Le commandement militaire américain pour l’Afrique [US AFRICOM] a annoncé, le 16 octobre, qu’une frappe effectuée quatre jours plus tôt dans la région d’Harardhere à plusieurs centaines de kilomètres au nord Mogadiscio [Somalie], avait fait environ 60 tués parmis les miliciens shebab, affiliés à al-Qaïda.
« Nous estimons actuellement que cette frappe aérienne a tué approximativement 60 terroristes », a en effet indiqué l’US AFRICOM, via un communiqué. Ce raid, mené « en soutien » ai gouvernement somalien, « n’a pas fait de mort ou de blessé parmi les civils », a-t-il fait valoir.
Les moyens sollicités pour cette frappe n’ont pas été précisés. Mais deux responsables militaires ont confié à CNN qu’un drone avait été engagé.
Ce raid des forces américaines est le plus meutrier depuis celui effectué le 21 novembre 2017 contre un camp d’entraînement des shebab situé à 200 km au nord-ouest de Mogadiscio. À l’époque, il fut rapporté qu’au moins 100 jihadistes avaient été tués. Un mois plus tôt, la capitale somalienne avait été le théâtre d’un attentat ayant fait au moins 500 morts.
En mars 2016, un autre raid américain avait éliminé « plus de 150 combattants terroristes » logés dans un camp d’entraînement situé à 200 km au nord de Mogadiscio. Plusieurs « avions et drones » avaient été engagés dans cette opération.
Dans son communiqué, l’US AFRICOM a accuse les shebabs d’utiliser « des parties du sud et du centre de la Somalie pour préparer et diriger des attaques terroristes » et de « voler l’aide humanitaire. »
Aussi, a-t-il ajouté, « les frappes aériennes réduisent la capacité des shebab à préparer des attaques futures, déstabilisent leur réseau d’influence, et dégradent leur liberté de manoeuvre dans la région. »
Cela étant, au lendemain de ce raid américain, deux attentats suicides contre un restaurant et un café ont tué au moins 16 personnes à Baidoa, dans le sud-ouest du pays.
Outre ces frappes massives, les forces américaines ont également cherché à éliminer les cadres de haut rang de l’organisation jihadiste. Plusieurs d’entre eux ont ainsi été tués, dont, en septembre 2014, Ahmed Abdi Godane, le chef des shebab.
Depuis que Donald Trump est à la Maison Blanche, le rythme des frappes aériennes américaines s’est accentué, les chefs militaires sur le terrain ayant désormais plus de latitude. Depuis le début de cette année, 27 ont été menées en Somalie (contre 31 en 2017, soit deux fois plus qu’en 2016).
Par ailleurs, les États-Unis ont envoyé 500 « conseillers militaires » auprès des forces somaliennes afin de les accompagner lors de leurs opérations contre les shebab.
Pour rappel, afin d’appuyer le gouvernement somalien et dans le cadre d’un mandat des Nations unies, l’Union africaine a déployé dans le pays l’AMISOM, une force de 20.000 soldats.