On continue avec les taupes du KGB mais il n'est pas juste de parler que des rosbifs et la bande de pédérastes de Cambridge.
Lorsque le major du KGB Anatoli GOLYTSINE passe à l'ouest alors qu'il est attaché d'ambassade à Helsinki en décembre 1961, il va donner une liste d'espions opérant à très haut niveau, on en a déjà parlé, Kim PHILBY, John VASSAL, MacLean et Burgess, imminents membres de establishment de Sa Gracieuse Majesté ... et le Français Georges PÂQUES.
Georges PÂQUES a un parcours qui ne laisse pas présager sa trahison. Un personnage au-dessus de tout soupçon.
Catholique, normalien,agrégé d'italien, il est marié avec une italienne, il enseigne à Nice. Il rejoint Giraud à Alger et témoigne de son attachement à l'Algérie française. Après la guerre,il devient spécialiste spécialiste des questions d'information et de guerre psychologique.
Il ne sait pas qu'il est filé depuis l'été 1963 par la DST. C'est en allant dans un petit village des Yvelines, à Feucherolles pour rencontrer son contact que les agents de la DST découvrent la présence insolite d'un véhicule de l'ambassade soviétique à Paris. Le doute n'est plus permis, PÂQUES est arrêté quelques jours plus tard.
Comment en est-il arrivé à livrer des secrets militaires de l'OTAN au KGB ? Il n'est pas communiste, il a une vie normale (c'est-à-dire il est pas homo), n'a pas besoin d'argent car il ne mène pas grand train. C'est un pacifiste. Lorsqu’il était en poste à Alger en 1943, il a fit la connaissance du docteur Imek BERNSTEIN, un ancien des Brigades Internationales qui lui présente l'attaché d'ambassade d'URSS. Il prend conscience de l'attitude arrogante des USA et pense que seule l'URSS peut garantir une paix en Europe après la guerre.
Le procès s'ouvre le 6 juillet 1964 devant la Cour de Sûreté de l'Etat, l'avocat général réclame la peine capitale. Il sauve sa tête et est condamné à la perpétuité. Pompidou le gracie en 1970. Il fera de nombreux séjours en URSS (pas à la Loubianka et c'est dommage).
Il meurt le 19 décembre 1993.
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« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier