Seule femme a Dien Bien Phu Geneviéve de Galard est décédée a 99 ans
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Athos79 modérateur
Nombre de messages : 6635 Age : 84 Emploi : Retraité -Fonction publique Date d'inscription : 08/09/2019
Sujet: Seule femme a Dien Bien Phu Geneviéve de Galard est décédée a 99 ans Ven Mai 31 2024, 15:23
[size=47]Seule femme à Diên Biên Phù, Geneviève de Galard est morte à l’âge de 99 ans[/size]
L’infirmière était devenue une héroïne. Geneviève de Galard était la seule femme présente en Indochine, témoin de la bataille de Diên Biên Phù, fiasco militaire qui coûta la vie à 3.000 soldats français. Elle est morte jeudi 30 mai.Geneviève de Galard, en avril 2014 à Paris. - AFP Par AFP Publié:31 Mai 2024 à 12h37Temps de lecture:1 minPartage :
On l’a surnommée «l’Ange de Diên Biên Phù». Infirmière engagée en Indochine, Geneviève de Galard, décédée jeudi à 99 ans, est devenue une héroïne malgré elle, s’imposant dans un monde d’hommes par son courage et son abnégation. «On parle souvent de «sexe faible». (Cet épisode) a permis de se rendre compte que le sexe faible n’était pas celui qu’on pensait...», racontait-elle en souriant bien des années plus tard. Consultez l’actualité en vidéo Elle n’avait rien oublié de ce printemps 1954 où l’artillerie Viêt-minh pilonne sans relâche le camp retranché : le bruit «d’enfer» des tirs, la puanteur et la chaleur étouffante de ces boyaux de terre, les noms de «ses chers» blessés... Seule femme présente sur place, elle a survécu à ce fiasco militaire, devenu un cimetière à ciel ouvert pour environ 3.000 soldats français. À LIRE AUSSI80 ans du Débarquement : qui seront les personnalités présentes lors des cérémonies en Normandie ?
Une de Paris Match
[size] «Au milieu de cette défaite collective, il y a eu Geneviève de Galard», résumait en juin 2022 sur France Inter Marie-Laure Buisson, qui a consacré un chapitre de son livre «Femmes combattantes» à l’infirmière. «C’est une très grande héroïne». La France et le reste du monde découvrent le 5 juin 1954 cette jeune femme brune aux yeux bleus de 29 ans. Tout juste sortie de l’enfer, elle fait la Une de Paris Match, habillée d’une combinaison verte de parachutiste. L’hebdomadaire titre «La France accueille l’héroïne de Diên Biên Phù». La photo fait le tour du monde. [/size]
[size] Geneviève de Galard écrit un télégramme à sa mère, le 28 mai 1954 en Indochine. - AFP Née à Paris le 13 avril 1925, Geneviève de Galard-Terraube a grandi dans une vieille famille aristocratique. Un aïeul aurait combattu avec Jeanne d’Arc. Elle perd à neuf ans son père, officier. Un deuil douloureux, qui la rend très sensible à la souffrance d’autrui. Devenue infirmière, elle a déjà géré des situations difficiles en Afrique quand elle signe en 1953 un contrat de convoyeuse de l’air et se porte volontaire pour l’Indochine. Elle accompagne dans les Dakota médicalisés les blessés depuis Diên Biên Phù mais, avec les bombardements incessants, les évacuations deviennent très difficiles. Le 28 mars, son avion se pose acrobatiquement. Endommagé, il ne redécollera jamais. Armée d’une simple trousse de premiers secours et de sa foi indéfectible, elle officie à l’antenne chirurgicale. Elle refait des pansements à la lumière de lampes de poche, administre des piqûres au Phénergan, réconforte les blessés, des hommes souvent plus jeunes qu’elle au regard «d’enfants égarés». «Quand vous descendez dans mon abri, mon moral remonte de 100%», lui murmure l’un. «Quand ce sera fini, Geneviève, je vous emmènerai danser», lui promet un légionnaire, amputé des deux bras et d’une jambe. «Le bruit des bombardements était infernal et, lors de l’accalmie du matin, on savait que d’autres brancards allaient nous arriver», raconte-t-elle en 2014 à l’AFP. Parfois, il n’y a plus rien à faire. Certains meurent dans ses bras. [/size]
Acclamée par 250.000 New-Yorkais
[size] Elle devient mère, soeur, amie, gagnant le respect et l’admiration de tous. Sur place, elle est faite chevalier de la Légion d’honneur et reçoit la Croix de guerre. A la chute du camp le 7 mai, elle demande à rester jusqu’à l’évacuation des derniers blessés mais est finalement poussée dans un avion pour quitter Diên Biên Phù. «Qu’est-ce que nous allons devenir sans nos yeux bleus ?», lui lance un soldat. De retour en France, elle se retrouve brusquement confrontée à une immense popularité. «Que je n’avais jamais ni voulue, ni recherchée. Je n’avais fait que mon devoir». Conviée par le Congrès américain — «la première invitation de ce genre depuis Lafayette», s’enorgueillissait son mari Jean de Heaulme, officier épousé en 1956 — elle est accueillie comme un chef d’Etat et décorée à la Maison Blanche de la Médaille de la Liberté, plus haute distinction pour un étranger. Geneviève de Galard à New York, en 1954. - AFP Surnommée «L’Ange de Diên Biên Phù» par la presse, elle parcourt le pays pendant trois semaines et descend Broadway sous les confettis devant 250.000 New-Yorkais. «J’ai alors eu l’impression d’être tout à la fois actrice et spectatrice». Fuyant les honneurs, elle repart vite en mission et retombe dans un relatif anonymat qui lui convient très bien. [/size]
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Alexderome Admin
Nombre de messages : 9338 Age : 59 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: Seule femme a Dien Bien Phu Geneviéve de Galard est décédée a 99 ans Ven Mai 31 2024, 16:35
C'est une page douloureuse qui se tourne, son choix de rester à Diên-Biên-Phu même après la bataille témoigne de son engagement chrétien et son altruisme. Dans le forum, nous étions pendant ces six mois près des combattants et notre hommage du 70e anniversaire vous est dédié.
