se resserrent et au lieu d’ouvrir deux brèches séparées très espacées elles sont seulement à 30 m l’une de l’autre. Une perte de communication entre le régiment 98 et le commandement de la division 316 augmente le problème. Il y a une accumulation d’hommes dans une bande de terrain très étroite. Les tirs d’artillerie françaises décimèrent les assaillants avant qu’ils aient escaladé la colline.

Une pièce de 155 et 4 pièces de 105 sont détruites dans leurs alvéoles.

Situation de l’artillerie dans la soirée :

Obusiers 105 mm : 21.
   
Obusiers de 155 mm : 2.
   
Mortiers de 120 mm : 17.

19 h 15

Un B-26 du Gascogne décolle sur alerte chargé de 12 bombes de 260 livres VT. Ces munitions ont été montées en 20 minutes et sont conçues pour lutter contre l’infanterie équipées de fusées VT de proximité destinées au personnel à découvert elles produisent en fusant 10 000 éclats assez petits sur un rayon de 100 mètres les fragments pénétrant jusqu’à cinquante centimètres dans le sol.

Tous les appareils sont chargés en bombes.

De 19 h 15 à 05 h 40

24 B-26 et 5 Privateer s’envolent vers Diên Biên Phu.

La GONIO est en panne et les conditions exécrables les bombardements s’effectueront au TOP parfois sous les lucioles larguées par Dakota.

19 h 25

Le PC de DOMINIQUE 2 est pris. DOMINIQUE 2 n’a pas l’air de vouloir tenir. ELIANE 1 est tombé.

19 h 30

Les paras du 6e BPC voient refluer les Algériens et les Marocains. Les uns abandonnent DOMINIQUE 1 et DOMINIQUE 6, les autres quittent ELIANE 1. Le 6e BPC, censé être là pour la contre-attaque, se retrouve en première ligne.

ELIANE 1 :

Avançant sous le feu, le régiment 174 de la division 316 ont jailli sous le nez des Marocains au moment où ceux-ci relevaient le front après avoir subi pendant une heure un bombardement d’une violence inouïe.

Une section lâche pied et par la brèche ainsi créée, les avant gardes ennemies coiffent le sommet de la colline, alors la défense d’ELIANE 1 s’effondre en 45 minutes et craque par pans entiers.

Chute officielle d‘ELIANE 1.

Le Bawouan avec deux Cies sous les ordres du commandant BOTELLA sont étagés sur Eliane 4 et derrière le 6e BPC du commandant BIGEARD.

Le régiment 174 stoppe sur ELIANE 1 et ne poursuit pas sur ELIANE 4.

En moins de 2 heures, les cinq collines de l’Est ont changé de mains.

Tout le dispositif français a été démantelé, maintenant les Viets peuvent débouler vers la rivière et pénétrer jusqu’au PC.

19 h 45

Le 141e régiment annonce la chute de la position DOMINIQUE 1.

La 26e CIP du 6e BPC en recueil des DOMINIQUE.

La 6e CIP du 6e BPC est entre ELIANE 1 et ELIANE 4 en bouchon.

20 h 00

DOMINIQUE 2 :

Le capitaine GARANDEAU, resté dans son PC après la fuite des tirailleurs, est emporté par la vague vietminh du régiment 141 avec la colline DOMINIQUE 5.

Debout sur son abri, BRUNO voit défiler tous ces Nord-Africains venant d’abandonner leur position et se dirigeant sur le centre de résistance principal d’ELIANE 4. Il est légèrement blessé au cou par un petit éclat d’obus.

On entends les légionnaires sur ELIANE 2. Les combats dureront toute la nuit. Malgré les pertes vitales des DOMINIQUE 1, 2, 6 et ELIANE 1, le moral est extraordinaire, parachutistes et légionnaires sont fantastiques.

21 h 00

Perte de DOMINIQUE 1 :

Les Marocains d’ELIANE 2 et les Algériens de DOMINIQUE 3 tiennent toujours, même s’ils ont du mal à se remettre du bombardement et d’avoir suivi et vu la débandade de leurs camarades. Il ne reste plus que ces points pour défendre l’accès à la Nam Youm et aux PC du GONO.

ELIANE 2 :

La colline est labourée et ravagée par l’artillerie. Les pièces de canons sans recul camouflées dans le Mont Chauve et le Mont fictif ouvrent le feu. Il ne reste plus rien des tranchées sur les Champ Elysées.

Les canons des chars de ROUGE sur JUNON avec les affuts quadruples de 12.7 mm arrosent le Mont Chauve.

L’assaut sur ELIANE 2 est enrayé mais le bombardement continue.

Il reste un caporal et six parachutistes de la section du 1er BEP qui s’est retranchée quatre heure plus tôt à la pointe sud d’ELIANE 2. Le capitaine NICOLAS constate que les Champs Elysées ne peuvent être tenus et donne l’ordre aux survivants de se replier sur le sommet que tenait une Cie moins éprouvée.

Une bataille infernale va faire rage 107 heures sur la colline ELIANE 2.

De l’après-midi du 30 mars au matin du 4 avril, deux régiments vietnamiens multiplient les offensives contre ce point d’appui. Il s’agit des régiments 174 de la division 316 et 102 de la division 308. Ils échouent. Ce sont pourtant les unités les plus aguerries du Viêt-minh dans l’attaque des positions fortifiées. Les pertes sont si lourdes que le commandement vietnamien doit suspendre les combats et retirer les troupes engagées pour les reconstituer. Les Français gardent le contrôle des deux tiers de la colline. Une unité du régiment 174 reste sur place pour défendre la partie occupée par l’APV.

21 h 15

Informé de la situation, le général NAVARRE décolle de Saïgon à bord du Dakota 280 Fox Mike et se pose à Hanoï à 1 h 15 après 4 heures de vol.

Il se fait informer de la situation en permanence.

21 h 30

Envoi des chars, mission : interdire le franchissement de la RP 41 et la prise à revers de DOMINIQUE 5, d’ELIANE 4 et 2. Répartition des secteurs :

BLEU : goulet entre D1 et D2 verticale D2 couloir d’infiltration Nord Sud de D5.
   
ROUGE : couloir d’infiltration entre E4 et E2 et versant sud de E2.
   
Le CONTI au centre le couloir d’infiltration à la verticale d’E1.

21 h 50

La radio de DOMINIQUE 1 se tait définitivement. DOMINIQUE 1, par sa résistance, a laissé un répit aux autres troupes de DOMINIQUE.

Annonce officielle par le GONO de la chute de DOMINIQUE 1 qui est intervenu plus tôt dans la soirée.

Les tirs sur ELIANE 2 cessent. Sous la lueur de obus éclairants et des Lucioles. Les Champs Elysées grouillent de soldats Vietminh.

Combats en cours pour récupérer ELIANE 2 : 2 contre-attaques en cours.

Sans nouvelles de DOMINIQUE 1.

Nous avons demandé les Packet, ils doivent venir. Le colonel dit qu’il faut prendre des risques, ne pas bombarder de trop haut ; nous baliserons la zone à bombarder avec des obus au phosphore.

22 h 00

Le GONO envoie un message demandant l’appui de C-119 en napalm

Une réunion interarmes valide l’option. Message à CAT BI aux C-119 de charger 9 C-119 à 9 touques de napalm attaque par section de 3 altitude 12 000 pieds. Ne pas larguer sur DOMINIQUE.

Sur HUGUETTE 6 et 7, les vagues d’assaut du régiment 88 de la division 308 s’élancent. Le seul feu d’appui reçu vient des mortiers du 1/2e REI.

La 2e section est maintenant dirigée par le sergent-chef Jean TOURNAYRE avec l’appui de deux quads de calibre 50 détachés des sections des autres satellites.

22 h 10

Il ne reste plus rien des troupes qui occupaient la moitié sud de ELIANE 2. Les Marocains qui survivent se battent avec acharnement dans les ruines de la résidence de l’administrateur français dans la défense du PC de leur bataillon. ELIANE 2 repris par 1/4e RTM

Le régiment 98 est maitre des Champs Elysées.

23 h 00

Le colonel DE CASTRIES et le lieutenant-colonel LANGLAIS dressent le bilan. Il est catastrophique ! Hormis HUGUETTE 6 et 7 qui résistent encore aux assauts de la division 308, aucun des points d’appui attaqué n’a tenu.

La seule solution qui reste est de s’accrocher aux positions secondaires et de résister sur place en attendant l’aube.

Des renforts ont été promis par Hanoï, le 2e bataillon du 1er RCP par exemple ; LANGLAIS le réclame avec insistance, mais quand enfin, à partir du 1er avril, le 2/1 RCP du commandant BRECHIGNAC sera largué, il n’aura comme avenir que de se préparer à bien mourir aux cotés de ses camarades. On parle aussi de faire donner l’artillerie sur les positions nouvellement conquises par les Viets.

Le 6e BPC intervient aux mortiers de 81 sur les Viets au pied d’ELIANE 4.

5 Cies de Légion du 1er BEP et de la 13e Demi-Brigade vont se jeter sur ELIANE 2.

Le lieutenant LEBOUDEC est convoqué au PC de BIGEARD :


« Voilà la situation sur ELIANE 2, LUCCIANI (BEP), tient toujours il a demandé des renforts. Actuellement les légionnaires de la compagnie MARTIN se dirige vers lui. Je vous envoie en renfort. J’ai choisi la CIP parce que vous connaissez le terrain. Au jour TRAPP ira vous soutenir, LANGLAIS était prêt à abandonner les pitons quitte à tenter de les reprendre au matin, je ne suis pas de son avis. Il vaut mieux s’accrocher sur ceux qui peuvent tenir il ne faut pas lâcher à aucun prix. »

La radio du commandant NICOLAS cesse d’émettre sur ELIANE 2.

La pression sur la 2e section la casemate nord de HUGUETTE 7 monte.

Les lignes de la 2e section sont percées. Le capitaine BIZARD demande un support d’artillerie et des renforts.

HUGUETTE 7 :

Un renfort d’une Cie parachutiste est demandé pour renforcer la position attaquée. La situation est si grave sur ELIANE et DOMINIQUE que LANGLAIS refuse.

Le lieutenant artilleur Paul BRUNBROUCK, 27 ans, a contribué à sauver Diên Biên Phu du désastre avec ses 80 canonniers africains, encadrés par des européens et ses 4 pièces de 105 mm. Une section d’infanterie vient les renforcer.

Ils voient le Vietminh se détacher sur les fortifications en flamme de DOMINIQUE 1 et 2. Le régiment 102 de la division 308 a reçu comme mission de s’infiltrer vars la Nam Youm, le 54e bataillon atteint entre 22 h 00 et 23 h 00 les réseaux de barbelés.

Il reçoit l’ordre d’évacuer DOMINIQUE 3 et sa position d’artillerie jugée trop en pointe et de détruire ses canons s’il n’arrivait pas à leur faire traverser la rivière.

Il refuse usant pour cela de mots définitifs car l’heure n’est pas à l’aménité.

« Bande de Cons ! envoyez-moi des munitions d’infanterie et, demain, je ramènerai mes pièces ! » Le colonel LANGLAIS, chef et même plus encore âme de la défense, que le rude langage ne trouble certes pas, en reste tout de même éberlué un bref instant et lâche un : « Chapeau, l’artilleur ! » … Très rare et très grand compliment dans sa bouche.

Rassemblant autour de lui les éléments d’infanterie, tirailleurs ou paras du Bawouan rescapés de DOMINIQUE 1 et 2. Les tirailleurs se replient en désordre vers la position de batterie, les Viets les talonnent et s’infiltrent derrière eux. Mélangés aux tirailleurs algériens, les Viets apparaissent à 200 mètres face aux artilleurs. L’artillerie Viet leurs troupes au contact ne peut apporter d’appuis. BRUNBROUCK fait ouvrir le feu sur le régiment ennemi qui déferle dans le goulet de la RP 41 et se rue à l’attaque.

À partir des alvéoles toutes les armes se mettent à tirer en même temps s’ajoute maintenant le feu serré des mitrailleuses quadruples de 12,7 qui écharpent les Viêts en longs traits de feu par-dessus la Nam Youm, dans un fracas de volcan. Surpris de cette réaction brutale et soudaine, l’ennemi hésite et s’arrête. Il attend l’arrivée de nouveaux attaquants et les regroupe pour repartir à l’assaut, mais BRUNBROUCK commande :

« Canonniers à vos pièces ! Débouchez à zéro ! »

Les servants, plus à l’aise dans le maniement des obusiers, y mettent toute leur ardeur et tirent à une cadence accélérée. Les obus, réglés sur la graduation temps zéro, éclatent à 20 ou 30 mètres en avant des tubes. Sous le déluge de feu, les effectifs Viêt fondent rapidement.

Surpris par l’intensité de la riposte les Viets se réfugient dans une tranchée minée la veille avec des mines plates. 200 cadavres s’y entassent.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Brunbrouck
Lieutenant Paul BRUNBROUCK (1926-1954).

Minuit

À minuit, la division 316 a pris pied sur les « Champs Elysées« , au pied d’ELIANE 2. Elle ne peut arriver au sommet de la colline.

Par six fois, certaines positions changent de mains durant la nuit.

Le lieutenant LUCCIANI commence à contre attaquer avec ce qu’il reste de ses parachutistes légionnaires. Il repousse l’ennemi dans un sauvage corps à corps.

Français, Marocains et légionnaires rejettent l’ennemi en bas du PA sur les Champs Elysées. La Cie LEBOUDEC du 6e BPC arrive sur ELIANE 2 en renfort lors des assaut viets. Elle lance les contre-attaques. Une autre Cie, celle du lieutenant TRAPP, arrive sur ELIANE 2. Il y a 5 contre-attaques successives.  

La contre-attaque progresse appuyée par deux chars du sergent NEY et une autre Cie du 1er BEP commandée par le lieutenant FOURNIÉ.

« Les bataillons se ruent à l’attaque comme bêtes promises à l’abattoir, avec une obstination que leurs adversaires ne comprennent pas. On dirait un troupeau d’hommes affolés, ivres de choum et de bruit, inconscients et tenaces, refaisant cent fois le même geste, le même pas qui conduit à la mort, semblent ne pas voir les cadavres qui s’entassent, n’ayant pas un regard pour leurs camarades qui tombent auprès d’eux. Et quand ils sont touchés à tour, ils se couchent, repliés autour de leur blessures : sans une plainte, sans une réaction. Ils donnent l’impression d’être arrivés au bout de leur destin Et puis, pour la première fois depuis le début de la bataille, quelques bo-doïs désertent leurs rang se lèvent, jettent leurs armes, et sautent, bras Levés au milieu des paras stupéfaits. Interrogés, ils disent leur lassitude, leur découragement. La fin de leur foi communiste. » (témoignage d’un légionnaire).


Devant la perte de liaison radio (à priori due au déréglage des postes radio de son PC) avec le capitaine NICOLAS sur ELIANE 2, LANG donne l’ordre de pilonner le somment des collines. BIGEARD sur ELIANE 4, depuis son trou, entend le capitaine NICOLAS continuer à émettre sur ELIANE 2, intervient sur le réseau.

« Halte au feu, Ici BRUNO. NICOLAS tient toujours et si vous ne l’entendez pas, c’est parce que votre poste est dérèglé. Mais il ne pourra tenir jusqu’au jour. Je lui envoie tout de suite une Cie en renfort. »

BIGEARD a envoyé à la rescousse deux de ses compagnies de combat, la 3e de LE BOUDEC qui a remplacé JACOBS tué 2 jours plus tôt et plus tard la 2e de TRAPP. Puis il lance dans les haut-parleurs, de façon à être entendu aussi des Viets, cette phrase restée fameuse !

« TANT QUE J’AURAIS UN HOMME VIVANT JE NE LACHERAI PAS ELIANE 2 »

ISABELLE harcelé sans contact serré au début. tentatives d’infiltration sur ISABELLE 5. Les combats vont durer 12 heures entre le 30 et 31 mars.

Combats à l’intérieur de HUGUETTE 7. Infiltrations vers HUGUETTE 6 et HUGUETTE 1.

4 pièces d’artillerie hors de combat.

ISABELLE harcelé sans contact serré.

Situation jugée difficile à rétablir sans renforts extérieurs (rapport B2).

DE CASTRIES d’urgence demande que le II/1er RCP de Jean BRÉCHIGNAC en alerte dans le Delta soit immédiatement parachuté. Aucune décision n’est prise le général COGNY est absent et le général NAVARRE en vol depuis Saïgon.

Le lieutenant LEBOUDEC transmet les ordres à ses chefs de section.

Un à un les paras de la 4e Cie sortent de leurs trous, à la lueur blafarde des lucioles, ils se faufilent hors de leurs tranchées pour atteindre leur base de départ. Il faut pour cela, traverser un glacis exposé au pied ELIANE 1. Langue de terre plate qui s’enfonce à découvert sous les Viêts qui ont installé leurs premières bases de feu en limite basse des réseaux de barbelés. Courbé sous le poids des munitions et des grenades, les trois commandos traversent contournent le pied ELIANE 4 sautent la piste qu’empruntent parfois les commandos suicide, entre ELIANE 4 et  ELIANE 2, après une route toute droite. TRAPP a envoyé une estafette, pour aiguiller les paras le long d’une piste dégagée récemment au bulldozer, qui grimpe en trace directe jusqu’aux bords du PC de LUCCIANI.

00 h 30

Vénus Bleu : 3 appareils décolle.

01 h 00

LEBOUDEC arrive au sommet ELIANE 2. LUCCIANI tient toujours, épaulé par 150 légionnaires. Un par un les paras de la CIP commencent à déboucher sur la crête.

Dans le bruit, fureur, fumée et explosions. Sur le Mont Chauve les armes lourdes donne à pleins en direction de ELIANE 2. Sur l’aile gauche, les Viêts ont entamé un débordement en faisant sauter un par un le réseau de barbelés. Il faut attaquer c’est la seule solution pour éviter l’encerclement. Mais les paras savent que peu d’entre eux ont une chance d’en revenir entiers. Ils se regroupent, en rampant à distance d’assaut. Dès que les sections sont prêtes.

Les paras foncent… en hurlant, et entame le combat, des hommes tombent, fauchés par les rafales et les torpilles.

En queue de section le sergent PERRIN, relève les blessés, encourage les hésitants. Il galope, dédaignant se baisser devant l’ennemi. La compagnie du lieutenant TRAPP vient renforcer les copains. Les Viêts s’accrochent, puis hésitent et par petits paquets, commencent à décrocher.

A l’aube

Ils repassent la brèche du réseau de barbelé.

01 h 00 à 02 h 00

Deux groupes de C-119 Vénus Jaune et Vénus Blanc décollent, mais la cuvette étant maintenant bouchée par les nuages la précision des largages devient aléatoire.

Torri Rouge ordonne le largage du napalm en retour sur la RP 41 entre Son-là et Na San pour la première patrouille.

01 h 15

Navarre arrive à Hanoï. Contrairement au protocole COGNY n’est pas aux commandes du quartier général des Forces terrestres du Nord-Vietnam pour l’accueillir. Il est à un rendez-vous social. NAVARRE est mis au courant de la situation et rédige un message défaitiste qui presse DE CASTRIES de repousser les divisions de GIAP aussi longtemps que possible et lui rappelle que les tanks, l’artillerie et les munitions ne doivent pas tomber dans les mains de l’ennemi. Le commandant en chef pense que le GONO peut s’effondrer rapidement et est hésitant à envoyer un autre bataillon parachutiste (1er RCP).

02 h 25

Le colonel DE CASTRIES réclame le maximum de chasseurs et marine en bombes de 250 livres et 500 livres sur le PA DOMINIQUE 2 et ELIANE 1 dès le lever du jour. Positions ennemies précisées ultérieurement.

Entre 02 h 25 et 04 h 25

Les 3 derniers appareils arrivent à larguer au TOP à partir des lucioles.

Pendant toute la nuit les artilleurs de DOMINIQUE 3 se défendent. Les servants des pièces disloquent les nouvelles vagues d’assaut par des tirs fusants. Seuls les canonniers de l’équipe de défense rapprochée  » restent au créneau », le doigt appuyant sur la détente. BRUNBROUCK reçoit l’ordre de se replier. Il dit : « Que dois-je faire de mes canons ? Détruisez-les ! Non. Il n ’en est pas question. Nous tenons. Envoyez-moi plutôt des renforts. »

Par trois fois dans le courant de la nuit, BRUNBROUCK reçoit l’ordre de saboter ses obusiers et de se replier. Par trois fois il refuse et demande des renforts. On lui promet une compagnie de paras mais elle ne viendra jamais, car, au même moment, BIGEARD envoie toutes ses réserves sur ELIANE 2, dernier point d’appui d’ELIANE à tenir le coup.

Tout au long de la nuit la batterie BRUNBROUCK réussit à briser l’ardeur des troupes d’élite vietminh :

Le bataillon 54 se replie (son chef fut destitué pour cet échec).

03 h 00


Lever de lune.

ELIANE 2 :

Le régiment 98 s’essouffle des attaques et contre-attaques.

ISABELLE :  

Le PA ISABELLE 5 appelé PA WIÈME, au nom du lieutenant Réginald WIÈME, défendu par les Thaï, attaqué par la Cie de renseignement 63 a tenu, C’est un PA faible, les Thaï sont novices en fortifications. Parce qu’il a été construit à un moment où l’on manquait de matériaux de construction, les tranchées font un mètre de profondeur, les bunkers sont petits et les toits ont seulement une ou deux couches de bambous. Les obstacles consistent en trois simples rideaux de barbelés sans passage pour faciliter les sorties. Suivant un bombardement intense les troupes vietminh commencent à percer le rideau devant la casemate Nord-Est le plus au Nord-Est rapidement après le coucher du soleil. Ils sont repoussés par un tir d’artillerie de CLAUDINE et le feu rapide du point d’appui ISABELLE par 4 mortiers de 60 mm qui envoient 600 coups pendant la nuit. Les artilleurs de CLAUDINE ont effectué sur demande des tirs de flanquements à moins de 100 m de la position du PA WIÈME d’ISABELE.

Les mortiers de 60 ont tiré 600 coups sous angle de 80° sans charges supplémentaires pour faire tomber les obus juste devant les tranchées.

Furieux de cet échec le régiment 57 et ses importants appuis feu écrasent le PA.

Ayant tiré jusqu’à l’épuisement de leurs soutes, des batteries du III/10 furent en fin de nuit réduites à 5 pièces sur 12 par l’effet des coups au but

Peloton de la 2e pièce de la 8e batterie anéanti :

4 tués dont le chef de pièce, 2 blessés graves.
   
1ère pièce peloton artilleurs parachutistes sauvée : manque d’obus, mise à l’abri.
   
7e batterie : 3 sous-officiers blessés.

1 obus de 105 dans le poste central de tir sans exploser.

1 obus de mortier de 81 dans l’abris PC.

12 tués, 18 blessés et 7 pièces touchées sur 12 le III/10 touché plus durement que le II/4.

04 h 00

5e contre-attaque en cours sur ElLIANE 2, mais toutes réserves engagées, y compris unités prélevées sur HUGUETTE, mais incertitude quant à possibilité de débouché. (Rapport B2).

Un second assaut en provenance du Sud-Est sur ISABELLE 5 est repoussé. Les soldats vietminh bien qu’obstinés n’arrivent pas à déboucher. Ils laissent 20 morts et plusieurs blessés graves couchés autour du périmètre. Un des blessés révèle que l’objectif premier était de permettre l’infiltration de la Cie 63 Trinh Sat dans la position et de faire s’effondrer le moral des Thaï par l’assassinat ou la capture du lieutenant WIÈME.

04 h 30

ELIANE 2 :

Le régiment 98 se replie. Le régiment 102 est laissé pour tenir les Champs Elysées. À la dernière contre-attaque les Français ont repris toute la croupe, l’ennemi reste sur le rebord Est.

Le régiment 98 a tellement de pertes qu’il est relevé par le régiment 102 qui a 2 bataillons intacts. Le régiment 102 met dix heures pour rejoindre ses positions à 7 km de la zone de regroupement en pataugeant dans les tranchées. Il ne peut relancer une nouvelle attaque avant la nuit du 31 mars au 1er avril.

Huguette 7 :

Un sous-officier adjoint, le sergent TOURNAYRE, se bat toute la nuit dans sa position. Appui de l’artillerie le matin du 31.

Le colonel DE CASTRIES demande décision prise concernant renforts aéroportés. (Rapport B2)

Questions à l’étude – Décision liées :

Aux possibilités transport aérien déjà employé pour munitions réclamées d’urgence.
   
A la relève par un autre bataillon du 2/1er RCP prévu pour sauter (relève en cours actuellement).
   
Aux possibilités de largage en fonction de la situation du jour

NAVARRE et COGNY ont déjà des réticences pour l’envoie du II/1er RCP et imposent de strictes conditions. Le GONO demande que le bataillon saute sur la DZ SONIA à environ 1 km au Sud de ELIANE 2 à partir de laquelle il pourra directement rejoindre le point central.

Suite en deuxième partie .

ICI

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Sicut-Aquila

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 908920120 "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Cocoye10 "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

Alexderome, 81/06, Michel et marienneau jean-michel aiment ce message

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeDim Mar 31 2024, 19:31

"Suite"

Les conditions de COGNY sont :

La DZ doit être claire et un corridor sécurisé contre les armes légères entre ISABELLE et la position centrale. Comme les Dakota doivent passer directement au-dessus de DOMINIQUE 1 et 2 elles doivent être reprises ou au moins neutralisées. Si ces conditions sont réunies 200 remplaçants des bataillons parachutistes, une antenne chirurgicale et une section de 75 mm sans recul peut décoller à 11 h 00 avec une douzaine de Bearcat ayant décollés du Laos en protection contre la DCA et l’infanterie. Si la première vague se passe bien le II/1er RCP peut décoller en seconde vague du Delta à 15 h 00.

Une douzaine de B-26 doivent bombarder DOMINIQUE 2 et ELIANE 1 à 12 h 00. Six Hellcat et 8 Bearcat doivent supporter la contre-attaque sur DOMINIQUE 2 et ELIANE 1 débutant à 12 h 30. Mais la météo est mauvaise le temps couvert le matin de nombreux avions n’arrivent pas.

05 h 30

HUGUETTE 7 :

Les dommages sur les mortiers sont réparés et ils commencent à bombarder les tranchées d’approche ennemies. Certains mortiers de 120 mm se joignent.

HUGUETTE 7 se trouve de nouveau au mains des Français. Les Bo-doïs de la division 312 se replient en laissant de nombreux cadavres devant les Huguette. 1ère Cie du 5e BPVN commandé par capitaine BIZARD, son adjoint sous-lieutenant THÉLOT tué.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Thelot-2
Sous-lieutenant Jean-Claude THELOT.

Au petit matin

La pression des troupes contraint le lieutenant BRUNBROUCK et la 4e batterie de 105 mm avec 3 canons restant à se replier de l’autre côté de la Nam Youm en abandonnant des centaines de cadavres devant la position.

La 4e batterie a tiré plus de 1 000 obus, elle n’a pratiquement plus de munitions, mais elle doit obligatoirement se replier. Dans la brume matinale, elle évacue la position, emportant successivement chacun des trois obusiers au moyen d’une unique camionnette Dodge 4×4. Il abandonne une grosse partie de son matériel qui lui fera le plus grand défaut sur sa nouvelle position.

Les batteries françaises sont neutralisées pendant la nuit. Les pertes s’élèvent à 9 tués et 65 blessés, plus le personnels des deux DLO sur DOMINIQUE soit 2 officiers et 13 gradés ou canonniers.

06 h 00

La radio ennemi annonce :  » La colline 464 est à moitié conquise ».

Mais le lieutenant TRAPP rectifie : -« ELIANE 2 est toujours à moitié à nous ».

Ce qui est certain c’est qu’avec moins de 150 hommes, les paras et légionnaires ont contenu 12 000 ennemis lancés en vagues compactes contre un petit sommet dont ils croyaient ne faire qu’une bouchée.

06 h 42

Infiltrations de part et d’autre de DOMINIQUE 3.

A l’aube

La 4e Cie du 1er BEP et le peloton de chars ROUGE à deux engins montent sur ELIANE 2. Le SMOLENSK sur la contre-pente, l’ETTLINGEN sur la ligne de crète. L’ETTLINGEN prend à partie un SKZ (un canon sans recul) qui vient de tirer. Il soutient la reprise de plusieurs blockhaus. Après avoir vidé ses soutes l’ETTLINGEN permute avec le SMOLENSK.

Ils maintiennent une forte pression sur les survivants du 255e Bataillon et sur les soldats restés en arrière quand les autres bataillons se sont repliés.

Les troupes Vietminh sont a court de munitions et tous leurs officiers chefs de pelotons, de Cies sont blessés. Perdant le leadership avec la chaine de commandement brisée les survivants retraitent en désordre jusqu’à 11 h 30.

Le 1er BEP compte une bonne centaine de blessés ainsi que 16 tués ou disparus.

Le lieutenant LEBOUDEC a d’abord reçu l’ordre de renforcer ELIANE 2 aux premières heures mais, quand il se présente à la chicane personne ne l’attend et il a failli se faire écharper.

LEBOUDEC raconte :

» Je connaissais le terrain qui se trouvait dans mon axe de sortie « ELIANE 4  » et je l’avais reconnu quelques jours plus tôt. Nous sommes restés environ une demi-heure, sans vraiment participer à la défense mais sous le feu. J’ai d’ailleurs perdu un de mes officiers, le lieutenant CHEVALIER, qui a reçu une balle dans la colonne vertébrale. La moelle épinière touchée et il a été transporté dans un état grave à l’antenne GRAUWIN, où il est décédé 4 jours plus tard après de terribles souffrances. Le commandant BIGEARD m’a ensuite rappelé pour appuyer le lieutenant TRAPP sur « ELIANE 1« .

