En août 2016, et avec l’intention d’obtenir un siège au Conseil de sécurité en 2021, Ottawa annonça la mise en place d’un « Programme pour la stabilisation et les opérations de paix » (PSOP) devant être conduit dans le cadre de l’ONU, avec une dotation de 450 millions de dollars canadiens sur trois ans.
L’on s’attendait alors à une participation imminente du Canada à la Mission multidimentionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Seulement, aucune annonce allant dans ce sens ne fut faite.
Un an plus tard, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, évoqua la création, avec 200 soldats, d’une « force de réaction rapide » au profit, là encore, de l’ONU. Il était question de pouvoir déployer cette dernière à « court préavis pour des missions ponctuelles », comme par exemple prendre le contrôle d’un point d’appui stratégique, pour faciliter ensuite les opérations de maintien de la paix et de stabilisation.
Mais, finalement, le Canada participera bien à la MINUSMA. Selon une source gouvernementale canadienne citée par l’AFP, Ottawa a officiellement « notifié » aux Nations unies son « intérêt » à prendre par à cette opération, en y envoyant des troupes et des hélicoptères. « Les détails sur les effectifs envoyés par le Canada seront fournis lundi [19 mars] par le ministre de la Défense, Harjit Sajjan », a précisé cette source.
Cet engagement devrait être « temporaire » puisqu’il est prévu que les militaires canadiens soient relevés au bout d’un an. D’après ce responsable, leur mission commencerait « autour de l’été ou de l’automne » et ce concentrera sur des tâches de « soutien logistique » et « d’assistance ».
A priori, les militaires canadiens devraient être déployés à Gao, où sont basés leurs homologues allemands et néerlandais. D’ailleurs, M. Trudeau s’est entretenu sur ce sujet avec la chancelière Angela Merkel et le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte.
« D’autres alliés » seront consultés « dans les jours à venir », a indiqué le responsable canadien. « Le Mali est un endroit important où l’on collabore depuis longtemps » et « tout le monde a intérêt à participer à renforcer la sécurité dans le Sahel », a-t-il fait valoir.
Les militaires canadiens n’avaient plus participé à une mission de l’ONU en Afrique depuis 1994, année du génocide rwandais. La MINUSMA est actuellement la mission de la paix la plus dangereuse : 150 Casques bleus y ont laissé la vie depuis 2013.