Reposez en paix, là-haut sur la DZ vous serez auprès des vôtres
Je m’adresse à vous, mon Dieu,
car vous seul donnez
Ce qu’on ne peut obtenir que de soi.Donnez-moi, mon Dieu, ce qu’il vous reste
Donnez-moi ce qu’on ne vous demande jamais,
Je ne vous demande pas le repos
Ni la tranquillité
Ni celle de l’âme, ni celle du corps,
Je ne vous demande pas la richesse,
Ni le succès, ni même la santé,
Tout ça, mon Dieu, on vous le demande tellement,
Que vous ne devez plus en avoir.Donnez-moi, mon Dieu, ce qu’il vous reste,
Donnez-moi ce que l’on vous refuse.Je veux l’insécurité et l’inquiétude,
Je veux la tourmente et la bagarre,
Et que vous me les donniez, mon Dieu,
« Définitivement.
Que je sois sûr de les avoir toujours,
Car je n’aurais pas toujours le courage
De vous le demander.Donnez-moi, mon Dieu, ce qu’il vous reste,
Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: Re: Seule femme a Dien Bien Phu Geneviéve de Galard est décédée a 99 ans Ven Mai 31 2024, 21:28
Bien triste nouvelle .
Un Grande Dame nous quitte .
Merci Alex pour la "Prière du Para"
Mais par pitié , n'oubliez pas ces Femmes , elles aussi "Grandes Dames" , celles des BMC de Dien Bien Phu .
Elles ont fait comme Geneviève et en plus ont remplacées des tireurs FM sur les collines , contre les Viets .
Plus personne n'en parle ou y pense .
Et c'est bien dommage ..
"Les grandes dames de Diên Biên Phu"
Il y a celles dont on ne parlait jamais, dont on parlera si peu, les petites p*** des BMC (Bordel Militaire de Campagne)…
La bataille de Diên Biên Phu, du 13 mars au 7 mai 1954, a fait, côté français, 16 000 morts, blessés et prisonniers, et marqué la fin de la guerre d’Indochine et le retrait de la puissance coloniale française.
Dans la « cuvette », au côté des blessés et des agonisants, se trouvait Geneviève de Galard, infirmière-chef du camp retranché qui resta jusqu’au bout pour s’occuper des blessés et des agonisants, tandis que le colonel de Castries était retranché dans son QG souterrain et ne prit pas la peine de rendre visite aux blessés.
Geneviève de Galard était-elle seule ?
L’hommage rendu aux combattants depuis lors, a pudiquement passé sous silence celles qui l’aidèrent : les pensionnaires des BMC (bordels militaires de campagne) installés par une armée soucieuse du moral des troupes. Françaises, Maghrébines ou Annamites. Ces très grandes dames furent, aux dires des survivants, admirables de courage, bravant le feu et la mitraille pour venir au secours des soldats.
Aucune n’a survécu.
Prisonnières du Vietminh, les unes, d’origine vietnamienne, ont été exécutées. Les autres ont été victimes des mauvais traitements de leurs geôliers. Aujourd’hui encore, aux yeux de certains, elles ne sont pas présentables. La morale est sauve ! Lors de la chute du camp retranché, la plupart ont été capturées. Les Algériennes ont été libérées, tout au moins celles qui ont survécu au siège puis à la longue marche et à la détention.
Les Vietnamiennes ont disparu, toutes et pour toujours.
