C’est un incident très rare qui s’est produit dans l’après-midi du 10 avril, à Nogent-sur-Vernisson [Loiret] : pour une raison qui reste à déterminer, une munition inerte (ou emport d’exercice) d’un Mirage 2000D s’est détaché alors qu’il survolait l’usine de Faurecia. Deux personnes ont été blessées.Ayant décollé de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, deux Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse devaient simuler une attaque sur le champ de tir de Suippes [Marne]. Seulement, l’un des deux a donc perdu l’une des munitions inertes qu’il emportait.
Les emports d’exercice ne contiennent évidemment aucun explosif. Cependant, ils ont le même comportement aérodynamique que les bombes utilisées lors des missions de guerre.
« La détonation a été relativement forte, elle a dépassé le bruit des deux avions qui passaient. On a vu arriver les pompiers et les gendarmes. Au départ, les gendarmes nous ont demandé de fermer le site, avant de nous dire que ce n’était pas la peine, qu’il n’y avait rien d’urgent », a confié, à France Bleu, un magasinier d’une coopérative agricole, située en face du site industriel qui, appartenant à Faurecia, emploie 600 personnes.
Cet emport d’exercice est tombé sur la toiture de l’usine, ce qui a provoqué des dégâts importants et légèrement blessé deux personnes.
Une quarantaine de pompiers ont été déployés sur les lieux et plus de 150 salariés ont été évacués. Selon France Bleu, une « cellule psychologique va être mise en place » ce 11 avril. Et deux enquêtes ont été ouvertes : l’une sera confiée au Bureau enquêtes accidents défense [BEAD-Air] tandis que la seconde sera conduite, à la demande du procureur du parquet militaire de Paris, à la gendarmerie de l’Air.
« L’équipe et les techniciens sont en cours d’audition. Nous soupçonnons un défaut de l’équipement au niveau du lance-bombes », a expliqué le colonel Olivier Celo, le porte-parole de l’armée de l’Air.
Photo : Mirage 2000D lors de l’opération CHAMMAL (c) armée de l’Air