L'armée rencontre de sérieuses difficultés avec les munitions du fusil FamasL'armée de terre rencontre de sérieuses difficultés avec les munitions de 5,56 mm destinées au fusil d'assaut Famas. Plusieurs militaires ont été blessés au cours d'exercice, dont certains au visage. Au sein de l'armée de terre, on reconnait
"qu'il y a eu des blessés, mais rien extrêmement grave".Une source évoque le chiffre de 32 cas. Suffisamment en tout cas pour que l'état-major prenne, au début de l'année et de manière assez discrète, la décision d'interdire l'emploi de cette munition, connue sous le nom de F3.
Dans sa dernière édition, la lettre d'information TTU avance le chiffre d'
"une cinquantaine d'incidents de tirs depuis 2006", un chiffre que ne conteste pas vraiment l'armée de terre. Un militaire, interrogé par ce blog, parle d'
"une moyenne de deux incidents pour un million de cartouches tirées".Cela semble peu, sauf lorsqu'on sait qu'en 2007, l'armée de terre a tiré un total de 35 millions de cartouches de Famas - ce qui ferait 70 incidents dans l'année.
Une enquête technique est actuellement en cours, mais ses résultats ne sont pas encore connus. Selon un officier, le problème viendrait de la composition métallique de l'étui de la munition, dans un alliage (laiton) a priori moins résistant que l'acier des modèles précédents.
Les munitions de 5,56 mm sont un standard international (Otan) et peuvent être employées par les armes du même calibre. Or, le fusil d'assaut français FAMAS a ce que les spécialistes appelle une "culasse
non calée", ce qui entraine plus de pression sur l'étui de la munition au moment du tir. Trop de pression, parfois, d'où les incidents.
L'utilisation de la munition F3 est donc pour l'instant interdite et les militaires doivent utiliser les stocks de leur ancienne munition F1 de fabrication française. Le problème est que la France a complètement renoncé à fabriquer ses propres munitions, après la fermeture de l'établissement du Giat au Mans, il y a une dizaine d'années. Il faut donc les acheter à l'étranger, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Israël ainsi qu'aux Émirats arabes unis. Selon de premières informations, non recoupées, ce seraient les munitions en provenance de ce dernier pays (société ADCOM) qui poseraient le plus de problème. Non pas qu'elles soient mal conçues, mais elles ne sont pas réellement adaptées au fusil français. Tout cela ne va pas sans difficulté lorsque l'on évoque le sujet : les Émirats sont des alliés de la France et surtout un futur client pour le Rafale...
Source : secret défense