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milguerres
Nombre de messages : 1257 Date d'inscription : 13/01/2014
Sujet: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:10
Les USA et la Grande Guerre source WIKIPEDIA
voir également : http://militaires-d-hier.forumgratuit.org/t3519-lintervention-americaine-dans-la-guerre-de-1914-1918
La situation des États-Unis pendant la Première Guerre mondiale est souvent mal connue et mal comprise en Europe. Lors du vote de la déclaration de guerre officielle, le 6 avril 1917, par le Congrès des États-Unis, ceux-ci sont déjà engagés aux côtés des démocraties et de nombreux citoyens américains combattent aux côtés - mais non au sein - de la Triple-Entente.
Alors que le traité de Brest-Litovsk (voir http://militaires-d-hier.forumgratuit.org/t3630-traite-de-brest-litovsk#25283 ) sur le Front de l'Est permit aux Empires centraux de concentrer leurs forces sur un seul front et de disposer d'une supériorité numérique temporaire grâce à laquelle ils purent lancer des offensives importantes en France au printemps 1918, l'arrivée de l'American Expeditionary Force sur le terrain fut l'une des clés de la victoire de la Triple-Entente. Lors de l'armistice, le 11 novembre 1918, environ 2 millions de soldats américains étaient en France répartis dans 42 divisions, dont 1 million déjà engagés dans les combats. Deux autres millions étaient aux États-Unis dans les camps d'entraînement. Les plans prévus par Foch, Pétain et Pershing pour 1919 prévoyaient l'engagement de 4,5 millions de soldats américains dans les offensives de la victoire qui les mèneraient au cœur de l'Allemagne.
C'est avant tout parce que cette guerre est fondée sur des principes que l'opinion publique américaine et les dirigeants américains prennent la décision, au printemps 1917, d'entrer dans la guerre. C'est la guerre du droit, de la liberté et de la démocratie, des valeurs qui sont le fondement des États-Unis.
Les raisons de l'engagement des États-Unis
À la suite de la déclaration par l'Allemagne, en janvier 1917, de la guerre sous-marine à outrance »1, qui étendait la guerre sous-marine aux navires neutres commerçant avec l'Entente et achevait de compromettre la liberté des mers ; et, dans une moindre mesure, de l'interception par les services de renseignements britanniques d'un télégramme adressé par le ministre allemand des Affaires étrangères, Zimmermann, à son ambassadeur à Mexico, qui lui demandait de négocier une alliance avec le Mexique tournée contre les États-Unis : « Une alliance sur les bases suivantes : faire la guerre ensemble, faire la paix ensemble, large soutien financier et accord de notre part pour la reconquête par le Mexique des territoires perdus du Texas». Le 23 février 1917, alors que la guerre sous-marine a débuté depuis près d'un mois, le ministre des affaires étrangères britannique, lord Balfour, communique le contenu du télégramme à l'ambassade des États-Unis. Le lendemain, le président des États-Unis, Woodrow Wilson, en prend connaissance et décide d'en informer son opinion publique par voie de presse. Le 1er mars, le télégramme fait la "une" de tous les quotidiens américains. L'émotion est alors immense. L'Amérique décide de défendre ses principes.
Woodrow Wilson demande au Congrès le 2 avril 1917 de déclarer officiellement la guerre à l'Empire allemand. Le 6 avril 1917, le Congrès américain vote « la reconnaissance de l'état de guerre entre les États-Unis et l'Allemagne ». Lorsqu'il dit dans le même discours2 : « L'Amérique doit donner son sang pour les principes qui l'ont fait naître… »3, c'est aux idéaux défendus par les Pères fondateurs des États-Unis, ceux qui sont écrits dans la Déclaration d'indépendance et dans la Constitution, qu'il fait référence4. L'idée américaine, la motivation de leur engagement pour « finir le job »5 en Europe, est de concrétiser l'idéal de leur création qui est inscrit sur le grand sceau des États-Unis d'Amérique : « Novus Ordo Seclorum » (« Un nouvel ordre dans l'Histoire »).
De plus, les États-Unis étaient réticents à s’engager aux côtés de l’Entente car celle-ci regroupait les démocraties occidentales (France et Grande-Bretagne) et la Russie, qui au niveau institutionnel ne différait pas de l’Empire allemand, elle organisait des pogroms contre les Juifs, elle opprimait les Polonais 6, elle était autoritaire et obscurantiste. La révolution russe met fin à son adhésion à l’Entente et encourage le rapprochement des États-Unis7.
Participation américaine avant l'entrée en guerre
Dès août 1914, la politique officielle de stricte neutralité est contestée par un certain nombre de citoyens américains qui désirent manifester leur sympathie pour la France et ses alliés et les idées pour lesquelles ils combattent. En effet, la France représente alors la liberté qui lutte contre les monarchies autoritaires des Empires centraux.
Un manifeste signé par Blaise Cendrars, écrivain d'origine suisse, parut dans toute la presse appelant les étrangers résidant en France à s'engager dans l'armée française. De même la colonie américaine de Paris lance un appel à l'engagement volontaire dans l'armée française.
De jeunes américains, épris de liberté, habités par l'esprit d'aventure, étaient prêts à en découdre en s'engageant aux côtés de la France. Mais répondre à cet appel n'était pas aussi simple; les États-Unis n'étaient pas en guerre contre l'Empire allemand, et tout citoyen américain se mettant au service d'une puissance étrangère perdait ses droits et sa nationalité. L'ambassadeur des États-Unis à Paris leur souffla la solution : ils devaient soit s'engager comme combattants dans la Légion étrangère, soit comme non-combattants dans les services ambulanciers volontaires.
Les volontaires américains, environ une cinquantaine dont Alan Seeger, sont engagés au régiment de marche du 2e régiment étranger, qui est regroupé le 11 novembre 1915 avec le régiment de marche du 1er régiment étranger pour former le régiment de marche de la Légion étrangère, l'un des deux régiments les plus décorés de France8. Au début du mois d’octobre 1914, ils furent envoyés en campagne dans le secteur de Reims et en novembre ils comptaient leur premier tué. Participant à l'offensive de septembre 1915 en Champagne, ils y essuient de lourdes pertes. Par la suite certains quittent la Légion étrangère pour être incorporés dans un régiment français. Les volontaires américains dans l'aviation
Parmi ces volontaires américains, beaucoup étaient issus des classes aisées, ils avaient l’habitude de venir en vacances en France, ils avaient les moyens financiers, plusieurs possédaient leurs propres avions et souhaitaient s'engager dans l'aviation. En avril 1916, un groupe d'Américains réussit à former, avec l'aide d'officiers français, l'Escadrille 124, « l'escadrille américaine » basée sur l'aérodrome de Luxeuil-Saint Sauveur à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône).
Elle fut dès lors affectée sur différentes zones de combat dans l’Est de la France. Le 6 décembre 1916, l'Escadrille prend le nom officiel d'Escadrille La Fayette. Le 4 juillet 1917, de grandes cérémonies sont organisées à Paris à l’occasion de la fête nationale américaine pour célébrer l’entrée en guerre des États-Unis et l’arrivée en France des soldats américains. Une délégation de cette escadrille défile devant les statues de Washington et La Fayette, à Paris.
Le 15 août 1917, l'Escadrille La Fayette est citée à l'ordre de l'Armée9.
À partir de l'arrivée de l'AEF, les pilotes américains sont reversés dans l'American Air Service. La puissance de l’économie américaine Article détaillé : Complexe militaro-industriel des États-Unis d'Amérique#Première Guerre mondiale.
L'Amérique de la Première Guerre mondiale n'est pas encore « l'arsenal des démocraties » qu'elle sera pendant la Seconde, cependant l’appui économique et financier des États-Unis se révèle décisif bien que son complexe militaro-industriel, hors construction navale, soit balbutiant.
Au niveau motorisation, des véhicules furent fournis en nombre aux Alliés par l'industrie automobile américaine alors de loin la plus puissante du monde, ainsi le Corps expéditionnaire britannique avait à la fin de cette guerre 18 984 ambulances et camions dérivés de la Ford T10.
Plus la guerre devient longue et totale, plus les pays de l'Entente ont recours aux Américains pour s'approvisionner en énergie, matières premières, produits industriels et alimentaires. La part des États-Unis dans les importations françaises passe ainsi de 10 % en 1913 avec 848 millions de francs à 30 % en 1916 avec 6 776 millions de francs11.
Durant les premières années de guerre, l’Entente emprunte 2,3 milliards de dollars alors que les banques américaines ne prêtent que 26 millions aux puissances centrales11. Après la déclaration de guerre, l'aide américaine joue un rôle décisif dans la victoire des Alliés. Les puissances de l'Entente obtiennent, d'avril 1917 à juin 1920, des prêts dont le montant total dépasse plus de dix milliards de dollars, leur permettant de maintenir et même d'augmenter leurs achats en produits alimentaires, matières premières et matériel de guerre.
Sabotages allemands aux États-Unis
Le réseau d'espionnage de l'Empire allemand dirigé par Franz Von Rintelin effectua plusieurs sabotages sur le territoire des États-Unis alors encore neutre pour empêcher la livraison de matériel américain aux puissances de l'Entente.
Dans le New Jersey, le 1er janvier 1915, un incendie eut lieu à la fonderie d'acier Roebling à Trenton.
L'incident le plus spectaculaire eut lieu le 30 juillet 1916 lorsque le dépôt de munitions de Black Tom Island à Jersey City fut détruit (voir : http://militaires-d-hier.forumgratuit.org/t3629-lexplosion-de-black-tom-30-juillet-1916#25276 ) . La déflagration fut suffisante pour briser les vitres sur une distance de 40 kilomètres, on estime généralement sa force à 5,5 sur l’échelle de Richter et l’explosion endommagea la Statue de la Liberté à tel point que la visite du bras et de la torche du bâtiment en est depuis lors interdite. Les pertes humaines sont estimées entre 4 et 7 victimes et les dégâts à 20 millions de dollars de l'époque soit 400 millions de dollars valeur 2010.
Après l'explosion de Black Tom, le 11 janvier 1917, un incendie eut lieu à la Canadian Car and Foundry dans le comté de Bergen qui fabriquait des obus pour la Russie impériale, la destruction de 300 000 obus de 76 mm rasèrent le site12.
Ces sabotages firent beaucoup pour augmenter l'animosité du peuple américain contre l'Allemagne.
L'arrivée des forces américaines
Le 14 mai, le maréchal Joseph Joffre et le secrétaire à la Guerre des États-Unis, Newton D. Baker (en), signent un accord qui prévoit :
L'envoi d’un corps expéditionnaire (AEF) dont la France fournira les armements et munitions en contrepartie de l’envoi des matières premières nécessaires à leur fabrication. Une avant-garde de 16 à 20 000 combattants sera transportée en France début juin. Le général Pershing est placé à la tête de l'American Expeditionary Force (AEF). Aussitôt que possible les États-Unis enverront 50 000 hommes appartenant aux unités techniques (service automobile, chemin de fer, routes, santé, subsistances, etc.) pour préparer l'arrivée du gros des troupes.
Arrivée de Pershing
Le 13 juin 1917, 177 Américains, dont le général John Pershing, commandant en chef du corps expéditionnaire désigné après la mort subite du général Frederick Funston en début d'année, et le capitaine George Patton, débarquent à Boulogne-sur-Mer dans la liesse populaire. « Avec leurs uniformes de drap olive, leurs feutres à larges bords, leurs ceintures à pochettes multiples, cette allure de jeunes cow-boys de l'Ouest américain, ils apportaient une note de pittoresque inédit dans nos décors de guerre » relate le journal L'Illustration.
