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 Le Lieutenant LE VIGOUROUX .

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MessageSujet: Le Lieutenant LE VIGOUROUX .   Le Lieutenant LE VIGOUROUX . Icon_minitimeSam Juin 22 2013, 00:12

Héros du 6è BPC à Dien Bien Phu le LTN LE VIGOUROUX

Voici l’Histoire d’un jeune officier Parachutiste, saint-cyrien de la promotion ‘’Général FRERE’’, chef de section au ‘’6’’ de BIGEARD, qui tombe le 28 mars 1954 à la tête de ses hommes après avoir enlevé une position d’artillerie anti-aérienne viet , BIGEARD dira de lui en Juin 1992 dans TEMOIGNAGES :
‘’Le lieutenant Michel LE VIGOUROUX, un de mes merveilleux officiers, prêts à tout donner, comme ça, pour l’Honneur ; il a été de tous les coups du Bataillon pendant 18 mois : le Laos devant SENO, la prise de Dien Bien Phu en novembre 1953 en attendant le 16 mars 1954 un nouveau saut sur DBP où le moral n’y est plus après la chute des P.A. de ‘’Béatrice’’ et ‘’Gabrielle’’. Le 28 mars, LE VIGOUROUX est tué au cours d’un assaut où il est vainqueur. En 1992 il est toujours à mes côtés avec sa jeunesse, son sourire, sa Baraka qu’il croyait infaillible ……Enterré n’importe où dans cette cuvette avec des milliers d’autres.’’


Le Lieutenant LE VIGOUROUX . Le_vig11
Lieutenant Michel LE VIGOUROUX


Né le 18/06/1929 dans le Nord, marié le 15/04/1952.
Il entre à l’ESMIA (St Cyr)en octobre 1948 et après un stage initial en corps de troupe au RMT à Pontoise, il est affecté en 2è année de St Cyr à la 2è Cie, 2è Section.
A la sortie de ‘’Cyr’’, il fait le choix de l’Infanterie Coloniale.
Première affectation d’officier : la 1ère Demie Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes à St Brieuc.
Débarque le 5/07/1952 en Extrême Orient en unité constituée, celle-ci devient 6è BPC, chef de section à la 1ère compagnie, il prend part à toutes les opérations du Bataillon : YEN NINH, TU LE où il est cité à l’ordre de l’Armée, TO NOY où il obtient une citation à l’ordre de la Division, LANG SON où il est cité à l’ordre du corps d’Armée, puis c’est l’opération ‘’Castor’’ sur Dien Bien Phu avec nouvelle citation à l’ordre de l’Armée et une mort héroïque à la tête de ses Hommes qui lui vaut une 5è et dernière Citation et la Légion d’Honneur !


Un résumé des dernières heures de sa courte existence (extrait de"Bataillon BIGEARD" d’E.BERGOT) :

