Source Journalistique
La République Centre.
==========OLOGNE > CLÉRY-SAINT-ANDRÉ 06/03/15 - 08H01
Seconde Guerre Mondiale : la plaque militaire d'un soldat du Loiret retrouvée en Moselle !
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Plaque d'identité militaire - Saran REDACTION Plaque d'identité militaire - Saran REDACTION
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Un habitant de Moselle a retrouvé dans un champ une plaque d’identité militaire de la Seconde Guerre mondiale. Elle appartenait à un soldat originaire de Cléry.
Une plaque de cuivre dans son jus. Un nom, Luc Durand. Une date, 1936. Le tout répété deux fois, séparé de petites perforations. Au dos, la mention « 792 Orléans ». Aucun doute, Denis Feuvrier, domicilié en Moselle, a en sa possession une plaque militaire originaire du Loiret, sécable en cas de décès. L’on y trouve la date (1936) et le lieu d’incorporation (Orléans) d’un soldat (Luc Durand), portant un matricule (le 792).
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Au téléphone, ce pâtissier de 37 ans, qui vit à Thimonville (170 habitants), évoque volontiers sa découverte. Il espère restituer cette plaque militaire à la famille de son propriétaire. Une plaque découverte grâce à un détecteur de métaux dans un champ labouré de Bechy, en Moselle. « Je m’étais promis que si j’en trouvais une, je ferais tout pour retrouver les enfants ou petits-enfants », justifie ce passionné de détection de métaux.
« Je ne fais pas
cette démarche
pour m’amuser »
En ce jour de juillet 2014, il atteint sa quête du Graal. Avec, en prime, quelques pièces de monnaie et une croix de Lorraine en pendentif. « Cette plaque, ces objets, c’est important pour l’histoire. Je suis passé à l’endroit où un soldat a perdu sa plaque. Il a fait la guerre. » Mettre ses pas dans la grande histoire, ramasser ces vestiges de vie… ou de mort. « Je suis d’une famille de militaires de carrière. Mon grand-père a aussi fait la Seconde Guerre mondiale, a été un des travailleurs forcés. Il en a souffert. Mon oncle est président des anciens combattants de Basse-Normandie. Je serais super content qu’on toque à ma porte pour la même chose. Je ne fais pas cette démarche pour m’amuser. C’est un petit geste pour moi, mais qui peut être un grand geste pour une famille ».
Alors, courant novembre, il appelle les Archives départementales du Loiret, à Orléans, qui peuvent fournir des renseignements sur les matricules militaires. Il apprend que Luc Durand s’est engagé en 1936 à Orléans, qu’il a été incorporé au 151e régiment d’infanterie en 1937, qu’il est parti à la guerre en 1939, a été prisonnier à Chaource (Aube) en 1940, a été interné au Stalag 192 à Compiègne, est resté en captivité jusqu’au 21 juillet 1941. Démobilisé en août 1941, il a ensuite été dégagé de toute obligation militaire en 1965. Luc Durand a perdu sa plaque mais n’est pas mort à la guerre. D’ailleurs, cette plaque n’a jamais été coupée en deux.
Deuxième contact, autres informations. Denis Feuvrier téléphone à la mairie de Cléry-Saint-André, d’où est natif Luc Durand. Il obtient l’acte de naissance, mais pas l’acte de mariage, qui ne peut être transmis par Internet car il n’est pas de la famille. Les parents de Luc s’appellent Armant Durand - dit le « bon dieu » - et Camille Bourgoin, tous deux vignerons. Il découvre aussi deux témoins sur l’acte de naissance : Émile Doucet, l’épicier de Cléry, et Julien Appolinaire, le coiffeur. « Je pense que c’était une famille connue ». Alors, il jette un coup d’œil sur l’annuaire électronique. Et détecte, sur Cléry, six Durand, « avec un d », dont deux domiciliés à quelques pas de la rue de Montreuil, où ont habité les parents de Luc.
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Il n’ose pas téléphoner aux Durand de Cléry
Denis Feuvrier n’a pas osé composer les numéros : « J’ai peur de la réaction de ces gens, qu’ils pensent à une arnaque au téléphone et me raccroche au nez ! » Ses recherches l’amènent à lire un article sur le site Internet de La Rep’: « Il était mentionné que l’on pouvait faire une proposition d’article ». Et voilà comment cette histoire se raconte aujourd’hui. Avec un espoir : retrouver la famille par l’intermédiaire du journal.
La Rep’ s’est rendue sur place. A sonné aux portes. Et a retrouvé la famille. Notamment la sœur et le fils de Luc Durand (lire ci-dessous).
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Denis Feuvrier fera le voyage « avec plaisir ». Peut-être avec ses enfants, qu’il emmène de temps en temps à la recherche de trésors. Un insigne militaire de la Première Guerre mondiale, des balles, des douilles allemandes, françaises et américaines, des tas d’objets, de la vieille monnaie… Il garde tout, ne vend rien. Pas même deux écus de Louis XIV découverts en forêt. Seule la plaque d’identité militaire quittera la Moselle pour retrouver le Loiret...
Anne-Marie Coursimault
anne-marie.coursimault@centrefrance.com
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« Une démarche louable », pour le fils de l’ancien soldat clérycois
« Il faut remercier cette personne. La démarche est louable. Le féliciter et le mettre à l’honneur. Mais cela ne m’intéresse pas plus que ça de récupérer la plaque de mon père. Je n’ai pour habitude de vivre dans le passé. »
Ces paroles sont de Philippe, le fils unique de Luc Durand, retrouvé après de nombreux coups de téléphone et avoir frappé à bien des portes du village ligérien. Il habite à Cléry-Saint-André, dans la maison de son père.
Justifiant son point de vue : « Si encore mon père était décédé durant la guerre. Il en est revenu et a très bien vécu après. » Jusqu’en 1989, année de sa disparition.
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« C’était un garçon parfait », témoigne sa sœur
Sa tante, Ghislaine, la petite sœur de Luc, aujourd’hui âgée de 85 ans « veut bien voir cette plaque. Si ce monsieur vient, je le recevrai avec plaisir ». Cependant, elle estime que ce n’est pas à elle « de la conserver ». D’autant qu’elle n’a que très peu de souvenirs de cette époque.
Elle fouille tout de même dans sa mémoire pour parler « d’un frère de quatorze ans son aîné ». Jour pour jour, puisque nés tous les deux un 6 octobre.
« C’était un garçon parfait, comme mon autre frère, André, de 1911. Luc travaillait à Paris, était charcutier-traiteur. Lorsqu’il venait à Cléry, deux fois par an, après Pâques et Noël, il m’offrait toujours de sublimes cadeaux. Comme une patinette, qui a traversé les générations. » n
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La plaque d'identité originale découverte en Moselle
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Une plaque militaire et sa chainette
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NDLR : En AFN , j'ai toujours porté cette plaque , mais attachée a la patte d'epaule de treillis , jusqu'au jour ou un Lieut m'a dit : Imagine que tu perdes ton bras dans une explosion, personne ne saurait a qui est ce bras
Je me suis dit encore un qui ne se rendrait pas compte qu'il manque un bras à un manchot..