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 Le rôle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée .

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Le rôle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée . Empty
MessageSujet: Le rôle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée .   Le rôle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée . Icon_minitimeDim Oct 12 2014, 18:46

Le rôle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée

Le rôle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée . Insign10

Lorsqu’en 1950, les Nations Unies ont sollicité l’envoi de troupes en Corée, la France a formé une unité de volontaires – le bataillon de Corée – qui allait s’illustrer aux côtés d’un régiment américain. Son chef, le général Ralph Monclar, connaissait les soldats et la guerre ; avec son homologue américain le colonel Paul Freeman, il créa une force irrésistible. Dès leur baptême du feu à Wonju et après les victoires de Twin Tunnels, Chipyong-ni et Heartbreak bridge, ils gagnèrent des citations qu’aucune autre unité n’avait gagnées jusque-là. Les troupes françaises et américaines firent preuve d’une réelle volonté et d’une forte cohésion. Leur succès contre un ennemi habile en dépit des difficultés liées au climat et au terrain, servit de référence en matière de commandement au combat.


1
La guerre éclata dans la péninsule coréenne en juin 1950 quand l’armée nord-coréenne (NKPA) franchit le 38e parallèle et entra en Corée du Sud. Le général Douglas MacArthur, commandant l’ensemble des troupes américaines d’Asie de l’Est, prit immédiatement des mesures pour protéger les forces américaines présentes dans la région et s’en remit à Washington. Le président Truman, tenant compte de l’échec des puissances mondiales à empêcher la dernière guerre mondiale transféra des troupes américaines du Japon vers la péninsule coréenne et demanda aux Nations Unies de soutenir les efforts américains en sollicitant une assistance militaire de la part des États membres.


2
Comme la guerre s’installait en Corée, les Nations Unies firent appel aux États membres pour qu’ils fournissent des troupes qui renforceraient celles des États-Unis. Bien que MacArthur ne préférât accepter que des forces terrestres entièrement équipées, le président Truman voulut que le monde perçut ce conflit comme de l’intérêt de l’ONU et ordonna que tout soutien provenant d’un État membre fût accepté.


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En France, le débat fut lancé sur la question d’envoyer ou non des troupes et, le cas échéant, sur la nature de ces dernières. Ce sujet était beaucoup plus épineux pour la France que pour les autres nations car ses troupes combattaient déjà une guérilla en Indochine. Néanmoins, pour sa première contribution, la France proposa sa frégate La Grandière moins d’un mois après l’invasion. Au courant du mois d’août, le gouvernement et les autorités militaires s’entretinrent sur ce sujet et décidèrent d’envoyer un bataillon d’infanterie. La solution la plus facile eût été d’envoyer un bataillon de l’armée d’active mais les besoins de la guerre d’Indochine et la disponibilité de volontaires conduisirent à la décision de former, spécialement pour ce conflit, une unité de volontaires.


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Détacher une unité de volontaires était une décision audacieuse. La France enverrait sur le terrain, sous le regard de la communauté internationale, une unité inexpérimentée. Ce serait la première opération militaire d’une telle envergure depuis le désastre de 1940 et sa défaite au cours d’une bataille singulière. Une piètre performance anéantirait la réputation militaire de la France. Cependant, ces craintes s’avérèrent sans fondement, le bataillon français devint une unité légendaire dont les exploits rivalisèrent avec ceux des meilleures forces engagées en Corée.


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De tous milieux économiques et sociaux, les volontaires accoururent. Presque les trois quarts des officiers, la moitié des sous-officiers et un quart des soldats étaient issus de l’armée d’active tandis que d’autres étaient réservistes. Tous les volontaires devaient être citoyens français mais une vingtaine étaient des vétérans de la Légion étrangère qui avaient acquis la nationalité française. Plus de la moitié des volontaires avaient déjà combattu ; tous les hommes avaient, soit déjà vu un combat et l’avaient apprécié, soit ils en avaient entendu parler et espéraient l’apprécier. Et un journaliste d’écrire : « Ils vont au combat comme on va à l’autel. »


