Comment la fonte des glaciers permet aux historiens d’en savoir davantage sur la Grande Guerre .
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Commandoair40 Admin
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Sujet: Comment la fonte des glaciers permet aux historiens d’en savoir davantage sur la Grande Guerre . Jeu Mai 20 2021, 23:41
Comment la fonte des glaciers permet aux historiens d’en savoir davantage sur la Grande Guerre
Dans les Alpes italiennes, le réchauffement climatique et la fonte des glaciers vont permettre aux historiens d’acquérir des connaissances sur une bataille de tranchées très violente, qui s’est déroulée lors de la Première Guerre mondiale :
« la guerre blanche ». Elle opposa les armées italienne et austro-hongroise entre 1915 et 1918.
(Carte : Ouest-France)
Quoiqu’en disent les climatosceptiques, le réchauffement climatique est une réalité qui se voit sur le terrain.
Alors que la banquise arctique n’en finit pas de fondre, les glaciers continentaux reculent massivement et presque partout sur la planète depuis les années 1960.
L’une des preuves de cette fonte ?
L’apparition de vestiges archéologiques et de cadavres momifiés qui étaient auparavant figés sous les glaces…
Ce réchauffement touche de nombreuses régions du monde, et les Alpes n’échappent pas à la règle.
Il y a quelques années, des corps de soldats avaient été retrouvés dans le village de Peio, dans le nord de l’Italie, à la frontière entre la Lombardie et le Trentin-Haut-Adige.
Des fouilles archéologiques ont permis de découvrir qu’il s’agissait des dépouilles de combattants tués de la Première Guerre mondiale, rapporte le quotidien britannique The Guardian mardi 4 mai 2021.
Plus de 80 corps retrouvés
La fonte du glacier alpin va ainsi permettre aux historiens d’en savoir un peu plus sur l’une des batailles de tranchées les plus violentes du premier conflit mondial :
« la guerre blanche », qui opposa les armées italienne et austro-hongroise de 1915 à 1918.
Des objets ayant appartenu à des soldats et retrouvés dans les Dolomites du Trentin-Haut-Adige. (Photo : Musée de la Grande Guerre de Peio)
Les soldats avaient construit une caserne en bois dans une grotte, au sommet du mont Scorluzzo, haut de 3 095 mètres et surplombant le col du Stelvio, non loin de Bormio.
Un point d’observation stratégique durant la guerre, qui abritait une vingtaine d’hommes de l’armée austro-hongroise.
C’est dans cette zone très reculée des Alpes et dans les Dolomites du Trentin-Haut-Adige que les protagonistes se sont battus, en altitude et dans la neige.
D’où le nom de « guerre blanche ».
Depuis quelques dizaines d’années, plus de 80 corps de militaires tués lors de ces combats en altitude, momifiés par la glace, ont été mis au jour à la suite de la fonte des glaciers.
Le phénomène devrait se répéter dans les années à venir.
Un musée en 2022
La présence de la caserne au mont Scorluzzo était connue depuis un certain temps, mais ce n’est qu’en 2015, lorsque la glace a complètement fondu, que les chercheurs ont pu y pénétrer.
L’abri avait été refermé à la hâte lorsque la guerre a pris fin en novembre 1918, les soldats abandonnant la plupart de leurs biens.
À l’intérieur se trouvaient des lits de paille, des vêtements, des lanternes, des journaux, des cartes postales, des pièces de monnaie, des conserves…
L’abri des soldats et tous les objets que celui-ci contenait seront exposés dans un musée qui ouvrira ses portes à Bormio en 2022.
La caserne constitue « un témoignage historique de la guerre blanche, qui nous aide à comprendre les conditions extrêmes dans lesquelles les soldats ont vécu, explique Stefano Morosini, historien et coordinateur des projets patrimoniaux au parc national du Stelvio, dans les colonnes du quotidien britannique.
Ces vestiges nous permettent d’acquérir des connaissances, et c’est une conséquence du réchauffement climatique ».
La fonte des glaces permet de découvrir chaque année des objets d’anciens soldats italiens. (Photo : Musée de la Grande Guerre de Peio)
Des objets historiques exposés au Musée de la Grande guerre de Peio. (Photo : Musée de la Grande Guerre de Peio)
Des corps découverts par des randonneurs
Les historiens estiment que beaucoup plus de soldats ont été tués par les avalanches, les chutes ou le froid que lors des combats.
Des dizaines de cadavres, certains encore en uniforme, ont émergé de la fonte des glaces au cours de la dernière décennie.
L’été dernier, un randonneur est tombé sur le corps d’un soldat enveloppé dans le drapeau italien sur le glacier Adamello, dans les montagnes qui chevauchent la Lombardie et le Trentin.
« Un cadavre est retrouvé tous les deux ou trois ans, généralement dans des endroits où il y avait des combats sur le glacier », rapporte Marco Ghizzoni, membre du personnel du musée de la Guerre blanche d’Adamello.
Avant le dégel des tombes glacées des soldats, la découverte la plus marquante d’un corps sur un glacier a été effectuée en 1991, lorsque deux randonneurs allemands ont retrouvé la dépouille momifiée d’un chasseur âgé de 5 300 ans dans les Alpes de l’Ötztal, près de l’Italie, à la frontière avec l’Autriche.
Le réchauffement climatique va se poursuivre.
Le glacier des Alpes va, lui, continuer de dévoiler des vestiges du passé.
Avec la progression du réchauffement climatique, des vestiges longtemps ensevelis sous la glace refont surface. Museo della Guerra Bianca in Adamello
La caserne du Monte Scorluzzo abritait les vestiges de la vie quotidienne de sa modeste garnison austro-hongroise. Museo della Guerra Bianca in Adamello
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Comment la fonte des glaciers permet aux historiens d’en savoir davantage sur la Grande Guerre .