L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Mar Juin 27 2023, 09:18
29
11 juillet. Depuis trente-cinq jours, les parachutistes tiennent le maquis breton au cœur des divisions ennemies. Les sabotages, les actions de petits groupes se multiplient chaque nuit.
D’héroïques et périlleuses missions sont menées à bien. Chaque jour, chaque nuit, des hommes tombent. Les S.A.S. sont devenus des loups qui se terrent dans les bois, mais le bilan de leurs exploits continue à interdire aux troupes allemandes de Bretagne tout mouvement qui serait susceptible d’enrayer en Normandie la progression alliée vers l’Est.
Le sinistre quatuor de l’Abwehr du capitaine Herre est placé en semi-disgrâce. Des quelques parachutistes tombés entre leurs mains, sauvagement martyrisés souvent des jours entiers avant leur exécution, aucun n’a parlé.
Aucun renseignement n’a même transpiré. La Gestapo, dont dépendent Herre, Zeller, Munoz et Gross, leur a fait entendre qu’ils étaient, en raison de leur inefficacité, sur le point d’être mutés dans une unité combattante du front de l’Est. Et c’est un peu leur dernière carte que les quatre hommes jouent dans cette soirée du 11 juillet, dirigeant leurs tractions civiles vers le village de Guéhenno.
Munoz a revêtu l’uniforme d’un officier S.A.S., celui du lieutenant Gray tombé dans leurs mains l’avant-veille. Zeller, ex-officier de marine, et Gross peuvent jouer les patriotes. Il a été convenu que Herre, que son accent allemand risquait de trahir, demeurerait au volant de la voiture.
Il est 22 heures lorsque la traction pénètre dans le bourg de Guéhenno. Il y a encore de la lumière dans le café. Herre continue cent mètres et s’arrête, tous feux éteints. Zeller, qui est vêtu d’une veste de paysan, d’un gros pull-over à col roulé et d’un pantalon de velours côtelé, descend. Après un coup d’œil, il pénètre dans le bistrot.
Son apparition fige les occupants. Un silence pesant s’instaure. Il y a devant le zinc quatre solides gaillards ; derrière, le patron s’est mis instantanément à essuyer des verres pour se donner une contenance.
Zeller lance un « Messieurs, bonsoir » qu’il veut jovial, mais ne reçoit en réponse que de vagues raclures de gorge. Les buveurs détournent les yeux, sirotent leurs verres par petites gorgées. Zeller n’est pas étonné de la réaction qu’il suscite. Il réclame :
« Patron, vous me donnerez un coup de gnôle. Malgré l’été, les nuits sont fraîches chez vous.
— Dame, pour sûr, marmonne le bistrot, en servant l’alcool jaunâtre dans un verre minuscule.
— Et remettez ça à ces messieurs, ajoute Zeller souriant, c’est ma tournée.
— On allait rentrer, réplique Léon, un grand costaud d’une quarantaine d’années, en posant son verre vide.
— Allons, insiste aimablement Zeller, je sais bien que je ne suis pas du pays, mais je suis français comme vous. Dans les jours que nous traversons, nous n’allons tout de même pas nous méfier les uns des autres.
— Il a raison, interrompt Auguste qui semble plus jeune. Remets-moi donc un coup de rouge, Louis. »
Léon cède, commande lui-même une boisson en haussant les épaules ; les deux autres l’imitent. Zeller lève son dé à coudre et ajoute :
« Je bois à l’avance alliée. Avant un mois les Américains seront à Paris. »
Les quatre hommes vident leurs verres en silence.
« Mes prophéties n’ont pas l’air de vous faire plaisir, poursuit Zeller. Vous ne me donnez pourtant pas l’impression d’être de ces salopards qui profitent de l’occupation.
— Ça me ferait mal, lance Auguste, en crachant à ses pieds. Remets-nous ça, Louis, on va boire à la libération de la Bretagne. »
De lourds regards de désapprobation tombent sur le jeune garçon, mais ses compagnons ne laissent pas néanmoins leurs verres vides. Une nouvelle tournée suit la précédente, puis une autre, enfin celle du patron. Sans brusquer les choses, Zeller établit habilement un climat de confiance, joue de son charme et de sa culture, puis se décide à abattre ses cartes.
« Je suis le commandant Henry, agent de liaison des Forces françaises de l’Intérieur pour la zone Ouest. J’ai d’importants messages de Londres à transmettre au colonel Bourgoin ou à défaut au lieutenant Marienne. Peut-être pourriez-vous m’aider à les rencontrer ? Je sais qu’ils sont quelque part dans la région. »
En parlant, Zeller a sorti de sa poche une carte d’identité parfaitement truquée qu’il a tendue aux quatre gaillards, leur laissant le soin de la lire à loisir. Le grand Léon prend ses compagnons de vitesse et répond :
« On est fier de vous connaître, commandant, mais malheureusement on peut rien pour vous. C’est la première fois qu’on entend ces noms-là. On cause bien de parachutistes dans le coin, mais pour notre part, on n’en a jamais vu. Pas vrai, les gars ?
— Pour sûr », mentent en chœur les trois autres.
Zeller éclate de rire.
« Je vous félicite. Vous êtes prudents et vous avez raison, mais je pense avoir un argument qui va vous convaincre. Attendez-moi deux minutes, buvez un coup, c’est pour moi. »
Un bref instant plus tard, Zeller réapparaît, suivi de Munoz dans son uniforme de lieutenant S.A.S.
« Voici le lieutenant Caro, présente-t-il. Il a été parachuté la nuit dernière dans la région de Rennes. Il a rempli sa mission et doit maintenant rejoindre les siens. »
Le pseudo-parachutiste serre les mains des cinq Bretons qui sont instantanément bernés à la vue de l’uniforme qu’ils connaissent parfaitement.
Aucun doute ne subsiste dans leur esprit, et c’est Léon, le plus méfiant, qui, le premier, fait amende honorable.
« Faut nous comprendre, mon commandant. On nous a dit que les Allemands avaient de fausses cartes de résistants ; les paras eux-mêmes nous recommandent de nous méfier de tout et de tous. »
En souriant, Munoz prend Léon par les épaules et lance gaiement :
« Dis donc, le commandant et moi, on a l’air d’Allemands, à ton avis ? »
Tous éclatent de rire. Munoz commande une nouvelle tournée.
« Si vous acceptez ma monnaie, ajoute-t-il. Je n’ai rien d’autre. »
Il exhibe une liasse de billets de la Libération frappés en Angleterre.
« Ça fait déjà un bout de temps que ça roule par là, ces billets », admet le bistrot en servant les verres.
Sur un ton indifférent, s’adressant à Zeller, Munoz enchaîne :
« Et le Manchot ? Ils nous conduisent ? »
C’est Auguste, le jeune, qui répond :
« Le Bourgoin on sait point où il se trouve, mais Marienne vous le dira bien… Et Marienne, pour sûr vous pouvez le trouver, vu que depuis hier c’est moi qui le ravitaille…
— Eh bien, vrai, s’exclame Zeller, on peut dire qu’on est tombés dans le mille, le dieu des parachutistes est avec nous. »
Munoz sort de la poche plaquée de son pantalon une carte d’état-major imprimée sur soie. Il n’a oublié aucun des astucieux accessoires pillés sur le cadavre du lieutenant Gray.
« La ferme de Keruhel, chez les Gicquello, explique Auguste, en désignant le point sur la carte. Mais méfiez-vous, à trois cents mètres, là, au croisement des sentiers, il y a le poste de garde, et les bonshommes ont la gâchette tendre.
— T’en fais pas, c’est pas à nous qu’ils en veulent.
— Ça, on s’en douterait », fait finement remarquer Léon en riant.
Les deux traîtres quittent le café après d’ultimes tapes dans le dos et regagnent dans la traction Herre et Gross qui sont mis au courant en quelques mots.
« Vous auriez dû vous renseigner sur l’effectif dont ils disposent, fait remarquer Herre.
— Il ne faut jamais abuser de la crédulité des cons, tranche Zeller. Un détail insignifiant aurait pu leur faire dresser l’oreille.
— Dans ce cas, ordonne Herre, nous allons faire la connaissance du Feldwebel Kôln. Il est arrivé à Josselin le 6 juillet à la tête d’un détachement de votre milice. Nous attaquerons ensemble la ferme de Keruhel à l’aube. »
81/06 et Michel aiment ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Mar Juin 27 2023, 09:37
30
S’étant vu confier la responsabilité d’une soixantaine de voyous français appartenant à la « Milice Perrot », le Feldwebel Kôln, sous-officier de la Gestapo aux pouvoirs extraordinaires, fut sans doute l’un des plus révoltants sadiques que connurent les services spéciaux nazis.
A Josselin, il est secondé par un Français, Di Constanzo. Le Sonderkommando est itinérant ; la poignée de « Francs-Gardes » qui le composent demeure rarement plus de deux semaines dans l’une ou l’autre des villes du Morbihan. Le quatuor de l’Abwehr arrive au cantonnement provisoire des miliciens vers 23 heures. Kôln les reçoit instantanément.
En raison de la présence de Di Constanzo et de deux « Francs-Gardes », la conversation se déroule en français. Herre et Kôln le parlent parfaitement. C’est au-dessus d’une carte détaillée de la région que se poursuit rapidement le dialogue.
« Je suis au regret, Herre, mais je refuse catégoriquement d’appliquer votre plan, conclut Kôln. Encercler la ferme comporte de trop gros risques. L’attaquer de front permettrait à Marienne et à ses hommes de fuir. Pour monter sans casse l’opération telle que vous l’entendez, l’effectif d’un bataillon serait nécessaire. Nous ne disposons même pas d’une compagnie.
— Alors, il faut alerter la Wehrmacht.
— A votre guise. Mais ne comptez pas sur moi pour ça non plus. D’après vos propres informations, Marienne et ses terroristes sont tout au plus une dizaine. Je ne me vois pas réclamant l’intervention de plusieurs centaines de fantassins pour en venir à bout.
« Vous avez mal compris. Marienne, c’est votre problème, pas le mien. Il y a près d’un mois que vous courez après votre proie sans succès. Libre à vous de prévenir l’armée, je ne suis pas votre nourrice.
— Si je comprends bien, vous suggérez que nous l’attaquions tous les quatre ?
— Évidemment, et par surprise.
— C’est un sacré coup de dés !
— La guerre n’est qu’une succession de coups de dés. »
Sous les regards goguenards de Di Constanzo et des deux Francs-Gardes, Herre et les siens quittent le siège de la Milice et regagnent dans la nuit poisseuse leur vieille traction avant. Herre demeure un long instant songeur. Il ne démarre pas. Allume une cigarette.
Des quatre, il est le moins tenté par cette opération surprise, suggérée par Kôln. Zeller prend la parole :
« Je crains que nous n’ayons pas le choix. Cet ordure de milicien boit du petit lait, car il sait qu’il a raison. Il a sans aucun doute fourré son sale nez dans les fiches qui nous concernent. Il sait qu’on commence à nous prendre pour des guignols. Si nous réclamons de l’aide cette nuit, on va, en outre, nous prendre pour des lavettes et nous risquons salement de nous faire rayer des effectifs de l’Abwehr. Kôln et ses salopards deviendraient maîtres du renseignement en Bretagne. A n'en pas douter, c’est ce qu’ils recherchent.
