Point de situation des opérations du vendredi 7 au jeudi 13 janvier 2022

AFRIQUE – BARKHANE 

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

Dans la bande sahélo-saharienne, plusieurs opérations conjointes et actions de partenariat ont marqué la semaine.

ACTIVITÉ DE LA FORCE

Du 31 décembre 2021 au 2 janvier 2022, le sous-groupement tactique désert (SGTD) de la TF Takuba a mené une opération de sécurisation autour de la Base opérationnelle avancée de Ménaka et de harcèlement des groupes armés terroristes.

Il a conduit de nombreuses missions de présence et de surveillance au sud et au sud-est de Ménaka.

Dans le même temps, une partie du SGTD s’est déployée pour protéger l’arrivée sur la BOA d’un convoi logistique venu de Gao pour ravitailler la TF Takuba en vivres et matériels.

Du 29 décembre 2021 au 2 janvier 2022, l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) n°6, appuyée par le Task Group (TG) 2 franco-tchèque, a mené une opération de reconnaissance et de harcèlement des groupes armés terroristes (GAT) au sud-est de Ménaka, dans la région de Tin Abao.

Cette opération, planifiée et menée avec le commandement malien, a permis de réaffirmer la présence des Forces armées maliennes (FAMa) et d’accentuer une présence dissuasive dans la zone sud de Ménaka. Les soldats maliens, conseillés et appuyés par les commandos français et tchèques, ont effectué une patrouille de reconnaissance autour du lac de Tin Abao et contrôlé les mouvements de véhicules sur la RN20 reliant Ménaka à Anderamboukane.

L’ULRI n°6 et le TG2 ont poursuivi leur mission de reconnaissance au sein de plusieurs villages dans les alentours de Tin Abao. Cette mission, qui a permis de rassurer les populations, s'est appuyée sur une très bonne coordination tactique entre les militaires de la TF Takuba et les FAMa de l’ULRI 6.

Le 6 janvier, les Forces armées maliennes (FAMa), appuyées par le sous-groupement tactique désert (SGTD) de la TF Takuba, ont conduit une mission de surveillance dans la ville de Ménaka et ses alentours.

Celle-ci s’est déroulée à l’occasion du jour de marché, en vue de le sécuriser et de rassurer la population. Dans une manœuvre cordonnée, le dispositif composé des militaires maliens et français, complété par un véhicule de police de la ville de Ménaka, a opéré dans ce secteur qui représente un carrefour commercial important du Liptako. Ces opérations de réassurrance contribuent à la sécurité de la population.

   

En mission de surveillance dans une zone de piraterie à risque élevé, le PHM EV Jacoubet s’est entraîné le 8 janvier avec la frégate danoise HDMS Esbern Snare dans le golfe de Guinée. Les divers exercices, dont des manœuvres de ravitaillement vertical et de treuillage entre l’hélicoptère Sea Hawk de la frégate danoise et l’EV Jacoubet, ont permis de renforcer l’interopérabilité des deux marines déployées dans la zone, qui agissent dans le cadre des « Présences maritimes coordonnées », mécanisme de coordination des moyens navals et des actions de coopération, mis en œuvre par une cellule de coordination de l’état-major de l’Union européenne (EMUE).

   

AFRIQUE – FFDj  

Les activités de partenariat militaire opérationnel (PMO) menées par les Forces françaises à Djibouti couvrent un large éventail dans les domaines terre-mer-air-soutien, afin de répondre aux besoins des partenaires.

Les actions menées à Djibouti se font majoritairement au profit des bataillons (BAT Hill) déployés en Somalie sous commandement de la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).

Plusieurs actions ont également été conduites au profit des forces armées ougandaises avec le détachement d’instruction opérationnelle (DIO) UGABAG au profit de bataillons ougandais en préparation avant projection au sein de AMISOM.

Des DIO dans les domaines de l’aguerrissement et de la lutte contre-IED ont été menés au profit des armées kenyanes.

Au total, plus de 7 600 militaires africains ont bénéficié des actions de partenariat militaire opérationnel des FFDj qui ont cédé plus de 400 000 € de matériels.

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

L’opération CHAMMAL, volet français de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), se poursuit et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre Daech, car l’organisation terroriste reste très présente menant un combat en réseau, clandestin en dissimulant ses capacités. La France apporte par ailleurs une action de conseil auprès des forces de sécurité irakiennes afin de contribuer à leur montée en puissance. Au sein du JOCAT (Joint Operations Command Advisory Team), structure conseillant le commandement interarmées des opérations irakien, plusieurs officiers français insérés apportent leurs compétences dans des domaines variés (renseignement, feux, opérations terrestres et aériennes).

ACTIVITÉ DE LA FORCE

Le 11 janvier, au terme d’un mandat de six mois, l’officier français National Representative (NR) auprès du Centre de commandement interallié pour les opérations aériennes (CAOC) d’Al-Udeid, au Qatar, a été relevé par un autre officier aviateur.

Le CAOC d’Al-Udeid est un intégrateur de capacités aériennes assurant, entre autres, la conduite des opérations aériennes menées dans le cadre de l’Opération INHERENT RESOLVE (OIR) au Levant.

