La chute des Philippines La chute des Philippines
Le général Homma commandant la XIVème armée japonaise disposait pour cette attaque de 57 000 hommes.Ce nombre relativement peu important de soldats japonais rendait l'effet de surprise et la maîtrise du ciel encore plus essentiels.
Les Alliés, quant à eux, disposaient de 80 000 hommes, dont 15 000 Américains, à Bataan, et 13 000 Américains à Corregidor.
Le général MacArthur avait laissé la plupart des soldats près de Manille, laissant défendre les côtes par des troupes philippines de deuxième ordre atteignant un total de 110 000 hommes.
Le 7 décembre 1941, 190 appareils de l'armée et 300 appareils de l'aéronavale japonaise attaquèrent les avions américains stationnés sur l'île de Luçon, s'emparèrent de l'île principale de l'archipel de Batan puis, le 10, ils envahirent l'île de Caminguin.
Enfin, entre les 22 et 24 décembre, 50 000 Japonais débarquèrent dans le golfe de Lyngayen situé près de Manille.
Aucune force japonaise ne rencontra de réelle difficulté car les troupes philippines mal armées s'effondraient devant les Japonais. Les pertes japonaises ne dépassaient pas 2 000 hommes. MacArthur, sentant qu'il ne pourrait pas écraser les Japonais avant qu'ils ne soient réellement installés à terre, décida, dès le 23 décembre, de replier ses forces dans la péninsule de Bataan.
Le 26 Manille fut déclarée ville ouverte et, malgré la confusion, les troupes étaient établies dans la péninsule de Bataan le 6 janvier 1942. Dès le repli sur la péninsule de Bataan, les Américains subirent le handicap de nourrir 100 000 personnes au lieu de 43 000 prévues.
De plus, la région étant infestée de paludisme, les trois quart des soldats furent hors de combattre.Ils repoussèrent malgré tout de nombreux assauts des Japonais. Début mars, les Japonais, affaiblis, n'étaient plus que 3 000 mais les Américains ne purent profiter de la situation étant eux-mêmes touchés par le paludisme.
Le général MacArthur quitta les Philippines le 11 mars en faisant ce serment : "je reviendrai"
Ce départ affecta le moral des Américains.
Fin mars, les Japonais reçurent 22 000 hommes en renfort et reprirent leurs attaques.
Le 9 avril le dernier responsable américain sur place, le général King, capitula pour éviter un "massacre".
Les 78 000 prisonniers de Bataan furent emmenés en captivité.
La marche de la mortLes Japonais leur imposèrent une "marche de la mort" de Mariveles au camp O'Donnell à San Fernando.
Les prisonniers durent parcourir plus de 100 kilomètres sous un soleil de plomb.
Nombre d'entre eux furent assommés et tués à coups de baïonnette sur le bord de la route.
La plupart des rescapés furent transférés par la suite au Japon. Les Japonais avaient pendant ce temps conquis Mindanao, Mindoro, Cebu, Panay, et Samar.
Ils voulaient maintenant conquérir l'île fortifiée de Corregidor qui se trouvait à l'entrée de la baie de Manille, et de la péninsule de Bataan, au nord-ouest de la baie.
L'effectif de la garnison de Corregidor était de 15 000 hommes.
Cette île n'était séparée de la péninsule de Bataan que par un peu plus de trois kilomètres, ce qui permettait aux Japonais de la bombarder. Le bombardement intensif se poursuivit semaine après semaine pulvérisant les défenses américaines.
Le 4 mai 1942, les Japonais tirèrent 16 000 obus dans la même journée et, le 5, 2 000 soldats japonais débarquèrent sur l'île. L'arrivée de chars provoqua l'effondrement des Américains.
Le 6 mai, le général Wainwright, qui commandait Corregidor capitula. Certains détachements refusèrent de se rendre par loyauté envers MacArthur. Ces derniers combats cessèrent le 9 juin.
Les pertes américaines durant cette campagne s'élèvent à 30 000 hommes tandis que les Philippins perdirent 110 000 hommes.
Le nombre total des hommes qui capitulèrent à Corregidor et à Bataan s'éleva à 95 000 hommes.