Un journaliste, Alain Sanders (journal PRESENT), rencontrant des années plus tard le docteur Grauwin (médecin chef du camp), lui demande s'il a connu le sort des prostituées du BMC de la Légion, les Vietnamiennes donc, dont plus personne n'a plus entendu parler.
- Docteur Grauwin : « Ces filles étaient des soldats. De vrais soldats Elles se sont conduites de façon remarquable. Tous mes blessés, tous mes amputés, mes opérés du ventre étaient à l'abri dans des trous souterrains. Et il fallait qu'ils pissent, qu'ils fassent leurs besoins, qu'ils fassent un peu de toilette. Ce sont ces femmes, ces prostituées transformées en « anges de la miséricorde » qui m'ont aidé à les aider, qui ont permit à nos blessés de supporter leurs misères. Elles les ont fait manger, boire, espérer contre toute espérance ».
De la suite, de leur agonie, il n'y a plus de témoins directs, simplement le récit que Grauwin a recueilli plus tard, parce qu'un commissaire politique, dans un camp, a parlé de ces femmes à un prisonnier :
- Pourquoi un commando de femmes contre nous ?
- Il n'y avait pas de tel commando !
- Si, elles nous ont tiré dessus !
Ainsi donc, les filles des BMC, infirmières au plus fort de la tragédie, auraient- elles aussi pris les armes lorsqu'elles n'ont plus eu d'espérance à offrir !...
Grauwin sait qu'elles ont été rossées, tabassées, affamées… Elles n'ont cessé de crier à leurs bourreaux qu'elles étaient françaises jusqu’à l’ instant où elles ont reçu, l'une après l'autre, une balle dans la nuque.
Les femmes vietnamiennes présentes dans la vallée :
Sur les centres de résistance « Béatrice » et « Gabrielle », avaient été installés des BMC3.
- Celui de « Béatrice », tenu par un bataillon de la 13e DBLE (Demi Brigade de Légion Etrangère) était constitué d’une quinzaine de prostituées vietnamiennes.
– Celui de « Gabrielle », tenu par un bataillon de tirailleurs algériens, par autant de jeunes femmes nord-africaines.
Lorsque « Béatrice » a été attaquée, le chef de bataillon Pégot, qui commandait cette position, a aussitôt ordonné aux femmes de rejoindre le centre du camp, pour les soustraire aux combats. Lorsqu’elles parvinrent au réduit central, le colonel de Castries leur ordonna de prendre le prochain avion qui décollerait et de rentrer à Hanoï.
Elles refusèrent toutes et réclamèrent de demeurer au service des soldats français, comme aides-soignantes, lavandières, cuisinières ou porteuses de colis.
Elles restèrent donc et, jusqu’à la fin de la bataille, déployèrent des trésors de dévouement, auprès notamment des blessés. Vers la fin, elles se transformèrent en infirmières de fortune.
Avec dévouement, elles ont tenu des mains d'agonisants, elles ont rafraichit des fronts d'hommes gémissants, elles ont lavé des blesses qui chiaient sur eux, elles ont recueilli des confidences de types qui appelaient leurs mères, elles ont changé des pansements puants.
Les Asiatiques, et même les autres, auraient pu déserter et se « refaire une vie » en face en expliquant que ces fumiers de Français les avaient arnaquées.
Quel soldat de DBP aurait tiré sur une nana courant les mains en l'air vers les lignes Viets ?
Aucun !... Mais elles ne l'ont pas fait !
A la chute du camp retranché, elles furent capturées par les soldats vietminh et envoyées en camp de détention où nul n’entendit plus jamais parler d’elles.
Il en fut de même pour les prostituées nord-africaines.
Contrôleur général des armées Philippe de Maleissye
"Merci Mesdames"
Je suis navré que mes longs posts sur DBP , n'est servi a Rien pour beaucoup de personnes
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Alexderome Admin
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Sujet: Re: Seule femme a Dien Bien Phu Geneviéve de Galard est décédée a 99 ans Ven Mai 31 2024, 21:37
Non JP, on en a parlé dans le 70e anniversaire et c'est déjà leur rendre hommage. Ça a été un moment fort depuis novembre jusqu'au 7 mai de suivre les événements. On a voulu commémorer pour ceux qui ont été oubliés, notamment les jeunes indochinoise du BMC mais aussi les bataillons Thaï, les Hmongs, les braves paras du 5e BPVN, tous liquidés. Nous avons commémoré au niveau du forum et je pense que beaucoup ont apprécié cet hommage.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Alexderome Admin
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Sujet: Re: Seule femme a Dien Bien Phu Geneviéve de Galard est décédée a 99 ans Ven Mai 31 2024, 21:51
Je crois qu'elle fuyait les honneurs mais de toute façon, le Français moyen n’en a jamais entendu parlé.