— Arrêtez d’énoncer des évidences, tranche Herre, en actionnant le démarreur. Je sais tout ça aussi bien que vous. C’est bon, allons-y. »
Le chef de centaine Joseph Di Constanzo
Deux kilomètres de la ferme de Keruhel. 12 juillet, 1 heure du matin. Herre a trouvé un abri dans un chantier en retrait de la petite route. Il a décidé de se reposer deux heures, puis dans celle qui suivait, de mettre au point un plan d’action. Enfin, juste avant l’aube, les quatre hommes tenteraient de surprendre le camp des parachutistes.
Chacun d’eux possède un pistolet Parabellum 9 et une mitraillette Sten de marque anglaise. En outre, dans le coffre de la voiture, ils ont une caisse de grenades italiennes excessivement maniables et légères.
3 h 45. Malgré la réticence et la frayeur évidente de Munoz, il a été décidé que celui-ci prendrait place, dans son uniforme anglais, sur l’aile avant de la traction dans le but de berner les hommes du poste de garde.
4 h 5. La traction progresse à toute petite allure sur le sentier. Munoz est décomposé par la panique. Il se tient d’une main au capot, de l’autre il malaxe son genou droit. Il maintient son équilibre en calant les talons de ses bottes sur le pare-chocs.
L’homme du poste de garde est un F.F.I. Il a relevé quelques instants plus tôt le caporal Pacifici de l’équipe Marienne. Le jour pointe timidement, mais de toute façon la nuit est si claire que le patriote n’aurait pu ne pas distinguer l’uniforme. Sans méfiance, il sort à découvert sur le chemin. Il n’a aucune arme apparente, ce qui donne à Munoz la force de se ressaisir et de prononcer avec un calme relatif :
« On cherche le lieutenant Marienne. Tu peux nous conduire ?
— Je peux pas bouger, je suis en faction, mon lieutenant. Mais demandez à la ferme, un gars ira le prévenir.
— D’accord, merci.
— A vos ordres, mon lieutenant. »
Le patriote n’a pour les occupants de la voiture qu’un regard indifférent. L’équipage n’a rien d’insolite. Il est devenu courant que des responsables civils de la Résistance soient convoyés ou convoient un officier parachutiste.
Herre stoppe la voiture devant la cour de la ferme. Les trois Français en descendent et s’avancent prudemment vers les bâtiments, tandis que l’Allemand effectue un demi-tour avant de les rejoindre. Zeller, qui des quatre hommes est le plus téméraire, pénètre en tête dans la salle de ferme, suivi de Munoz.
Une douzaine d’hommes dorment à même le sol. Zeller se retourne vers les siens. D’un oeil rapide il constate qu’ils se placent habilement, prévenant ainsi une réaction imprévue des résistants. Zeller s’accroupit auprès de l’un des dormeurs et le réveille précautionneusement. L’homme ouvre péniblement les yeux ; ahuri, il dévisage sans inquiétude le nouveau venu dont la physionomie est paisible et souriante.
« Je suis le commandant Henry des Forces françaises de l’Intérieur de Rennes, murmure Zeller. Nous avons des consignes de Londres à transmettre à Marienne. Tu vas aller le prévenir. Inutile de réveiller les autres, ils vont avoir une dure journée. »
L’homme est maintenant réveillé. Il porte un regard interrogateur sur Munoz qui acquiesce. Une fois encore l’uniforme dupe parfaitement le résistant. Il se lève en silence, enfile sans les lacer de lourds godillots et sort suivi des quatre traîtres.
« Ils sont sept dans les tentes en contrebas, là, explique-t-il, mais je ne sais pas dans laquelle est le lieutenant. Il change tout le temps.
— Réveille-les tous, dis-leur de nous rejoindre, ordonne Zeller. Comme ça je n’aurai pas à me répéter. »
Le F.F.I. descend lourdement le champ humide et boueux.
« Passe devant moi, chuchote Zeller à Munoz. Tiens-toi debout qu’ils puissent voir ton uniforme. »
Marienne apparaît. En bouclant son ceinturon, il gravit le mamelon, suivi de cinq parachutistes. Un peu en retrait, le sergent Judet met un genou à terre pour attacher les boucles de ses bottes de saut. Le lieutenant Marienne et les cinq autres les avaient conservées lacées pour dormir.
Marienne marche vers Munoz. Lorsqu’il parvient à quelques mètres de lui, il découvre ses trois compagnons, et son instinct s’éveille. La manière dont les hommes de l’Abwehr tiennent leurs mitraillettes armées, doigt sur la détente, les trahit. Marienne se fige.
« Feu ! » hurle Zeller. Les quatre mitraillettes crépitent. Marienne s’écroule, atteint d’une rafale en pleine poitrine. *
Le lieutenant Martin qui se tenait à ses côtés est tué sur le coup d’une balle en plein front. Mendes, Beaujean, Bléttrie et Marty sont grièvement blessés, ainsi que le F.F.I. qui avait été les prévenir.
Origine mes sources considérant le récit trop romancé d'où les observations ci-dessous
*(il existe plusieurs autres versions, généralement romancées de la mort du Cne Marienne et de ses compagnons, ainsi :
Marienne décide de déplacer son groupe et dans la nuit du 10 au 11 Juillet, ils rejoignent Kerihuel, hameau isolé dans les environs de Plumelec. Le groupe s'installe sommairement dans un local annexe d'une ferme, d'autres dans le grenier, le Cpt Marienne et le Lt Martin dans une cabane installée à distance des bâtiments.
La garde étant assurée par la section du S/Lt Taylor, soit une vingtaine de SAS, pour cette première et dernière nuit à Kerihuel.
Au lever du jour, huit miliciens accompagnés de 2 officiers allemands surprennent les maquisards endormis dans le local ; les armes sont saisies, les hommes allongés sur l'aire de battage. Sous la contrainte, un Lt FFI conduit les miliciens au campement de Marienne. Désarmé, le Cpt Marienne, le Lt Martin et 5 SAS sont alignés au mur et fouillés auprès des autres patriotes étendus sur le sol. Les 2 officiers reçoivent l'ordre de se coucher au sol puis l'injonction de se relever, deux miliciens les abattent et mitraillent tous les autres. Seul, le Sgt Judet placé avant dernier le long du mur parviendra à s'enfuir. Alertés par les rafales, les SAS et FFI qui se trouvaient dans le grenier se précipitent, 2 S/officiers en tête, un civil armé leur indique la direction opposée, l'équipe s'y dirige avec les 2 S/officiers en queue de file, le pseudo-maquisard (un milicien) abat le S/C Mendes-Caldas qui agonisera durant 2 heures portant à 18 le nombre des victimes, 7 SAS, 8 FFI et les 3 fermiers. D'abord abusée par l'infiltration des miliciens, la section du S/Lt Taylor ignorant le nombre d'assaillants se replia.
Ou:
Le 13 juillet très tôt la sordide équipe de Zeller, 8 miliciens en tout et 2 officiers allemands approchent la ferme de Kerihuel, les 2 allemands restent en retrait pour dissimuler leurs uniformes. Les miliciens " en civil " avancent vers un bâtiment, à l'intérieur tout un groupe de maquisards endormi reste sans réaction et les miliciens saisissent leur armement.
Les maquisards sont poussés dehors et étendus au sol, l'un d'eux un lieutenant FFI sous la menace d'une arme conduit les miliciens à la " guitoune " de Marienne dressée à une centaine de mètres de là.
A l'instant où surgissent les miliciens, Marienne saisit sa Sten, mais le Lt FFI qui sert de bouclier aux miliciens dit à Marienne :
" Ne tirez pas mon capitaine ils ne nous feront pas de mal ".
Encadrés de 4 miliciens, le Cpt Marienne, le Lt Martin, le Lt FFI et quelques parachutistes sont amenés les bras levés auprès des autres prisonniers. Les paras SAS sont alignés face au mur de la ferme, les fermiers placés derrière eux, les patriotes du maquis sont restés étendus sur le dos ; Marienne et Martin sont également couchés au sol. Un milicien ordonne à Marienne et Martin de se lever, 2 miliciens les mitraillent dans le dos puis abattent tout le monde de plusieurs rafales. Tandis que l'un des tueurs recharge sa mitraillette, le sergent SAS Judet bondit par-dessus le talus et parvient à s'échapper. Dans le grenier de la ferme, un autre groupe de paras et de FFI alerté par les détonations se précipite pour descendre. En bas, un milicien ( que rien ne peut différencier d'un patriote puisque en civil ) leur indique:" N'allez pas par là, vous allez vous faire tuer ! " le groupe se retourne pour s'élancer dans la direction opposée et le milicien tire dans leur dos, le Sgt/chef Mendes-Caldas s'écroule.
Ou:
Avant le lever du jour la Gestapo et un contingent allemand sont précédés par une traction avant. A son bord le faux lieutenant Gray qui abuse facilement la sentinelle FFI. Celle-ci, avant de comprendre pourquoi elle est poignardée, indique sans méfiance le lieu où dort Marienne, ses hommes et le groupe FFI qui l'accompagne.
La ferme est encerclée. Les SAS sont réveillés à coups de bottes pour apercevoir des mitraillettes pointées sur eux. Rassemblés dans la cour, paras et FFI seront allongés sur le sol et c'est dans cette position que les armes automatiques les exécuteront. Un seul, le sergent Judet, s'apercevra incrédule, alors que chargeurs vidés les Allemands exultent, qu'il n'a pas été atteint. D'un bond, courant comme un fou il atteint la lisière proche du bois avant que l'ennemi ait pu réagir. Huit mois plus tard parachuté en Hollande et capturé, il sera fusillé.
Par chance, et un peu par hasard, j’ai pu trouver le rapport que le sergent Judet, adresse à ses supérieurs le 13 Juillet, lendemain de l’exécution :
« Le 12 Juillet, vers 6 heures du matin, nous fûmes réveillés brutalement, le Capitaine Marienne, le Lieutenant Martin, le Sergent Marty, le Caporal Beaujan, les soldats Bletterie, Flamant et moi-même, par une quinzaine de miliciens et agents de la Gestapo en civil et quelques allemands en uniforme.
Deux miliciens étaient entrés sous notre tente braquant chacun sur nous une mitraillette et nous injuriant à qui mieux mieux.
Nous fûmes conduits à la ferme qui nous ravitaillait En arrivant dans la cour. Je vis étendus par terre, les mains sous la tête, mais encore vivants une vingtaine de civils du sexe masculin et une dizaine de femmes debout. Nous fûmes fouillés. Le Capitaine Marienne et le Lieutenant Martin furent séparés de nous et, sur un ordre, se couchèrent à côté des civils, dans la même position que ces derniers.
Jusque-là, Je croyais encore être simplement fait prisonnier et échafaudais déjà des plans d'évasion lorsque j'entendis une rafale et vis mon camarade Flamant immédiatement à ma droite se crisper. Alors, jouant le tout pour tout. J'ai tenté ma chance et sauté par-dessus le corps de Flamant qui s'écroulait et me suis enfui à travers les buissons poursuivi par deux de nos exécuteurs dont Je ne puis préciser la nationalité qui m’arrosèrent copieusement de rafales de mitraillettes sans parvenir à me toucher.
