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Sujet: LA GARNISON DE VANNES (1881-1914) Jeu Fév 17 2022, 13:54
Alors qu’en Tunisie, les batteries du régiment s’aguerrissaient aux actions extérieures, constituant ainsi le fond de traditions du 35e RAP actuel, à Vannes, le régiment s’était installé dans la vie de garnison de la Belle Époque, faite d’instruction, d’exercices, de grandes manœuvres, de revues et de défilés patriotiques, en particulier le 14 juillet décrété fête nationale depuis 1880. Le quotidien des canonniers s’égrène donc entre le terrain de manœuvre de Meucon, le polygone de Saint-Avé et le quartier. Les remparts de la vieille ville vibrent au son des chants de l’artillerie. Les officiers fréquentent volontiers les cercles et les familles de notables.
Avec l’arrivée du chemin de fer en 1865 et la restructuration des armées, Vannes devient une importante ville de garnison. Le développement du projet d’école d’artillerie de brigade souhaité par le préfet du Morbihan et dont le but était de « développer les connaissances scientifiques et techniques des officiers de l’arme, ainsi que celles des sous-officiers qui paraissent capables de parvenir au grade d’officier ou d’être pourvus des fonctions de ce grade » vient s’ajouter à cet essor. Ce projet concerne deux régiments à Vannes-Meucon, dont le 35e RA, un arsenal, les champs de tir, des terrains de manœuvre et un parc à fourrages. En tout, 4 000 hommes et 1 800 chevaux. Une charge très lourde pour une municipalité de 16 000 habitants qui a fait de nombreuses concessions, mais qui, au fil des années, en retirera également de substantiels retours sur investissement.
Cette organisation perdurera jusqu’en 1911, quand un décret impose de remplacer les dépôts de matériels, les directions et les écoles d’artillerie de brigade par des parcs d’artillerie de corps d’armée. Toutefois, avant cette date, les écoles de brigades avaient connu divers revirements et dès 1884, elles n’étaient plus que des écoles préparatoires à l’admission à l’Ecole militaire de l’artillerie et du génie de Versailles. Ainsi, dans ce contexte, le chef de corps du 35e RA commandait tout à la fois son régiment et l’école de brigade. Ce fut le cas du colonel Foch entre 1903 et 1905. Auparavant, les créations constantes de régiments ou le renforcement des plus anciens provoquèrent plusieurs réorganisations du 35e RA. En 1894, il perd trois batteries au profit du 40e RA créé à Saint-Mihiel dans la Meuse. L’année suivante, sous le commandement du colonel Biffe, il compte à nouveau 12 batteries.
L’artilleur de Vannes
Loin de l’exaltante aventure coloniale, des colonnes poussiéreuses d’Afrique du Nord auxquelles il a goûté, le 35e RA poursuit méthodiquement sa préparation.
L’instruction est l’activité de base du régiment. La préoccupation majeure des chefs de corps, comme le rappellera le maréchal Foch, était de rendre cette instruction attractive malgré son caractère répétitif. Pour cela, le chef de corps organise, entre autres, des concours entre pointeurs ou décerne un prix au meilleur tireur. Le vainqueur, remporte un journal du Morbihan, est ramené de Meucon sur un caisson orné de feuillage. Devant lui roule la pièce d’artillerie qui a, elle aussi, sa part de triomphe. Il est promené ainsi à travers les rues de Vannes, aux sons de la musique d’artillerie. La population qui se presse sur la chaussée est toujours heureuse de prendre part à cette petite fête militaire…
D’une manière moins ludique, l’instruction ne perd pas de vue l’objectif final recherché, à savoir, l’engagement. Le règlement provisoire de manœuvre de l’artillerie de campagne est là pour le rappeler :
Ainsi, jusqu’en 1914, comme les autres unités d’artillerie, le 35e RA vit au rythme de ce règlement qui a également planifié les activités selon les saisons. En hiver, instruction des recrues et études théoriques pour les officiers, exercices, tirs et manœuvres durant la bonne saison.
[size=32]Le 35e RA en 1903[/size]
Chef de corps : Colonel Foch
Commandant en second : Lieutenant-colonel Labarraque
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
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Sujet: Re: LA GARNISON DE VANNES (1881-1914) Jeu Fév 17 2022, 23:49
Merci mon Michel ,
Un magnifique Régiment Hier et Aujourd'hui avec le 35eme RAP .
35e régiment d'artillerie parachutiste
Le 35e régiment d’artillerie parachutiste (35e RAP) s'impose au sein de l'armée de Terre comme le spécialiste de l'artillerie parachutiste et de l'intégration des feux de toutes natures (sol-sol, air-sol, sol-air, appui-feu naval) au profit de la 11e brigade parachutiste (11e BP).