Le jour s’est levé, morne et blafard, il ne s’agit plus maintenant d’unités constitués, mais de frères d’armes qui disputent à l’ennemi le plus petit bout de terrain. Tout ce que la garnison de Dien Bien Phu compte de soldats disponibles ira cette nuit et les nuit suivantes, à la lumière des lucioles, se battre pour ELIANE 2.

Les blessés continuent à s’entasser dans les abris, malgré la fatigue et le pilonnage de l’artillerie, les antennes chirurgicales fonctionnent sans trêve.

Le ralentissement de la fin mars permet de compléter les stocks à 5 unités de feu. À partir de cette date, les ravitaillements en obus qui proviennent des parachutages deviennent aléatoires.

ISABELLE :

Les mécanos d’artillerie arrivent à réparer 4 pièces de 105 mm

Disponibilité de 9 pièces en 3 batteries de 3 pièces avec le capitaine LIBIER au commandement de l’artillerie. Seulement 6 pelotons de pièces. Détachement de tirailleurs algériens et des légionnaires.

ISABELLE :

Observatoire du III /3e REI – Lieutenant YZIQUEL du 35e RALP.

Repère des canons et des pièces de DCA qui sont traitées par les 155 mm restants

Il arrive à neutralisation.

Matraquage sévère attaques nocturnes à l’Est et l’Ouest

Chaque jour les fantassins contre-attaquent avec l’appui des chars du lieutenant PRÉAUD et d’une batterie. Tir au fusant au-dessus des nappes de ronce artificielles. Tir d’obus éclairants amorcés en fusant zone d’éclairage plus réduite que les lucioles. Les conditions de la bataille imposent des consommations en obus de tous calibres. Lors de la seconde série d’attaques, fin mars, 500 tonnes d’obus sont dépensées, chiffre qui fait baisser les stocks du camp.

ISABELLE :

Pour approvisionner les pièces d’artillerie, largage directement dans la position. Huit jours sont nécessaires pour recompléter le stock de sécurité mis à mal par les 30 et 31 mars.

GONO demande arrêt immédiat de parachutage de munitions sur ISABELLE et Diên Biên Phu :

2/3 des parachutages sur le centre principal de Diên Biên Phu tombent en zone rebelle.
   
La totalité pour ISABELLE tombe en dehors de la zone.

Attente des essais de parachutage avec retardateur.

DE CASTRIES demande au lieutenant-colonel LALANDE de contre-attaquer depuis ISABELLE pour soulager ELIANE 2.

07 h 00

LANGLAIS organise le II/3è REI renforcé des éléments du BT3 pour dégager la route et la DZ. Le III/3e REI appuyés par 3 chars Vert du lieutenant PRÉAUD partent depuis ISABELLE pour tenter une sortie pour aider les ELIANE. Ils laissent ISABELLE à la garde des tirailleurs algériens et des Thaïs et des artilleurs.

Ils suivent la RP41 alors que le 10/III/3e REI prend la « route du Bulldozer ».

II/1er RCP en alerte aéroportée décollage à partir de 11 h 00.

ELIANE 1 :

Le lieutenant CORBINEAU avance toujours la terre se soulève, se pulvérise et noircit Il arrive au sommet du piton, se retourne, appel son radio pour hurler son succès. Il tombe, fauché à son tour. Il y a un instant de flottement dans la section. Autour du corps du lieutenant, étendu au bord de la tranchée, trois hommes sont tombés, après avoir tenté de lui porter secours.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 ELIANE-1-avant-la-bataille
SHD : Eliane 1 avant la bataille.

07 h 10

Compte rendu GONO : infiltration de part et d’autre de DOMINIQUE 3.

07 h 15

3 Hellcat de la 11F décollent au profit de Torri Rouge un appareil fait demi-tour pour problème mécanique. Les deux autres appareils traitent un objectif situé légèrement au nord d’ANNE-MARIE.

Sur HUGUETTE 7, le sergent TOURNAYRE (5e BPVN) s’est battu toute la nuit sans lâcher pied. Une contre-attaque est lancée. Profitant de l’habituel brouillard du matin le DOUAUMONT escorte un convoi de ravitaillement sur HUGUETTE 7 et aide à nettoyer le périmètre.

L’artillerie a souffert. Il ne reste que seize 105 mm, deux 155 mm et neuf 120 mm.

Artillerie réduite à 7 pièces sur ISABELLE : 2 pièces de 155 et 9 de 105, 9 de 120 à Diên Biên Phu.

Hanoï 35e RALP : Mise en alerte d’une section de 2 pièces de 75 SR susceptible d’être parachutée à Diên Biên Phu.

Contre-attaque ISABELLE avec 1 bataillon et 1 peloton de chars.

07 h 45

Rencontre orageuse de NAVARRE et COGNY qui vient d’arriver à son bureau.

07 h 50

5 chasseurs, la patrouille Savart Rouge de l’aéronavale, décollent pour traiter DOMINIQUE 2.

08 h 00

ELIANE 2 est réoccupé.

Replis des deux chars de Rouge de ELIANE 2 pour re complétement.

Au cours d’une mission d’attaque au sol sur des positions Viet Minh autour du camp retranché de Diên Biên Phu, un SB2C Helldiver (BuAer 89367 – 3.F-4) piloté par le lieutenant de vaisseau Dominique, officier commandant la 3F et son mitrailleur, sont pris dans un feu croisé de DCA près de BÉATRICE, s’écrase près du col des Méos, abattu par la DCA après bombardement raté sur HUGUETTE 7. Bombe tombée dans une tranchée de liaison.

Le pilote pensait que PA était aux main de l’ennemi.

Le VM qui s’était infiltré à DOMINIQUE 3, 4 et 5 effectue un mouvement de repli vers le Nord.

Nous avons perdu DOMINIQUE 1, 2 et 6 et ELIANE 1.

On est en train de nettoyer avec les chars ELIANE 2 qui était tombé au cours de la nuit. Nous n’avons pu nous y maintenir dans la nuit que par 5 contre-attaques.

Le III/3e RTA n’existe plus. Le 5e BPVN très diminué.

Ban Ko Laï :

Les légionnaires butent sur les 1ère tranchées Ils foncent sur ce qu’ils pensent être 2 bataillons vietminh entiers. En fait seulement la 19e Cie du 265e Bataillon qui utilise différentes ruses pour paraitre plus nombreux.

Ils sont reconduits par une contre-attaque. Ils lancent un second assaut qui coupe la Cie en deux en tuant le commandant d’unité et le commissaire politique en chef.

08 h 45

DE CASTRIES envoie un message à COGNY réclamant des renforts d’urgence : 2 bataillons parachutistes et une batterie de 75 mm sans recul (déjà promise) puis des munitions. Pertes amies très lourdes, ne seront pas compensées par 2 bataillons de renforts Artillerie réduite de moitié. Moral au plus haut mais fatigue extrême de tous.

09 h 00

Les compagnies poursuivent leur conquête, l’assaut ne s’est pas brisé sur la résistance ennemie. CAZENEUVE a rameuté les survivants de la section, il les a regroupés, leur a donné de nouveau objectifs. Pendant des heures, attaques et contre-attaques se succèdent sans répit pour le sommet ELIANE 1. La compagnie de Trapp a la désagréable surprise de trouver les tranchées de cette position complètement éboulées, alors que les tirs ennemis s’amplifient. Sans abris les paras du 6e BPC, allongés dans la boue grasse, cherchent à se faire le plus petit possible. Les paras du lieutenant TRAPP installent leur point de résistance. Ils sont relevés en début d’après-midi par la 1re du lieutenant LEPAGE.

Le 3/3e REI appuyés par 3 chars du lieutenant PRÉAUD sont bloqués à 2 kilomètres de la base de départ à Ban Ko Laï par le régiment 57. Un barrage les empêche de passer à Ban Kho Laï et Ban Nong Nhaï, là où les Bodoïs avaient déjà tendu une embuscade le 22 mars. Le ciseau menace avec les renforts vietminh d’envelopper le III/3e REI. Une Cie du 346e Bataillon bat le 10/III/3e REI sur la piste du bulldozer alors que la 59e Cie du 418e Bataillon lance une attaque de flanc depuis le pied des collines à l’Est de la RP 41. Le 5e et dernier assaut est stoppé net quand le 265e bataillon laisse un trou dans les lignes puis attaque les attaquants de flanc après avoir avancé sur eux.

Des tirs de mortiers et des rafales d’armes automatiques. Le char NEUMACH est endommagé par un tir de roquettes qui détruit la mitrailleuse de 50, une deuxième perce le blindage et immobilise la tourelle. Personne n’est blessé.

09 h 05

Tir de DCA 12.7 mm ou 37 mm sur avion en provenance de l’Ouest du PA GABRIELLE.

09 h 10

Tir de DCA 12.7 mm ou 37 mm sur avion sur la RP 41 PS Epervier et Melchior.

09 h 33

Tir de DCA nourri de 37 mm sur avion en provenance du PA GABRIELLE entre 3 500 et 4 000 pieds.

10 h 00

Une contre-attaque française est organisée pour réoccuper DOMINIQUE 2 et ELIANE 1 (8e choc et 6e BPC).

Journée :

Parachutage de 188 hommes par 8 Dakota du Franche-Comté.

Matin

Message téléphonique du GONO :

Largage par 3 C-47 de 4 parachutes à eux tous – 1 tombé dans nos lignes, trois chez les Viets. 1 colis de grenades.

Les restes de la CSM 425 rescapés de DOMINIQUE 2 sont rassemblés sur JUNON et servent le détachement Air du capitaine CHARNOT jusqu’à la fin de la bataille.

11 h 00

Le 6e BPC lance une contre-attaque sur ELIANE 1. L’assaut est supporté par les tirs du 5/BT2 sur DOMINIQUE 5 et avec ceux du 1/6e BPC et la 2e et 3e Cie du 5e BPVN sur ELIANE 4 qui ciblent les position sur le mont Fictif et sur ELIANE 1.

Accord sur principe DZ Sonia :

Réalisez vous-même balisage opérationnel. Protection DZ par chars.

Sur DOMINIQUE 2, c’est le 8e BPC qui monte à l’assaut. Mais c’est l’officier adjoint qui commande l’assaut avec seulement la moitié du bataillon.

Le 4/8e BPC passe sa journée a sauver une de ses section qui a donné dans une embuscade vers Anne Marie. C’est le 1/8e BPC et une section qui attaque le restant des unités et la Cie de commandement restent en arrière pour garder Epervier et réaliser in feu de suppression sur DOMINIQUE 1.

Le CONTI fait de même d’une position juste au Sud de la colline. Le SMOLENSK et le POSEN sont déployés près de DOMINIQUE 6. DOINIQUE 2 est la cible .

11 h 15

Renseignements : Des prisonniers ont permis d’identifier Division 316 et 312. Renseignements encore incomplets permettent de situer 316 sur ELIANE et 312 sur DOMINIQUE.

ELIANE 1 est tenue par les restes du 215e Bataillon, par la 82e Cie du 439e Bataillon et par une section de la 273e Cie du 54/102e.

11 h 50

RP 41 entre ISABELLE et la défense centrale. L’AUERSTAEDT et le RATISBONNE attaquent la première tranchée pour permettre au III/3e REI de prendre pied.  Mais d’autres tranchées s’étendent avant ELIANE 2 ne permettant pas d’intervention. Sur ordre de DE CASTRIES, après conversation avec LALANDE, ordre de replis. Le Vietminh menace les troupes par un mouvement en tenaille. Le III/3e REI lutte pour sa survie et est obligé de demander des appuis d’artillerie pour couvrir son repli.

La contre-offensive sur ELIANE 2 est arrêtée.

Le NEUMARCH touché par un tir de SKZ se replie jusqu’à ISABELLE protégé par le RATISBONNE. Le III/3e REI se replie protégé par l’AUERSTAEDT. ISABELLE ne peut plus agir au profit de Diên Biên Phu, mis à part l’appui d’artillerie, ISABELLE est isolée définitivement. Le bataillon compte 15 tués et disparus et 50 blessés incluant 3 officiers qu’il ramène avec lui.

Pendant ce temps LANGLAIS et DE CASTRIES apprennent que la sortie d’ISABELLE n’arrive pas à nettoyer la DZ SONIA, mais il s’accordent sur le fait que les chars peuvent protéger la zone de saut. Ils appellent Hanoï : « Nous avons réalisé le maximum des conditions de sécurité demandées pour le parachutage, mais ce largage doit se faire. Ils sont disposés à risquer de grosses pertes mais COGNY et NAVARRE ne le sont pas. »

La Cie DESMONS du 8e Choc part en reconnaissance à l’Ouest et atteint les collines au niveau d’ANNE-MARIE 1 sans gros problèmes un peu au Nord des positions attaquées le 28 au cours de la nuit. Les Viets attaquent, l’embuscade mise en place. Tir d’artillerie au plus proche exécutés par le DLO avec la section en embuscade section PAULOT. Repli au pas de course accompagné par les tirs de 105 viets à 50 m en arrière.

Char CONTI – capitaine HERVOUËT : le départ d’un coup de canon lui écrase le bras dans la tourelle. La blessure est grave. Il est plâtré de l’autre bras mais poursuit son commandement avec les deux bras plâtrés depuis le PC du GAP.

12 h 00

ELIANE 1 :

Un ordre de repli est arrivé à l’aube mais des coupures de transmissions retardent les opérations. Dans une réunion de comité du Parti les officiers survivants et les commissaires politiques décident d’ignorer l’ordre et envoient le commandant de bataillon Bui Huu Quan informer le PC régimentaire. Il est tué par un obus en descendant la colline.

Le 6e BPC attaque sur 2 axes :

Le lieutenant TRAPP avec le 2/6e BPC avance de la colline nid d’abeille avec la section de tête du lieutenant CORBINEAU. Il est repoussé. Mais le lieutenant André SALAMENS le dépasse et continue l’assaut alors que l’artillerie vietminh bombarde amis comme ennemis. Après la blessure de SALAMENS, le sergent-chef FLAMEN prend le commandement et capture 25 prisonniers.
   
Le lieutenant LEBOUDEC, avec le 3/6e BPC, attaque de ELIANE 4 avec la section du lieutenant BOULAY sur la gauche et la section du lieutenant DE FROMONT sur la droite. Une section du 4/6e BPC rejoint en plus l’attaque. La progression est lente a cause des fortifications de ELIANE 1 qui ont été retournées par le bombardement et la résistance vietminh dure. DE FROMONT est gravement blessé à la face par un shrapnel, BOULAY est également touché mais continue a commander ses troupes.

ELIANE 1 :

Les paras s’organisent et parviennent à s’emparer des alentours du mât des couleurs.
Après la reprise du piton, un Helldiver largue une bombe en piqué sur le sommet par erreur : des blessés légers.

12 h 50

Le PC des FTNV à Hanoi confirme par radio que la météo devient mauvaise. L’urgence du parachutage doit se concentrer sur le ravitaillement.

Annulation du parachutage du II/1er RCP. Un parachutage d’urgence est nécessaire, le GONO n’a plus de grenades à main ni d’obus de mortiers de 81 mm. DE CASTRIES insiste que le parachutage de renforts est un besoin très urgent.

Il est risqué de parachuter le II/1er RCP sur la DZ Sonia non sécurisée, le PC FTNV propose d’utiliser la DZ OPERA qui est à cheval sur la RP41 à 1 Km au Sud-Est de ISABELLE.

Après-midi

Livraison CRA Bach Maï de rechanges de culasses de 155 HM1 pour transport urgent vers GONO. Chargées dans envoi du 31 à 11 h 00 après avoir attendu toute la matinée QRF.

Rembarqué le 1er avril sur ZQ – 9 h 45 QRF.

13 h 30

La contre-attaque sur ELIANE 1 et DOMINIQUE 2 continue.

BIGEARD dirige l’opération depuis ELIANE 4.  

Les paras du 8e BPC  tentent de reconquérir DOMINIQUE 2, Ils ont à gravir sous le feu une pente de 400 m de long et de 150 m de dénivelé. Ils montent en suivant les feux de l’artillerie qui retourne le sommet. Le 6e BPC sur ELIANE 1 avec une partie du 5e BPVN.

Le matin, écrit le lieutenant TRAPP :

« Après cette nuit au cours de laquelle, sans vraiment combattre, nous avions à déplorer déjà trop de pertes, nous devions contre-attaquer ELIANE 1, abandonnée par les Marocains. Attaquer en plein jour un piton organiser, cerclé de barbelé, occupé par des éléments importants, cela semblait une folie. Il fallait pourtant le faire. Pour moi, il s’agissait d’engager peu de monde à la fois mais réussir du premier coup. C’est pourquoi je confiai au lieutenant CORBINEAU, la mission de prendre pied sur le point d’appui. Il partit en tête, entraînant ses hommes et réussit. »

Pour TRAPP, il s’agissait d’engager peu de monde à la fois mais réussir du premier coup. C’est la section de CORBINEAU de prendre pied sur le point d’appui. Le lieutenant dispose sa section au bas de la pente, à l’abris de rebord de la piste. Il interroge son radio du regard… C’EST L’HEURE. Une enjambée le porte sur la route défoncée, grasse de la pluie de la nuit. Quelques pas et le terrain s’infléchit, vers le haut. Tandis que les premiers tireurs ennemis, embusqués derrière des remparts hâtivement creusés pendant la nuit, se dévoilent un à un. Les paras ralentissent, les jambes sciées par l’effort, grenades, rafales, cris. Le haut du piton a disparu dans la fumée du barrage d’artillerie et de mortiers. Il ne se sont même pas aperçu qu’ils avaient coiffé la première tranchée.

À la même hauteur, la 6e CIP aborde à son tour la première ligne de défense. Le lieutenant LEBOUDEC tombe, la poitrine traversée de part en part. L’adjoint du lieutenant emmène la 6 à l’assaut et s’écroule, les jambes fauchées par l’explosion d’une grenade.

Situation :  

Opération en cours très dure sur ELIANE 1.

Opération va être tentée sur DOMINIQUE 2. Impossible de sortir d’ISABELLE.

Renseignements :

Attaque prévue de la 308 sur la face Ouest à 15 h 00, 74 canons en positions autour de la cuvette pour appuyer cette attaque.

13 h 45

Message :

Le colonel insiste pour avoir le bataillon para aujourd’hui

Message :

Il n’y a actuellement à Diên Biên Phu plus de grenades F1 ni obus de mortiers 81 mm. À ISABELLE, le nombre de coups de 105 est très faible ; il faut par tous les moyens les renforcer aujourd’hui dans ces matériels. Plafond ici 3 000 pieds, parachutage est possible, il faut qu’il soit réalisé !

14 h 00 à 16 h 00

ELIANE 1 : la zone du mat des couleurs change de main plusieurs fois. À la fin une section vietminh forte de quelques soldats indemnes reste sur le point d’appui.

14 h 30

Message téléphonique du GONO – capitaine MEHAY, 4e Bureau :

Nous avons reçu ce matin 3 C-47 ; les Dakota ont largué 4 parachutes à eux tous.

1 seul tombé chez nous, 3 chez les VM.

Bilan récupération jusqu’à maintenant :

1 colis grenades (ça n’est pas avec cela que l’on tiendra). Envoyer maximum d’urgence. En fin de journée seulement 25 tonnes d’appros et pas de renforts.

Message :

DOMINIQUE 2 réoccupé. ELIANE 1 en cours mais opération très difficile suite à forte résistance VM. Nous ne sommes pas sûr de pouvoir rester sur DOMINIQUE 2 et sur ELIANE 1 aucune réserve disponible. Envoi de renforts urgent. Envoyer maximum d’avions en permanence. Envoyer avions d’observation.

14 h 40

La 2e compagnie du 8e BPC (capitaine PICHELIN) bouscule les Viets au sommet de la colline, les tranchées sont bouleversées des centaines de corps français et vietminh couvrent le sommet. Combat au corps à corps. L’artillerie des deux camps cesse de tirer les troupes étant au contact. Il y a un régiment Viet qui se regroupe pour une contre-attaque. Le 8e BPC est maitre du sommet. Le capitaine PICHELIN est tué juste après d’une rafale de mitrailleuse.

Sur ELIANE 1 ce sont les paras du 5e Bawouan et du 6e BPC qui passent à l’assaut. Après 20 heures de bombardement ELIANE 1 est totalement bouleversée, il ne reste que des trous d’obus.

Les Viets repoussés relancent leur artillerie.

BIGEARD sur ELIANE 1 et DOMINIQUE 2 a réussi sa manœuvre, mais les paras ont subi de lourdes pertes sur les deux collines et Bigeard ne peut pas conserver les positions reprises sans renforts.

Le bruit court que le 2/1 RCP du commandant BRÉCHIGNAC va sauter. À Hanoï on tergiverse, le 2/1 RCP ronge son frein sur les terrains d’aviation en attendant l’ordre de COGNY, tandis qu’a Diên Biên Phu il aurait pu être à pied d’œuvre pour la contre-attaque.

LANGLAIS, furieux, crie à la trahison et ordonne à BIGEARD et à TOURRET de décrocher.

15 h 00

Faute de renforts, les unités de DOMINIQUE 2 se replient avec de lourdes pertes devant les contre-attaques VM.

Le lieutenant LEPAGE, le seul commandant de compagnie encore valide fait le point à BIGEARD :

« Avons réoccupé les 3/4 de la position, mais nous ne tiendrons que si nous recevons des renforts… »

Le 6e BPC embourbé ne peut avancer vers le sommet, les flancs sont invisibles des observateurs d’artillerie et balayé par des feux provenant de DOMINIQUE et du mont Fictif.

6e CIP du 6e BPC sur ELIANE 1 puis relève de la 1re Cie très éprouvée qui doit abandonner ELIANE 1 du fait des pertes. BIGEARD et son 6e BPC retournent sur ELIANE 4. Une trentaine de prisonniers VM faits ainsi qu’une centaine d’armes récupérées. Pertes VM extrêmement lourdes.

15 h 30

Les bo-doïs occupent immédiatement DOMINIQUE 2. DOMINIQUE 5 n’offre plus aucun intérêt pour le GONO, la Cie Thaï qui tenait le piton DOMINIQUE 5 trouvent la situation intenable, reçoit l’ordre de se replier sur DOMINIQUE 3.

Harcèlement intense sur HUGUETTE 7 et 6. Harcèlement intermittent sur ISABELLE.

16 h 00

Les Cies du 6e BPC sont repoussés vers le bas et perdent un autre officier-clé quand le lieutenant LEBOUDEC est blessé. Les paras peuvent voir la 81e Cie du 439e Bataillon s’approcher par une nouvelle tranchée creusée.

Avec la nuit approchant et pas de réserve disponible la moitié de ELIANE 1 est aux mains de l’ennemi. Aucun obstacle devant les positions des paras.

16 h 45

Le GONO rejette la proposition de parachutage du II/1er RCP sur la DZ OPERA parce que le bataillon ne serait pas en mesure de percer vers la position principale avant la nuit et avant la fin de la contre-attaque de ELIANE 1.

17 h 00

L’attaque reprend sur ELIANE 2. Mais la garnison résiste toute la nuit. La bataille va durer 107 heures, 107 heures pendant lesquelles sans une minute de répit, bataillon après bataillon les bo-doïs de la division 316 vont s’obstiner à donner l’assaut. Ils partent des pentes d’une petite colline qui prolonge vers le Nord-Est la croupe d’ELIANE 2, il y a parfois tellement de monde sur cette portion de terrain que les combattants l’ont surnommée les Champs Elysées.

1ers  essais de largage à haute altitude, 50 % arrivent chez le Viet Minh.

Entre le 30 et le 31 mars 500 tonnes d’obus ont été consommés.

Bulletin de renseignement du GONO :

Les parachutages de munitions se sont effectués dans de mauvaises conditions. La situation des munitions devient critique.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Attaques-sur-Eliane-1-et-2
SHD Air : les attaques sur Eliane 2 et Eliane 1.

Entre le 13 mars et 31 mars

Il a été transporté sur Dien Bien Phu :

336 tonnes de vivres.
   
370 tonnes de munitions d’infanteries.
   
867 tonnes de munitions d’artillerie.
   
5 tonnes de carburant.
   
17 tonnes de matériel de génie.
   
27 tonnes de barbelés.
   
3 tonnes de piquets.
   
27,5 tonnes de ribard.
   
19 tonnes de transmissions.
   
28 tonnes de santé.
   
21 tonnes ESM.
   
Total :  1 721 tonnes

La CAT a réalisé 87 largages sur Diên Biên Phu, mais les appareils ont souffert de la DCA.

17 h 20

Tir de DCA 12.7 mm sur avion en provenance de Tuan Giao.

17 h 27

Message :

Désaccord entre Leader et GAP 2 sur DZ Opera. DZ choisi par GATAC était impossible en raison de la situation ennemie en cet endroit, autres DZ proposées n’ont pas été acceptées.

Le C-119 n° 557 (pilote Hugh HICKS), est un des premiers touché par un tir de 37 mm. Dommages importants au fuselage et aux deux nacelles, extrêmes vibrations et perte d’un tab d’aileron. Après avoir été touché l’avion a réalisé sa mission de largage et retourné en sécurité à la base.

Le C-119 n° 133 piloté par SAILOR est touché par un 37 mm à l’empennage arrière et au gouvernail. La mission est achevée et le pilote ramène son avion à la base avec une seule gouverne de direction.

Stock munitions / bilan santé

Après les deux jours de bataille du 30 et 31 le GONO a consommé 500 tonnes de munitions.

9 500 coups de 105 mm.
   
1 300 coups de 155 mm.
   
9 700 coups de 120 mm.

105 HM2 : 10 500 soit 3.5 UF pour 17 pièces au lieu de 24.
   
155 HM1 : 1 100 soit 3.7 UF pour 3 pièces au lieu de 4.
   
120 mm : 4 400 soit 2.6 UF pour 17 tubes  au lieu de 28.

Bilan Santé du 13 au 31 mars :

ACM 29 : entrants 757, opérés 82, évacués 250, décédés 46.
   
ACP 3 : entrants 132, opérés 60, évacués 46, décédés 11.
   
ACP 6 : entrants 264, opérés 46, évacués 20, décédés 63.
   
Total : entrants 1153, opérés 188, évacués 316 (dont 19 PIM), décédés 120

Pourcentage de décès par rapport au nombre d’entrants : 10,4%

8e BPC : 22 morts dont capitaine PICHELIN, lieutenant DUMERCHEZ des suites de ses blessures, 97 blessés et 3 disparus.

"Suite"
ICI

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Sicut-Aquila

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

Alexderome, 81/06, Michel et marienneau jean-michel aiment ce message

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeDim Mar 31 2024, 19:52

"Suite"

Au crépuscule – Huguette 7 :

Le PA est tenu par la 1re Cie du 5e BPVN commandé par le capitaine BIZARD, son adjoint sous-lieutenant THÉLOT a été tué la veille à 5 h 50.  L’ouvrage Nord est démantelé sous les tirs de mortiers lourds de la division 316. Il est impossible d’obturer les brèches. Harcèlement intense sur HUGUETTE 7 et 6. Harcèlement intermittent sur ISABELLE.

18 h 00

BIGEARD donne l’ordre au lieutenant HERY de se porter sur ELIANE 2 avec la 4e compagnie réduite de moitié, de « casser du Viêt » pour donner de l’air à la position. La 4 se met en marche l’obscurité est rayée par des centaines de traceuses sur fond d’éclatements répétitifs. L’approche est difficile car les Viêts matraquent les itinéraires.

ELIANE 1 a été reprise en partie, mais le bilan est lourd au 6e BPC. BIGEARD ordonne aux deux compagnies de décrocher, faute d’avoir pu obtenir des renforts parachutés. Ils auront combattu 7 heures d’affilé. Une trentaine de prisonniers ont été capturés et une centaine d’armes récupérées. Pertes VM semblent extrêmement lourdes. Le 98e régiment a payé un lourd tribu pour ELIANE 1, il souffre de 496 pertes, l’équivalent d’un bataillon entier en tout juste 24 heures.

Il ne reste plus de grenades ni d’obus de mortiers de 81 mm dû aux difficultés de ramassage des caisses. Les obus de mortiers restent 3 jours sur la DZ avant d’être retrouvés.

Renseignement 2e Bureau :

Le général GIAP est arrivé sur Diên Biên Phu et a pris personnellement le commandement de la bataille à la place du général Hoang Van Thaï. Le général chinois Li CHENG HO conseiller serait arrivé avec lui.

19 h 40

Tir de DCA de 12.7 mm ou 20 mm sur avion à 12 000 pieds en provenance de l’extrémité Nord-Est du PA DOMINIQUE.

Tir de DCA de 37 mm ou 20 mm sur avion à 12 000 pieds en provenance de la verticale du PA GABRIELLE.

19 h 45

Tir de DCA de 37 mm sur avion en provenance de la verticale du PA GABRIELLE à 12 500 pieds.

MARS – Santé

1153 entrants aux antennes chirurgicales dont 316 purent être évacués, 188 opérés, 120 décédés.


Source : https://theatrum-belli.com/

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeLun Avr 01 2024, 16:49

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b13

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 1er avril 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 DBP-20-2048x1617

Nuit du 31 mars au 1er avril

20 h 30


Une forte préparation d’artillerie ennemie annonce que les  mécanismes de la bataille se réenclenchent et qu’une nouvelle nuit blanche se prépare. La compagnie HERY qui avait entrepris le nettoyage des « Champs-Elysées » reçoit de plein fouet le choc de la première vague d’assaut.