Le général Pershing, placé à la tête de l'American Expeditionary Force (AEF), a reçu les consignes suivantes du président Wilson :
Mise sur pied d’une armée américaine indépendante. L'instruction, commencée en Amérique, se terminera en France. Quatre divisions d'infanterie sont mises immédiatement à l'instruction. L'instruction des unités américaines dans la zone des armées sera assurée par des unités combattantes françaises.
Les Français et les Anglais pensaient intégrer les soldats Américains dans leurs unités et sous leur commandement. C'est la question de « l'amalgame » qui va préoccuper les relations entre alliés jusqu'à la fin de la guerre. Une des premières missions confiées à Pershing par Wilson est de mettre sur pied une armée américaine indépendante.
Lafayette we are here
Le 4 juillet 1917, une cérémonie est organisée pour les premiers soldats de l’AEF arrivés à Paris au cimetière de Picpus sur la tombe de La Fayette, « le héros des deux mondes ». À cette occasion le capitaine Charles E. Stanton de l’état-major du général Pershing prononce un discours resté célèbre.
« Je regrette de ne pas pouvoir m’adresser à la gentille population française dans la belle langue de son loyal pays.
Le fait ne peut pas être oublié que votre nation était notre amie quand l’Amérique s’est battue pour son existence, quand une poignée d’hommes courageux et patriotes ont été déterminés à défendre les droits de leur Créateur leur avait donné -- que la France en la personne de La Fayette est venue à notre aide en paroles et en actes.
Ce serait de l’ingratitude de ne pas se souvenir de cela et l'Amérique ne fera pas défaut à ses obligations…
Par conséquent, c'est avec une grande fierté que nous embrassons les couleurs en hommage de respect envers ce citoyen de votre grande République, et ici et maintenant dans l'ombre de l'illustre mort nous l'assurons de notre cœur et notre honneur pour donner à cette guerre une issue favorable.
Lafayette nous sommes là !15 »
Notes, et références
↑ 1917 : La guerre sous-marine à outrance [archive] ↑ Primary Documents: U.S. Declaration of War with Germany, 2 April 1917 [archive] ↑ a et b J'irai voir en Amérique : 1917, l’engagement américain permet la victoire des démocraties [archive] ↑ First World War.com - Primary Documents - U.S. Declaration of War with Germany, 2 April 1917 [archive] ↑ j'irai voir en Amérique: L'AEF pour "finir le job" [archive] ↑ En 1908, Chicago est la troisième ville polonaise du monde, après Varsovie et Lodz. ↑ a et b André Kaspi, Les Américains, 1. Naissance et essor des États-Unis 1607-1945, éd. du Seuil, coll. « points histoire », Paris, 1986, (ISBN 2.02.009360.X). ↑ Il deviendra en 1920 le 3e régiment étranger d'infanterie ↑ Antonin Guillot. Le Camp Américain d'Allerey (1918-1919). 1999. Les Américains dans la Guerre [archive] ↑ Bernard Crochet, Camions de l'extrême, Paris, Éditions de Lodi, septembre 2007, 350 p. (ISBN 978-2-84690-307-3) (OCLC 470754803) ↑ a et b Nadine Bonnefoi, Docteur en histoire, dans la revue, Les Chemins de la Mémoire, n° 168, janvier 2007, pour MINDEF/SGA/DMPA. ↑ (en) The Kingsland Explosion [archive] sur http://lyndhursthistoricalsociety.org/ [archive], LYNDHURST HISTORICAL SOCIETY. Consulté le 17 mars 2010 ↑ http://www.invalides.org/images/14-18-light%20fiches%20DRHAP/USA-guerre.pdf [archive] ↑ (en) AEF FACT SHEET MANPOWER, ORGANIZATION & CASUALTIES [archive] ↑ j'irai voir en Amérique : Lafayette - we are here [archive]
USA Enters World War I
World War I: Entry Of The United States
The Theatre of War on the Western Front showing the main battle lines September 1914 to November 1918
http://www.1914-1918.net/maps/allied18r.jpg
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milguerres
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Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:11
Premiers engagements américains
Les trois soldats US à Bathelémont-lès-Bauzemont
2 et 3 novembre à Bathelémont-lès-Bauzemont (région de Lunéville) le deuxième Bataillon du 16e RI à occuper les premières lignes. Les soldats, transis par le froid et le brouillard, piétinent dans les tranchées.
A 3h30, un violent bombardement s’abat sur la colline renommée « Artois » par les militaires (« Haut des ruelles » sur les cartes actuelles). Les soldats s’abritent dans les cagnas. Quelques guetteurs restent aux aguets mais à peine l’artillerie cesse son attaque que 250 soldats bavarois investissent l’extrémité de la colline. Les Américains, surpris et encore sous le coup du bombardement, se jettent dans un combat au corps à corps.
Après une demi-heure, les soldats allemands rejoignent leurs lignes. Les Américains comptent 12 blessés, 11 prisonniers et 3 morts :
Le caporal James Bethel Gresham était né le 23 août 1893 (McLean County, USA) et s’était engagé le 23 avril 1914. Il a été ré-inhumé au cimetière Locust Hill d’Evansville.
Le soldat Thomas Francis Enright était né le 8 mai 1887 (Blomfield, USA) et s’était engagé en 1909. Il a été ré-inhumé à Pittsburg.
Le soldat Merle David Hay était né en 1896. Il a été ré-inhumé au cimetière West Lawn de Glidden.
Neuf autres soldats américains tomberont dans ce secteur et rejoindront leurs camarades dans le cimetière militaire de Bathelémont. En décembre 1917, un projet de monument sera élaboré par Louis Majorelle. Financé par souscription départementale, il sera inauguré le 3 novembre 1918.
Le 21 août 1921, l’American Legion, lors de sa visite à Flirey, remit une plaque symbolique en bronze, destinée à ce monument. Puis, plus tard, vint s’ajouter sur le socle, en avers, une réplique de la sculpture « Au but » d’Alfred Boucher. Il représente trois coureurs dans un élan qui les rapproche, se précipitant vers le but, les bras tendus.
Au début de la seconde guerre mondiale, lorsque les Allemands envahissent la France, le maire de Bathelémont, réussit à desceller ce motif et à le dissimuler, coulant du plâtre dans les cavités des lettres. Mais les Allemands le jugeant diffamatoire firent dynamiter le monument en octobre 1940.
Les textes initiaux : « France Etats-Unis 1917. La lorraine aux Etats-Unis ». « Ici en terre lorraine, reposent les trois premiers soldats américains tués à l’ennemi le 3 novembre 1917. Caporal J.B. Gresham (d’Evansville) – Soldat Thomas F. Enright (de Pittburgh) – Soldat Merle D. Hay (de Glidden). En fils dignes de leur grande et noble nation, ils ont combattu pour le droit, pour la liberté, contre l’impérialisme allemand, fléau du genre humain. Ils sont morts au champ d’honneur ».
Le 18 septembre 1952. le Général Geroge C. Marshall , président de l’American Battle Monuments Commission, rend visite à Bathélémont et envisagerait la restauration du monument, mais ce n’est que le 9 mai 1955, qu’ une nouvelle stèle est de 3 tonnes sera mise en place avec les anciens textes avec les noms des trois soldats tués, « Ici en terre lorraine, reposent les trois premiers soldats américains tués à l’ennemi le 3 novembre 1917. Caporal J.B Gresham (d’Evansville) – Soldat T.F. Enright (de Pittburgh) – Soldat M.D. Hay (de Glidden) ». complete par un hommage du Général Geroge C. Marshall : «Here lie the first soldiers of the United States to fall on the fields of France for justice and liberty. General G.C. Marshall».
Le monument a été transféré à nouveau le 19 août 1977, sous la direction du Souvenir Français, par le 4e Régiment de Commandement et de Soutien, à proximité du cimetière communal.
Mais existe autour de ce monument des incertitudes : selon certains, les soldats ne sont pas inhumés sous le monument. Le 4 novembre 1917, les doughboys ont été enterrés dans le pré du Château de Montjoies, face aux tombes françaises. respectives… selon d’autres …Ces soldats seraient mort dans les tranchées de la colline dominant le village, le « Haut de Ruelle », que les militaires français baptisèrent « colline d’Artois » et qui faisait partie du secteur militaire de Bathelémont.
Les combats de Seicheprey (près de Saint-Mihiel) 14-23 avril 1918
À l'occasion de la grande offensive allemande de mars 1918, le général Pershing déclare au général Foch, lors d'une réunion sur le front, le 28 mars :
« Je viens pour vous dire que le peuple américain tiendrait à grand honneur que nos troupes fussent engagées dans la présente bataille. Je vous le demande en mon nom et au sien. Il n'y a pas en ce moment d'autres questions que de combattre. Infanterie, artillerie, aviation, tout ce que nous avons est à vous. Disposez-en comme il vous plaira. Il en viendra encore d'autres, aussi nombreux qu'il sera nécessaire. Je suis venu tout exprès pour vous dire que le peuple américain sera fier d'être engagé dans la plus belle bataille de l'histoire. »
Le 20 avril 1918, la 26e division d'infanterie Américaine y subit son baptême du feu. Après avoir subi un bombardement d'artillerie, les allemands mènent une offensive. Le combat fut une déroute pour les forces américaines. La division eut 650 blessés et 100 prisonniers, et les allemands 160 morts. C’est durant cette bataille que Stubby, le chien le plus décoré de la Première Guerre mondiale, dont le maître appartenait 102e régiment d’infanterie américaine, fut blessé à la patte.
Seicheprey fontaine des américains source wikipedia
La bataille de Cantigny 28 mai 1918
Operation Michael, Cantigny se trouve à l'extrême sud ouest de la poussée allemande après Montdidier, noté sur la carte entre FA65 et le canon .
Au deuxième jour de la grande offensive allemande, l'offensive Michael. Elle est la première offensive américaine, venait de se déployer depuis le 27 mai et la 26e D.I tenait à relever l'image qu'elle avait donné en se faisant surprendre à Seicheprey les 20 et 22 avril précédent. Il était prévu que Montdidier serait un objectif pour les Alliés mais l'ampleur de la tâche imposait une coopération avec les unités française sur les ailes. L'objectif était donc Cantigny.
A 6h45, le 28e régiment d'infanterie du colonel Hansey Ely de la 1re division d'infanterie américaine (env. 4 000 hommes), sous les ordres du major-général Robert Lee Bullard, prit le village de Cantigny, tenu jusqu'alors par la 18e Armée allemande du général Oskar von Hutier.
Les Français participèrent à la prise du village en fournissant une couverture aérienne (renseignements), l’appui de 368 pièces d'artillerie lourde, des mortiers, et des lance-flammes. De plus la progression de l'infanterie américaine fut facilitée par douze Char Schneider CA1 français du 5e bataillon de tanks.
La progression américaine sur la ligne de front fut d'un peu moins de deux kilomètres. Un succès d'ampleur relativement réduite, surtout qu'il eut lieu en même temps que la troisième bataille de l'Aisne.
L'objectif atteint en 45min de progression, il y eu une première contre-attaque à 8h30 sur la droite du dispositif américain qui fut repoussée, un intense bombardement eut lieu toute la journée. Vers 17h30 une nouvelle contre-attaque de plus grande ampleur eut lieu et le 26e régiment d'infanterie envoya un bataillon commandée par Theodore Roosevelt Junior pour renforcer la ligne.