La poursuite dura une dizaine de minutes Je marchais à travers la campagne sans but, encore sous le choc de l'émotion lorsque J'ai rencontré le Caporal-Chef Pacifici. Nous fîmes alors route ensemble en direction de Callac. Sachant que des documents très importants pour notre sécurité à tous étaient tombés aux mains de l'ennemi, nous avons tout de suite pensé à assurer une liaison avec l'Etat-Major pour le prévenir des événements et prendre les mesures nécessaires.
J'insiste sur le fait qu'un officier allemand, ainsi que deux autres militaires allemands également en tenue prirent une part active à notre capture et à l'assassinat de mes camarades.
Le Sergent JUDET.
Signé : JUDET »
ADDITIF AU RAPPORT DU SERGENT JUDET
Un témoin oculaire dont Je ne puis révéler dès maintenant l'identité. Interrogé par moi, a déclaré ce qui suit :
« Le matin du 12 Juillet, vers 4 heures (heure solaire), des miliciens en civil et des allemands en uniforme entrent dans la ferme. Les femmes furent rassemblées dehors. Les fermiers et les F.F.I. reçurent l'ordre de se coucher dans la cour, les mains sous la tête. Un peu plus tard, j'ai vu arriver un groupe de parachutistes, l'un d'eux à peu près nu, encadrés d'allemands et de miliciens. Les parachutistes furent mis au mur. Le Capitaine Marienne et le Lieutenant Martin reçurent l'ordre de se coucher à côté des patriotes. Tous furent fusillés. J'entendis alors de nombreux coups de feu. Ne pouvant contenir mon émotion. Je fermai les yeux. Lorsque je les rouvris, les parachutistes gisaient inanimés. Le Capitaine Marienne, le Lieutenant Martin, ainsi qu'une quinzaine de patriotes avaient été assassinés. J’appris plus tard qu'un parachutiste et quelques patriotes s'étalent évadés. Les allemands pillèrent ensuite consciencieusement le hameau puis incendièrent les bâtiments. Les corps de quelques parachutistes et patriotes brûlèrent avec 1a ferme. Un autre parachutiste fut pris ultérieurement et fut roué de coups pour le faire parler puis fut ensuite emmené.
Le 13 Juillet 1944, Sergent JUDET.
Nous, Sergent DETROY Jacques, Caporal-Chef PACIFICI, déclarons l'authenticité de la déclaration ci-dessus ayant été présents à l'interrogatoire du témoin.
81/06 et Michel aiment ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Mar Juin 27 2023, 11:52
Zeller et ses acolytes posent devant les cadavres des SAS français.
Les traîtres pivotent, font un bond vers la salle de ferme, tenant en respect les résistants surpris en plein sommeil par le fracas des armes. A une dizaine de mètres derrière Marienne, le sergent Judet s’est élancé. Il a roulé dans un fossé, puis en zigzag il s’est mis à courir. Des quelques coups de feu qu’il a essuyés, aucun ne l’a atteint. La poursuite n’est pas envisageable et Herre peste. Le parachutiste risque d’aller chercher du renfort ; il faut faire vite.
Les douze F.F.I. survivants, mains sur la nuque, sont tirés à l’extérieur. Zeller les fait coucher sur l’aire à battre, à plat ventre, visage contre terre.
« On va vous attacher les mains derrière le dos, a expliqué Zeller pour tromper leur méfiance. Croisez vos poignets sur vos reins. »
Les malheureux s’exécutent. Certains d’entre eux n’ont pas leur pantalon et sont pieds nus. L’un après l’autre, les quatre bourreaux ont remplacé les chargeurs de leurs armes. Sur un signe du capitaine Herre, ils ouvrent le feu à bout portant sur les corps inertes. Des chapelets de balles criblent les nuques des F.F.I.. Aucun d’entre eux n’a eu le temps de tenter quoi que ce soit.
Herre et Zeller distribuent ensuite d’ultimes coups de revolver dans la tête des résistants. Munoz et Gross posent alors leurs armes et, retournant les corps, les fouillent, pillant les portefeuilles, les papiers personnels, les montres. Lorsqu’ils rejoignent leurs chefs, ils sont couverts de sang.
« Bon, filons en vitesse maintenant, annonce calmement Zeller.
— Marienne et les paras ? Intervient Herre.
— Transportez-les avec les autres. » Le quatuor se dirige vers le camp des parachutistes,
Marienne vit encore. Il est traîné, mourant, sur l’aire à battre, jeté à plat ventre auprès des suppliciés, Zeller lui tire un chargeur entier derrière l’oreille.
Les quatre hommes quittent alors la cour de la ferme et s’engouffrent dans la voiture. A quelques mètres du drame, en surplomb, dissimulé sous un tas de foin, le jeune Flamant, benjamin des parachutistes du groupe du lieutenant Marienne, a assisté, impuissant, à toute la scène. Il était allé pisser lorsqu’il avait été surpris par la fusillade. Il n’avait pas d’arme sur lui, ne pouvait rien tenter.
Maintenant il est prostré, paralysé par une crise nerveuse ; il tremble, pleure, claque des dents. Il fait sans y parvenir des efforts surhumains pour bouger, pour fuir, pour s’éloigner du tragique charnier. En vain.
Ses yeux hallucinés ne peuvent se lever de la vision cauchemardesque, restent braqués sur les corps de ses compagnons, sur la boue gluante qui s’imprègne de leur sang. Ils sont dix-huit, car en cette aube du 12 juillet ont été également assassinés Danet, l’un des fermiers, et les Gicquello, père et fils.
Le fils Danet, quatorze ans, est parvenu à fuir à travers champ après avoir assisté au supplice de son père.
A Josselin, au siège des miliciens, Herre et Zeller savourent leur revanche. Ils sont conscients de l’amertume de Kôln et de Di Constanzo.
Ils savent que les félicitations qui leur sont prodiguées sur un ton enthousiaste masquent la rage de n’avoir pas participé au massacre. Kôln n’ignore pas que le rapport de Herre à la Gestapo ne sera pas tendre pour lui. Souriant, Herre demande sur un ton de politesse affectée :
« Vos hommes pourraient-ils aller identifier les corps et joindre leur rapport au nôtre ? Nous devons maintenant rejoindre Pontivy. »
Kôln acquiesce, hurle des ordres, fait rassembler la compagnie.
Les soixante miliciens – hélas ! Tous Français – arrivent à Keruhel vers 8 heures du matin, constatent le carnage, fouillent, brisent tout dans la ferme, s’apprêtent à l’incendier.
Alors, dans le réflexe d’un homme, presque d’un enfant qui a perdu la raison, Flamant sort de sa cachette les mains en l’air, suscitant une véritable réaction de stupeur. Un milicien braille, goguenard :
« Eh, les gars, venez voir ça, ils en ont oublié un. »
Di Constanzo dégaine son arme, un vieux revolver à barillet, et en relève le chien. Il va tirer au moment où, par-derrière, l’un de ses hommes expédie un formidable coup de botte aux fesses du jeune parachutiste. Flamant est déséquilibré sous la violence du choc, il tombe à quatre pattes sur le sol pierreux. Dans un réflexe il se relève, reçoit d’un autre milicien un coup de pied de face à hauteur du sexe. Il se plie en deux. En souriant, Di Constanzo rabat le chien de sa pétoire et la rengaine. Suivi par Kôln, il s’assoit en spectateur intéressé sur le rebord d’une fenêtre.
Deux miliciens se précipitent dans un élan de footballeur. Ils visent à leur tour les parties du parachutiste, mais se gênent de l’épaule, et leurs coups arrivent gauches et amortis.
« Un à la fois, nom de Dieu ! Un à la fois », hurle Di Constanzo, en riant.
Alors commence un atroce et terrifiant ballet. L’un après l’autre, les miliciens décochent des coups furieux à l’adolescent qui très vite retombe à terre. A coups de botte, ses membres, puis ses reins sont brisés. Alors, l’un suivant l’autre, les miliciens prennent leur élan et sautent pieds joints de tout leur poids sur le malheureux.
« Arrêtez ! gueule Di Constanzo. Vous ne voyez pas qu’il est crevé ? Allez, foutez-moi le feu à cette baraque et rentrons. »
Du bout de sa botte, un Franc-Garde retourne Flamant, constate qu’effectivement il est sans vie. Alors, hilare, béat, il se déboutonne et pisse sur le corps disloqué. Çà et là des rires approbateurs fusent, tandis que les incendiaires s’affairent et qu’une épaisse fumée monte lentement vers le ciel terne.*
*(Là encore on se demande bien sur quels témoignages l’auteur se base pour écrire la scène, d’autant que le témoin cité par Judet affirme que le para pris ultérieurement « fut roué de coups pour le faire parler puis fut ensuite emmené ». Quant a Judet lui-même il nous dit qu’il a « sauté par-dessus le corps de Flamant qui s'écroulait » sous le tir des pistolets mitrailleurs… Il n’était donc pas dans un tas de foin comme l’affirme l’auteur. Mes sources)
81/06 aime ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Mar Juin 27 2023, 12:36
(Je vais cesser de faire des notes je pense que vous avez compris combien l’auteur flirte avec la réalité historique. Mes sources)
31.
16 juillet. Ferme de Boc-à-Bois. Michel de Camaret, blessé au bras à Saint-Marcel, est couché, abattu par une forte fièvre.
Il tremble, claque des dents, transpire, s’agite dans un semi-coma. Autour de lui six parachutistes et un autre officier, son ami le sous-lieutenant Roger de la Grandière. La Grandière sait parfaitement qu’il est dangereux de demeurer dans cette maison où la famille Monnier les a, la veille, courageusement reçus.
Les Allemands les traquent, sont sur leurs traces. La plus élémentaire prudence aurait été de se ravitailler, de se reposer une heure ou deux et de poursuivre leur fuite à travers bois. Mais la veille au soir, La Grandière avait jugé Camaret intransportable et avait donné l’ordre de s’installer à la ferme pour y passer la nuit. Il est 7 heures du matin. Un des fils Monnier, un tout jeune garçon arrive, affolé, en courant :
« Les Allemands ! Des centaines ! Ils marchent sur la ferme, déployés sur deux lignes. Filez vite par-derrière. »
Calmement, La Grandière se lève. S’adressant à l’adjudant Marie-Victor, le plus gradé des hommes valides, il déclare posément :
« Partez tous vers l’ouest. Transportez Michel, je vous rejoindrai.
— Je reste avec vous, mon lieutenant, annonce Marie-Victor. Que les autres partent, là je suis d’accord. »
La Grandière gueule :
« Ce n’est pas le moment de discuter mes ordres ! Foutez-moi le camp avec les autres et ne perdez pas de temps. »
La Grandière sort dans la cour de ferme. Elle est entourée d’un épais mur de pierre d’un mètre de haut. Le sous-lieutenant a posté deux de ses hommes à l’abri du mur. Ils guettent derrière leur fusil mitrailleur ; prévenus eux aussi par le fils Monnier, ils attendent l’apparition des Allemands.
« Taillez la route en vitesse, ordonne La Grandière. Je les retiens un moment et je vous rejoins.
— Mon lieutenant…, objectent en chœur les parachutistes.