Tir de DCA de 37 mm sur avion en provenance du Nord-Ouest de la cuvette à 12 500 pieds.

22 h 00

LANGLAIS laisse BIGEARD juge :

« S’il ne peut vraiment plus tenir, qu’il se replie… » BIGEARD ne le veut pas et DE CASTRIES non plus

BIGEARD :

« Mon colonel, tant que j’aurai un homme vivant je ne lâcherai pas ELIANE. »

22 h 30

Le capitaine BIZARD fait évacuer, en toute discrétion, la partie Nord où le sergent TOURNAYRE tient toujours avec les survivants de la section du lieutenant THÉLOT et du centre de HUGUETTE 7 repli dans les 2 autres fortins du Sud.

Pas de parachutage possible. Les DZ Simone et Octavie ont été décrite en clair à un avion de commandement et ne sont plus utilisables l’ennemi ayant établi sur les positions des tirs repérés. De nombreuses communications en clair d’ordres et de positions entre les avions et le sol entrainent une réponse de la DCA très violente et précise. Entorses au secret des communications courant et constatés par des journalistes assistant aux parachutages (Le Monde – Charles Favrel, le 22 avril).

Le lieutenant LUCCIANI à la tête de sa Cie de marche composée de parachutistes étranger du 1er BEP et de tirailleurs du I/4 RTM et le lieutenant RANCOULE à la tête de sa Cie de marche avec des légionnaires du I/2 REI et des partisans thaïs attendent l’assaut Viet sur ELIANE 2.

En face deux régiments viets.

22 h 35

Tir de DCA de 37 mm sur avion en provenance de l’Est de la cuvette à 12 500 pieds.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 HUGUETTE-6-et-7
SHD AIR : Huguette 6 et 7.

23 h 00

Assaut Viet sur partie nord de HUGUETTE 7, tombe dans le vide pas de réaction, Partie centrale abandonnée. 1 bataillon Viet est rassemblé sur une position étroite ou il y a peu de place pour manœuvrer, plus d’abris, plus de tranchées. C’est le moment pour le traitement de la zone par l’artillerie française.

6e BPC – Le bilan est lourd :

À l’exception de LEPAGE, tous les chefs de section ont été tués ou blessés. Certains, ont repris leur place, voire le commandement de leur compagnie c’est le cas du lieutenant DATIN qui remplace le lieutenant LEBOUDEC.

La 4e Compagnie (lieutenant DEWILDE) sera dissoute et les survivants répartis entre les 3 autres compagnies.

Très violent harcèlement d’artillerie sur ISABELLE.

00 h 00

Déclenchement attaque VM sur ELIANE 2. ELIANE 3 fortement tâté. Contre-attaque amie sur ELIANE 2.

01 h 45

VM ont attaqué violemment ELIANE 2 et tâte ELIANE 3. Partie Nord-Est ELIANE 2 légèrement entamée. Contre-attaque immédiatement déclenchée semble se dérouler favorablement. Harcèlement CLAUDINE en particulier zone PC par tous calibres. Violent harcèlement su ISABELLE continue.

03 h 00

ELIANE 2 toujours occupée a moitié par VM. Contacts se poursuivent, 1 char détruit, CLAUDINE 5 tâté.

Tir de DCA de 37 mm de 12,7 mm traçantes sur avion en provenance du Nord-Ouest de la cuvette.

Ciel couvert.

Situation forces aériennes – Dakota :

83 avions sur 100. 7 avions détruits à Diên Biên Phu et 54 touchés par la DCA au mois de mars.

Demande par message GONO :

Tout largage au-dessus de 5 000 pieds, contact avec Torri Rouge en français, précédé largage SIKI qui ne soit pas des munitions. Packet doit être commandé par un Français – entente impossible avec équipages US. SIKI de nuit avec dispositif lumineux. Tout parachutage doit être effectué avec le maximum de chances étant donné la situation critique en munitions. Parachutage doit s’effectuer dans les premières heures de la nuit avant le lever de la brume.

04 h 00

Lever de lune

VM tient toujours un petit morceau de ELIANE 2.

04 h 30

Message :

Une fois dressé l’état des pertes Hanoï est informé du très mauvais état de l’artillerie. Avec 3 pièces détruite dans la journée elle ne dispose plus que de 50% de son efficacité. Elle a perdu 85 hommes il ne reste plus assez de servants pour le nombre de pièces en état.

Le 31 mars :

Les 105 mm ont tiré 13 000 coups,
   L
Les 155 mm 855 coups, et les mortiers de 120 mm 1 200 coups.

Du 30 mars au 1er avril

Les quatre mitrailleuses quadruples de la batterie de marche du groupe antiaérien colonial d’Extrême-Orient GAACEO consomment 68 000 cartouches de 12.7 mm.

A l’aube

HUGUETTE 7 Nord et Centre :

Les assauts Viet Minh pour l’investir sont pris sous l’artillerie : à l’aube le capitaine BIZARD et les paras de la 1re Cie du 5e Bawouan, réfugiés dans les deux pointes sud de HUGUETTE 7 donnent l’assaut en hurlant et chassent les Viets à 1 contre 10.

ELIANE 2 résiste toujours mais le Viet Minh maintient la pression : une Cie du 6e BPC et un reste de légionnaire parachutistes contre-attaquent sur les Champs Elysées pour améliorer la position, toute la journée se succèdent attaques et contre-attaques.

D’en bas des Champs Elysées, un méplat qui prolonge ELIANE 2 vers le Sud-Ouest, les bataillons Viets sont repartis vers l’assaut. Et, une fois encore, ils se font hacher sur le glacis. La bataille se poursuit pendant de longues heures, jusqu’à ce qu’une contre-attaque menée par les survivants du 1er BEP et de la 13e DBLE, les rejette définitivement hors des barbelés.

« Nous tenons les Champs Elysées » dit le sous-lieutenant BOISBOUVIER, commandant maintenant la 4e compagnie du 1er BEP. « C’est de la folie » réplique le chef de bataillon Marcel BIGEARD. « Vous allez vous faire massacrer par les canons du Mont Chauve. Repliez-vous ! J’ai décidé d’abandonner cette portion de terrain. Même les Viets n’y stationnent plus ».

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Soldats-sous-feu-artillerie

Jeudi 1er avril

05 h 00


ELIANE 2 :

L’ennemi revient en force avec l’artillerie et les mortiers l’attaque est arrêtée. Le BEP a 16 tués 27 blessés et 4 disparus mais un mortier de 120 français a été récupéré.

Sur le mois de mars le 6e BPC a eu 46 tués et 183 blessés, soit 233 parachutistes. Le 1er BEP 40 tués, 189 blessés et 8 disparus dont 5 officiers et 11 sous-officiers.

Le 6e BPC lance des contre-attaques sur DOMINIQUE 5 et ELIANE 1 qui sont repris avant d’être abandonnés faute de troupes fraîches. Pendant des heures, attaques et contre-attaques se succèdent sans répit pour le sommet ELIANE 1.

La Voix du Viêt-Nam le 1er avril : « À cinq heures de l’après-midi, le 30 mars, les unités populaires soutenues par l’artillerie lourde ont déclenché leur deuxième vague d’attaque contre le système de défense français sur la façade est de la forteresse. Ce système se composait de cinq positions fortifiées qui, bâties sur cinq collines, défendaient les approches de l’aérodrome et du PC ennemi ».

09 h 00

Cinquième contre-attaque pour reprendre ELIANE 2.

Hanoï : réunion d’état-major décision de larguer les hommes par petits paquets sur le centre de résistance directement. Mise en stand-by des parachutages de grandes unités.

À Diên Biên Phu, on épluche chaque unité pour dégager des renforts.

09 h 20

Contacts toujours en cours sur ELIANE 2. Travaux d’organisation du terrain en cours comblement devant CLAUDINE 5. Aucune réserve disponible.

09 h 30

Message :

Demandons ravitaillement en munitions indispensables !

Les ravitaillements de la nuit n’ont pu se faire mauvaises conditions météo.

Prochains parachutages de nuit à faire en début de nuit car il n’y a pas de brume. Nous comptons absolument aujourd’hui sur parachutage de jour.

Que les premiers colis soient des colis test car ils tombent chez les VM.

10 h 23

Message : N’avons reçu ni 75 SR ni culasse 155. Résultats parachutage nuit du 31 au 1er sur Diên Biên Pu aucun C-119 n’a parachuté sur la position. Cinq C-47 ont tenté de parachuter et ont largué quelques colis dont aucun n’est tombé sur les positions. Sur ISABELLE, les C-47 n’ont pu parachuter à cause de la brume.

10 h 35

HUGUETTE 7 se retrouve entière aux mains des Français.

Relève réussie sur HUGUETTE 7 de la 1re Cie du 5e BPVN a bout de souffle par une Cie de marche commandée par le lieutenant Spozio.

La Cie de légionnaires et de Thaïs du lieutenant RANCOULE qui a subi des pertes sur ELIANE 2 rejoint sa positions sur HUGUETTE.

Les Algériens du 3/3e  RTA sont évacués sur JUNON ; ceux qui ont lâché sans combattre ELIANE 1 et DOMINIQUE 2 rejoignent les « Rats de la Nam Youm ».

Les survivants du 1/4e  RTM se reforment sur Lily, point d’appui autonome entre HUGUETTE et CLAUDINE.

Une série de CSM sont dissoutes. Il reste seulement les 413, 418, 431, 432, 433.

Les 413 et 433 sont déplacés de de FRANÇOISE vers ELIANE 12 / DOMINIQUE 3 et regroupées avec le 8/BT2.

La 418e Cie de services positionnée avec le PC du GMT1 au Sud de CLAUDINE.

Les 431 et 432 sont avec WIÈME sur ISABELLE, recrutées localement, elles sont plus robustes.

Chaque CSM est commandée par un chef autochtone assisté d’un gradé Français.

25 % des avions cargos font demi-tour et 50 % des colis sont largués hors zone.

Les batteries de 105 et de 155 ne disposent d’une seule unité de feu, alors que les mortiers de 120 n’en ont pratiquement plus.

Le char BAZEILLES tiré sur ELAINE 2 est transformé en blockhaus.

Du 31 mars 13 h 00 au 1er avril 13 h 00

L’aviation de combat est intervenue 83 fois dont 5 lucioles, 5 C-119 napalm, 13 bombardiers de nuit.

12 h 00

Contre-attaque en cours pour rétablir l’intégralité de ELIANE 2. Combat indécis harcèlements Vietminh continus sur ensemble position.

13 h 00

Les parachutages pour ISABELLE tombent chez le Vietminh. Il est indispensable que les avions parachutent à plus basse altitude, la météo est favorable.

13 h 35

3 patrouilles de 2 Bearcat bombardent DOMINIQUE 2 et le Mont Chauve.

14 h 00

Combats acharnés se poursuivent en vue de la réoccupation totale de ELIANE 2. Le VM renforce DOMINIQUE 1 et 2 ainsi que ELIANE 1.

Un message de FRANÇOISE :

Les deux petites Cies de supplétifs Thaï de l’adjudant CANTE commencent à se débander effrayé par les tirs d’artillerie et la propagande ennemie. Mais contrairement à ANNE-MARIE toutes les désertions n’ont pas lieu en même temps ce qui laisse du temps aux 1re et 2e Cies du I/2e REI de venir chercher les mortiers et les mitrailleuses ainsi que les cadres français et Thaïs. Les Thaïs restant seront désarmés et employés comme coolies sur ordre de Langlais mais une grande partie ira s’installer avec les rats de la Nam Youm dans des trous et des tranchées abandonnée au pied de Dominique ou dans des sapes dans les berges de la Nam Youm.

Ils sortent la nuit pour se ravitailler en vivres et en armement sur les parachutages. Ils mènent un marché noir florissant. Il est envisagé de les éradiquer mais cela est impossible. Leur estimation est de plus d’un millier.

Les DZ du Sud sont maintenant inutilisables ayant été décrites en clair à la radio elles sont balisées par les tirs d’artillerie vietminh.

Décision de ne plus parachuter que des petits sticks la nuit à des intervalles irréguliers les largages massifs de troupe devenant trop dangereux mais étant les seul qui pouvaient sauver Diên Biên Phu. Le sort en est scellé.

Début des missions Banjos, petits largages, petits sticks, sur petites DZ.

Largage de nuit à 400 pieds par Dakota isolé au milieu des traçantes et des explosions.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 1277153_489779984451387_444826994_o

3 000 volontaires dont 700 non-parachutistes et qui sautent sans état d’âme sur une DZ en feu. 182 missions Banjo.

Sur ELIANE 4, c’est l’apocalypse ! Terre noircie, labourée par les obus, paras enterrés vivants, les hommes hagards n’ont pas dormi une minute, fatigues qui s’ajoute à toutes celles endurées depuis 21 mois !

Dans le courant du mois d’avril, arrivée de 67 canons antiaériens de 37 chez les Viets en renfort des 16 mis en place précédemment.

Sur ISABELLE :

La 9e Batterie dénombre 1 impact au m2. Les lignes téléphoniques sont coupées inutilisables irréparables. Commandement à la voix.

Les tirs viets deviennent plus précis par les fusées récentes récupérées sur les largages ratés.

14 h 30

Combats acharnés se poursuivent en vue de la réoccupation en totalité de ELIANE 2. L’ennemi envoie des renforts et aménage des positions et bases de feux sur DOMINIQUE 1 et 2 et ELIANE 1. Harcèlement sur l’ensemble des positions continue.

15 h 00

Les Vietnamiens du 2e BEP refluent (avaient donné des signes défaillance en décembre à Muong Pon) ; débandade bloquée par les sous-officiers et les gendarmes (un gendarme est tué).

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Gendarmes
Gendarmes à Diên Biên Phu.

15 h 35

Préparation du parachutage du soir du II/1er RCP :


Avions isolés à cadence variable se présentant à partir de de 20 h 30 à la verticale, un seul passage par Dakota chargé à 12 paras, altitude de largage 300 mètres, Début DZ côté parking, Fin bout de piste. Balisage par lampes électriques. Largage Sud-Nord. Point de regroupement impérativement transit et tranchées côté Ouest parking. DZ limitée par portion utilisable de la piste d’atterrissage à partir de 200 mètres de l’entrée de la piste jusqu’à 100 mètres de cette piste. Sécurité rapprochées de la DZ par éléments mobile et par PA limitrophes. Neutralisation DCA et observatoires par artillerie. Action de l’aviation sur les bases de la 308 au Nord-Nord-Ouest de HUGUETTE 7 contre batterie de 37 mm DCA. Luciole dans l’air n’éclairera pas pendant l’opération de largage.

16 h 30

Contre-attaques réciproques se succèdent sur ELIANE 2 qui reste en partie au Vietminh.

Implantations sur ELIANE 2 : éléments du 1/4 RTM et 6e BPC et 2 Cies du 1er BEP.

ELIANE 4 : aux ordres du commandant BIGEARD avec éléments 6e BPC et 5e BPVN.

Des éléments du 1/4e RTM récupérés sont regroupés à JUNON.

17 h 30

Capitaine HERVOUËT blessé une seconde fois. Il n’y a plus aucun chef de pelotons. Demande de parachuter ce soir un lieutenant de l’Arme Blindée Cavalerie pour prendre le commandement des chars de Diên Biên Phu. Le colonel insiste pour que sa demande soit satisfaite.

18 h 30

DCA active. Harcèlement canon et mortiers :

105 mm : 1300.
   
120 mm : 1200.

Impossible d’évaluer les mortiers de 81 et 71.

19 h 30

Bulletin de renseignement du GONO : Les parachutages de munitions ont eu lieu cet après-midi avec succès à 50%.

Au soir du 1er avril, après avoir passé huit heures à cheminer à travers les boyaux qui serpentent entre les collines, une unité fraîche, le régiment 174 de la division 316, part à la conquête d’ELIANE 2 défendu par des Thaïs, des Marocains, des parachutistes, des légionnaires. Au matin, il doit se retirer, abandonnant des cadavres par centaines, sur les Champs Elysées et aux abords de la murette d’enceinte.

Exsangue, la division 316 s’est retirée d’ELIANE 2  en y abandonnant 1 500 cadavres.

Il en est ainsi tout au long des journées et des nuits des 1er, 2 & 3 avril. La bataille pour la 5e colline va se poursuivre trois jours encore, avec le même acharnement.

Relève réussie sur HUGUETTE 7 de la 1re Cie du 5e BPVN du capitaine BIZARD à bout de souffle par une Cie de marche formée du 1/2e REI et des supplétifs commandée par le lieutenant SPOZIO.

Source : https://theatrum-belli.com/

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeLun Avr 01 2024, 17:10

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b13

Les Gendarmes a Dien Bien Phu .

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Ico3

Parmi les militaires français engagés dans cette bataille cruciale se trouvaient des gendarmes.

Le site de Dien Bien Phu, dans le Haut-Tonkin, avait été aménagé en base aéroterrestre pour y fixer le maximum de forces viet-minh.

Les Français s’y installent en novembre 1953, après l’opération aéroportée « Castor ».

Quelques gendarmes viennent partager le sort du corps expéditionnaire.

En janvier, un poste prévôtal de dix hommes est constitué sous ordres du maréchal des logis-chef Salaün.

Il s’établit près du PC du commandant du camp, le colonel de Castries.

Son activité reste réduite jusqu’en mars, se traduisant par des contrôles, des patrouilles et quelques enquêtes.

À cet effectif s’ajoutent le gendarme colonial Couetmeur et huit gardes républicains de la 3e légion de marche.

Ceux-ci encadrent des « bataillons » de prisonniers internés militaires (PIM) qui œuvrent pour consolider le camp.

Enfin, deux gendarmes de l’air, venus enquêter le 13 mars, sont bloqués par le déclenchement du siège.

La situation se dégrade vite dans la cuvette encerclée et soumise aux tirs d’une artillerie de campagne montée à dos d’hommes.

Livrés à eux-mêmes, les gendarmes prévôtaux ne cessent de proposer leurs services.

À l’antenne chirurgicale, ils aident au couchage et à l’alimentation sous les bombardements.

Le 14 avril, le gendarme Arnone est tué à son poste.

La prévôté participe aussi aux convois d’évacuation des blessés jusqu’à la piste d’atterrissage.

Ces opérations périlleuses ont lieu sous les tirs croisés et se soldent souvent par des allers-retours infructueux.

Au gré des besoins, les gendarmes commandent des mitrailleurs, regroupent les fuyards et récupèrent les vivres parachutés.

Le 7 mai tout est fini.

Maurice Perrigaud, alors sous-lieutenant de réserve dans le Train et futur général de gendarmerie, se souvient du silence irréel régnant dans le camp après sa chute.

Regroupés, les vaincus défilent devant les caméras du cinéaste Roman Karmen.

Ils rejoignent ensuite leur lieu de captivité après une marche forcée éprouvante.

Les conditions de détention, effroyables, déciment les rangs français.

Sur les 21 gendarmes présents à Dien Bien Phu, la moitié succombera sans avoir revu la métropole.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 31%20(19)


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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeLun Avr 01 2024, 22:50

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b13

Le BMC de Diên Biên Phu

Les filles du BMC à Diên Biên Phu.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 367768 Geneviève de Galard(1) était-elle seule ? "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 367768

L’hommage rendu aux combattants depuis lors, a pudiquement passé sous silence celles qui l’aidèrent :

Les pensionnaires des BMC (bordels militaires de campagne) installés par une armée soucieuse du moral des troupes françaises, maghrébines ou annamites.

Ces très grandes dames furent, aux dires des survivants, admirables de courage, bravant le feu et la mitraille pour venir au secours des soldats.

Aucune n’a survécu.

Prisonnières du Viêt Minh, les unes, d’origine vietnamienne, ont été exécutées.

Les autres ont été victimes des mauvais traitements de leurs geôliers.

Aujourd’hui encore, aux yeux de certains, elles ne sont pas présentables.

La morale est sauve.

Lors de la chute du camp retranché, la plupart ont été capturées.

Les Algériennes ont été libérées, tout au moins celles qui ont survécu au siège puis à la longue marche et à la détention.

Les Vietnamiennes ont disparu, toutes et pour toujours.

Un journaliste, Alain Sanders (journal PRESENT), rencontrant des années plus tard le docteur Grauwin (médecin chef du camp), lui demande s'il a connu le sort des prostituées du BMC de la Légion, les Vietnamiennes donc, dont plus personne n'a plus entendu parler.

Docteur Grauwin :

" Ces filles étaient des soldats, de vrais soldats. Elles se sont conduites de façon remarquable. Tous mes blessés, tous mes amputés, mes opérés du ventre étaient à l'abri dans des trous souterrains et il fallait qu'ils pissent, qu'ils fassent leurs besoins, qu'ils fassent un peu de toilette. Ce sont ces femmes, ces prostituées transformées en « anges de la miséricorde » qui m'ont aidé à les soigner, qui ont permis à nos blessés de supporter leurs misères. Elles les ont fait manger, boire, espérer contre toute espérance ».

De la suite, de leur agonie, il n'y a plus de témoins directs, simplement le récit que Grauwin a recueilli plus tard, parce qu'un commissaire politique, dans un camp, a parlé de ces femmes à un prisonnier.

"Pourquoi un commando de femmes contre nous ?

-Il n'y avait pas de tel commando"

-Si, elles nous ont tiré dessus"  


Ainsi donc, les filles des BMC, infirmières au plus fort de la tragédie, auraient-elles aussi pris les armes lorsqu'elles n'ont plus eu d'espérance à offrir.

Grauwin sait qu'elles ont été rossées, tabassées, affamées.

Elles n'ont cessé de crier à leurs bourreaux qu'elles étaient françaises jusqu’à l’instant où elles ont reçu, l'une après l'autre, une balle dans la nuque.

Les femmes vietnamiennes étaient présentes dans la vallée, sur les centres de résistance « Béatrice » et « Gabrielle », où avaient été installés des BMC.

Celui de « Béatrice », tenu par un bataillon de la 13e DBLE (Demi Brigade de Légion Etrangère) était constitué d’une quinzaine de prostituées vietnamiennes.

Celui de « Gabrielle », tenu par un bataillon de tirailleurs algériens, comptait autant de jeunes femmes nord-africaines .

Lorsque « Béatrice » a été attaquée, le chef de bataillon Pégot, qui commandait cette position, a aussitôt ordonné aux femmes de rejoindre le centre du camp, pour les soustraire aux combats.

Lorsqu’elles parvinrent au réduit central, le colonel de Castries leur ordonna de prendre le prochain avion qui décollerait et de rentrer à Hanoï.

Elles refusèrent toutes et réclamèrent de demeurer au service des soldats français, comme aides-soignantes, lavandières, cuisinières ou porteuses de colis.

Elles restèrent donc et, jusqu’à la fin de la bataille, déployèrent des trésors de dévouement, auprès notamment des blessés.

Vers la fin, elles se transformèrent en infirmières de fortune.

Avec dévouement, elles ont tenu des mains d'agonisants, elles ont rafraichit des fronts d'hommes gémissants, elles ont lavé des blessés qui déféquaient sur eux, elles ont recueilli des confidences de types qui appelaient leurs mères, elles ont changé des pansements puants.

Les Asiatiques, et même les autres, auraient pu déserter et se « refaire une vie » en face en expliquant que ces fumiers de Français les avaient arnaquées ; quel soldat de DBP aurait tiré sur une nana courant les mains en l'air vers les lignes viets ?

Aucun !...

Mais elles ne l'ont pas fait !

À la chute du camp retranché, elles furent capturées par les soldats vietminh et envoyées en camp de détention où nul n’entendit plus jamais parler d’elles.

Philippe de Maleissye (Contrôleur général des armées).

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1) D’abord infirmière militaire puis convoyeuse de l'air lors de la guerre d'lndochine, Geneviève de Galard rapatrie les blessés entre Diên Biên Phu et Hanoï à bord d'avions sanitaires.
Le 28 mars 1954, son avion se pose, mais ne pourra pas redécoller. Elle se retrouve prise au piège à Diên Biên Phu.
Elle se porte volontaire comme infirmière à l'antenne médicale pour soigner les blessés et accompagner les mourants.
Elle est faite chevalier de la Légion d'honneur et est décorée de la Croix de guerre par le commandant du camp retranché de Diên Biên Phu le 29 avril 1954.
Après la chute de Diên Biên Phu, elle demeure auprès des blessés.  Surnommée l'ange de Diên Biên Phu par la presse américaine, elle se voit attribué la Médaille de la Liberté par le Président Eisenhower le 29 juillet 1954.
Elle est élevée en 2014 à la dignité de Grand-Croix de la Légion d'honneur.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 31%20(19)


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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».



Dernière édition par Commandoair40 le Mar Avr 02 2024, 20:24, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeMar Avr 02 2024, 20:23

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 2 avril 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Para

Nuit du 1er au 2 avril

Nuit noire.

L’équipe lance flamme du I/2e REI arrive sur ELIANE 2 en renfort

FRANÇOISE est abandonné par sa garnison de Thaï.

20 h 00

Calme sur ISABELLE. Renforcement par période du harcèlement sur l’ensemble de la position.

22 h 00

HUGUETTE 7 :

Le régiment 36 part à l’assaut et s’infiltre peu à peu.

Harcèlement de la position se poursuit. Harcèlement sur ISABELLE.

22 h 10

Parachutage a haute altitude sur Isabelle n’ont donné satisfaction. Demande instamment que C47 descendent plus bas étant donné l’exiguïté du PA et très grande difficultés de ramassage à l’extérieur. Fonctionnement des parachutes à ouverture retardée semble défectueux.

22 h 30

Arrivée des Banjos au-dessus de la vallée qui viennent larguer le II/1er RCP.

Arrivée 8500 pieds QNH par avion isolé à intervalle de 15 minutes. L’avion fait son approche au Gonio, puis sur ordre du Dakota PC effectue la descente dans la cuvette suivant un slalom. Altitude de largage 2 700 pieds QNH soit 1000 pieds sol (300 m).

Le balisage est un « T » lumineux, 3 lampes de milieu de DZ. Et 4 lampes de DZ très visible et suffisant. La correction vent est donnée par le PCIA. Le largage s’effectue en général en 2 passages.

Le 1er avril l’artillerie française a tiré 4 500 obus. La majorité des caisses de munitions larguées est tombée dans les lignes ennemies. 25 % des missions de ravitaillement n’ont abouti à rien.

23 h 00

L’ordre de repli pour les Compagnies du 6e BPC, sur DOMINIQUE 2 et ELIANE 1.

Au soir, il ne reste pour seuls points d’appui, à l’Est que ELIANE 2 et ELIANE 4.

Les Viets tiennent tous les autres…


Début du parachutage du II/1er  RCP sur plusieurs nuits.

Début des missions Banjos soudain la DCA se déchaine, largage sur une DZ de 500 m de long mais trop étroite, jonchée d’épaves de plus d’une douzaine d’avions.  Les avions descendent les uns après les autres sur le même circuit pendant que le reste du groupe de transport tourne sur son circuit d’attente. Largage d’un stick par passage.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Saut

Largage réussi de la 4e Cie du 2/1 RCP du lieutenant SUBRÉGIS, adjoint l’adjudant REBROIN, une partie de la Cie de commandement et des artilleurs du 35e RALP.

Pertes :

7 hommes dont 5 atteints en l’air.

Devant les problèmes de parachutage la guerre des règlements éclate entre les administratifs  de Hanoï qui demandent des DZ aux normes réglementaires et les formations réglementaires des paras et les combattant des Diên Biên Phu qui demandent des largages sur le camp sans DZ au milieu des barbelés des positions des batteries ni des antennes radio, pour des non-para ; LANGLAIS arguant que le parachute n’est qu’un moyen de locomotion.

Mauvaise météo.

Harcèlement de toutes les armes a tirs courbe et tendu continue sur Diên Biên Phu et ISABELLE. Dispositif tâté sur ELIANE 2.

Vendredi 2 avril

00 h 45


ISABELLE :

4 seulement des 11 pièces de 105 mm sont en état de tirer.

Les alvéoles sont touchées, des pièces sont détruites ou les équipages sont atteints.

00 h 50

La Division 312 se lance à l’assaut de HUGUETTE 7, le PA en étoile qui se détruit sous les bombardements.

01 h 30

Attaque de HUGUETTE 6 et 7 depuis 0 h 50 à l’extrémité de la piste par le régiment 88 de la division 308. Le point d’appui est tenu par une Cie de légionnaires de la 1/13e DBLE qui repousse les tentatives adverses.

Dissolution de la 1re Cie du I/13e DBLE Les survivants de la 1ère Cie ont été agglomérés à la 2e Cie.

Si HUGUETTE 6 et 7 tombent, c’est la fin de l’aérodrome. La bataille des HUGUETTE va commencer.

ELIANE 2 continue d’être attaqué. Violent matraquage Vietminh sur la zone des PC et positions de batterie. Harcèlement intense sur ISABELLE.

L’armée de l’Air et l’Aéronavale réalisent 99 missions de combat.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Bearcat-scaled
SHD : chargement de bombes sur des Bearcat

02 h 00

Le reste du Bataillon II/1er RCP retourne à Hanoï, le parachutage a pris trop de temps, il faut des créneaux pour larguer ravitaillement et munitions. 5 C-47 larguent.

Le largage du bataillon de parachutistes a été interrompu par le déclenchement de l’attaque VM (4 sticks de 12 hommes reçus au sol.)

Le GATAC lance les Privateer.

02 h 55

Le Dakota PC annonce largage suspendu.