MISSIONS
Unique régiment d’artillerie de la 11e BP, le 35e RAP est le spécialiste de l’artillerie et des appuis d’urgence avec la possibilité de mises en place par la 3e dimension (aérolargage, poser d’assaut, aérotransport, héliportage) de ses parachutistes et de ses matériels, ainsi que de ses capteurs de renseignement.
Il est aussi expert de la coordination des appuis-feux de toutes natures au profit de la 11e BP.
Il est aujourd’hui l’unique régiment d’artillerie à armer une alerte permanente à 12h et 48h (contrat opérationnel) dans le cadre de l’échelon national d’urgence TAP (ENU TAP).
HISTOIRE
Créé à Vannes en 1873, le 35e régiment d’artillerie sera commandé par le colonel Foch de 1903 à 1905.
Riche de 146 ans d’histoire, le 35e régiment d’artillerie parachutiste (35e RAP) a été de tous les combats durant la campagne de Tunisie dès 1881.
Au cours de la première guerre mondiale, il sera cité à de très nombreuses reprises.
L’étendard du régiment est décoré de la croix de Guerre 14-18 avec 4 citations à l’ordre de l’armée et porte 5 inscriptions dans ses plis :
Saint Gond 1914, Champagne 1915, la Malmaison 1917, Noyon et Somme-Py 1918.
Le droit au port de la fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire lui sera accordée dès 1919.
Lors de la seconde guerre mondiale, il se distinguera également à Dunkerque, où il sera détruit à 75% en protégeant le réembarquement des troupes en mai et juin 1940.
Après la guerre, le régiment sera décoré de la médaille de la ville de Dunkerque pour son comportement héroïque.
Détruit à Dunkerque en 1940, il fut recréé à Vannes en 1945.
Par la suite, il sera reconstitué en novembre 1946 pour partir en Bavière et au début de l’année 1947, il est désigné pour rejoindre Tarbes et la division parachutiste.
Le lieutenant-colonel Mengus réussit avec succès la transformation du 35e RA en unité parachutiste qui devient le 35e RALP (35e régiment d’artillerie légère parachutiste).
Le 35e RALP participe aux conflits de décolonisation, en Indochine où il se distingue tout particulièrement le 20 novembre 1953 en sautant sur Dien Bien Phu avec un état-major et deux batteries pour la prise de la cuvette, mais aussi en Tunisie et en Algérie.
Une 6e inscription est portée sur l’étendard AFN 1952-1962.
En 1961, le 35e RALP devient 35e régiment d’artillerie parachutiste (35e RAP).
Le « 35 » participe aux interventions de la France de 1962 à aujourd’hui sur le territoire national ou à l’étranger.
Dans ce cadre, le régiment sera cité en Afghanistan (5e citation à l’ordre de l’armée) et au Mali (citation à l’ordre de la 11e BP).
Sa devise est « Droit devant ! ».
STRUCTURE
Le 35e RAP est composé de sept batteries :
1 batterie de commandement et de logistique (B.C.L) ;
1 batterie d’acquisition et de surveillance (B.A.S) ;
3 batteries d’appuis sol-sol (B1, B2, B3) ;
1 batterie de défense anti-aérienne sol-air (B4) ;
1 batterie de réserve (UIR).
MATÉRIEL
Comme chaque unité d’artillerie, le 35e RAP dispose de camions équipés d’un système d’artillerie (CAESAR) avec lesquels il s’est illustré sur les théâtres récents d’opérations extérieures notamment en Afghanistan et au cours de l’opération Barkhane dans la bande sahélo-saharienne.
Le 35e RAP dispose également de Mortiers de 120mm, de drone de reconnaissance au contact (DRAC) ou encore de missile transportable anti-aérien léger (MISTRAL) mais surtout d’un groupe de commandos parachutistes (GCP), spécialiste de l’action dans la profondeur, qui participe à l’opération COBRA.
Radars
5 radars de tir de l’artillerie de campagne (RATAC)
2 radars de surveillance des intervalles (RASIT)
1 radar de météo, station intégrée radar d’observation continue des courants aérologiques (SIROCCO)
3 radars sol-air MARTHA NC1
Véhicules
28 petits véhicules protégés (PVP)
22 véhicules de l’avant-blindé (VAB)
En résumé
Spécialiste de l'artillerie parachutiste
Composé de 7 batteries
IMPLANTATION
Au pied des montagnes, le 35e RAP jouit d'une situation géographique privilégiée.
Basé au cœur de la ville de Tarbes, le régiment se trouve à 45 minutes des Pyrénées, 1h20 de Toulouse, 1h30 de l'océan atlantique ou de l'Espagne.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Michel Admin
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Sujet: Re: LA GARNISON DE VANNES (1881-1914) Ven Fév 18 2022, 09:12