Les Japonais dénombraient 12 000 tués et blessés, sans compter les malades.
Les défenseurs de Bataan et de Corregidor avaient tenu 6 mois.
Les Japonais étaient désormais maîtres les Philippines.En septembre 1944, les forces américaines étaient en mesure d'attaquer Iwo Jima ou Okinawa mais, pour des raisons politiques et de prestige, le général Douglas MacArthur souhaitait d'abord reconquérir les Philippines. Il obtint gain de cause.
La défense des Philippines était assurée par la XIVème armée, sous les ordres du général Yamashita.
Il disposait de 9 divisions d'infanterie, d'une division blindée et la IVème armée aérienne. Il avait également sous ses ordres 25 000 marins.
Dès que le lieu des débarquements américains serait connu, les porte-avions japonais devaient attirer les porte-avions américains vers le nord tandis que les troupes de Yamashita et les cuirassés japonais devaient clouer au sol les troupes débarquées.
L'invasion américaine débuta le 20 octobre 1944 avec le débarquement sur Leyte de 4 divisions de la VIème armée du général Krueger. L'opération était appuyée par la IIIème flotte de l'amiral Halsey.
L'invasion avait été précédée à partir du 10 octobre par des raids aériens sur les îles de Formose, Luçon et Okinawa.
Lors de ces raids aériens, les pilotes américains étaient confrontés à de jeunes pilotes japonais inexpérimentés.
Ceux-ci exagéraient terriblement leurs résultats.Dans leurs rapports, ils déclaraient la destruction de 11 porte-avions, 2 cuirassés et de 3 croiseurs américains.
En réalité, les raids américains avaient détruits 55 avions japonais au prix de 79 appareils et aucun navire américain n'avait été coulé.
Sur la foi de ces rapports totalement faux, les Japonais décidèrent d'appliquer leur plan de défense et lancèrent leur force navale.
Celle-ci se rendit rapidement compte de l'absurdité des rapports de leurs pilotes et la flotte fit demi-tour.
Le 18 octobre, un message en clair d'un responsable américain fournit aux Japonais le lieu du débarquement.
Selon les plan japonais, l'amiral Ozawa et ses 4 porte-avions devait attirer a lui la flotte américaine et la flotte de l'amiral Kurita, composée de 7 cuirassés et 16 croiseurs était chargée de lui prêter main forte.
Celle-ci devait pénétrer dans le golfe de Leyte par le détroit de Surigao. L'état-major japonais espérait ainsi pouvoir couler les transports de troupes de MacArthur et ils étaient persuadés que le Yamato et le Musashi pourraient facilement couler les cuirassés américains plus âgés.
Il pensait également que les porte-avions de l'amiral Halsey ne seraient pas sur les lieux.
Ce plan ne fonctionna pas.Dans la nuit du 23 octobre, Kurita fut repéré par 2 sous-marins américains qui purent couler 2 croiseurs et en endommager un troisième.
Voulant sauver les vaisseaux de Kurita, Ozawa essaya vainement d'attirer vers lui les Américains mais les porte-avions de Halsey attaquèrent Kurita.
Une attaque d'avions japonais de l'armée de terre et des porte-avions d'Ozawa fut repoussée.
50% des appareils furent abattus mais, le Princeton fut sévèrement touché.
L'attaque de l'aéronavale américaine eut plus de succès puisque le Musashi fut touché par 19 torpilles et 15 bombes.
1 croiseur fut également gravement endommagé. Après cette attaque, Kurita fit demi-tour. Halsey, qui croyait que Kurita battait en retraite, avait constaté que l'escadre de Kurita ne possédait pas de porte-avions.
Il envoya donc des avions de reconnaissance à leur recherche.
Le 24, en fin de journée. l'escadre d'Ozawa fut repérée.
Halsey décida d'attendre le lendemain pour attaquer. Mais, dans la nuit, il fut informé que la flotte de Kurita faisait demi-tour et ne se trouvait plus qu'à 65 kilomètres de sa position.
Le plan initial des Japonais consistant à prendre en tenaille la flotte de Halsey se réalisait enfin.L'attaque nocturne d'Ozawa fut repoussée grâce, en grande partie, aux radars des Américains.
