Au moins 18 jihadistes somaliens, appartenant au mouvement Shebab, affilié à al-Qaïda, ont été tués lors de frappes américaines effectués en « légitime défense », le 21 septembre, à 50 kilomètres au nord ouest de Kismayo, ville située dans le sud de la Somalie.
« La frappe aérienne américaine a été menée contre des combattants [shebabs] après que les États-Unis et leurs partenaires ont été attaqués », a en effet indiqué l’US AFRICOM, le commandement militaire américain pour l’Afrique, via un communiqué publié le 22 septembre.
Ce raid aérien a été réalisé « en coordination avec le gouvernement fédéral de la Somalie », souligne le texte, qui ne donne pas plus de détails sur l’attaque des jihadistes somaliens qui motivé cette riposte américaine.
« Nous estimons actuellement que 18 terroristes ont été tués par la frappe. Deux autres terroristes ont été abattus par les forces somaliennes » lors de combats au sol, a seulement précisé l’US AFRICOM.
La situation en Somalie est loin d’être encore stabilisée. Si les Shebabs ont perdu l’essentiel de leurs bastions grâce, notamment à l’AMISOM, la mission militaire de l’Union africaine conduite sous l’égide des Nations unies, ils sont su garder, malgré les frappes ciblées contre leurs principaux responsables, une capacité de nuisance en commettant régulièrement des attentats à Mogadiscio. En outre, ils restent influents dans les zones rurales, d’où ils mènent des actions de guérilla.
En juillet, le Conseil de sécurité des Nations unies a reporté un plan visant à réduire les effectifs de l’AMISOM, laquelle compte
actuellement près de 20.000 soldats, fournis par l’Ouganda, le Burundi, Djibouti, le Kenya et l’Ethiopie. Pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ce projet n’était en effet pas « réaliste », compte tenu de la situation et de l’impossibilité pour les forces somaliennes, gangrenées par la corruption et affectées par le manque de moyens, de prendre le relai.
« Lorsqu’un bataillon est formé, si après quelques mois il n’a plus de munitions ou de nourriture, il se disloque. Les soldats rejoignent alors leurs tribus respectives et forment des milices régionales », avait expliqué à RFI, à l’époque, un diplomate.
La formation des soldats somaliens est assurée par la mission « EUTM Somalia », qui, conduite sous la bannière de l’Union européenne, a été prolongée jusqu’au 31 décembre 2018.
Les forces américaines y sont également présentes pour des missions de formation, de conseil et d’entraînement (un bataillon somalien d’infanterie a récemment été formé par la « 10th Mountain Division Sustainment Brigade logisticians »). Mais pas seulement… Comme en témoigne la « riposte » du 21 septembre.
En effet, les forces spéciales américaines sont également sur le terrain pour accompagner les offensives menées par les troupes somaliennes. En juin dernier, elles ont perdu l’un des leurs, lors d’une opération conduite conjointement avec des militaires somaliens et kényan dans le Jubaland. Un an plus tôt, un Navy Seal avait aussi perdu la vie au cours d’un « assaut héliporté » contre un groupe de combattants Shebab, près de Barriire, à environ 60 km à l’ouest de Mogadisco.
Enfin, depuis une directive du président Trump donnant plus de latitude aux chefs militaires sur le terrain, le nombre de frappes aériennes ciblées contre les Shebabs ont augmenté significativement (37 en 2017 et 16 durant le premier semestre 2017, soit autant que sur l’ensemble de l’année 2016).
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