« DUPONT-LAJOIE » OU L’AUTO-FLAGELLATION ASSUMÉE
« Je hais cet accidentel repentir que l’âge apporte. » (Michel de Montaigne).
« Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir. » (Jean Jaurès).
Je ne suis absolument pas masochiste, et pourtant j’avoue que j’aime assez que des lecteurs – sous couvert d’anonymat la plupart du temps – m’engueulent et me donnent des leçons de morale.
Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils me fournissent matière à réponse ce qui m’évite de chercher une quelconque inspiration pour mes articles à venir, or je finis par manquer d’imagination.
Récemment un de ces courageux anonymes m’a écrit, visiblement très en colère :
« Les gens d’extrême-droite comme vous n’arrêtent pas de dire que le pays va mal depuis 40 ans. C’est facile de critiquer après coup, mais on ne pouvait pas savoir donc pas prévoir…etc… ».
Et bien, cher lecteur, je vais vous répondre posément, sans m’énerver, le plus calmement du monde, mais en illustrant mon propos par quelques exemples qui démontrent que vous pratiquez, volontairement ou naïvement, la politique de l’autruche : la tête dans le sable et le cul à l’air, prêt à recevoir les derniers outrages. Il suffit, en effet, de suivre l’actualité pour comprendre que tout part en vrille dans notre pauvre pays et que ce mal ne date pas d’hier.
Depuis un demi-siècle, les gens de votre espèce me traitent régulièrement de « facho », de « réactionnaire », de « populiste » quand ce n’est pas de « nazi » or, à mon modeste niveau, je n’ai cessé de jouer les Cassandre en annonçant ce qui allait se passer. Je n’étais pas le seul, certes, mais au début des années 70 nous étions moins de 1% à oser dire les choses et prédire les catastrophes. Nous ne nous trompions pas mais personne ne nous en sait gré. Hors de la doxa officielle, point de salut ! « En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. » comme disait déjà Nicolas de Chamfort en son temps.
Pour bien me faire comprendre, je ne crois pas utile de remonter à la funeste Révolution (je l’ai fait dans mes livres et mes articles), mais tout bêtement à mai 1968 ; j’avais 18 ans à l’époque.
Mai 68, cette colère de fils de bourgeois trop gâtés, était la théorisation du désordre et de la dégénérescence de notre pays, avec quelques « travaux pratiques » qui ont duré environ un mois. Ensuite, les chérubins turbulents ayant besoin de leurs vacances à Saint-Tropez ou à La Baule, tout est rentré dans l’ordre et une quiétude apparente est revenue sur le pays ; le bourgeois qui n’avait plus peur a recommencé à donner de la voix, ce qu’il n’arrivait pas à faire en serrant les fesses.
L’expérimentation pratique des méfaits de mai 68, celle que nous avons vécue vous et moi, est arrivée un peu plus tard, avec Giscard. Si vous aviez un semblant de culture vous considéreriez que l’année 1975 a été aussi funeste que les années 1789, 1793, 1940, 1962 ou 1981….
Fiche de Lecture : Cyrano de Bergerac | Superprof
« Mais de lettres vous n’avez que les trois qui forment le mot sot » (1).
En 1974, c’est Giscard dit d’Estaing (2) qui était à la barre du pays ; c’était d’ailleurs son slogan de campagne « Giscard à la barre ». Ce jeune président qui n’était « ni de droite, ni de gauche » nous promettait une « société libérale avancée de type permissive ». « Avancée », elle allait l’être comme on le dit d’une viande avariée ou d’un fromage à patte molle, quand ils dégoulinent et qu’ils puent.
Souvenez-vous, Valery Giscard d’Estaing, c’était le candidat de la « droite-cachemire » et des chevalières armoriées. Il leur plaisait par sa préciosité, que d’aucuns prenaient pour de la distinction, et sa particule…Il entendait « vider le programme commun (de la gauche) de son contenu » et prétendait que « deux Français sur trois voulaient être gouvernés au centre », ce qui est une ineptie !
Avant son élection, j’avais flairé le faisan. Au premier tour, j’ai voté pour un ancien officier légionnaire-para d’Indochine et d’Algérie, avec un bandeau sur l’œil, un certain Jean-Marie Le Pen.
Au second tour, j’ai demandé à mon père ce qu’il pensait des deux candidats encore en lice : Mitterrand et Giscard. Mon père avait le sens de la formule, il m’a répondu:
« on nous laisse le choix entre une planche pourrie et un bâton merdeux ».
Au final, nous aurons eu le bâton merdeux ET la planche pourrie. Pour ma part, au second tour, j’ai voté pour…Jeanne d’Arc.
Giscard a été une catastrophe qui a amené une gauche assumée, après sa gauche larvée. Européiste forcené, libéral surtout en matière de mœurs, on lui doit, entre autres, mais la liste de ses méfaits n’est hélas pas exhaustive :
– L’entrée au gouvernement de ministres de gauche, lesquels, fidèles à leurs convictions, ont fait une politique… de gauche. On en voit le résultat encore aujourd’hui !
Mais c’est en 1975, que ce réformateur dépravé a donné toute sa mesure :
– Le « regroupement familial » qui est à l’origine de l’invasion afro-maghrébine incontrôlée (car incontrôlable) que nous subissons aujourd’hui. Nous passions d’une immigration de travail à une immigration de peuplement. Il n’est pas exagéré de parler d’invasion. « Les territoires perdus de la république » ou les émeutes de 2005 et celles de juillet 2023 sont là pour le démontrer.