04 h 00

Les B-26 prennent l’air. Plus de liaisons phonie et graphie.

05 h 55

Artillerie ISABELLE soumise à violent harcèlement toutes les nuits. Reste actuellement quatre canons de 105 mm servis à ISABELLE et 8 à Diên Biên Phu.

06 h 00

Reprise de la phonie et graphie.

Au matin


Le père HEINRICH qui s’aventure parmi les combattants, apportant la Communion qu’il distribue à ceux qui le souhaitent à genoux dans la boue immonde d’une tranchée, a la surprise de voir arriver 2 Viets qui demandent le baptême…

Le GATAC Nord porte les altitudes de largage de 5 000 à 8 000 pieds. Les fusées retard d’ouverture en fabrication passent de 25 à 40 secondes. Un seul essai effectué.

Jamais dans les annales de l’histoire ne se sera vu un tel combat.

Qu’est-ce qui pousse ces hommes à tenir, à refuser l’inéluctable, si ce n’est l’honneur !

ELIANE 2 :

La Cie LUCCIANI résiste depuis 60 heures !

ELIANE 2 tient toujours, bataillon après bataillon les Viets s’y cassent les dents. À la lumière des lucioles larguées sans cesse par les Dakota, les paras et les légionnaires repoussent l’échéance… « TANT QUE J’AURAIS UN HOMME VIVANT … » (BIGEARD).

Le commandant CLEMENÇON, qui commande l’ensemble des HUGUETTE, leur a fait passer un message bref, impératif : « Tenez Jusqu’au bout... Sans espoir d’être secourus ! »

Total des combattants valides : 6 295.

Le capitaine BIZARD tente une reconnaissance sur HUGUETTE 7 et ne ramène que quelques légionnaires (1/2e  REI) rescapés.

Mission Photo 561 HV 352.

Le réseau des tranchées Viets se resserre et les HUGUETTE sont intenables

À l’ouest, sur HUGUETTE 7, il parait difficile sinon impossible, de rétablir une défense convenable. Les bombardements ont bouleversé les organisations et transformé celles-ci en un chaos d’entonnoirs. Il restait 16 légionnaires en état de combattre sur le « PA en étoile ».

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Huguette-7-2-avril-1954
SHD : situation au 2 avril après la chute de Huguette 7.

06 h 00

Reprise de combats violents sur ELIANE 2. Harcèlements sur ISABELLE.

07 h 36

HUGUETTE 7 tombe.

08 h 00

Après avoir dégagé HUGUETTE 6, notre contre-attaque pousse sur HUGUETTE 7 où quelques éléments tiennent encore. Eléments II/1er RCP engagés dans contre-attaque. 4 pièces 105 en état de tir sur ISABELLE. Fatigue extrême de tout le personnel.

10 h 00

Corps à corps dans les barbelés de HUGUETTE 7 dont réoccupation semble impossible faute de moyens.

LANGLAIS est obligé de donner l’ordre d’évacuer HUGUETTE 7. « HUGUETTE 7 non occupé faute de moyens ». Installations détruites.

Les survivants du III/3e RTA sont rassemblés sur JUNON et réorganisés en une Cie de marche comprenant une section de commandement une section d’appui et 5 sections d’infanterie. Cette unité commandée par le lieutenant FILAUDEAU retourne sur DOMINIQUE 3.

Pendant ce temps le 1/4e TRM fini son redéploiement à l’Ouest de la Nam Youm. La 3e Cie qui a cheminé depuis ELIANE 1 retourne au service après 5 jours de réorganisation sur JUNON.

10 h 15

Message de DE CASTRIES :

« Estime que parachutage personnel de nuit est parfaitement réalisé sous réserve que aucune hésitation soit marquée par les appareils. Le parachutage s’effectue a partir de 20 h 00 impérativement. »

Aucune réaction de la DCA au cours du parachutage.

10 h 35

Sur ISABELLE, ses 9 canons sont en état de tirer mais seulement six équipages de servants et demande le parachutage d’artilleurs à la suite de coups au but qui ont décimés les équipages.

Message :

Il manque à Diên Biên Phu 6 pelotons de pièces de 105. Commandant EDAP voudra bien, par prélèvement sur 35e RALP fournir personnel apte à les remplacer. Ce personnel sera parachuté sur CR Diên Biên Phu le 2 avril au soir en tête du courant.

10 h 50

Message :

« Toute opération de parachutage de nuit ne peut réussir que si le silence radio est absolu. En cas de nouvelle opération de ce genre balisez la DZ taisez-vous et attendez. »

12 h 00

Progression sur ELIANE 2, donne lieu à de violents combats.

Patrouilles amies à 800 m et 1 500 mètres autour d’ISABELLE. Aucun contact.

Une base de feu VM est repéré et traitée par notre aviation et notre artillerie sur le Mont Chauve.

HUGUETTE 7 non réoccupé faute de moyens. Toutes organisations de ce PA détruites par le Vietminh.

Léger harcèlement sur l’ensemble des positions. Patrouilles dans une rayon de 800 à 1500 mètres autour d’ISABELLE RAS

Pour parachutages de nuit :

En raison de grandes difficultés à se repérer au sol vous demande de faire un balisage lumineux sur ISABELLE par un triangle isocèle dont la pointe est dirigée vers CLAUDINE.

14 h 00

Nettoyage d’ELIANE 2 en cours.

Intervention aérienne sur DOMINIQUE 1 et 2 et sur ELIANE 1. Harcèlement sporadique de l’ensemble de la position Diên Biên Phu.

40 supplétifs Thai de FRANÇOISE abandonnent la position avec leurs armes.

14 h 10

Groupement WIÈME relevé par éléments du 5/7 RTA.

14h 45

Préparation du parachutage du soir. Sur DZ parking « T » par lampes électriques sera doublé par feu d’essence. Signal de fin de largage ne sera pas matérialisé.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Procedures-parachutages

15 h 00

Mission Photo ELA 53 HV 350 – 15 h 00 loc – F12″ – Alt 24 00 m FTNV 1597

Mission pour le positionnement des pièces de DCA et artillerie avant et après bombardement.

16 h 00

Relève des unités fatiguées. Nombreux VM au travail autour du Centre de Résistance

2 Bataillons du régiment 102 de la Division 308 identifiés devant ELIANE.

17 h 00

Pertes du 21 mars au 02 avril : blessés, tués, disparus déserteurs

1/13e DBLE : 190 hommes,
   
3/13e DBLE : 50 hommes,
   
3/3e RTA : 340 hommes,
   
2/1er RTA : 50 hommes,
   
3/3e REI : 125 hommes,
   
5/7e RTA : 50 hommes,
   
1/2e REI : 100 hommes,
   
BT2 : 15 hommes,
   
BT3 : 40 hommes,
   
1/4e RTM : 145 hommes,
   
1er BEP : 300 hommes,
   
8e BPC : 275 hommes,
   
6e BPC : 300 hommes,
   
5e BPVN : 300 hommes,
   
2/4e RAC et 4/4e RAC : 80 hommes,
   
3/10e RAC : 150 hommes,
   
TOTAL : 2 510 hommes. (du 10 mars au 20 mars les pertes étaient de 1 690 hommes)

Les régiments et bataillons sont exsangues.

Les régiments ont perdus depuis le 10 mars soit en 20 jours :

1/13e DBLE : 200 hommes,
   
3/13e DBLE : 525 hommes,
   
3/3e RTA : 365 hommes,
   
2/1er RTA : 60 hommes,
   
3/3e REI : 155 hommes,
   
5/7e RTA : 640 hommes,
   
1/2e REI : 140 hommes,
   
BT2 : 25 hommes,
   
BT3 : 330 hommes,
   
1/4e RTM : 165 hommes,
   
1er BEP : 420 hommes,
   
8e BPC : 310 hommes,
   
6e BPC : 300 hommes,
   
5e BPVN : 305 hommes,
   
2/4e RAC et 4/4e RAC : 90 hommes,
   
3/10e RAC : 170 hommes,
   
Soit un total de 4 200 hommes : un tiers des troupes présentes le 13 mars environs 12 000 hommes.

8e BPC pertes pour la journée : 2 tués, 8 blessés.

Sur ISABELLE :

9 pièces de 105 mm à ISABELLE : 8 pièces de 105 mm

18 h 00

Situation sans changement. Harcèlement sporadique de la position.

Appui feu depuis hier soir 18 h 00 : 71 sorties.

Bonne météo en fin de nuit. Suffisamment bonne pendant la journée pour permettre un appui rapproché.

Parachutage matériel :

100 tonnes de bonne qualité.

Besoin d’urgence de médicaments.

Les parachutages de personnels doivent avoir lieu à 200 m d’altitude vers 20 h 00 et non en 2e partie de la nuit.

Source : https://theatrum-belli.com/

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 31%20(19)

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeMer Avr 03 2024, 17:44

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 3 avril 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Privateer-28F-2
SHD : Privateer 28F.

Nuit du 2 au 3 avril

18 h 00 – Nuit noire

Situation GONO :


Vivres :

3 jours de rations conditionnées.

Munitions :

Artillerie : 105 HM2 – 3UF / 3 pour 17 tubes
   
155 HM1 : 2 UF / 7 pour 3 tubes
   
Mortier 120 : 2 UF pour 17 tubes en service
   
75 GUN : 2 UF / 7

Infanterie :

Liste munitions critiques inchangée

Cette situation ne comprend pas la totalité récupérée de la journée.

19 h 30

Début de progression VM sur la pente Est de ELIANE 2 et Mont Chauve (Nord-Est DOMINIQUE 1).

Harcèlement par artillerie 105 et mortiers de 120 sur ISABELLE depuis 20 h 00.

20 h 15

Depuis 18 h 00, harcèlement violent de ELIANE 2. Déclenchements de tirs d’arrêts.

Harcèlement de nos positions de batteries.

Reconnaissances ISABELLE trouve contact 1 km au Nord et 500 m Est et Ouest du CR au Sud – RAS.

20 h 45

ISABELLE :

Intense bombardement d’artillerie.

Situation sur ISABELLE :

2/1 RTA : 545 hommes,
   
3/3 REI : 425 hommes,
   
BT3 et supplétifs : 410 hommes,
   
3/10 RAC : 110 hommes,
   
5/7 RTA : 110 hommes et 50 hommes.

Total de 1 650 hommes face à 3 500 hommes de troupes Vietminh de première qualité.

Début parachutage de 4 sticks du II/1er RCP. Total prévu 96 hommes ou gaines du reliquat de la Cie larguée le 1er avril.

20 h 00

De GATAC pour Torri Rouge :

Conditions météo minima pour décollage B-26 sur Cat Bi – 500 pieds – visi 3 km – crachin faible. En cas d’attaque générale, on prendra risques plus considérables. Les conditions seront ramenées à 2 km de visi et 400 pieds. Actuellement QGO Cat Bi au-dessous des conditions minima. Je fais décoller les Privateer en place des B-26. Horaire en fonction de la météo ; en principe un à 21 h 30 l’autre à 01 h 30 resteront à votre verticale en fonction des déroutements sur Tourane. En cas d’attaque passez au Dakota PC mot conventionnel « IRENE » répété « IRENE ». Je mettrai 5 Privateer : un toute les demi-heure et le maximum de B-26. 4 C-119, si alerte se déclenche avant 02 h 00 du matin, le temps permettant le déroutement des B-26 sur Tourane et Vientiane. Maximum d’avions en 250 lbs en instantanées et 250 VT, certains en 100 lbs instantanés.

21 h 00

Message GONO :

Effectifs valides combattants défendant Diên Biên Phu.

CR Diên Biên Phu
   
CA ISABELLE

UNITÉS HOMMES VALIDES


1er BEP 300

5e BVPN 350

6e PBC 300

8e BPC 400

III/3e RTA 260

I/4e RTA 400

I/13e DBLE 110

III/13e DBLE 110

BT 2 660

1/2e REI 460

II/4e RAC

IV/4e RAC 330

III/10e RAC 40

Cie Mortiers Lourds 175

Génie 240

Section 12.7 mm 20

TOTAL 4 435

21 h 30


PA Nord-Est ISABELLE tâté par élément VM évalué à 2 Cies minimum qui s’est replié à la suite déclenchement de tirs d’arrèt.

23 h 20

Parachutages de renforts en cours. 11 C-47 larguent les compagnies suivantes du 2/1er RCP. Le sous-lieutenant André MENGELLE effectue son premier saut sur Diên-Biên-Phu : il rejoint le 1er escadron du RICM du capitaine HERVOUËT, blessé le 31 mars et resté à son poste.

35e RALP :

27 artilleurs récupéré. Manque maréchal des Logis (récupéré le 06 avril) et un autochtone. 2 non largués. 1 lieutenant de tir (Lieutenant JUTEAU), 1 sous-officier PCT, 2 chefs de section 4 chefs de pièce, 25 servants. Problème d’équipement du personnel 35e RALP ; en particulier les Européens qui ne savent pas s’équiper avec le parachute T 7 avec lequel ils n’avaient pas sauté.

L’attaque reprend sur ELIANE2 par le régiment 102.

GIAP se rend compte de son tort de se lancer de front contre ELIANE 2 parce que cette position est bien fortifiée mais qu’elle est facilement renforcée par sa proximité de la zone PC et une tranchée court de ELIANE 3 par une tranchée couverte d’approche.
Ayant compris la leçon déplace son attention sur les HUGUETTE qui peuvent être prises par encerclement. HUGUETTE 6 est la cible logique, sa capture peut garantir que les Français ne puissent plus utiliser la piste et la DZ principale.

I/13e DBLE :

Prise de commandement par le commandant COUTANT en remplacement du commandant Roger DE BRINON qui est nommé à la Cie de commandement de la 13e DBLE.

Une attaque vietminh est lancée sur HUGUETTE 6 qui face à deux Bataillons du Régiment 102 de la 308 se défend avec 86 gradés et légionnaires de la 1/13e DBLE.

02 h 20

DOMINIQUE 3 tâté.

04 h 00

ELIANE 2, le régiment 102 reçoit l’ordre de céder la place au régiment 98 qui a été hâtivement réorganisé après les combats du 30 et du 31 mars.

Le 98e se contente de maintenir une Cie sur les Champs Elysées tandis que le gros de ses forces se réorganisent plus loin.

Notre succès a été incomplet pour plusieurs raisons. Nous n’avons pu connaitre en détail la position des fortifications au cœur de la position, surtout l’emplacement du redoutable blockhaus enterré au sommet (le blockhaus est l’ancienne résidence de l’administrateur civil à Diên Biên Phu. Des abris ont été creusés sous les ruines de cette solide construction) et les communications directes entre ELIANE 2 et le camp retranché ; les préparatifs d’assaut se sont avérés insuffisants.

05 h 00

Les Viets ont fait sauter au bengalore le réseau de barbelés extérieur de HUGUETTE 1 qui est presque complètement encerclé par des tranchées.

10 avions parachutent les 3e Cie et CCB du 2/1er RCP. Total / 20 personnels n’ayant pas sauté.

Incident survenus au cours du parachutage /

C-47 / 874 demi-tour panne de VHF.  
   
C-47 / 640 demi-tour panne radio.
   
C-47 / 566 a largué en dehors de la DZ.  
   
C47 / 800 a largué en fin de DZ.

Compte rendu largage :

Avion 1 à 7 largage correct.

Avion 8 a largué sur signal de fin de DZ et à haute altitude. Stick tombe en zone VM. 3 hommes seulement récupérés. 10 hommes largués : 1 Européen (adjudant-chef BOUHIER),  9 Vietnamiens.

Avion 9 et 10 n’ont pas largué.

Avion 11 a largué a haute altitude à 1 500 mètres au Nord-Est du T sur Dominique 2 occupé par le VM. 3 hommes seulement récupérés

REMARQUE :

Les erreurs d’altitude et point de largage sont inexplicables.

Visibilité du triangle d’approche à Isabelle et signaux de balisages sera contrôlé par Privateer croisant à 12 500 pieds dans l’éventualité du largage de ce soir. Signal de fin de DZ sera triangle 3 feux.

Samedi 3 Avril

ELIANE 2 tient toujours après plus de 3 jours de combats.

Trêve très courte due à l’initiative du Vietminh qui a proposé de récupérer des blessés de HUGUETTE 7. Un gradé vietminh porteur d’un drapeau blanc se présente pour offrir une courte trêve aux défenseurs de HUGUETTE 6 afin de pouvoir recueillir plusieurs blessés français tombés à HUGUETTE 7. Deux sous-officiers quelques volontaires répondent à cet appel mais au lieu de blessés ils sont mis en présence de quatre cadavres singulièrement défigurés.

Acceptation de DE CASTRIES. Les Bo-doïs n’apportent que des cadavres affreusement mutilés, sans doute des légionnaires qu’il sera impossible d’identifier.

09 h 10

Savart Bleu 2 Hellcat décollent de Cat-Bi pour une reconnaissance météo avec 8 bombes de 250 livres. Bombardement du point Melchior en passant.

09 h 20

Notre artillerie a pris à partie avec succès tous les mouvements VM signalés.

10 h 10

Position maintenue au cours de la nuit sur ELIANE 2, DOMINIQUE et HUGUETTE. Le 1er BEP sur ELIANE 2 a perdu 50 hommes. Sur FRANÇOISE suite aux désertions des supplétifs les européens sont récupérés.

ISABELLE vigoureusement tâtée au cours de la nuit les VM viennent au contact des barbelés.

Le harcèlement sur les deux camps retranchés s’est un peu calmé depuis 07 h 00.

10 h 45

Situation appareils et équipages à Muong Sai :

Au 13 mars : 1 Morane – 1 équipage – pas d’hélicoptère.
   
Au 30 mars : 6 Morane – 6 équipages plus 1 observateur, 4 hélicoptères – 4 équipages.

10 h 55

Prévision de largage du II/1er RCP sera poursuivi nuit du 3 au 4 avril, effectif prévu 400 hommes-gaines en 20 avions. Parachutage par avion isolés chacun faisant 2 passages premier avion a votre verticale 20 h 00. Même DZ que la veille.

11 h 00

Tous les C-119 doivent être utilisés aux besoins logistiques à l’exclusion des missions napalm. La recherche du renseignement doit être orientée en priorité sur la localisation de la DCA interdisant le couloir Sud ISABELLE.

Journée

Ajustement des forces sur ELIANE 2 dans la journée. La 4e Cie du I/13e DBLE, plus fraiche, bouge de ELIANE  3 vers ELIANE 2 pour remplacer une Cie du 1er BEP décimée.

Les reste en lambeaux du 102e régiment sont repliés sur Muong Phang à 15 km au Nord Est de Dien Bien Phu, pour se regrouper et absorber des remplaçant. Il a souffert de 890 pertes, l’équivalent de 2 bataillons entiers.

Le 255e bataillon du 174 régiment envoie une Cie pour maintenir une tête de pont dans ELIANE 2 alors que le reste du bataillon stationne à distance pour pouvoir assimiler les remplaçants et se réorganiser.

ISABELLE :

La garnison comprend environ 1 600 hommes.

II/1 RTA : 545 hommes  
   
III/3e REI : 426 hommes  
   
V/7e RTA : 116 hommes  
   
II/10e RAC : 116 hommes
   
et 410 Thaïs

Heureusement pour les défenseurs de Isabelle, le 57e régiment n’a pas l’avantage numérique contre ISABELLE après le départ du 888/176 parti dans la seconde semaine de mars. Le 57e régiment n’a pas 1 600 hommes de troupes debout et ne peut encercler ISABELLE. Son 346e bataillon est à l’ouest de la rivière alors que les 418e et 265e bataillons menacent le PA WIÈME depuis le Nord-Est.

12 h 45

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Privateer-chargement-de-bombes
SHD Air : chargement de bombes dans un Privateer.

Bach Maï, 12 Bearcat décollent armés en bombes de 1 000 livres.

La météo est mauvaise sur le Delta.

1 appareil s’écrase sur l’aller sur les flanc du Ba Vi au Nord-Ouest de Hanoï : sergent BOURDERON décédé, pilote de Bearcat du groupe de chasse 1/22 Saintonge.

Attaque d’une 2e position de batterie et DCA position sure tirant sur ELIANE (C00 UJ 018 – 638).

6 B-26 en 1000 livres courts retards.

1 Privateer en 500 lbs court retard,
   
3 B-26 en 250 lbs ANM 112 sur DCA

Un des appareils met un coup au but malgré le tir précis de la DCA : 1 batterie de 37 mm Viet est détruite.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Privateer-28F-scaled

14 h 00

Situation aérienne du 02 avril 14 h 00 au 03 avril 14 h 00 : 72 sorties de combat sur Diên Biên Phu dont 9 lucioles et 4 C-119.

Sur la RP 41 : 2 sorties Tuan Giao (dépôts) et 32 sorties région de Conoï coupure de route.

12 légionnaires de HUGUETTE 6 désertent :

Ce sont des rescapés des combats de BÉATRICE qui ont assisté le matin à la récupération de 4 corps défigurés sur HUGUETTE 7. Ils franchissent les barbelés pour se rendre à l’ennemi.

Maintenant HUGUETTE 6 est seule, tout au bout du dispositif, sentinelle perdue à 2 km de tout appui.

Pour faire face à l’assaut HUGUETTE 6 ne dispose que des 86 légionnaires du capitaine RASTOUIL, du 2e bataillon de la 13e DBLE rescapé de BÉATRICE, d’une section du peloton d’élèves gradée du 2e REI du capitaine PHILIPPE, et d’une centaine de volontaires formant une compagnie de marche aux ordres du lieutenant François.

Moins de 250 combattants. ce sont eux qui pourtant pendant 15 jours vont tenir la position face aux assauts de plus en plus meurtriers de la division 312.

15 h 00

Relèves entre unités en cours.

LE 6e BPC (11e et 12e Cie) dégage les HUGUETTE. La 26e CIP est dissoute du fait des pertes les effectifs sont répartis entre les autres unités.

Bientôt le ravitaillement de la position deviendra impossible.

Le moral du BT2 est en baisse sensible.

Le capitaine GUILLEMINOT du BT3 est blessé sur HUGUETTE 2.

Activité aérienne :

Tous les avions disponibles ont exécuté deux rotations sur l’artillerie et la DCA VM à Diên Biên Phu ainsi que sur la RP 41 à hauteur de Conoï (coupure de route). Contre préparation sur Orange 1 – 2 – 3 – 4 et Mont Chauve environ 15 B-26 en 250 lbs ou 100 lbs explosives (vous demande de ne pas détourner ces missions).

8e BPC : 1 tué 5 blessés pour la journée.

Au soir

Le capitaine RASTOUIL, qui commande HUGUETTE 6, signale que les Viets sont alignés, en face de lui, prêts pour l’attaque. Face à deux régiments de la 308, la vieille garde de GIAP, RASTOUIL ne peut opposer que 86 gradés et légionnaires. À la nuit, la bataille s’engage, féroce, inexpiable.

À cause du mauvais temps, les parachutages ne suivent pas. Les vivres, munitions et médicament ne vont pas tarder à manquer. Sous les ordres du colonel NICOT plusieurs avions tentent de braver la météo, mais le balisage est quasi invisible et 2 avions sur 3 rentrent aux terrains avec leurs stocks de colis.

Demande de mise en place de deux DZ, toujours les mêmes, une sur Diên Biên Phu, une sur ISABELLE, avec des Goose Necks enterrées dans des ouvrages merlonnés pour permettre alignement de nuit. Balisage par T entrée de DZ Les deux DZ allumées de nuit simultanément.

Procédure de parachutage :

Matériel :
       
Par C-119 à 2 500 pieds sol un seul passage rapide, tout le chargement est déversé d’un seul bloc directement sur les PA.
       
Par Dakota à 8 500 pieds, plusieurs passages, le matériel est largué sur les PA, les parachutes sont muni d’un dispositif d’ouverture à retardement (pétard). Les parachutes ne s’ouvrent qu’entre 200 et 300 mètres au-dessus du PA.

Règlement de survol de la zone :

L’espace aérien est divisé en tranches de 500 pieds, les tranches sont attribuées par types d’avions.

Les Privateer de 13 000 à 13 500 pieds.
   
Les B-26 de 11 000 à 12 000 pieds.
   
Le Dakota PC de 10 000 à 10 500 pieds.
   
Les Dakota Lucioles de 9 000 à 9 500 pieds.
   
Les Dakota et C-119 para à 8 500 pieds.
   
Les C-119 Napalm de 7 500 à 8 000 pieds.

Afin d’éviter la saturation de l’espace aérien au-dessus de la cuvette de Diên Biên Phu, il est créé 2 zones d’attente :

Pour les C-47 et les C-119 : zone Jacqueline verticale estimée du point Yankee UJ 03-47 ensuite à partir de cette verticale, hippodrome en virage à gauche 3′ Cm au 270.
   
Pour les autres avions : zone Christine verticale estimée du point défini par coordonnées UJ 38-88 sur la RP 41 puis hippodrome en virage à gauche 6′ Cm 270. Les avions en attente dans cette zone assureront en même temps une mission de surveillance de la RP 41.

Personnel :

Plus de largage de jour.
   
Pas de largage par C-119.

La seule DZ possible de nuit pour le personnel est la piste en PSP du PA central.

Présentation des Dakota à haute altitude à intervalles irréguliers. Largage de 12 hommes seulement pour éviter une dispersion trop importante sur la longueur de la piste.

Etude de nouvelle techniques de largage pour les jours à venir.

DCA très dense tous calibres pour les avions à basse altitude.

Le 37 AA tire par groupement à haute altitude par barrage systématique en avant du chemin supposé de l’avion qui se présente.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 C-119-scaled
SHD : C-119 sur le parking et embarquement.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 DCA-Viet

Il y aurait autour de Diên Biên Phu 14 conseillers techniques chinois au PC opérations ; des conseillers dans les divisions et les régiments, aux directions des fournitures et des transports ; mais aucun en première ligne. Des lignes téléphoniques leurs sont réservées.

40 pièces de DCA sont servies par les Chinois.
   
1 000 camions dont 500 arrivés depuis le 1er mars sont conduits par les Chinois.
   
Fournitures récemment repérées
   
24 canons de 105 mm
   
385 mitrailleuses
   
1 200 fusils mitrailleurs
   
4 000 fusils
   
Des postes radio
   
4 000 m3 d’essence
   
4 500 tonnes de riz

Renseignement Français :

Le VM éprouve de sérieuses difficultés de transport depuis Yen Bai jusqu’à Tuan Giao, tout au long de la RP 13 et de la RP 41 (mauvais temps et actions de notre aviation : coupure de routes, attaque de convois).

Sources : https://theatrum-belli.com/

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 31%20(19)


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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeJeu Avr 04 2024, 16:45

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 4 avril 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Capture

Nuit du 3 au 4 avril

19 h 00


Attaque sur HUGUETTE 6 déclenchée. par le 165e Régiment alors que la 308e Division crée une diversion contre CLAUDINE 4 en suivant un court bombardement réalisé par la 802e batterie Howitzer.

19 h 15

Les troupes vietminh s’élancent depuis le Nord-Est vers HUGUETTE 6.

Le lieutenant Francis PENCREAC’H du II/4e RAC dirige le barrage autour du périmètre incluant un rideaux de traçantes de calibres 50 d’Epervier qui barrent l’accès du Sud. Mais les brèches créée par les déserteurs permettent une pénétration au Nord-Est des troupes Vietminh.

Moral BT2 en baisse.

19 h 30

Une contre-attaque  d’une Cie du 6e BPC du lieutenant DESMONS avec un peloton de chars déclenchée par le lieutenant-colonel LANGLAIS.

20 h 00

Attaque VM menée sur les postes Est et Nord de HUGUETTE 6 repoussés. La contre-attaque amie dégage le PA.

20 h 15

Combats en cours au plus près sur HUGUETTE 6.

6 avions de l’Anjou de Bach Mai prêts à 19 h 00, 6 avions du Franche-Comté, avions du Sénégal, 4 avions du Béarn avions chargés de 20 paras ou gaines. Essence 600 gallons, avion PC à 800 gallons. Par avion isolé à intervalle de 30 minutes. Largage individuel par demi-stick nécessitant deux passages par avion. Altitude de largage : 2 700 pieds QNH.

20 h 30

340 paras du 2/1er  RCP sont largués sur le centre du Camp retranché. 18 C-47 participent à l’opération.

Dernier largage 06 h 00 du matin sur la partie Sud de la piste côté parking. Axe de largage Sud-Nord. Longueur de la DZ : 500 mètres / temps de largage : 10 secondes à 110 MPH.

Au total 589 hommes du 2/1 RCP sont largués en plusieurs nuits : 293 Français et 296 autochtones. Effectif à 19/64/506 à part 3 sticks qui n’ont pas pu sauter pour des raisons techniques. Il reste 190 hommes à parachuter la nuit suivante.

La nuit encore, le régiment repartira à l’assaut.

Une grave crise morale atteint les bo-doïs.

21 h 30

HUGUETTE 6 :

Contre-attaque VM stoppée par l’artillerie et les chars. Le VM semble se regrouper au Nord et à l’Ouest du PA en vue d’une nouvelle attaque. Infiltration ennemie signalée vers 944-647. Mouvements suspects sur RP41 à hauteur de DOMINIQUE 1. Intervention de l’artillerie en tir fusant.

Opération Banjo se déroule suivant l’horaire prévu : 4 sticks largués. Harcèlement sur l’ensemble du CR.

22 h 30

Nouvelle forte attaque sur HUGUETTE 6.