Les troupes américaines réussirent à tenir leurs positions au prix d'importantes pertes, 1 067 tués ou blessés; elles parvinrent à faire 225 prisonniers allemands
La bataille de Château-Thierry eut lieu le 18 juillet 1918 et fut un des premiers affrontements auquel participa l'American Expeditionary Force (AEF) sous les ordres du général John J. "Black Jack" Pershing. Elle se déroula dans le cadre de la Première Guerre mondiale et plus précisément dans la seconde bataille de la Marne, qui débuta par une offensive allemande, lancée le 15 juillet contre ces troupes nouvellement arrivées sur le front, l'AEF américain.
Dans la matinée du 18 juillet 1918, les forces françaises et américaines situées entre Fontenoy et Château-Thierry lancèrent une contre-offensive sous les ordres du commandant suprême des forces Alliées, le général Ferdinand Foch, qui fut promu par la suite maréchal de France pour avoir remporté la seconde bataille de la Marne, et détruit les positions allemandes. Cet assaut sur un front de 40 kilomètres de large était le premier du genre lancé depuis un an. L'armée américaine se distingua tout particulièrement dans les régions autour de Soissons et Château-Thierry. Les forces alliées, VIe Armée et Xe Armée épaulées par le 22e corps d'armée, qui étaient cette fois parvenues à garder leur plan secret, lancèrent leur attaque à 4h45 du matin prenant les Allemands par surprise. En effet, les Alliés n'avaient effectué aucun bombardement préliminaire pour détruire les pièces d'artillerie, comme il en était la coutume, mais avaient appliqué à la perfection la technique du feu roulant qui nécessite beaucoup de précision.
U. S. Field Artillery in Chateau-Thierry. U.S. Army Signal Corps Photograph. Date c. 1917–1918 (source wikipedia)
"Another notch. Chateau Thierry. U.S. Marines". American World War I poster. Date 1917 source wikipedia
He's been on every front from Chateau-Thierry to the Rhine Coblenz—1919 Date 1919 Source Image Processed by Distribued Proofreaders as part of the e-book creation process for Project Gutenberg title I was there Auteur Baldridge, Cryus Leroy (1889-1977) source Wikipedia
La Bataille du Bois Belleau Juin 1918 (source texte : http://www.picardie1418.com/fr/decouvrir/bois-de-belleau.php)
http://memorialdormans.free.fr/LieuxDeCombats.htm
A 3h45 du matin du 6 juin 1918, les Marines et leurs alliés français lancèrent une attaque pour s'emparer de la cote 142, une petite colline qui surplombe la ville de Torcy. Sur un front de huit cents mètres se trouvaient au coude à coude le 1er bataillon du 5ème Régiment, sur le flanc gauche, et le 3ème bataillon du 5ème Régiment sur le flanc droit de la Brigade des Marines. Dans le courant de l'attaque, des trous se formèrent dans les lignes alliées. Le 1er bataillon du 5ème Régiment vit bientôt son flanc exposé aux Allemands et essuya un feu intense des nids de mitrailleuses. Surmontant des pertes énormes, le bataillon atteignit son objectif à 7h00. Le restant de la journée se passa à repousser les nombreuses contre-attaques allemandes, à tenir les positions et à prendre les marques d'une des batailles les plus ardentes de l'US Marine Corps.
Le 6 juin 1918 à midi, les Marines reçurent l'ordre de s'emparer de la ville de Bouresches et de conquérir le secteur sud du bois de Belleau. A 17h00, le 6ème Régiment de Marines entama sa progression sur quatre cents mètres dans un champ de blé mûr. Lorsqu'il fut à découvert, les mitrailleuses allemandes ouvrirent le feu. En dépit de pertes considérables, le 6ème Régiment de Marines captura Bouresches, et une petite partie du bois de Belleau. Cette action, couplée avec celle de la cote 142, devait jalonner les contours de l'une des batailles les plus ardentes auxquelles devaient participer l'US Marine Corps au cours de son histoire.
3 Le 8 juin 1918, les Marines du 6ème Régiment reçurent pour mission de s'emparer de la partie sud du bois de Belleau .Mésestimant le volume des forces allemandes dans cette partie du bois, ils déclenchèrent un assaut sans appui pour saisir leur objectif. Ce premier assaut fut repoussé par des Allemands solidement retranchés. Les vingt-quatre heures suivantes permirent d'élaborer un plan d'emploi des armes combinées pour enlever l'objectif. A 4h30 le 10 juin, des éléments du 6ème Régiment de Marines, appuyés directement par leur bataillon de mitrailleuses, lancèrent l'assaut. Après deux heures d'un combat intense et acharné, l'objectif était enlevé.
Le 11 juin 1918, des éléments du 5ème Régiment de Marines lancèrent avant l'aube un assaut dans la partie ouest du bois de Belleau pour établir le contact avec le 6ème Régiment. Ce plan de devait pas survivre à la brume, à la tourmente, à la confusion et au chaos des armes. Les Marines perdant tout repère furent exposés à un feu nourri des mitrailleuses et fusils allemands. En dépit de pertes énormes, d'un feu d'artillerie intense avec usage des gaz, ils parvinrent à se réorganiser et à reprendre la poussée. La bataille se désagrégea en un combat de sections, de groupes et finalement d'homme à homme, qui vit les Marines enlever l'un après l'autre les nids de mitrailleuses, à la baïonnette et au corps à corps. Après des heures d'un combat acharné, le 5ème Régiment de Marines perçait à la lisière nord du bois.
Le 23 juin 1918, après un court repos, la Brigade des Marines reprit son attaque pour s'emparer des derniers arpents du bois de Belleau encore tenus par l'ennemi. A 19h00, quatre compagnie du 5ème Régiment donnaient l'assaut. Les Allemands, fermement retranchés et appuyés par des mitrailleuse, les repoussèrent. Au prix de cent-quatre nouvelles pertes et de cinq heures de combat, les Marines se retrouvèrent sur leur base de départ. Le 25 juin, ils attaquaient à nouveau. Après un pilonnage d'artillerie de quatorze heures, ils franchissaient les bases de départ. La farouche résistance allemande s'effondra finalement devant la férocité de l'attaque. A 23h30, le bois de Belleau était sous contrôle allié et accroché à jamais à l'histoire de l'US Marines Corps.
Les Marines près de Lucy le bocage au sud du Bois Belleau http://barisis.free.fr/Belleau/1418.htm
The fighting ended, exhausted and seriously depleted ranks of the 6th Marines gather outside Belleau Wood before moving on. Date World War I Source U.S. Marine Corps History and Museums Division Auteur U.S. Marine Corps - source wikipedia
Georges Scott (1873-1943) illustration "American Marines in Belleau Wood (1918)" - originally published in the French Magazine "Illustrations" - retrieved from http://www.greatwardifferent.com/Great_War/Georges_Scott/Scott_Belleau_Wood_01.htm source wikipedia
Writer Laurence Stallings in his military Uniform after his 1918 injury in the Battle of Belleau Wood in France during World War I. Note the Croix de Guerre. Date 1918 Source biographie: http://www.rootsweb.ancestry.com/~ncccha/biographies/stallings/laurencestallings.html
« Rock of the Marne » 15 juillet 1918
La 3e DIUS 3e Division d'Infanterie est une des divisions d'infanterie de l'armée américaine (U.S. Army). rattachée au XVIIIe corps aéroporté de l'US Army et est basée à Fort Stewart, Géorgie. gagne son surnom de « Rock of the Marne » (« le rocher de la Marne ») en conservant sa position sur la Marne face aux assauts allemands à l'est de Château-Thierry21 lors de la Bataille de Château-Thierry (1918).
Formée en novembre 1917, la 3e d'infanterie a connu son baptême du feu le 14 juillet 1918 à minuit lors de la seconde bataille de la Marne, y gagnant son surnom et sa devise (Nous resterons là, français dans le texte) grâce à sa résistance acharnée à la poussée allemande. Deux de ses soldats y ont obtenu la Medal of Honour.
Nous resterons là ! Insigne distinctif d'unité
:usa: :F:
Post rédigé à partir de plusieurs sites : textes tirés de : Wikipedia http://aufildesmotsetdelhistoire.unblog.fr/2010/09/28/le-monument-de-bathelemont-les-bauzemont-54/ http://www.histoire-lorraine.fr/index.php/monuments-1914-1918/161-bathelemont-les-premiers-soldats-us-tombes http://memorialdormans.free.fr/LieuxDeCombats.htm http://barisis.free.fr/Belleau/1418.htm http://www.picardie1418.com/fr/decouvrir/bois-de-belleau.php
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milguerres
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Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:11
:F: :usa:
Le déploiement et instruction des troupes américaines
Affiche de recrutement pour rejoindre le United States Army Air Service durant la grande guerre.
I-LE DEPLOIEMENT
Le 10 août 1918, la 1re armée américaine est créée. Deux autres armées sont créées par la suite. En octobre 1918, les forces américaines sont composées de 42 divisions réparties en 3 armées, soit 1 894 000 hommes. Pershing installe le G.Q.G de sa 1re armée à Chaumont en Haute-Marne. L’engagement des unités américaines dans des opérations indépendantes est désormais scellé, les États-Unis acquièrent le rang de grande puissance22.
Un certain nombre d’hommes devenus célèbres par la suite firent partie de l’AEF, on peut citer : George Patton, commandant des chars de l’AEF et futur général de la Seconde Guerre mondiale, George Marshall, l’un des principaux planificateurs de l’état-major de l’AEF et futur chef de l’état-major de l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale ou Harry S. Truman futur président américain.
Title: AIR MAIL. INAUGURATION OF SERVICE, POLO FIELD. MECHANICS – Creator(s): Harris & Ewing, photographer Date Created/Published: 1918 May. Repository: Library of Congress Prints and Photographs Division Washington, D.C. 20540 USA http://hdl.loc.gov/loc.pnp/pp.print Title from unverified caption data received with the Harris & Ewing Collection. Gift; Harris & Ewing, Inc. 1955. General information about the Harris & Ewing Collection is available at http://hdl.loc.gov/loc.pnp/pp.hec
:F: :usa:
II L'instruction
Instruction des soldats américains en France (1917-1918) tiré de : http://rha.revues.org/index2363.html#tocto1n1 auteur Raphaëlle Autric
Le 28 avril 1916, l’attaché militaire français à Washington écrit au ministre de la Guerre affirmant l’action extérieurs des Etats-Unis.
En avril 1917 : le général Joffre et le garde des Sceaux René Viviani sont envoyés en mission aux États-Unis L’accord du 14 mai, signé par le secrétaire américain à la Guerre, N. Baker, et Joffre, stipule
l’envoi d’un corps expéditionnaire chargé de représenter le drapeau américain sur le front français. L’annexe IV de ce même document prévoit une complémentarité entre les instructions dispensées, l’une aux États-Unis, l’autre en France. Des officiers français seront envoyés en tant qu’instructeurs dans les seize camps qui s’organisent sur le territoire américain à partir de septembre 1917
Mais les Etat-Unis ne sont pas préparés.
En septembre 1917, le général Pershing, commandant en chef du corps expéditionnaire américain (CEA) organise son quartier général (QG) à Chaumont. Rapidement, une mission militaire française (MMF) s’y installe, d’abord dirigée par le général Peltier puis par le général Ragueneau. Le 3e bureau de la MMF est chargé d’établir, en relation avec Pershing et son état-major, les modalités d’instruction des troupes américaines.
Les unités américaines arrivent en France avec une instruction très rudimentaire, carence au niveau de l’instruction de l’infanterie, de l’artillerie et du génie d’où le jumelage des deux divisions, françaises et américaines. On avait évalué pour 1918 : sept divisions.
