Passer l'arme à gauche
- Auteur : Marine Picat -
Le saviez-vous ?
Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques.
Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi.
Aujourd’hui, la rédaction propose de vous expliquer l’origine d’une expression de l’argot militaire passée dans notre langage familier : « passer l’arme à gauche ».
Aujourd’hui, « passer l’arme à gauche » signifie « mourir », mais pourquoi cela ? Deux théories sont avancées pour expliquer l’origine de cette expression.
La première remonte aux guerres napoléoniennes. L’infanterie de la Grande Armée utilisait alors de longs mousquets qu’il fallait recharger.
Pour cela, après avoir tiré, les soldats passaient leur arme dans la main gauche pour la réapprovisionner par le canon. Durant le laps de temps relativement long compte tenu du contexte, le fantassin était très vulnérable, car désarmé et très concentré sur la préparation de son prochain tir.
Beaucoup d’entre eux se faisaient tuer lors de cette phase délicate, d’où l’expression.
L’autre explication daterait du Moyen-âge, et s’appuie sur un détail architectural.
A l’époque, les escaliers en colimaçon étaient à la mode, et si vous y avez prêté attention, ils tournent tous dans le sens horaire… Et ce dans un souci de défense !
En effet, les édifices possédant ce genre d’escaliers étaient des demeures souvent riches, le reste de la population se contentant d’échelles ou d’escaliers en bois. En cas d’attaque, de cambriolage ou autre faits divers fréquents à l’époque, on suppose que les habitants se trouvaient dans les étages, pendant que les assaillants entraient par le rez-de-chaussée.
Partant du principe que la majorité des personnes vivant à cette période étaient droitières, les gauchers étant forcés de vivre et d’agir comme des droitiers, on remarque que les personnes se trouvant en amont de l’escalier avaient tout le côté droit libre, tant pour dégainer que pour se battre.
De leur côté, les assaillants, en aval, étaient gênés par la colonne centrale. De ce fait, l’attaquant, pour avoir autant de champ que son adversaire, devait passer l’arme à gauche.
Il se trouvait alors nettement désavantagé, et avait plus de « chance » de mourir.