Paras, bérets bleus, verts et rouges, tous unis ! Forum pour Parachutistes et Sympathisants de par le Monde |
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| Dien Bien Phu | |
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Invité Invité
| Sujet: Dien Bien Phu Lun Nov 04 2013, 15:54 | |
| de notre ami Chacal
> Un diaporama sur la chute de Dien Bien phu. > > > > Dans une période où le gouvernement est englué dans les problématiques migratoires (avec l’affaire Léonarda), la visite de Jean-Yves Le Drian au 4e RE le 25 octobre dernier prend un accent particulier. > > En effet, ce régiment accueille et forme les jeunes légionnaires de toutes nationalités. Sur 7000 soldats que compte la Légion étrangère, quelques 4000 passent chaque année par Castelnaudary. Certains arrivent sans savoir parler un mot de français. Le tour de force du régiment est de transformer ces jeunes volontaires et pour reprendre les mots du capitaine C « de faire de ces hommes aux multiples couleurs culturelles une mosaïque harmonieuse » en un temps record. > > Avant de pouvoir se comprendre par la langue, les jeunes légionnaires vont « correspondre » par le sport, première brique d’intégration. Le premier « dialogue » se fait dans la chambrée spartiate (pouvant accueillir 8 personnes) à travers des compétitions de pompes et d’abdos. Cours de français effectués par des cadres, mise en condition physique, montage et démontage des armes, tirs au Famas et au PA, cours de secourisme ponctuent les journées des jeunes recrues. L’entrainement quotidien des jeunes légionnaires obéit à la maxime commune à toutes les armées du monde « la sueur épargne le sang ». Le « drill » doit aboutir à des automatismes comportementaux qui permettront de répondre à des situations de combats intenses et de sauver des vies. « Chaque légionnaire peut et doit être le premier maillon de la chaîne de secours en exercice, en permission, mais surtout en opération. » Les journées sont longues et les nuits courtes. > > Nous nous rendons dans une classe où les jeunes soldats apprennent tant bien que mal les rudiments de la langue française. Sur leur table de cours, un dictionnaire bilingue, le « carnet de français du légionnaire », le carnet de chants de la Légion (*), un exemplaire du magazine « Képi blanc ». Ce que me laisse à penser que la Légion est peut-être le premier organisme de promotion de la francophonie à l’heure où des « chanteurs » français « défendent » nos couleurs à l’Eurovision en chantant en…anglais. > > Au 4e RE, les jeunes recrues passent également leur permis toutes catégories. Un parc regroupe des véhicules légers, des bus, des poids lourds et super poids-lourds. Un atout supplémentaire pour sa reconversion professionnelle en cas de départ à la fin de son contrat. Dans la salle de cours nous nous retrouvons avec un japonais, un chinois, un népalais et un roumain regardant attentivement l’écran sur lequel est affichée la photo d’un semi-remorque tournant dans un carrefour urbain. > > Le moment le plus émouvant fut la cérémonie de remise du képi blanc. Cette cérémonie solennelle vient clôturer la première phase de formation. Elle se déroule après une marche longue et intense de plusieurs dizaines de kilomètres. A haute voix, nous entendons les différentes langues se réunissent pour former une immense ovation où le crédo guerrier du légionnaire est déclamé à haute voix. Nietzsche écrivait « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ». Cette volonté d’intégration dans la grande famille Légion se poursuit parfois avec une naturalisation. Cette volonté de servir un pays qui n’est pas son pays d’origine, d’être blessé ou bien tué pour lui est l’ADN du légionnaire. La Légion réussirait-elle là où l’éducation nationale bat de l’aile ? > > Les légionnaires sont fidèles à cette attitude, je dirais même à cette gratitude, qui fut déjà celle d’un Lazare Ponticelli. Le dernier vétéran officiel français de la Première Guerre mondiale, décédé en 2008 à l’âge vénérable de 110 ans, avait déclaré dans une de ses dernières interviews : « La Légion a fait de moi un Français. J’ai voulu défendre la France parce qu’elle m’avait donné à manger. C’était ma manière de dire merci. » Lazare Ponticelli s’était engagé à la Légion en 1914 à l’âge 16 ans en mentant sur son âge. > > * Le chant est un excellent vecteur d’intégration des diversités comme l’a déjà relaté notre collaborateur Thierry Bouzard, spécialiste des chants et des musiques militaires.
Voir le Fichier : 62_C-L_2_La-chute-de-Dien-Bien-Phu.pps
Peut être un peu lent a charger patientez !
Dernière édition par GB33 le Lun Nov 04 2013, 17:53, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dien Bien Phu Lun Nov 04 2013, 16:49 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dien Bien Phu Lun Nov 04 2013, 17:13 | |
| Merci a vous deux
Je déplace vers l'Indochine , avec un traceur sur cette rubrique
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| | | Gantheret membre confirmé
Nombre de messages : 180 Age : 96 Date d'inscription : 19/09/2013
| Sujet: Re: Dien Bien Phu Jeu Nov 21 2013, 22:23 | |
| Bonsoir, Ce drame de DIEN BIEN PHU était connu de nos politiques du moment et de l'état major des FTIN. Les écoutes de la CAER implantées dans toute l'Indochine écoutaient tous les réseaux VM et chinois dont les messages étaient déchiffrés sans problème par le STR. Les gonios fixes et les mobiles au Tonkin localisaient toutes les unités viets. Des responsables de milliers de victimes n'ont jamais été jugés; un scandale de plus. Amicalement Gantheret | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dien Bien Phu Ven Nov 22 2013, 08:29 | |
| Les responsables de cette défaite se sont bien gardés de faire leur mea-culpa, en attendant, combien de morts pour des négligences faite dans nos états major à gants blancs, pendant que des reception éffrénées se produisaient dans les palaces d'INDO, et que tout le monde se congratulait à coup de médailles, les gars disparaissaient dans des batailles perdus d'avance. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dien Bien Phu Ven Nov 22 2013, 09:34 | |
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| | | L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message | milguerres
Nombre de messages : 1257 Date d'inscription : 13/01/2014
| Sujet: Re: Dien Bien Phu Mar Jan 14 2014, 23:00 | |
| Le corps expéditionnaire français à la veille de la bataille de Diên Biên Phû Auteur Michel Bodin docteur ès lettres. source : http://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2003-3-page-11.htm RésuméLe corps expéditionnaire français à la veille de la bataille de Diên Biên Phû En 1953, les forces franco-vietnamiennes semblent n’avoir jamais été aussi puissantes. Mais en réalité, elles souffraient d’une pénurie d’effectifs. Le général Navarre, nouveau commandant en chef, n’obtint pas les effectifs souhaités et malgré tous les expédients, il n’avait pas les moyens pour s’opposer à l’APVN encore moins de la vaincre. Pour triompher, il lui aurait fallu quinze fois plus d’hommes alors que la Métropole paraissait au bout de ses possibilités. Si les lacunes les plus sévères avaient été comblées dans le domaine des matériels, ceux-ci étaient souvent inadaptés. Le Corps expéditionnaire sans avoir un mauvais moral ne croyait plus dans la victoire. À la veille de la bataille de Diên Biên Phû, les Franco-Vietnamiens n’avaient sans doute pas l’outil nécessaire pour affronter victorieusement l’ennemi. Le corps expéditionnaire français à la veille de la bataille de Diên Biên Phû By 1953, the French armed forces and their Vietnamese allies had never seemed so powerful. In reality, they were military strength. General Navarre, the newly appointed Commander in chief, could not get the necessary men, and despite all his efforts, he did not have the capacity to oppose the Vietnamese popular Army, let alone defeat it. In order to prevail, he needed fifteen times more men at his disposal, while Continental France has supposedly reached its limits in military capacity. While the military had somewhat caught up in the field of equipment, that equipment was not always tailored to their needs. Besides, although its morale was not particularly low, the task force no longer believed in victory. On the eve of the battle of Diên Biên Phû, the French and Vietnamese allied forces were undoubtedly poorly equipped to face up to and defeat the enemy.Lorsque le 20 novembre 1953 les parachutistes du groupement aéroporté No 1 (1er et 6e BPC, II/1er RPC) prennent pied dans la cuvette de