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Beaucoup de volontaires voulaient effacer le souvenir de 1940. Bien que beaucoup de soldats eussent obtenu des résultats médiocres lors des premiers combats de la dernière guerre, y compris les Américains, les Français, à l’esprit belliqueux, trouvèrent cette défaite particulièrement irritante. Beaucoup d’hommes ressentirent en 1950 un profond respect pour l’armée américaine et son rôle dans la libération de la France pendant la guerre mondiale et voulurent, de ce fait, se battre aux côtés des soldats américains et utiliser leur matériel. S’ajoutèrent ensuite toutes les motivations courantes qui ont incité les hommes à s’engager tout au long de l’histoire : une occasion romanesque de partir à l’aventure ; une opportunité de montrer ce dont on était capable et de tester ses limites ; l’envie de partir à l’étranger ; des règles laxistes en matière d’alcool et la fréquentation des femmes locales ; la possibilité de faire des économies ; et tout simplement l’envie de laisser derrière soi une vie monotone. Un certain nombre se porta volontaire pour cette noble raison : « Nous battre pour libérer un pays que nous ne connaissons même pas, à l’instar des jeunes Américains venus combattre pour nous pendant les deux guerres mondiales. »


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La constitution du bataillon lui conféra un caractère particulier, différent de celui des autres régiments de l’armée française. L’engagement refléta une résolution et une détermination fortes, et les diverses origines socio-économiques des engagés volontaires apportèrent des compétences civiles peu fréquentes dans l’armée d’active comme celles des interprètes ou des mécaniciens. Beaucoup d’hommes s’engagèrent à un niveau inférieur à celui pour lequel ils étaient qualifiés, conférant à ce régiment un potentiel unique. Le pari d’envoyer un bataillon fraîchement constitué pour servir dans le cadre d’une force internationale s’avéra fructueux.


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Le nom officiel de ce bataillon était Forces terrestres françaises de l’ONU, mais à l’usage, il devint le bataillon de Corée ou le bataillon français. Il était organisé de la même manière que les autres bataillons d’infanterie, mais comptait un nombre plus important d’hommes et de matériel puisqu’il devait intervenir indépendamment des autres unités françaises. Ses 1 017 hommes étaient organisés en une compagnie de commandement, trois compagnies de combat et une compagnie de blindés. Les compagnies de combat étaient divisées en trois sections, chacune disposant d’une mitrailleuse de calibre 0.30 et de trois mitrailleuses automatiques Browning ainsi que d’une section de soutien munie de deux mortiers de 60 mm et de deux canons sans recul de 57 mm. La compagnie de blindés était composée d’une section de combat dotée de huit mitrailleuses de calibre 0.30 et d’une autre section de combat dotée de quatre canons sans recul de 75 mm. Une unité de remplacement forte de quatre cents hommes venait compléter ce déploiement.


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Comme le bataillon fut constitué dans le sud de la France, ses compagnies se composaient de profils particuliers : la première accueillait principalement des vétérans de la Marine, la deuxième des vétérans de l’infanterie et la troisième, des parachutistes et d’anciens légionnaires. Des artilleurs et des spécialistes formèrent la compagnie de commandement, et la compagnie de blindés attira des recrues aux compétences particulières. La composition différente des compagnies apporta un motif de compétition entre elles, ce qui incita les soldats à se dépasser. Après une formation tactique, le bataillon embarqua à Marseille le 25 octobre.


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À la tête du bataillon français se trouvait un commandant d’infanterie aux qualités légendaires : le général de corps d’armée Ralph Monclar, nom de guerre de Raoul Charles Magrin-Vernerey. Monclar avait menti sur son âge pour s’enrôler dans la Légion étrangère et était déjà sergent quand sa famille vint le chercher pour intégrer la promotion 1914 de Saint-Cyr. Il servit au grade de lieutenant pendant la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il fut blessé sept fois et cité pour son courage. Quand la Seconde Guerre mondiale éclata, il participa à l’invasion franco-britannique de la Norvège, et après la défaite française, il commanda la 13e demi-brigade blindée de Légion étrangère. Dans les années 50, Monclar, âgé de 48 ans, fut « chargé de mission permanente d’inspection des unités de Légion ». Quand il se porta volontaire pour commander le bataillon de Corée, le ministre de la Guerre le trouva trop âgé et gradé pour cette fonction, mais le général Monclar proposa de reprendre ses galons de lieutenant-colonel, il insista et eut gain de cause.


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Très cultivé, Monclar parlait sept langues et était un homme de renouveau doté d’une vaste expérience culturelle. Il accomplissait tout avec style et panache. Il était modeste et avait le sens de l’humour. Un jour, tandis qu’il s’adressait à un commandant de division pinailleur et racontait qu’il avait, durant sa carrière, commandé seize bataillons, il précisa « mais pas tous en même temps ». En qualité de meneur d’hommes en période de paix et de guerre, Monclar n’avait pas d’égal. Il rapporta sa philosophie et ses observations militaires dans un manuscrit à la fin des années 40, son Catéchisme de Combat. Ce document remarquable reprend en quinze chapitres tout ce que Monclar a appris au cours de ses vingt-six premières années d’armée. Dans son manuscrit, il prodiguait force observations sur les armes de combat et mettait l’accent sur l’importance du moral et de la cohésion de groupe dans les bonnes unités de combat.