‘’La veille au soir, BIGEARD distribue les ordres, précise les appuis en chars, en artillerie, en aviation :
-Voilà le topo : de CASTRIES m’a demandé d’aller faire taire les canons de DCA qui gênent les avions, à l’ouest de la cuvette. En gros, les principales batteries sont à Ban Pau au nord, et à Ban Ong Pet au Sud ; le ‘’8è Choc’’ aura la charge de Ban Pan, le ‘’6’’ celle de Ban Ong Pet. Le BEP sera en réserve d’intervention à l’ouest. Préparation d’Artillerie durant trente minutes à 6h00…………..
Il est 5h00 du matin….Les légionnaires du I/2 orientent au bas d’Huguette les vagues de parachutistes qui coulent, par petits éléments, vers les bases de départ. Rien, pas un bruit. Aucun ne veut faire avorter la première tentative offensive contre l’ennemi…..
-Bruno à tous (BIGEARD chuchote dans son combiné radio), dans l’ordre ‘’6’’, ‘’8’’, BEP, votre mise en place est elle terminée ?
Il égrène la litanie des unités, attend qu’elles coupent par deux fois le bruit de fond, signal conventionnel pour indiquer que tout va bien………..
-Quelle heure, mon lieutenant ?
BERTHUMEYRIE respire à petits coups. Ce petit basque est l’un des meilleurs lanceurs de grenades de la 1ère Cie.
-Six heures moins cinq.
Le Lieutenant LE VIGOUROUX a répondu sans tourner la tête. Sous le casque, son visage clair apparaît encore plus jeune et sa voix, nouée dans l’attente, dérape dans l’aigu. Il n’a pas peur mais comme tous ici, il supporte mal ces minutes où rien ne se passe, où il n’y a que les pensées qui tiennent compagnie. Un peu d’impatience et beaucoup de réflexion.
A quoi pense LE VIGOUROUX ? A quoi pensent les hommes qui sont très près de lui, allongés sur la terre humide ou accroupis dans les boyaux de départ, un genou à terre ? Au froid, à la faim, à la soif ? Peut être aussi à leur famille, mais de loin, comme des silhouettes entrevues dans un songe ……
-Quelle heure ?
Il est six heures, ce 28 mars 1954, à quelques centaines de mètres en arrière, les bras de trente-six chefs de pièces d’Artillerie et de mortier de 120 s’abattent. Les 36 obus de la première salve s’envolent. La préparation commence. Elle va durer 30 minutes…..A six heures trente, l’aviation et les 81 prendront le relais. Au plus près des vagues des compagnies de tête, la 1ère et la 3ème, les premiers éclatements déchirent le silence. Le roulement s’amplifie, devient orage…………Déjà des sections de tête se glissent hors des boyaux en rampant, gagnant des mètres et des mètres sous le Feu. Autant de moins à parcourir à découvert tout à l’heure face aux mitrailleuses ennemies. Peu importent les gravats et mottes de terre, les éclats qui tombent ; rien n’est encore dangereux.
Six heures et demie.
-Ici Bruno…A vous de jouer !.........
L’écho du dernier obus n’est pas encore retombé que les trois cents parachutistes se ruent à l’assaut ; de bond en bond, ils grignotent le terrain. Trois cents mètres, c’est le bout du monde. Les Viets se sont ressaisis et ouvrent un feu nourri sur les assaillants. Ils pullulent : deux bataillons au complet. En face, les paras sont quatre fois moins nombreux.
…La chasse est exacte au rendez-vous et commence son gymkhana de balles et de napalm…
La terre tremble sous les bombes, l’air vibre sous les langues de feu du napalm, la rizière fume sous les traçantes. Mais les paras ne lèvent pas les yeux ; ils rampent, se regroupent, bondissent de trou en trou, de diguette en fossé, tantôt debout, courbés sous le poids d’un invisible fardeau, tantôt couchés, s’aidant des coudes et des talons pour passer le filet serré des balles en chapelet. Le combat se situe sur deux plans. Il y a les obus, les torpilles qui pleuvent dru de part et d’autre. Et puis, de voltigeur à voltigeur, comme si le fracas ne les concernait pas, l’échange rageur des rafales et des grenades, combat d’infanterie au milieu du tonnerre…………
La section du lieutenant LE VIGOUROUX est en pointe. En avant, le lieutenant active ses hommes, désigne les objectifs, harcèle les pourvoyeurs. Il est quatorze heures et le repli va commencer.
-BERTHU ? A gauche, à vingt mètres, une mitrailleuse lourde…
Le basque se soulève sur un coude. Il cligne de l’œil, son bras se balance, lâche la grenade qui s’envole, franchit un parapet et disparaît derrière un tumulus de terre. Deux autres grenades ont été lancées sur la même trajectoire. BERTHUMEYRIE ne fait pas les choses à moitié.
-En avant !
LE VIGOUROUX bondit. Près de lui, DOAN, le chef des voltigeurs, emmène son groupe. Il fait trois pas et tombe. Mort. Ses hommes le dépassent ; ils tombent à leur tour. Alors seulement les grenades éclatent.
BERTHUMEYRIE a sauté dans l’emplacement de la mitrailleuse de DCA. Elle est hors d’usage, le boîtier culasse percé par un éclat, autour les servants ne font plus qu’une bouillie sanglante. LE VIGOUROUX a plongé dans l’alvéole. Il assène une claque énergique :
-Bien joué, BERTHU…
A la radio il contacte directement BIGEARD :
-Bruno ? Ca marche au poil ! Objectif atteint….J’ai des pertes, mais je viens de piquer une mitrailleuse….
Bruno ne s’étonne pas qu’un chef de section lui rende compte. Il aime l’enthousiasme de ses jeunes saint-cyriens.
-Bravo VIGOUROUX ! …..
Les voltigeurs ont distinctement entendu la phrase de BIGEARD. Avec stupeur, ils voient la main de leur lieutenant qui retombe, laissant échapper le combiné. Ils comprennent, mais trop tard. Le lieutenant glisse lentement sur le côté ; il vient de recevoir une balle en plein front.
Un jeune officier du’’6’’ parmi tant d’autres, présent depuis Saint-Brieuc, qui disparaîtra le sourire aux lèvres…………..
A trois heures, épuisé par neuf heures d’un combat ininterrompu, le ‘’6’’ regagne Dien Bien Phu. Le bilan est impressionnant : l’équivalent d’un bataillon ennemi a été anéanti, 25 prisonniers. Le but a été atteint : cinq canons de 20 mm Flak, douze mitrailleuses de 12,7 et de 13,2, deux canons de 57, quatorze fusils mitrailleurs, pratiquement tout l’armement du bataillon détruit a été récupéré. Jamais dans l’Histoire de la Guerre d’Indochine pareil tableau de chasse n’avait été affiché à l’issue d’un combat.
Autre fierté pour les paras, ils ont fait preuve que, hors de portée de l’artillerie, ils étaient meilleurs fantassins que les bo doïs de Giap. Ils ont remporté un assaut en inversant les proportions habituelles des communistes : ils ont attaqué au final à un contre dix.