Diên Biên Phû, la guerre d’Indochine entame sa neuvième année. En effet, si on lit encore très souvent que le conflit ne commence vraiment que le 19 décembre 1946 par l’attaque générale des troupes viêt-minh contre toutes les garnisons françaises, il faut bien savoir que les premiers accrochages entre des éléments vietnamiens et des soldats français remontent en réalité à la fin de l’été 1945 au Tonkin. En 1953, après de longues années de lutte dans des conditions très difficiles, le corps expéditionnaire subissait la contre-attaque générale de l’APVN, contrant les coups, parfois les anticipant. En dépit de son renforcement constant et de la mise sur pied des armées des États associés, les Franco-Vietnamiens cédaient régulièrement du terrain, et même dans les zones dites contrôlées, le Viêt-minh était capable de monter des opérations et de prendre en mains les populations dans les filets de ses hiérarchies parallèles. Après la stabilisation de la situation sous le commandement du général de Lattre, le général Salan avait dû plier dans de nombreux secteurs devant les offensives menées par Giap. En mai 1953, son successeur, le général Navarre, trouva une situation délicate qui, selon lui, était pire que ce qu’on lui avait présenté. Le nouveau commandant en chef inspecta, se rendit compte sur le terrain et finit par présenter une suite cohérente de propositions qu’on résume sous la formule de plan Navarre. Au niveau stratégique, il envisageait dans un premier temps de tenir en 1953-1954 avec une attitude plutôt défensive au Nord du 18e parallèle de façon à protéger au maximum les régions du Sud où pourraient être engagées des opérations offensives, puis en 1954-1955, de prendre l’initiative au Nord lorsque le corps de bataille serait aguerri. Il souhaitait développer des éléments mobiles aptes à affronter partout le Viêt-minh, s’appuyer sur les armées nationales pour avoir des hommes et engager ainsi un peu plus l’indépendance des États associés[1] [1]H. Navarre, Agonie de l’Indochine, 1953-1954, Paris, Plon, 1956, 347 p.La réussite du plan Navarre ne se concevait qu’à deux conditions : qu’aucun revers sérieux ne survienne en 1953 et en 1954, d’une part, et que l’aide chinoise ne se renforce pas brutalement, d’autre part. 4 L’APVN, quant à elle, avait atteint une certaine maturité dans ses structures. Au sommet de la pyramide, l’armée régulière (Vê Quôc Doàn) comprenait des formations d’infanterie, d’artillerie, de génie, de DCA et de renseignement, endivisionnées ou non. Les grandes unités au nombre de sept (les Daï Doan 304, 308, 312, 316, 320, 325 et le DD lourd 351) constituaient le corps de bataille mobile de l’APVN capable de bouter hors d’Indochine le corps expéditionnaire. Puis à l’échelon des secteurs, on trouvait les troupes régionales (Bô Doï Dia Phuong). Enfin, au bas de l’échelle, les forces populaires (Dân Quân et Dân Quân Du Kich). Une fiche des services de renseignements français estime les effectifs de l’APVN à 123 000 réguliers dont 81 000 au Nord-Vietnam, à 63 000 régionaux et à 119 000 soldats populaires. Ces forces pouvaient en outre s’appuyer sur la réquisition ou le concours de la population pour les travaux, les portages, l’acheminement des matériels et pour le renseignement[2] [2] Une excellente synthèse sur l’APVN est donnée par M. Rives dans les bulletins de l’ANAI des trois premiers trimestres de 2001Face à un adversaire toujours plus puissant grâce à l’aide chinoise évaluée à 2 160 t en 1952 et 4 400 t en 1953, face à des combattants nationalistes convaincus et formés politiquement par une prise en main psychologique des commissaires politiques, véritables maîtres à penser des troupes, quel était l’état du corps expéditionnaire à la veille de l’opération Castor ? Décrire en quelques pages la physionomie d’ensemble du corps expéditionnaire peut apparaître comme une gageure mais la défaite de Diên Biên Phû n’est-elle pas inscrite dans la situation même des troupes franco-vietnamiennes ? 6 Nous ne présenterons qu’une approche succincte des armées des États associés. Cependant ne pas en parler ne donnerait pas une idée du panorama des forces de l’Union française à la fin de 1953. Pour le 1er janvier 1954, on avait tablé sur des effectifs de 250 000 réguliers et supplétifs sans compter des éléments paramilitaires[3] [ 3] Évolution du problème militaire indochinois, 1950-1953 ; archives Salan, fonds privé. L’ANVN, la plus importante du dispositif associé, avait effectivement enrôlé 155 830 réguliers et 47 025 supplétifs encadrés par 3 961 Français des FTEO au 1er novembre 1953[4] [ 4] SHAT, carton 10H186, Fiche n°3151/EMIFT/1/3112/3 du 1er novembre 1953En théorie, elle devait être prête en 1956. Groupés parfois dans des groupes mobiles, la moitié des bataillons réguliers avait une bonne valeur au feu. Leur rendement variait du tout au rien ; les 1er et 5e BPVN passaient pour les meilleurs. Le 14 juin 1951, ils avaient infligé des pertes sensibles au Viêt-minh dans la région de Vinh Phuoc (Cochinchine) : 140 tués, 300 blessés, et lui avaient pris 20 fusils et un mortier[5] [5]Id., carton 10H996, Fiche sans référence de 1953 La majorité était affectée à la défense statique de façon à dégager le maximum d’effectifs français pour constituer le corps de manœuvre voulu par le général Navarre. Les armées associées étaient en fait considérées comme un complément des TFEO qui, à terme, devait prendre leur relève. Mais en 1953, elles dépendaient encore étroitement du corps expéditionnaire ; par exemple, dans l’artillerie tous les commandants de batterie étaient des métropolitains. 7 Loin de ses bases traditionnelles, le corps expéditionnaire faisait une guerre multiforme qui enfin en prenait le nom ; 80 % des effectifs étaient englués dans la guerre de surface aux prises avec la guerre révolutionnaire et la guérilla quotidienne (harcèlement nocturnes, embuscades, attaques des convois, piégeages des voies de communication, parfois attaques massives des réguliers de l’APVN...). Les troupes d’intervention, à la disposition des commandants de secteur ou à celle du commandant en chef, montaient des opérations de dégagement de secteurs menacés ou de destruction des forces viêt-minh infiltrées dans le dispositif franco-vietnamien. Pour les combattants, c’était la vraie guerre, celle où en 1953 on était sûr de rencontrer l’adversaire, une sorte de belle vie par rapport à l’angoisse et la routine vécues par « ceux des postes ». En mai 1953, ces forces (environ 10 % des effectifs) se composaient de sept groupes mobiles, deux sous-groupements blindés, deux sous-groupements amphibies et de huit bataillons parachutistes[6] [6] Y. Gras, Histoire de la guerre d’Indochine, Paris, Plon, 1979, 600 p., p. 515 D’autres combattants assuraient la logistique dans les bases arrière et souvent « ceux de l’avant » (si ce terme a un sens en Indochine, même si les rapports l’emploient) les méprisaient un peu, voire les jalousaient. Dans la Marine, il y avait la Marine en kaki qui effectuait la surveillance fluviale, transportait troupes et matériels, acheminait les renforts et faisait les appuis-feu lors des bouclages. Les forces navales côtières et hauturières participaient à la sécurité maritime avec efficacité au point qu’en 1953 le Viêt-minh avait pratiquement renoncé à l’emploi de la voie maritime pour ravitailler ses forces. Enfin, les aviateurs soutenaient les troupes au sol. LA QUESTION DES EFFECTIFS ET SES CONSÉQUENCES8 Du point de vue des effectifs et de l’organisation des troupes, on distinguait le corps expéditionnaire ou Troupes françaises d’Extrême-Orient (TFEO) formées des Forces terrestres, maritimes et aériennes d’Extrême-Orient (FTEO, FMEO et FAEO), les forces des États associés (Armée nationale du Vietnam, ANVN, Armée royale khmère, ARK, Armée nationale laotienne ANL) et un certain nombre de personnels hors plan comme les membres du SDECE, le service de contre-espionnage. 