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Monclar définit le moral au combat comme la maîtrise des nerfs du soldat et du chef sous la tension de la guerre. Les explosions, les tirs, et les actions de l’ennemi ne doivent pas détourner le soldat de sa mission, les chefs doivent s’endurcir face au chaos et aux effusions de sang pour prendre la bonne décision. La peur est naturelle pour le soldat et pour le chef, mais ils doivent apprendre à la maîtriser. Une bataille consiste souvent en une compétition entre deux adversaires pris de peur ; le vainqueur est celui qui réussit le mieux à bluffer l’autre.


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La discipline renforce le moral en inculquant des traditions et un esprit de corps ; elle approfondit l’enseignement et les habitudes, augmente la confiance portée aux chefs, et développe le volontarisme et l’esprit de sacrifice. Le respect de ces principes habitue le soldat à obéir automatiquement aux ordres une fois au combat. L’esprit de corps est à l’origine du patrimoine de régiments comme ceux de la Légion étrangère, de leurs traditionnelles bravoure, loyauté et discipline. Pour Monclar : « Les morts continuent de combattre à nos côtés. Notre amour propre et l’opinion publique nous obligent à rivaliser avec eux pour conserver, intacte, cette union entre le Corps et ses actions de gloire. » L’action fait oublier le danger et permet d’acquérir des réflexes qui se traduisent au combat par des automatismes. Un mitrailleur qui sait que son action est capitale pour la section qu’il appuie continuera à faire feu malgré la peur et les dérangements.


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Par leur présence sur le champ de bataille, les chefs donnent confiance aux hommes tant en temps de paix qu’en temps de guerre. Les hommes se disent : « Il est là, et il ne dit rien, donc c’est sûr, tout va bien. » On doit apprendre au soldat qu’il peut être amené à donner sa vie, mais qu’il ne doit pas se résoudre à la donner facilement mais uniquement en la faisant payer très cher à l’ennemi ; jamais par négligence ni par imprudence. Pendant les épreuves difficiles, les chefs doivent partager épuisement et sacrifice avec leurs hommes. Monclar voulait que tout soldat susceptible de déserter sache que « ses chefs et ses camarades le forceront à obéir, dans un premier temps sous la contrainte physique puis par des mesures coercitives. Il courra un risque bien plus important en désertant qu’en allant au combat. »


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D’autres facteurs peuvent porter atteinte au moral : les effets de surprise, les pertes, surtout les pertes inutiles, les pleurs et la vision des victimes ; les mauvaises nouvelles et les rumeurs ; et des attaques ennemies par le flanc ou à revers. Quand les événements surviennent par surprise, les conséquences sont plus fortement ressenties, qu’elles soient positives ou non. L’esprit d’offensive ajouté à l’effet de surprise peut lui-même conduire à la victoire. Tout dispositif sécuritaire, comme de bons champs de tirs et des patrouilles, réduit également le risque d’attaques par surprise. À chaque perte lourde, tout soldat pense que son heure est arrivée. Les victimes doivent rapidement être évacuées et une bonne assistance médicale remonte le moral des troupes. Les soldats blessés deviennent naturellement pessimistes et le personnel médical doit veiller à ce que les postes d’infirmerie ne se transforment pas en une source de fausses rumeurs. À tous les niveaux, les chefs doivent être tenus au courant des rumeurs et éviter qu’elles ne s’ébruitent, ce qui démoraliserait les troupes.


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Il fallait donc que les fantassins se familiarisent plus particulièrement avec l’idée de danger, et les chefs devaient organiser des séances d’entraînement pour immuniser et habituer les soldats aux explosions, à l’artillerie et aux armes à feu automatiques, et à tirer sur les avions et les chars ennemis. Les hommes se sentaient rassurés par des positions de combat retranchées qui leur donnaient des forces pour contrer les attaques.


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Le pendant du moral est la cohésion, qui définit la manière dont les hommes vivent, travaillent, mangent et dorment ensemble de sorte qu’ils demeurent unis jusqu’à la mort. Elle s’appuie sur une confiance entre les soldats et leurs chefs qui les conduira à faire tout le nécessaire pour accomplir leur mission. C’est le meilleur moyen d’éviter la propagation de la peur qui peut détruire une unité. Ce risque de propagation est plus élevé la nuit, au sein de grandes formations, quand les soldats n’ont rien à faire, quand ils sont épuisés et surtout quand ils manquent de confiance en leur chef et que les ordres font défaut.


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Les vétérans du bataillon de Corée soutiennent que la victoire aurait été impossible sous les ordres d’une autre personne que Monclar. Le lien entre les soldats et leur commandant était tel que ce dernier savait que ses hommes obéiraient à tous ses ordres et les soldats savaient que Monclar ne leur donnerait jamais un ordre qui soit infondé, motivé par la gloire personnelle ou qui soit transmis parce qu’il avait été trop timoré pour contester un ordre qu’il considérait mauvais. À partir d’un certain niveau de commandement, Monclar considérait qu’un chef devait avoir la volonté d’assumer la responsabilité suivante : s’il considérait qu’une offensive était impossible à réaliser, il refuserait l’ordre, conscient qu’il pourrait être relevé de ses fonctions et que le nouvel officier pourrait atteindre la victoire. Cependant, même s’il avait pris sa décision en connaissance de cause, le risque pris n’aurait rien de comparable à celui encouru par ses hommes s’il avait accepté l’ordre sans le discuter.


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Avant que le bataillon de Corée ne quitte la France, il avait été question que des forces supplémentaires viennent s’ajouter au bataillon pour constituer un régiment ou une division. Quelques semaines avant que le bataillon ne parte, les Viêtminhs avaient lancé leur première attaque contre les forces françaises en Indochine. Lors d’une embuscade et d’une bataille catastrophique, les Français perdirent environ six cents soldats et abandonnèrent des tonnes de matériel à Cao Bang et à Lang Son. Ces pertes mirent fin à toute intention d’augmenter les effectifs, les soldats qui s’étaient portés volontaires pour former un deuxième bataillon furent plutôt déployés en Indochine.


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Techniquement, Monclar n’avait pas le commandement du bataillon ; un état-major venait s’y superposer ce qui signifiait qu’un général d’un grade supérieur et son état-major surveillaient les agissements en Corée du véritable chef (Monclar). C’était une situation des plus difficiles ; que l’unité ait pu accomplir ses glorieux exploits dans de telles circonstances témoigne d’autant plus de son efficacité.


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Quand le bataillon arriva à Pusan, la 8e armée américaine l’envoya à Taegu pour entraînement et acclimatation. Sur place, le bataillon fut entraîné aux opérations de nuit, aux patrouilles et se familiarisa avec les armes américaines. Il était encore à l’entraînement quand les troupes chinoises s’engagèrent dans le conflit fin novembre. Les soldats français accueillirent la nouvelle avec joie puisqu’elle annonçait leur participation à un combat alors qu’ils craignaient que la fin ne fut proche.


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Affecté à la 2e division d’infanterie américaine, le bataillon de Corée fut placé pour une courte durée, avant son affectation définitive, auprès de chaque régiment de la division. Les soldats n’apprécièrent pas d’être « baladés » dans la division et eurent le sentiment que leur engagement volontaire n’était pas reconnu. Les chefs de régiment américains avaient refusé l’incorporation du bataillon de Corée pour plusieurs raisons évidentes. Le fait est que les Américains avaient peu d’estime pour l’armée française et c’était une raison suffisante pour justifier le rejet. En outre, tout le monde savait, pourtant, que le « lieutenant-colonel » Monclar était en fait le général Monclar et qu’il intimidait les chefs de régiment américains. Même s’il était nécessaire d’énoncer d’autres raisons, l’état-major de Monclar serait imposé et difficile à gérer pour un chef de régiment américain réticent à l’idée qu’un général quatre étoiles et son état-major regardent par-dessus son épaule.


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À la mi-décembre, le bataillon de Corée fut incorporé au 23e régiment d’infanterie au sein duquel il allait servir pendant toute la durée de la guerre. Le colonel Paul Freeman était à la tête du 23e RI. Monclar et lui s’entendirent bien dès le départ. Les deux hommes se respectèrent mutuellement jusqu’à la fin de leur vie. Freeman s’adressa toujours à Monclar en tant que « général Monclar » bien que ce dernier rétorquât que pour le commandement des Nations Unies, il n’était que lieutenant-colonel. Les soldats aussi s’entendirent bien et les Américains adressèrent à leurs camarades français le compliment qu’ils attendaient le plus : « Le 23e RI nous considéra comme toute autre unité. »


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En janvier 1951, le 23e RI et son bataillon de Corée avaient pris position à l’est de Séoul. La 2e division avait reçu l’ordre d’empêcher les troupes chinoises de se positionner sur le flanc droit de la 8e armée américaine. Le 7 janvier, ils livrèrent une rude bataille près de Wonju et le combat se poursuivit avec de petites victoires chèrement payées. Finalement, le 12 janvier, Freeman engagea son deuxième bataillon et le bataillon Français dans une forte offensive qui aboutit à la prise d’un sommet sensible.


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C’est au cours de cette offensive que les Français livrèrent le premier des combats au corps à corps qui allaient les rendre célèbres. Des journalistes assistèrent au combat et, rapidement, le récit vint s’ajouter au mystère et aux traditions du bataillon. Les Français avaient naturellement fixé des baïonnettes avant les échanges de feu et les utilisaient quand le combat au corps à corps s’imposait. Ils eurent également le sentiment que les paysans chinois, devenus leurs ennemis, redoutaient plus les baïonnettes qu’ils pouvaient voir que les balles qu’ils n’apercevaient pas. Le général Matthew Ridgway voulait inculquer l’approche agressive du bataillon de Corée aux autres unités de son armée, s’inspirant de « l’esprit de la baïonnette » et demandant aux soldats américains de suivre l’exemple des Français. « Les baïonnettes n’ont pas été inventées pour ouvrir des boîtes de ration mais pour se battre. », déclara Ridgway. Monclar, quant à lui, pensait qu’on exagérait l’importance de la baïonnette mais il apprécia l’effet positif de cette publicité sur le moral de ses hommes et il reconnut que les charges à la baïonnette intimidaient les Chinois.


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La bataille de Wonju renforça les liens entre les soldats français et leurs camarades américains. Le général Monclar prononça un discours dans lequel il en fit l’éloge et il souligna que le ton était donné pour le reste du séjour en Corée. « Vous êtes condamnés aux travaux forcés de la Gloire, vous devez continuer à être à la hauteur de votre réputation au cours des batailles à venir. » Wonju marqua également le début d’une saine rivalité entre les soldats des deux armées, chacune essayant de surpasser l’autre quand ils agissaient conjointement ; à tel point que les officiers durent surveiller leurs hommes de près pour éviter qu’ils n’entreprennent des actions trop dangereuses en essayant de damer le pion à leurs alliés.


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Freeman et Monclar entretinrent un rapport similaire à celui de leurs hommes. Ils respectaient leurs compétences et leurs capacités de jugement mutuelles et s’efforçaient de satisfaire les besoins matériels de leurs soldats. Freeman veillait particulièrement à ce que les Français fussent mis sur le même pied d’égalité en matière de véhicules, vêtements chauds et nourriture. Fin janvier, le général Ridgway lança ses troupes à la poursuite de l’armée chinoise ; les services de renseignement avaient peu d’informations et il n’y avait pas eu de contact avec les Chinois depuis la débâcle du mois de novembre. Comme les patrouilles progressaient davantage chaque jour, tous savaient que la rencontre et le combat étaient proches. Quand une patrouille du 23e RI rencontra les Chinois à plus de 16 km devant la ligne de résistance des forces de l’ONU, elle fut pratiquement anéantie avant l’arrivée des renforts. Connaissant la position des Chinois, Freeman se déplaça avec ses troupes hétéroclites pour prendre et contrôler le carrefour de Chipyong-ni, point stratégique de contrôle des mouvements latéraux de première ligne, à proximité duquel la patrouille avait été battue.


28
Après une journée à se déplacer lentement, passée à dégager les lignes de crête et à escalader des collines gelées, les troupes atteignirent une arête sur laquelle deux tunnels de chemin de fer pénétraient dans la vallée. Au sud, une colline abrupte la surplombait. La première compagnie française escalada le sommet glacé et installa un périmètre de sécurité, sachant qu’elle était seule ; le flanc était si raide et si éloigné du gros des troupes qui se trouvaient dans le nord, qu’il était impossible d’envoyer des renforts à temps. Freeman et Monclar disposèrent le reste de leurs troupes en formation en fer à cheval, orienté vers le sud, la compagnie française de blindés bloquant l’ouverture.


29
La nuit fut froide et brumeuse, il n’y eut aucun signe de l’ennemi jusqu’à environ 2h00, heure à laquelle les éclats d’une bataille retentirent depuis le sommet tenu par la première compagnie. La première attaque contre la principale unité eut lieu vers 5h00, un mauvais présage, car d’habitude, les Chinois, qui redoutaient les frappes aériennes américaines, attaquaient plus tôt et s’en allaient au lever du jour. Les soldats surent qu’ils allaient devoir se battre et les événements leur donnèrent raison. Un des vétérans décrit ce moment comme « une des batailles les plus curieuses de l’histoire de l’infanterie, menée à coup d’explosions, sans interruption depuis la fin de la nuit jusqu’après 16h00 ». La journée fut ponctuée de moments difficiles et le commandant Maurice Barthélemy, troisième officier dans la hiérarchie du bataillon français, fut occupé à redéployer ses renforts épars pour combler les brèches et les lignes percées. En fin de compte, subissant de lourdes pertes et disposant de peu de munitions, Freeman et Monclar se préparèrent pour l’ultime combat de résistance devant la tente de l’état-major, conservant armes et munitions pour une bataille finale. À cause de nuages bas, les soutiens tactiques aériens ne purent intervenir de toute la journée ; les avions survolaient le champ de bataille mais ne pouvaient pas distinguer l’action. Juste au moment où les Chinois lancèrent l’assaut final, une petite ouverture apparut entre les nuages, au-dessus du champ de bataille. L’officier de liaison de l’armée de l’air américaine demanda au chef d’escadrille s’il pouvait la voir : « Nous sommes juste en dessous et nous avons besoin d’aide. » « Nous voilà » répondit-il et une escadrille de Marine Corsairs fonça à travers cette ouverture et fit reculer les Chinois. Ce fut l’une des opérations de sauvetage les plus spectaculaires, à tel point que Freeman déclara que même Hollywood n’en voudrait pas. En l’espace de quelques minutes, la bataille s’acheva.


30
Le jour suivant, la troupe se déplaça pour prendre et contrôler Chipyong-ni, à environ 7 km des deux tunnels du champ de bataille. Sur place, le régiment s’engouffra dans une zone vallonnée entourant la ville mais qui était surplombée à quatre ou cinq kilomètres de là par une chaîne de montagnes. Le seul terrain vraiment plat se trouvait à l’ouest du village où des rizières gelées dégageaient de bons champs de tirs sur deux à quatre kilomètres. Freeman confia ce secteur ouest au bataillon français et tous les soldats se préparèrent pour l’attaque que tout le monde attendait. Les troupes passèrent environ deux semaines à creuser, à patrouiller, et à renforcer leurs positions. Les soldats français construisirent fatalement de meilleurs postes de combat que les Américains, de profonds terriers dans des sols recouverts de riz, disposant parfois de tranchées pour relier les postes adjacents. Et un journaliste de décrire : « [Dans son terrier], il creuse d’un côté une étagère et il y dispose soigneusement, comme dans une épicerie, ses grenades et ses munitions de rechange pour les avoir à portée de main. Plus bas, il creuse une autre étagère et il y allume un petit feu et réchauffe sa nourriture…Il tend un poncho au-dessus pour se protéger de la pluie et y place un carton dont il se servira comme tuyau de poêle. » Les affrontements avec les Chinois devinrent plus fréquents et plus violents. Après dix jours, ils bloquèrent le principal chemin d’approvisionnement de l’arrière. Aux environs du 12 janvier, Freeman reçut l’autorisation de faire reculer sa division et ses commandants de corps sur les lignes onusiennes mais Ridgway annula cet ordre ; Chipyong-ni était un carrefour si important qu’il ne pouvait pas être abandonné. Les soldats se préparèrent pour l’offensive.


31
Le 13, les patrouilles remarquèrent des mouvements autour du village et tout le monde espérait combattre cette nuit-là. Ils ne furent pas déçus ; vers 22h00, le bataillon français et le 1er bataillon du 23e RI furent frappés par des tirs de mortier et d’armes légères. Dès que l’offensive terrestre fut lancée, les Français activèrent une sirène dégotée dans un atelier d’usine de Wonju. Son retentissement renforça le moral des troupes assiégées et produisit un effet psychologique sur les attaquants, puisqu’il recouvrait les coups de sifflet et le clairon des Chinois. Les Français résistèrent jusqu’au dernier moment puis ouvrirent le feu et repoussèrent le contingent ennemi, dont plus d’une vingtaine de soldats périrent et une douzaine se rendirent à l’aube.


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Après minuit, les Chinois frappèrent le périmètre français en y dirigeant leur principale offensive dans le but de percer la ligne et de s’emparer du poste d’artillerie qui se trouvait derrière eux. Depuis leur baptême du feu de Wonju, les Français avaient ajusté leur stratégie. Comme beaucoup d’entre eux tombaient au cours de cette bataille des tranchées, ils commencèrent à construire une fausse première ligne bien en avant de leurs positions-clés. Quand ils furent attaqués, ils purent abandonner ces postes pour rejoindre leurs lignes principales, engageant le combat contre les Chinois à la baïonnette. Certains soldats préféraient utiliser d’autres armes pour le combat au corps à corps et contre-attaquèrent farouchement à l’aide de haches, de massues et de manchettes ; peu de Chinois résistèrent à ces hommes déchaînés.