La doctrine qui prévaut en juin 1917, arrêtée en accord avec le général Pershing , établit une instruction en trois phases :
l’artillerie et l’infanterie divisionnaires recevront dans un premier temps une instruction détaillée dans des camps séparés. Au cours de l’été 1917, on aménage donc les camps de Gondrecourt, Darney et Neufchâteau pour l’infanterie, Meucon, Coëtquidan, Souge (près de Bordeaux) et le Valdahon pour l’artillerie ; la deuxième phase de l’instruction consiste en un stage sur le front de Lorraine, où les unités élémentaires américaines seront intercalées par bataillon et groupe entre des unités françaises ;
enfin, la troisième phase consistera en une instruction d’ensemble pendant laquelle la division sera réunie pour des manœuvres et des tirs réels. Pour le grand camp d’instruction, les Américains désirent s’installer dans la région de Neufchâteau qui se prête à l’accueil de trois divisions (le camp sera utilisé à plein à partir de janvier 1918) Une quatrième phase était initialement prévue par les Français. Elle consistait en un bref passage de la division d’infanterie américaine (DIUS) sur le front, intercalée entre des éléments français. Cet engagement progressif et non « en bloc » de l’armée américaine ne convenait pas à Pershing, qui obtint la suppression de cette phase d’instruction
La 1re DIUS a été instruite avec les éléments de la 47e puis 18e DIF (division d’infanterie française) et a commencé sa formation vers le 20 juillet 1917, pour une période de cinq moi non convaincante Pour Ragueneau
La formation des cadres,
Ecoles de Fontainebleau (instituée pour 120 élèves le 11 juin 1917), Bourges (mortier de tranchée) et Arnouville-les-Gonesses (défense aérienne) sont en mesure de recevoir les officiers d’artillerie. L’École de Saumur est aménagée pour recevoir les cadres d’artillerie de campagne Mailly accueille ceux de l’artillerie de côte. Valréas, La Valbonne et Le Ruchard sont des écoles temporaires d’infanterie. Concernant le génie, Angers, Versailles pour le perfectionnement (300 élèves). Issoudun, Tours, Avord et Amanty pour l’aviation et l’observation aérienne.
Avec une pénurie d’instructeurs français ….
Une polémique s’installe entre les deux nations sur l’enseignement. Pour Pershing, les soldats américains doivent se préparer l’offensive et non à la guerre de position, telle que les Français tentent de l’enseigner.
Pershing veut former l’ensemble de ses hommes pour les envoyer au combat en tant qu’armée indépendante. Les Français rétorquent qu’on ne peut se permettre d’attendre que les deux millions d’Américains soient instruits pour les envoyer sur le front. Les Allemand restent un danger, la présence américaine comblerait la défaillance russe. La volonté d’émancipation américaine
Tout au long de l’instruction, les Américains vont tenter de se libérer de leur tuteur. -refus de l’amalgame. -volonté de diminuer l’influence française auprès des troupes américaines.
Dès le 27 août, Harbord, le chef d’état-major américain propose une étude ayant pour objet un projet d’écoles pour le CEA . Pershing signe immédiatement.
L’instruction se fera à différentes échelles :
dans des centres d’instruction divisionnaires, où la troupe sera entraînée sous l’autorité directe du commandant de chaque division ; dans des écoles de corps d’armée qui viseront à perfectionner l’instruction des officiers et à former des spécialistes. Les cours seront complétés par des stages sur le front français ou sur le front britannique. L’optique des Français est bien entendu de multiplier au maximum ces stages ; dans des écoles d’armée, directement sous l’autorité du QG de Chaumont. Ces dernières incluront une formation réservée aux officiers d’état-major et des écoles de spécialistes qui pourront former des instructeurs pour les écoles de corps d’armée.
L’état-major américain demande à les placer, autant que possible, groupées à l’intérieur d’une zone de stationnement délimitée par Blois, Montargis, Chaumont, Dijon, Châlons-sur-Saône et Bourges à proximité d’une troupe de manœuvre, mais le projet exigerait selon les officiers français une période de cinq mois et serait onéreux .
Les français s’inclinent.
En octobre 1917, on estime que l’effectif des élèves pourra y être porté à 5 000 (formation d’état-major, de ligne d’armée, d’aspirants d’armée, de spécialistes d’infanterie, de chars, de défense aérienne, de mortiers de tranchée, de génie, des gaz, de transmissions, de service de santé, d’artillerie lourde sur tracteur, de perfectionnement de chefs de section, d’armes automatiques, etc.)
Au 30 janvier 1918, certaines écoles d’armée ont cessé de fonctionner pour être transférées à Langres : La Valbonne, Valréas, Fontainebleau, Bourges, Arnouville-les-Gonesses, Versailles, etc. L’école de Langres est tout à fait symptomatique de la politique américaine en matière d’instruction malgré l’avis de Ragueneau, en février 1918, qui jugeait les écoles trop théoriques, le nombre d’élèves trop élevé. Le jumelage des deux armées aurait pu réhausser le moral de ces unités françaises.
Rappelons que par une lettre du 8 septembre 1917, Pershing remettait en cause l’organisation française initiale. Désormais, les divisions américaines ne seront plus formées au contact des unités françaises. Elles se contenteront de quelques instructeurs seulement. « J’exprimerais le regret que l’information des troupes soit limitée, à l’avenir, à l’emploi d’officiers instructeurs, car la coopération d’unités françaises à cette information permet de joindre l’exemple au précepte, et rend possible des démonstrations pratiques, beaucoup plus vivantes et plus rapidement fécondes que la seule théorie » explique le général de Castelnau
Les divisions américaines, à partir de septembre 1919, ne seront plus formées au contact des unités françaises, mais instruites par des français.
Pétain affirme que l’expérience française est primordiale pour un gain de temps. Il demandera le retour au système d’instruction initialement mis en place, au contact de grandes unités françaises. En vain.
Joffre avait pourtant obtenu, en octobre 1917, l’instruction des 2e et 26e DIUS avec les 69e et 18e DIF.
des officiers français au nombre de quinze par DIUS, à savoir treize officiers d’infanterie, un officier du génie et un officier de liaison.
Pour les divisions suivantes, pour chaque DIUS, notamment pour la 42e DIUS l’équipe des quinze officiers, deux bataillons d’infanterie : la compagnie hors-rang (CHR) du régiment fournissant ces bataillons.
Il y aura toujours, chez les Américains, la volonté de passer au stade de la relève quasi totale des officiers français auprès des troupes américaines C’est une collaboration étroite et permanente que la France réclame, principalement pour les états-majors, Il est primordial pour les Français que leur influence s’y maintienne.
Au final, la présence française auprès des troupes américaines (qu’il serait intéressant de comparer à la présence britannique), demeure relativement faible
En quelque sorte, les Français doivent se contenter de la place que les Américains veulent bien leur laisser. Tout se joue maintenant dans la finesse des officiers qui doivent traiter avec les états-majors américains. C’est précisément en se reconnaissant tributaires de l’appréciation américaine que les Français maintiendront leur influence. Conclusion
Il est donc inexact de dire que « la doctrine établie [en juillet 1917] ne subit aucune modification pendant toute la durée des hostilités »
L’influence des Français fut décroissante dans l’instruction des troupes américaines. Pershing mit tout en œuvre pour faire mentir la phrase de Ragueneau, laquelle s’avéra fort juste à bien des égards : « Sans la force militaire de la France, la puissance militaire des États-Unis, encore en voie de formation, d’organisation et de transport, sera dans l’impossibilité de se déployer. » Le commandant du CEA demeura sur ses gardes, la menace de l’amalgame étant toujours présente. Adopter les instructeurs et donc les méthodes françaises, revenait à s’exposer davantage à une telle menace. La méfiance fut donc de mise. Il y eut véritablement une notion de conflit stratégique au sein de l’instruction des troupes américaines. À différents stades, les instructeurs américains pratiquèrent une opposition latente, sinon vive, entravant l’action des officiers informateurs français. Les méthodes d’instruction françaises ne purent donc s’exercer dans une dimension aussi large que l’espéraient au départ les dirigeants français. La MMF pouvait bien se féliciter du rôle qu’elle avait joué, mais les Français ne purent rester maîtres de la définition du concours qu’ils avaient prêté.
Au final, c’est un système mixte qui se mit en place : le jumelage et la formation en trois stades furent abandonnés progressivement et les écoles américaines n’eurent pas toutes le temps de s’organiser avant l’armistice.
La place de la France dans l’instruction des troupes américaines n’est pas à appréhender seulement en termes conflictuels, même si c’est principalement l’axe que nous avons voulu aborder ici. La coopération a été la base d’échanges culturels qui ont fait naître une fraternité d’armes dont la solidité ne se démentira pas. Six mois avant l’armistice, une note française qui se risquait encore à projeter pour l’instruction l’accolement des divisions américaines aux unités françaises concluait à propos des soldats d’outre-Atlantique : « Qu’ils soient persuadés par avance, qu’au jour de la victoire commune, nous tiendrons à proclamer que la Victoire est leur œuvre, et la France leur vouera pour toujours son impérissable reconnaissance. »
Source : Texte et images : Wikipedia La rivalité franco-américaine : l’instruction des soldats américains en France (1917-1918) Raphaëlle Autric: http://rha.revues.org/index2363.html#tocto1n1
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milguerres
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Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:12
:F: :usa:
Le déploiement et instruction des troupes américaines
Affiche de recrutement pour rejoindre le United States Army Air Service durant la grande guerre.
I-LE DEPLOIEMENT
Le 10 août 1918, la 1re armée américaine est créée. Deux autres armées sont créées par la suite. En octobre 1918, les forces américaines sont composées de 42 divisions réparties en 3 armées, soit 1 894 000 hommes. Pershing installe le G.Q.G de sa 1re armée à Chaumont en Haute-Marne. L’engagement des unités américaines dans des opérations indépendantes est désormais scellé, les États-Unis acquièrent le rang de grande puissance22.
Un certain nombre d’hommes devenus célèbres par la suite firent partie de l’AEF, on peut citer : George Patton, commandant des chars de l’AEF et futur général de la Seconde Guerre mondiale, George Marshall, l’un des principaux planificateurs de l’état-major de l’AEF et futur chef de l’état-major de l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale ou Harry S. Truman futur président américain.
Title: AIR MAIL. INAUGURATION OF SERVICE, POLO FIELD. MECHANICS – Creator(s): Harris & Ewing, photographer Date Created/Published: 1918 May. Repository: Library of Congress Prints and Photographs Division Washington, D.C. 20540 USA http://hdl.loc.gov/loc.pnp/pp.print Title from unverified caption data received with the Harris & Ewing Collection. Gift; Harris & Ewing, Inc. 1955. General information about the Harris & Ewing Collection is available at http://hdl.loc.gov/loc.pnp/pp.hec
:F: :usa:
II L'instruction
Instruction des soldats américains en France (1917-1918) tiré de : http://rha.revues.org/index2363.html#tocto1n1 auteur Raphaëlle Autric
Le 28 avril 1916, l’attaché militaire français à Washington écrit au ministre de la Guerre affirmant l’action extérieurs des Etats-Unis.
En avril 1917 : le général Joffre et le garde des Sceaux René Viviani sont envoyés en mission aux États-Unis L’accord du 14 mai, signé par le secrétaire américain à la Guerre, N. Baker, et Joffre, stipule
l’envoi d’un corps expéditionnaire chargé de représenter le drapeau américain sur le front français. L’annexe IV de ce même document prévoit une complémentarité entre les instructions dispensées, l’une aux États-Unis, l’autre en France. Des officiers français seront envoyés en tant qu’instructeurs dans les seize camps qui s’organisent sur le territoire américain à partir de septembre 1917
Mais les Etat-Unis ne sont pas préparés.