9 Dès le début de l’engagement du corps expéditionnaire en Indochine, se posa la question des effectifs. Jamais le commandement en Extrême-Orient n’eut les moyens en hommes pour remplir les missions qui lui étaient imparties. Les difficultés financières, la volonté de mener une campagne sans faire de vagues politiques en métropole, la garde des autres territoires de l’Union française, le désir de tenir un rang éminent dans la défense de l’Europe et la nécessité de modernisation des forces armées constituent les principales causes de cette pénurie chronique[7] [7] L’ensemble de la question des effectifs a été étudié par M. Bodin, La France et ses soldats, Indochine 1945-1954, Paris, L’Harmattan, 1996, 285 pLes FTEO (Forces terrestres d’Extrême-Orient)10 En 1953, la situation des effectifs n’avait plus le caractère dramatique de 1948 ou de 1949 mais les plans établis en 1952 n’avaient pas tenu devant les progrès du Viêt-minh et le changement de commandant en chef. Les effectifs demandés, souhaités, accordés et réalisés subirent donc des fluctuations tout au long de l’année. En 1952, le général Salan avait décidé la déflation des FTEO, c’est-à-dire la baisse des effectifs « importés » mais aussi celle des autochtones réguliers. La mesure avait pour cause la volonté de faire des économies budgétaires mais aussi d’encourager le développement des armées nationales. Il fallait qu’à terme, ces dernières soient capables de prendre en main la destinée de leur pays ; autrement dit, qu’elles soient des forces aidées par les TFEO et non pas l’inverse. Par ailleurs, leur renforcement montrerait aux États-Unis, dont on avait besoin dans tous les domaines, que la France en avait fini avec le colonialisme. Aussi pour la fin de 1953, l’état-major interarmes et des forces terrestres (EMIFT) prévoyait 158 566 hommes pour les FTEO dont 53 870 autochtones renforcés par 60 000 supplétifs, alors qu’en fin 1952 on comptait 170 389 réguliers et 51 830 supplétifs[8] [8] SHAT, carton 10H187, Annexe à la lettre no 1227/EMIFT/1 du 20 juin 1952 et carton 10H505, Fiches d’effectifs 1952.L’idée était donc de réduire les FTEO de 11 839 hommes dont 2 271 métropolitains et de compenser leur départ par un engagement supplémentaire de 10 000 supplétifs dont l’entretien était de moitié moins cher qu’un soldat « importé »[9] [9]Évolution du problème indochinois, 1950-1953 ; archives Salan déjà citées.De plus, on espérait ainsi préparer des combattants autochtones pour leur futur transfert dans les armées nationales. Dès son arrivée, le général Navarre fit savoir qu’il s’opposait à toute déflation du fait des combats du Haut-Laos et du Pays thaï et de l’effort à fournir pour l’encadrement des nouvelles unités des États associés. Pour lui, descendre au-dessous des 169 000 hommes « n’était pas raisonnable » ; cependant il était prêt à accepter une résorption des sureffectifs autochtones, un ralentissement de l’arrivée des sous-officiers et des soldats français à condition de renforcer les troupes africaines et maghrébines 33ff][ 10] SHAT, carton 10H187, Fiche no 1370/EMIFT/1/30/SO du 5 juin 1953Et il proposa au contraire le renforcement du corps expéditionnaire de façon à disposer de 169 562 combattants tandis que le gouvernement pour 1954 en imposait 160 000[11] [ 11] Id., carton 10H187, Annexe à la lettre no 856 du 11 juin 1953suite. La réalité sur le terrain était autre. En jouant sur les prolongations volontaires, les délais d’embarquement, les retards réglementaires au rapatriement (deux mois) et le nombre des autochtones, les FTEO comptaient 174 736 hommes en avril 1953 et 175 648 en mai[12] [ 12] Ibid., carton 10H508, Fiches d’effectifsBref tout le monde, selon son approche du problème, a essayé de jongler avec les chiffres pour obtenir satisfaction. Le général Navarre, qui avait demandé trois régiments d’infanterie, un bataillon du génie et un groupe d’artillerie, reçut une partie de ses demandes mais étalées. Ainsi débarqua le 7e RTA et le 5e RTM (qui avaient déjà en Indochine des bataillons de marche) et le 62e bataillon du génie. Les FTEO passèrent alors de 171 121 hommes le 1er juin, à 182 424 le 1er novembre 1953 et à 184 234 le 1er février 1954, non compris les cadres détachés auprès des armées nationales (environ 5 000 hommes). Selon les plans, de 52 000 à 58 000 supplétifs renforçaient les FTEO[13] [ 13] Ibid., carton 10H508, Fiches d’effectifs et 10H187, Fiche de synthèse du 29 juin 1953Les FTEO présentaient le visage suivant que nous synthétisons sous forme de quatre tableaux À la fin de 1953, le commandement en Indochine avait été obligé de demander l’accélération de l’envoi des relèves aéroportées de façon à faire face au manque de cadres dans l’infanterie dont une partie fut expédiée par avion. Le problème essentiel était celui de la relève et des maintenances. S’il n’y avait aucune difficulté pour trouver des Africains, des Maghrébins et des légionnaires, en revanche rien n’était réglé pour les Français à tel point que le général Salan avait prévu pour la fin de l’année un déficit de 12 % pour la relève des sous-officiers[18] [ 18] Évolution du problème indochinois, 1950-1953, archives Salan déjà citéesPour satisfaire le général Navarre, il fut décidé de puiser temporairement dans les maintenances. Pour 1954, il aurait fallu 48 000 hommes pour les relèves. Le problème des effectifs restait récurrent sans vraies solutions, comme si les forces armées françaises avaient atteint leurs limites. 14 Les tableaux en font une démonstration chiffrée : les FTEO présentaient une hétérogénéité complète dans laquelle les éléments français étaient minoritaires. Cela constituait un véritable casse-tête pour les services, en particulier ceux de l’Intendance pour des questions d’alimentation entre autres. Toutes les unités étaient jaunies mais là aussi pointaient des difficultés. Le développement des armées associées gênait les substitutions, le renforcement et les relèves. La plupart des formations étaient mixtes et souvent un sureffectif d’autochtones compensait le sous-effectif européen. En mai 1953, le 2e BEP à effectif théorique de 980 parachutistes comptait en réalité 481 autochtones (439 théoriques)[19] [ 19] SHAT, carton 10H186, État des bataillons en mai 1953.L’ensemble du dispositif franco-vietnamien était soumis à des fluctuations constantes ; à la fin de 1953, dix bataillons, deux groupes d’artillerie, un escadron de reconnaissance, quatre compagnies du génie, deux du train et une du matériel furent transférés aux armée nationales[20] [ 20] Id., carton 10H186, Annexe à la lettre no 1227/EMIFT/1 du 20 juin 1953Les Forces aériennes d’Extrême-Orient (FAEO) L’effectifs des FAEO resta stable tout au long de 1953 (11 082 hommes en juin et 11 003 en décembre). Mais comme les FTEO elles souffraient d’un manque de moyens humains. L’armée de l’Air n’avait pas les personnels qualifiés en nombre suffisant ; elle utilisait les relèves d’une manière anticipée et elle embauchait, malgré les réticences, des auxiliaires indochinois. Pour la surveillance des bases et des installations, on avait mis sur pied les compagnies de gardes de l’Air formée de Marocains et d’Africains mais, dans de nombreuses occasions, les responsables de l’Air durent se faire « prêter » des personnels par les FTEO et souvent des parachutistes en alerte aérienne participaient aux missions de garde. Au 1er décembre 1953 les FAEO comptaient 9 969 métropolitains dont 5 415 sous-officiers, 988 Maghrébins, 1 246 Africains, 97 personnels féminins de l’armée de Terre (PFAT) et 937 autochtones[21] [ 21] Ibid., carton 10H508, Fiches d’effectifsLes demandes de renforcement du général Navarre n’obtinrent guère d’échos ; sur les 3 830 hommes souhaités il n’en reçut que 653. En outre 75 % des personnels n’avaient aucune vraie qualification, au point qu’on transforma des gardes marocains en armuriers[22] [ 22] H. Navarre, Le temps des vérités, Paris, Plon, 1979, 463 p., p. 105L’armée de l’Air regroupait quatre groupes de chasse, deux de bombardement et trois de transport. Des groupes de reconnaissance, des escadrilles de liaison et divers services comme le centre d’exploitation photographique complétaient les forces aériennes. Les Forces maritimes d’Extrême-Orient (FMEO) Ainsi le jaunissement et les transferts introduisaient dans les Forces franco-vietnamiennes, FFVN, des faiblesses, alors que le Viêt-minh se renforçait régulièrement. Au moment du déclenchement de la bataille, les FTEO vivaient dans un équilibre fragile mais les perspectives pour 1954 s’annonçaient sombres. à suivre .................. | |
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| Sujet: Re: Dien Bien Phu Mar Jan 14 2014, 23:01 | |
| suite .... Le corps expéditionnaire français à la veille de la bataille de Diên Biên Phû Auteur Michel Bodin docteur ès lettres. source : http://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2003-3-page-11.htm