33
Le commandant Barthélemy était sur tous les fronts pendant ces opérations, donnant des ordres à sa compagnie de réserve pour renforcer la première compagnie dès que les attaques réussissaient à percer les lignes. Juste avant 03h00, il demanda à l’officier de renseignement de signaler qu’ils étaient en difficulté et qu’ils manquaient d’hommes. Le régiment envoya des mitrailleuses lourdes et quatre chars d’assaut pour renforcer le front, et vers 04h30, la ligne était à nouveau sécurisée.


34
L’attaque finale nocturne frappa les lignes françaises aux environs de 05h30. Des canons sans recul permirent de consolider la défense et repoussèrent les Chinois derrière une mince arête avant que les Français n’abandonnent leurs positions et ne les attaquent par surprise à la baïonnette. La malheureuse unité s’enfuit mais les Français s’emparèrent de quatorze prisonniers. Interrogés par le colonel Freeman, qui parlait chinois depuis son séjour en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale, ils confirmèrent que le périmètre était attaqué par cinq contingents de cinq divisions d’un total d’environ 30 000 hommes.


35
La principale préoccupation venait des munitions. Outre les fusils, les Français n’avaient que 750 cartouches de mitrailleuses, huit obus de mortier de 60 mm et 25 grenades. Des munitions furent parachutées pendant la journée mais pas d’obus de mortier : une situation non satisfaisante au début de la deuxième nuit d’attaques. Vers minuit, les Chinois chassèrent les Américains du côté gauche et français de la colline, découvrant le flanc français puisque ces derniers s’apprêtaient à envoyer des renforts à leurs alliés. Cette nuit-là, tous les postes furent attaqués. Cependant, le périmètre résista et, le 15 février, des attaques aériennes frappèrent les positions postées autour de Chipyong-ni. Le commandant Barthélemy coordonna des attaques en avant des positions françaises. Néanmoins, ils étaient toujours à court de munitions, et tous redoutaient une autre nuit d’attaques.


36
Tard dans la journée, des soldats entendirent parler d’une colonne de blindés en chemin pour leur prêter main forte. Après avoir essuyé de terribles tirs ennemis sur une large distance, une colonne de blindés de la 1re division de cavalerie entra dans le périmètre tard dans l’après-midi. À son arrivée, les soldats chinois comprirent qu’ils étaient battus et les forces de l’ONU purent les voir s’enfuir en tous sens.


37
Le bataillon français resta avec ses camarades américains deux années supplémentaires et ne se retira qu’après la signature de l’armistice en juillet 1953. Ils menèrent d’autres combats sanglants, comme l’offensive de « la côte 1037 » trois semaines seulement après Chipyong-ni, au cours de laquelle ils perdirent quarante hommes et comptèrent 200 blessés lors d’attaques coréennes par une température de moins trente degrés. À l’automne, il y eut la bataille que les Américains baptisèrent Crève-cœur (Heartbreak Ridge), après le retour de Monclar en France et de Freeman aux États-Unis. Ce mois de combat coûta la vie à soixante autres soldats français et fit 200 blessés. Pour le reste de leur présence en Corée, les combats se limitèrent aux lignes fixes où la situation s’apparentait davantage à la guerre des tranchées de Verdun qu’aux guerres suivantes ; mois après mois, les soldats et les civils espéraient que les négociations de l’armistice avançaient mais rien ne se produisit avant l’été 1953.


38
Les Américains apprécièrent que leurs camarades français fussent venus combattre à leurs côtés pour libérer un petit pays asiatique. Le général Ridgway, s’adressant au Congrès américain, leur rendit hommage : « Je parlerai brièvement du 23e régiment américain d’infanterie, commandé par le colonel Paul L. Freeman, et du bataillon français… Isolés loin devant la principale ligne de front, totalement encerclés sous une température de 0 degré, ils repoussèrent les assauts répétés tant de jour comme de nuit par des troupes chinoises largement plus nombreuses. Ils ont finalement été relevés… Je veux préciser, qu’à tous niveaux, ces combattants américains, et leurs frères d’armes français se sont montrés à la hauteur des meilleures forces que l’Amérique et la France ont déployé au cours de leur histoire. » Le bataillon français quitta la Corée avec cinq citations à l’ordre de l’armée française ; la fourragère aux couleurs de la médaille militaire, deux citations présidentielles de la République de Corée, et trois citations présidentielles américaines. Il fut indéniablement l’un des bataillons les plus célèbres du commandement de l’ONU en Corée.


39
Comment expliquer ces superbes exploits du bataillon français et de ses compagnons américains pendant la guerre de Corée ? L’impalpable question du commandement au combat, et des qualités plus concrètes mais capitales telles que l’habilité des soldats, l’aptitude au maniement des armes et du matériel, la condition physique, et la persévérance, fusionnent au sein de ces unités pour les placer au-dessus des autres corps.