LANGLAIS ordonne la contre-attaque de la 4e Cie du 8e Choc. Contre-attaque avec deux chars du peloton ROUGE qui progressent par le côté Est de la piste et tombent sur les arrières des unités attaquant HUGUETTE 6. Le terrain découvert est parfaitement adapté pour les chars qui mettent en déroute l’ennemi en juste une demi-heure. Les récits français décrivent la surprise des Bo-doïs s’égaillant en panique et sont bousculés et fauchés par les mitrailleuses des Bisons. Le Viet Minh se replie. La contre-attaque bénéficie aussi d’un tir de mortier heureux sur un PC Vietminh.

Abords de HUGUETTE dégagés. 200 cadavres Vietminh dans les barbelés.

Combats légers sur d’autres PA (CLAUDINE 4 tâté, infiltration sur JUNON le long de la rivière 500 mètres au Sud).

ELIANE 2 :

Les archives Françaises signalent que les troupes repoussent une attaque avec l’assistance du peloton BLEU tirant depuis JUNON.

Les archives Vietminh ne font pas mention de cet évènement, mais il est possible que cela soit un échange de tirs prolongé entre guetteurs mais sans débouché.

Minuit

Situation rétablie partout. Rétablie à HUGUETTE 6 Le détachement de contre-attaque rentre. Largage 2/1 RCP en cours dans de bonnes conditions. Les avions larguent correctement.

Dimanche 4 avril

Deuxième partie de la nuit

Harcèlements sporadiques de nos positions. Tirs d’artillerie et harcèlement mortier sur l’ensemble de la position.

02 h 00

Calme. Harcèlement intermittent. Largage 2/1 RCP se poursuit dans des conditions satisfaisantes. 13 sticks largués.

03 h 00

CLAUDINE 5 tâtée par Vietminh qui tentent de couper le barbelé. Tir fusant de notre artillerie.

04 h 00

Opération Banjo terminée : 17 sticks largués dans des conditions satisfaisantes. Harcèlement sporadique sur CR.

A l’aube

Les Viets du régiment 98 de la division 316 renoncent, évacuent d’eux-mêmes les boyaux sanglants et boueux des Champs-Elysées, ce glacis qui prolonge la colline Sud-Est. Ils s’installent en défensive sur la contre pente Est.

La bataille pour ELIANE 2 est terminée.

Elle a duré 107 heures.

La colline empeste des corps des 1 200 cadavres Viets, près de 4 bo-doïs au mètre carré !

À ce moment, la résolution des troupes Viets vacille et la victoire est bien près de changer d’âme :

C’est sans doute pour cette raison que le Vietminh élèvera le monument commémoratif de la bataille à cet endroit.


Mais 300 corps français pourrissent aussi au soleil sur les Champs Elysées.

ISABELLE : le peloton de chars de VERT participe dans la matinée a une opération de nettoyage de tranchées, avec la destruction de blockhaus au canon de 75

Renseignements :

Situation des troupes VM :

Division 312 au Nord-Est de DOMINIQUE.
   
Division 316 à l’Est d’ELIANE.
   
Division 308 à l’Ouest et Nord-Ouest du centre de résistance.
   
Régiment 57 de la division 304 autour d’ISABELLE.
   
Régiment 36 de la division 308 aurait la charge de la protection de l’artillerie et serait réparti dans tous les secteurs.
   
Régiment 9 de la division 304 se trouve :
       
Bataillon 400 et 353 à Sonla,
       
Bataillon 375 Est de la RP13 prolongée avec comme mission la protection des RP13 et RP 41 contre les maquis dont le nombre atteint plusieurs milliers de fusils dans les secteurs.

Le niveau du dépôt VM de Yen Bay est très bas.

Transport auto très difficile (pluies, coupures faites par notre aviation, attaques de convois par notre aviation).

Le VM est obligé d’aller puiser directement dans les dépôts situés près de la frontière chinoise et transporter par véhicules de bout en bout jusqu’à Tuan Giao.

Les unités d’artillerie VM en position autour de la cuvette disposent de peu de munitions (au 3 avril) (100 coups pour certaines batteries, moins pour d’autres).

HUGUETTE 6 – les renforts arrivent :

Une compagnie du 1er RCP Paras et légionnaires culbutent le régiment Viet et le bloquent dans les barbelés où l’artillerie le décime. On relèvera 800 cadavres viets sur le glacis du point d’appui.

La 6e batterie du II/4e RAC est relogée de Epervier, sur une position moins exposée adjacente à la 4e batterie dans de nouvelles alvéoles, dans la zone des PC. Transfert à l’aube dans les premières heures quand le brouillard protège le redéploiement des observateurs ennemis. De toutes les batteries de la position centrale seulement la 5e batterie du II/4e RAC est encore à la même position qu’il occupe depuis le 13 mars. La batterie reste en place jusqu’au 7 mai avec ses fortifications solides.

06 h 30

CLAUDINE 4 tâtée dans les mêmes conditions que CLAUDINE 5. Tirs d’artillerie en fusants et mortiers. Le harcèlement continue sur l’ensemble de la position.

09 h 00

Les Vietminh installent des canons S.R. sur le Mont Chauve (Nord-Nord-Est de DOMINIQUE 2). Notre artillerie prend à partie ces canons.

200 cadavres VM devant HUGUETTE 6.

Les Vietminh offrent de rendre les blessés de HUGUETTE 7… en fait ils ne nous rendent que 4 cadavres.

Le renfort du II/1er RCP a un effet moral considérable sur la garnison du CR.

Le II/1er RCP relève les unités fatiguées.

10 h 45

Préparation du largage du reliquat nuit du 4 au 5 : reliquat du II/1er RCP et renfort personnel d’artillerie Effectif : 210 hommes et gaines en 11 avions. Même dispositif que la veille pour parachutage et DZ. Premier avion verticale à 20 h 30. Détachement artillerie : 2 officiers, 5 sous-officiers, 5 hommes de troupe.

Fin de matinée

Le CONTI avec le sous-lieutenant MANGELLE, parachuté la veille au soir, est envoyé sur ELIANE 4 à la demande de BIGEARD pour faire du ménage. Mission faire taire les armes lourdes à tir tendu qui neutralisent ELIANE 4, depuis ELIANE 1 et DOMINIQUE 2

Intervention sur les embrasures les plus proches et les plus dangereuses. En fin d’opération intervention sur le versant Ouest d’ELIANE 1 avec une grande efficacité.

Retour au Pagodon pour recompléter et reconditionner le char.  

Début de la bataille des HUGUETTE.

Mise en place de la contre-attaque sur HUGUETTE 6 qui est menacée. Le DOUAUMONT et Le CONTI sont envoyé en position d’attente sur HUGUETTE 3 pour intervention avec la 3e Cie du 8e Choc en attendant la nuit.

Renseignements : présence de mines dans le dernier tiers de la piste d’aviation posées par les commandos Viet-minh sous les plaques métalliques de la bande de roulement. Le cheminement sur la terre battue reste possible de chaque côté.

Logistique :

Message > Remerciement des défenseurs de Diên Biên Phu aux équipages de C-119 pour la précision des largages.

12 h 00

Le Vietminh a évacué ELIANE 2. Les patrouilles amies poussent jusqu’en bas de la pente Est du piton. Prise sous les feux adverses ne peut progresser plus loin. La partie Est ELIANE 2 est trop vulnérable au feux ennemis constitue un No Man’s Land.

Resserrement dispositif adverse à l’Ouest d’ISABELLE.

Harcèlement sur l’ensemble des positions notamment sur HUGUETTE 6 et DOMINIQUE 3 ainsi que sur le terrain d’aviation.

Journée politique

Le président LANIEL et son ministre PLÉVEN sont conspués et molestés par des anciens combattants d’Indochine lors d’une cérémonie à l’Arc de Triomphe.

16 h 00

Les VM ont évacué la partie encore tenue par eux sur les pentes Est de ELIANE 2. Nos patrouilles ne peuvent s’y maintenir (tir fichant adverse) Cette zone battue par le feu n’est occupée par personne.

Situation aérienne : Mauvais temps QGO aucune sortie.

Entre 17 h 00 et 18h 00

Début de l’intervention :

Début du bombardement, les chars se placent près des anciennes alvéoles des avions de chasse. Ils assistent à moins de 50 m aux tirs de batterie et de contre-batterie Viets sur les pièces d’artillerie du camp. La 3e Cie reste dans ses abris sur Epervier.

Préparation de l’évacuation sanitaire du 05 avril : mettre dans chaque appareil 24 brancards pliés qui remplaceront brancards nombre pour nombre. L’heure de l’opération transmise à l’adversaire est 14 h 00.

17 h 15

Tranchées de DOMINIQUE 2 vers DOMINIQUE 3 se poursuivent.

HGUETTE 5 et 6 les plus menacés.

Entre HUGUETTE 1 et 6 : en place 1 bataillon Viet, division 312.

8e BPC : 5 blessés dont capitaine TOURRET.

18 h 15

Intensification du harcèlement sur le PA HUGUETTE 6 par tous les calibres de canons et mortiers. Les mouvements en direction du PA sont décelés.

Entre le 14 mars et le 4 avril

Sur les 3 500 tonnes demandées, 3 250 ont été accordées mais à cause de la météo, la technique et l’utilisation des avions, 2 700 tonnes sont parties.

2 500 tonnes seulement ont été larguées à cause de la météo, de la technique et de la DCA. Seulement 70 % des besoins ont été largués.

Compte tenu des pertes aux largages estimées à environ 20 %, le GONO récupère seulement 60 % de ce qui lui est envoyé.

Pour ces 3 semaines, 100 tonnes jours au lieu de 155 tonnes jours au départ.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Chargement-1-1

Source : https://theatrum-belli.com/

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 31%20(19)


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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeVen Avr 05 2024, 20:33

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 5 avril 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 DBP-85

22 h 00

Une attaque VM stoppée dans les barbelés semble surtout pour objet la mise en place d’une base de feu au plus près du PA.

Régiment 165 de la 312 renforcé du bataillon 141/312 et de la Cie lourde 401/308

La Cie VIARD du 1/13e DBLE est envoyée en renfort du HUGUETTE 6.

Intervention des chars CONTI et DOUAUMONT sur HUGUETTE 6 en renfort de l’action du 8e Choc.

Diversion sur HUGUETTE 2, reconnaissance par les chars, appelés ensuite sur HUGUETTE 3.

Contacts sur HUGUETTE 6 et CLAUDINE 5. Infiltrations vers HUGUETTE 1.

ISABELLE calme.

22 h 30

Le Vietminh vient pour la deuxième fois au contact de HUGUETTE 6.

Le contact se précise sur la face Ouest de HUGUETTE dont tous les PA sont assez fortement tâtés.

Infiltration vers HUGUETTE 1 et contact de patrouilles devant CLAUDINE 5.

23 h 30

Parachutage en cours.

23 h 45

Parachutage prévu (reliquat du II/1 RCP) doit être annulé en raison de la météo. 8 C-47 tentent le parachutage.

00 h 00

À la suite de l’arrivée du II/1er RCP et en prévision de l’attaque venant du Nord-Est ont été renforcés les PA DOMINIQUE 3 et 4 ELIANE 10. Le harcèlement s’intensifie sur HUGUETTE 6. Brume au sol, mouvements suspects observés de HUGUETTE 7 vers HUGUETTE 6 pris à partie par artillerie.

00 h 30

HUGUETTE 5, 2 et 1 sérieusement tâtés.

HGUETTE 6 attaqué par 4 bataillons (3 bataillons de la division 312 et 1 indéterminé). Les VM sont dans les barbelés et donnent l’assaut sur les faces Nord et Est pendant que se déclenche un tir de neutralisation sur le PC et notre artillerie. Tous les tirs d’arrêts sont immédiatement déclenchés et ne cesseront qu’à l’aube.

00 h 40

Contre-attaque immédiate de nos éléments sur HUGUETTE 6 appuyés par des chars.

01 h 15

Arrivée de l’élément de contre-attaque sur HUGUETTE 6.

Le CONTI saute sur une mine sur la piste. Le DOUAUMONT poursuit la mission.

Mission intervention sur HUGUETTE 6 les Viets sont rentrés dans la partie Nord-Est du PA. Appel au secours de HUGUETTE 6, des légionnaires repliés dans le Sud du PA.

Le CONTI se porte en avant pour arriver au plus tôt vers la chicane de l’entrée.

Le CONTI accélère et dans le noir roule sur le bord de la piste.

Explosion, le char CONTI est immobilisé. Le char vient de sauter sur une mine.

Le sous-lieutenant MENGELLE change de char et passe sur le DOUAUMONT. Devant 2 bouchons Viets le DOUAUMONT traverse la piste et le long du drain côté Est de la piste.

Le CONTI assure la protection du DOUAUMONT par des tirs de mitrailleuse mais il attire les tirs des armes automatique et des unités antichars. Le peloton rouge est envoyé pour récupérer le CONTI. L’ETTLINGEN pénètre sur la partie minée et accroche le CONTI, en le déplaçant une deuxième mine explose sous le CONTI arrachant le train de roulement. L’ETTLINGEN traine le CONTI jusqu’au carrefour de HUGUETTE 3.

Bloqué devant HUGUETTE 6, le DOUAUMONT continue le tir de toutes ses armes. Arrivée aux barbelés de HUGUETTE 6. Tir de bazooka, chenille coupée, incendie sur une caisse de ration arrimée à l’extérieur. Incendie sans danger.

Les Viets voyant l’incendie de loin rendent compte de la destruction d’un char, information reprise par le général GIAP et par Radio Pékin.  

Tir au Nord-Est sur attaque Viet régiment 165. Le DOUAUMONT, à l’angle des barbelés de HUGUETTE 6 et du réseau qui flanque le drain bloque toute l’approche à HUGUETTE 6.

Les éléments de tête de la 3e Cie ont réussi à pénétrer dans HUGUETTE 6. Le lieutenant BAILLY, commandant la 3e Cie, est blessé aux jambes avec ses 100 hommes le long du drain ses parachutistes sont bloqués.

02 h 40

Situation confuse, les combats continuent à l’intérieur de HUGUETTE 6. La contre-attaque amie une Cie et un peloton de char a réussi la liaison avec le PA. Un deuxième élément est envoyé en renfort. Un char saute sur une mine.

02 h 55

Renfort du peloton de Rouge pour le DOUAUMONT et appui de la 2e Cie du 1er RCP de CLÉDIC déployée à l’ouest du terrain d’aviation en provenance du pied d’ELIANE 2. Aussitôt engagés. Leur arrivée permet de commencer à dégager le PA.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Catrte-nuit-du-4-au-5-avril
Dans la nuit du 4 au 5 avril, la compagnie de légionnaires du capitaine DONNADIEU fut assaillie par deux régiments de la 312, soutenus par une compagnie d’appui de la 308. Pour sauver cette position, LANGLAIS lança pas moins de 3 contre-attaques, soutenues par des chars. D’abord une compagnie du 8e Choc, puis une du 2/1 RCP et enfin, au matin, la 11 du 6e BPC. HUGUETTE 6 était sauvé.

La nuit est calme à part quelques patrouilles Vietminh autour de CLAUDINE 4 et 5.

Récupération du char CONTI ayant sauté sur une mine sur la piste. Remorquage. Le CONTI saute de nouveau sur une mine, d’échenillé. Abandonné au carrefour d’HUGUETTE 3.

Reprise de l’assaut sur HUGUETTE 6 et contre-attaque :

Depuis Epervier la Cie BAILLY (8e  choc) part par le drain mais est arrêtée à mi-chemin.
   
Le lieutenant VIARD avec 50 légionnaires.
   
La Cie CLÉDIC (2/1er RCP) depuis ELIANE 4.

Renseignements :

Il est confirmé que la division 312 a attaqué BÉATRICE et que la division 308 a attaqué GABRIELLE.

Le VM reconnait avoir de très grosse pertes. Certaines Cies seraient réduites à 20 hommes. Un bataillon du régiment 165 aurait été anéanti par nos tirs.

Le moral des prisonniers récemment capturés est assez bas (certains sont de jeunes recrues récemment arrivées à Diên Biên Phu).

LA GARNISON DE DIÊN BIÊN PHU CITÉE À L’ORDRE DE L’ARMÉE

Publié le 05 avril 1954 à 00 h 00


Sur proposition de M. DE CHEVIGNÉ, secrétaire d’État à la guerre, M. PLEVEN, ministre de la défense nationale, a cité à l’ordre de l’armée la garnison de Diên Biên Phu.

Voici le texte de la citation :

« Depuis plusieurs semaines, sous la commandement du colonel DE CASTRIES, les troupes de l’Union française qui la constituent repoussent jour et nuit les assauts acharnés d’un ennemi très supérieur en nombre. Le sacrifice héroïque de ceux qui sont tombés, la ténacité farouche des combattants, ajoutent une gloire nouvelle à l’honneur de nos armes. Unis dans la volonté de vaincre, officiers, sous-officiers, caporaux et soldats méritent l’admiration du monde libre, la fierté et la gratitude de la France. Leur courage est un modèle à jamais exemplaire. »

Au matin, aidé par LEPAGE (6e BPC) CLÉDIC du 2/1er RCP achève la reconquête d’HUGUETTE 6. Le poste est repris en totalité, plus de 600 Viets au tapis.

1 bataillon Viet de la 312, 400 m sud de HUGUETTE 6 sur le drain.

Reconquête d’HUGUETTE 6 par la Cie CLÉDIC aidée au lever du jour par la Cie LEPAGE (6e BPC) ; la Cie MINAUD, (2/1 RCP) arrive vers midi pour relever CLÉDIC.

Le CONTI saute sur une mine sur la piste. Le DOUAUMONT poursuit la mission.

Bloqué devant HUGUETTE 6.

Combat à 1 contre 10. Combat au coupe-coupe.

Tir toutes armes. Arrivée aux barbelés de HUGUETTE 6.

Bombardement Viet au 105, mortiers de 120 et 81.

04 h 00

La compagnie CLÉDIC déboule au pas de charge, en hurlant, dans le dos des Viets qui nettoyaient méthodiquement les dernières résistances d’HUGUETTE 6, persuadés de n’être pas dérangés par une contre-attaque française.

Un peu avant l’aube, le général commandant la 312, engage un bataillon du régiment 141. Mais CLÉDIC a redonné du moral à la garnison d’HUGUETTE 6, une trentaine de légionnaires intégrés aux parachutistes. Le choc est rude mais la garnison tient bon.

Combats acharnés continuent à se dérouler à HUGUETTE 6. Nouvelle contre-attaque en cours. Tenons partie Sud du PA. Un char détruit. Harcèlement VM sur zone PC, positions de batteries et sur ISABELLE.

04 h 10

Début de la course sur la piste.

04 h 15

Arrivée sur HUGUETTE 6 et sur les Viets et les rejettent.

Général commandant la 312 envoi un bataillon du régiment 141.

Reste sur HUGUETTE 6 une trentaine de légionnaires intégrés aux paras.

Tir au Nord-Est sur attaque Viet régiment 165.

Tir de bazooka : chenille coupée, incendie sur une caisse.

Renfort du peloton de rouge pour le DOUAUMONT et appui de la Cie CLÉDIC déployée à l’ouest du terrain d’aviation.

ELIANE 4 :

Intervention du char CONTI sur la crête au profit de BIGEARD pour faire taire les armes lourdes sur ELIANE 1 et DOMINIQUE 2. Destruction de plusieurs canons sans recul. Récupération du char CONTI ayant sauté sur une mine sur la piste.

Remorquage le CONTI saute de nouveau sur une mine déchenillé.

Abandonné au carrefour d’HUGUETTE 3, il est utilisé en blockhaus fixe au Sud du terrain d’aviation.
Lundi 5 avril

07 h 00

Dernier renfort VM qui nécessite l’envoi de la 1re compagnie du 6e BPC, celle du lieutenant LEPAGE, réussit à percer.

Lever du jour

HUGUETTE 6 entièrement repris.

Pertes VM énormes, supérieures à 1000, tous très jeunes.

Pertes amies sensibles en blessés par l’artillerie VM.

L’artillerie VM continue à pilonner HUGUETTE 6 et le Nord de la piste.

Beaucoup de VM à l’Ouest et au Nord de la position sont traités par l’artillerie.

Renseignements (nuit du 4 au 5 avril) — L’attaque sur HUGUETTE a été conduite par :

Le régiment 165 et le bataillon 16 du régiment 141 de la division 316.
   
Eléments du Bataillon 89 du régiment 36 de la division 308.

07 h 20

Des B-26 du Gascogne décollent de Cat Bi avec des bombes de 250 livres.

5 autres B-26 décollent jusqu’à midi accompagnés de 4 patrouilles de Hellcat.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 B-26-scaled

08 h 00

Message GONO :

Les tirs d’artillerie réussissent à ralentir l’attaque sur HUGUETTE 6. Demande maximum d’avions.

Savart Rouge attaquent Ban Lang Tong à l’Ouest de HUGUETTE 6 avec des bombes de 250 livres puis font des passes de straffing.

Quinze minutes après Savart Vert bombarde a vue à 500 m au nord de HUGUETTE 6.

Savart Jaune place 2 projectiles dans le radier aux ordres de Torri Rouge.

Le temps s’est amélioré et l’aviation attaque les positions viets en pleine manœuvre, la passe des avions laisse 800 cadavres sur le terrain.

Dans le ciel bleu, les Bearcat et les Corsair lâchent les bombes sur les Viets, surpris à découvert ; les obus de l’artillerie française frappent également les Viets qui se replient. L’opération de dégagement a couté 23 tués 107 blessés et 60 disparus aux troupes Françaises.

Cette attaque avortée sur HUGUETTE 6 est la dernière que le général GIAP a décidé de monter ainsi. Les sept jours de l’offensive que ELIANE, DOMINIQUE, et HUGUETTE lui a coûté cher :

12 000 bo-doïs gisent dans la boue ou encombrent ses infirmeries. Les Viets ont le moral au plus bas.

Après quelques difficultés avec ses troupes dont certaines auraient refusé de donner l’assaut « mouvement droitiste caractérisé » dira le général GIAP, le commandement vietminh qui a subi de lourdes pertes, ralentit son rythme d’attaques massives à partir du 6 avril.

Mais il poursuivit inlassablement son travail de creusement de tranchées et d’encerclement. Au 1er mai, on estimera leur longueur totale à 400 km. Cette stratégie d’étranglement, assortie d’attaques ponctuelles et de harcèlements incessants, grignote les défenses. Elle oblige le commandement à resserrer progressivement le dispositif. Les tirs d’artillerie Viet sont continus et concentrés sur le périmètre réduit de la garnison.

La garnison voit arriver des artilleurs, des cavaliers, des tringlots, des légionnaires, des marsouins, des Marocains, des Algériens, des Vietnamiens.

Ils se sont portés volontaires pour venir et sauter sans autre préparation qu’une rapide initiation à la technique du dégrafage du harnais. Dans l’avion qui les emmène à Diên Biên Phu, en plein combat, ils ne regrettent pas cet enthousiasme qui leur a fait effectuer un pas en avant, ce matin, quand, au rapport, le sous-officier de semaine a demandé des volontaires. Ils n’en ont pas eu le temps. Ils ont aussitôt été saisis par le tourbillon. Formalités administratives, signature de l’acte de volontariat, constitution du paquetage et, à la nuit tombée, embarquement à bord d’un camion pour l’aérodrome de Bach Mai. Regroupés sous un hangar, ils ont découvert d’autres volontaires, tout aussi hagards qu’eux-mêmes. Certains affectent un cynisme vaguement moqueur, d’autres une fausse indifférence. La plupart s’interrogeant des yeux, essayant de trouver chez le voisin la même vague appréhension.


"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Bigeard

LANGLAIS décide de prendre BIGEARD comme adjoint à l’intervention, ce dernier décide : « Il faut bluffer le Viet, ne pas lui laisser l’initiative ! »

BIGEARD veut reprendre ELIANE 1. En prévision de son attaque il fait creuser une tranchée partant d’ELIANE 4. il fait régler les tirs de mortiers sur les tranchées viets par lesquelles se font les relèves et le ravitaillement.

Opération Croix Rouge prévue pour ce jour ne pourra avoir lieu en raison des combats sur Huguette 6 et dès que des qu’ils ont eu connaissance de notre intention de faire atterrir des avions sanitaires, les VM ont systématiquement tiré sur le terrain pour le rendre inutilisable.

ISABELLE :

Les tranchées arrivent à moins de 100 mètres de la position.

Obligation de coûteuses contre-attaques pour combler les tranchées.

09 h 00

Le nettoyage est repris sur HUGUETTE 6 et se termine à 10 h 15.

10 h 00

Prévision de parachutage pour le soir.

Largage du reliquat du II/1er RCP et renforts nuit du 5 au 6 dans conditions précédentes 14 avions 1er avion verticale 20 h 00 remettre éventuellement en état la DZ si détériorée par artillerie.

10 h 15

HUGUETTE 6 entièrement réoccupée. Pertes VM énormes mais non encore dénombrées probablement supérieures à 1 000 tués tous très jeunes. Pertes amies sensibles en blessés par artillerie VM qui pilonne le PA et la partie Nord de la piste. Nombreux VM à l’Ouest et au Nord traités par artillerie.

Message :

En raison impossibilités évacuations sanitaires GENECHEF estime opportun passer message à commandant Vietminh « Evacuation blessés prévues pour aujourd’hui 5 avril par DC-3 sanitaires seront remises à date ultérieure ».

12 h 00

Léger harcèlement de la position. Remise en ordre de HUGUETTE 6.

13 h 45

ISABELLE signale que la glace destinée à l’ACP 3 est tombée en torche en zone Vietminh. Parachutage à refaire.

Dakota parachute très mal sur Diên Biên Phu malgré rectification de Torri Transport.

14 h 00

Harcèlement sporadique, Intervention de l’artillerie et l’aviation sur des VM travaillant autour de DOMINIQUE 2 et à l’Ouest de HUGUETTE.

Un C-119 largue par erreur sa cargaison comprenant des piles et 2 canons de 75 SR près de Ban Mé à 2 km (Sud-Ouest de CLAUDINE). Essai de destruction est effectué par artillerie et aviation.

15 h 00

Hanoï : problème de livraison des parachutes. Pas de parachutes arrivés à la CRA pour le parachutage du soir et de la nuit suivante.

16 h 45

Recrudescence DCA. Harcèlement de la position. Remise en ordre du PA HUGUETTE. Reconstitution des réserves.

Renseignements :

Pertes Vietminh : 800 tués VM dans HUGUETTE 6 (y compris les barbelés) et dans les tranchées du poste. très nombreux autres tués en avant de Huguette 6.  21 prisonniers capturés.

Tonnage munitions livré du 13 mars au 31 mars inclus :

Infanterie : 370 tonnes.
   
Artillerie et mortiers de 120 : 867 tonnes.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 EVASAN-10

Source : https://theatrum-belli.com/

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Sicut-Aquila

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 908920120 "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Cocoye10 "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

marienneau jean-michel aime ce message

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeVen Avr 05 2024, 23:08

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10
Capitaine Marcel CLEDIC
1er RCP


"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Marcel

1945 : La Résistance

1946 : Lieutenant au 1er RCP

1947 : L'Indochine, NAM DINH

1948 : SAM NEUA

1953 : 2ème séjour en Indochine

DIEN BIEN PHU

1956 : l'Algérie, Philippeville

1961 : Le PUTSCH

Condamné à 3 ans de prison avec sursis


A effectué deux séjours en Indochine avec le 1er R.C.P, a sauté notamment deux fois sur Dien Bien Phu avec sa compagnie

A connu le fameux camp de prisonniers  » N°1 «

A commandé la 4ème Compagnie du 1er R.C.P en Algérie puis le Commando Orange du G.C.P.R.G

Grand-Officier de la Légion d’Honneur

Médaillé de la Résistance  ( a commandé le bataillon  » Bir Akeim  » dans la zone de Crozon )

Croix de Guerre 39/45 ( 01 citation + 1 blessure)

Croix de Guerre T.O.E  ( 07 citations )

Croix de la V.M ( 04 citations )

Que Saint Michel lui réserve une place au Paradis des Parachutistes .

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Marcel-Indo-2048x2048


Vidéo d’excellente qualité où vous pourrez voir entre autres Marcel Clédic s’entretenir avec le colonel Château-Jobert (en 2000 à Plumelec)

Cette vidéo a été réalisée par Pascal Durox, délégué régional de l’Amicale du 1er R.C.P. Nous le remercions vivement pour cette très belle réalisation.


"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 1996631456  "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 1996631456

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeSam Avr 06 2024, 19:04

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 6 avril 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Paras-embarquement-2

Nuit du 5 au 6 avril

19 h 00


Légers harcèlements sur l’ensemble de la position.

22 h 00

Harcèlement de la position en particulier à chaque largage de personnel. Le Génie retire 15 mines sur la piste d’envol. Largage dans de bonnes conditions

22 h 30

Situation inchangée. Les évacuations sanitaires n’ont pas eu lieu.

Parachutages de renforts en cours.

Bilan de l’attaque sur HUGUETTE 6 :

Pertes amies : 23 tués dont un officier, 112 blessés dont 3 officiers et 86 disparus.
   
Pertes rebelles : 800 tués dénombrés (nombreuses pertes), plus un certain nombre en dehors de la position dans les tranchées d’approche.

240 parachutistes sont largués par les Dakotas l’opération doit être interrompue à minuit 30 à cause d’un orage sur la cuvette un stick d’une vingtaine d’hommes déportés tombe chez l’ennemi. 12 Dakota sur 14 ont pu larguer leurs personnels.

Bach Maï, lundi 5 avril 1954, vers 21 h 00.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Paras-embarquement

Ces missions « Banjo » seront parmi les plus délicates et les plus dangereuses.

