La semaine passée, en marge d’une conférence de presse donnée au côté de son homologue polonais, le chef du Pentagone, James Mattis, avait affirmé qu’un retrait des forces américaines de Corée du Sud pouvait être « négocié » si Séoul et Pyongyang arrivaient à « consolider un accord de paix durable ».
Le responsable américain faisait ainsi référence au sommet « historique » du 28 avril dernier, entre le chef du régime nord-coréen, Kim Jong-Un, et le président sud-coréen, Moon Jae-in. Sommet au cours duquel les deux dirigeants signèrent une déclaration commune les engageant à oeuvrer en vue « de déclarer la fin de la guerre et d’établir un régime de paix permanent et solide ».
Récemment, Moon Cung-in, un conseiller du président sud-coréen, a fait valoir dans les colonnes de la revue Foreign Affairs que la présence des forces américaines en Corée du Sud [28.000 militaires, ndlr] serait « difficile à justifier » après la signature d’un traité de paix avec Pyongyang. Seulement, cela lui a valu d’être rappelé à l’ordre par Moon Jae-in, qui lui a demandé de « ne pas provoquer davantage de confusion ».
Et pour cause : le président Moon n’est apparemment pas pressé de voir partir les soldats américains. « Les Forces américaines en Corée (USFK) sont un sujet qui relève de l’alliance entre la Corée du Sud et les Etats-Unis. Cela n’a rien à voir avec la signature d’un traité de paix », a-t-il en effet déclaré.
Cela étant, le New York Times a ajouté de la « confusion » en affirmant que le président Trump avait ordonné au Pentagone d’envisager différents scénarios pour réduire les troupes américaines affectées en Corée du Sud. Le quotidien, s’appuyant sur les confidences de sources dites « proche du dossier », a toutefois précisé qu’il n’était nullement question d’un retrait total et qu’une éventuelle réduction des effectifs ne serait pas mise dans la balance lors de la rencontre prévue entre Kim Jung-un et le locataire de la Maison Blanche.
Le fait est. Histoire, sans doute, de mettre la pression sur Pyongyang avant ce sommet, dont on ignore encore où et quand il sera organisé, l’US Air Force a envoyé en Corée du Sud des avions de supériorité aérienne F-22 Raptor, en vue de l’exercice Max Thunder, qui débutera le 11 mai prochain. C »est un « exercice régulier qui était prévu bien avant que n’émerge le projet de sommet entre les Etats-Unis et la Corée du Nord », a expliqué le ministère sud-coréen de la Défense, qui a demandé aux médias de ne pas « spéculer » sur la présence du chasseur américain de 5e génération.
Quoi qu’il en soit, et s’agissant d’une éventuelle réduction des effectifs militaires américains en Corée du Sud, le conseiller à la sécurité nationale du président Trump, John Bolton, a catégoriquement démenti les informations du New York Times, qu’il a qualifiées « d’absurdité totale ». Et d’insister : « Le président n’a pas demandé au Pentagone de fournir des options pour réduire les forces américaines présentes en Corée du Sud. »