En septembre 1917, le général Pershing, commandant en chef du corps expéditionnaire américain (CEA) organise son quartier général (QG) à Chaumont. Rapidement, une mission militaire française (MMF) s’y installe, d’abord dirigée par le général Peltier puis par le général Ragueneau. Le 3e bureau de la MMF est chargé d’établir, en relation avec Pershing et son état-major, les modalités d’instruction des troupes américaines.
Les unités américaines arrivent en France avec une instruction très rudimentaire, carence au niveau de l’instruction de l’infanterie, de l’artillerie et du génie d’où le jumelage des deux divisions, françaises et américaines. On avait évalué pour 1918 : sept divisions.
La doctrine qui prévaut en juin 1917, arrêtée en accord avec le général Pershing , établit une instruction en trois phases :
l’artillerie et l’infanterie divisionnaires recevront dans un premier temps une instruction détaillée dans des camps séparés. Au cours de l’été 1917, on aménage donc les camps de Gondrecourt, Darney et Neufchâteau pour l’infanterie, Meucon, Coëtquidan, Souge (près de Bordeaux) et le Valdahon pour l’artillerie ; la deuxième phase de l’instruction consiste en un stage sur le front de Lorraine, où les unités élémentaires américaines seront intercalées par bataillon et groupe entre des unités françaises ;
enfin, la troisième phase consistera en une instruction d’ensemble pendant laquelle la division sera réunie pour des manœuvres et des tirs réels. Pour le grand camp d’instruction, les Américains désirent s’installer dans la région de Neufchâteau qui se prête à l’accueil de trois divisions (le camp sera utilisé à plein à partir de janvier 1918) Une quatrième phase était initialement prévue par les Français. Elle consistait en un bref passage de la division d’infanterie américaine (DIUS) sur le front, intercalée entre des éléments français. Cet engagement progressif et non « en bloc » de l’armée américaine ne convenait pas à Pershing, qui obtint la suppression de cette phase d’instruction
La 1re DIUS a été instruite avec les éléments de la 47e puis 18e DIF (division d’infanterie française) et a commencé sa formation vers le 20 juillet 1917, pour une période de cinq moi non convaincante Pour Ragueneau
La formation des cadres,
Ecoles de Fontainebleau (instituée pour 120 élèves le 11 juin 1917), Bourges (mortier de tranchée) et Arnouville-les-Gonesses (défense aérienne) sont en mesure de recevoir les officiers d’artillerie. L’École de Saumur est aménagée pour recevoir les cadres d’artillerie de campagne Mailly accueille ceux de l’artillerie de côte. Valréas, La Valbonne et Le Ruchard sont des écoles temporaires d’infanterie. Concernant le génie, Angers, Versailles pour le perfectionnement (300 élèves). Issoudun, Tours, Avord et Amanty pour l’aviation et l’observation aérienne.
Avec une pénurie d’instructeurs français ….
Une polémique s’installe entre les deux nations sur l’enseignement. Pour Pershing, les soldats américains doivent se préparer l’offensive et non à la guerre de position, telle que les Français tentent de l’enseigner.
Pershing veut former l’ensemble de ses hommes pour les envoyer au combat en tant qu’armée indépendante. Les Français rétorquent qu’on ne peut se permettre d’attendre que les deux millions d’Américains soient instruits pour les envoyer sur le front. Les Allemand restent un danger, la présence américaine comblerait la défaillance russe. La volonté d’émancipation américaine
Tout au long de l’instruction, les Américains vont tenter de se libérer de leur tuteur. -refus de l’amalgame. -volonté de diminuer l’influence française auprès des troupes américaines.
Dès le 27 août, Harbord, le chef d’état-major américain propose une étude ayant pour objet un projet d’écoles pour le CEA . Pershing signe immédiatement.
L’instruction se fera à différentes échelles :
dans des centres d’instruction divisionnaires, où la troupe sera entraînée sous l’autorité directe du commandant de chaque division ; dans des écoles de corps d’armée qui viseront à perfectionner l’instruction des officiers et à former des spécialistes. Les cours seront complétés par des stages sur le front français ou sur le front britannique. L’optique des Français est bien entendu de multiplier au maximum ces stages ; dans des écoles d’armée, directement sous l’autorité du QG de Chaumont. Ces dernières incluront une formation réservée aux officiers d’état-major et des écoles de spécialistes qui pourront former des instructeurs pour les écoles de corps d’armée.
L’état-major américain demande à les placer, autant que possible, groupées à l’intérieur d’une zone de stationnement délimitée par Blois, Montargis, Chaumont, Dijon, Châlons-sur-Saône et Bourges à proximité d’une troupe de manœuvre, mais le projet exigerait selon les officiers français une période de cinq mois et serait onéreux .
Les français s’inclinent.
En octobre 1917, on estime que l’effectif des élèves pourra y être porté à 5 000 (formation d’état-major, de ligne d’armée, d’aspirants d’armée, de spécialistes d’infanterie, de chars, de défense aérienne, de mortiers de tranchée, de génie, des gaz, de transmissions, de service de santé, d’artillerie lourde sur tracteur, de perfectionnement de chefs de section, d’armes automatiques, etc.)
Au 30 janvier 1918, certaines écoles d’armée ont cessé de fonctionner pour être transférées à Langres : La Valbonne, Valréas, Fontainebleau, Bourges, Arnouville-les-Gonesses, Versailles, etc. L’école de Langres est tout à fait symptomatique de la politique américaine en matière d’instruction malgré l’avis de Ragueneau, en février 1918, qui jugeait les écoles trop théoriques, le nombre d’élèves trop élevé. Le jumelage des deux armées aurait pu réhausser le moral de ces unités françaises.
Rappelons que par une lettre du 8 septembre 1917, Pershing remettait en cause l’organisation française initiale. Désormais, les divisions américaines ne seront plus formées au contact des unités françaises. Elles se contenteront de quelques instructeurs seulement. « J’exprimerais le regret que l’information des troupes soit limitée, à l’avenir, à l’emploi d’officiers instructeurs, car la coopération d’unités françaises à cette information permet de joindre l’exemple au précepte, et rend possible des démonstrations pratiques, beaucoup plus vivantes et plus rapidement fécondes que la seule théorie » explique le général de Castelnau
Les divisions américaines, à partir de septembre 1919, ne seront plus formées au contact des unités françaises, mais instruites par des français.
Pétain affirme que l’expérience française est primordiale pour un gain de temps. Il demandera le retour au système d’instruction initialement mis en place, au contact de grandes unités françaises. En vain.
Joffre avait pourtant obtenu, en octobre 1917, l’instruction des 2e et 26e DIUS avec les 69e et 18e DIF.
des officiers français au nombre de quinze par DIUS, à savoir treize officiers d’infanterie, un officier du génie et un officier de liaison.
Pour les divisions suivantes, pour chaque DIUS, notamment pour la 42e DIUS l’équipe des quinze officiers, deux bataillons d’infanterie : la compagnie hors-rang (CHR) du régiment fournissant ces bataillons.
Il y aura toujours, chez les Américains, la volonté de passer au stade de la relève quasi totale des officiers français auprès des troupes américaines C’est une collaboration étroite et permanente que la France réclame, principalement pour les états-majors, Il est primordial pour les Français que leur influence s’y maintienne.
Au final, la présence française auprès des troupes américaines (qu’il serait intéressant de comparer à la présence britannique), demeure relativement faible
En quelque sorte, les Français doivent se contenter de la place que les Américains veulent bien leur laisser. Tout se joue maintenant dans la finesse des officiers qui doivent traiter avec les états-majors américains. C’est précisément en se reconnaissant tributaires de l’appréciation américaine que les Français maintiendront leur influence. Conclusion
Il est donc inexact de dire que « la doctrine établie [en juillet 1917] ne subit aucune modification pendant toute la durée des hostilités »
L’influence des Français fut décroissante dans l’instruction des troupes américaines. Pershing mit tout en œuvre pour faire mentir la phrase de Ragueneau, laquelle s’avéra fort juste à bien des égards : « Sans la force militaire de la France, la puissance militaire des États-Unis, encore en voie de formation, d’organisation et de transport, sera dans l’impossibilité de se déployer. » Le commandant du CEA demeura sur ses gardes, la menace de l’amalgame étant toujours présente. Adopter les instructeurs et donc les méthodes françaises, revenait à s’exposer davantage à une telle menace. La méfiance fut donc de mise. Il y eut véritablement une notion de conflit stratégique au sein de l’instruction des troupes américaines. À différents stades, les instructeurs américains pratiquèrent une opposition latente, sinon vive, entravant l’action des officiers informateurs français. Les méthodes d’instruction françaises ne purent donc s’exercer dans une dimension aussi large que l’espéraient au départ les dirigeants français. La MMF pouvait bien se féliciter du rôle qu’elle avait joué, mais les Français ne purent rester maîtres de la définition du concours qu’ils avaient prêté.
Au final, c’est un système mixte qui se mit en place : le jumelage et la formation en trois stades furent abandonnés progressivement et les écoles américaines n’eurent pas toutes le temps de s’organiser avant l’armistice.
La place de la France dans l’instruction des troupes américaines n’est pas à appréhender seulement en termes conflictuels, même si c’est principalement l’axe que nous avons voulu aborder ici. La coopération a été la base d’échanges culturels qui ont fait naître une fraternité d’armes dont la solidité ne se démentira pas. Six mois avant l’armistice, une note française qui se risquait encore à projeter pour l’instruction l’accolement des divisions américaines aux unités françaises concluait à propos des soldats d’outre-Atlantique : « Qu’ils soient persuadés par avance, qu’au jour de la victoire commune, nous tiendrons à proclamer que la Victoire est leur œuvre, et la France leur vouera pour toujours son impérissable reconnaissance. »
Source : Texte et images : Wikipedia La rivalité franco-américaine : l’instruction des soldats américains en France (1917-1918) Raphaëlle Autric: http://rha.revues.org/index2363.html#tocto1n1
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Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:12
La logistique américaine
Source Wikipedia
Pour transporter l’ensemble des troupes et des approvisionnements débarqués dans les bases maritimes et amener en moins de 18 mois plus de deux millions de soldats, des tonnes de matériels, de munitions, d’armes, de ravitaillement de toutes sortes, les Américains vont créer en France des camps, des ports et des gares23.
Les forces armées des États-Unis se veulent à la pointe du progrès, elles utilisent les technologies les plus modernes concernant l’artillerie, l’aviation, les soins de santé ou la motorisation. Beaucoup d’innovations apportées par les soldats du Nouveau-Monde vont être des petites révolutions pour les Français. Dans tous les domaines leurs influences se fait sentir, on peut citer les progrès réalisés dans les soins des animaux grâce au concours des vétérinaires américains ou l’utilisation du macadam qui vient améliorer l’état des routes françaises avant qu’elles accueillent les convois américains.
L'arrivée des troupes américaines à Saint-Nazaire.
Dans tous les ports de l’Atlantique et à Marseille, les soldats américains et leur matériel débarquent24.
Dans un premier temps, le port de Saint-Nazaire est choisi comme base de débarquement des premières troupes américaines pour la qualité de ses équipements. Le 26 juin 1917, les premiers bâtiments d’un convoi parti de New York y amènent 14 750 hommes.
Dès le 9 août 1917 une seconde base est mise en place à Bassens près de Bordeaux, les Américains y créent un port artificiel composé de docks flottants capable de recevoir et de décharger vingt navires à la fois. En septembre, des travaux d’aménagement commencent à Pontanézen, près de Brest, pour la construction d’une véritable ville qui va accueillir 70 000 militaires américains en transit avant de monter au front. Pour chaque homme qui débarque, une tonne de matériel arrive également en France.
Au total, entre juin 1917 et novembre 1918, l’American Expeditionary Force utilisa pour ses débarquements en France 85 cales existantes et en construisit 83 nouvelles dans les ports français.