Le rôle du NR français est de veiller à ce que l’ensemble des moyens aériens nationaux engagés dans l’opération de lutte contre Daech soient employés conformément aux directives d’emploi fixées par le niveau stratégique français. Il assure l’interface entre le directeur du CAOC et le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) et le Senior national representatitve (SNR-O) français à Bagdad.

Aujourd’hui, les Rafale de l’armée de l’Air et de l’Espace qui sont déployés sur le théâtre contribuent à l'appréciation de situation de la Coalition et de la France, apportent un appui aux forces locales engagées au sol. Ils contribuent également au respect de la souveraineté de l’espace aérien irakien.

Le mandat du NR a notamment été marqué par l’opération APAGAN en août 2021. C’est depuis le CAOC d’Al-Udeid qu’avaient été quotidiennement coordonnés les créneaux d’atterrissage des avions de transport français sur l’aéroport international de Kaboul.

La frégate multi-missions (FREMM) Provence est intégrée depuis le vendredi 7 janvier au sein de l’opération CHAMMAL, en Méditerranée orientale. La Provence a rejoint sa zone de surveillance dans le canal de Syrie. La complémentarité des capacités françaises déployées au Levant permet de démultiplier et de combiner les effets pour assurer l’efficacité des appuis dans la lutte engagée contre Daech 

En complément, cette mission de surveillance permet de disposer d'une appréciation autonome de situation et marquer l’attachement de la France à la liberté de circulation maritime et aérienne en eaux internationales.

A son arrivée sur le théâtre, la Provence a retrouvé la FREMM Auvergne afin de naviguer en surface action group (SAG), permettant ainsi d’évoluer et de coopérer en force constituée.

La frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul a quitté l’opération AGENOR le 7 janvier et opère désormais en soutien associé aux opérations de lutte contre les trafics illicites Combined task force 150 et de lutte contre la piraterie ATALANTE.

Le 8 janvier, le Chevalier Paul s’est entraîné avec les Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) et a participé à un exercice de défense aérienne.

 BASSIN MÉDITERRANÉEN – Opérations maritimes

Le 9 janvier 2022, les frégates multi-missions (FREMM) Auvergne et Provence ont opéré conjointement en Méditerranée orientale dans le cadre de manœuvres interarmées et interalliées. Après une frappe simulée de missiles de croisière navals (MdCN), en coopération avec la marine américaine, les deux bâtiments ont réalisé un exercice de défense aérienne avec deux chasseurs Rafale de la base aérienne projetée (BAP) au Levant. Cet exercice illustre la capacité des armées françaises à mettre en œuvre, dans un cadre interarmées et loin de leurs bases, des moyens crédibles et interopérables pour affirmer l’attachement de la France à la liberté d’opérer en espace aérien international et en haute mer, dans une zone stratégique pour l’Europe.

Du 3 au 5 janvier 2022, les militaires français de la Force Commander Reserve (FCR) et leurs homologues du bataillon ghanéen (GHANBATT) ont conduit une patrouille commune au Sud-Liban et se sont entraînés ensemble lors d’une séance de tirs à Naqoura.

Ces interactions avec les divers bataillons positionnés au Sud-Liban permettent de mieux connaître les compétences et les capacités opérationnelles de chacun pour une meilleure coordination.

Cette semaine, la contribution des Armées à la campagne vaccinale s’est intensifiée, fruit d’un dialogue constant avec les ARS et les préfectures.

Cette contribution se traduit par de nombreux renforts militaires au sein des centres de vaccination civils dans l’ensemble de la France métropolitaine.

Ce sont près de 200 militaires qui chaque jour contribuent aux injections de vaccins dans une cinquantaine de centres civils.

Depuis le 22 décembre, ces renforts militaires ont injecté près de 30 000 doses de vaccins.

En plus de ces opérations de renforts, près de 300 marins œuvrent au sein des deux vaccinodromes marseillais du Bataillon de marins-pompiers de Marseille et prodiguent environ 4 000 injections par jour.

En région parisienne, 110 sapeurs-pompiers de Paris assurent près de 2 000 injections par jour dans un centre autonome et en renfort au sein de quatre centres de vaccinations.

À l’issue de la phase MARATHON, qui a projeté deux Rafale F3-R et un A330 Phénix de la France métropolitaine vers l’île de La Réunion le 5 janvier dernier, les trois aéronefs ont rallié la base aérienne 188 de Djibouti le 8 janvier, pour une durée de trois semaines.

Ces aéronefs ont été rejoints par deux Rafale, deux Mirage 2000-5, trois Mirage 2000D et un avion ravitailleur A330 Phénix déployés depuis la France dans le cadre de la mission de projection MINOTAURE. Ce raid a duré de plus de sept heures et a permis de conduire une simulation dite « d’entrée en premier » sur un théâtre d'opération extérieure.

SHIKRA, qui englobe l’ensemble de ces missions et dont l’objectif est l’entraînement des équipages de l'armée de l'air et de l'espace au combat de haute intensité, doit durer jusqu’à début février et mobilise 11 avions.