— Mais, nom de Dieu, vous n’allez pas commencer vous aussi ! Il n’y a que moi qui commande ici. Je sais ce que je fais. Je ne suis pas gâteux. »
Les deux paras obéissent sans conviction. Roger de la Grandière s’installe à la place de l’un d’eux. Il compte le nombre de chargeurs entassés à ses pieds, fait pivoter le fusil mitrailleur sur son axe pour s’assurer du plus grand angle de tir. Extrait le chargeur de l’arme, le vérifie et le replace. Il engage alors une balle dans le canon du fusil mitrailleur et se retourne. D’un bref regard, il constate le départ de tous les siens qui transportent Camaret sur une civière. Alors le sous-lieutenant sort de la poche de sa chemise un paquet de Senor Service, porte une cigarette à ses lèvres, l’allume et, voluptueusement, aspire une longue bouffée. Sa cigarette n’est pas terminée quand il aperçoit, progressant avec précaution, la première vague des Allemands. Ils sont plus de trois cents.
En 1938, Roger de la Grandière, à la suite d’une dissension avec son père, quitte en Anjou le château familial. Il emporte toutes ses économies, gagne Marseille, dépose sans la compter sa fortune sur le comptoir des Messageries maritimes, et déclare au préposé, estomaqué :
« Établissez-moi un passage pour cette somme, le plus loin possible.
— Quelle est la somme ? Questionne l’employé, en contemplant les billets froissés jetés épars devant lui.
— Comment voulez-vous que je le sache ? réplique La Grandière. Vous n’avez qu’à compter, vous verrez bien. »
Après un haussement d’épaules, l’homme compte, entasse, avant de répondre :
« Vous avez suffisamment pour vous payer un billet jusqu’à Tahiti. Il vous restera 462 francs et 30 centimes. Un de nos navires appareille dans quatre jours.
— C’est parfait. Établissez le passage. »
Roger de la Grandière va passer un an à Tahiti. Tout ce qu’on sait sur son séjour, c’est qu’entre autres choses il y pêche le requin.
On le retrouve au Havre le 20 juillet 1940. Il cherche à passer en Angleterre, se fait arrêter par les Allemands. Il se montre d’une telle arrogance et d’une telle agressivité qu’il parvient – performance rarissime à l’époque – à se faire condamner à mort.
Il s’évade, gagne l’Algérie, cherche à rejoindre Gibraltar.
Les vichystes l’arrêtent à la frontière du Maroc. Il adopte la même attitude qu’à l’égard des Allemands. La police de Pétain le brutalise à un tel point qu’il gagne sa prison d’Alger avec une jambe brisée et la mâchoire fracturée. La procédure traîne et La Grandière reste séquestré près d’un an, puis une nouvelle fois c’est le procès. Devant le tribunal, il vocifère, insulte, menace, méprise. A nouveau il est condamné à mort. Trois jours avant la date prévue pour son exécution, un lieutenant-colonel vichyste lui apporte à signer son recours en grâce. La Grandière le déchire en petits morceaux qu’il jette à la figure de l’officier supérieur. Le surlendemain il s’évade.
Cette fois il parvient à gagner le Maroc, Gibraltar, l’Angleterre où il arrive en août 1943 ; il rejoint l’armée gaulliste et, compte tenu de ses différents diplômes, il est instantanément promu au grade de sous-lieutenant.
Pendant trois mois il se tient tranquille, puis, de nouveau, il fait parler de lui. Il était courant, pour des raisons évidentes, que les officiers aussi bien que les hommes changent leur nom pour servir dans les rangs de la France libre. Un bureau spécial avait été créé à cet effet. Il suffisait d’aller y déclarer son identité et de déposer un nom de guerre. Le lieutenant Roger de la Grandière s’y présente.
« Je suis Roger de la Grandière, j’aimerais servir sous un pseudonyme.
— Très bien, lieutenant, réplique, indifférent, le sergent chargé des enregistrements. Sous quel nom désirez-vous figurer ?
— Abraham Levy.
— Lieutenant, vous êtes sérieux ?
— Vous êtes antisémite, mon vieux ? Je crains que vous n’ayez choisi le mauvais camp. »
Le sergent est gêné. Il note l’étrange requête sur un registre.
Convocation le lendemain du lieutenant de la Grandière chez le général Le Gentilhomme commandant en chef les forces terrestres en Grande-Bretagne. Le général adopte d’entrée un paternalisme bon enfant.
« La Grandière, mon vieux, je connais votre père, votre famille. A quoi rime cette plaisanterie ?
— Je ne comprends pas, mon général. Si j’avais désiré m’appeler Dupont, je ne serais pas devant vous aujourd’hui. Je trouve pratique de m’appeler Abraham Levy. Ça sonne bien. Et puis, depuis mon arrivée, j’ai remarqué que dans les bureaux les juifs avaient toutes les meilleures places. Il y a plus de trois mois que j’ai demandé ma mutation aux parachutistes, elle reste sans réponse. Alors, tant qu’à rester à Londres, autant m’appeler Levy et être considéré. »
Le général Le Gentilhomme change de ton.
« Suffit, La Grandière. Nous ne sommes pas au cirque. Changez de nom si bon vous semble, mais prenez un pseudonyme français. C’est un ordre. »
La Grandière sourit.
« Avec tout le respect que je vous dois, mon général, je pensais que l’une des raisons pour lesquelles nous combattions était précisément de faire admettre qu’Abraham Levy pouvait être un nom français. »
Le général Le Gentilhomme se mord les lèvres. Vexé et furieux, il se lève et menace :
« Un mot de plus et je vous fous aux arrêts. Vous avez entendu mes ordres. Cessez vos pirouettes et vos pitreries, et sortez ! »
Roger de la Grandière se rend directement au bureau des pseudonymes. Il y retrouve le sergent, lui agite sous le nez son index et lance d’un ton comminatoire :
« Alors, mon gaillard, on n’est pas seulement antisémite, on est aussi un peu mouchard ?
— Laissez ce sous-officier en paix ! »
Sec, hostile et cassant, un chef de bataillon vient de sortir de son bureau. Il ajoute :
« C’est moi qui ai envoyé le rapport au général Le Gentilhomme. Si vous avez des reproches à faire, je vous écoute. Cessez de passer vos nerfs sur vos subordonnés.
— Mais, mon commandant, je venais simplement déclarer mon nouveau pseudonyme.
— Je vous écoute. Notez, sergent. Prénom ?
— Auguste.
— Un nom de clown, ça vous va mieux. Nom ?
— Le Gentilhomme. » Le commandant frappe le bureau d’un grand coup du plat de la main.
« Nom de Dieu, lieutenant, arrêtez ces âneries ou je vous fous dedans. »
La Grandière, très calme, répond sur un ton désarmant.
« Mon commandant, j’ai ordre du général de me trouver un nom français, alors, moi, je ne sais plus. »
Le commandant se calme :
« Enfin, où voulez-vous en venir ? Vous n’êtes pas un crétin. Que signifie cette attitude ?
— Je veux rejoindre le camp de Camberley, mon commandant. Il y a trois mois que j’ai fait ma demande de mutation pour les parachutistes. Rien n’y fait. J’ai eu beaucoup de mal à gagner l’Angleterre. Ce n’était pas pour me voir chargé de paperasseries.
— Et vous croyez que c’est le moyen ?
— Le général Le Gentilhomme sait que j’existe depuis deux heures. A présent vous le savez aussi. L’un de vous va peut-être se décider à m’aider, après tout. »
Le commandant se détend tout à fait, il sourit.
« Après tout, comme vous dites, je vais peut-être vous aider. Je vais au rapport du général tout à l’heure et je lui annoncerai votre nouveau pseudonyme. Il est possible en effet que ce soit un moyen. »
Six jours plus tard, Roger de la Grandière passe la porte du camp de Camberley. Ses facéties l’y ont précédé. Il est accueilli avec chaleur, instantanément adopté.
Un mois plus tard, il est breveté parachutiste. Autour de lui se cristallise une bande. Le colonel Fourcaud les a surnommés « les danseurs » ; leurs hommes « les quatre baraques » – allusion faite à leurs carrures et à leur cohabitation dans la baraque numéro quatre.
Ce groupe est composé par Michel de Camaret et Denys Cochin, le sous-lieutenant Alain Calloc’h de Kérillis, et évidemment, le sous-lieutenant Roger de la Grandière.
Chaque sortie en ville des « quatre baraques » est ponctuée par un scandale, un rapport de police, une plainte de parents concernant leur fille ; les histoires de cocus pleuvent en lettres et messages indignés sur le bureau du colonel qui, du reste, les fout au panier.
En octobre 1943, au camp de Camberley, l’ensemble du bataillon s’ennuie. Les hommes ont le sentiment d’être oubliés, de ne servir à rien. Le général de Gaulle n’a pas rendu une seule visite à l’unité, alors que fréquemment il inspecte telle ou telle autre formation des Français libres. Les « quatre baraques » prennent sur eux d’envoyer à Carlton’s Garden une série de requêtes, de demandes d’explications ; elles restent sans réponses. Un soir, Kérillis suggère d’employer une nouvelle méthode pour frapper l’attention du général.
« Si nous commettons de monstrueuses conneries, les Anglais vont gueuler, faire un rapport au Vieux. Il viendra enquêter sur place. Nous aurons alors tout loisir pour lui balancer ce qu’on a sur le ventre.
— Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ? » Enchaîne de Camaret, séduit instantanément par l’idée que les conneries suggérées par son compagnon vont faire passer à tous des instants exquis.
A l’exception de Denys Cochin qui est et restera toujours le plus réservé, celui qui joue le rôle d’élément modérateur, le reste de la bande approuve. Cochin n’a qu’à céder et le festival commence. Une bagarre monstre est déclenchée le samedi suivant au bal de Camberley. Lorsque la police militaire et les Home Guards arrivent, l’établissement a une allure de champ de bataille. Des blessés gisent çà et là ; tout est saccagé, brisé ; les parachutistes se sont volatilisés, on ne retrouve pas un seul coupable. Le lendemain, les quatre amis mettent le feu à une baraque. Dans les jours qui suivent, ils essaient leurs explosifs un peu partout. Ils font sauter des ouvrages d’art, des ponts, coupent des routes. Un jour, à cinq kilomètres du camp, ils obligent des prisonniers italiens qui travaillaient aux champs à les ramener en les portant sur leurs dos. Menacés, leurs deux gardiens anglais avaient préféré obtempérer et rentrer à leur base faire un rapport…
Un de plus. Mais l’apothéose fut un commando suggéré par les sous-lieutenants et qui fut effectué à la base proche des Auxiliary Territorial Service (A.T.S.) – unité d’auxiliaires féminines de l’armée britannique.
Il est préférable de ne pas s’étendre sur les détails de l’opération.
Les « quatre baraques » et leurs hommes de main décident alors de se calmer et d’attendre les réactions de Londres. Une nouvelle fois rien ne se produit. Ils sont écoeurés. Le 4 octobre, ils tiennent conseil. Il est 22 heures. Le mess des officiers est désert. L’un après l’autre, les quatre sous-lieutenants émettent des propositions toutes plus farfelues les unes que les autres. Leur seul mérite est de les détendre, de les faire rire et de les faire boire.
Le whisky coule en cascade. Finalement, Denys Cochin, le sage, demande la parole et déclare d’un ton pompeux :
« Messieurs, il y a maintenant plus d’une heure que je supporte vos conneries. Aussi je me permets de vous suggérer de fermer vos grandes gueules d’ivrognes et de m’écouter.
