15 février 1942, chute de SINGAPOUR

Bonsoir
Je suis en train de rédiger ce sujet et on peut suivre le déroulement des opérations au fur et à mesure. Donc, le 15 février prochain, on arrivera à l'épilogue. Cela prend du temps pour lire et taper, c'est pour cela que la progression est lente. Mais avec des posts courts, faciles à lire on aura un aperçu de ces engagements moins connus entre les forces terrestres japonaises et les troupes britannique.



1ère Partie.
L’INVASION DE LA MALAISIE


Le 8 décembre 1941, une force d’invasion japonaise débarque sur les côtes de la Malaisie britannique alors qu’à la même heure un autre débarque se déroule au Siam, pays hostile à l’Indochine française. Le C-e-C du British Far-East Command, les forces britanniques en Extrême-Orient est l’Air Chief Marshall Robert Brooke-Popham chargé de la défense de la région. Il a conçu un plan pour repousser une attaque nippone, l’opération Matador qui prévoit d’envoyer des troupes en Thaïlande malgré la neutralité de la Thaïlande. Lors d’une reconnaissance, un avion Lockheed Hudson de la Royal Australian Air Force (RAAF) repère la flotte d’invasion mais Brooke-Popham interdit toute action de bombardement.
La défense de la Malaisie est confiée au Lt-G. Arthur Percival, General Officer Command (GOC) Malaya.


La 5e division japonaise (Lt-G Matsui TAKARO) constitue l’avant-garde de la force d’invasion qui débarque en Thaïlande. Elle est transporté à bord de trois navires,  Awazisan Maru, Ayatosan Maru et SakuraMaru. L’objectif des Japonais est de s’emparer de Pattani, ville proche de la frontière malaisienne. Un cessez-le-feu et un armistice sont rapidement conclus entre Plaek Pibulsonggram et les Nippons. La police royale thaïlandaise se retourne contre les troupes indiennes (Punjab Regiment) parties à l’encontre des forces japonaises conformément au plan Matador révisé en plan Krohcol.
LockheedHudsondelaRAAF

La 25e armée japonaise commandée par le lieutenant-général Tomoyuki YAMASHITA qui sera surnommé le « tigre de Malaisie » part d’Indochine française et débarque au nord de la Malaisie, sur les plages de Kota Baru. C’est une unité expérimentée dont les vétérans ont participé à la guerre contre la Chine. L’assaut amphibie est un succès. Le III Corps de l’armée indienne britannique (Lt-G Lewis HEATH) est la première unité à entrer en contact contre les forces d’invasion. Les Japonais contournent les points d’appuis les isolent et avancent vers le sud. Les navires de transports nippons sont attaqués par les bombardier Lockheed Hudson du 1st Sq. de la RAAF endommageant le Ayatosan Maru et SakuraMaru, l’Awazisan Maru étant complètement détruits.
Les Britanniques évacuent l’aéroport de Kota Baru dans la matinée. Les Japonais bénéficient de l’assistance du capitaine Patrick VAUGHAN HEENAN qui leur transmet des informations clandestinement.

Le 10 décembre, le cuirassé HMS Prince of Wales et le croiseur de bataille HMS Repulse de la force Z  basée à Singapour sont coulés sur la côte est de la Malaisie par des avions-torpilleurs  G3M Nell et bombardiers-torpilleurs Mitshubishi G4M Betty.

Disposant de chars légers Type 95 Ha-Go, les Japonais mettent en déroute les unités indiennes le 13 décembre à Jitra. Le 17 décembre, l’ile de Penang est évacuée. Le 11 janvier, Kuala Lumpur tombe entre les mains des Japonais. Le général Percival confie au Major-General Gordon Benett commandant la 8th Division (Australia) de défendre la rivière Muar. Au pont de Gemensah, les troupes de la Garde Impériale tombent dans une embuscade ou 700 hommes perdent la vie. Les Australiens parviennent à détruire six chars japonais. Autour de la ville de Muar, la plupart des officiers des unités indiennes sont tués. Le 16 Muar tombe aux mains des Japonais. La 45th Brigade (Indian) est quasiment anéantie. 161 Australiens rescapés de la bataille de la Muar sont massacrés à la baïonnette, les cadavres sont brulés. Le général Takuma Nishimura, commandant la Division de la Garde Impériale sera exécuté en 1951 pour ce crime de guerre.

