Le Danemark a une position particulière au sein de l’Union européenne [UE] étant donné qu’il bénéficie d’une exemption dans le domaine de la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC]. Aussi, l’un des cadres dans lesquels peuvent s’établir des coopérations militaires avec ce pays est celui de l’Otan. C’est ce qu’a en effet rappelé la déclaration franco-danoise sur la sécurité européenne, publiée à l’issue du déplacement d’Emmanuel Macron à Copenhague, le 29 août.
« La France et le Danemark demeurent des membres engagés de l’Otan et de l’Alliance transatlantique. Il est indispensable que le développement de la politique de sécurité et de défense commune s’accompagne d’une coopération accrue avec l’Otan qui demeure la pierre angulaire de notre défense collective », est-il affirmé dans ce texte.
Pour autant, même s’il ne prend pas part à la PSDC, le Danemark soutient « soutient fermement les efforts de renforcement de l’UE comme acteur mondial de la sécurité et de la défense. »
D’où sa participation à l’Initiative européenne d’intervention (IEI) qui, proposé l’an passé par le président Macron pour favoriser l’émergence d’une culture stratégique européenne, est distincte de l’UE même si elle doit contribuer à la Coopération structurée permanente (CSP) de cette dernière. En outre, le Danemark soutient également le Fonds européen de la défense, lequel doit permettre de développer la coopération industrielle en matière d’armement au niveau européen.
« La France et le Danemark soulignent que cette initiative est importante pour garantir et promouvoir les avancées dans les actions de recherche et développement », souligne d’ailleurs la déclaration conjointe.
Au niveau bilatéral, estimant qu’il est « important, pour faire face aux défis sécuritaires communs, que les pays européens entretiennent une coopération permanente en matière de défense », Paris et Copenhague ont convenu de « coopérer étroitement sur un certain nombre de questions essentielles, comme le soutien à la présence avancée renforcée de l’Otan en Estonie ainsi que la lutte contre le terrorisme et le renforcement de la stabilité au Sahel. »
Cela se traduira notamment par l’intégration d’une frégate danoise au sein du groupe aéronaval qui sera constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle en 2019. Sous réserve, toutefois, d’une approbation du Folketing [Parlement danois, nldr].
« Des exercices conjoints franco-danois de recherche et sauvetage dans l’Arctique sont également prévus pour 2018 et les années suivantes », précise la déclaration conjointe. Enfin, un accord relatif à la fourniture d’un soutien logistique mutuel entre les forces françaises et danoises sera prochainement conclu.
Au niveau industriel, le Danemark n’est pas un client important de l’industrie française de l’armement. Le seul contrat important signé au cours de ces dernières années est celui portant sur la livraison de 15 CAESAr (Camion équipé d’un système d’artillerie) 8×8 (plus 6 en option, nldr).