La Marine connaissait des difficultés assez comparables à celles des deux autre armées, d’autant qu’elle devait participer à l’encadrement de la nouvelle marine vietnamienne. Elle en vint aussi à « jaunir » ses effectifs pour « économiser » le personnel européen. Groupées dans des unités de haute mer, de défense fluviale, au sein de commandos d’intervention et de nombreux services, les FMEO comptaient environ 11 000 hommes dont 10 % d’autochtones[23] [23] Évolution du problème indochinois, 1950-1953,... La situation d’ensemble du corps expéditionnaireLes difficultés à satisfaire les demandes en effectifs du corps expéditionnaire avaient de lourdes conséquences. La plupart des formations avaient dans leurs rangs une forte proportion de réguliers indochinois renforcés par des supplétifs au nombre variable car de nombreux postes employaient des caisses noires pour renforcer leur potentiel autochtone. En 1953, on disait volontiers que le commandant de la 13e DBLE avait en réalité sous ses ordres une brigade. Les bataillons d’Africains et de Maghrébins n’étaient pas complétés par des réguliers mais par des compagnies de supplétifs. Le corps expéditionnaire comportait des corps complètement autochtones dès leur création comme les bataillons thaï ou muong et les bataillons de chasseurs laotiens (BCL). Si l’adjonction d’autochtones donnait aux unités la légèreté qui leur manquait, elle était à l’origine de complications comme des problèmes de nourriture, des heurts à cause des femmes, car dans de nombreuses unités les hommes mariés étaient accompagnés de leur famille, la crainte des désertions ou des trahisons. La plupart des formations manquaient d’homogénéité car on n’avait guère le temps de parfaire l’instruction souvent faite à la va-vite. Le corps expéditionnaire souffrait d’un manque de vrais spécialistes à tel point qu’on usait de combines pour faire face à la pénurie. Il y avait des compagnies où, au débarquement, personne ne savait ne servir d’un mortier. Les lacunes dans la préparation avant le départ handicapaient les FTEO d’autant que, pour des questions de moral, on promouvait des partants qui, sur le terrain, n’avaient pas les capacités normalement dévolues à leur grade. La qualité d’ensemble des FTEO avait baissé. De très nombreux soldats quelle que soit leur origine, arrivaient sans vraie formation technique. Les rapports d’inspection des FTNV signalent que si la plupart des hommes savaient se servir de leurs armes, en revanche, ils les utilisaient mal et à mauvais escient. Par exemple les tirs à tuer au fusil mitrailleur étaient improductifs à 400 m et on tirait au pistolet mitrailleur à tort et à travers. Cela avait pour conséquence une surconsommation de munitions et des appels fréquents au soutien de l’artillerie ou de l’aviation[24] [ 24] SHAT, carton 10H1061, Rapport no 14/T/SC du 11 novembre 1953Cependant, certaines unités purent reprendre la préparation de leurs hommes. Ainsi le 7e RTA, arrivé en octobre, eut la possibilité de parfaire son instruction tactique individuelle et collective et de refaire un entraînement aux tirs pendant quelques semaines dans la région de Hué et de Tourane. Techniquement, les formations des FTEO n’étaient pas ce qu’on aurait pu attendre[25] [ 25] Id., carton 10H1062, Rapport no 55/1/SC/AG du 23 novembre 1953Tous les rapports dénoncent la mauvaise qualité générale des hommes de troupe : niveau d’études bas, illettrisme pour certains. En janvier 1954, le rapport d’inspection du 1er bataillon thaï conclut que « 70 % des hommes de troupe français étaient à éliminer pour insuffisances »[26] [ 26] Ibid., carton 10H1061, Rapport d’inspection no 291/EMIFT/B/INS du 25 janvier 1954.suite. Des compagnies durent organiser des cours du soir. La plupart des Maghrébins étaient ainsi incapables de passer avec succès les épreuves de qualification ou de montée en grade. Au III/2e RTM, aucun tirailleur ne put obtenir le brevet de graphie en 1953[27] [ 27] Ibid., carton 10H371, Rapport sur le moral du II/2e RTM du 1er semestre 1953.De nombreux officiers n’avaient pas de solides connaissances militaires. Certains sortaient à peine formés des écoles d’application, d’autres servaient par substitution, c’est-à-dire par changement d’arme. Au premier trimestre, 123 officiers d’autres armes servaient dans l’infanterie. Beaucoup enfin n’avaient aucune expérience de leurs hommes ; des officiers arrivaient dans les tirailleurs sans jamais y avoir servi. Quant aux réservistes, ils démontraient des capacités militaires médiocres. Aux lacunes techniques s’ajoutaient des déficiences physiques. Compte tenu des besoins, de nombreux cadres, surtout dans l’infanterie, revenaient désignés en second séjour. Dans l’infanterie, 50 % des sous-officiers et des officiers subalternes en étaient à leur second séjour et 5 % commençaient un troisième. Aussi l’âge moyen du corps expéditionnaire vieillit-il (tableau 5). On relève des sous-lieutenants de 36 ans, des lieutenants de 38 ans. Même la Légion et les troupes aéroportées connurent cette baisse. Le manque d’effectifs obligeait à allonger les séjours d’environ deux mois, et comme beaucoup de combattants en étaient à leur deuxième voire à leur troisième séjour, ils se montraient moins résistants aux fatigues et aux pathologies tropicales[29] [ 29] M. Bodin, Soldats d’Indochine, 1945-1954, Paris, L’Harmattan, 1997, 239 p., p. 63Les troupes étaient employées jusqu’au bout sans permission dans les postes, sans vrai répit dans les unités d’intervention. Les parachutistes passaient souvent leur repos en temps d’alerte aérienne. Le III/3e RTA, à Diên Biên Phû, n’avait eu que dix jours de répit dans les cinq mois qui précédèrent son arrivée dans la cuvette ; il avait combattu dans la rue sans joie lors de l’opération Camargue, opéré au Laos et dans la plaine des Jarres puis participé à des opérations de nettoyage dans le delta tonkinois. Le bataillon était usé en profondeur avant la bataille[30] [ 30] B. Fall, Diên Biên Phû, un coin d’enfer, Paris, Laffont, 1968, 520 p., p. 113Les compagnies n’étaient pas à effectif plein du fait des pertes non remplacées, des maladies, des stages et parfois des sanctions disciplinaires. Le 20 novembre, le II/1er RPC (théoriquement 827 chasseurs) ne fut largué qu’avec un effectif de 569 hommes. Le même jour le 1er BPC n’aligna que 722 parachutistes sur 911[31] [31]Ibid. , p. 37. ...Sur les bases, toute augmentation de l’activité aérienne accroissait les charges de travail des personnels au sol. L’ensemble de ces problèmes avait des répercussions sur l’efficacité au combat et sur la résistance des hommes, à tel point que le général Salan avait demandé des études sur le temps des séjours en Indochine qu’il espérait pouvoir limiter à dix-huit mois de façon à ne pas user irrémédiablement les personnels et à favoriser ainsi leur retour en Indochine et leur efficacité sur le terrain[32] [ 32] M. Bodin, Soldats d’Indochine, 1945-1954,op. cit., p. 68.En dépit du développement régulier des armées des États associés et surtout celui de l’ANVN, la situation des effectifs risquait fort de devenir critique. Tous les moyens étaient utilisés pour trouver des hommes. Le nombre de cadres français était réduit au maximum ; dans des commandos (une centaine de soldats), il était fréquent de n’avoir que deux ou trois Français. On usait des retards réglementaires aux rapatriements (deux mois pour les Européens et les Maghrébins) et des retards fortuits. On confondait les relèves et les maintenances, tout en fractionnant les renforts, en les diminuant ou en les retardant. On jonglait avec les effectifs. À la fin de 1953, 300 officiers et 1 100 sous-officiers servaient par substitution dans l’infanterie et 2 380 gendarmes de tout grade servaient à l’encadrement des fantassins. La faiblesse numérique engendrait souvent la faiblesse de l’efficacité[33] [ 33] Fiche du 30 juin 1953 citée par P. Rocolle, Pourquoi Dien Bien Phu, Paris, Flammarion, 1968, 604 p., p. 103Au II/1er RTA, non seulement il n’y avait que 10 officiers sur les 18 théoriques mais 5 d’entre eux provenaient d’autres armes (3 de la cavalerie, 1 de l’artillerie et 1 du train)[34] [34]Ibid. , p. 104. ...Au II/4e RTM, 5 officiers faisaient défaut en mai 1953 mais aussi 128 tirailleurs et sous-officiers[35] [ 35] SHAT, carton 10H186, État des bataillons en mai 1953Seules les troupes aéroportées échappaient à ce sous-encadrement, ce qui explique certainement leur valeur au feu. Les FTEO « prêtaient » environ 500 hommes aux FAEO pour la garde des bases et des dépôts ; 300 PFAT remplaçaient 300 sous-officiers[36] [ 36] Évolution du problème indochinois, 1950-1953 ; archives Salan déjà citées.Malgré l’emploi des élèves officiers de réserve (EOR) et des appelés du contingent sous certaines conditions et l’intensification de la propagande, malgré l’amélioration des primes, il manquait environ 200 Français