Ils étaient plus intéressés par les sous-marins : des bateaux de pêche russes trop curieux
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Michel Admin
Nombre de messages : 3398 Age : 64 Emploi : Retraité Date d'inscription : 09/10/2021
Sujet: Ils étaient plus intéressés par les sous-marins : des bateaux de pêche russes trop curieux Sam 11 Déc 2021 - 17:17
Il y a quelques semaines, le Yantar, un navire russe, a été repéré dans la Manche, au large du Cotentin. Officiellement, c’est un navire océanographique se consacrant à des observations scientifiques. Officieusement, il se livrerait à de l’espionnage. Des bateaux russes très curieux au large de l’Ouest, ce n’est pas nouveau surtout avec la base de l’Île Longue, en rade de Brest (Finistère), abritant les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, la force de frappe de la dissuasion nucléaire.
En cette fin du mois de février 1969, la météo n’est pas franchement clémente en mer. Aussi, ces bateaux russes choisissent-ils de se mettre à l’abri en baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Ils ne risquent pas de passer inaperçus. Ils sont six, quatre chalutiers, un navire-usine pour commencer à préparer le poisson et un navire-congélateur. Ils sont à l’intérieur des eaux territoriales françaises, et un bâtiment de la gendarmerie maritime va jeter un coup d’œil. Il n’y a rien de suspect. Le commandant du navire-usine a fait savoir aux autorités que tous ces bâtiments, en raison de renseignements météorologiques défavorables, avaient gagné cet endroit où la profondeur d’eau peu importante permet de mouiller dans d’excellentes conditions, explique Ouest-France dans son édition du 24 février 1969, en précisant, qu’une fois le calme revenu au large, la prochaine destination de la flottille de pêche est le port de Vladivostok, situé sur la mer du Japon, pas très loin des frontières avec la Chine et la Corée du Nord. En clair, à l’autre bout du monde. On peut s’interroger sur le coût en gazole d’une telle partie de pêche, mais va donc pour le mauvais temps.
Sur la piste du sous-marin Le Terrible
À la fin du mois de juin 1973, c’est le même scénario. Cette fois ce sont deux pétroliers battant pavillon soviétique qui font une pause aussi en baie de Saint-Brieuc. Ils sont bientôt rejoints par deux autres navires arborant le drapeau rouge, avec la faucille et le marteau. De quoi susciter la curiosité de plaisanciers qui s’en approchent. L’un des bateaux russes répond en hissant des pavillons internationaux. Et là, personne ne comprend la même chose. C’est ce que rapporte Ouest-France, le 20 juin 1973. « Stoppez immédiatement, vous courrez vers un danger », auraient traduit des plaisanciers. Pour d’autres, le message venu du bateau soviétique aurait été moins belliqueux : Je suis en attente et appareillerai lorsque les circonstances seront favorables.
Le Yantar (ici lors d’une escale en Argentine) est un bateau russe océanographique. Il a été repéré il y a quelques semaines dans la Manche au large du Cotentin. Il est soupçonné de se livrer à des activités d’espionnage Mais l’année précédente, en avril 1972, c’est une histoire d’une autre envergure qui fait des remous dans la Manche, au large du Cotentin. Des pêcheurs normands ont observé une nouvelle flottille de bateaux russes, et cette fois, ils en comptent plus d’une dizaine. Ils étaient accompagnés de deux bateaux-usines hérissés d’antennes. De quoi se poser des questions. D’abord, il n’y avait pas un temps particulièrement mauvais qui obligeait à se rapprocher du littoral pour se mettre à l’abri des flots. Et puis, observe Ouest-France, les fonds au large du Cotentin n’ont pas la réputation d’être très poissonneux. En fait, à l’époque, c’est un autre type de très gros poisson qui intéressait sans doute ces chalutiers russes très curieux. Le sous-marin nucléaire Le Terrible est en train de subir une révision à la base navale de Cherbourg. Dans la foulée, des essais sont programmés avant qu’il ne rejoigne son port d’attache de l’Île Longue, à la pointe du Finistère.
D’étranges haricots munis de micros
Il y aura encore cette pêche inédite dans les eaux normandes. Un pêcheur de coquilles remonte d’étonnantes bestioles qui ne se mangent pas. Ce sont d’étranges haricots, gros comme des poings, munis de pastilles ressemblant à des micros, décrit Ouest-France. La Marine nationale demande alors à tous les pêcheurs de lui ramener ces drôles de poissons s’ils en trouvent encore.