Les paras devaient être largués à 400 mètres sur une DZ courte, en deux passages, voire trois.

L’obligation de passer toujours au même endroit, en ligne droite, à vitesse de parachutage, nous valait d’être tirés comme des pigeons.

Les parachutistes n’avaient pas le temps d’apprendre à sauter (les avions étaient pris pour les missions opérationnelles).

Quelques-uns avaient effectué un ou deux sauts, les autres aucun : ils étaient largués dans la fournaise de Diên-Biên-Phù, de nuit, sans entraînement.

Certains voulaient absolument combattre, d’autres étaient pris de panique au dernier moment.

Il fallait décrocher leur SOA (sangle d’ouverture automatique), et cela retardait les autres.

Parfois même il arrivait que l’un d’eux, pour être sûr de ne pas être poussé de force par les dispatchers, ouvre son ventral dans l’avion.

Bonjour les dégâts !

Au total les quatre groupes, « Franche-Comté », « Anjou », « Béarn » et Sénégal » effectueront 164 missions Banjo et largueront 3 024 paras.

Dans une semi-obscurité, les Dakota sont alignés sur le parking où règne l’effervescence qui précède les missions Banjo. Les sticks de paras qui sauteront dans quelques heures, de nuit, dans la fournaise de Diên Biên Phu, se préparent.

L’équipage du « Franche-Comté » du C-47 n° 545 F-RAYA, le pilote LAMARQUE, le NCA, un certain capitaine…, le mécano VLASSOF et le radio RUBEL, observent les paras, alignés, dont on vérifie l’équipement avant l’embarquement.

Combien parmi eux reviendront de Diên Biên Phu ?

Il y aura ceux qui se réceptionneront mal à l’arrivée au sol et qui connaîtront tout de suite l’infirmerie, ceux qui combattront et qui finiront ou morts ou blessés ou rescapés mais prisonniers dans des conditions telles que peu s’en sortiront.

En fait, je crois que je ne me posais pas trop de questions à cette époque où j’avais 21 ans.

La mission était là et il fallait l’exécuter.

Les para embarqués, mise en route, roulage, décollage et cap sur Diên Biên Phu.

La routine…

Comme pour toutes les missions de nuit, cache-flammes et discrétion sont de rigueur. Même les vers luisants sont interdits à bord ! …

À l’approche de la DZ, les paras accrochent leur SOA et le dispatcher, pour les vérifier, allume sa lampe électrique en ne laissant filtrer entre ses doigts qu’un mince rai de lumière.

Aussitôt notre NCA l’engueule : pas de lumière !

Alignement pour le premier passage.

Top largage… et au lieu d’appuyer sur la sonnette de largage, notre bon NCA… allume les phares d’atterrissage !!!

C’est aussitôt un festival de traçantes convergeant sur nous.

Lamarque, furieux, balaie le bras du navigateur d’un coup de coude, éteint les phares tout en se mettant en virage et en « évasives ».

Les deux passages pour faire sauter les paras se feront sans l’aide du navigateur.

Avec tout ça on n’a pris que deux impacts.

Mais quelle chaleur !


HUGUETTE 5 attaqué ; rebelles stoppés.

02 h 45

Fort grenouillage VM autour de HUGUETTE 6 jusqu’à la limite des barbelés. Violent orage arrête le parachutage.
Mardi 6 avril

06 h 00

Léger harcèlement sur l’ensemble de la position.

Estimation des pertes : 1 500 tués et 4 000 blessés.

Logistique CRA 5 :

Décision de chargement des C-119 par tranche de 10 appareils. Chargement systématique préprogrammés un tiers infanterie, deux tiers artillerie, chargement sur dernier quart commandes particulières.

30 rotations de C-119 prévues par jour.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 DBP-63

09 h 30

Journée relativement calme dur côté VM activité nettement accrue de la DCA moyenne a proximité immédiate de Diên Biên Phu.

Remise en ordre de nos unités à la suite des furieux combats de la nuit dernière.

Parachutage des renforts arrêtés par orage qui entraine un stick en zone adverse 12 paras non récupérés.

Renseignements :

Les 4 bataillons VM qui ont participé à l’attaque de HUGUETTE 6 ont essuyé des pertes extrêmement sévères et peuvent être considérés comme inutilisables.

Notre artillerie a pris à partie les pièces de DCA signalées et repérées en action particulièrement sur la face Ouest. Elle a traité également les pièces de 105 et 75 SR repérées.

Les positions VM autour de la position semblent avoir peu progressé dans les dernières 24 h mais l’aménagement de positions et de blockhaus sur les PA conquis particulièrement dans le CR HUGUETTE se poursuit.

Matinée

Essai de largage par C-119 sur ISABELLE. Mais demande qu’un essai préalable soit fait comprenant un premier passage de largage d’un parachute témoin.

Nécessité d’un parachutage basse altitude étant donné l’exiguïté du PA.

Le périmètre d’ISABELLE est très petit. Un Dakota traverse la position en 2 secondes !

Il faut 8 jours pour remplacer les obus de 105 mm consommés entre le 30 mars et le 1er avril.

Demande que les C-119 parachutant sur la DZ Principale de Diên Biên Phu fassent deux passages avec un parachute d’essai au premier pour ajuster corrections.

10 h 20

À la suite de situation de plus en plus critique en approvisionnement toute nature, tout potentiel aérien disponible sera utilisé journée du 06 et nuit du 6 au 7 avril à l’envoi de matériels, munitions et vivres.

Envoi de renforts prévu ce soir reporté demain. « COGNY ».

10 h 45

Position harcelées irrégulièrement au mortier par salves.

13 h 00

Fin d’un harcèlement violent par mortiers à l’exclusion de 105 mm.

Le général NAVARRE avec le colonel CRÈVECŒUR, sur la base de Seno, décident le lancement de l’opération Condor.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Carte-de-situation
SHD : Carte de situation.

La situation est la plus grave :

Des stocks de vivres pour deux jours et 2,5 à 4 unités de feu pour les pièces.

Les mortiers de 120 mm n’ont que 0,8 UF — 1 422 obus pour 17 tubes en état sur 24.
   
Les 155 mm n’ont également que 1,2 UF — 418 coups pour 3 tubes en état sur 4.
   
Les 105 mm ont 2,6 UF correspondant seulement à 1 nuit de combat — 615 obus, 17 tubes en état sur 24.

Il ne reste plus de mines pour les points d’appuis arrière comme HUGUETTE 1 ou LILI qui vient d’être créée à partir d’un morceau de CLAUDINE 1.

Il ne reste plus d’obus éclairant pour mortiers de 60 d’infanterie de première ligne. En trois semaines, l’aviation largue 3 500 tonnes de vivres et de matériels sur le camp, dont 75 % sont ramassés par les défenseurs.

La défense d’ELIANE 2 est confiée au 1/13e DBLE.

14 h 00

Reconnaissance Est Ban Me permet la récupération de matériel parachuté par erreur le 05 à 14 h 00 (Deux 75 SR et médicaments). Munitions de 105 tombées en chute libre enlevées en partie par VM. Autre reconnaissance atteint Ban Co My après léger contact au cours duquel 2 VM tués ; 1 poste 300 récupéré.

Bureau appui aérien :

Demande en fonction disponibilités restant après exécution votre ordre de bombardement sans entamer potentiel de nuit Bombardement d’objectifs constitués par organisations enterrées et occupées constituant bases de feux mortiers et canons sans recul.

DOMINIQUE 2 en HV59 — cliché 99 centre en 224/489.
   
Mont Chauve en TJ 953/653 en particulier — cliché 99 centre en 185/480.
   
DOMINIQUE1 en particulier sur cliché 99 centre en 245/494.
   
Village de Ban Tong et Ban Bong centre en TJ 920/600 HV 59 cliché 60 de 258/410 à 281/410.

Vous demande d’effectuer mission en long retard en fin de journée impérative.

14 h 30

Criquet n° 422 Victor Golf du 23e GAOA, piloté par le maréchal des logis RIBIÈRE du 21e GAOA – observateur lieutenant DE LA CHOUE DE LA METTRIE du 21e GAOA – décolle de Muong Sai – Altitude 1 500m – et parcourt 120 km vers la verticale de Diên Biên Phu.

Le 21e GAOA a perdu 7 avions à Diên Biên Phu et 6 avions ont été saboté sur l’aérodrome de CAT Bi le 7 mars. Les pilotes du 21e GAOA volent sur les avions du 23e.

15 h 30

Mission Photo 565 HV 367 du 06 avril 1954 – Echelle 1/10 000.

La DCA est calme. Le pilote descend trop bas encadré par la DCA de 37 puis par les traçantes de 12.7. Touché par la DCA d’un 37 mm qui rentre par la fenêtre et éclate derrière l’observateur qui est blessé grièvement. Le pilote demande l’autorisation de se poser à Diên Biên Phu. Il plonge vers le sol et arrive à se poser au sud de la piste vers les alvéoles Bearcat. Dès le sol, le Criquet est pris à parti par l’artillerie roule vers les alvéoles des Bearcat, touché par l’artillerie au sol tuant le lieutenant DE LA METTRIE. Le maréchal des logis RIBIERE est sorti de l’avion par une équipe de secours avant qu’il ne prenne feu et ne brule totalement.

Une escadrille C-119 largue sa cargaison complète 18 tonnes de munitions, (dont 2 canons de 75 mm sans recul, des obus, du sang et des accumulateurs) entre les lignes près de Ban Co My.  LANGLAIS a une « moue de dégoût ».

Chaque extravagance, comme sortir la tête de l’abri du parapet, est sanctionnée par un coup de canon sans recul, tiré de l’observatoire avancé de DOMINIQUE 2.

Les liaisons indispensables jusqu’au PC se font se font par bonds de boyau en boyau.

La vie reprend à la nuit où pour certains il s’agit de repérer et récupérer les parachutages essaimés au hasard sur le périmètre et qu’il faut recenser et acheminer à destination selon s’il s’agit de munitions ou de ravitaillement. Pour d’autres il s’agit de faire des interventions au profit des positions harcelées.

Bilan Escadron de chars :

23 spécialistes hors de combat dont 9 chefs de char

3 M24 Chaffee immobilisés :

Char BAZEILLES considéré perdu sur ELIANE 2
   
CONTI irréparable dans une alvéole avion de Bearcat avec de bonnes solutions de tir sur DOMINIQUE 2 servant de défense fixe.
   
SMOLENSK en attente de pièce (boite de vitesse).

Une chenille larguée dans la journée tombée hors du périmètre Eliane 3 avec toute la cargaison du C-119. Opération montée pour récupérer le matériel. 2 chars en protection.

Le patron du PC Feux, s’aperçoit que l’ennemi est en permanence branché sur les fréquences de ses artilleurs. Il fait constamment modifier les indicatifs mais l’ennemi possède de bons observateurs.

MESSAGE :

Demande de re complétement en matériel pour l’ACP 6 sur ELIANE 12 dont une grande partie du matériel a été détruit par un bombardement.

Sur HUGUETTE 2 en seconde ligne la 12e Cie du BT3 commence à craquer moralement après la blessure du capitaine GUILLEMINOT le 3 Avril. Jusqu’à 70 hommes désertent et LANGLAIS démantèle la Cie, désarme les troupes et ordonne au 1/5 BPVN du capitaine BIZARD de reprendre la position. 30 Thaïs sont volontaires pour servir l’artillerie.

Les Européens incluant le capitaine GUILLEMINOT, après convalescence, rejoignent le 5e BPVN. 50 Thai désarmés s’esquivent du service, désertent et vont rejoindre les Rats de la Nam Youm le long des rives Ouest de DOMINIQUE 3 ou retournent dans leurs foyers.

17 h 15

Le harcèlement de la position se poursuit à cadence variable par coups de mortier et canons sans recul.

Source : https://theatrum-belli.com/

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeDim Avr 07 2024, 15:43

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 7 avril 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 DBP-71

Nuit du 6 au 7 avril

19 h 00


Le PC GONO demande l’envoie de 3 chefs de char, deux canonniers de char, un pilote et un radio. La bataille dévore les équipages de chars, les artilleurs, les observateurs à un rythme incessant.

19 h 15

Le harcèlement de la position se poursuit.

Dans la soirée

Il n’y a plus d’obus éclairants pour les mortiers de 81.

Afin de préserver ses effectifs, GIAP renonce aux attaques frontales. Il leur préférera la lente progression par des boyaux que creusent des armées de coolies décimées par l’artillerie française, mais toutes renouvelées.

Renseignement :

Message échangés entre poste Frontière et PC Ops Nord-Ouest permettent par interprétation de penser à fourniture armement de nouveau type Orgues de Staline. Chinois demandent pont Lao Kay actuellement 5 tonnes soit porté 15 ou 25 tonnes travaux a entreprendre immédiatement.

L’asphyxie des HUGUETTE commence, elle ne s’interrompra plus. Le répit aura été de courte durée.

Pas de largage de renforts dans la nuit.

02 h 00

Quelques mouvements suspects à l’Ouest de CLAUDINE 5 et d’HUGUETTE 5. Travaux sur ELIANE 1

Mission Photo 566 HV 372 du 07 avril 1954 – Lieutenant JAILLARD – groupe de bombardement 1/19 Gascogne.

Accalmie relative sur Diên Biên Phu. La pluie fait son apparition. Elle transforme les tranchées en bourbiers et fait s’effondrer certains abris. Les obus viets provoquent des coulées de boue aux effets dévastateurs.

Mercredi 7 avril

Matin

Stock munitions


Depuis le 31 avril le stock de munition n’a pu être recomplété pour cause de météo et de potentiel aérien. Le niveau n’a pu être remonté il a même baissé.

105 HM2 : 7 300, soit 2,4 UF pour 17 pièces.
   
155 HM1 : 420, soit 1 UF pour 4 pièces.
   
120 mm  : 1 400, soit 0,8 UF pour 17 pièces.

Ces stocks ne permettent pas de parer la nuit prochaine une attaque du type 13 mars ou 30 mars.

Dès le lever du jour les équipes de ramassage tentent de récupérer le matériel mal parachuté dans le milieu de la nuit par 10 Packet C-119 au Sud de CLAUDINE vers Ban Co My. Un poste radio SCR 300 est récupéré.

ISABELLE :

Les travaux ennemis se rapprochent vers le point d’appui WIÈME, le colonel LALANDE ordonne de reboucher les tranchées. Peloton Vert + 6e Cie 2/1 RTA : Détruire une tranchée creusée à l’Ouest.

Ennemi :

Div 304 régiment 57 – effectif 3 000 hommes.

2 directions : Une sur PA WIÈME l’autre à l’ouest sur ISABELLE 1 et 6.

Nettoient plusieurs centaines de mètres de tranchées, couteuse contre-attaque au corps à corps au-delà de HUGUETTE 5. Réponse de l’artillerie Viet et repli.

Le 2e BEP est envoyé en renfort : 18 officiers, un peu plus de 600 sous-officiers et légionnaires, à fort pourcentage d’autochtones. Sauter sur Diên Biên Phu, c’est aller au casse-pipe assuré. Malgré tout, aucun au 2e BEP ne refusera de franchir la porte.

Comblement de quelques tranchées dur la face Ouest de HUGUETTE.

10 h 05

Organisation parachutage du soir, mêmes conditions : 11 avions, corrigé à 6 avions — 1er avion verticale GONO 20 h 00.

10 h 50

DE CASTRIES demande à Hanoï l’autorisation de rendre au Vietminh une soixantaine de leurs blessés qui encombrent les infirmeries. Autorisation et envoie d’un message au troupes vietminh.

Demande seulement recevoir de 105 mm PDM 500 (fusants)

12 h 00

Très nombreux travailleurs observés à l’Ouest de la position centrale creusant à 200 m Ouest du brise-lame et traités par l’artillerie.

Activités sur ELIANE 1 et colline Est immédiat.

Tranchée Ouest ISABELLE en partie occupée. Reprise sensible du harcèlement sur toute la position.

14 h 00

Loc. RB 26 mission photo HV 375 3 450m

Consignes nuit :

Les avions qui volent tous feux éteints doublent facilement leur temps de trajet.

Les appareils doivent se présenter isolément en larguant par demi-stick.

La DZ au-dessous est réduite à portion congrue et les paras sautent littéralement sur la position.

Quel saut après la longue et angoissante approche !

Les traceuses filent vers le ciel.

Au sol, les explosions ne cessent d’illuminer le terrain.

Le fracas de la bataille remplace le silence habituel après le choc de l’ouverture des pépins.

Ce saut est celui du sacrifice.

Les légionnaires se doutent, autant que leur commandant, de la gravité de la situation.

Le contact au sol relève de la loterie.

Certains largués trop tôt ou trop tard, ou bien déportés par un coup de vent, glissant hors de la zone tenue.

Ils tombent chez les Viets.

Que deviennent-ils ?

Les autres atterrissent dans un paysage bouleversé par l’artillerie et les travaux de défense.

Les chanceux se reçoivent bien, à moins de rencontrer les barbelés, les champs de mines ou les salves d’obus.

Le mieux est d’attendre le jour pour se repérer et se signaler.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 DBP-90

Une terrible odeur de mort monte du sol. Le sergent-chef SAN MARTIN se souvient :

‘’Plus je descendais, plus l’odeur de cadavre me prenait à la gorge. Heureusement, j’avais emmené une petite fiole à boire avec les copains’’.

Sur HUGUETTE 2 une nouvelle désertion de 70 Thaïs de la 132e Cie du BT3 due la blessure du commandant d’unité.

Sans chef les Thaïs ne se sentent plus liés aux français.

Pour eux la guerre est une affaire très personnelle, s’ils se battaient c’était pour leur chef et non pour une abstraction comme le gouvernement de Saïgon ou la lutte contre le communisme.

Le 5e BPVN intervient rapidement pour désarmer ce qui reste de la Cie.

Les déserteurs rejoignent les Rats de la Nam Youm.

30 hommes, qui ont refusés de déserter, sont répartis dans les batteries d’artillerie.

Il ne reste plus de rations alimentaire en réserve, seulement ce qui est distribué dans chaque unité.

Avec les combats de HUGUETTE et ELIANE 1, les troupes sont autorisées à consommer les rations de réserve.


"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 31%20(19)


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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeLun Avr 08 2024, 20:16

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 8 avril 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 DCA-Viet-2

Nuit du 7 au 8 avril

22 h 00


Transfert des blessés vietminh à Ban Pape. L’échange des 60 blessés se passe sans un mot.

167 volontaires sans brevet sont largués par 10 C-47 Banjo.

22 h 58

Quelques mouvement suspects à l’Ouest de la position. Opération à l’Ouest d’ISABELLE permet le rebouchage de 1 000 mètres de tranchées. Environ 50 VM tués ,1 prisonnier. Harcèlement sur l’ensemble de la position.

La Cie BIZARD relève la Cie MINAUD Sur HUGUETTE 6.

Les pilotes ne disposent que de cartes au 1/500 000 et d’extrapolations en noir et blanc carroyées en particulier pour la DCA de 37 mm.

Seul Torri Rouge dispose d’une carte au 1/100 000 récente et polychromée en provenance d’un officier vietminh tué lors d’un accrochage.

ACP 5 + les autres 62 paras en renfort du 1er BEP, le 6e BPC et le 2/1 RCP.

01 h 00

Largage ACP5

Médecin HANTZ atterri sur le capot d’un Dodge enterré dans une alvéole.

Personnel et matériel intact installée dans CLAUDINE au sud, dans ancienne popote, à proximité de l’infirmerie de LE DAMANI, à proximité d’une batterie d’artillerie.

04 h 00

Antenne chirurgicale déployée, jusqu’à la fin 40 à 50 blessés jour.

Jeudi 8 avril

Matin


À partir de ce matin, les missions de C-119, de jour, parachuterons les 105 mm en coup complet 105 HM2 fusée PDM 500 par gaines d’une tonne.

I/4 RTM prend en charge un nouveau centre de résistance nommé LILY qui a été taillé dans CLAUDINE et HUGUETTE. Le PC du commandant Nicolas est sur LILY 1 (C-4)
   
La 2e Cie du I/4 RTM est sur LLILY 2 (C-1).
   
La 1re Cie sur LiILY 3 (H-4)
   
La 3e Cie reste sur CLAUDINE 4
   
La 4e Cie reste sur CLAUDINE 5.

Ces unités défendent les points d’appuis au côté des troupes de la I/13e DBLE. Le bataillon de la Légion est réduit par le départ de la 4e Cie encore sur ELIANE 2 et la dissolution de la 1re Cie le 2 avril. Les survivants de la 1re Cie ont été agglomérés à la 2e Cie.

09 h 15

Le parachutage de nuit a permis de recevoir un renfort de la valeur d’une grosse compagnie.

Activité vietminh s’est portés sur la partie Ouest du dispositif ou une tranchée avec blockhaus est en cours de réalisation dans la région Nord de FRANÇOISE, à 400 m environ à l’Ouest du brise -ame. Des travaux observés sur le Mont Chauve et sur DOMINIQUE 2.

Notre artillerie a pris à partie les travailleurs VM. Contre batterie des pièces d’artillerie repérées et surtout de la DCA à l’Est et à l’Ouest de Dien Bien Phu

ISABELLE :

Une opération de dégagement a permis le comblement d’une partie de la tranchée aboutissant sur la face Ouest. L’adversaire le Régiment 57 a laissé sur le terrain 60 cadavres et un armement intéressant.

Il n’est pas possible d’envisager la réoccupation d’un quelconque des points du terrain perdus le 30 mars, a moins d’un renfort substantiel (valeur d’un bataillon).

10 h 00

Préparation parachutage du soir : renforcement prévu nuit du 8 au 9 avril valeur renfort 200 hommes environ dont une Cie du 7e BPVN — 11 avions, 1er avion 20 h 00 verticale.

10 h 15

Aucune nouvelle des chargements C-119 non repérés au cours des parachutages.

11 h 30

Etat blessés à évacuer au 07 avril (total : 590)

Couchés : 240
   
Assis : 350

11 h 37

2 patrouilles Green et Black décollent armés en bombes de 1 000 livres de TNT larguées au nord de la piste.

30 minutes après, 6 Bearcat Yellow, White et Red décollent au profit de Torri rouge en bombes de 500 livres. Au retour mission assaut reco sur la RP 41 White et Red.

Retour à Bach Maï, les avions sont chargés en bombes de 500 livres la même patrouille décolle pour Diên Biên Phu. Par 2, les chasseurs larguent sur le mont Chauve harcelés par la DCA de 37 mm. 12 bombes au but provoquent une grosse explosion.

12 h 30

Harcèlement sur l’ensemble de la position. Reconnaissance atteint Ban Co My sans contact. 3 mines relevées sur le terrain d’aviation Nord.

14 h 00

Loc mission photo HV 382 RB26 3 000m

Saignée à blanc, les 1re et 3e Cies du I/2 REI sont fusionnées en une Cie de Marche. Le Peloton d’instruction des sous-officiers dissous et transformée en une Cie de marche avec plusieurs douzaines de survivants de BÉATRICE portant le nom de 10/III/13 en souvenir du bataillon massacré sur BÉATRICE. Environ 100 hommes.

Relève sur HUGUETTE 6 du 2/1 RCP par le 5e BPVN renforcée dans la journée d’une Cie de marche du I/2 REI.

La 4/6e BPC est dissoute parce que son dernier officier, le lieutenant HÉRY, a été capturé sur ELIANE 2.

Le commandant TOURRET démantèle la 2/8e BPC à la suite de la mort du capitaine PICHELIN. Les soldats sont réaffectés à la 3e et 4e Cies.

Le I/1er BEP n’a plus d’officiers non plus et est fusionnée avec la 4e Cie.

Le Vietminh change de tactique sur HUGUETTE et commence à creuser les tranchées autour des PA tranchées visibles sur les photos aériennes.

Renseignements :

Possibilité de canon de 105 SR.

8 C-47 larguent des renforts dans la nuit. Certains avions descendent jusqu’à 150 m sol pour larguer plus vite et réduire le temps de chute des parachutistes.

Source : https://theatrum-belli.com/

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeLun Avr 08 2024, 20:42

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

Les quarante-deux jours de Diên Biên Phu

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 SSA-poitrine

Pour aussi douloureuse que soit son évocation, force est de reconnaître que la bataille perdue de Diên Biên Phu constitue un événement d’importance historique considérable dans la mesure où elle a signé la fin de la présence française en Indochine et à terme, celle de l’Occident dans le Sud-Est asiatique.

Or, dans un contexte de défaite militaire totale, le Service de santé des armées par ses médecins et infirmiers y a écrit une très belle page de son histoire, malheureusement très mal connue du public du fait de la futilité médiatique de l’époque qui privilégia l’accessoire au détriment de l’essentiel pourtant beaucoup plus tragique, mais sans doute moins racoleur.

Si le site de Diên Biên Phu fut occupé dès le 20 novembre 1953 lors de l’opération Castor1 et mis en état de défense au cours des mois suivants, ce ne fut en réalité que le 13 mars 1954 que débuta vraiment ce que l’histoire retiendra comme « La BATAILLE de Diên Biên Phu ».

Deux grandes périodes, donc, au cours desquelles l’implication du Service de santé se concrétisa de façon très différente pour s’adapter à la situation opérationnelle du moment.

Au cours de la première (20.11.53 au 13.03.54) sa politique calquée sur celle du commandement, reposait sur la possibilité permanente, ou quasi permanente, d’utilisation de la piste d’aviation.

Logiquement donc, seuls étaient assurés sur place les soins de première urgence, de conditionnement, éventuellement de réanimation des blessés préludant à l’évacuation dans les plus brefs délais vers les formations de traitement d’Hanoï ; exceptionnellement quelques interventions plus lourdes imposées par l’extrême urgence.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dienbienphu1

Il n’y avait donc sur le site que les douze médecins des bataillons engagés et deux antennes chirurgicales mobiles réunies et équipées uniquement pour assurer cette mission assez limitée.

Et cela fonctionna tout à fait normalement, grâce à un pont aérien très actif, même lors de certaines journées particulièrement sanglantes en raison d’accrochages très sévères autour du périmètre défensif du camp retranché.

On était, malgré tout, dans le cadre bien rodé d’une opération tout à fait classique, maintes fois éprouvé lors des campagnes précédentes, à une différence près tout de même dont l’avenir allait se charger de révéler l’importance : l’avion avait définitivement supplanté l’ambulance !

La deuxième période (13 mars au 7 mai) imposa d’emblée à tous les acteurs ses nouvelles et terribles réalités.

Le 13 mars à 17 h 30 débuta de manière fracassante l’offensive Viêt-minh avec deux conséquences immédiates pour le Service de santé : la première, les combats des 13 et 14 mars sur Béatrice et Gabrielle concomitants d’un matraquage apocalyptique de l’artillerie Viêtminh sur la totalité du dispositif, malheureusement bien mal protégé, générèrent en deux jours et trois nuits plusieurs centaines de blessés.

La deuxième conséquence, l’utilisation de la piste d’aviation devint de plus en plus aléatoire et très risquée du fait d’une DCA ennemie très performante.

Au prix de risques inimaginables, de jours parfois, mais très bientôt uniquement de nuit, les pilotes parvinrent à évacuer sur Hanoï une centaine de blessés, dont deux médecins.

Mais l’étau se resserra très vite, atterrissages et décollages devinrent de plus en plus difficiles et l’un des médecins convoyeurs fut gravement blessé en vol lors d’une tentative d’évacuation.

Le 26 mars le dernier l’avion se posa, mais, gravement endommagé, il ne put repartir ; à son bord, Geneviève de Galard.

Les hélicoptères parvinrent encore à évacuer une centaine de blessés, mais la destruction de l’un d’eux au décollage mit fin à toute possibilité d’évacuation sanitaire.

De ce jour, ce ne fut que par parachutage et au prix d’un énorme effort logistique que la bataille pût être alimentée en hommes, vivres et matériel médical, mais tout espoir d’évacuation par voie aérienne – et il n’en existait pas d’autres – s’évanouit définitivement.

Commença alors la tragique épopée des médecins de Diên Biên Phu, désormais condamnés à œuvrer en circuit fermé.

Trois antennes chirurgicales parachutistes et cinq médecins des bataillons aéroportés largués dans les jours et les semaines suivantes vinrent renforcer les effectifs et à la fin des combats, vingt-deux médecins étaient présents sur le site, dont deux CAFAEO (civils servant en situation d’activité).

Mis à part le patron santé le tout jeune capitaine Le Damany, ils étaient tous médecins lieutenants, récemment sortis des Écoles d’application et même, pour certains, il s’agissait de leur première affectation.

Ils durent s’adapter à cette situation nouvelle et gérer l’imprévu en élargissant considérablement leur registre d’activité.

Les médecins de bataillon, au plus près dans leurs postes de secours des zones de combat, recevaient en premier tous les blessés chez qui, en d’autres circonstances, ils se seraient contentés de panser, appareiller, garrotter, éventuellement déchoquer et adresser le plus rapidement possible à l’antenne.

Ils ne possédaient pour la plupart d’entre eux que les connaissances rudimentaires acquises lors des cours théoriques de chirurgie de guerre de leur stage d’application.


Pour ne pas surcharger les antennes et leur permettre de ne se consacrer qu’aux cas les plus sérieux, ils furent amenés à réaliser un premier tri, ne leur adressant d’emblée que les blessés dont la gravité excédait leurs modestes possibilités chirurgicales.

Dans les antennes chirurgicales, les très jeunes chirurgiens, dont certains parachutés parfois même de nuit avec leur petite équipe d’infirmiers ont pratiqué à la chaîne et sans interruption des actes chirurgicaux majeurs généralement effectués dans les hôpitaux de l’arrière, avec des moyens pourtant très insuffisants.