spécialistes dans les transmissions, le génie, l’artillerie et l’infanterie. La préparation était réduite au minimum ; on envoyait des Européens avec moins de deux mois de service, des tirailleurs depuis six mois sous les drapeaux alors que les cadres habitués à ces hommes pensaient qu’il fallait au moins un an, sinon plus. Le corps expéditionnaire était donc dans l’ensemble d’une qualité inférieure à ce qu’exigeait le théâtre d’opérations et la nature de ce dernier mais l’ensemble des hommes faisaient leur devoir souvent avec vaillance. Les bataillons d’infanterie viêt-minh surclassaient la plupart des bataillons standard des FTEO qui ne compensaient cette infériorité que par la supériorité de l’artillerie et la suprématie aérienne. UN PANORAMA DU MATERIELJusqu’en 1950, les TFEO avaient vécu sous le signe de la misère et de l’hétérogénéité. Suite aux accords avec les États-Unis, accélérés par le désastre de la RC4, se succédèrent des plans de standardisation, de rénovation et de renforcement. Le plan FY53 en cours de réalisation permettait aux services de fonctionner normalement et aux troupes de combattre avec un approvisionnement correct. Dans les FTEO, 23 000 véhicules, 3 000 blindés, 6 000 remorques étaient en service. L’armement était constitué de 745 000 armes et de 980 canons L’armement d’infanterie suscitait encore des critiques[38] [ 38] M. Bodin, « L’armement du Corps expéditionnaire en Indochine et ses problèmes », La IVe République face aux problèmes d’armement, Paris, Addim, 648 p., p. 291-308Selon la nature des troupes, les armes n’avaient pas la même valeur. Si les parachutistes et les compagnies des groupes mobiles avaient à leur disposition les plus modernes et les mieux adaptées à leurs combats, les forces statiques et les groupements supplétifs se servaient d’armes moins performantes, parfois anciennes et peu idoines aux terrains indochinois. Les Troupes aéroportées d’Indochine (TAPI) avaient 26 000 parachutes en réserve. À la mi-1953, les lacunes les plus inquiétantes concernaient les transmissions car on avait perdu 1 490 postes de radio au combat. Si les problèmes logistiques n’étaient plus angoissants, l’équilibre pour les matériels était encore fragile. Mais les capacités de stockage arrivaient à saturation et les personnels des services restaient à 7 % alors qu’en Europe ils étaient à 17 %. Dans la Marine, de gros efforts avaient été fournis. Les marins servaient sur environ 500 engins fluviaux d’origine américaine et anglaise de toutes les tailles. Si les engins de débarquement avaient été une parade efficace à la guerre imposée par le Viêt-minh, le matériel vieillissait et semblait de moins en moins apte aux conditions nouvelles de la guerre ; ils manquaient par exemple de vitesse Les FMEO attendaient des matériels plus modernes et plus gros (LCM de commandement pour remplacer les LCI), mieux armés (LCM monitor) et elles comptaient sur l’aide américaine. L’aéronautique navale était équipée de Hellcat, de Grumann goose et de Privateers qui rendaient des services immenses. Avec quelque 336 appareils et 18 hélicoptères, les FAEO compensaient pour une part la faiblesse des FTEO. Les Bearcats des groupes de chasse, robustes, manquaient néanmoins de d’autonomie et ils étaient épaulés par les B26 des groupes de bombardement. Excellent appareil pour le théâtre indochinois, le B26 disposait d’un armement puissant et d’un rayon d’action suffisant Les groupes de transports utilisaient encore les vieux JU52 de la Deuxième Guerre mondiale et étaient dans l’incapacité de larguer instantanément trois bataillons parachutistes. En fait, les FAEO n’avaient pas la possibilité d’entretenir une flotte de plus de 350 avions ni de faire face aux besoins imprévus et urgents. Il n’était pas rare de compter journellement plus d’avions indisponibles que d’engins disponibles. Le commandement en Indochine souhaitait recevoir un groupe de chasse, deux groupes de transport et un de bombardement doté de B26, supplémentaires. Devant l’opposition de l’état-major et les difficultés de recrutement de personnels le général Lechères proposa de renforcer les groupes existants de cinq appareils et d’envisager le jaunissement des formations d’une façon plus dense. À l’automne 1953, rien n’était réglé[39] 39] Évolution du problème indochinois, 1950-1953 ; archives Salan déjà citéesSur le plan du matériel, les FTEO dépendaient du soutien américain dont elles souhaitaient encore plus d’aide. Si le corps expéditionnaire n’était plus en période crise, il subissait néanmoins des difficultés consécutives aux délais de ravitaillement, aux sabotages des arrivages et à la faiblesse des infrastructures en Indochine. LE MORAL ET L’ETAT D’ESPRIT DES COMBATTANTSSi on accepte de définir le moral comme la volonté de se battre, alors il est possible d’affirmer que le moral du corps expéditionnaire se maintenait encore à un bon niveau. Cependant, il n’était pas aussi solide qu’on le dit parfois[40] 40] L’ensemble de la question a été traité dans M. Bodin, Les combattants français face à la guerre d’Indochine, 1945-1954, Paris, L’Harmattan, 1998, 270 p. et dans Les Africains dans la guerre d’Indochine, 1947-1954, Paris, L’Harmattan, 2000, 240 p. Ne seront donc indiqués en note que des éléments particuliersAprès l’enthousiasme provoqué par le général de Lattre et les victoires sur le pourtour du delta tonkinois en 1951, le tonus mental des FTEO était retombé comme si le sursaut avait fait long feu. Les combats de 1952 avaient démontré partout les progrès de l’APVN et, en 1953, plus personne ne se faisait d’illusion sur l’issue de la guerre. Le corps expéditionnaire faisait son devoir avec courage et parfois abnégation mais sans croire à la victoire. L’arrivée du général Navarre ne galvanisa pas les esprits malgré l’annonce de son plan. D’ailleurs, de nombreux officiers pensaient qu’on leur en demandait trop et que le nouveau commandant ne se rendait pas compte des réalités sur le terrain[41] [41] Témoignages nombreux réunis par l’auteur. ...Certes les actions réussies (ou considérées comme des victoires) telles les opérations Brochet, Gerfaut ou Mouette dans le delta tonkinois, sans déclencher une grande exaltation, avaient renforcé l’allant de ceux qui y avaient participé. Il en était de même parmi les parachutistes qui avaient détruit les dépôts viêt-minh de Langson (opération Hirondelle). En secteur, les garnisons se posaient des questions sur l’efficacité de leurs missions car de nombreuses régions échappaient au contrôle des Franco-Vietnamiens ; même s’ils les contrôlaient le jour, la nuit le Viêt-minh régnait en maître et il imposait sa propagande et ses structures politico-militaires. Les unités statiques subissaient un complexe d’infériorité devant les forces viêt-minh et devant les troupes mobiles. On y relève une sorte d’usure psychique qui nuançait le moral et beaucoup de combattants en poste souhaitaient retrouver la vraie guerre pour échapper à la routine, à la guérilla incessante et aux travaux de campagne. Dans les zones calmes, comme au Cambodge et au Sud-Laos, on redoutait une extension du conflit alors qu’on y constatait la faiblesse des troupes locales. Beaucoup en étaient arrivés à se demander où serait bloquée l’avance du Viêt-minh. En fait, même parmi ceux qui débarquaient, l’espoir de la victoire était mort et on ressentait un certain malaise parmi les cadres. D’ailleurs, ceux-ci ne cessaient de réclamer la fixation d’une politique claire avec des buts de guerre bien définis pour retonifier le moral de leurs hommes et donner un sens à leurs sacrifices. Beaucoup s’interrogeaient sur le nombre de séjours qu’ils devraient effectuer si on ne trouvait pas une solution. La majorité constatait avec anxiété la valeur croissante de l’APVN et craignait le déclenchement de grandes offensives. Le moral tenait encore grâce à la discipline du soldat, au sens du devoir et au désir de remplir au mieux les missions. Si les Africains recevaient une bonne nourriture, des décorations et si on leur donnait la possibilité de montrer leur vaillance, ils faisaient preuve d’un vif allant. La résistance du 24e RMTS à Yen Vi, que le service de la propagande amplifia, donna à tous fierté et enthousiasme mais l’abandon de ce point d’appui provoqua un choc néfaste. Cependant, localement, le moral connut des fléchissements notamment en Annam où les tirailleurs se demandaient s’ils pourraient parer les coups du Viêt-minh. Tout au long de l’année les Maghrébins firent preuve de bonnes dispositions mentales en particulier ceux des groupes mobiles qui, à plusieurs reprises, étrillèrent les réguliers de l’APVN ; cependant des tirailleurs perdirent leurs capacités combattantes en quelques circonstances comme au col de Mugia où, devant l’offensive des régiments réguliers de Giap, le 4e RTM décimé éclata littéralement, abandonnant ou brûlant son matériel. La démoralisation de l’unité avait été telle que le commandement envisagea de la dissoudre[42] [ 42] Voir en particulier M. Bodin, « D’une guerre à l’autre, l’évolution de l’état d’esprit des soldats algériens, 1947-1956 », GMCC, no 177/1995, p. 167 à 186