Autre témoignage, celui du Lieutenant LE PAGE, son commandant d’unité (extraits de DIEN BIEN PHU de Pierre LANGLAIS) :
……D’un seul élan, la section de tête enlevée par LE VIGOUROUX et HERRAUD, bondit. HERRAUD couvre vers le nord, LE VIGOUROUX saute dans la tranchée et le combat au corps à corps est aussitôt engagé. Le sergent RINASSON, à la tête de son groupe, est le premier à atteindre les pièces ; tous les servants sont tués à leur poste. J’entends dans l’écouteur de mon poste radio la voix claire de LE VIGOUROUX qui crie : ‘’Objectif atteint’’ puis le claquement d’une balle. Touché en plein front, il est tué sur le coups et je perds celui qui, depuis deux années, était mon ami, le fidèle compagnon de tous nos combats, le seul officier de ma compagnie……………….


Témoignage du Lieutenant MAGNILLAT, commandant d’unité au ‘’6’’ 1952-53 :
‘’Mes souvenirs de LE VIGOUROUX sont précis, bien qu’il appartint à une autre compagnie que la mienne ; effectivement durant 18 mois,nous nous sommes croisés sur le terrain et surtout avons, lors de nos rares périodes de repos, fréquenté la même popote et les mêmes bars d’Hanoï.
LE VIGOUROUX était un garçon fin et d’une exceptionnelle distinction, discret à l’énergie cachée, servi par un sens de devoir sans faille : pas un ‘’dur’’, mais une ‘’fine lame’’, élégant dans ses gestes, même les plus redoutables….J’ai, entre bien d’autres, éprouvé un pincement au cœur lorsque j’ai appris sa mort.’’

Résumé en partie de l'Album Mémorial de la Promotion ''Général FRERE''

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