Sujet: 2ème guerre mondiale... La campagne d'Italie Lun Mai 11 2015, 17:29
La 2ème Guerre Mondiale : 1939-1945
La campagne d'Italie
La campagne d'Italie du Corps expéditionnaire français - CEF -
C'est au mois de juillet 1943 que la création d'une nouvelle armée française est proposée aux Alliés par le général de Gaulle et le général Giraud. Cette armée est appelée à intervenir d'abord en Italie, en tant que corps expéditionnaire français, sous le commandement du général Juin, intégré à la 5e armée américaine sous les ordres du général Clark, avant que de se voir confier de nouvelles missions dans le cadre de la libération de l'Europe.
Les effectifs de ce corps expéditionnaire sont importants: près de 130.000 hommes répartis dans quatre divisions, la 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM), la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA), la 4e division marocaine de montagne (4e DMM), la 1e division française libre (1e DFL), renforcées par les goums marocains et des éléments d'artillerie et du service de santé.
Avril 1944 - Progression du corps expéditionnaire français en Italie
La 2e DIM et la 3e DIA sont acheminées en novembre 1943 sur le front du Garigliano qui coupe la péninsule au nord ouest de Naples et comprend deux lignes de défense, Gustav et Hitler, interdisant toute nouvelle progression des Alliés vers Rome. La clef de voûte de ce dispositif défensif est l'abbaye de Monte Cassino tenue par des parachutistes allemands. Les soldats du CEF obtiennent rapidement leurs premiers succès: escaladant les reliefs, escortés par leurs muletiers, ils franchissent tous les obstacles et s'emparent de diverses fortifications constituant la ligne Gustav qui leur barre la route. Mais le général Clark, fidèle à une stratégie de rupture frontale, choisit de faire donner de manière intensive les bombardiers et l'artillerie lourde contre la forteresse de Monte Cassino, détruisant les superstructures de l'abbaye sans pour autant contraindre sa garnison à la reddition .
Au printemps 1944, après maintes discussions, le général Juin finit par vaincre les nombreuses réticences du général Alexander et obtient l'accord du général Clark pour mettre en oeuvre un plan jugé téméraire, qui consiste à aborder de face et à pied la chaîne très escarpée et accidentée des monts Aurunci, jugés infranchissables. Mais le général Juin a foi en ses hommes qui ont déja fait leurs preuves au Maroc et en Tunisie dans des conditions similaires.
C'est le 11 mai 1944 que l'assaut principal contre Cassino est lancé auquel participent des unités américaines, anglaises et polonaises. Le CEF est au centre du dispositif. Il faudra 48 heures de combats d'une violence extrême pour que les défenses allemandes réputées inexpugnables soient rompues, parfois à l'arme blanche, par les forces françaises. Les bataillons de tirailleurs marocains et algériens, placés en pointe du dispositif d'attaque, enlèvent les unes après les autres les positions défensives postées sur les sommets. Le général Kesselring, commandant les forces allemandes débordées, ordonne l'évacuation de Monte Cassino qui tombe aux mains des Alliés.
Au cours des semaines suivantes, le CEF va poursuivre le nettoyage de la chaîne montagneuse, repoussant et réduisant jour après jour les unités d' élite allemandes qui se replient, vaincues par un adversaire particulièrement adapté et rompu à ce type de combat en zone montagneuse. Le 5 juin 1944, Rome est atteinte et le général Clark aura l'élégance de demander au général Juin d' être à ses côtés lors du défilé triomphal dans la capitale italienne afin de partager avec lui les vivats de la foule.
Le 3 juillet 1944, les tirailleurs algériens pénètrent dans Sienne qu'ils ont encerclée. La progression des forces alliées se poursuivra en direction de la Toscane où de nouveaux combats et de nouvelles victoires attendent les forces françaises, jusqu'à leur arrivée aux portes de Florence où, sur ordre du haut commandement allié, elles devront cesser leur avancée.
Le corps expéditionnaire français a accompli durant la campagne d'Italie des exploits qui ont provoqué chez les Alliés, tout comme chez les Allemands, admiration et respect.
Plusieurs raisons ont concouru à un tel succès: La stratégie particulièrement audacieuse mais clairvoyante du général Juin, la valeur militaire et la combattivité des troupes marocaines et algériennes qui composaient l'essentiel des effectifs engagés dans la bataille, et aussi la rage de vaincre des jeunes Français humiliés par la défaite de 1940. Pour ces preux, l'expression "la victoire ou la mort" n'était pas une simple formule littéraire héroïque, mais un sentiment réel et profond qui les habitait en permanence depuis plusieurs années et ne les quitterait qu'après la capitulation sans conditions de l'Allemagne nazie.
Les effectifs engagés dans le cadre du corps expéditionnaire français en Italie étaient de 130.000 hommes, dont 80.000 combattants. 11.500 d'entre eux ont été tués ou sont disparus, et 30.000 ont été blessés durant cette seule campagne. Les survivants formeront une composante essentielle de la force qui va être engagée dans les campagnes de France et d'Allemagne.
Du général Kesselring, commandant en chef des forces allemandes: "Sans le corps expéditionnaire français, les alliés n'auraient jamais forcé le seuil de Cassino".