L’effondrement du front contraint Perceval à évacuer la Malaisie pour se replier sur l’ile de Singapour le 27 janvier 1942,

A suivre,  la chute de Singapour,  15 février 1942.

Incroyable bravo à toi Alex,beau travail. 

Le 31 janvier 1942, les dernières unités du Commonwealth franchissent la chaussée reliant Johore (Malaisie) à Singapour et la détruisent après leur passage afin de ralentir l’avancée nippone. A partir du 3 février, les artilleurs japonais pilonnent les positions de la 8th Division, détruisant le réseau de communication. Les cinq canons BL 15 inch (381 mm) des défenses côtières de Singapour, trois pièces à Johore battery au nord et deux à Buona Vista battery ne vont jouer aucun rôle durant l’invasion japonaise.



Le 8 février, à 8h30, les Japonais commencent le bombardement de la côte nord de Singapour défendue par la 8th division (Australia) du Major-General Gordon BENNETT. Les 5e et 18e divisions (25e armée) franchissent le détroit de Johor au moyen d’embarcations et débarquent à Sarimbun beach. Trois Fairmale B motor launch tentent de s’opposer aux navires japonais. Ils occupent une tête de pont face à deux bataillons de la 22th Australian Brigade qui sous le nombre de plus en plus importants d’assaillants, doit se retirer vers minuit vers l’aérodrome de Tengah
La 8th division australienne débarque à Singapour


Le 9 février, les deux divisions (5e et 18e div.) environ 10 000 Japonais ont réussi à prendre pied sur l’ile. La 5e division capture la piste d’aviation de Tengah vers midi, les unités australiennes, coupées et isolées doivent se rendre.
Le 10 février, la Garde Impériale (général Takuma NISHINURA) effectue un nouveau débarquement au nord-est de Singapour mais subit de lourdes pertes causées par le feu des mortiers et des mitrailleuses de la  27th (Aust.) Brigade. Des contre-attaques sont menées localement au moyen de Bren Carrier. Mais en raison des problèmes de communications, les Australiens doivent se replier. Les Japonais ne sont plus loin du centre urbain de Singapour. Le lendemain, YAMASHITA, commandant la 25e armée, invite PERCIVAL à cesser le combat et à se rendre. PERCIVAL rejette la demande de reddition. WAWELL ordonne à PERCIVAL de lutter jusqu’au bout.
Le 13 février, la chaussée reliant l’ile au continent est réparée et les Japonais peuvent acheminer blindés et canons. L’espion qui informait les Japonais, le capitaine Patrick HEENAN est fusillé. A Singapour, la situation est critique pour le million de civils entassé dans la ville. Les Australiens ont établi un périmètre de défense au nord-ouest de Singapour.

A Pasir Panjang (la bataille des collines de l’opium), la 1st Malaya Infantry Brigade tient tête à la 18e division, luttant à la baïonnette. Des Japonais tentent de s’infiltrer par ruse, déguisés en soldats Sikhs, arborant des turbans, ils sont repoussés par les Malais qui se  battent désespérément jusqu’au bout.


Le 14 février, des hommes de la 18e division déboulent dans l’hôpital militaire Alexandra. Ils massacrent les soignants, les blessés à coups de baïonnettes, faisant 250 victimes.
Le 15 février, les Japonais parviennent à franchir la dernière ligne de défense au nord. Les munitions des défenseurs commencent à manquer.
A 17h15, après une dernière conférence avec ses officiers, une tentative de contre-attaque est vouée à l’échec, il faut envisager la reddition. PERCIVAL ordonne à ses troupes d’arrêter le combat. Pour Gordon BENNET, en conflit permanent avec PERCIVAL, il est hors de question de se rendre. Avec quelques officiers et civils, il monte à bord d’un sampan, traverse le détroit de Malacca pour rejoindre Sumatra et s’envoler pour l’Australie.



La chute de Singapour provoque une onde de choc, pour Churchill il s’agit du pire désastre de l’histoire militaire britannique. Le prestige de la Grande-Bretagne comme puissance impériale en prend un coup.