Les principaux ports utilisés tant pour les hommes que pour les approvisionnements furent les suivants :
Groupe nord ou de la Basse-Loire : Saint-Nazaire, Nantes, Brest. Groupe sud ou de la Gironde : Bordeaux, Bassens, Pauillac, La Pallice (La Rochelle), Le Verdon-sur-Mer. Groupe de la Manche: Le Havre, Caen, Grandville, Saint-Malo, Rouen. Groupe de l’Atlantique: Les Sables-d’Olonne, La Rochelle, Rochefort, Bayonne. Groupe de la Méditerranée : Marseille, Toulon.
Aux abords des ports les plus importants furent établis d’immenses magasins et zones de stockage : Montoire à l’arrière de Saint-Nazaire, Saint-Sulpice-et-Cameyrac et Izon près de Bordeaux et Miramas près de Marseille. Les chemins de fer
Les américains relient chacun de leurs ports et de leurs camps par des voies ferrées. Au printemps 1918, 5 000 hommes et 10 000 tonnes de matériel empruntent chaque jour ces lignes.
Une ligne Nord part de Saint-Nazaire, passe par Nantes, Tours, Vierzon, Bourges, Cosne, Clamecy, Auxerre, pour aboutir à Saint-Dizier, puis vers le front. La ligne Brest, Le Mans, Tours, et celle partant de La Rochelle et Rochefort, pour aller à Niort et Saumur rejoignent la première à Tours et après Vierzon respectivement. En 2008, les lignes SNCF empruntent le même trajet.
Entre Tours et Vierzon, un peu avant cette ville, un immense camp est implanté à Gièvres (Loir-et-Cher)25, c’est à la fois une immense gare régulatrice et le plus grand dépôt installé par l’AEF. Elle comprend deux gares de triage, avec 145 hectares de stockage, un dépôt pétrolier, un arsenal pour les munitions, un atelier de 200 locomotives… Le General Intermediate Supply Depot (dépôt de soutien général intermédiaire) formait un losange de 13 km de long sur 3 de large, il comprenait 213 km de voies ferrées, 555 aiguillages, plus de 200 hangars d’une superficie totale de 36 ha couverts, une usine frigorifique pouvant contenir 8 000 tonnes de viande, 400 baraques de cantonnement où logeaient entre 20 000 et 30 000 hommes.
Une ligne Sud, relie Bordeaux, Périgueux, Limoges, Issoudun, Bourges, puis Nevers, Chagny, Dijon, Is-sur-Tille, à la région de Nancy, Lunéville, Saint-Dié, Belfort. Cette ligne utilise la gare de triage d’Is-sur-Tille26 qui est une partie de la base avancée no 1 où près de deux millions de soldats américains et environ quatre millions de tonnes d’approvisionnements sont passés entre l’automne 1917 et le printemps 192024.
En novembre 1918, le personnel américain du chemin de fer s’élève à plus de 30 400 agents pour un parc de 14 000 wagons et de 1 380 locomotives. Une grande partie de l’équipement fourni par les Européens
Les alliés Européens dont les Français fournissent une grande partie du matériel aux Américains7, voici la participation française :
La totalité des chars de combat soit 260 véhicules (dont des Renault FT-17) 2 150 canons de 75 mm et 1 684 d’autres calibres dont de 155 mm (comme les Schneider de la photo ci-contre) 81 % des avions soit 4 881 (notamment des SPAD et des Nieuport) 57 % des canons à longue portée. La quasi totalité des munitions d’artillerie. Des dizaines de milliers de mitrailleuses (comme les Hotchkiss ci-dessous) et de fusils-mitrailleurs (fusils mitrailleurs Chauchat). Plus de 20 millions de cartouches27.
notes et références wikipedia ↑ Quartermaster Supply in the AEF, 1917-1918 [archive] ↑ a et b Antonin Guillot. Le Camp Américain d’Allerey (1918-1919). 1999. Les Américains dans la Guerre [archive] ↑ Les Camps Américains de Gièvres | 1917-1919 [archive] ↑ http://www.memorial-genweb.org/html/documents/IS-SUR-TILLE.pdf [archive] ↑ André Tardieu, Devant l’obstacle, l’Amérique et nous, p. 224
Un canon français de 37 mm servi par des soldats américains, en position de tir sur le parapet d’une tranchée de deuxième ligne. Ce canon a une portée maximale de deux kilomètres et demi, il est plus précis qu’un fusil et est capable de tirer 28 coups par minute.
Canons de 155 mm GPF de l’Atelier de Construction de Bourges servant dans l’artillerie américaine en 1918. Ces armes furent utilisées également durant la Seconde Guerre mondiale par les forces des États-Unis.
Obusiers de 155 C modèle 1917 Schneider français qui équipent une unité d’artillerie américaine, en juillet 1918, près de Soissons, le premier jour de la grande offensive.
Des soldats Américains tirent avec une mitrailleuse antiaérienne Hotchkiss Mle 1914 d’origine française sur un avion d’observation allemand au plateau du Chemin des Dames en mars 1918.
source texte : Wikipedia images : Wikipedia http://www.ecpad.fr/larrivee-des-troupes-americaines-a-saint-nazaire
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milguerres
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Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:13
Les troupes américaines arrivent dans le port de Saint-Nazaire, transportées par différents navires : le “Havana”, “Saratoga”,”Pastorès”, “Ténorès”, “Neptune”, “Henderson”, “Seattle “et “Dekalb”. Des prisonniers allemands participent au déchargement des paquebots.
L’action se déroule en présence du colonel Stanley, chef de la mission, du général Silver, commandant le corps expéditionnaire, du commandant Appleton et du général Pershing venu pour le débarquement, ainsi que du général Peltier.
- :usa: L'arrivée des troupes américaines à Saint-Nazaire.
Le Neptune, utilisé pour le transport du contingent américain en France est amarré à Saint Nazaire
Le Delkab, utilisé pour le transport du contingent américain en France est amarré à Saint Nazaire
Un navire accoste le quai de débarquement. La population est venue en nombre assister à l'arrivée des troupes américaines.
Le "Havana" à son arrivée
Sur le pont de transport de troupes américaines "Ténorès", les soldats américains attendent de débarquer sur le port de Saint Nazaire
L'arrivée des troupes américaines à Saint-Nazaire. Les soldats américains débarquant avec leur paquetage et leur armement individuel sur le quai
L'arrivée des troupes américaines à Saint-Nazaire. Après avoir débarqué, les troupes se rassemblent sur un quai du port
L'arrivée des troupes américaines à Saint-Nazaire. Les soldats américains sont rassemblés devant les navires sur lesquels ils ont traversé l'Atlantique
Après la traversée de l'Atlantique, le Colonel Stanley, Chef de la mission américaine, accompagner d'officiers français et américains, s'apprête à poser le pied sur le sol de France
Les troupes américaines qui viennent de débarquer, rejoignent leur lieu de cantonnement
Après le débarquement des troupes américaines à Saint Nazaire le colonel Stanley, Chef de la mission américaine, s'entretient avec un officier français
Dans une rue de Saint Nazaire, Le général américain Silver, commandant le corps expéditionnaire en compagnie d'un officier de liaison français
Le Général Pershing à la Gare de Saint Nazaire
Le Général Pershing à gauche avec un officier américain
Au camp américain des ouvriers construisent des baraquements pour loger les troupes arrivant des Etats Unis
Dans un camp à proximité de Saint Nazaire, des soldats sont juchés sur un véhicule
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milguerres
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Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:13
Offensive Meuse-Argonne 1918
Décoration pour les vétérans ayant participé à cette offensive.
L'offensive Meuse-Argonne fut la dernière attaque de la Première Guerre mondiale. Ce fut également la plus grande opération et victoire de l'American Expeditionary Force (AEF) dans cette guerre. L'offensive se déroula dans le secteur de Verdun, immédiatement au nord et nord-ouest de la ville, entre le 26 septembre et le 11 novembre 1918. Cette opération poussa l'armée allemande à la défaite finale et à la signature de l'armistice du 11 novembre qui mit fin aux hostilités.
Les forces en présence
Les forces de l'United States Army consistaient en 10 divisions de la Première armée américaine commandée par le général John J. Pershing jusqu'au 16 octobre puis par le lieutenant-général Hunter Liggett. La logistique était planifiée et dirigée par le colonel George Marshall. Les forces allemandes consistaient approximativement en 40 divisions de l'armée du Prince héritier et général Max Carl von Gallwitz, dont la plus grande force la 5e armée de Gallwitz était commandée par le général Georg von der Marwitz.
Première phase : 26 septembre au 3 octobre
La première armée du corps expéditionnaire américain du général John Pershing lance ce qui deviendra la bataille de l'Argonne, au nord de Verdun. C'est l'une des batailles prévues par le maréchal français Ferdinand Foch afin que les Allemands abandonnent leurs défenses sur la ligne Hindenburg et finissent par capituler.
La première armée de John Pershing, comptant un million d'hommes environ, répartis en trois corps, tient un front de 27 kilomètres de Forges à la Meuse jusque dans la forêt d'Argonne. À gauche de la première armée américaine se tient la 4e armée française du général français Henri Gouraud. Les forces américaines font face au groupe d'armée du général allemand Max von Gallwitz, tandis que les Français affrontent le groupe d'armée du prince royal de Prusse Frédéric-Guillaume. Les américains et les Français déploient 37 divisions, alors que les allemands n'en disposent que de 24. Ils tiennent trois lignes de défenses fortifiées sur un terrain difficile. L'attaque est lancée à 5 h 25 et les forces américaines gagnent rapidement du terrain, avançant de 15 kilomètres environ dès les cinq premier jours de l'offensive. La progression des Français est moins spectaculaire. Les Allemands dépêchent des renforts dans le secteur et ralentissent leur avancée, si bien qu'à la fin de la bataille, le 3 octobre, deux des trois lignes de défense allemandes seulement sont tombées dans le secteur français.
Seconde phase : 4 au 28 octobre
14-31 octobre. La deuxième phase de l'offensive franco-américaine de l'Argonne commence le 14, après une période de réorganisation au cours de laquelle les forces américaines engagées dans la bataille ont été divisées en deux armées: la Première sous les ordres du général Hunter Liggett et la Deuxième commandée par le général Robert Lee Bullard. Le général John Pershing est commandant général des deux armées.
La Première armée américaine de Liggett avance sur le nord à un rythme soutenu face à la résistance acharnée des Allemands, tandis que la Deuxième armée américaine de Bullard avance au nord-est entre la Meuse et la Moselle. Les Allemands sont obligés de dépêcher des renforts depuis d'autres secteurs menacés sur le front occidental pour contrer les Français et les Américains. Chaque camp essuie de lourdes pertes lors des combats, qui s'épuisent à la fin du mois. Les troupes de Pershing ont cependant percé la troisième et dernière ligne de défense allemande. L'offensive de l'Argonne est renouvelée au début du mois de novembre, après une période de repos et d'envoi de renforts.
Troisième phase : 28 octobre au 11 novembre
La troisième et dernière phase de l'offensive de l'Argonne, dirigée par les Américains, commence. La Première armée américaine sous les ordres du lieutenant-général Hunter Liggett reprend son avancée dans le nord et perce les défenses allemandes de Buzancy, ce qui permet à la IVe Armée française de traverser l'Aisne. La résistance allemande s'effondre et les forces américaines progressent rapidement dans la vallée de la Meuse en direction de Sedan qui tombe le 6. Bien que l'offensive progresse encore, elle prend fin à la signature de l'armistice le 11 novembre.
Attaque du 369e régiment d'infanterie américain durant l'offensive Meuse-Argonne1.