Les cuirassés d'Oldendorf coulèrent 2 cuirassés japonais.
Un nouveau message alarmant arriva. Celui-ci signalait la présence de la flotte de Kurita qui attaquait le détachement laissé par Kinkaid pour protéger les plages du débarquement des troupes de MacArthur sur Leyte.
Ce détachement, composé de navires de commerce transformés en porte-avions et de quelques destroyers n'avait aucune chance face aux terribles canons du Yamato.
Kinkaid demanda de l'aide à Halsey, lui demandant d'urgence des cuirassés dans le golfe de Leyte.
Halsey lui refusa pourtant cette aide, persuadé que l'aviation de Kinkaid pourrait tenir en respect Kurita jusqu'à l'arrivée des 6 cuirassés de sa flotte.
L'attaque de Kurita fut malgré tout freinée par les quelques destroyers et avions américains qui protégeaient la retraite des 6 porte-avions d'escorte. Mais 1 porte-avions et 3 destroyers furent néanmoins coulés.
Le 25 au matin, Kurita stoppa sa poursuite et se retourna vers le golfe de Leyte ou se trouvaient les bateaux de transports et les péniches de débarquement.
Kinkaid envoya un nouveau message à Halsey qui comprit que la situation était critique.
A ce moment, son aviation avait déjà causé de gros dommages à la Flotte d'Ozawa et, malgré son désir d'achever son ennemi avec ses canons, il dû se résoudre à rallier le golfe de Leyte avec ses cuirassés rapides.
Kurita fit soudain cap au nord et se dirigea vers sa ligne de retraite du détroit de San Bernardino.
Quelles étaient les causes de ce retrait s'apparentant à une fuite ? Le facteur décisif fut la mauvaise interprétation d'un message intercepté qui lui donna l'impression que les forces de secours américaines s'approchaient de sa ligne de retraite.
Kurita décida donc logiquement d'abandonner son attaque contre le golfe de Leyte et de foncer vers le nord pour faire face à cette menace avant que l'arrivée des renforts ne lui coupât la retraite.
Arrivé au détroit de San Bernardino, ne voyant aucun ennemi, Kurita se dirigea vers l'ouest.
L'évasion des cuirassés japonais fut compensés par la destruction des 4 cuirassés d'Ozawa : le Chitose, le Zuikaku, le Zuiho et Chiyoda.Cette bataille du golfe de Leyte fut la plus grande bataille navale de tous les temps. 282 navires y participèrent ainsi que des centaines d'avions.
Les pertes des Japonais s'élevèrent à 4 porte-avions, 3 cuirassés, 6 croiseurs lourds, 3 croiseurs légers et 8 destroyers.
Les américains n'avaient perdu qu'un porte-avions léger, 2 porte-avions d'escorte et 3 destroyers.
Cette bataille inaugurait également une nouvelle arme redoutable : Les Kamikazes. Pour la première fois, les américains furent confrontés aux attaques organisées de Kamikazes.
Lors de cette première tentative, ils ne purent couler qu'un seul porte-avions et à en endommager plusieurs.
Le facteur le plus décisif de cette bataille est sans contestation la destruction des 4 porte-avions japonais.
Désormais, sans porte-avions, les 6 cuirassés restants étaient inutiles.
Sur terre, les Américains s'emparèrent des aérodromes de Dulag et Tacloban. Puis, ils atteignirent la baie de Carigara le 2 novembre, vint le tour de Abuyog.
Ces avances leurs permirent de s'emparer de 5 aérodromes supplémentaires. Fin novembre, 183 000 Américains étaient à Leyte.
Les combats continuèrent jusqu'à la fin de l'année.
La VIème armée se battit dans les ruines de Manille contre 20 000 Japonais, commandés par le vice-amiral Iwabachi. Il fallut 173 jours de siège, et 40 000 morts pour que les Américains occupent Luçon en août 1945, à la suite de la reddition de Yamashita, qui commandait 50 000 hommes.
Durant cette bataille, les Américains perdirent 15 584 soldats et 3 800 marins, tandis que les Japonais avaient perdu 74 000 soldats et 10 500 marins.