— Je refuse ! Il est emmerdant l’abbé », braille La Grandière. Kérillis frappe la table.
« Écoutez le curé, nom de Dieu ! C’est quand même lui qui pense le plus. Vas-y, Denys, on t’écoute. »
Cochin se lève et poursuit sur le même ton :
« De Gaulle refuse de venir à nous, allons à lui.
— C’est l’évidence même, approuve Camaret en se levant et en se dirigeant vers la porte d’un pas incertain. Il n’y a qu’à prendre la jeep de « Jésus ». En route, les gars ! » (Jésus était le surnom dont le bataillon affublait ses chefs qui se succédaient.)
« Mais pas comme ça, Michel ! Reviens, tu n’as rien compris. Ce n’est pas d’un commando que je parle, je ne suggère pas de balancer des grenades dans tous les bureaux de Carlton’s Garden.
— Ça ne serait pas un commando, ça serait un pogrom, lance La Grandière.
— Roger, ton antisémitisme, on l’a au cul, gueule Kérillis.
— Je ne suis pas antisémite, je dis simplement que leur pourcentage est plus élevé dans les bureaux de Londres qu’au camp de Camberley. Quatre-vingt-trois pour cent à Londres, un demi-pour cent ici. Ça n’est pas de l’antisémitisme, ce sont des mathématiques.
— Ça y est, le voilà reparti, déplore Kérillis.
— Arrêtez ces enfantillages, enchaîne Cochin. Écoutez-moi. Il faut obtenir une permission d’une semaine pour l’un d’entre nous. Ça, je m’en charge. Notre envoyé ira à Londres et fera un siège en règle du bureau du général. Il réclamera une audience qu’on lui refusera ; alors il s’installera sur la banquette du palier, respectueux, poli, rasé, et branlé comme disait Clemenceau. Garde-à-vous et salut réglementaire à chaque passage d’un supérieur ; même tabac, mais en plus déférent à chaque passage du général. De Gaulle finira bien par demander :
« Mais qu’est-ce qu’il veut, ce con-là ? Qu’il entre ! »
— C’est génial, positivement génial, reconnaît Camaret en se servant une rasade de whisky. Seulement, lequel d’entre nous ? On tire à la courte paille ?
— Ce serait juste, admet Cochin. Mais il faut penser d’abord à l’efficacité, et choisir la victime selon certains critères. Désigner celui d’entre nous qui a le plus de chances d’aller au bout de sa mission et de la mener à bien. Ces critères sont : primo, le physique. De Gaulle, vous le savez tous, est sensible à la « cote d’amour ». Il faut donc désigner celui d’entre nous qui a le plus d’allure, en bref le plus beau garçon.
— Ah ! non, pas moi, interrompt La Grandière. Je refuse.
— Tu fermes ta grande gueule, Roger, on parle sérieusement. Je poursuis. Secundo, vous connaissez également la faiblesse du Vieux pour l’aristocratie. Il nous faut donc choisir celui qui porte le nom qui risque de le frapper le plus.
— C’est bien ce que je disais, interrompt encore La Grandière, tu me cherches. »
Kérillis et Camaret jouent les offensés.
« Là, vraiment, Roger, tu me fais beaucoup de peine, ânonne Kérillis, et à Michel aussi, j’en suis persuadé.
— C’est pour lui que j’ai de la peine, renchérit Camaret, il a soulevé un mauvais lièvre, ce tout petit, petit hobereau. »
La Grandière se lève péniblement.
« Je me vois contraint, annonce-t-il d’une voix malhabile, à vous envoyer des témoins. Vous recevrez leur visite à l’aube. Mes ancêtres bondiraient de leur tombe s’ils apprenaient qu’un La Grandière s’est laissé traiter de hobereau par deux Bretons. Des petits Chouans, quelle dérision !
— Vous n’avez pas bientôt fini de déconner ? Intervient Cochin. Vous semblez oublier que nous sommes censés parler sérieusement.
— Ça n’empêche en rien le duel, lance La Grandière. Je les prendrai au sabre tous les deux et en même temps. Une question de cinq minutes.
— Suffit, gueule Cochin. Arrêtez de m’interrompre. Je reprends. Tertio, il faut que notre ambassadeur ne se montre pas timoré, et surtout qu’il ne se laisse pas intimider par la personnalité de son interlocuteur. Il faut en outre qu’il s’exprime bien.
— Non, non, et non ! Braille La Grandière. Tu pourras faire mon portrait six heures de suite, je refuse. »
Cochin sourit.
« Parfait, comme ça la question est réglée. Puisque Roger se trouve lui-même le plus beau, le plus noble et le plus intelligent d’entre nous, il est tout désigné. Pour plus de régularité, passons au vote. Que ceux qui sont d’accord pour faire de La Grandière notre plénipotentiaire lèvent le bras. »
Cochin lève le sien. Les autres l’imitent sans la moindre hésitation.
« Parfait, conclut Cochin. Je m’occuperai des détails demain matin. »
La Grandière reprend un sérieux relatif.
« Mais je rigolais. Vous n’y pensez pas ! Je suis timide et con, vous le savez bien. Ma noblesse est complètement surfaite… Évidemment en ce qui concerne mon physique, je ne peux pas nier l’évidence, j’admets que j’ai auprès des femmes un succès phénoménal, mais les hommes me haïssent. Croyez-moi, je suis le moins qualifié pour remplir cette mission.
— Trop tard, mon vieux, la question est définitivement réglée. »
Quarante-huit heures plus tard, le sous-lieutenant de la Grandière pénètre au Carlton’s Garden. Il remplit au premier étage une demande d’audience. C’est un questionnaire imprimé.
Comme motif, La Grandière note d’une large écriture :
« Espoir d’obtenir des éclaircissements concernant l’incurie dont semble faire preuve le Haut Commandement des F.F.L. vis-à-vis du premier bataillon d’infanterie de l’Air. »
« Ça peut marcher, pense La Grandière. Si ça ne marche pas, il va me faire foutre à la porte et je n’aurai plus qu’à rentrer tranquillement. »
Il est 9 heures du matin. Le sous-lieutenant s’installe sur la banquette du vestibule, sort de sa poche un énorme paquet de bandes dessinées américaines qu’il a achetées à dessein au kiosque à journaux de la gare Waterloo. Il pose les illustrés en évidence sur la banquette, et se plonge avec une attention feinte dans la lecture de Mandrake, le Magicien.
Plusieurs officiers de nombreux civils le dévisagent, intrigués, à leur passage.
A midi trente-cinq, de Gaulle sort, suivi du capitaine Burin Des Roziers et du lieutenant Guy. La Grandière se détend comme un ressort, salue, reste figé, fixant le général. Un « Tarzan » est tombé à ses pieds. De Gaulle passe sans répondre, mais en une fraction de seconde, il a jeté un regard.
La Grandière a atteint son but. En quarante-huit heures, cette scène va se reproduire seize fois. A la fin de la première journée, tout l’état-major avait compris le jeu du jeune sous-lieutenant et s’en amusait.
Un commandant avait jeté au passage :
« Ça peut mal se terminer, mon vieux. De Gaulle apprécie souvent l’humour et l’insolence, mais dans l’autre sens, quand c’est lui qui en use. »
La Grandière s’était contenté de hausser les épaules. Dans la soirée du second jour d’attente, le général ne sort pas à son heure habituelle, 20 h 30, et il n’a pas quitté son bureau depuis le matin. La Grandière est tenaillé par la faim et la soif ; il est en faction depuis treize heures consécutives. Un défilé continu de visiteurs a passé la porte dans les deux sens. En ce moment, un général anglais et un civil sont en conférence avec de Gaulle.
Le lieutenant Guy, second officier d’ordonnance, sort à 21 h 30. La Grandière et lui ont pris l’habitude d’échanger quelques mots :
« Il va y passer la nuit ? Questionne le sous-lieutenant.
— Ça se pourrait, mon vieux. Allez donc vous distraire dans Soho. De toute façon, ça ne changera rien.
— Il a bouffé ? Je n’ai rien vu passer.
— Il ne bouffe jamais. Il se sustente de temps à autre par nécessité, et encore quand quelqu’un le lui fait penser. Je l’ai vu tenir pendant beaucoup plus longtemps. »
Il est 2 h 30 du matin lorsque sortent les Anglais. Trois heures moins le quart quand apparaît de Gaulle suivi du lieutenant Guy. Le général passe la porte en coup de vent. La Grandière a juste le temps de se lever et de saluer. De Gaulle ne répond toujours pas, descend précipitamment les marches. Derrière lui, tout en rangeant un tas de dossiers dans une serviette, Guy tente de suivre la cadence.
Ecœuré, La Grandière ramasse ses bandes dessinées, ferme un livre qu’il avait apporté, s’apprête mollement à descendre à son tour, il entend alors la voix caractéristique, le ton pesant et déclamatoire qui donne à chaque phrase prononcée l’autorité d’une dogmatique sentence :
« Allons, finissons-en avec celui-là. »
La Grandière repose prestement ses illustrés. De Gaulle remonte les marches deux à deux. Toujours sans le moindre regard vers le sous-lieutenant, il pénètre dans son bureau. D’un signe de tête, le lieutenant Guy qui a suivi avise La Grandière et, se tenant sur le pas de la porte, annonce :
« Le sous-lieutenant Roger de la Grandière, mon général. »
La Grandière entre, se momifie dans un garde-à-vous qu’il conserve, répète d’une voix énergique :
« Sous-lieutenant Roger de la Grandière, 1er bataillon de l’infanterie de l’Air. Mes respects, mon général. »
De Gaulle s’est assis. Guy a déposé sur son bureau la demande d’audience. Le général y jette un coup d’œil, n’a pas la moindre réaction, n’intime pas l’ordre d’abandonner le garde-à-vous, il dit simplement :
« Vous êtes un descendant de l’amiral ?
— Il était l’arrière-grand-père de mon père, mon général.
— Un grand marin. Un des bâtiments de la « Royale » porte son nom, et c’est justice.
— Un contre-torpilleur, en effet, mon général », acquiesce La Grandière qui commence à trouver sa position de garde-à-vous inconfortable et se demande si l’entretien va se poursuivre sur les mérites maritimes de son aïeul.
Le lieutenant Guy a quitté la pièce. Il revient, pose sur le bureau un épais dossier. De Gaulle le parcourt en silence. La Grandière en profite pour dodeliner légèrement, alléger sa position en désaxant son centre de gravité, le portant sur une jambe, puis sur l’autre. De Gaulle referme le dossier, allume une cigarette et déclare :
« Ainsi vous appartenez à ce corps d’élite qui remporte victoire après victoire sur les vieillards de la Home Guard… Repos. »
La Grandière se détend. Il cherche une réponse, de Gaulle le devance :
« Votre demande d’audience est insolente, mais elle n’est pas explicite. Alors, venez au fait.
— Mon général, nous avons le sentiment d’être oubliés, de ne servir à rien. Le bataillon s’ennuie, il en résulte d’inévitables défoulements chez les jeunes.
— Et chez les officiers, si j’en crois les rapports des Anglais.
— Et chez les officiers, admet La Grandière.
— C’est le colonel Fourcaud qui vous envoie ?