– La légalisation de l’avortement, qui depuis 1975, à raison de 220 000 avortements par an, aura assassiné légalement plus de 9 millions de petits Français. Des Français « de souche » car, ne nous leurrons pas, la « diversité » ne pratique pas (ou peu) d’avortements de confort.
– Le divorce « par consentement mutuel », qui a fragilisé la famille traditionnelle. A l’heure actuelle les mariages durent en moyenne moins de cinq ans. Je ne pense pas que ce soit un progrès.
– Giscard autorisa aussi la multiplication et l’affichage des cinémas pornos (3). Je ne suis pas particulièrement pudibond mais, dans ce domaine, je n’ai rien contre « l’hypocrisie bourgeoise », ne serait-ce que pour l’éducation des enfants.
– C’est encore Giscard qui, en 1975, créait le G7 et expliquait aux pays industrialisés que les peuples ne supportant plus l’hyper fiscalité, il fallait les culpabiliser avec le réchauffement climatique et les taxer au nom de l’écologie (4). Depuis, l’écologie punitive fonctionne dans tous les domaines.
Depuis Giscard, la France n’a plus jamais connu un budget en équilibre. Et depuis Giscard, la droite coure après les idées progressistes et les avancées « sociétales » de la gauche : PACS, mariage des invertis ; PMA et demain : GPA (et après demain, euthanasie, pédophilie, zoophilie ?).
Je note que la droite émasculée et le centre mou fustigent sans complaisance les 14 années de règne de François Mitterrand, qui ont certes été calamiteuses, mais Giscard avait ouvert la voie du pourrissement intellectuel, moral et mental de ce pays.
Peut-être m’objecterez-vous, cher lecteur, que 1975 était finalement une année normale, et qu’il ne faut pas reprocher au peuple français les erreurs ou les fautes imputables à Giscard et son gouvernement ? Si tel est le cas, c’est que vous n’avez RIEN compris à mon propos. J’ai trop de respect pour le vulgum pécus – qui bosse dur et paie des impôts – pour lui faire le moindre reproche. J’appartiens à cette catégorie des classes dites moyennes qui subissent le « grand déclassement » dénoncé par Marion Maréchal et qui assistent, impuissantes, au « grand remplacement ».
Non, je condamne les gens comme vous, les « bobos », les européistes, les libéraux forcenés, les « collabos » qui favorisent une immigration de peuplement, les islamo-gauchistes, les écolos-pastèques (5) et la faune allogène, étrangère ou française par le Jus Solis, qui brûle notre drapeau, refuse nos valeurs, nos lois, nos traditions et voudrait nous imposer les siennes. Un florilège de gens qui détestent la France et font tout ce qu’il faut pour qu’elle disparaisse.
En 1975 encore, sortait un (mauvais) film de Mohammed Lakhdar-Hamina « Chronique des années de braise » (وقائع سنين الجمر ). Ce film était violement anti-français puisqu’il racontait de façon partisane et tendancieuse notre colonisation en Algérie. Et, comme par hasard, ce film de propagande outrancier obtint le Palme d’Or au Festival de Cannes. C’est anecdotique me direz-vous.
Dupont Lajoie - film 1975
Absolument pas, en 1975 toujours, le très gauchisant Yves Boisset sortait un film intitulé « Dupont-Lajoie » avec une kyrielle d’acteurs connus : Jean Carmet, Pierre Tornade, Pascale Roberts, Jean Bouise, Jean-Pierre Marielle, Robert Castel, Isabelle Huppert, Jacques Villeret, etc…
Ce film raconte, à coups de clichés lourdingues, l’histoire d’un « beauf », patron de bistro en vacances dans le midi, qui viole la fille d’un copain et la tue accidentellement.
Ses potes du camping, dont un ancien d’Algérie coiffé d’une « casquette Bigeard » – ben voyons ! – font porter le chapeau (ou la chéchia) du viol et de la mort de la gamine aux arabes qui travaillent sur un chantier proche; ils organisent une « ratonnade » et tuent un « bicot ».
A la fin du film, son frère viendra tuer d’un coup de fusil le « beauf » qui jouait les gros bras dans son café de la région parisienne. Ce film était encore une lourde charge contre les « beaufs », les « franchouillards » lâches, veules, racistes et xénophobes. Lors de la sortie du film, la presse de gauche racontait avec délectation que la salle applaudissait le final, quand le gentil arabe tuait le salopard de Français. C’est vrai, après tout, nous vivons dans un pays où chaque jour qui passe voit …120 agressions au couteau et où Kevin et Mattéo se livrent à des rodéos, roulent sans permis dans des voitures volées, crament des bagnoles, pillent des commerces, et caillassent les flics…
André Tardieu (1876 - 1945) - Le « Mirobolant » aux affaires - Herodote.netFinalement, cher Lecteur, c’est vous qui avez raison. Je perds mon temps à tenter de vous sensibiliser à ce qui attend notre pays dans cinq ans, dix ans, ou vingt ans car si « La politique du chien crevé au fil de l’eau » (comme disait André Tardieu) menée chez nous depuis 40 ans ne vous parait pas dangereuse c’est que vous êtes soit un imbécile, qui ne comprend rien, soit un lope émasculé, qui préfère ne rien voir. Mais faîtes gaffe, le courant s’accélère !
Éric de Verdelhan
27 juillet 2023
1)- Je demande pardon à Edmond Rostand.
2)- Son père, le banquier Edmond Giscard, a acheté sa particule en…1929.
3)- Avant de taxer lourdement l’industrie du porno. Giscard était aussi surnommé « Fiscard » et ce surnom n’était pas usurpé.
4)- voir mon article du 25 juillet 2023.
5)- Vert à l’extérieur et rouge à l’intérieur.