Pertes
L'offensive de l'Argonne est un succès mais son prix est élevé : les Américains perdent alors plus de 26 000 soldats et comptent quasiment 96 000 blessés depuis qu'elle a débuté, le 26 septembre.
Cimetière américain de Romagne-sous-Montfaucon. (source wikipedia)
Notes wikipedia 1. ↑ Ce régiment fait partie des unités « de couleur » rattachées à des unités coloniales françaises. Il a combattu vaillamment dans l'offensive Meuse-Argonne, en étant rattaché à la 161e division française. Il a attaqué derrière un barrage d'artillerie, s'est emparé des tranchées allemandes et a repris le village de Ripont. Le 29 septembre, le régiment a pris d'assaut de puissantes positions ennemies et libéré la commune de Séchault. En dépit de lourdes pertes en vies humaines, le 369e, appelé « Les combattants de l'enfer » par les Français et les Allemands, a continué sans relâche l'attaque à l'aube. Assailli par des mitrailleuses ennemies, ils ont chargé dans la forêt au nord-est de Séchault, contournant et écrasant les positions des mitrailleuses ennemies. L'élan du « Let's Go ! » et l'esprit de lutte indomptable du 369e d'infanterie ont été illustrés tout au long de la bataille. Leur initiative, leur leadership et leur bravoure ont été décorés par la Croix de guerre française remise au régiment. 2. ↑ Le 28 septembre, le général Mariano Goybet commandant la 157e division d'infanterie américaine, a lancé ses troupes dans l'offensive Meuse-Argonne. Il a rompu le front devant Monthois. Deux de ses régiments (les 371e et 372e régiments d'infanterie américains) étaient composés d'Afro-Américains. Dans ses neuf premiers jours de combats dans le secteur de Meuse-Argonne, le 372e régiment peut être crédité d'avoir progressé de 8 kilomètres dans une défense très organisée. Dans le processus, il a fait prisonniers 600 Allemands, capturé 15 canons lourds, 20 minenwerfers et environ 150 mitrailleuses, ainsi qu'une quantité énorme de matériel d'ingénierie et de munitions d'artillerie. Le 372e a joué un rôle clé dans l'offensive Meuse-Argonne et subi des pertes de 500 hommes tués, blessés ou gazés dans l'action. Ils se sont battus vaillamment à Verdun, Bussy Ferme (où tous les officiers de la compagnie ont été tués ou blessés, et Séchault. Il a ensuite débordé les lignes et a participé à l’offensive en Champagne. Le 371e dans l'offensive Meuse-Argonne a pris la cote 188, Bussy Ferme, Ardeuil, Montfauxelles et Trières Ferme près de Monthois. Le régiment a capturé de nombreux prisonniers allemands, 47 mitrailleuses, 8 engins de tranchées, 3 pièces de campagne de 77 mm, un dépôt de munitions, de nombreux wagons et des quantités énormes de matériel. Il a abattu trois avions allemands au fusil et à la mitrailleuse lors de l'avance. Pendant les combats entre le 28 septembre et le 6 octobre 1918, les pertes, pour la plupart dans les trois premiers jours, ont été de 1 065 sur 2 384 soldats effectivement engagés. Le caporal Freddie Stowers s'est particulièrement distingué à l’assaut de la cote 188 près de Bussy ferme.
Chévières, Meuse, Soldat américain en ligne http://www.ecpad.fr/octobre-1918-le-prelude-de-la-victoire
http://www.ecpad.fr/octobre-1918-le-prelude-de-la-victoire Mitrailleuse américaine en ligne
http://www.ecpad.fr/octobre-1918-le-prelude-de-la-victoire Ecuelle, Meurthe et Moselle, le 151ème RI à l'exercice avec un canon 37 mm à tir rapide
http://www.ecpad.fr/octobre-1918-le-prelude-de-la-victoire Pompy, Meurthe et Moselle, des artilleurs américains sur la route de Pont-à-Mousson
Sources : texte et images wikipedia Images noir et blanc : http://www.ecpad.fr/octobre-1918-le-prelude-de-la-victoire
voir également : American Expeditionary Force sur : http://milguerres.unblog.fr/lamerican-expeditionary-force-ou-aef/
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milguerres
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Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:14
post de Patrick
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Quelques mots sur une autre unite qui servit aussi en France en 1917, la Premiere Marine Division. Celle-ci fut cree en 1911 a Guatanamo, se bat a Château Thierry et a la bataille du Bois-Belleau. Elle se distingue fièrement durant la Seconde Guerre Mondiale a Guanalcanal.
Ci-dessous son écusson qui se porte sur le bras gauche.
UNITED MARINE CORPS HYMN.
Partie complétée par mabizerte
Histoire du Corps des Marines des États-Unis
Congrès des États-Unis crée le corps des Continental Marines, le 10 novembre 1775. Ceux-ci sont rapidement démobilisés, dès 1785. Mais la Quasi-guerre contre la France en 1798 oblige le Congrès à revenir sur sa décision, en votant un texte recréant un corps de fusiliers marins le 11 juillet 1798. Ce corps est alors placé sous l'autorité directe du Secrétaire à la Marine. Ce Corps des Marines est celui qui existe encore aujourd'hui, et a servi dans la quasi-totalité des conflits dans lesquels ont été engagés les États-Unis.
La naissance des Marines
Toute nation ayant une armée développée possède des fusiliers marins. Si l’organisation est différente et si les conflits modernes les ont amenés à être différents de par leur implication dans les dits conflits, à la base, ils ont tous une mission similaire. À savoir : combattre sur des navires. En fait le concept n’est pas nouveau, il remonte même à la nuit des temps. Depuis que les hommes naviguent, et depuis qu’ils se battent sur les mers. Les Phéniciens, ces commerçants navigateurs qui commerçaient sur tout le pourtour méditerranéen dès 3000 ans av. JC avaient déjà créé les marines. Ou en tout cas leur équivalant antique. Leurs navires étaient dotés d’un contingent de quelques hommes dont le talent était le combat, et pas la navigation. Si les marins combattaient également, ces «marines» étaient la première ligne d’attaque, ou de défense. Ils étaient des professionnels du combat avant tout. Les matelots des professionnels de la mer avant tout. C’est exactement dans cet esprit que les premiers marines furent recrutés.
C’est en s’inspirant des Royal Marines anglais que les États-Unis naissant créèrent leurs US marines. La plupart des nations importantes étaient déjà dotées de telles unités. L’Espagne avaient créé son infanteria de marina en 1537, leur nom était Compagnies Des Vielles Mers de Naples ; Le Portugal en 1621 avec le Régiment Maritime de la Couronne du Portugal ; la France en 1622 avec les Compagnies Ordinaires de la Mer, fondée par Richelieu. Les premiers marines anglais portaient le nom de Régiment Maritime à Pied du Duc d’York et d’Albany, régiment fondé en 1664. Avec la guerre d’indépendance, les USA se munirent d’hommes dont la mission étaient de défendre leur flotte contre les abordages anglais et aborder les bâtiments ennemis. Ainsi, des unités furent créées de manière désordonnée, souvent à l’initiative d’officiers de la navy.
Le 10 novembre 1775, est la date d’anniversaire du corps des marines. C’est à cette date que le Congrès constituera 2 bataillons de «Continental» Marines pour servir comme infanterie embarquée à bord des bâtiments de la flotte. Un homme, Samuel Nicholas fut promu au rang de major, et commença à recruter des marines dans une taverne de Philadelphie, alors capitale des séparatistes. Le propriétaire de la taverne, Robert Mullan deviendra capitaine. La plupart des Marines d’alors devaient être des marins afin de pouvoir servir en tant que tels sur les navires sur lesquels ils étaient placés en plus de leur mission de combat. La première véritable mission d’envergure impliquant des marines eut lieu le 1er mars 1776 sous les ordres de Nicholas. 230 marines et 50 matelots débarquèrent sur l’île de New Providence avec pour mission de capturer un important dépôt de munitions. Une grande partie de la poudre fut évacuée par les Anglais, les marines capturèrent 103 pièces d’artillerie et suffisamment de poudre pour les utiliser. C’est le premier fait d’arme des marines lors de la guerre d’indépendance.
Il y en eu biens d’autres dont voici quelques-uns des principaux. En 1776, 4 nouvelles compagnies furent créées en plus des 5 déjà existantes afin de pourvoir en effectif à 4 nouvelles frégates en construction. L’ordre parvint aux marines de se mettre sous les ordres de Washington afin de le renforcer pour lutter contre les Anglais qui remontaient à travers le New-Jersey. Il arrivèrent trop tard pour se joindre à la bataille de Trenton mais participèrent à la bataille la libération de Princetown. Après cette bataille les marines furent replacés à bord de différents navires. Pendant longtemps, on pensa que leur commandant, Nicholas, fut astreint aux nombreuses tâches administratives qui surviennent lorsqu’une unité est dispersée de la sorte. On le crut pendant 175 ans, mais il n’en est rien. En fait, on lui confia une mission de la plus haute importance, faire transiter depuis Boston jusque Philadelphie un somme d'argent importante. Argent avancé par les Français pour créer la North America Bank, équivalent de la 1re banque nationale américaine, ce qui permit de continuer à financer la guerre. Un contingent de 300 Marines, provenant de 4 navires fédéraux, renforça 900 miliciens du Massachusetts lors d’une expédition contre une base navale fortifiée, mais même si les marines se comportèrent admirablement sous le feu, emmenant les miliciens à leur suite, ce fut un échec cuisant, entre autres à cause de querelles entre les officiers de la flotte et ceux de la Milice.
La dernière opération en tant qu’unité fut le débarquement et la défense de Charlestown, sous les ordres du général Benjamin Lincoln. La ville résista trois mois et tomba le 11 mai 1780. Les marines furent ensuite réembarqués en plus petites unités sur des navires. Le principal de leur engagement fut en mer, contre les équipages de corsaires anglais et de Royal Marines. Dans le cadre de ces engagements, citons les hommes qui servirent sous le commandement de John Paul Jones, un officier de la Continental navy qui partit pour la France avant même le traité d’alliance franco-américain. Il agit, entre autres, au départ de Brest dans la Manche, la mer du Nord, la mer d’Irlande et conduisit même 2 raids avec ses marines sur le sol anglais. Les marines de Jones n’étaient pas tous Américains, Certains avaient été recrutés dans les ports français. Le conflit prit fin en 1783.
Les États-Unis nouvellement formés, ayant besoin de fonds pour reconstruire les dommages subis durant la guerre, vendirent leur flotte. La garde des côtes fut le plus souvent assurée par les «navy» d’état, équivalent maritime des milices que chaque État avaient formées, et qui avaient à leur bord leur propres unités d’infanterie embarquée.
Comme pour l’armée continentale et la navy continentale, l’uniforme des marines fit l’objet de «regulations» précises. La tenue des hommes de troupe est la suivante : • La tunique était verte, à boutons d’étain avec des parements blancs, une chemise verte et un gilet blanc. • Une boutonnière rouge pour les sous-officiers. • Des pantalons blancs, des bas de laine blancs jusqu’aux genoux, éventuellement guêtres noires. • Un petit chapeau rond noir avec liseré blanc, dont un bord est recourbé. • Des chaussures noires • L’engagé devait fournir lui-même une besace blanche, une musette à munition en cuir noir et une gourde en bois, bleue ou au aux bords peints en rouge avec une ancre peinte sur le centre. • L’armement était un fusil français Charleville ou anglais de prise, Brown Bess. Le mousquet devait être équipé d’une sangle blanche uniquement, à défaut pas de sangle. Une baïonnette et un sabre d’infanterie britannique pour l’abordage. • Un outil, pelle, hache, pioche, ... Les officiers avaient une tenue assez semblable. Les différences notables sont des boutons d'argent, une épaulette d’argent (sur l’épaule droite), un passepoil vert sur le pantalon, guêtres noires obligatoires. Les officiers étaient libres du choix de leur épée. Dans la pratique, beaucoup d’hommes n’eurent pas cet uniforme. Les officiers se le faisaient faire sur mesure, mais les hommes de troupes qui n’eurent pas la chance de le toucher n’avaient pas toujours les moyens de se le faire fabriquer, tout au moins dans les premières heures de la guerre. Par exemple, les marines qui servaient sur les bateau de Johne Paul Jones furent vêtus de tuniques rouges prises aux Anglais. Il en va de même avec l’armement. Certains rapports font état de marines qui se battaient avec des pics, et même certains avec des tomahawks.