Peu de choses affectaient réellement le moral. Les événements extérieurs n’avaient de répercussions qu’au moment de la prise de connaissance et ils ne jouaient vraiment que s’ils avaient une influence sur la vie en Indochine. Rejetés par une fraction de la nation, le plus souvent ignorés, les combattants vivaient un peu à part, indifférents à tout ce qui ne les concernait pas directement. Les nouvelles arrivaient tardivement et perdaient ainsi de leur acuité, si bien que les actualités de France ou d’Afrique touchaient les hommes superficiellement. Cette attitude favorisa l’éclosion d’un état d’esprit particulier. En 1953, on sentait une coupure entre le pays et le corps expéditionnaire, mais les hommes s’en faisaient une raison. Ils furent ulcérés par les grèves qui les empêchèrent de recevoir du courrier ou qui retardèrent les débarquements des relèves et du matériel. La plupart en voulaient à la métropole qui ne leur envoyait pas les moyens promis ou indispensables (ce qui, selon eux, expliquait les déficiences des troupes, les retards aux rapatriements, les fatigues en fin de séjour et les pertes), qui ne s’intéressait pas à leur combat et qui ne prenait aucune mesure contre les communistes, alors qu’en Indochine on parlait volontiers d’une guerre menée contre l’expansionnisme communiste. Bien qu’ayant plus de moyens pour se tenir informés et pour réfléchir, les officiers gardaient un bon moral mais il n’était pas à toute épreuve car ils ne se faisaient guère d’illusions, à moins d’une intervention massive des Américains ou de l’envoi du contingent. De plus, les désignés pour un second séjour, c’est-à-dire des hommes un peu plus âgés et souvent mariés, n’acceptaient pas de gaieté de cœur leur envoi en Indochine, surtout s’ils possédaient des aptitudes physiques amoindries. Chez les sous-officiers, c’était avant tout l’état d’esprit qui inquiétait les responsables. Ils étaient plus préoccupés par la satisfaction de leur situation matérielle, par leur vie quotidienne et par la date de leur retour que par la guerre en elle-même. Beaucoup d’hommes de troupe n’avaient plus un bon état d’esprit, mais les fluctuations étaient énormes selon les individus. Les uns, volontaires pour tout, souhaitaient briller au combat tandis que les autres subissaient la guerre sans trop se poser de questions. Tous se montraient sensibles à la vie quotidienne et aux conditions locales de la guerre et non au sens de leur engagement en Extrême-Orient. Chez les légionnaires le moral ne posa pas de problèmes. Les combats suffisaient à leur redonner un dynamisme élevé, bien qu’ils aient regretté les faiblesses des FTEO dans tous les domaines. Au total, les Européens tenaient mais sans enthousiasme ; mais ils faisaient leur devoir. L’état d’esprit des Africains restait dans l’ensemble bon mais les débarqués n’avaient plus la même façon de servir que leurs anciens. Il y avait chez eux beaucoup de nonchalance et un moindre respect de la discipline. On commençait même à trouver des signes de rouspétances contre les petits gradés blancs. Le nombre des sanctions pour des ordres mal exécutés ou des consignes non respectées augmenta considérablement, au point parfois, de créer une ambiance de laisser-aller dans certaines compagnies et dans certains postes. Parmi les troupes nord-africaines, l’état d’esprit commençait à changer. Les secousses nationalistes du Maroc, sans gêner la combativité des tirailleurs, avaient laissé des traces dont le commandement n’arrivait pas bien à cerner les effets. Les nouveaux tirailleurs ne servaient pas avec la même attitude que les vétérans. Ils formulaient des demandes égalitaristes comme le désir de recevoir des rations de vin identiques à celles des Français ou de percevoir les mêmes soldes à grade égal. Les Maghrébins connurent une véritable crise à partir de juin 1953. La dévaluation de la piastre avait été accompagnée d’un blocage d’une grande partie de la solde. Cette mesure déclencha chez les eux des mouvements d’humeur parfois sévères qui déteignirent sur l’état d’esprit. Tous considéraient que les Français les privaient des sommes qu’ils avaient acquises loyalement au combat. Cette vague de colère dura quelques semaines jusqu’à ce que le commandement prenne des mesures compensatoires. Ce changement de parité eut aussi pour conséquence la dégradation de l’alimentation et une hausse des prix locaux. Les Maghrébins le comprirent très vite. Sensibles à leur vie quotidienne, ils en conçurent alors encore plus de rancœur contre les Français. Cette crise s’ajoutait à l’allongement de deux mois du séjour réglementaire, ce qui provoqua des formes de mauvais esprit et de nombreuses enfreintes aux règlements en signe de protestation. Les autochtones subissaient des inquiétudes grandissantes. Ils étaient soumis à une intense propagande de la part du Dich Van, le service de la guerre psychologique viêt-minh, à des menaces contre les leurs et à des appels pour rejoindre les armées nationales. La plupart ne voulaient pas servir sous les ordres de compatriotes mais souhaitaient rester dans l’armée française. Aussi la crainte des transferts créait-elle un malaise. On en vit déserter de leur unité nationale pour se réengager immédiatement comme supplétifs dans les FTEO. Certaines formations autochtones n’avaient pas une grande solidité d’autant que l’encadrement français était déficient tant en nombre qu’en qualité. En revanche, bien pris en main, considérés comme de vrais soldats à égalité avec les métropolitains, les Indochinois servaient avec vaillance. Les Vietnamiens des compagnies indochinoises parachutistes (CIP) en étaient une bonne illustration. Les forces franco-vietnamiennes de 1953 semblaient n’avoir jamais été aussi fortes. Les effectifs globaux ne cessaient d’augmenter, le matériel était relativement satisfaisant. Cependant, à bien y regarder, l’ensemble montrait une véritable hétérogénéité dans sa composition et sa valeur. De nombreuses unités faisaient preuve de faiblesses à tous les niveaux : un encadrement réduit ou de qualité variable, un entraînement à peine convenable, des capacités militaires passables et surtout un état de fatigue intense. Le matériel n’était pas toujours bien adapté aux conditions des combats ; les chars par exemple avaient des chenilles trop étroites pour être engagés dans des secteurs humides et certains avions étaient usés, comme les JU52. Trop d’unités d’infanterie manquaient de légèreté, de sens de la manœuvre et de pugnacité. À la fin octobre 1953, au cours de l’opération Mouette, le BT 3 avait failli disparaître devant les réguliers de Giap[43] [43] P. Rocolle, op. cit. , p. 104. ...Ce fut cette unité qui abandonna ses positions au début de la bataille de Diên Biên Phû. Mentalement, les troupes n’avaient plus un allant à toute épreuve avec naturellement des exceptions nombreuses comme les bataillons parachutistes et légionnaires. Du strict point de vue des effectifs, les Franco-Vietnamiens ne pouvaient plus faire face à un ennemi ayant développé avec constance et vaillance l’art de la guerre révolutionnaire. Dans ce type de conflit, on considère que les troupes loyalistes doivent avoir au moins vingt fois plus d’hommes que l’adversaire pour vaincre[44] [ 44] B. Fall, Guerres d’Indochine, France 1946-1954, Amérique 1957..., Paris, « J’ai lu », 1970, 439 p., p. 183En 1953, on était loin du compte, d’autant que l’APVN pouvait s’appuyer sur un sanctuaire inviolable, la Chine[45] [ 45] M. Bodin, « Un aspect des relations franco-chinoises ; l’aide chinoise au V.M., 1947-1954 », GMCC, no 187/1997, p. 129-146, et C. Goscha, « L’aide militaire chinoise au Viêt-minh (1949-1954) », RHA, no 3/2000.http://fr.calameo.com/read/002152756231d1c781ea6 | |
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| Sujet: Re: Dien Bien Phu Mar Jan 14 2014, 23:02 | |