— A vrai dire, mon général, c’est une idée personnelle. Enfin, je veux dire qu’elle est née d’un commun accord à l’issue d’une conférence des officiers du bataillon. »
De Gaulle ouvre à nouveau le dossier, le consulte.
« Il y a vingt-quatre officiers chez vous. Tous participaient à votre… conférence ? »
La Grandière se mord les lèvres.
« A vrai dire, pas absolument tous, mon général. »
De Gaulle replonge la tête dans le dossier. Il a senti l’embarras du jeune homme. Sans lever les yeux, il questionne :
« Combien ? »
La Grandière avale sa salive. Tricher ne servirait à rien ; il susurre :
« Quatre, mon général.
— Grade ? » La Grandière pense qu’il a maintenant une idée précise de l’enfer. Il toussote pour s’éclaircir la voix :
« Sous-lieutenant, mon général.
— L’idée de vous adresser à vos chefs directs ne vous a même pas effleurés ?
— Nous l’avons fait plus de dix fois, ils déchargent leur responsabilité sur vous, mon général.
— L’idée que dans les combats que vous serez vraisemblablement amenés à livrer un jour, la patience sera pour vous une vertu aussi utile que la science des armes ne vous est pas venue davantage ? Et puis, que me suggérez-vous ? Que je fasse parachuter votre bataillon sur Berlin sous prétexte que vous vous ennuyez et que vous avez envie de changer de climat ?
— Mais nous saurions être patients, mon général, dans la mesure où nous n’aurions pas tous le sentiment d’avoir été casés au rebut, comme les enfants pauvres des Forces françaises libres. »
La formule sarcastique tombe, sèche et définitive :
« En somme, si je vous suis bien, vous manquez de tendresse ? »
Le visage de La Grandière s’empourpre légèrement. Furieux, il réplique :
« Libre à vous de nous mépriser, mon général. A dater de ce jour, vous savez au moins que nous existons, et ce que nous pensons. Mes respects, mon général. »
Il salue, effectue un demi-tour réglementaire. Contre la plus élémentaire des règles du protocole, il s’apprête à sortir.
De Gaulle le rappelle :
« La Grandière… »
Le sous-lieutenant pivote, le général le cueille à froid. Ébahi, La Grandière l’entend déclarer :
« Vous pourrez dire à vos complices Cochin, Kérillis et Camaret, que vous m’avez quitté sur une insolence. Ça vous fera un nouveau titre de gloire à leurs yeux. Bonsoir. »
Le lieutenant Guy lui ouvre la porte avec un léger sourire et un plissement de front. Pour le sous-lieutenant, ce mouvement de physionomie est limpide. Il le comprend aussi bien que si l’officier d’ordonnance avait déclaré :
« Tu l’as dans l’os, petit morveux. Il faut manger beaucoup de soupe avant de vouloir jouer avec les grands. »
81/06 et Michel aiment ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Mar Juin 27 2023, 15:17
Alain Calloc'h de Kerillis … Skinner
Alain Calloc'h de Kerillis est né le 15 décembre 1916 à Epernay. En septembre 1939, alors qu’il termine ses études de médecine en tant qu’interne des hôpitaux de Paris, il est mobilisé au sein de la 22e section d’Infirmiers.
Alain Calloc'h de Kerillis … Skinner
Fait prisonnier en juin 1940, il parvient à s'évader. Dans la nuit du 4 septembre 1942, il embarque dans une calanque de Cassis à destination de Gibraltar et début octobre, Alain de Kerillis atteint la Grande-Bretagne. Il rallie alors les FFL et s'engage sous le nom de Richard Skinner.
Il est breveté le 3 décembre 1942.
Parachuté dans la nuit du 7 au 8 juin, mission Cooney-Party 411 avec Terrisse et Morizur, près d'Elven, ils effectuent différents sabotages avant de rejoindre la base Dingson.
Le groupe participe au combat de Saint-Marcel en tant qu'élément d'intervention avec des hommes du Corps Franc Guillas.
René Terrisse est blessé au cours de l'une des dernières contre-attaques.
Après la dispersion ordonnée, Richard Skinner rejoint le secteur de Tréffléan avec Croënne, Serra, Pams et Harbinson.
En relation avec des hommes du 1er Bataillon FFI (2e compagnie du capitaine Ferré), le groupe poursuit les opérations de sabotage.
Appelé par le capitaine Marienne, Skinner remonte vers Plumelec afin de prendre les ordres. Dans la nuit du 8 juillet, le groupe arrive au PC du Quénelec puis s'installe à La Roche Milgourdy.
Le matin du 12 juillet, suite à l'exécution du capitaine Marienne à Kerihuel, le groupe Skinner est prévenu par l'aspirant Taylor.
Ensemble, afin de donner l'alerte, ils décident de rejoindre la ferme de Kerlanvaux qui sert d'infirmerie aux blessés SAS depuis les combats de Saint-Marcel…
En cours de route, les hommes tombent dans une embuscade au lieu dit "Le Sabot " près de Trédion.
Le groupe Taylor fait alors demi-tour et retourne vers Lézourdan.
Le lieutenant Tisné est tué, le sergent-chef Cauvin, blessé, est fait prisonnier, le lieutenant Fleuriot est grièvement blessé tandis que Skinner a reçu une balle dans le bras.
Enfin, Fleuriot, Skinner et quelques hommes atteignent la ferme de M. Kerhervé à Kerlanvaux, en Trédion, peu après le groupe de Francis Decrept (avec Pinci et Le Neindre). Sur place, les hommes trouvent des blessés qui sont là depuis le 19 juin (Terrisse, Le Meur, Pasquet...).
Chacun est conscient du danger et comme l'indique Kristian, le docteur Mahé et le capitaine Hunter-Hue* font un passage…
*(appartenant au SOE, il saute avec Marienne et ses hommes,
- le S/c Loïc Raufast, les Caporaux Émile Bouétard et François Krysic, le 1e cl Jean Contet et les radios Pierre Etrich, Louis Jourdan et Maurice Sauvé -
et perd dans ce saut sa mallette contenant 100 000 francs)
Comme indiqué par certains SAS, quelques hommes décident de quitter les lieux (Errard et Soldevilla, Grenier et Valèze...) mais en tant que médecin, Skinner ne veut abandonner les blessés et malgré le danger, les hommes décident de rester.
Le 14 juillet à midi, la zone est cernée par un groupe du FAT et de l'Abwher accompagné d'un détachement de soldats allemands.
Les Allemands et les FAT, investissent la ferme où se sont réfugiés "Skinner" et Fleuriot. Après avoir torturé le fermier Kerhervé, puis fusillé quatre parachutistes, les Allemands incendient la ferme et y jettent les corps.
Mais cette fois, contrairement à Kerihuel, l'ennemi emmène les deux officiers Skinner et Fleuriot à Pontivy pour interrogatoire.
Le SD pense obtenir des renseignements importants, notamment sur une possible localisation du commandant Bourgoin, que les Allemands recherchent toujours.
Les deux hommes ne parleront pas.
Quatre jours plus tard, le 18 juillet**, 14 détenus sont extraits de la prison de Pontivy par le SD. Le camion s’arrête à proximité de Rimaison, en Bieuzy-les-Eaux. Jeanne Le Gal, 44 ans, cultivatrice au château de Rimaison, témoigne :
« C’est le 18 juillet, vers 13 heures, que 14 patriotes et parachutistes ont été fusillés par les Allemands à environ 300 mètres de mon domicile. Les Allemands sont arrivés en camion de Pontivy. Ils se sont arrêtés dans la vallée et ils sont repartis dans la campagne.
Certains d’entre eux gardaient toutes les issues qui aboutissaient au lieu de stationnement, pendant que d’autres fouillaient entièrement ma demeure et toutes les dépendances.
L’officier nous reprochait d’avoir hébergé des patriotes. Ils nous ont demandé où se trouvaient le souterrain et le chemin qui y conduisait. Je leur ai montré, ils l’ont fouillé croyant trouver des armes.
Après leurs recherches infructueuses, ils sont partis vers les camions et c’est à ce moment que j’ai entendu plusieurs rafales de mitraillettes.
Personne n’a pu assister à cette scène lamentable du fait que les Allemands avaient pris toutes les dispositions nécessaires pour empêcher les gens d’approcher.
Du reste, on ne pouvait supposer qu’ils fusillaient des français. Les gens pensaient plutôt qu’il s’agissait d’une échauffourée avec les maquisards.
Onze jours plus tard, le 29 juillet, nous avons eu l’explication de cette affaire par la découverte des corps de 14 patriotes en état de décomposition avancée.
Parmi eux, quatre étaient vêtus en parachutistes, un autre en tenue de gendarme, d’autres en civil. Certains avaient été torturés. »
Parmi les corps, ceux de Skinner et de Fleuriot seront formellement identifiés.
D’après le témoignage des deux chauffeurs de camions allemands en captivité :
Chacun des condamnés doit descendre, poignets attachés dans le dos, à l'appel de son nom, pour être abattu d'une rafale de mitraillette.
A leur volant, les chauffeurs ont témoigné avoir entendu 14 fois "vive la France" d'une voix qui ne tremblait pas.
** (il est donc inutile d'en rajouter comme le font certains auteurs.
Plusieurs témoignages fiables contredisent totalement les versions romancées de l'arrestation des paras SAS.
Ainsi celui du docteur Mahéo, qui est venu voir l'équipe de Skinner le matin même du drame. Il mettra même en garde tout le monde, dont la famille Kerhervé, sur la présence d'allemands dans la région. Leur demandant de redoubler de prudence.
Affirmer comme le font certains auteurs que Skinner et Fleuriot ont été torturés pendant trois semaines, est du n'importe quoi. Ils ont été arrêtés le 14 juillet et fusillés le 18 !
Jamais Zeller n'a tiré une rafale de mitraillette dans la tête de Skinner.
D'après l'instituteur qui a procédé à l'enlèvement des victimes le 30 juillet, les corps étaient entassés les uns sur les autres.
Ce qui signifie qu'ils ont été fusillés les uns après les autres.
Il déclare également qu'ils avaient été fusillés dans le dos, car on voyait très bien l'entrée des balles dans les vêtements et la nuque. Il a remarqué également que certains des patriotes avaient reçu une balle dans la tempe.
Ce témoignage sera confirmé par un soldat allemand PG à rennes et qui était présent. Celui-ci déclare que l'exécution a duré 35 minutes, les hommes étant abattus les uns après les autres, puis les corps laissés sur place. Mes sources)
81/06 et Michel aiment ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Mar Juin 27 2023, 15:29
Skinner est mort avant de savoir quel sort le chef de la France Libre réserverait à son père Henry Adrien Calloc'h de Kérillis, Cavalier puis aviateur de la grande guerre.
Gaulliste de la première heure, il écrit de véritables éloges à propos de la résistance et du général de Gaulle.
En 1943, il supplie de Gaulle et Giraud de cesser de se déchirer, et regrette que « l'intransigeance vienne surtout de Londres »
En outre, il est ulcéré par la présence des communistes dans le gouvernement provisoire. Il leur reproche leur approbation du Pacte germano-soviétique et d'avoir refusé de servir dans l'armée française.
Après la mort de son fils, son chagrin et son ressentiment seront résumés dans son livre paru en 1945 et intitulé « De Gaulle dictateur »,.
