Si la force Barkhane et les forces armées maliennes (FAMa) ont infligé de lourdes pertes à l’État islamique dans le grand Sahara (EIGS) dans la région de Ménaka, frontalière avec le Niger, la situation sécuritaire a été marquée, ces derniers jours, par plusieurs incidents dans le centre du Mali.
« Une école et la mairie de Dionna dans la région de Mop ont notamment été attaquées puis incendiées par six terroristes. Dans le même temps, deux véhicules civils étaient victimes d’engins
explosifs improvisés, faisant 2 blessés et deux tués », a ainsi détaillé l’État-major des armées (EMA), dans son compte-rendu hebdomadaire des opérations. « Aucun incident notable n’est à relever dans le nord du Mali sur la semaine écoulée », a-t-il ajouté.
Seulement, ce compte-rendu à peine publié, une base de la Mission mutidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilité du Mali (MINUSMA) implantée à Aguelhoc, au nord de Kidal, a été la cible de tirs de mortier, le 5 avril, à 18h45. Le bilan de cette attaque, probablement menée par Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn (JNIM – Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) est lourd : deux casques bleus tchadiens ont été tués et l’on compte dix blessés, dont certains ont été touchés gravement.
D’après une source militaire africaine citée par l’AFP, « les tirs sont venus venus d’une zone à l’est du camp où avait été détecté plus tôt dans la journée un attroupement suspect. »
« La MINUSMA a immédiatement organisé les évacuations médicales nécessaires et renforcé la sécurisation du camp », a fait savoir la mission de l’ONU, via un communiqué.
Dans ce texte, et comme pour les précédentes attaques ayant visé les Casques bleus, le chef par intérim de la MINUSMA, Koen Davidse, a rappelé que « les attaques visant les forces de maintien de la paix des Nations unies peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international et que leurs auteurs doivent être appréhendés et poursuivis. »
Depuis juillet 2013, la MINUSMA a perdu plus de 155 Casques bleus, dont une centaine à cause d’actes hostiles. Et cela en fait la mission des Nations unies la plus coûteuse en vies humaines. En outre, le contingent tchadien est particulièrement éprouvé. À la fin de l’année 2017, sur les 57 décès de militaires et policiers tchadiens au service de l’ONU, 47 sont survenus au Mali.