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Anéantissement d'une compagnie viêt-minh au sud de Diên Biên Phu. SOURCE ECPAD Briefing au Poste de Commandement du colonel Langlais, commandant le GAP (Groupement Aéroporté) de Diên Biên Phu, devant des officiers parachutistes : de gauche à droite, le commandant Botella, commandant le 5e Bataillon de Parachutistes Viêtnamiens, le commandant Bigeard commandant le 6e Bataillon de Parachutistes Coloniaux, le commandant Tourret, commandant le 8e Bataillon de Parachutistes de Choc, le lieutenant-colonel Langlais et le commandant de Seguins-Pazzis. Date : Mars 1954 Lieu : Tonkin / Diên Biên Phu / Ban Kho Laï Photographe : Camus, Daniel / Péraud, JeanSon fusil-mitrailleur 24/29 à la main, un chef de groupe des parachutistes s'apprête à repartir à l'assaut d'une tranchée du Viêt-minh, lors de la bataille de Diên Biên Phu. Date : Mars 1954 Lieu : Tonkin / Diên Biên Phu / Ban Kho Laï | |
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| Sujet: Re: Dien Bien Phu Mar Jan 14 2014, 23:02 | |
| Aspects du soutien aérien dans la bataille de Diên Biên Phû Philippe Gras docteur en histoire. source : http://www.cairn.info RésuméLa bataille de Diên Biên Phû est pour l’aviation de transport un fardeau, qu’elle va devoir assumer durant les cinquante-quatre jours des combats. La situation géographique du GONO à 300 km des bases aériennes du Tonkin impose à l’armée de l’Air des cadences soutenues de ravitaillement, qui vont devenir intenables après la perte de la piste d’atterrissage. Le ravitaillement par air du camp retranché sera alors une lutte contre l’asphyxie dans des conditions de plus en plus difficiles (rétrécissement des périmètres de largage, opérations de nuit, DCA viêt-minh, épuisement des équipages).Aspects du soutien aérien dans la bataille de Diên Biên Phû The Battle of Diên Biên Phû is a burden for air transport that it has to carry through the fifty-four days of the combat. The site of GONO camp, 300 kilometers from the airfields of Tonkin, strains the supply services of the French Air Force, and the problems become unbearable after the loss of the runway. The supply of food and ammunition by air becomes a struggle for survival in conditions that are increasingly difficult (the shrinkage of the dropping zone, missions by night, the Viêt-minh artillery, and the exhaustion of the crews. PLAN DE L'ARTICLE
LA PERTE DES PREMIERES COLLINES Les désastres de mars : les Points d’appui (PA) Nord Les difficultés des ravitaillements aériens LES ALÉAS DU RAVITAILLEMENT PAR PARACHUTAGE Conclusions GLOSSAIRE_____________________________________ SUITE DE L'ARTICLE A LIRE INTEGRALEMENT OU A TELECHARGER SUR http://fr.calameo.com/read/0021527568708efca10f6 | |
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| Sujet: Re: Dien Bien Phu Mar Jan 14 2014, 23:02 | |
| Un malentendu transatlantique : les États-Unis et la bataille de Diên Biên Phû Auteur Laurent Cesari Université d’Artois, Arras. SOURCE : http://www.cairn.info
Résumé Les États-Unis ont fourni aux Français une aide matérielle importante et, secrètement, du personnel de transport pendant la bataille de Diên Biên Phû. La possibilité de dégager la forteresse par un bombardement aérien a été évoquée à plusieurs reprises au sein de l’équipe Eisenhower, de début janvier à début avril 1954, et mentionnée au cabinet Laniel à titre d’hypothèse fin mars. Eisenhower a rejeté l’hypothèse début avril, au profit de l’entrée des États-Unis dans la guerre après un accord politique avec la France. Au cours du mois d’avril, la France a réclamé plusieurs fois en vain ce bombardement, pour dégager les assiégés et aborder la négociation de Genève en bonne position. Pour l’obtenir, elle a même failli accepter la poursuite de la guerre en compagnie des États-Unis. De toute façon, ces échanges s’exerçaient à vide, car le bombardement était techniquement impossible. Un malentendu transatlantique : les États-Unis et la bataille de Diên Biên Phû American assistance to the French during the battle of Diên Biên Phû was highly significant. The United States provided military supplies and, secretly, transport crews. From early January to early April 1954, the Eisenhower Administration toyed with the idea of bombing the assaulting forces near Diên Biên Phû, a possibility which was mentioned to the Laniel Cabinet at the end of March. Eisenhower dropped the idea in early April, and chose instead to enter the Indochina war, provided a political agreement was concluded with France. During April, France asked several times in vain for this bombing, in order to raise the siege and to negotiate in strength at the Geneva Conference. In order to obtain the bombing, France almost agreed to carry on the war at the side of the United States. This negotiation had little meaning, however, since the bombing was technically infeasible.SUITE DE L'ARTICLE A LIRE INTEGRALEMENT OU A TELECHARGER SUR http://fr.calameo.com/read/002152756563ce5aca074 | |
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| Sujet: Re: Dien Bien Phu Mar Jan 14 2014, 23:03 | |
| Les maquis autochtones dans l’histoire de Diên Biên Phû Auteur Michel David source : http://www.cairn.info
Résumé
La bataille de Diên Biên Phû demeure le plus souvent étudiée dans le cadre géographique restreint de cette petite plaine de la Haute-Région tonkinoise où se sont affrontés la garnison du camp retranché et le corps de bataille viêt-minh. On ignore, de ce fait, le rôle joué localement par les maquis autochtones du Pays Thaï et du Haut-Laos. Ces derniers, organisés au sein des minorités ethniques par le Groupement de commandos mixtes aéroportés, entretenaient la guérilla sur les arrières immédiats de l’adversaire. Leur développement a suffisamment inquiété l’état-major viêt-minh pour inciter celui-ci à réagir en prélevant plusieurs bataillons destinés à lutter contre les « pirates ». L’action des maquis au profit de Diên Biên Phû n’eut, certes, qu’un effet indirect ; elle mérite cependant d’être analysée sous ses différents aspects. Les maquis autochtones dans l’histoire de Diên Biên Phû The battle of Diên Biên Phû is usually studied in the limited geographical aspect of the Tonkin upper region where the French garrison of the entrenched camp and the Viêt-minh battlefield forces confronted each other. The role played locally by the native Thai and Upper Laos maquis is thus neglected. The latter, organised within ethnic minorities by the Groupement Commandos Mixtes Aéroportés (French airborne special forces), maintained guerrilla on the enemy’s rear. Viêt-minh headquarters were worried enough to react by detaching battalions designed to fight against those « pirates ». The action of the maquis for Diên Biên Phû admittedly had only an indirect effect but it deserves to be studied from every angle.PLAN DE L'ARTICLE
LE RôLE DU MAQUIS COLIBRI DANS LE DÉCLENCHEMENT DE L’OPÉRATION CASTOR LES MAQUIS DE LA RIVE DROITE DU FLEUVE ROUGE ET LES ACTIONS SUR LES ARRIÈRES DE L’ADVERSAIRE LES MAQUIS DU HAUT-LAOS ET LE RECUEIL DES RESCAPÉSSUITE DE L'ARTICLE A LIRE INTEGRALEMENT OU A TELECHARGER SUR http://fr.calameo.com/read/00215275614490680222c | |
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| Sujet: Re: Dien Bien Phu Mar Jan 14 2014, 23:03 | |
| Diên Biên Phû Portraits de combattants sans images AuteurDelphine Robic-Diaz du même auteur doctorante, Sorbonne Nouvelle. source : http://www.cairn.info
Résumé
Le principal réalisateur de films sur la guerre d’Indochine est sans conteste Pierre Schoendoerffer, ancien cameraman du Service cinématographique des armées et donc témoin direct des événements qu’il relate. Ainsi, dans Diên Biên Phu (1992), il présente des figures de combattants inédites parmi lesquels : un pilote de DC3, un officier vietnamien engagé dans l’armée française, un des déserteurs appelés « rats de la Nam Youn ». Ces personnages originaux contribuent à élargir et renouveler la représentation mémorielle et historique de la guerre d’Indochine et de ses soldats par l’intermédiaire d’un média de masse : le cinéma. Diên Biên Phû The most important Indochina war film-maker is Pierre Schoendoerffer, veteran of the Cinematographic Service of the French Army (1952-1954). He was a witness of the events he now tells us through his movies and books. Thus, in Diên Biên Phû, he shows, for the first time on screen, a collection of warriors’ portraits, among which : a DC3 pilot, a Vietnamese officer enlisted in the French army, and one of the deserters called « Nam Youn rats ». These original figures allow us to renew and broaden our recollections and the historical presentation of the Indochina war and its soldiers thanks to a mass medium : cinema.PLAN DE L'ARTICLE
