La première guerre mondiale, qui se déroule de 1914 à 1918, est un conflit d’abord européen, qui connaît ensuite une internationalisation entre, d’une part :
L’Allemagne et son alliée, l’Autriche–Hongrie, auxquelles s’allient la Turquie et la Bulgarie, et d’autre part :
La France, la Grande-Bretagne et ses Dominions, la Russie, la Belgique, auxquelles se joignent le Japon, l’Italie, le Portugal et la Roumanie, ainsi que les U.S.A., la Grèce, la Chine et divers Etats sud-américains.
L’attaque allemande
La guerre commence en France par une offensive des divisions allemandes, lesquelles, après avoir envahi la Belgique, et soutenues par une puissante artillerie, déferlent sur les provinces du nord avec pour objectif de « saigner »en quelques semaines l’armée française, au cours d’une guerre-éclair.
C’était compter sans le général Foch et le courage farouche des poilus :
« Ils ne passeront pas !»
Le général Foch, assisté des généraux Joffre et Gallieni, et avec l’aide des troupes britanniques et belges, réussit à stopper l’offensive allemande sur l’Aisne et sur la Marne.
Un immense front de 750 kilomètres de longueur s’établit alors de la Suisse à la mer du Nord. Des contre-attaques sont tentées en Champagne et en Artois, sans autre résultat que de causer d’énormes pertes dans les rangs français.
La guerre change de visage et devient une guerre d’usure : ils étaient partis la fleur au fusil, pour une guerre « fraîche et joyeuse » ; les soldats creusent des tranchées et s’enterrent, vivent dans la boue, le froid, l’horreur quotidienne. Des contre-offensives françaises et britanniques sont à nouveau tentées en divers secteurs, sur la Somme, à Ypres, à Cambrai ; les percées se révèlent impossibles et chaque tentative se solde par d’énormes pertes humaines. Plusieurs divisions américaines viennent renforcer le dispositif franco-britannique.
L’armée allemande, en violation des conventions internationales, utilise des gaz asphyxiants au chlore, l’ypérite ou « gaz moutarde », et bombarde des villes comme Reims, y causant de nombreuses victimes civiles.
« On les aura ! »
Au cours de la bataille de Verdun, des dizaines de milliers d’obus s’abattent sur les soldats, créant sur plusieurs kilomètres carrés un paysage lunaire où toute vie est anéantie. 500.000 morts français et allemands seront dénombrés sur ce seul champ de bataille apocalyptique…
Un obus dans la nuit...
Pendant que se déroulent dans diverses contrées du monde, les multiples campagnes de ce conflit planétaire, sur le sol français, des noms comme Douaumont, Fort de Vaux, le Chemin des Dames, la Tranchée des Baïonnettes, l’Hartmannwillerskopf, la Somme, Hazebrouck, l’Argonne, les Flandres, et tant d’autres, sont autant de hauts lieux qui sonnent le glas de toute une génération de jeunes Français, hachée par les obus, fauchée par les balles, et marquent le sacrifice des jeunes volontaires américains, canadiens, anglais, anzac, et toutes autres nationalités, venus sur le sol de France pour y mourir..
Le courage d'un officier (volontaire, à n'en pas douter), entrainant ses soldats hésitants
Fossés du Fort de Douaumont
Mais ils sonnent aussi le glas de l’expansionnisme germanique à l’Est, le « Drang nach Osten », car cette résistance héroïque a pour effet de fixer sur le front de l’Ouest, la plus grande partie de l’armée allemande.
Finalement, celle-ci est contrainte de battre en retraite et la guerre se termine par la victoire des armées alliées à la France et par la libération de l’Alsace et de la Lorraine, qui étaient occupées depuis 1871. Le drapeau français flotte à nouveau sur Metz et Strasbourg.
Les pertes humaines
Le bilan humain de la guerre est catastrophique. Le conflit qui a mobilisé plus de 60.000.000 d’hommes, a causé la mort de 8.000.000 d’entre eux en Europe. L’Allemagne a perdu 1.800.000 hommes, la Russie autant, l’Autriche-Hongrie1.100.000, le Royaume-Uni 750.000, l’Italie 650.000.
Par rapport à sa population de moins de 40.000.000 d’habitants, la France a payé le plus lourd tribut à la victoire : elle pleure pour sa part 1.400.000 morts et compte 2.800.000 blessés dont 1.000.000 d’invalides, de mutilés, de gazés et de ‘’gueules cassées’’. Si au total, la France a mobilisé plus de 8.000.000 d’hommes, ses combattants n’étaient que 5.000.000. Cela signifie que 28 % de ceux-ci ont été tués et plus de 50% blessés, la moitié d’entre eux, deux fois….
Sur le plan démographique, la France mettra plus de 30 ans à se remettre d’une telle hémorragie et sur le plan moral, nul ne saurait sérieusement contester que vingt ans après, au début de la guerre 1939-1945, elle restait encore fortement meurtrie et marquée par l’épouvantable conflit précédent.
« Plus jamais ça »
Ce devait être la « der des der ».
C’est après la fin de la guerre 1914-1918 que la Croix du Combattant Volontaire a été créée afin d’honorer les volontaires qui, sans y être contraints par les nécessités du service, se sont engagés dans un conflit extrêmement meurtrier, à l’issue duquel, les combattants rentrés indemnes ne représentaient plus qu’une
petite minorité d’entre eux. Les tués et les blessés ont été si nombreux que les survivants mettront de longs mois et parfois des années, avant de redevenir psychiquement des civils et de pouvoir retrouver le sourire ainsi qu’une vie normale. Ils resteront à jamais marqués par leurs longues et terribles épreuves.
Les survivants puisaient un certain réconfort dans l’idée que cette guerre allait servir d’enseignement au monde entier et qu’elle ne pouvait donc qu’être la dernière des dernières, ‘’la der des der’’ selon l’expression qui fit florès à l’époque (« plus jamais ça »…).
Citation :
Ils ne pouvaient deviner que dans les rangs de l’armée qui battait en retraite vers l’Allemagne, se trouvait Adolf Hitler, un obscur gefreiter de trente ans, et moins encore imaginer qu’à peine vingt ans plus tard, ce caporal à l’esprit revanchard étant devenu le Grand Chancelier du Reich, leurs fils devraient à leur tour prendre les armes, pour aller défendre le sol de la patrie à nouveau envahi….
Invité Invité
Sujet: Re: La Grande Guerre Dim Mai 10 2015, 06:04
Quand les enfants font la guerre cl.Coll.Karbine - Tapabor -
Le poilu au combat
Le poilu au crapahut
Image idyllique du ''retour du guerrier''
Portrait de Mademoiselle Dufief, infirmière Musée de la Coopération franco-américaine, Blérancourt