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Freeman et Monclar disposaient tous deux d’une capacité singulière à analyser un changement de situation, à prévoir un détail, et à assimiler une grande quantité d’informations contradictoires. Ils donnaient des ordres simples qui couvraient tous les aspects des opérations, laissant carte blanche à leurs subordonnés pour qu’ils adaptent les ordres aux éventuels changements, tout en les incitant à donner le meilleur d’eux-mêmes. Tout cela, ajouté à leur bons sens inné et à leur moral d’acier, leur permit de passer outre le « flou de la guerre » et de prendre la bonne décision dans des conditions de stress.


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Les deux chefs avaient une bonne condition physique et ne manquaient pas d’accompagner leurs hommes, étudiant le terrain et surveillant les préparatifs pour le combat. De plus, cela leur permettait d’apprécier les conditions dans lesquelles évoluaient leurs hommes et d’évaluer les forces et les faiblesses de leurs positions. Cela caractérisa la qualité que Ridgway recherchait le plus en ses chefs : la capacité à anticiper les événements, et à se rendre sur place pour influencer la bataille tant physiquement que psychologiquement. Les unités reposaient sur leurs commandants, et les actions quotidiennes des chefs au combat inculquaient un certain état d’esprit et apportaient une sérénité face au danger, qui leur permit de remporter la victoire, y compris dans des circonstances extrêmement hasardeuses. L’intégrité et la force morale des chefs furent capitales. Les soldats surent qu’aucun d’entre eux n’aurait donné l’ordre de lancer une offensive périlleuse qui soit inutile ou vouée à l’échec. Aucun leader n’eut l’air de vouloir faire avancer sa propre carrière, mais plutôt d’accomplir au mieux son travail en guidant ses hommes.


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Enfin, la force de toute unité militaire repose sur son chef, sur l’homme qui mène les troupes, sur leur équipement, sur leur moral et leur cohésion. Le moral et la cohésion sont intangibles mais leur caractère flou n’en est pas moins important. Certains auteurs militaires sont allés au-delà de la sagesse présentée par Monclar dans son Catéchisme de Combat, comprenant que le mode de vie des soldats et des chefs, qui s’apparente à celui de la famille, aidait les soldats à prendre confiance en eux. Il est courant de dire que la guerre ne représente « qu’un vaste cocon » pour les soldats. En ce qui concerne les hommes du 23e RI et du bataillon français, chacun savait que ses camarades américains ou français étaient traités de la même manière et que leur chef ne se trouvait pas loin derrière, prêt à faire tourner la bataille à leur avantage. Pour de tels hommes et pour leurs chefs, la victoire ne pouvait que s’en suivre.

Bibliographie


Appleman (Roy), South to the Naktong, North of the Yalu, Washington, 1961, 813 pages.Le bataillon français de l’ONU en Corée, décembre 1950-novembre 1953, Vincennes, SHD/DAT.

Hamburger (Kenneth E.), Leadership in the Cricuble : The Korean War Battles of Twin Tunnels and Chipyong-ni, College Station, Texas, 2003, 257 pages.

Martin Harold (H.), “Who says the French won’t fight”, The Saturday Evening Post, 5 mai 1951, p. 19.

Monclar (Ralph), Catéchisme de Combat, État-major de l’armée de Terre, Vincennes, SHD/DAT.

Mossman (Billy C.), Ebb and Flow : November 1950-July 1951, Washington, 1990, 551 pages.

Pour citer cet article

Référence papier

Kenneth Hamburger, « Le rôle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée », Revue historique des armées, 246 | 2007, 65-76.

Référence électronique

Kenneth Hamburger, « Le rôle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée », Revue historique des armées [En ligne], 246 | 2007, mis en ligne le 13 juin 2008, consulté le 12 octobre 2014. URL : http://rha.revues.org/2453

Auteur

Kenneth Hamburger

Ancien colonel d’artillerie et d’aviation, a servi en Europe, au Viêtnam et en Corée. Titulaire d’un Phd (Duke University), il a enseigné l’histoire militaire à l’Académie militaire de West Point. Kenneth Hamburger est décoré de la Silver Star et de la Distinguished Flying Cross.
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MessageSujet: Re: Le rôle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée .   Le rôle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée . Icon_minitimeMar Oct 28 2014, 11:01

Eh, bien sûr, les cocos: "Ridgway GO Home" :37: comme d'habitude !
Le peuple aime bien que les militaires fassent le sale boulot, puis cague dessus...
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Le rôle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée .
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