Il ne put jamais revenir en France. Ulcéré et inconsolable, un ordre du chef du gouvernement provisoire, le général De Gaulle lui interdisant l’accès du territoire.
Il s’éteignit le 11 avril 1958 dans sa ferme de Long Island sans jamais avoir pu revoir le pays pour lequel son fils avait donné sa vie.
81/06 aime ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Mar Juin 27 2023, 15:52
Capitaine Pierre MARIENNE
Parrain de Promotion EOR du 4ème Bataillon de l'ESM
(Avril 1976-Juillet 1976)
Capitaine Pierre MARIENNE
Pierre Marienne est né le 9 décembre 1908 à Souk-Ahras (Constantine) et grandit à Guelma. Il étudie au Lycée Saint-Augustin à Bône puis commence une licence de Lettres.
Il obtient plusieurs prix de poésie dans diverses académies. Attiré par le théâtre, il écrit aussi quelques pièces dont "Mahdine" à l'âge de 19 ans et "Jacques et Marceline" qui recevra le Prix du théâtre Nord-Africain.
Il s'engage par devancement d'appel en mai 1928 au 3ème RTA à Constantine et suit les cours d'élève sous-officier d'active où il sort major de promotion. Puis il suit les cours préparatoire des élèves officiers d'active et sort à nouveau à la première place.
Il est libéré en 1932.
A Paris, il fréquente de nouveau le milieu artistique et devient rédacteur-cinéaste.
La guerre éclate et il se retrouve mobilisé à Paris au 279ème RI, puis se porte volontaire pour les Corps Francs dans le secteur de Wissembourg-Lauterbourg.
Il est nommé Aspirant à titre temporaire. Il est blessé devant Baccarat et est fait prisonnier. Il s'évade une première fois à Belfort mais est reprit trois semaines plus tard à Paris. Il s'évade de nouveau le 7 novembre 1940 sur le trajet Belfort-Allemagne.
Le 30 décembre 1940,il est démobilisé à Lyon et passe clandestinement en Afrique du Nord dans le but de rejoindre la France combattante. Il tente de rejoindre la France Libre en passant par l'Algérie,le Maroc espagnol et enfin parvenir à Gibraltar mais il est arrêté à Tafouralt.
Après bien des tractations et bien des péripéties, où le régime de Vichy demande sa condamnation à mort après une seconde arrestation, il est finalement libéré le 23 novembre 1942,probablement grâce à l'intervention du Général Béthouard.
Quelques jours après, il est à Gibraltar et s'engage le 20 février 1943 dans les Forces Françaises Libres.
Pierre Marienne est affecté dans les parachutistes au 4ème Bataillon d'Infanterie de l'Air en tant que Sous-Lieutenant, puis il est nommé Lieutenant en juin 1944 au 2ème RCP (ancien 4ème BIA).
Pendant cette période il sert en tant que "parachutiste d'essai" afin de tester les différents avions et matériels pour les futurs parachutages en zone occupée. A ce titre, il bat de nombreux records (en individuel ou en équipe):
-record d'assaut-cross de Grande-Bretagne.
-record du monde de vitesse de saut par équipe de vingt hommes...
Le commandement allié en prévision du débarquement avait conçu la création de deux bases de ravitaillement pour les parachutistes SAS baptisées "Samwest" (sticks des Lieutenants Botella et Deschamps) dans les Côtes du Nord et "Dingson" (sticks des Lieutenants Marienne et Déplante)dans le Morbihan.
35 parachutistes seront chargés de venir en aide et encadrer la Résistance de ces deux secteurs.
Le 5 juin 1944,peu avant minuit, sur la piste d'envol,le Général commandant les Troupes Aéroportées alliées lui tape amicalement sur l'épaule et lui dit: "Heureux de souhaiter bonne chance au premier officier de l'Armée de Libération à mettre le pied sur le sol de France".
Le Lieutenant Marienne est parachuté avec son groupe le 6 juin 1944 vers une heure du matin près du village de Plumelec à 2 kilomètres de l'endroit prévu et à 800 mètres d'un poste d'observation ennemi.
La DZ est bientôt encerclée et les soldats allemands ouvrent le feu à l'arme automatique. Le caporal Bouëtard est tué et les trois radios sont capturés avec les postes et les codes.
Marienne s'échappe avec deux de ses paras et parvient à entrer en contact avec la Résistance et avec l'aide du Lieutenant FFI Morizur va se cacher dans la ferme de la Nouette à 20 kilomètres du lieu de son parachutage le 7 juin.
Puis il encadre le Maquis de Saint-Marcel, coordonne par radio, l'envoi des parachutages d'armes et de munitions et organise le camp qui comprend 3500 hommes.
Dans la nuit du 10 au 11 juin 1944, le Commandant Bourgoin est parachuté au-dessus de Saint-Marcel (comme ce dernier est manchot, les Britanniques le font sauter avec trois parachutes: un bleu-un blanc-un rouge).
Le 18 juin 1944, à force de remarquer le ballet aérien des avions alliés, les Allemands donnent l'assaut et le Lieutenant Marienne est blessé à la tête, mais ce dernier parvient à organiser le repli.
Les Allemands déplorent la perte de plusieurs centaines de soldats lors de cet accrochage de Saint-Marcel.
Dans la nuit du 19 au 20 juin,le Lieutenant Marienne divise en petits groupes dans les environs de Plumelec les 80 hommes qui l'ont suivi.
Il est nommé Capitaine le 24 juin en même temps que Bourgoin qui lui, est nommé Lieutenant-Colonel.
Il recueille et transmet les renseignements réclamés par Londres sur la Presqu'île de Rhuys en vue d'un deuxième débarquement.
Par souci de sécurité, il change souvent de cache et comme la ferme de Quenelec où il a trouvé refuge est surveillée, il décide de changer de lieu et se dirige sur Kérihuel dans la nuit du 10 au 11 juillet.
Le Lieutenant FFI Morizur, les y conduit.
Le 12 juillet 1944,à quatre heures du matin, le Capitaine Marienne est surpris dans son refuge par les miliciens de Zeller et les troupes allemandes.
Le Capitaine Marienne est tué ainsi que le Lieutenant Martin et cinq autres parachutistes et onze résistants bretons dont le Lieutenant FFI Morizur.
Le Capitaine Pierre MARIENNE était titulaire des décorations suivantes:
Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume;
Compagnon de la Libération (décret du 29 décembre 1944) ;
Croix de guerre 1939-1945 avec deux citations;
Médaille de la Résistance;
Médaille des évadés;
Insigne des blessés.
Insigne de Promotion
ESM4:Promotion Capitaine Pierre MARIENNE
Il me semble qu'il manque dans cette biographie toute la partie SAS concernant Marienne, jusqu’à sa mort le 12 juillet 44 à la ferme de Kerihuel ...
Où seront également assassinés le lt François Martin et les paras J. Mendes-Caldas, F. Beaujean, A. Bletterie, J. Marty, L.Hanicq...
... Ainsi que huit résistants et trois habitants du hameau...
Le cne Marienne et le lt Martin reposent à Plumelec, près du Monument aux Morts.
81/06 et Michel aiment ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Jeu Juin 29 2023, 08:26
81/06 aime ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Jeu Juin 29 2023, 08:27
81/06 et Michel aiment ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Jeu Juin 29 2023, 08:30
81/06 et Michel aiment ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Jeu Juin 29 2023, 08:31
81/06 aime ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Jeu Juin 29 2023, 08:37
81/06 aime ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Jeu Juin 29 2023, 08:44
81/06 aime ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Jeu Juin 29 2023, 08:52
81/06 et Michel aiment ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Jeu Juin 29 2023, 08:54
81/06 et Michel aiment ce message
81/06 membre confirmé
Nombre de messages : 4696 Age : 62 Emploi : Mécano, retraité Date d'inscription : 09/06/2019
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Jeu Juin 29 2023, 09:00
Superbe post René, merci.
Michel aime ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 80 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie Jeu Juin 29 2023, 10:23
NB: Pour bien suivre l'ordre des photos et des lieux, je vous invite de vous connecter sur le site suivant : https://fusilles-40-44.maitron.fr
Ensuite choisir St Marcel dans la liste
Saint-Marcel (Morbihan), Bois-Joly, Les Hardys-Béhélec, le bourg, 18 - 19 juin 1944
Les communes de Saint-Marcel et de Sérent (Morbihan), où se déroula le 18 juin 1944 une bataille opposant à la Werhmacht plus de deux mille résistants et parachutistes de la France libre, et où de nombreux résistants, parachutistes, civils ont été tués au combat, abattus ou exécutés sans jugement, constituent aujourd’hui un haut-lieu de la mémoire résistante bretonne.
Monument de La Nouette-Panneau signalétiqueLa bataille de Saint-Marcel
Monument de La Nouette-Panneau signalétique
La bataille de Saint-Marcel
L'attaque allemande à la ferme du Bois-Joly
L’attaque allemande à la ferme du Bois-Joly
« Le dimanche 18 juin au matin... une première attaque est dirigée contre la ferme du Bois-Joly »
Sur la stèle du Bois-Joly
Sur la stèle du Bois-Joly
Trois exécutions aux Hardys-Béhélec
Trois exécutions aux Hardys-Béhélec
« Le lendemain du 18 juin 1944, jour des combats de Saint-Marcel,
les représailles ne se firent pas attendre »
Sur la stèle des Hardys-Béhélec
Sur la stèle des Hardys-Béhélec
Six exécutions dans le bourg
Six exécutions dans le bourg
« En ces lieux, dans la nuit du 19 au 20 juin,
6 hommes furent exécutés par les Allemands
en représailles des événements de la bataille de Saint-Marcel... »
Sur la stèle du bourg
Sur la stèle du bourg
« Découverte d'une fosse à Saint-Marcel »
« Découverte d’une fosse à Saint-Marcel »
Sur le monument aux morts de Saint-Marcel
Sur le monument aux morts de Saint-Marcel
« À tous ceux qui sont tombés à Saint-Marcel »
« 1939-1945...
Victimes de la Résistance »
Le mémorial de la Résistance bretonne à La Nouette en Sérent
Le mémorial de la Résistance bretonne à La Nouette en Sérent
Le musée de la Résistance bretonne
Le musée de la Résistance bretonne
L'espace Lieutenant Émile Morel
L’espace Lieutenant Émile Morel
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Au début du mois de juin 1944, le 2e Régiment de chasseurs parachutistes (RCP) ou 4e SAS (Special Air service) des Forces françaises libres (FFL) fut largué dans le secteur de Plumelec-Sérent-Saint-Marcel-Malestroit (Morbihan). Sa mission était de fixer les troupes allemandes stationnées dans le Morbihan, afin d’empêcher ou au moins de retarder l’arrivée des renforts allemands sur le front de Normandie. Plusieurs milliers de résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) furent regroupés et armés dans le camp de Saint-Marcel qui recevait chaque nuit des parachutages d’hommes, d’armes, de munitions, de Jeep. Le commandant Pierre Bourgoin, chef du 4e SAS et le colonel Morice, chef des FFI du Morbihan, établirent leur quartier général à la ferme de La Nouette située sur le territoire de la commune de Sérent.
Dans la nuit du 17 au 18 juin 1944, considérant que cette concentration devenait très dangereuse et qu’il fallait plutôt privilégier la guérilla, le commandement interallié donna, mais trop tard, l’ordre de dispersion.