La dotation d’une antenne était prévue pour intervenir dans les situations d’extrême urgence.

Mais devant l’afflux quotidien de dizaines et parfois de centaines de blessés les soins n’ont été possibles que par des parachutages incessants de matériels médicochirurgicaux en renfort.

Souvent ils devaient pratiquer des actes chirurgicaux bien au-dessus de leur jeune expérience :


Ablation de la rate, du rein, plaie thoracique, lésions intestinales multiples, plaies maxillo-faciales…

L’anesthésie à l’éther faite sans intubation endotrachéale, donc sans curare, imposait aussi d’opérer très vite.

Certaines fermetures abdominales étaient laborieuses étant donné l’éviscération due à la poussée abdominale.

Mais ce que le chirurgien redoutait, c’était le polyblessé toujours très choqué et qui nécessitait des actes multiples très mutilants :

Amputations en quelques minutes, trachéotomie, anus artificiel.

À Diên Biên Phu, arrivaient aussi à l’antenne des blessés extrême urgents qui, en d’autres lieux, meurent sur le champ de bataille par asphyxie due à une blessure thoracique ou par hémorragie lors d’une plaie vasculaire, il fallait fermer un thorax béant ou clamper une artère.

Tout ceci en quelques minutes.

En abandonnant parfois un autre opéré en cours d’opération, ils étaient seuls avec leurs infirmiers.

En quelques jours, ils ont opéré ainsi nuit et jour et sans interruption d’innombrables blessés (environ 30 à 40 par jour).

Mais leurs locaux souterrains trop exigus leur imposaient de transférer les opérés auprès de leurs camarades de l’avant pour assurer les soins postopératoires.

Ces derniers retenaient aussi dans leurs postes de secours, ceux dont l’importance des blessures engageait, quoi que l’on fît à brève échéance, leur pronostic vital, ils les aidaient à mourir et tant que cela fut possible, leur assuraient une sépulture décente.

Ils gardaient également pour les traiter dans leurs postes de secours, tous les nombreux blessés par éclats, fréquemment porteurs de lésions multiples, mais souvent superficielles des parties molles ; tous ces actes de petite chirurgie étaient pratiqués avec des moyens rudimentaires :

Anesthésies locales ou exceptionnellement générales sous pentothal, stérilisation du matériel par flambage à l’alcool.

Le commandement appréciait particulièrement de les voir traités au sein de l’unité, dans l’espoir souvent exaucé, de pouvoir rapidement les récupérer pour reprendre le combat bien que couverts de pansements, voire même porteurs de plâtres.

Rappelons simplement qu’à la fin des combats, le Viêt-minh rendit aux autorités françaises 858 blessés les plus graves, chiffre très inférieur à la réalité puisqu’aucun officier n’en faisait partie, pas plus du reste que tous les blessés souffrant de lésions des membres supérieurs ou du tronc ne les rendant pas inaptes à la longue marche vers les camps de prisonniers !

Et cela dura 42 jours !

Qui plus est dans des conditions environnementales épouvantables :

Tirs incessants et de plus en plus concentrés de l’artillerie Viêtminh au fur et à mesure que le périmètre du camp se réduisait, abris et postes de secours inondés en pleine saison des pluies, difficultés alimentaires de plus en plus fréquentes, l’approvisionnement par parachutage devenant aléatoire tant pour les vivres que pour le matériel médical.

On a estimé en l’absence de documents détruits au cours des combats, ne permettant donc pas un compte précis, à environ 12 % le taux de mortalité pour les blessés de cette période, chiffre sans doute terrible, mais honorable compte tenu des circonstances.

Il faut croire que leurs frères d’armes et le commandement apprécièrent la performance des médecins de Diên Biên Phu puisque, cités à l’Ordre de l’Armée, ils furent faits à titre exceptionnel chevalier de la Légion d’honneur.

Ils avaient 27, 28 ans et n’en tirèrent aucune gloire particulière, conscients que leur personnalité n’était pas en cause et que n’importe lequel de leurs camarades de promotion, à leur place, aurait accompli son devoir avec le même allant.

Pour eux, le mérite, si mérite il y avait, revenait à leurs Écoles d’origine qui avaient su conférer à leurs jeunes médecins, en plus de la compétence, cette force morale qui leur avait permis de surmonter cette terrible épreuve.

Leur légitime satisfaction du devoir accompli fut néanmoins douloureusement assombrie lorsqu’ils apprirent, quatre mois plus tard à leur retour de captivité, l’effroyable mortalité, supérieure à 60 % enregistrée dans les camps d’internement de la troupe (hommes du rang et sous-officiers) alors qu’elle fut plusieurs fois moindre pour les officiers ; ces derniers pourtant n’avaient bénéficié d’aucun régime de faveur, bien au contraire puisque, l’idéologie Viêt-minh les tenant pour beaucoup plus coupables donc plus difficilement amendables, que leurs malheureux camarades, leur imposa des mesures coercitives plus sévères.

C’est pour cette raison, par exemple, qu’afin de les préserver de leur influence néfaste, aucun médecin ne fut autorisé à accompagner le personnel non-officier.

Leur absence n’est peut-être pas la seule explication de cette effroyable mortalité, mais la question a pu se poser.

Les médecins eux, se la sont posée, ils se la posent encore et elle continue à entretenir leur seul et immense regret.

C’était il y a 70 ans…

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeMar Avr 09 2024, 18:20

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 9 avril 1954


"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Douglas

Nuit du 8 au 9 avril

23 h 00


Largage de personnel retardé par orage. Patrouilles autour d’ISABELLE trouvent contact 1 km au Nord-Ouest du CR.

Bilan du 08 avril :

Pertes amies : 6 tués? 25 blessés 1 disparu.
   
Pertes Vietminh :
personnel non dénombré armement, 1 FM, 2 PM, 3 fusils.

02 h 25

Début largage renfort provoque légère réaction DCA et armes d’infanterie.

06 h 00

Largage de matériel arrêté cause météo.
Vendredi 9 avril

07 h 19

Première patrouille de Hellcat fait demi-tour pour raison météo

12 B-26 en 4 vols rallient la cuvette, bombardement aux alentours de GABRIELLE.

09 h 30

Harcèlements systématiques de nos positions sous la forme d’une véritable neutralisation aux armes de tous calibres y compris le 105.

L’ennemi a poursuivi ses travaux d’organisation en particulier sur la face Ouest à hauteur de FRANÇOISE et sur les faces Ouest et Nord-Ouest d’ISABELLE.

Regroupement du 1/4e RTM dans un nouveau CR Lily entre HUGUETTE 4 et CLAUDINE 1 permettant le regroupement des bataillons parachutistes.

Notre artillerie a pris à partie la DCA adverses en couverture des opérations aériennes.

09 h 45

Prévision de parachutage pour le soir de 2 sous-officiers ABC dur 1er RCC .Un brigadier-chef et un 2e classe du 8e RBA doivent se présenter 13 h 00.

10 h 00

Création au cours de la nuit du CR Lily confié au 1/4e RTM avec HUGUETTE 4,  CLAUDINE 1 et 7. Regroupement 1/13e DBLE dans CLAUDINE et une Cie du 2/1er RCP sur ELIANE 2.

Envoi d’un émissaire pour négocier la remise des PG VM au Sud d’ELIANE 1.

Piste d’envol à nouveau sabotée par 3 charges à hauteur de HUGUETTE 1.

Unités Vietminh détectées, chargées de récupérer sur la face Est les parachutages tombés en dehors de la position.

10 h 15

En 40 minutes 12 C-119 décollent pour parachuter du ravitaillement sous la protection de 2 vols de B-26 du Tunisie bombardement d’une position de DCA au Nord-Ouest des ELIANE.

10 h 45

Demande de parachutage sur Diên Biên Phu renfort 8 sous-officiers et 15 sapeurs spécialistes mines titulaires brevets parachutistes ou volontaires pour être parachutés.

11 h 28

Un Douglas RB-26 décolle de Cat Bi pour Mission Photo urgente 571B HV 387 du 09 avril 1954. Capitaine ARROUAYS – RB26 HV386 – 3 000 m, heure inconnue.

195 tonnes de matériel sont parachutées dans la journée : seulement 6 sont récupérables.

HUGUETTE 4 est confié à une Cie de marche marocaine et rattaché à Lily sous le nom de Lily 3.

La Cie 3/13 s’installe sur Huguette 2

Sur Huguette 1, la 2e Cie du I/2 REI très affaiblie.

16 h 00

Demande du GONO à Hanoï, traitement de ELIANE 1 en bombes courts retards en fin de soirée, un maximum, objectif prioritaire. La chasse de Xieng Khouang ne peut intervenir pour cause météo.

16 h 07

Patrouille Savart Vert décolle avec 4 bombes 500 livres – Hellcat – Lieutenant de vaisseau CASTELBAJAC et Second-maître GOIZET.

17 h 30

Arrivent sur la cuvette, posent 2 bombes sur DOMINIQUE 1 et 2 autres sur DOMINIQUE 2. Un avion touché par DCA aile gauche percée arrive à revenir à Haiphong – second-maître GOIZET.

Patrouille Savart Vert de retour de Diên Biên Phu a largué 2 bombes sur DOMINIQUE 2 puis 4 sur le Mont Chauve et après mitraillage d’ANNE-MARIE, BÉATRICE et GABRIELLE puis protection second parachutage 9 C-119.

Savart Jaune (lieutenant de vaisseau BELIN, enseigne de vaisseau CAMPREDON et second-maître ANDRIÈS) rentre de Diên Biên Phu. A placé deux bombes sur DOMINIQUE 2 et 4 sur le mont chauve puis mitraillage ANNE-MARIE, BÉATRICE et GABRIELLE.


Source : https://theatrum-belli.com/

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeMer Avr 10 2024, 18:17

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 10 avril 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Helldiver-1

Nuit du 9 au 10 avril

18 h 40

Helldiver verticale Castor 9 500 pieds – objectif ELIANE 1 Ganga Vert en premier avec bombes de 500 livres instantanées. DCA 37 mm prend à partie Ganga Noir.

18 h 45

Ganga Vert annonce fin de bombardement. Ganga Noir à l’attaque 2 500 pieds vers ELIANE 1 , axe de piqué Sud-Est  Nord-Ouest sous 50 degrés.

Largage de 2 000 livres d’explosifs sur ELIANE 1 : en premier ROUGEVIN-BAVILLE – ressources remontée 2000 mètres puis 3 000 mètres. En deuxième LAUGIER – Helldiver 3F 11

18 h 50

L’enseigne LAUGIER, 24 ans, Helldiver n° BuAer 89334 codé 3 F-11 de la  11F (Flottille 3F) : attaque d’une DCA sur ELIANE 1, saute de son avion en feu mais son parachute ne s’ouvre pas, abattu par une salve de 4 tubes lâchant 5 à 6 coups dans la ressource. Le parachute se prend dans l’appareil. Il s’écrase avec son avion près de CLAUDINE 5. Extraction de l’avion à 700 pieds, proximité de Ban Ong Pet, 2 km à l’Ouest du camp.

Annoncé par Torri Rouge :

Ganga Noir 2 abattu pendant sa ressource par du 37 mm. Pilote a sauté trop bas. Parachute ouvert trop tard. Tombé hors de nos lignes. Il est 18 h 50.

Une section de la 3e Cie du 1/13 s’élance, capitaine CAPEYRON en tête, ramène le corps. Son corps fut récupéré et inhumé sur place par nos troupes, qui reprirent ÉLIANE 1 le 10 avril après de sanglants combats.

18 h 55

Message GONO : pour réoccupation ELIANE 1 le 10 avril demande de chasseurs sur DOMINIQUE 2 et B-26 sur DOMINIQUE 1 dès que possible matin du 10 avril si météo le permet avec chargement en 500 livres court retard.

Dans la soirée

Trois heures durant, un matraquage inouï d’obus de 120 s’est abattu sur les pentes d’ElLIANE 4 où se trouve le PC de BRUNO.

Etat artillerie 9 avril soir :

Obusiers de 105 mm : 18
   
Obusiers de 155 mm : 3
   
Mortiers de 120 mm : 15

Des orages toute la nuit.

Santé, reste à évacuer 253 blessés couchés et 357 blessés assis soit un total de 610 ce qui nécessiterai une trentaine de Dakota à poser à Diên Biên Phu.

Les deux Cies du II/1er RCP sur HUGUETTE 6 sont relevées et remplacées par 1/5e BPVN de BIZARD et le 3/1/2e REI du lieutenant Jean FRANÇois (qui a absorbé des restes de la 1ère Cie). HUGUETTE 1, 3 et 5 sont tenus par les restes du 1/2e REI. La réincarnation du 10/III/13e DBLE défend HUGUETTE 2.

20 h 00

Les premiers éléments du 2e BEP du chef de bataillon LIESENFELT sautent :

15 Dakota larguent le PC léger et sa section de protection, et la moitié de la CCB et la 7e compagnie qui perd 3 tués et 3 disparus. La 8e Cie, la CIPLE ne peut sauter. Il faudra 48 h pour regrouper le 2e BEP, médecin Jean-Marie MADELEINE parachuté nuit du 9 au 10 avec le 2e BEP. Installation de l’infirmerie dans des tranchées non couvertes, 5 infirmiers tués.

Dans la nuit du 9 au 10 avril, nous fûmes largués sur la cuvette. Nous avions appris dans l’avion notre desti­nation précise. Le vol de 2 h 30 fut bien silencieux. Chacun d’entre nous sou­pesait ses chances de survie, se remé­morait sa jeunesse, pensait à sa fa­mille. Aucun chant ne monta de la carlingue, l’atmosphère était lugubre. Les blagues qui fusaient d’habitude restaient lettre morte. En ces moments solennels, chacun était absorbé dans ses pensées funestes, et comme immergé au cœur du drame qui allait se nouer. Nous portions la tenue camouflée ha­bituelle et nos casques (l’un métallique et lourd, l’autre, plus souple) semblaient une vaine protection. Je faisais partie de la 8e Com­pagnie. En tant que mitrailleur, mes pensées m’amenaient vers la façon rapide de dégrafer mon FM (fusil-mitrailleur) lors du largage. Dans l’avion, j’avais la jambe raidie par les sangles de l’arme. Il fallait impérativement dégrafer cet engin sous peine d’être grièvement blessé dès l’atterrissage. J’étais obnubilé par la hantise de rater cette manœuvre, je la ressassais sans arrêt. Bientôt l’avion se présenta dans l’axe du terrain d’aviation. Quelques impacts de balles étoilèrent ça et là la tôle, tandis que les éclats et le grondement nous environnaient dans notre cercueil volant. La lumière verte clignota.

Nous jaillîmes du zinc. Question de vie ou de mort, le saut ne devait s’effectuer qu’à hauteur minimale, c’était un impératif pour activer la réception au sol et pour ne pas servir de cible aux snipers d’en face. Suspendus à nos corolles, nous voilà aveuglés par un feu d’artifice dégageant son magnésium luminescent du plus bel effet. Mais ce n’était pas un air de fête ! car les flashs des explosions et les traçantes mortelles qui zébraient sans arrêt le ciel nous suivaient comme leurs ombres. Quelques camarades s’empalèrent dans les barbelés héris­sant les champs de mines ; d’autres, touchés en plein vol, atterrirent morts, leur voile les enve­loppant déjà comme un linceul. Le vent nous dissémina aux alentours de Dominique 3.


Au petit jour, le chef de bataillon Hubert LIESENFELT et le capitaine Charles DELAFOND vont reconnaître l’implantation de la 7e compagnie sur DOMINIQUE 3, tenue par le BT 2 du commandant CHENEL. Au retour, un obus de mortier tombe sur le petit groupe. Le capitaine Charles DELAFOND est tué. Le lieutenant LE COUR GRANDMAISON prend le commandement de la 7e compagnie. 24 h plus tard, le lieutenant Dominique FRAGONARD, chef de section à la 7e compagnie est tué par un obus.

Dakota touchés par la DCA au groupe Franche Comté : les 062 ZW, 726 ZE et 087 ZQ.

Des difficultés apparaissent lors de parachutages de nuit :

Eclairage de la DZ par le VM au moyen de fusées à parachute, soit au moyen d’engin éclairants brulant au sol avec une forte intensité, ce qui rend inopérant les mesures de camouflage prises par les avions (cache flammes, peinture noire extinction de tous les feux à bord, …). Et permet d’effectuer des tirs à vue sur les avions.
Réaction de plus en plus violentes de la DCA. L’occupation de Huguette 6 par le VM leur permet de tirer les avions suivant l’axe de leur passage qui est chaque nuit le même.

Samedi 10 avril

302 légionnaires de la 1re Cie du 2e BEP sont largués de nuit, composée à 50% de vietnamiens, tombée dans la rivière regroupée autour du 8e Choc sur Epervier.

Effectif total du 2e BEP parachutés du 10 au 12 avril :

16/60/516 répartis en 20 Français dont 15 officiers et 5 sous-officiers, 335 légionnaires 1/49/285 et autochtones 0/6/231.

BRUNO :

« Malgré nos pertes, la lassitude, il faut bluffer les Viêts, ne pas lui donner l’impression que nous sommes KO technique. Puisqu’il faut crever, mieux vaut prendre l’initiative que de subir. »

BIGEARD fait creuser de nuit un boyau d’approche qui permettra aux paras de rester moins de temps à découvert et de gravir la pente ELIANE 1 en collant au barrage d’artillerie.  

02 h 00

Parachutage du 2e BEP arrêté.

02 h 24

Patrouilles le 09 autour de ISABELLE trouvent quelques contacts sur la face Ouest.

Bilan du 09 :

Amies : 7 tués, 21 blessés dont sous-lieutenant TAFFET.
   
Pertes VM inconnues

Un légionnaire du I/2e REI fait prisonnier sur HUGUETTE 6 évadé.

Avant l’aube

Les hommes des quatre compagnies du 6e BPC attendent le cœur battant le déclenchement du tir des 20 tubes de 105 et des 12 mortiers de 120 qui vont appuyer l’action.

En alerte au pied d’ELIANE 10, le bataillon BRÉCHIGNAC (1er RCP).

BIGEARD recourt à la tactique des commandos. De petits éléments d’infanterie qui avancent le plus vite possible les poches de résistance détruite par l’artillerie et les deuxièmes et troisièmes vagues.

Bruno est sur ELIANE 4, dans un trou sur la pente face à l’objectif avec 8 postes de radio autour de lui. BIGEARD passe 10 heures dans son trou sous une pluie de terre et de débris soulevés par les obus ennemis.

05 h 50

Heure H :

Pendant 10 minutes 1 800 coups d’artillerie tombent sur ELIANE 1. Les hauteurs sont aveuglées par des fumigènes, et les monts Fictif et Chauve neutralisés par 40 mortiers de 81, les tirs du 1er BEP, du 8e Choc, et du 5e BPVN ainsi que les mitrailleuse quadruples. Les chars canonnent à vue directe ELIANE 1.

06 h 10

Les obus fumigènes signalent la fin du bombardement. La Cie TRAPP s’élance sur la pente Ouest sous un feu des batteries Viêt terrifiant. Les bombardiers en piqué exact au rendez-vous bombardent les arrières des DOMINIQUE et des ELIANE afin d’encager le champ de bataille.

06 h 45

Attaque déclenchée par 6e BPC sur ELIANE 1, se heurte à très forte résistance partie centrale de l’EX PA ou blockhaus non détruits. Combats acharnés en cours. Une contre-attaque VM repoussée. Violent tirs d’artillerie VM sur positions de batterie et zone PC.

Ils sont moins de 200 contre 2 bataillons remarquablement enterrés, décidés à tenir et qui s’accrochent. Ils sont 16 en premières vagues contre 2 compagnies et pourtant ils progressent. Les combats se déroulent au corps à corps, à la grenade, à la baïonnette et au lance-flammes.

Le Vietminh riposte par des tirs sur nos batteries et sur le PC.

La Cie TRAPP est clouée au sol sur la pente Ouest d’ELIANE 1. La Cie LE PAGE est engagée avec une équipe de lance-flammes et de FM. Ils doivent traverser un rideau de mortiers de 120 et ont des pertes. Le blockhaus qui coiffe l’arête Ouest d’ELIANE 1 disparait sous les vagues des lance flammes. Un nuage de fumées noir s’élève sentant la chair grillée.

08 h 30

Regroupement du II/1er RCP à l’Est de la Nam Youm.

09 h 50

Préparation parachutage du soir : Parachutage personnel 2e BEP continuera nuit du 10 au 11 dans conditions habituelles, 17 avions 1er avion verticale 20 h 00.

10 h 00

Opération de réoccupation ELIANE 1 par 6e BPC se poursuit, combats en cours. Deux contre-attaques VM repoussées.

Quelques contacts de sonnette à l’Ouest de ISABELLE.

11 h 30

ELIANE 1 :

Les restes des 2 compagnies sont au sommet.

Les Helldiver de la 3F bombardent la pente Est vers le mont fictif pour écraser les survivants des bataillons viets.

Sommet ELIANE 1 coiffé après dur combat. Vietminh tiennent encore quelques blockhaus sur pente Nord. Action rendue difficile par manque aviation pour neutraliser armes VM tirant de nos anciens PA en particulier DOMINIQUE 2. Intervention efficace de notre artillerie à l’Est d’ELIANE 1.

DOMINIQUE 5 repliée sur ordre depuis le 31 mars soir.

11 h 45

Message GONO :

Suite à notre proposition au sujet blessés prisonniers et réponse VM du 09/04. En réponse à notre proposition leur rendre blessés, VM ripostent par une contre-proposition visant a augmenter nos charges en nous rendant aussi nos blessés. Ils ont prévu deux lieux de restitution. Pour les blessés VM celui proposé par nous, pour nos blessés la RP 41 près DOMINIQUE. Ne puis accepter en aucun cas échange en cet endroit. Essaie contre-proposition pour que les deux échanges aient lieu en un seul point situé à 2 km Nord du CR sur piste Pavie. Demande Instructions éventuelles.

12 h 00

Position est prise mais immédiatement une contre-attaque Viet.

GIAP pousse ses plans pour capturer HUGUETTE 1 et 6, mais avec son artillerie faible en munitions, il ne risque pas un assaut majeur a moins que les deux points d’appuis ne soient hermétiquement coupés des renforcements afin de ne pas reproduire les bains de sang antérieurs.

GIAP donne les ordres suivants :


Division 308 :

Creuser des trancher vers CLAUDINE 5 et HUGUETTE 1, 4 et 5 et préparer une attaque sur ces 3 dernières positions. Creuser d’autres tranchées pour bloquer les communications entre HUGUETTE 1, 2 et 6 et en coordinations avec la 312e Division couper la piste au Sud de HUGUETTE 1.
   
Division 312 :

Consolider ses défenses sur DOMINIQUE 1 et 2, creuser des tranchées vers HUGUETTE 6 – DOMINIQUE 4 – Epervier et les avants postes du BT2 dans le drain de la piste, préparer l’attaque de ces positions. Creuser une tranchée pour relier la 308e Division au sud de HUGUETTE 1.
   
Division 316 :

Consolider ses défenses sur ELIANE 1, creuser des tranchées d’assaut vers ELIANE 2, 3 et 4 Chau Un Hill (Chau = Préfet, maison de Deo Van Un localisée sur cette colline) et préparer l’attaque de ces positions.
   
Division 304 :

Renforcer son réseau de tranchées autour d’ISABELLE, préparer l’attaque, et freiner son artillerie et s’assurer que la route vers la position principale reste coupée.
   
Division 351 :

Maintenir la mission initiale inchangée exception installer une batterie de 75 mm de montagne en casemate au sommet de DOMINIQUE.

Toutes les unités d’infanterie doivent user la main d’œuvre française avec leur armement organique, utiliser les armes automatiques les fusils pour augmenter les feux antiaériens et former des détachements spéciaux pour engager les parachutistes Français récupérer le ravitaillement tombé dans le no man’s land.

Toutes les unités doivent absorber les renforts entrainer les troupes fraiches dans les unités de combats et entrainer les troupes en fonction des leçons apprises durant les précédentes offensives. Pour prévenir l’usure par maladie et fatigue des démarches sont prises pour améliorer la nourriture, l’état sanitaire et les conditions de vies sur la ligne de front..

La bataille pour ELIANE 1 est aussi un détournement d’attention de l’opération décisive planifiée à l’Ouest de la Nam Youm. Contrairement aux 5 collines, les points d’appuis périphériques n’ont pas d’appuis mutuels et ne peuvent être atteint par des chemins défilés et peuvent être surveillés par les observateurs vietminh et soumis à des tirs directs.

La bataille pour ELIANE 1 a consommé un gros stock de munitions d’artillerie à une période ou il est impératif pour le vietminh de protéger son stock réduit.

Un appel urgent a été lancé à la Chine pour un nouveau stock de 720 tonnes de munitions. Mais les premières livraisons ne doivent pas intervenir avant plusieurs semaines. Avant cela les consommations doivent être réduites. A tel point que le 803e Howitzer battery et la 752e batterie de montagne doivent toutes deux cesser le feu plusieurs jours. GIAP doit mettre en place des limitations strictes. En dehors de son autorisation personnelle, le chef des opérations de combat ne peut autoriser plus de 10 obus, un commandant de Division  pas plus de 3 et les commandants de Bataillons et commandants régimentaires ne peuvent demander un support d’artillerie sans autorisation prioritaire de leurs supérieurs.

Les Français sont comme d’habitude mieux approvisionnés en munitions.

Nguyen HUN CHAP, commandant la 290e section de la Cie de Mortier sur DOMINIQUE 1, raconte que « Nous ne pouvons tirer que seulement un obus sur l’ennemi pour répliquer à une vingtaine de coups incluant des 105 mm. »

Le sort des points d’appuis et du GONO est décidé par des batailles de jour pour les chemins d’approvisionnements. Une réplique de la lutte pour la route d’Isabelle à une échelle réduite mais avec de plus forts enjeux.

GIAP affecte plus de la moitié de sont infanterie contre les HUGUETTE.

Les 36e et 88e régiments de la 308e Division doivent couper la Piste Pavie en creusant des tranchées dans l’espace en dessous et en dessus de HUGUETTE 1 alors que le 141e régiment de la 312e Division pousse ses tranchées vers la piste depuis l’Est. Soignant ses blessures le 165e régiment resserre simplement ses ancrages sur HUGUETTE 6.

Les 4 bataillons réduits sont opposés à seulement un bataillon affaibli fait de légionnaires paras.

13 h 30

Message de DE CASTRIES à COGNY :

En raison préparation combats sur ELAINE 1 et solidité organisations, ne peut envisager attaque DOMINIQUE 2 sans un important bouleversement préalable. En conséquence demande maximum bombardement aérien sur objectif totalité journée du 11 et début journée du 12. Fixerai heure H en fonction dernière action aérienne. Estime également 48 heures nécessaires pour recomplétement important en munitions demande votre accord.

14 h 00

ELIANE 1 est en majeure partie reprise. Les viets décrochent  annonce BRUNO.

ELIANE 1 en majeure partie tenue par nous après combats particulièrement sévères. Intense réaction de l’artillerie VM. Manque d’appui aérien particulièrement regrettable. Relève 6e BPC par 2e Cie du 2/1er RCP chargé de l’occupation, installation en cours. Glacis Nord-Est ELIANE 1 non occupé, battu par nos feux. Pertes VM sévères non évaluées. Pertes amies assez lourdes en cours de dénombrement.

Au soir

Les 3e et 4e Cies du 2/1 RCP prennent la relève du 6e BPC au sommet, sur l’énorme cimetière béant qu’est devenue ELIANE 1 : cela a coûté 100 hommes aux paras, 300 morts minimum au Vietminh et de nombreux blessés.

Interrogatoire de prisonniers Vietminh faits sur ELIANE 1 indique une crise morale et une grande lassitude dont certaines donnent la nette impression d’être à bout moralement et physiquement.

18 h 00

Violent matraquage de ELIANE 1 par l’artillerie VM.

Haut commandement prescrit à Division 304 envoyer au PC constitué pour le 27 avril au km 62 de la route Tuan Giao – Diên Biên Phu.

18 h 30

Harcèlement sur l’ensemble de la position.

Source : https://theatrum-belli.com/

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeJeu Avr 11 2024, 18:12

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 11 avril 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Mitrailleur-2

Nuit du 10 au 11 avril

Sur ELIANE 1 :


Contre-attaque Viet Minh.

18 h 45

En cours d’installation les deux Cies du 2/1 RCP subissent un bombardement violent mais aussi sur les PC.

Les Viets engagent le régiment 98 de la division 316 avec ses 3 bataillons au complet.

Les deux petites Cies du 2/1 RCP malgré les tirs de toutes leurs armes automatiques n’arrivent pas à faucher assez vite les vagues qui déferlent. Ils doivent céder du terrain. Le 6e BPC revient vers l’arrière. Au départ sur 80 hommes engagés, 15 tués, 22 blessés et 10 disparus soit un tiers de l’effectif engagé.

6 parachutistes vietnamiens qui avaient survécus, désertent immédiatement.

Une nouvelle tranchée coupe la piste le terrain d’aviation est totalement inutilisable plus d’évacuation possible.

À ISABELLE, les Viets ont réussi à couper la piste d’aviation par une tranchée à moins de 10 mètres des barbelés.

20 h 00

Les Viets atteignent le sommet de la colline, les paras s’accrochent toujours. On se bat par petits groupes isolés.

21 h 00

Les deux commandants de Cie sont blessés. Pour le capitaine MINAUD, c’est la deuxième fois en 5 jours.