ANNEXE SUITE DE L'ARTICLE A LIRE INTEGRALEMENT OU A TELECHARGER SUR http://fr.calameo.com/read/00215275629ebc1fc8f2e
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| Sujet: Re: Dien Bien Phu Mar Jan 14 2014, 23:04 | |
| Albert Clavier : « j’ai choisi le Viêt-Minh » (entretien avec Claude Collin) Contribution Entretien recueilli en octobre 2003 et mis en forme par Claude Collin Université Stendhal, Grenoble. source : http://www.cairn.info
Résumé Dans l’euphorie de la Libération, Albert Clavier s’engage dans l’artillerie coloniale et se retrouve, malgré lui, en Indochine en 1947. Témoin de diverses exactions commises par l’armée française, il refuse la guerre qu’on lui fait mener. Entré par hasard en contact avec un responsable Viêt-minh avec lequel il sympathise, Albert Clavier déserte en 1949. Affecté au service de la propagande, il est utilisé comme speaker par la radio du Viêt-minh. En 1953, il est nommé responsable d’un camp de « ralliés », ces membres du Corps expéditionnaire passés à l’ennemi pour les raisons les plus diverses, très rarement politiques d’ailleurs. En 1964, Albert Clavier quitte le Nord-Vietnam pour la Hongrie. Il ne sera amnistié et ne pourra rentrer en France qu’en 1967. Albert Clavier : « j’ai choisi le Viêt-Minh » In the euphoria of the Liberation, Albert Clavier joined the colonial artillery and found himself against his will in Indo-China in 1947. Being a witness of several exactions committed by the French army, he disapproved the kind of war he was forced to be involved in. He met by chance a Viêt-minh leader with whom he became friendly and deserted in 1949. He was appointed to the war propaganda service and was employed as a speaker for the Viêt-minh radio. In 1953, he was in charge of « the rallied ones », those members of the Expeditionary Corps who had joined the enemy for various but rarely political reasons. In 1964, Albert Clavier left North-Vietnam to go to Hungary. He was to be granted amnesty but was not allowed to return to France until 1967. PLAN DE L'ARTICLE
Premiers contacts avec la population indochinoise Les exactions de l’armée coloniale En contact avec le Viêt-minh Vers la zone libérée Affecté au service de la propagande « Speaker d’occasion » Responsable du camp des « ralliés » SUITE DE L'ARTICLE A LIRE ET A TELECHARGER SUR http://fr.calameo.com/read/002152756221253075e48 De l'Indochine coloniale au Vietnam libre : je ne regrette rien Albert Claviersource : A lire : « De l'Indochine coloniale au Vietnam libre » par Albert Clavier www.pcf-smh.fr/IMG/doc/A_lire.doc A lire : « De l’Indochine coloniale au Vietnam libre » par Albert Clavier ---- Nous ne saurions trop recommander la lecture passionnante du livre autobiographique de notre camarade Albert Clavier. Son parcours de communiste est singulier. Engagé, au plus jeune âge, par erreur puis malgré lui, dans le corps expéditionnaire en Indochine, il prend conscience de l’injustice et de l’horreur de la guerre coloniale. Le Viet-Minh rentre par hasard en contact avec lui et découvre un anticolonialiste, un communiste. Albert Clavier fait ensuite le choix hautement conséquent d’accepter de rejoindre la résistance, l’armée populaire. Ce qui le conduit à être un témoin et un acteur, dans des conditions très difficiles, de la guerre d’Indochine de l’autre côté, du bon côté, avec les expériences humaines et politiques extraordinaires que cela a représenté. Il apprend même le vietnamien dans les montagnes. Là-bas, il se trouve dans une situation quasi unique pour mettre en pratique la ligne du PCF telle qu’Henri Martin, d’une autre façon, l’a si courageusement personnifiée. Après 1954, interdit de retour en France (condamné à mort par contumace), il reste au Viêt-Nam libre, assiste et participe à l’essor, contrarié par la pression étrangère, de l’Etat socialiste au nord. Intégré au parti, il est témoin de l’intérieur de la lutte d’influences et de l’offensive maoïste qui l’atteignent dans les années 60. Puis il est amnistié et rentre en France puis part en Hongrie, autre volet d’une position peu commune d’observateur des expériences socialistes du 20ème siècle. Fort de cet engagement, Albert Clavier continue inlassablement, depuis son retour en France, à défendre l’existence de notre grand parti dont sa vie a illustré, dans une position très spéciale, certains des plus beaux combats. Nous reproduisons ci-dessous l’article de l’historien Alain Ruscio consacré au livre d’Albert, publié dans l’Humanité du 18 octobre 2008. Plusieurs sections du PCF font une diffusion militante du livre. La seconde patrie d’un républicain sincère qui combattit pour libérer le Vietnam De l’Indochine coloniale au Vietnam libre. Je ne regrette rien, d’Albert Clavier, Éditions Les Indes Savantes, 2008, 208 pages, 23 euros. Voilà un parcours clairement décrit… et fièrement revendiqué ! Albert Clavier a lié sa vie (au point, parfois, souvent, de la risquer) au combat du peuple vietnamien, il y a plus d’un demi-siècle. Jeune, à dix-huit ans, il s’engage, en 1945, dans l’armée, sans trop, à vrai dire y avoir réfléchi. 1945 : fin d’une guerre, celle menée victorieusement contre le nazisme ; mais aussi début d’une autre, que le colonialisme français va imposer aux peuples d’Indochine. Et, très vite, notre soldat bien peu motivé va comprendre que ce conflit-là n’est pas le sien. Contrairement à bien d’autres, il s’interroge, il cherche à comprendre le Vietnam, il ouvre le dialogue avec des gens du peuple. Au point de commettre des imprudences : la sûreté risque de le repérer. En décembre 1949, il rejoint les rangs de l’armée populaire. « Déserteur » ? L’auteur préfère mettre des guillemets : « Je ne trahis pas mon pays, ma patrie. Je l’aime et je suis fidèle à ses idéaux, liberté, égalité, fraternité, en soutenant la lutte de libération d’un peuple. » Commence alors une partie de sa vie dont le récit, pour le lecteur, pour l’historien, est la plus captivante. Car ce témoin partage tous les combats, toutes les aspirations des maquisards, mais aussi toutes leurs souffrances, leur vie rudimentaire. Albert Clavier décrit remarquablement bien le climat politique qui régnait alors dans les rangs du viêt-minh : confiance en la victoire, fraternité vraie, égalité, parfois égalitarisme, entre les hommes. Sans masquer cependant la méfiance, çà et là, de la part de cadres hostiles, voyant des traîtres partout. Le livre montre également la montée en puissance de la lutte, passant de la guérilla à l’organisation d’unités aguerries, jusqu’à l’assaut final de Dien Bien Phu. L’auteur précise d’ailleurs qu’il s’est toujours refusé à participer aux combats - et, d’ailleurs, les Vietnamiens n’avaient ni le besoin, ni la volonté de le lui demander -, ne voulant en aucun cas tirer sur ses compatriotes. Que faire alors ? Il participe à la propagande en direction des soldats du corps expéditionnaire, notamment en étant l’un des voix françaises de la radio. Puis, après Diên Biên Phu et l’arrivée à Hanoi commencent dix années tout aussi intéressantes, mais bien moins exaltantes. C’est alors le quotidien d’un socialisme en construction que Clavier nous décrit. Avec, là encore, une sincérité qui ne cache rien. L’épisode de la maoïsation du Parti vietnamien, qui aboutit à des méfiances détestables, est par exemple décrit. Saluons au passage le portrait de Duong Bac Mai, un grand militant justement réhabilité, victime de cette maoïsation. Albert Clavier, qui ne peut supporter cette évolution, est isolé. En 1963, dépité, il quitte cette terre du Vietnam où il vient de passer ses meilleures années. Le reste n’est pas moins intéressant, mais sans conteste moins spectaculaire : une permanence au siège de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, à Budapest, un travail particulier, à Interagra, dans les affaires avec le monde socialiste d’alors. C’est pourtant, encore et toujours, au Vietnam que sont consacrées les dernières pages du livre. Malgré les cicatrices du passé, malgré les incertitudes du présent (le maoïsme égalitariste est bien loin…), Albert Clavier observe sa seconde patrie et écrit : « Je ne regrette rien. » (*) Dernier ouvrage publié : Cambodge An 01, Les Indes savantes 2008. Alain Ruscio, historien (*) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dien Bien Phu Mer Jan 15 2014, 17:42 | |
| Merci Hayet
Rien a dire de plus sur DBP
Un article complet avec une vision a 360° |
| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Dien Bien Phu | |
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| | | | Dien Bien Phu | |
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