Fin avril, les rebelles Houthis, qui contrôlent le nord du Yémen, ont annoncé avoir tiré une nouvelle salve de 8 missiles balistiques sur des cibles « économiques vitales » situées dans la province saoudienne de Djizane. Selon Riyad, quatre de ces engins auraient été interceptés par des batteries de défense aérienne Patriot et un homme a été tué par la « de fragments d’un projectile militaire. »
Au total, il est estimé que les rebelles Houthis, contre lesquels Riyad dirige une intervention au Yémen pour soutenir le président Abdrabbo Mansour Hadi, ont tiré une centaine de missiles balistiques en direction du territoire saoudien. Et cela, à en croire le dernier rapport du panel d’experts des Nations unies sur le Yémen, avec le soutien de l’Iran.
En novembre 2017, l’un de ces engins ayant visé l’aéroport de Riyad, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman avait estimé que « l’implication de l’Iran dans la fourniture de missiles aux Houthis » était une « agression militaire directe » contre son pays. Puis, en mars dernier, trois missiles tirés depuis le Yémen visèrent à nouveau la capitale saoudienne.
Entre-temps, c’est à dire en décembre 2017, une unité des forces spéciales de l’US Army (les « Green Berets ») a été déployée à la frontière séparant l’Arabie Saoudite du Yémen, afin d’aider, selon le New York Times, Riyad à « trouver et détruire les caches de missiles des rebelles Houthis. »
Jusqu’à présent, le soutien américain à la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite se limitait au partage de renseignement et à de la logistique. Et ce qu’a d’ailleurs répété le Pentagone après la publication de l’article du New York Times. Si ce n’est qu’il a précisé que cet appui vise « à aider nos partenaires à sécuriser leurs frontières contre les attaques transfrontalières des Houthis ».
Cela étant, a admis le quotidien, rien ne permet d’affirmer que les Bérets Verts ont traversé la frontière pour mener des opérations en territoire yéménite. D’après des responsables qu’il a cités, leur rôle consisterait surtout à « entraîner les forces saoudiennes à sécuriser la frontière. » En outre, des experts du renseignement américain seraient également présent dans la ville de Najran, dans le sud de l’Arabie Saoudite.
Reste que les forces américaines sont très actives au Yémen, en particulier pour des opérations de contre-terrorisme. En 2017, elles y ont mené 131 raids aériens contre al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et la branche yéménite de l’État islamique. À ces frappes, il faut encore ajouter des missions ponctuelles, effectuées par les forces spéciales.
Cependant, et comme le souligne le Long War Journal, il y a un certain flou sur ces 131 raids aériens, des détails ayant été donnés pour seulement 7 d’entre eux. D’où les soupçons que certains ont été réalisés au profit de la coalition arabe et/ou aux forces loyalistes yéménites.