Ce sera le cas. Cela ressemble, explique le journal, « à des détecteurs employés pour repérer les bancs de poissons. » Ont-ils été détournés par les Russes de leur usage habituel pour essayer de marquer à la culotte Le Terrible ? En tout cas, l’enquête n’est pas prise du tout à la légère. Elle est alors confiée à la DST (Direction de la surveillance du territoire) en charge du contre-espionnage. Durant la période de la Guerre Froide, et jusqu’à l’effondrement de l’URSS, les services secrets soviétiques étaient très offensifs en France » , rappelle un ancien officier de la sûreté navale. Il évoque, par exemple, ces camions venus des pays de l’Est, munis de la plaque TIR (transports internationaux routiers) équipés d’appareils permettant de mesurer la largeur des routes, la résistance des ponts ou d’éventuels points de passage des rivières pour des chars. « Des camions bulgares suspects seront aperçus à proximité de sites sensibles comme l’état-major de l’armée de l’air à Paris, le plateau d’Albion (site de lancement de missiles nucléaires), de l’arsenal de Toulon et de la base navale de Brest qui abrite les sous-marins de la Force océanique stratégique », précise encore l’ancien officier.
Des cargos roumains en baie de Douarnenez
Sur la mer, les services secrets soviétiques sont tout autant actifs : À cette époque, l’URSS utilise ses navires marchands à des fins d’activités d’espionnage. Beaucoup sont dotés d’équipements spéciaux pour l’interception des communications radio-électriques. Des bâtiments de la Marine nationale observent près de nos côtes la présence de chalutiers espions. Ils sont plus discrets et n’ont pas de route commerciale à suivre, et peuvent ainsi rester plus longtemps sur zone. Cet ancien spécialiste du renseignement évoque aussi les cargos, venus surtout de Roumanie, prétextant des avaries ou le mauvais temps, venir mouiller en baie de Douarnenez. Ce n’est pas loin de l’Île Longue et de ses sous-marins nucléaires. L’ancien officier raconte cette scène cocasse. Dans le Finistère nord, durant l’été 1982, quatre individus parlant russe sont repérés en train de filmer le littoral breton. Manifestement, ce n’était pas pour remplir leur album photo personnel. Et aujourd’hui ? La mer n’a jamais été si surveillée tant les technologies ont fait un immense bond en avant depuis la vieille époque de la Guerre Froide. Il y a les satellites, les ressources de l’intelligence artificielle, de puissants algorithmes, et des bases de données de bateaux. Sans compter les avions et les bâtiments de la Marine nationale qui patrouillent. Grâce à cela, nous pouvons avoir une vision très fine de ce qui se passe, explique la capitaine de frégate Céline Tuccelli, porte-parole de la préfecture maritime à Brest. Tout est scruté et analysé. Ce quadrillage peut allumer des signaux. C’est un bateau de pêche qui s’attarde en dehors justement des zones de pêche. Un cargo qui fait des ronds dans l’eau dans une zone au-dessus de câbles sous-marins par lesquels transitent les réseaux de communication, ou bien un autre qui va prendre quelques distances avec la route commerciale qu’il a annoncée. La préfecture maritime de Brest qui surveille ainsi le vaste océan Atlantique porte un regard appuyé sur une centaine de navires d’intérêt ». Ils ne se livrent pas forcément à des activités d’espionnage ou à des trafics de drogue, mais ils ne sont pas considérés comme des navires anodins en raison de leur passé. Et puis, il y a bien sûr la rade de Brest et ses environs qui sont surveillés à la loupe en raison de la présence du saint des saints, la base de l’Ile Longue et ses sous-marins nucléaires. Tout le temps, la surveillance y est permanente et à un degré maximum, ajoute la capitaine de frégate Céline Tuccelli. Leurs sorties de la rade sont accompagnées par de nombreux bâtiments de surface avant que le sous-marin, dit joliment le vocabulaire maritime, ne se dilue dans les grands fonds.
“Nous avons entendu et nous savons ce que nos pères nous ont raconté, nous n’allons pas le cacher à nos fils. Nous redirons à tous ceux qui nous suivent, les œuvres glorieuses...”
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Eva Admin
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Sujet: Re: Ils étaient plus intéressés par les sous-marins : des bateaux de pêche russes trop curieux Sam 11 Déc 2021 - 21:05
Je n'ai pas crainte des Russes, au contraire, ils me rassurent, tout en me disant, que si problème grave il y aurait, ils seraient d'une grande aide. Et tant que Vladimir Poutine sera au pouvoir il en sera ainsi. Ensuite, qui sait comment sera le nouveau Président de la Russie.
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Sujet: Re: Ils étaient plus intéressés par les sous-marins : des bateaux de pêche russes trop curieux Mer 15 Déc 2021 - 17:26
Effectivement, j'aurais plus de méfiance de la part de l'US navy, tellement ils sont faux culs . Leur intérêt avant tout le reste ne compte pas ! Z a raison il faut déjà quitter l'OTAN
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Sujet: Re: Ils étaient plus intéressés par les sous-marins : des bateaux de pêche russes trop curieux
Ils étaient plus intéressés par les sous-marins : des bateaux de pêche russes trop curieux