Eric CIOTTI : Pourquoi j’ai refusé l’invitation d’Emmanuel Macron .
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Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: Eric CIOTTI : Pourquoi j’ai refusé l’invitation d’Emmanuel Macron . Mer Nov 15 2023, 18:45
Eric CIOTTI : Pourquoi j’ai refusé l’invitation d’Emmanuel Macron .
Chers compagnons,
Après y avoir bien réfléchi, j’ai refusé l’invitation du Président de la République à participer à une énième séquence de communication à l’occasion des « rencontres de Saint-Denis ».
Le temps du palabre et l'illusion du "en-même-temps" n'ont que trop duré. C’est le sens de la lettre que que j'ai adressée au Président de la République et que je vous invite à lire :
Monsieur le Président de la République,
Vous avez bien voulu m’inviter à participer à une nouvelle réunion selon le format « Saint-Denis » le 17 novembre prochain. Je me dois de vous informer que je n’y participerai pas.
Depuis plusieurs jours, j’hésitais à répondre favorablement à votre invitation tellement je doute de la pertinence et de l’utilité de cette démarche. Votre absence à la marche contre l’antisémitisme, parmi les Français, m’a convaincue définitivement d’y apporter une réponse négative.
Pour moi, cette manifestation devait incarner par excellence l’unité de la nation autour de nos valeurs fondamentales. Vous avez, par vos propos et votre attitude, fragilisé cette unité. Je ne peux comprendre que vous n’adhériez à une démarche d’unité républicaine pour combattre l’antisémitisme et que vous souhaitiez porter, par ailleurs, un pseudo message d’unité à Saint-Denis. Cela me parait contradictoire.
Lors des rencontres de Saint-Denis du 30 août dernier, j’avais répondu à votre invitation sans arrière-pensée, malgré un scepticisme certain, notamment à l’idée de devoir chercher un consensus avec des formations politiques radicalement opposées, déterminées, pour certaines comme les insoumis, à obtenir la destruction de nos institutions et de notre cohésion nationale. Sur la forme, le format de cette réunion ne me parait en aucun cas propice à défendre l’intérêt général.
Au lendemain de ces rencontres, par un courrier en date du 10 septembre, j’avais formulé des propositions claires sur la crise du pouvoir d’achat, l’insécurité grandissante, l’immigration de masse ou encore la liberté de la presse et des médias. Je vous avais également invité à ne pas laisser la France « s’enfermer dans l’illusion du mouvement, savamment scénarisée à grands renforts de communication ». Je vous avais enfin indiqué que la suite de votre initiative devait « nécessairement se prolonger dans le cadre de nos institutions car les grandes questions qui touchent à l’intérêt national ne sauraient être traitées au cours d’échanges informels ad hoc. »
Nous n’avons manifestement pas été entendus.Comme nous le faisons depuis plusieurs mois, nous vous avions notamment appelé à opérer une révision constitutionnelle au titre de l’article 89 pour répondre au défi migratoire. Nous estimons en effet que sans cette réforme constitutionnelle, toute politique migratoire est condamnée à l’impuissance. Vous n’y répondez que partiellement en proposant l’élargissement du champ de l’article 11 aux questions migratoires. Même si nous approuvons ce point, en aucun cas vous indiquez que vous interrogerez, dans la foulée, les Français sur une grande réforme de la politique migratoire.
Concernant cette réforme constitutionnelle, nous prendrons quant à nous nos responsabilités le 7 décembre à l’Assemblée nationale. À cette occasion, il n’appartient qu’à vous de nous démontrer la réalité de votre volonté d’inverser le cours du destin national pour retrouver notre souveraineté en matière migratoire.
Je regrette de ne pas retrouver, parmi les autres points que vous souhaitez évoquer, des sujets de préoccupations majeures pour nos compatriotes comme la crise du pouvoir d’achat ou l’insécurité qui gangrène nos rues.
Le mois dernier, nous avons présenté un contre-budget permettant de réduire le fardeau fiscal, d’assurer un objectif de redistribution vers les familles ou le logement et de mieux maîtriser les dépenses publiques en travaillant sur leur efficacité. Il n’est plus supportable de voir nos dépenses sociales s’élever à 32 % de notre PIB, quand la moyenne des pays de l’OCDE se situe à 21 %. Les économies ambitieuses que nous vous avons proposées, à hauteur de 25 milliards d’euros, auraient permis de rééquilibrer les comptes publics.
Grâce à ces marges de manœuvre, nous aurions pu combattre efficacement la crise du pouvoir d’achat en diminuant notamment les taxes sur les carburants ou les droits de succession et de donation.
Vous n’avez malheureusement retenu aucune mesure de ce contre budget.
En matière d’insécurité, alors que nos concitoyens y sont inlassablement confrontés, rien de concret n’a été fait depuis les émeutes urbaines du mois de juillet. Chaque jour, des records sont battus. On dénombre désormais 49 morts liées au trafic de stupéfiants à Marseille. Où cela va-t-il s’arrêter ? Nous vous avons proposé de rétablir la loi dite « Ciotti » que j’avais faite voter en 2010 sur la suspension des allocations familiales pour absentéisme scolaire, ainsi que le dispositif de contrat de responsabilité parentale et la mise en place de la suspension des allocations familiales pour actes de délinquance d’enfants mineurs.
Une fois encore, toutes nos propositions sont restées lettres mortes dans l’annonce du plan censé tirer les conséquences des émeutes.
Au total, je crains que ces nouvelles rencontres de Saint-Denis ne soient qu’une séquence supplémentaire de cette communication permanente dont les Français sont désormais profondément lassés et dont nous refusons d’être les alibis. Ce que vous aviez qualifié « d’initiative politique d’ampleur » se révèle finalement n’être que le stade final de l’illusion du « en-même-temps » : il est urgent d’en sortir et de privilégier enfin le fond sur la forme.
Face aux crises internationales, face au désordre généralisé qui s’abat sur nos villes et nos villages, face au chaos migratoire, face à la crise du pouvoir d’achat, les Français veulent des actes forts. Ils en ont assez des discours et des gadgets qui occupent les commentateurs mais ne changent rien à leur quotidien.
Nos concitoyens s’inquiètent légitimement pour leur pays dont ils craignent, chaque jour davantage, le prochain effacement dans un déclin irrémédiable. Personnellement, je ne m’y résous pas. Je reste disponible pour travailler sur le fond de propositions capables d’améliorer concrètement la vie des Français et qui doivent être adoptées au plus vite par le Parlement.
Cessons de perdre du temps car le temps nous manque déjà.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma haute considération.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
81/06 et marienneau jean-michel aiment ce message
marienneau jean-michel membre confirmé
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Sujet: Re: Eric CIOTTI : Pourquoi j’ai refusé l’invitation d’Emmanuel Macron . Mer Nov 15 2023, 20:33
J'aime bien son argumentation, et son courage pour ne pas aller à cette réunion de vendredi. Les vraies droites doivent se réunir.
81/06 aime ce message
Eric CIOTTI : Pourquoi j’ai refusé l’invitation d’Emmanuel Macron .