Les forces du Commonwealth ont perdu 5000 hommes. 85 000 Britanniques, Indiens et 15 000 Australiens sont capturés, beaucoup trouveront la mort durant la marche de la mort de Sandakan au travers de la jungle. Les Japonais déplorent 1714 tués et 3 378 blessés.






25e armée : Tomoyoki YAMASHITA
-5e division : Lieutenant-général MATSUI Takuro
-18e division : Lieutenant-general Renya MUTAGUCHI
-Garde Impériale : général Takuma NISHINURA



8th Division (Australian) : Major-général Gordon BENNETT
- 22th Brigade : Brigadier Harold TAYLOR
- 27th Brigade :

Indian III Corps : Lieutenant-General Sir Lewis "Piggy" HEATH
-Indian 9th Infantry Division : Major-general Arthur Edward BARSTOW
-Indian 11th Infantry Division : David MURRAY-LYON
44th Indian Infantry Brigade : Brigadier George BALLENTINE

1st Malaya Infantry Brigade : Major-General Frank Keith SIMMONS

Les prisonniers iront entre autres construire le fameux pont de la rivière Kwai.
Hitler s’est abstenu de féliciter le gouvernement japonais car pour lui, il était inimaginable que ’’la race jaune’’ puisse vaincre une puissance impériale européenne. Cette reddition a fait couler beaucoup d’encre, ultime humiliation, la reddition de Tobrouk, imprenable sera un nouveau revers pour Churchill.

Du bon travail, bien documenté  guy

Un très bon travail, oui.

Je l’ai rédigé pour le 80e anniversaire, avant les douze coups de minuit, cachet de la poste faisant foi. J'ai été étonné de la présence d’unités malaisienne et de leur bon comportement. Singapour, la Gibraltar du Pacifique a tenu 8 jours seulement.

Alex juste 

Merci à vous.

Ce qui m'a surpris c'est la "Blietzkrieg" japonaise, la Malaisie c'est les combats dans la jungle mais je pense que les unités indiennes étaient inadaptées à combattre sur ce type de front. Les chars japonais n'auraient jamais fait le poids contre de "vrais" blindés. Mais Singapour qui tombe en une semaine, c'est incroyable et avec par-dessus le marché deux cuirassés coulés, le HMS Prince of Wales et le Repulse.

Je passe sur la cruauté japonaise comme le massacre de l'hôpital militaire Alexandra, les massacres de soldats Aussie à la bataille de la Muar et les marches à la mort.

anecdote : mon système de Pompe à chaleur est de marque De Dietrich (alsacien) mais les 2 unités extérieures sont de marque MITSUBISHI (japonais),le dépanneur qui effectue la revision annuelle a eu droit à an cours gratuit d'histoire.........Maintenant il sait que MITSUBISHI était le constructeur du fameux chasseur ZERO EN 1940-45 (Pearl Harbour) vite dépassé par les chasseurs US par la suite

Durant la guerre,  Mitshubishi, Honda... étaient des complexes militaro-industriels appelés Zaibatsu
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A l’époque,  la chute de Singapour réputée imprenable a eu des répercussions dans tout l’Empire britannique, des blancs arrogants et sûrs de leur puissance étaient vaincus par des Asiatiques. Même Hitler s'est abstenu de féliciter ses alliés nippons. 80 000 prisonniers ce n’est pas rien, ils vont marcher dans la jungle pour rejoindre des camps de travail comme le fameux pont de la rivière Kwai. Les Japonais vont tenter de tourner les prisonniers Sikhs et rejoindre l’indépendantiste Bose. Ils finissent comme ça aussi.

Quel travail Alex,vraiment bravo à toi.

Dans les premières minutes on voit Percival se rendre, la colonne de prisonniers Australiens et les Japonais à bicyclette se déplacer dans la jungle. Les défenses côtières sont impressionnantes.
Il y a un paradoxe, au cinema, on ne voit pas de films montrant l’armeede Sa gracieuse Majesté combattre contre kes Japonais. Les deux seuls films que je connais sont le Pont de la Rivière Kwai et Furyo où ils sont captifs des Japonais alors que les Américains ont fait plutôt des films dur les combats que l’on connaît tous.

Merci Alex et pour la vidéo.