BIGEARD lance un appel aux Cies de réserves des autres bataillons parachutistes.

Deux Cies de 50 hommes, chacune du 1er BEP, en tout une centaine de légionnaires paras, sont envoyées.

ISABELLE a lancé des patrouilles de reconnaissances, sans contact, jusqu’à Ban Phu et Ban Bong.

Pertes de la journée :

14 tués, 52 blessés dont sous-lieutenant LEGOUBÉ 144 du BT3, 14 disparus du 2e BEP dont 1 tué devant ISABELLE et 2 prisonniers probables.

Pertes opération d’ELIANE 1, 6e BPC 60 hommes hors de combats.

Pertes VM de l’ordre de 300 tués et nombreux blessés brancardés observés.

00 h 45

Les Viets relancent un 4e bataillon d’infanterie de la 316e Division à l’assaut de ELIANE 1 et l’absence d’obstacles devant le II/1er RCP assure que la bataille va rapidement dégénérer en corps à corps.

L’assaut débute en coïncidence avec le début du parachutage de personnel. Combat immédiatement au corps a corps mais la position n’est pas entamée.

Les légionnaires en passant entre ELIANE 4 et ELIANE 1 montent au front en chantant la chanson du 1er BEP « Contre les Viets, contre l’ennemi, partout où le combat fait signe… » Certains en français, certains en allemand. Le temps s’arrête (une accalmie) ; les légionnaires s’engagent sur le sommet.

Puis deux Cies la 2e et 3e du 5e BPVN, sont envoyées. Pour ne pas être en reste, les paras vietnamiens, pour faire oublier les défaillances qu’ils ont eu, se mettent à chanter avec leurs cadres français. Les jeunes parachutistes vietnamiens, qui n’ont pas de chant de tradition, entonnent le seul chant qu’ils connaissent et ont appris à l’école : la Marseillaise entonnée comme un chant de guerre, en attaquant.

02 h 00

Les survivants du 2/1 RCP, du 2e BEP et du 5e BPVN sont à nouveau maitre d’ELIANE 1 après de violents corps à corps. Situation bien en main après tirs d’artillerie qui causent aux VM des pertes sensibles. Attendons reprise de l’attaque.

04 h 00

Le Vietminh se replie bousculé. Le GONO signale que l’ennemi n’a envoyé aucune unité fraiche.

Le rapport de combat du II/1er BEP indique seulement 9 morts et 4 disparus.

04 h 55

Les parachutages du 2e BEP ont été stoppés à cause de la brume. 12 Dakota larguent environ 220 légionnaires de la 7e Cie du 2e BEP parachutés de nuit en 11 sticks sont directement engagés sur ELIANE 1. La Cie LECOUR GRANDMAISON du 2e BEP en attente sur DOMINIQUE 3 relève les compagnies du 2/1 RCP.

Avion touché par la DCA au groupe Franche Comté : le 328 ZF.

Le jour se lève sur un charnier : 400 cadavres ennemis gisent sur ELIANE 1 pèle mêle avec les morts français.

Sur les deux Cies du 2/1 RCP montées la veille, une n’existe plus : 10 tués, 66 blessés, 21 disparus, 80 hommes valides sur 200 montés la veille.

Le 1er BEP et le 5e BPVN ont perdu 100 hommes. Elles vont s’accrocher au PA et tenir 20 jours et 20 nuits.

Chaque Cie du 2/1 RCP monte à tour de rôle sur ELIANE 1 pendant 20 jours et 20 nuits de combats acharnées avec des viets renouvelés tous les jours s’accrochant à quelques mètres de nos tranchées.

Une Cie du 2e BEP et une du 2/1 RCP à tour de rôle toutes les 48 heures, viendront se faire saigner à blanc sur ELIANE 1.

On recouvre les corps amis et ennemis d’une mince couche de sable et de sacs de terre. On les utilisera comme pare éclats et ils sont déchiquetés et redéchiquetés par les obus.

La Division 308 émousse ses griffes sur HUGUETTE 6, un chaos de bosses et de trous boueux dans lequel vivent, depuis deux semaines, les quelque 180 défenseurs, légionnaires du I/2e REI et du III/13e DBLE et parachutistes du 5e BPVN et des renforts. Ils sont assiégés, coupés de tout. Pour les soutenir, les approvisionner, il faut, chaque soir, organiser de véritables opérations offensives mettant plusieurs compagnies en œuvre.

HUGUETTE 1 :

La position commençait à être investie par des tranchées VM venant de l’ouest, Chaque jour, les éléments du I/2e REI entreprennent des interventions armées de protection des travailleurs pour reboucher les tranchées. Véritables opérations de détail menées bien souvent avec le concours des chars et de l’artillerie.

Dimanche 11 avril

Début de la bataille des HUGUETTE.

DE CASTRIES procède à une réorganisation de son système de commandement.

Il désigne BIGEARD pour assister LANGLAIS aux interventions.

LANGLAIS établit 5 districts où les commandants lui répondent directement.

Ouest Nam Youm :

Capitaine TOURRET du 8e BPC reste en charge d’Epervier mais le commandant GUIRAUD du 1er BEP assume le commandement des HUGUETTE.

Le commandant VADOT, ancien chef du GM9, dirige Lily, CLAUDINE et JUNON

Est Nam Youm :

Commandant BRÉCHIGNAC du II/1er RCP prend le commandement du nouvellement créé ELIANE Haut de ELIANE 1 à ELIANE 4 alors que le commandant CHENEL du BT2 est assigné aux ELIANE Bas, DOMINIQUE 3, Eliane 10 et Eliane 12

Le 6e BPC revient officiellement au capitaine THOMAS.

Photo aérienne :

ELA 53 HV 395 DU 11/04/1954 12 h 00 loc / 13 h 00 loc – 272 clichés 1/6 500 Floue : recoupement 1/3 insuffisant. Remarque DCA active dans le secteur d’ISABELLE.

34 Dakota participent à des parachutages dont 10 appareils civils.

Le C-47 apparaît comme inadapté pour le parachutage de matériel dans ces conditions.

30 minutes pour un largage en 17 passages sur DZ ponctuelle (l’emploi des rampes de lancement permet d’abaisser le nombre de passages à 6 seulement) de 2,5 tonnes de matériel. Il est demandé aux USA de fournir des C-119 pour permettre 30 missions journalières en 2 fois 15 soit 100 heures de vol par jour.

29 C-119 sont présents à Cat Bi. Les 4 groupements de transport doivent faire voler 100 C-47, 9 C-119 à 2 pilotes et 2 Beech. Les pilotes du GT 2/62 ont réalisé sur le mois de mars entre 100 et 110 heures de vol.

08 h 30

HUGUETTE 1 :

La section du lieutenant Henri LEGROS du III/13e DBLE et une section du 1/2e REI sortent pour aérer et combler des tranchées 309 au Nord-Est de HUGUETTE 1 ; en plein jour, 3 Cies Viet Minh contre-attaquent jaillissant de HUGUETTE 7 :

Seul une rapide intervention de l’artillerie dégagent les légionnaires. Une contre-attaque est hâtivement organisée avec le reste de la 10/III/13e DBLE et une section du 2/I/1er REI en engageant une section de HUGUETTE 2 et une autre de la 4e Cie pour éviter l’engloutissement. Les 105 de CLAUDINE interviennent et 2 chars du lieutenant MENGELLE Bleu. Les troupes bloquées par l’assaut vietminh sont dégagées après s’être emparées d’une tranchée vietminh de 100 m de long devant eux. Le char MULHOUSE reçoit un ricochet de projectile de lance-roquette sans dommages, mais son système de recul se brise le lendemain. Il devient hors service pour plusieurs jours sont canon de 75 est remplacé par les pièces cannibalisées sur le CONTI immobilisé.

Le lieutenant LEGROS et 2 légionnaires sont portés disparus et il y a 4 tués, 10 blessés dont un officier. Pertes VM certaines et observées mais non dénombrées.

La 2e Cie n’a pas réussi à desserrer l’étreinte et pour la première fois les Viets ont réussi à tenir les tranchées.

09 h 00

Bilan pertes du 6e BPC pour opérations du 10 :

12 tués dont 3 sous-officiers, 19 blessés graves dont lieutenants CORBINEAU, LEROY, COMBANEYRE + 3 sous-officiers, 31 blessés légers dont 1 officier et 4 sous-officiers.

11 sticks ont été largués dans la nuit.

10 h 35

Préparation parachutage du soir :

Reliquats du 2e BEP et renforts dans les conditions habituelles. 7 avions – premier verticale 23 h 30. Insiste sur nécessité neutralisation maximum DCA et armes d’infanterie tirant sur avions au moment largage. Nombreux avions touchés la nuit dernière.

ELIANE 1 tient toujours.

Acharnés aussi les accrochages pour ravitailler Huguette 6 toujours isolé en bout de terrain. Il s’avère bientôt évident qu’il sera bientôt impossible d’effectuer même la liaison indispensable à la survie matérielle des quelques légionnaires encore vivants, cramponnés à leurs blockhaus en ruine.

1er tests pour déclencher la pluie artificielle sur Diên Biên Phu sur un SNCASO SO.30 P Bretagne F-OALI, appareil civil réquisitionné à la COSARA (Comptoirs Saïgonnais de Ravitaillement)

La COSARA était une compagnie aérienne et de transport de l’Indochine française fondée en 1947 par Maurice LOUBIÈRE à Saïgon. Renommée STAEO le 6 septembre 1949, cette compagnie aérienne travaille de façon très régulière avec l’armée française. L’équipage est civil – seul le commandant de bord est militaire. L’objectif est de déclencher des averses artificielles sur les axes de ravitaillement. La technique est de bombarder les nuages avec de la neige carbonique et du charbon de bois badigeonné d’iodure d’argent à partir d’une altitude entre 8 000 et 10 000 m. Poursuite des expériences jusqu’au 21 avril avec un point fort le 16 et le 20 avril. La mission est abandonnée faute de résultats.

Semaine du 11 au 18 avril :

Le moral du Vietminh est en sévère baisse après les pertes importantes lors des derniers assaut. GIAP comprend que les assaut de face extrêmement couteux en hommes font le jeu du commandement français. Mail ils relèvent également le moral des français. Les écoutes radio du camp signalement des messages de petites unités signalant des hommes refusant d’obéir aux ordres. Des prisonniers Vietminh signalent lors de leurs interrogatoires qu’en certains cas on les menacé de leur faire tirer dans le dos par les canons (message 2e bureau du 13 Avril).

GIAP revient à la tactique de la guerre des tranchées.

Il fait venir des dizaines de milliers de coolies qui travaillaient à la réfection et l’entretien des routes.

Il fait entourer d’une toile d’araignée de tranchées d’approche tous les PA.

Un grand nombre de ces tranchées seront souterraines sur de longues distances pour déboucher au plus près et même à l’intérieur des réseaux de barbelés.

Sur le secteur des 5 collines c’est le régiment 98 recruté massivement dans les régions minières du nord Vietnam qui creuse des sapes.

Les troupes françaises reçoivent des géophones du matériel de tranchée 14/18 avec les modes d’emploi pour écouter l’avancée des tranchées.

Mais pour contrer les mines vietminh il faut du bois pour les contre mines.

Le bois est une denrée rare sur Diên Biên Phu il sert principalement au soutènement et à la protection des abris.

L’occupation d’ELIANE 1 permet d’envisager l’action de réoccupation des PA DOMINIQUE 2 et DOMINIQUE 6 dans les jours prochains. Cette action est liée à une intervention massive de l’aviation et à une élévation des niveaux des munitions.

Préparer l’action sur DOMINIQUE 2 qui ne pourra pas être déclenchée avant le 13 du fait du faible ravitaillement parvenu le 10.

Il serait urgent de renforcer le GAP en personnel de transmissions et de faire sauter tout le personnel de renfort volontaire sans spécialité avant de le breveter.

Source : https://theatrum-belli.com/

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Sicut-Aquila

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 908920120 "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Cocoye10 "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

Alexderome, 81/06 et marienneau jean-michel aiment ce message

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MessageSujet: Re: "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU"   "70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Icon_minitimeVen Avr 12 2024, 21:19

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Dien-b10

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 12 avril 1954

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 DBP-67

Nuit du 11 au 12 avril

18 h 00


Harcèlement de l’ensemble de la position aux mortiers d’infanterie.

18 h 45

Attaque portée sur ELIANE 1 après une dure préparation d’artillerie et harcèlement très sérieux zone PC et artillerie. Combats au corps à corps immédiat en dépit des tirs d’arrêt.

20 h 00

Contre-attaque atteint le sommet, situation confuse sur le PA où éléments du II/1er RCP, un moment submergés, forment de nombreux ilots de résistance qui arrêtent la ruée.

Tombée de la nuit

Deux bataillons Viet Minh sont lancés à l’assaut d’ELIANE 1 après un bombardement Le Bataillon 215 et 439 du régiment 98 lancent l’assaut. Il n’y a aucun obstacle devant les premières tranchées. Le combat dégénère immédiatement en corps à corps.

Des éléments viets s’infiltrent entre ELIANE 1 et 4.

Les Cie TRAPP et LE PAGE du 6e BPC sont envoyées en intervention pour stopper la progression des troupes sur ELIANE 1. La 2e Cie de TRAPP progresse en petits morceaux. Ils ont ordre de pénétrer le périmètre aussi rapidement que possible en ignorant tout soldat vietminh dépassé sur le chemin. Fait pour réduire les pertes en minimisant le nombre d’hommes sous le feu à tout moment et en empêchant l’ennemi d’utiliser son artillerie sans toucher ses propres hommes. Les Paras collé au barrage d’artillerie suivant a 40 mètres les explosions des obus de 105 et juste 20 mètres des salves de 81 mm. Pendant ce temps le 804e batterie Howitzer et les 120 mm tendent un barrage dans le col entre les deux collines. Une mitrailleuse d’un bunker intact sur ELIANE 1 cloue les hommes de TRAPP.

BIGEARD envoie le lieutenant LE PAGE avec le 1/6e BPC qui a de lourdes pertes pendant qu’il passe le col. Un lance flamme incendie le bunker et sème la panique parmi les défenseurs vietminh, qui n’avaient jamais rencontrés cette arme avant.

22 h 00

Après contre-attaque menée par 2 compagnies, ELIANE 1 récupéré en partie. Situation encore confuse. Éléments du 2/1er RCP non submergés par 1er assaut en cours de regroupement. Pertes assez lourdes de part et d’autre. Nombreuses infiltrations VM de part et d’autre d’ELIANE 1 et 4. Harcèlement intense sur le reste de la position et sur ISABELLE. Demande que parachutage personnel soit néanmoins effectués.

23 h 30

Les derniers légionnaires du 2e BEP sont largués dans des conditions restreintes par 7 Dakota.  Plusieurs avions sont touchés par la DCA.

Avion 594 ZC touché par la DCA du groupe Franche-Comté.

00 h 30

ELIANE 1 réoccupée à moitié, situation rétablie.

Au cours de la nuit une patrouille trouve le contact à 800 mètres Sud-Ouest de CLAUDINE. Bilan : 1 légionnaire tué, 2 légionnaires blessés.

VM tâtent CLAUDINE 5 et placent des mines en bakélite entre HUGUETTE 1 et 6.

01 h 10

« Ici LOULOU MARTIN du BEP : Le lieutenant DE FROMONT vient d’être tué d’une balle en plein front. »

BIGEARD repose son combiné d’un geste las.

Le sous-officier SAUTEREAU regroupe la section dispersée sous les coups de mortiers et rend compte du décrochage.

Les caporaux FRAISE et RAGOUILLAUX portent dans une toile de tente le corps sans vie du lieutenant DE FROMONT qui sera inhumé sur la position du 6.

Le cimetière du 6 est sur le flanc Ouest de la colline (ELIANE 2).

02 h 00

Parachutage de personnels de renforts se déroule sans incidents.

04 h 00

Parachutage personnel terminé.

Lundi 12 avril

06 h 00

Violent matraquage sur ELIANE 1 depuis 05 h 00.

07 h 00

ELIANE 1 : les Viet Minh se retirent. Le régiment 98 et ce qui reste de ses 2 bataillons de la première vague d’assaut commencent à dévaler la pente est poursuivi par le feu des mortiers et de l’artillerie. Ils étaient pourtant 8 fois plus nombreux que les français.

Des éléments décrochant vers l’Est avec blessés et cadavres sont pris à partie par notre artillerie. Pertes VM très importantes. Pertes amies lourdes, en particulier parmi les deux Cies du 2/1er RCP.

08 h 00

Les paras ont pris le sommet.

GIAP a destitué le colonel qui n’a pu reprendre ELIANE 1. Relève des soldats épuisés sur ELIANE 1 par des troupes du 888/176 qui ont été récupérés à la 316e Division autour d’ISABELLE alors que la plupart des bataillons vont en réserve. Sa 811e Cie est envoyée sur ELIANE 1. Depuis que le sommet a été labouré, les fortifications ont été réduites à l’état de ruines. La Cie a besoin de reconstruire les bunkers explosés et les tranchées détruites. Ils utilisent les mines françaises déterrées par les bombardements et les barbelés pour créer des obstacles devant eux. Avant de se renforcer ils doivent évacuer une centaine de corps qui sont en état de décomposition. L’odeur est si puissante que les soldats portent des masques en espérant rendre l’air plus respirable.

Les légionnaires-paras sont engagés dans le même travail sanglant sur l’autre côté de la colline. La bataille, coûteuse pour la possession d’ELIANE, oblige les deux côtés à revoir leurs plans. Les pertes ont été si élevées que les Français abandonnent toute idée de reprendre DOMINIQUE 2.

Les mêmes considérations forcent le général GIAP a laisser les 2/3 de ELIANE 1 aux Français. Le combat pour ELIANE 1 a couté la presque totalité de 2 bataillons. Mais s’il persiste à vouloir reprendre ELIANE 1 cela pourra se transformer comme ELIANE 2 en un autre hachoir à viande et consommer des régiments entiers.

10 h 00

Remise en ordre se poursuit sur ELIANE 1. Positions de la veille entièrement réoccupées. Pertes VM en partie évacuées sous couverture du harcèlement. Mais extrêmement lourdes.

Harcèlement sporadique se poursuit sur l’ensemble de la position. Harcèlement et concentrations VM sur ELIANE 1 nous coutent 19 tués dont lieutenant GUILLON et 66 blessés dont lieutenant HUITER ; tous du 2/1er RCP.

Autres pertes sur sur Diên Biên Phu : 4 tués, 4 disparus dont lieutenant LEGROS, 14 blessés dont lieutenant FLORIOT.

À ISABELLE : 5 blessés.

12 h 00

1 B-26 largue par erreur sur Epervier. Dégagement en cours des éléments enterrés par l’explosion.                                          

Il flotte en permanence une sorte de brouillard jaunâtre fait d’humidité, de poussière et de cordite, plein de cette odeur grasse et fade de poudre et de cadavres en décomposition.

Depuis début avril les morts ne sont plus enterrés.

1 pièce de 105 et 800 coups détruits par tir des Viets.

La 1re Cie du 2/1 RCP du lieutenant PÉRIOU monte sur ELIANE 1.

135 tonnes de matériel larguées avec la fin du 2e BEP.

7 C-119 ayant décollés de Cat Bi font demi-tour à cause de la météo.

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 Privateer-28F-scaled

Le Privateer 28F4 est abattu.

Équipage porté disparu :

Enseigne de vaisseau de première classe MANFANOVSKI, commandant d’aéronef.
   
Second maître pilote GAUTHIEZ
   
Second maître navigateur RUELLO-KERMELLIN
   
Second maître mécanicien PUYJALINET
   
Second maître radio ILTIS
   
Second maître radio GUILIANO
   
Second maître radio CHAIGNE
   
Second maître armurier BOURSON
   
Second maître armurier PAUMIER

Pendant qu’un premier Privateer bombarde à 9 000 pieds, sous une couche continue, le 28F4 orbite à 13 ou 14 000 pieds. Lorsque le premier appareil a terminé, il le signale à Torri Rouge. Le 28F4 semble hésiter, disant qu’il se trouve très bien à 14 000 pieds. Puis, il se décide à descendre. À peine a-t-il percé, entre 8 et 10 000 pieds sol, qu’il est très violemment pris à partie par la DCA et presque immédiatement touché dans une aile. Il embarque à gauche, se déleste de quelques bombes, amorce une spirale vers le sol, spirale qui semble être stoppée par le pilote, repart de l’autre bord et s’écrase finalement au nord-ouest de l’ex-point d’appui ANNE-MARIE. Le sol aurait observé trois parachutes dont au moins un en torche. En tout cas, personne ne revint jamais.

16 h 00

"70e ANNIVERSAIRE DE DIÊN BIÊN PHU" - Page 3 SOMOW-Copie-1068x1367
Ivan de Somow.

Sergent-Chef DE SOMOW décolle de Bach Maï pour larguer des photos aériennes, sergent SELLIER comme équipier.

Bombardement d’un objectif désigné par Torri Rouge et participent à la protection des C-119 en train de parachuter.

Harcèlement sur l’ensemble de la position avec intensité, plus marqué sur ELIANE 1 et 4 ainsi que sur nos éléments comblant les tranchées à l’Ouest de ELIANE 1

Fin d’après-midi, 4 patrouilles de 2 Bearcat du Saintonge se relaient pour protéger, patrouilles White, Red, Silver, Yellow, Green demi-tour panne instruments.

Le SO-30P Bretagne est au-dessus de Diên Biên Phu pour expérimentation avec l’objectif de faire pleuvoir.

BIGEARD quitte ELIANE 4 pour rejoindre le PC de LANGLAIS.

Pertes 8e BPC : 3 tués 3 dont un sous-officier, 9 blessés dont 2 sous-officiers.

Opération CONDOR (Dossier N° 118/EMIFT) Mise en route de l’opération.


Instruction 244/OPS du 12 avril.

Début de la 1re phase. La 2e phase est différée jusqu’à nouvel ordre, fera l’objet d’un préavis de 5 jours.

Buts de la mission :

1ère phase :

Créer au profit du GONO une diversion obligeant le Commandement VM à renforcer son dispositif de couverture, à affaiblir ses unités d’investissement et à le priver d’une partie de sa liberté d’action.
   
Menacer la ligne de ravitaillement secondaire que le VM a créée entre le saillant chinois de Mon Gla et la région de Diên Biên Phu.

Phase ultérieure :

Ouvrir la possibilité de faire intervenir au profit du GONO un groupement d’intervention extérieur en mesure selon les circonstances :
   
Soit de dégager les éléments du GONO en agissant offensivement de l’extérieur sur les unités qui en font le siège et en rompant ainsi l’investissement.
   
Soit d’exploiter une situation favorable en permettant une contra offensive générale visant à détruire, au moins en partie, le corps de bataille VM affaibli par ses pertes ou à le contraindre au repli.
   
Éventuellement, recueillir les éléments de Diên Biên Phu en cas ou la résistance du GONO deviendrait impossible a poursuivre.

1re phase :

L’action sera menée par les Forces Terrestres du Laos. Elle consiste à porter un groupement de 4 bataillons à partir de nos positions actuelles de la Nam Bac et de Muong Sai sur la Nam Ou, entre Muong Khoua et Pak Luong, avec mission de :

Détruire ou disloquer les éléments VM séjournant au Sud de la Nam Ou.
       
Assurer une couverture solide de son flanc gauche dans la région de Muong Khoua, face aux directions de Bun Tai et Phong Saly et menaçant vers Pak Ban la ligne de communication VM avec le saillant de Muong La.
       
Se mettre en mesure de déboucher à partir du 20 avril, avec un minimum de 2 bataillons en direction générale de Dien Bien Phu par H. Nga Na Song

2e phase :

L’exécution de la 2e phase ne sera effectuée que sur nouvel ordre. Elle comportera :

Le débouché au Nord de la Nam Ou en direction de Nga Na Song du groupement prévu.
   
La mise à terre dans la région de Nga Na Song/Sop Nao d’un GAP avec 3 ou 4 bataillons, 1 Batterie d’artillerie (75 SR), 1 Cie de Génie.
   
Selon les circonstances du moment, le groupement des bataillons de Forces terrestres du Laos occupera ou non les zones de saut avant le largage du GAP.
   
La jonction opérée, l’ensemble des forces, groupement FTL et GAP sera placé sous les ordres du Commandant des Forces Aéroportées.

3e phase :

Dès que le Commandant des Forces Aéroportées disposera de moyens qu’il estimera suffisant, il se mettra en mesure d’intervenir au profit du GONO. A cet effet, il s’assurera d’abord la possibilité de déboucher dans la cuvette de Diên Biên Phu en s’emparant au plus tôt des cols des Calcaires, entre Jay Chang et Ban Nati d’une part, et de la région de Ban Loi/Houei Kang d’autre part.

4e phase :

Le débouché au Nord des Calcaires, le dégagement de Dien Bien Phu et la coordination de l’action du groupement extérieur avec les réactions du GONO, feront l’objet d’instructions ultérieures.

Variante possible à la 2e phase et phases ultérieures.

Dans le cas où l’ennemi, alerté par notre poussée vers la Nam Ou, couvrirait son corps d’investissement, soit sur la barrière de Ban Nati soit vers H. Yeui et H. Nga Na Song avec des forces trop importantes pour nous empêcher d’espérer pouvoir :

Soit parachuter le GAP vers H Nga Na Song,
   
Soit déboucher dans la cuvette de Diên Biên Phu.

Une variante à la 2e phase sera prévue et préparée :

Elle comporterait la parachutage du GAP dans la cuvette au Sud et au Sud-Est du PA ISABELLE, ou à l’Est de la cuvette, en mesure d’intervenir de façon aussi rapide que possible, soit directement en renforcement du GONO pour exploiter les possibilités offertes par l’affaiblissement des forces ennemies dans la cuvette. Cette variante sera jouée sur ordre du général NAVARRE.

Mission de Forces aériennes qui se mettrons en mesure d’assurer :

Le soutien feux, renseignements et logistique du Groupement des Forces terrestres du Laos, puis de l’ensemble des forces d’intervention extérieures (FTL + GAP)
   
De réaliser à une date aussi voisine que possible du 20 avril (en fonction des conditions météorologiques et disponibilités en avions de transport) l’aérotransport et le parachutage du GAP à partir des bases du Delta. L’ensemble du GAP devra être transporté dans un délai de 3 jours avec obligatoirement 1 bataillon complet et si possible 2, au cours de la 1re journée.

Mission des TAPI :

Le colonel, commandant les TAPI, est chargé de la préparation des 2e, 3e phases et variantes. Il prendra le commandement de l’opération aéroportée.

Mission du GMI :

Il participera à l’opération avec les maquis de la région. Les maquis du GMI doivent s’efforcer de contrôler la région de Muong Nha entre le 10 et le 30 mai.

L’opération prendra la nom de CONDOR.

La première phase sera CONDOR 1.

La variante de la 2e phase prendra le nom de PIVERT.

Période du 13 mars au 12 avril

Relevé des sorties aériennes sur Diên Biên Phu depuis la base aérienne 195 de Cat Bi :

Jour : 938 sorties – dont 11F : 260 – (GB 1/25 : 257 / GB 1/19 : 293 / 28F : 128)
   
Nuit : 244 sorties – dont 11F : 0 – (GB 1/25 : 59 / GB 1/19 : 75 / 28F : 110).
   
Total : 1 182 sorties.
   
Total depuis le 20 novembre : 2 181 sorties.

GB 1/19 Gascogne depuis le 20 novembre : 537 sorties de jour, 158 de nuit – Total 695 sorties.
   
GB 1/25 Tunisie depuis le 20 novembre : 483 sorties de jour, 62 de nuit – Total 545 sorties.
   
La 28F avec une moyenne de 4,75 appareils a réalisé 352 missions sur la période.
   
La 11F depuis le 20 novembre a réalisé 589 missions sur Diên Biên Phu dont 60 commencées de jour se sont terminées de nuit.

Il y a 50 personnels de l’armée de l’Air à Diên Biên Phu dont l’équipage du Groupe de transport 1/64. L’équipage de l’avion resté bloqué lors de la dernière tentative d’évacuation sanitaire : commandant BLANCHE, adjudants-chefs LARRIAUD, adjudant-chef CHAUVIN, sergent GUNINET, IPSA DE GALLARD.

Météo : 1,
   
CCR Hanoï : 3,
   
Base aérienne 195 : 2,
   
CTA n° 814 : 18 sous-officiers,
   
Base aérienne 190 : 2,
   
CTA 21/374 : 3,
   
Base aérienne 198 : 2,
   
Parc 18/195 : 2,
   
EROM 80 : 1,
   
ELA n° 53 : 2,
   
Groupe de chasse 1/22 : 7.

Les C-47 ont exécuté 1232 missions pour 2 500 tonnes larguées :

30 tonnes de lucioles.
   
70 tonnes de Napalm,
   
2 210 tonnes de ravitaillement,
   
3 000 parachutistes et 300 blessés rapatriés

Les C-119 ont exécuté 343 missions pour 1 715 tonnes dont 1 345 tonnes de ravitaillement et 370 tonnes de napalm.

Entre le 6 avril et le 12 avril

30 B-26 arrivent en Extrême-Orient livrés par les Américains en provenance de Corée.

25 sont affectés au titre d’un deuxième groupe le GB 1/91 Maroc.

3 RB-26 rejoignent l’escadrille de reconnaissance photo, deux B-26 en retour de révision générale sont restitués au Gascogne.

Ils sont tous modifié en version bombardement à l’atelier de Tourane à raison de deux par jour.

Source : https://theatrum-belli.com/

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Sicut-Aquila

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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