HistoriqueKieffer présente Charles Trépel à l'Amiral Auboyneau (20 mai 1942)
Au début de 1940 fut formé en Angleterre un commandement des opérations combinées. Son premier but fut l'entraînement à la guerre amphibie, et son second de mettre sur pied et d'exécuter des raids sur les côtes ennemies. Pour cela était prévu des troupes et du matériel de toutes armées (terre, air, mer) et de tous les alliés.
En mars 1941, le capitaine de corvette Kieffer réussit à persuader le commandement français à Londres de confier aux Britanniques l'entraînement et l'emploi d'un groupe de volontaires français pour assumer ce genre de missions. Le premier groupe qui vient s'entraîner dans les bases anglaises prend le nom de compagnie de fusiliers marins et est affecté au deuxième commando anglais. C'est là que prit racine cette profonde camaraderie et l'esprit de corps qui unit ces hommes encore aujourd'hui. La compagnie est affecté au numéro 2 commando après un stage à Achnaccary (fin mai 1942). Elle reste compagnie de fusiliers marins commandos et ne prendra officiellement le nom de première compagnie fusiliers marins commandos que le 12 novembre 1942 (note 952 F.N.F.L.).
Kieffer raconte que sous Néron, on avait préparé une grande soirée dans l'arène. Les lions affamés auraient pour proies de féroces barbares venus de Grande Bretagne et appelés "commandos". Lorsqu'on ouvrit les cages, en s'aperçut qu'il n'y avait plus de lions. Les commandos, oubliés dans la distribution de nourriture la veille avaient mangé les lions.
Le 19 août 1942, lors du raid de Dieppe a lieu la première participation de 15 commandos de la compagnie. Hitler donne alors l'ordre de passer par les armes tout commando fait prisonnier. Rommel refuse de diffuser cet ordre dans l'armée sous ses ordres. Quelques semaines après le raid de Dieppe les hommes recevront le béret vert des commandos. Un groupe de 150 bérets verts défileront à Londres le 14 juillet.
A l'automne1943, la compagnie se renforce et devient Bataillon de Fusiliers Marins commandos.
A partir de novembre 1943, le bataillon installé sur les côtes sud de l'Angleterre, effectue un grand nombre de missions de reconnaissance et de raids de sondage sur les côtes françaises, belges et hollandaises. Des missions d'attaque pour tâter les réactions ennemies, de destruction de radar, de kidnapping de soldats allemands sont aussi effectuées après de très minutieuses répétitions et une imagination sans cesse renouvelée des détails. Mission de renseignement sur Graveline où le maître Wallerand, allant jusqu'au bout de la volonté, meurt à quelques mètres de la vedette qu'il doit rejoindre au retour de sa mission. Scheveningen en Hollande où le capitaine Trépel et ses cinq commandos sont portés disparus. Leur mort est restée un mystère, bien qu'on peut penser qu'ils sont morts de froid et de faim. Les corps retrouvés ne portaient aucune blessure. Raid de Jersey où le sous-lieutenant Hulot prit le commandement à la mort de son chef dont il ramena le corps.
En mars 1944, tous les raids sont suspendus. Les commandos français sont intégrés au 4ème commando Anglais pour la préparation du débarquement.
6 juin 1944, mission du 4ème commando: prendre Ouistreham après avoir débarqué à proximité. Une des troupes est commandée par l'officier des équipages Lofi qui prendra le commandement du commando après la blessure du commandant Kieffer. Elle entre la première au pas de course dans Ouistreham. Le sous-lieutenant Hubert, un des plus jeunes officiers est tué alors qu'il attaque le casino devenu poste de commandement allemand. 40% des commandos français seront tués ou blessés dans cette première attaque du débarquement, mais la mission est accomplie à temps pour que les autres phases puissent se dérouler comme prévu. Les commandos poursuivront par Bavent. Pont l'Evèque est traversé le 24 août. Le 25 août, ils entrent à Beuzeville qui n'est plus occupé. Ils y cantonneront jusqu'au 6 septembre, date à laquelle ils regagneront le camp de Petworth (West Sussex). Pendant ce temps Paris est libéré.
Après un retour en Angleterre, pour mise au repos et reconditionnement, le 4ème commando, unité de 500 hommes, est intégré à la 1ère armée canadienne en Belgique. Un mission difficile se présente: prise de l'ile de Walcheren afin d'ouvrir le canal d'accès au port d'Anvers. La ville de Flessingue est le premier objectif. En deux jours la ville est prise. L'ennemi a 500 tués ou blessés et plus de 1000 prisonnniers. Le commandant suprême des forces alliées devait déclarer qu'il considérait cette opération comme la plus brave et la plus audacieuse de cette guerre. Suivent ensuite 3 raids sur l'ile de Schouwen et deux dernières batailles à Wessel et Minden avant la signature de l'armistice. Les commandos rentrent alors en Angleterre. Durant cette guerre, le bataillon de Fusiliers Marins aura été cinq fois cité à l'ordre de l'Armée et aura reçu les fourragères de la croix de guerre et de la médaille militaire.