Sous la présidence de Barack Obama, les États-Unis ont refusé de vendre des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) armés aux Émirats arabes unis. Ces derniers ont donc dû se contenter d’appareils Predator XP, vendus par le constructeur américain General Atomics.
Pour autant, l’état-major émirati n’a pas renoncé à acquérir une telle capacité. Et, visiblement, la Chine a comblé leur voeux. En effet, récemment, le site spécialisé Janes a affirmé que la très discrète base de Qusahwirah (elle n’a été découverte qu’en 2014, grâce à Google Earth), située près de l’Arabie Saoudite et d’Oman, abritait au moins trois drones MALE de type Wing Loong II.
Ces appareils, qui ressemblent fortement au MQ-9 Reaper américains, ont été développés par la China Aviation Industry Corporation (CAIC). En février 2017, cette entreprise d’État avait annoncé avoir enregistré une importante commande pour son Wing Loong II, dont le premier vol devait avoir lieu le mois suivant. Mais, à l’époque, elle ne voulut pas préciser l’identité de son client, ni le nombre de drones achetés.
Début janvier, l’industriel chinois a annoncé qu’un premier lot de drones Wing Loong II était prêt à être livré à ce mystérieux client, dont plusieurs éléments indiquent désormais qu’il s’agit des Émirats arabes unis.
D’une longueur de 11 mètres pour une envergure de 20 mètres envuiron, le Wing Loong II peut voler à l’altitude de 9.000 mètres, à la vitesse de 370 km/h. Le tout pour une autonomie de 20 heures. Il dispose de 6 points d’emport, ce qui lui permet d’emporter 480 kg de charge utile, dont des armes guidées (missiles Lan Jian 7 et Hongjian-10, bombes). Son rayon d’action serait de 1.500 km.
Cela étant, via le groupe Adcom Systems, les Émirats ont développé un drone potentiellement armé : le Yahbon United 40, lequel aurait une endurance approchant les 100 heures (aux dires de son constructeur). À ce jour, la force aérienne émiratie en aurait commandé 5 exemplaires, de même qu’elle attend un certain nombre de Predator XP, une commande de 197 millions de dollars ayant été passée auprès de General Atomics.
Par ailleurs, la Chine profite de la réticence américaine à livrer des drones MALE armés aux pays du Moyen-Orient. L’on sait que l’Irak dispose d’appareils de type CH-4 et que Riyad a récemment conclu un accord avec Pékin pour en produire sur son territoire.