Exercice EL HIMEIMAT XII - AL HAMRA aux Émirats arabes unis
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Michel Admin
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Sujet: Exercice EL HIMEIMAT XII - AL HAMRA aux Émirats arabes unis Mar Mai 31 2022, 08:15
El Himeimat: L’engagement grandeur nature
L’exercice El Himeimat, organisé chaque année, permet aux armées françaises et émiriennes, liées par des accords de défense, de s’entraîner aux missions qu’elles peuvent être amenées à remplir ensemble. La 12e édition s’est tenue du 28 février au 18 mars et a réuni plus de cinq cents soldats du 5e régiment de cuirassiers et près de deux cents militaires émiriens dans le désert d’Al Hamra et sa gigantesque ville de combat. L’occasion de s’aguerrir dans un environnement “haute intensité”.
Al Hamra reflète un visage presque oublié des Émirats arabes unis (EAU). Loin des buildings ultra modernes d’Abu Dhabi, la ville est traversée par le Rub al Khali, l’un des plus grands déserts au monde, aussi majestueux que terrifiant d’immensité. Dans cette région inhospitalière où stationnent cinq cents soldats français, une tempête de sable semble se lever le 15 mars. Il n’en est rien. Le brouillard de poussière se formant peu à peu, enveloppe la centaine d’engins militaires qui quittent le camp militaire. Chars Leclerc, véhicules de combat de l’infanterie, véhicules blindés légers, canons Caesar et G6 émirien… El Himeimat entre dans sa phase finale.
Cet exercice débuté le 28 février, est organisé et conduit tous les ans par le 5e régiment de cuirassiers (5e RC), composante terrestre des forces françaises aux EAU. Pendant un mois dans le désert, dont quinze jours d’exercice, il travaille son interopérabilité avec l’armée émirienne, avec laquelle la France entretient des liens forts, formalisés par des accords de défense. Ce rendez-vous phare de coopération sert aux forces françaises à démontrer leur capacité à honorer le volet terrestre de ce partenariat. Il est aussi l’opportunité pour les soldats français de s’entraîner en milieu extrême. Le visage couvert de sueur, le caporal-chef Julien, chef de pièce mortier 81 mm, insiste : « Quand on est capable de travailler ici, on est en mesure d’agir dans n’importe quelles conditions ».
« Ça fonctionne » Sur El Himeimat, le régiment exécute ce à quoi il peut être confronté si les accords se déclenchaient : l’intégration rapide d’un sous-groupement tactique interarmes émirien à dominante blindée sous le commandement français du régiment. « Chaque édition se veut plus ambitieuse. J’ai souhaité cette année approfondir le travail de changement de milieu du sable à la ville et la collaboration dans le domaine de l’artillerie », précise le colonel Gautier Saint-Guilhem, chef de corps du 5e RC. Pari gagné. Pour la première fois, un tir conjoint avec la même chaîne de commandement Atlas est réalisé le 13 mars. Alignés sur cinq cents mètres, quatre G6 émiriens sont intégrés dans le dispositif français composé de quatre canons Caesar. Ensemble, ils appuient la manœuvre du sous-groupement situé à quelques kilomètres. « Feu ! » hurle soudain le lieutenant Jonathan, chef de tir. L’écho est brutal. La résonance des obus de calibre 155 et les nuages de fumée ne laissent aucun doute sur le sort de l’adversaire qui se dresse face au groupement. Dans la nuit, des obus perforants français et des obus éclairants émiriens sont tirés simultanément. « Quand on atteint ce niveau, c’est que l’interopérabilité fonctionne, relate Jonathan. Les postes de commandement ont été centralisés. Un officier de coordination des feux français est capable aujourd’hui de commander un tir Caesar comme un tir émirien. »
Cette opération inédite est le résultat d’une instruction progressive : après avoir échangé lors d’ateliers communs, les artilleurs des deux nations avaient procédé à des tirs conjoints, mais simulés, quelques jours plus tôt. Les brigades émiriennes sont uniquement composées de bataillons de mêlées ; le régiment et le 7e corps d’artillerie se sont donc binômés le 24 février pour accroître leur interopérabilité.