Le dimanche 18 juin 1944 à l’aube, des véhicules de la Feldgendarmerie de Ploërmel franchirent le périmètre du camp et furent interceptées sur la route conduisant du bourg de Saint-Marcel où avait été installé un poste de sécurité composé de SAS et de FFI. Les occupants de ces véhicules ont été tués ou faits prisonniers, mais l’un d’entre eux est parvenu à prendre la fuite et à alerter la garnison allemande de Malestroit.
Le camp de Saint-Marcel a été attaqué en force par la Wehrmacht vers 9 heures du matin. SAS et FFI, après avoir résisté à cette attaque durant toute la journée, se sont repliés en bon ordre vers 22 heures et se sont dispersés. Selon le bilan établi par le colonel Morice, 24 FFI ont été tués et 22 blessés au combat. Les pertes allemandes évaluées au lendemain de la 2e guerre mondiale à 560 tués selon les chiffres inscrits sur le mémorial de la Résistance bretonne, et en 1981 à « environ 300 tués » par Roger Leroux, correspondant du Comité d’histoire de la 2e guerre mondiale, ont été ramenées à 23 par Alain Floch, professeur d’allemand à la retraite qui a travaillé sur les sources militaires allemandes à la fin des années 1990
Les morts au combat du 18 juin 1944
Vingt FFI :
- GOUJON Charles (tué à Bohal)
- GUÉGAN Paul (tué à Sérent)
- LE BERRE Roger (tué à Saint-Marcel)
- LE BLAVEC Jean (tué à Saint-Marcel)
- LE BLAVEC Paul (tué à Saint-Marcel)
- LE BOUÉDEC Louis (tué à Bohal)
- LE CANU Adrien (tué à Sérent)
- LE GREL Émilien (tué ou exécuté à Sérent)
- LE LEM Laurent (blessé le 18 juin 1944 à Saint-Marcel, décédé des suites de ses blessures le 17 juillet à Vannes)
- LE SÉNÉCHAL Vincent (tué ou exécuté à Sérent)
- E YONDRE François (tué à Sérent)
- MÉNARD Robert (tué à Saint-Marcel)
- MOIZAN Georges (tué à Saint-Marcel)
- PLANCHAIS Joseph (tué à Saint-Marcel)
- RIO Henri (tué à Saint-Marcel ou à Sérent)
- ROBINO André (tué à saint-Marcel)
- 2 inconnus ( INCONNU 1, INCONNU 2 tués le 21 juin 1944 à Sérent)
Six parachutistes du 4e SAS :
- ADAM Henri (tué à Saint-Marcel)
- BRÈS Michel (tué à Saint-Marcel)
- CASA Daniel (tué à Saint-Marcel)
- MALBERT Louis (tué à Saint-Marcel)
- MOLLIER Jean-René (tué à Sérent)
- SCHMITT Nicolas (tué à Sérent)
Une civile :
- BERTHELOTSuzanne (tuée à Saint-Marcel)
Bois-Joly
Le 18 juin 1944, une première attaque fut lancée par les Allemands dans le secteur de la ferme de Bois-Joly au cours de laquelle un SAS, Daniel Casa, et trois FFI, Jean Le Blavec et son cousin Paul Le Blavec, Joseph Planchais, André Robino, ainsi qu’une jeune fille qui gardait les vaches dans une prairie, Suzanne Berthelot, furent tués.
Après la guerre, un monument y a été érigé pour honorer la mémoire des FFI tués en ce lieu, à laquelle est associée celle de Roger Trunkenboltz, FFI qui s’est mortellement blessé avec sa mitraillette Sten le 17 juin 1944. Ce monument est constitué d’une pierre dressée sur laquelle est sculptée une Croix de Lorraine surmontant l’inscription :
« Ici tombèrent
- LE BLAVEC J.
- LE BLAVEC P.
- PLANCHAIS J.
- ROBINO André
- TRUNKENBOLTZ R.
- Melle BERTHELOT
Au matin du 18-6-1944 »
Sur la gauche du monument, un panneau signalétique retrace les circonstances de l’attaque de Bois-Joly.
Après la dispersion du camp de Saint-Marcel, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst), service de sûreté et de renseignements de la SS, ainsi que leurs auxiliaires français, les miliciens du Bezen Perrot et du Parti national breton français, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, interrogatoires, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan et en premier lieu à Saint-Marcel dont les fermes, les châteaux et les maisons du bourg furent pillés et incendiés.
Les Hardys-Béhélec
Le 19 juin 1944 à l’aube, au village des Hardys-Béhélec, des soldats de la Wehrmacht pénétrèrent chez Madame Ayoul qu’ils obligèrent à sortir en la tirant par les cheveux. Félix Guil, son gendre, qui tenta de s’interposer, fut abattu sous les yeux de son épouse et de leur bébé. Le fils de Madame Ayoul, Yves Ayoul, fut également tué, ainsi que sa grand-mère, Marie Le Blanc, aveugle et grabataire, qui fut abattue dans son lit.
Après la guerre, un monument a été érigé sur le lieu d’exécution pour honorer leur mémoire. Il est constitué d’une pierre dressée sur laquelle est sculptée une Croix de Lorraine surmontant l’inscription :
« Ici tombèrent sous les balles ennemies le 19 juin 1944
- Félix GUIL
- Vve LE BLANC Françoise
- Yves AYOUL »
Un panneau signalétique retrace les circonstances de leur exécution.
Le bourg
Dans la nuit du 19 au 20 juin 1944, six hommes, Jean Morlas Raymond Dénécé, Pierre Moussard, François Rio, Joseph Rio et Marcel Robert, furent exécutés en bordure d’un chemin creux à l’entrée du bourg de Saint-Marcel. On a longtemps cru qu’ils avaient disparu en déportation. Leurs squelettes ne furent retrouvés que le 27 mai 1965, à la suite du témoignage d’un habitant de Guégon (Morbihan), Louis Le Guennec, qui avait été pris en otage par les Allemands en juin 1944, et qui fut contraint le 21 juin 1944 avec deux autres otages de creuser une fosse commune pour y enterrer les corps criblés de balles. L’identification des squelettes par les familles, à l’aide de vestiges de vêtements, de chaussures, et d’objets familiers fut difficile.
Un monument a été érigé, rue des Fusillés, sur le lieu de leur exécution pour honorer leur mémoire. Il est constitué d’une pierre dressée sur laquelle est sculptée une Croix de Lorraine surmontant l’inscription :
« Ici furent fusillés par les Allemands le 21 juin 1944
- Jean MORLAS
- Pierre MOUSSARD
- François RIO
- Joseph RIO
- Marcel ROBERT
- Raymond DÉNÉCÉ »
Une plaque a été scellée au-dessus de cette inscription sur laquelle on peut lire :
« Ces six hommes présumés déportés en 1944 ont été retrouvés dans une fosse commune le 5 juin 1965 »
À l’entrée du site, deux panneaux signalétiques rappellent les circonstances de leur exécution et de la découverte 21 ans après, de la fosse commune où ils avaient été enterrés.
Le monument aux morts
Au centre du bourg, place du colonel Bourgoin, se dresse le monument aux morts inauguré le 18 juin 1967. Il est constitué d’un obélisque de pierre sur lequel est gravée une Croix de Lorraine.
À l’arrière du monument est gravée l’inscription :
« À tous les Résistants tombés à Saint-Marcel »
et sur le côté-gauche l’inscription :
« 1939-1945
- Félix PIQUET (tué le 18 mai 1940 à Leschelles, Aisne)
- Firmin ROZE (tué le 18 mai 1940 à Bussu, Somme)
Victimes de la Résistance
- Yves AYOUL (exécuté le 19 juin 1944 à Saint-Marcel)
- Suzanne BERTHELOT (tuée le 18 juin 1944 à Saint-Marcel)
- Félix GUIL (exécuté le 19 juin 1944 à Saint-Marcel)
- Émile MOREL (exécuté le 13 juillet 1944 au Fort Penthièvre)
- Jean MORLAS (exécuté le 20 juin 1944 à Saint-Marcel)
- Pierre MOUSSARD (exécute le 20 juin 1944 à saint-Marcel)
- Marie-Françoise PELLERIN (exécutée le 19 juin à Saint-Marcel) »
Le mémorial de La Nouette et le musée de la Résistance bretonne
Chaque année le 18 juin, une cérémonie commémorative se déroule devant le monument inauguré en 1951 près de la ferme de La Nouette situé sur le territoire de la commune de Sérent, où le commandant Bourgoin et le colonel Morice avaient installé leur quartier général.
En 1984, le musée de la Résistance bretonne a été inauguré à Saint-Marcel, qui retrace l’histoire du maquis et de la bataille de Saint-Marcel.
En 1994, ont été inaugurées deux salles dédiées aux parachutistes SAS.
En octobre 2018, un espace dédié au lieutenant Émile Morel a été inauguré dans le bourg de Saint-Marcel.
Fermé en septembre 2019 pour cause de travaux de rénovation et de modernisation architecturale et scénographique, le musée de la Résistance bretonne est à nouveau ouvert au public depuis septembre 2021.
Sources
SOURCES : Roger Leroux, " Le maquis de Saint-Marcel ", in " Les maquis dans la libération de la France", Revue d’histoire de la 2e guerre mondiale, n° 55, juillet 1964. — " Vingt-et-un ans après un otage de Guégon retourne à Saint-Marcel où il avait été contraint d’enfouir six victimes civiles ", Ouest-France, 29-30 mai 1965. — " Après la découverte d’une fosse commune à Saint-Marcel, exhumation des restes des six corps enterrés en 1944 ", Ouest-France, 5-6-7 juin 1965. — Ami entends-tu… Bulletin de liaison et d’information de l’ANACR, numéro 160, 2e trimestre 2013. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur-éditeur, Mayenne, 1978 et Le maquis de Saint-Marcel, éditions Ouest-France, 1981. — Joseph Jégo, 1939-1945 Rage Action Tourmente au Pays de Lanvaux, Imprimerie La Limitrophe, 1991. — Patrick Andersen Bö et François Bertin, Le maquis de Saint-Marcel, éditions Ouest-France, collections du musée de la résistance bretonne, 1998. — René Le Guénic, Morbihan, Mémorial de la Résistance, Imprimerie Basse Bretagne, Quéven, 2013. — Christian Bougeard, " Le maquis et la bataille de Saint-Marcel (18 juin 1944) : Événement marquant et lieu de mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Bretagne ", in Dominique Le Page (dir.), 11 batailles qui ont fait la Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2015, et " Le maquis de Saint-Marcel (6 juin-18 juin 1944) ", sur le site BCD (Bretagne Culture Diversité). — Alain Floch, L’occupation allemande dans les 261 communes du Morbihan 1940-1945, Presses de Cloître imprimeurs à Saint-Thonan, 2019. — " Lieux mémoriels en Morbihan-Saint-Marcel -Sérent ", dossier en ligne sur le site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — Panneaux signalétiques de la stèle du Bois-Joly, de la stèle des Hardys-Béhélec, et du monument des fusillés à Saint-Marcel. — État-civil des communes de Saint-Marcel et de Sérent.
Commandoair40, 81/06 et Michel aiment ce message
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie
Achille Muller l'un des seuls survivants ayant fait le débarquement de Normandie