Le 11 octobre, la Direction générale de l’armement [DGA] a notifié aux industriels Dassault Aviation et Thales un marché portant sur la rénovation de six avions de patrouille maritime Atlantique 2 [ATL-2], dans le cadre d’un programme lancé en 2013 et concernant, à l’origine, 15 appareils.
Seulement, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a revu à la hausse le nombre d’ATL-2 à moderniser, notamment, précise le texte, « pour faire face à la résurgence de la menace sous-marine dans nos zones d’intérêt. »
Aussi, explique le ministère des Armées, « la rénovation de 12 avions étant déjà commandée, ce nouveau marché portera à 18 le parc d’Atlantique 2 rénovés, au lieu des quinze initialement prévus avant la LPM 2019-2015 ».
La rénovation de ces 18 Atlantique 2 [sur 22 actuellement en service] est placée sous la maîtrise d’ouvrage de la DGA et fait aussi intervenir le Service industriel de l’aéronautique (SIAé) du ministère des Armées. Elle vise à améliorer leurs performances face « à l’évolution du contexte (opérations en zones littorales) et de la menace (prolifération de sous-marins classiques performants et discrets) ». Ce qui passe par le traitement des obsolescences et l’intégration de nouveaux équipements, comme le radar à antenne active Searchmaster, l’interrogateur IFF TSA2542 ou encore le sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN].
Il s’agit également de rénover, avec Naval Group, le système de combat LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information], qui centralise les données collectées par différents capteurs, permet à plusieurs opérateurs d’interagir en même temps et la mise en ouvre de l’armement (torpille MU90, missiles anti-navires Exocet, bombes GBU-12, etc), ainsi que les calculateurs tactiques, les systèmes électro-optiques.
Pour rappel, une première campagne d’essais en vol a été menée par le Centre d’expérimentations pratiques de l’aéronautique navale (CEPA/10S) pendant six mois, en 2016, sur la base aérienne 125 d’Istres, sous l’égide de la DGA « Essais en vol » et en collaboration avec Dassault Aviation et Thales.
D’une autonomie de 14 heures, l’ATL-2 est en mesure de réaliser des missions allant de la traque de sous-marins à la collecte de renseignements, en passant par l’appui au sol.
La livraison des deux premiers exemplaires « rénovés » est prévue en 2019. Selon la LPM 2019-25, la Marine nationale devrait disposer de l’ensemble de ses ATL-2 modernisés d’ici 2025. Dans le même temps, des travaux visant à préparer leur succession seront menés dans le cadre du projet « Maritime Airborne Warfare System » [MAWS], conduit en collaboration avec l’Allemagne. Il s’agira de développer une « capacité de patrouille maritime autonome, performante et souveraine en Europe à l’horizon 2030. »