Lieutenant Alain Le Ray, le premier évadé de Colditz

Formé à l’école des Chasseurs Alpins, le lieutenant Alain Le Ray participe avec le 159 RIA, le régiment de la neige,
Il participe aux combats de la campagne de France et après avoir subi de furieux assauts conduits par les Allemands,  il est capturé avec les survivants de sa compagnie sur le front de l’Ourcq à Brény/Ourcq le 9 juin 1940.

Enfermé à l’Oflag II-D, il s’en évadé avec un camarade et sont repris neuf jours plus tard.  En punition,  il est transféré à l’Oflag IV-C, plus connu sous le nom de Colditz,  la forteresse d'où on ne s’échappe pas.

Pourtant deux mois après son arrivée,  il fausse compagnie à ses geôliers le 11 avril 1941, C'est le premier evadé de Colditz,  il rejoint la Suisse caché à bord d’un train.. En France,,il prend la tête des maquis du Vercors où les anciens de l’école des cadres d’Uriage le rejoignent.
A la libération,  il commande la 3e demi-brigade de chasseurs alpinset participe à la bataille des Alpes.
Après la guerre qu'il termine avec le grade de lieutenant-colonel,  il est volontaire pour l’Indochine et combat à Nam Din et dans le secteur des Sept Pagodes.
En Algérie,  il commande la 2e Demi-brigade de Chasseurs et combat dans les Aures dans le secteur de Biskra.
Il est parvenu à faire rapatrier en France 4000 Harkis. 
Il décède à l’âge de 96 ans le 4 juin 2007.
Il était marié à Luce Mauriac le fille de François Mauriac.

Je voudrais signaler cette anecdote :

L’itinéraire proposé prévoit de passer sur les lieux où, en plein conflit, des soldats français et un soldat allemand réalisèrent ensemble l’ascension de la Pointe de Ronce, qui domine de ses 3611 mètres le plateau du Mont-Cenis. L’anecdote débute le 10 mars 1945, lorsque le lieutenant-colonel Le Ray décide avec son officier de renseignement Jacques Boell et le capitaine Stéphane de se rapprocher des positions ennemies. Le massif est encore enneigé et il est décidé de monter en haut de la Pointe de Ronce pour effectuer un repérage des positions ennemies en vue de l’offensive prochaine. Alors qu’ils parviennent au Pas du Chapeau, légèrement en contrebas de leur objectif, Le Ray aperçoit à travers ses jumelles un soldat allemand, seul et sans son fusil, grimpant dans leur direction, du côté du versant ouest de la Pointe de Lamet. Celui-ci, ne s’attendant pas à la présence de l’état-major français à de telles altitudes, est fait prisonnier par le capitaine Stéphane alors qu’il arrive au niveau du groupe. C’est Anton Hörnle, 26 ans, caporal-chef infirmier de chasseurs de montagne. Alpiniste dans l’âme plus encore que soldat, il profite d’un moment de répit pour s’adonner aux joies de la montagne en solitaire. Il s’apprêtait, les crampons aux pieds, à escalader la Pointe de Ronce, pour le plaisir, avec pour seule arme un bâton ferré et un pistolet enveloppé de gaze et porté dans une gaine en cuir, à son ceinturon. Après les explications, Le Ray décide de l’emmener avec eux à la Pointe de Ronce et de le ramener comme prisonnier. Alors que le groupe réalise une pause à la descente, le soldat allemand profite d’un moment d’inattention, se baisse, prend son élan et bondit dans le vide, sur le versant italien. Il dégringole jusqu’à une petite barre rocheuse, continue sa chute et réussit à s’enfuir, le bras cassé, mais libre. Le capitaine Stéphane s’exclame, à en croire le lieutenant Boell qui racontera l’aventure : « Quelle race, bon Dieu ! Quelle technique ! Après la guerre, je servirai dans la légion étrangère, et je ne veux que des Boches dans ma compagnie ! » Les Français, étonnés et admiratifs décident de ne pas tirer et de faire honneur à un geste aussi courageux. Les participants à cette ascension légendaire ainsi qu’un grand nombre d’anciens combattants des deux camps se retrouveront à Bramans pour le 40e anniversaire des combats qui les ont vus s’opposer.
https://institut-iliade.com/randonnee-guerre-et-botanique-au-mont-cenis/?ct=t(Newsletter_p_riodique_RSS1_3_2015)

ALEX

C'est une belle histoire, une heureuse parenthèse grâce à cette montagne et au plaisir de faire du sport, l'ascension est un dur sport qui forge les caractères et rapproche des ennemis. 
Il faut dire qu'il à croisé la route d'un soldat Français hors du commun Alain Le Ray mérite d'être redécouvert.
Merci d'en avoir parlé.

Sa carrière militaire est si ’intense qu'il était difficile de la retracer en quelques lignes mais néanmoins méritait ce rappel.

Merci JP. 
Sa vie se lit comme un roman et j’ai bien envie de lire sa biographie. Au départ j’ai cru qu'il s’agissait de l’officier français qui s'était evadé en faisant saute mouton comme on peut le voir dans la série de la BBC, Colditz qui passait le samedi soir à la tv et qu'on suivait assidûment dans les années 70.

Une longue carrière militaire et 4 conflits majeurs. Ce fût un grand soldat qui n'abandonna pas ses Harkis.
Je vois qu'il porte l'insigne parachutiste.
Merci Commandoair40 pour ce résumé.

Effectivement,  je crois que c'est avant son séjour en Algérie qu'il a été breveté para.

Merci à Alex et à JP pour ce magnifique récit, à titre perso avec le recul du temps, mais à l'époque je ne savais pas, combien de fois n'ai je pas passé par le Col du Mont Cenis en PL pour aller ou revenir d'Italie, et combien de nuits passé en haut du Col après avoir pris mon repas dans le restaurant routier "chez Victor".

Que de souvenirs de cette époque et avec ce récit, l'imagination fait le reste.

Merci beaucoup, c'est avec de tels récits et rappels de mémoire qu'il est agréable de constater combien c'est bien un Forum pour échanger des faits historiques et des personnages de valeurs qui ont fait la grandeur de notre Armée.

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Merci René 
J’ai eu l’idée de faire un sujet sur la forteresse de Colditz après le sujet sur la Grande évasion. J’avais suivi avec assiduité tous les épisodes de la série de la BBC. En regardant la liste des prisonniers j'ai préféré faire ce fil sur ce personnage hors du commun. Cerise sur le gâteau,  j’ai trouvé l’anecdote du prisonnier allemand qui échappe à la surveillance des Français et qui se retrouvent 40 ans après.

Salut ALEX,

J'ai vu hier sur la chaine TV Histoire, l'histoire de cette grande évasion, effectivement, JP avait raison pour une fois ce n'était pas que des américains "firts"   quoique dans le comité restreint d'organisation pour cette évasion il y avait un américain   mais la majorité était des "rosbeef" dont un Français.

Le principal personnage de cette organisation d'évasion fut Roger Bushell, lui et l'aviateur Français furent arrêté qq jours plus tard près de la frontière française et abattu par la Gestapo près de Sarrebruck (Allemagne)

Je vais voir pour compléter le sujet "Grande évasion"

Effectivement,  vu que les Anglais étaient en guerre depuis 1939, il y avait plus de sujets de Sa Majesté dans les geôles allemande,  d'ailleurs c'était un Oflag sous la responsabilité de la Luftwaffe.

Merci à vous.