La fleur au fusil
Auteur : Domenico Morano
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Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, la rédaction vous propose de découvrir les origines de l’expression «partir la fleur au fusil ».
Une photo en noir et blanc. La foule acclame les troupes françaises défilant sur la grand-rue.
Les visages surmontant les uniformes sont souriants, peut-être confiants. Direction le front.
Nous sommes en septembre 1914, et peu sont ceux qui imaginent que la guerre sera longue.
C’est à cette période qu’est apparue l’expression « partir la fleur au fusil ». Bien que l’origine exacte de cette locution soit inconnue, l’histoire raconte que les femmes venues acclamer et encourager les soldats partant au front leur auraient offert de très nombreuses fleurs.
Ces dernières terminent accrochées au fusil ou glissées dans l’extrémité du canon, symbolisant ainsi l’état d’esprit de l’époque : les fusils ne serviront pas car la guerre ne durera pas, la victoire est assurée, nul ne peut vaincre la France.
Bien que d’autres affirment que ces fleurs aient été cueillies par les futurs poilus eux-mêmes dans l’insouciance du voyage vers le front, le sens de l’expression reste inchangé. Elle renvoie avant tout à une activité abordée avec courage, assurance, gaité, mais aussi vantardise, illusion, voire naïveté.
Aujourd’hui, la locution a perdu sa connotation militaire, et désigne désormais toute situation où le protagoniste agit avec insouciance, sans mesurer les conséquences de son action.
Pour l’anecdote, l’expression a été consacrée par un ouvrage de Jean Galtier-Boissière (1891-1966), La Fleur au fusil (1918), réécriture non censurée d’En rase campagne 1914, paru quant à lui en 1917.