Effectifs
Les effectifs varièrent beaucoup au cours de l'Histoire. Au 14 mai 1801, lorsque le Bay de Tripoli déclara la guerre aux États-Unis, le Marine Corps comptait 38 officers et 319 hommes du rang. Au 6 avril 1917, le corps comptaient à peu près 13 000 hommes, en août 1917 , le plafond autorisé fut élevé à 30 000 hommes. Le 11 novembre 1918, le Corps comptait 2 474 officiers et 70 489 hommes du rang1 dont 269 auxiliaires féminine en comprenant son aviation qui disposait de 2 500 hommes et 340 appareils. Au printemps 1920, le Corps fut ramené de 75 000 à 15 000 hommes, un effectif qu'il n'avait jamais atteint et connu en temps de paix . Liste des guerres et opérations • Guerre d'indépendance des États-Unis, 1775-1783 • Guerre navale avec la France, 1798-1800 • Guerre de Tripoli, 1801-1805 • Deuxième guerre d'indépendance, 1812 • Bataille de Twelve Mile Swamp (Floride), 11 septembre 1812 • Bataille de Quallah Batto (Sumatra), 6 février 1832 • Guerre contre les Indiens de Floride, 1835-1842 • Guerre américano-mexicaine, 1846-1847 • Bataille de Shanghaï (Chine), 4 avril 1854 • Bataille de la baie de Ty-Ho (Chine), 4 août 1855 • Bataille contre les Indiens près de Seattle, 26 janvier 1856 • Bataille des forts de la Barrière (Chine), 16-22 novembre 1856 • Bataille de Waya (îles Fidji), 6 octobre 1858 • Capture de John Brown (Harper’s Ferry), 18 octobre 1859 • Guerre de Sécession, 1861-1865 • USS Wyoming contre trois bateaux japonais (?) et des batteries côtières, 16 juillet 1863 • Bataille des forts de la Rivière Salée (Corée), 10-11 juin 1871 • Guerre hispano-américaine, 21 avril-13 août 1898 • Insurrection des Philippines, 30 juin 1898–4 juillet 1902 • Bataille de Tagalii (îles Samoa), 1er avril 1899 • Expédition de secours en Chine (Rébellion des Boxers), juin - août 1900 • Campagne au Nicaragua, 1912 • Capture de Veracruz (Mexique), 21–22 avril 1914 • Occupation de la République dominicaine, 5 mai 1916–17 septembre 1924 • Occupation d’Haïti, 28 juillet 1915-31 août 1934 • Première Guerre mondiale, 6 avril 1917–11 novembre 1918 o La bataille du bois Belleau en 1917 forgera leur réputation. • Occupation du Nicaragua, 6 janvier 1927–3 janvier 1933 • Seconde Guerre mondiale, 7 décembre 1941-15 août 1945 • Guerre de Corée (sous mandat des Nations unies), 27 juin 1950–27 juillet 1953 • Crise de 1958 au Liban, 15 juillet-30 septembre 1958 • Débarquement en Thaïlande, 16 mai–10 août 1962 • Crise des missiles (contre Cuba), 24 octobre–31 décembre 1962 • Intervention en République dominicaine, 28 avril 1964–6 janvier 1965 • Guerre du Viêt Nam, 15 mars 1962–28 janvier 1973 • Opération Eagle Pull (Cambodge), avril 1975 • Opération Frequent Wind (Viêt Nam du Sud), avril 1975 • Opération de secours des otages du porte-conteneurs Mayagüez (combats des îles de Koh Tang, Cambodge), mai 1975 • Opération Eagle Claw(tentative de sauvetage des otages en Iran ;des équipages de l'USMC pilotent les hélicoptères utilisés), 04/1980 • Débarquement sur l’île de la Grenade, octobre-novembre 1983 • Déploiement au Liban (Beyrouth), août 1982-février 1984 • Guerre du Golfe (1990-1991), août 1990-avril 1991 • Zone de sécurité au Kurdistan, avril 1991, toujours en cours • Interdiction de survol de l’Irak, 1991, toujours en cours • Opérations de maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine 1991, toujours en cours • Opération d’aide humanitaire en Somalie, 1992-1993 • Opération à Haïti, 1994-1996 • Évacuation du Rwanda, avril 1994 • Évacuation de la Somalie, janvier-mars 1995 • Déploiement dans le golfe Persique, novembre 1995-mai 1996 • Kosovo - Opération Joint Guardian, 1999 • Afghanistan - Opération Enduring Freedom, 7 octobre 2001, toujours en cours • Opération Iraqi Freedom, mars - mai 2003 • Guerre d'Irak, mai 2003, toujours en cours • Opération à Haïti, mars 2004, décembre 2004 Notes et références 1. ↑ (en) One Step At A Time [archive], Tom Bartlett, novembre 1965
One Step At A Time http://www.mca-marines.org/leatherneck/one-step-time …/…With the start of "The War to End All Wars," Marines again were "First to fight," when on March 17, 1918, the 2nd Battalion, Fifth Marines, occupied front-line positions in France. On June 3, Marines took part in the Battle of Belleau Wood, where the Sixth French Army issued an order changing the name to Bois de la Brigade de Marine, and issued a citation to the Marines from America. The Secretary of the Navy, Josephus Daniels, authorized the Commandant of the Marine Corps to enroll women in the Marine Corps Reserve (for clerical assignments) on August 12, 1918. Opha M. Johnson became the first woman Marine the following day. The Fourth Marine Brigade fought during the Battle of St. Mihiel, France, on September 12, and in the Battle for Blanc Mont in October. Squadron Nine of Marine Aviation (as part of a British aviation group) made its first raid over enemy lines on October 13. On November 1st, the Fourth Marines participated in the Meuse-Ar-gonne offensive. At the time of the signing of the Armistice on November 11, 1918, the Corps had an active duty strength of 2,474 officers and 70,489 enlisted. During February 1919, elements of the 15th Marine Regiment landed in the Dominican Republic to bolster the Fourth Marines in ending banditry. The 15th Regiment, with the 1st Air Squadron attached, was the first air/infantry force organized in the Marine Corps. …/…
Grades dans l'US Marine Corps (Corps des Marines des Etats-Unis d'Amérique)
Gunnery Sergeant ROBERT GUY ROBINSON USMC
Medal of Honor - October 8 and 14, 1918 - Gunnery Sergeant ROBERT GUY ROBINSON USMC, aircraft observer, 1st Marine Aviation Force Place and date: Pittham, Belgium, October 14, 1918. Entered service at: Chicago, Ill. Born: 30 April 1896, New York, N.Y. Citation: For extraordinary heroism as observer in the 1st Marine Aviation Force at the front in France. In company with planes from Squadron 218, Royal Air Force, conducting an air raid on October 8, 1918, G/Sgt. Robinson's plane was attacked by 9 enemy scouts. In the fight which followed, he shot down 1 of the enemy planes. In a later air raid over Pittham, Belgium, on October 14, 1918, his plane and 1 other became separated from their formation on account of motor trouble and were attacked by 12 enemy scouts. Acting with conspicuous gallantry and intrepidity in the fight which ensued, G/Sgt. Robinson, after shooting down 1 of the enemy planes, was struck by a bullet which carried away most of his elbow. At the same time his gun jammed. While his pilot maneuvered for position, he cleared the jam with one hand and returned to the fight. Although his left arm was useless, he fought off the enemy scouts until he collapsed after receiving 2 more bullet wounds, one in the stomach and one in the thigh.
Medal of Honor - 8 and 14 October , 1918 - Second Lieutenant RALPH TALBOT USMC, aircraft pilot. Born: 6 January 1897, South Weymouth, Mass. Appointed from: Connecticut. Citation: For exceptionally meritorious service and extraordinary heroism while attached to Squadron C, 1st Marine Aviation Force, in France. 2d Lt. Talbot participated in numerous air raids into enemy territory. On 8 October , 1918, while on such a raid, he was attacked by 9 enemy scouts, and in the fight that followed shot down an enemy plane. Also, on 14 October , 1918, while on a raid over Pittham, Belgium, 2d Lt. Talbot and another plane became detached from the formation on account of motor trouble and were attacked by 12 enemy scouts. During the severe fight that followed, his plane shot down 1 of the enemy scouts. His observer was shot through the elbow and his gun jammed. 2d Lt. Talbot maneuvered to gain time for his observer to clear the jam with one hand, and then returned to the fight. The observer fought until shot twice, once in the stomach and once in the hip and then collapsed, 2d Lt. Talbot attacked the nearest enemy scout with his front guns and shot him down. With his observer unconscious and his motor failing, he dived to escape the balance of the enemy and crossed the German trenches at an altitude of 50 feet, landing at the nearest hospital to leave his observer, and then returning to his aerodrome.
Thirteenth Regiment at Quantico in 1918 http://www.naval-history.net/WW1NavyUSMC-aReportEdwinMcClellan2.htm
sources : Wikipedia http://www.mca-marines.org/leatherneck/one-step-time http://www.naval-history.net/WW1NavyUSMC-aReportEdwinMcClellan2.htm http://www.hervedavid.fr/francais/14-18/uniformes.htm
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milguerres
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Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:15
"Il faut sauver le Sergent York"
source : Wikipedia
Alvin Cullum York (1887-1964). Ce natif de Pall Mall dans le Tennessee s'engage en 1917 dans l'armée américaine et devient sergent au 328e régiment d'infanterie, 82e division.
8 octobre 1918, Forêt d’Argonne. Alvin C. York prend le commandement de sa section qui a subi de lourdes pertes. N’écoutant que son courage et à la tête de 7 hommes, il attaque avec intrépidité un nid de mitrailleuse dont le feu mortel et continu s’abat sur sa section. Lors de cette action d’éclat héroïque, il s’empare du nid de mitrailleuse, fait prisonnier 4 officiers allemands et 128 soldats et saisit plusieurs fusils.
Le 8 octobre 1918, dans la forêt d'Argonne, il capture à lui seul un bataillon de mitrailleurs allemands qui tenaient une position fortifiée. À cette occasion, il tue 28 soldats ennemis avec son fusil de précision et fait 132 prisonniers. Ce fait d'armes exceptionnel lui vaut de se voir décerner la Distinguished Service Cross, qui sera remplacée par la médaille d'honneur du Congrès plus tard ainsi que la croix de guerre française 1914-1918.
Exploit d'autant plus remarquable pour un homme qui n'avait endossé l'uniforme qu'à contrecœur, puisqu'il était à l'origine objecteur de conscience.
Conversation entre le SGT York et le général Lindsey commandant la division en janvier 1919 lorsque qu’ils faisaient le tour du site où York captura 132 Allemands.
General Lindsey : « York, comment avez-vous fait ça ? »
Alvin York : « Mon Général, ce n’est pas d’ordre humain. C’est une puissance supérieure à celle des hommes qui m’a guidé et protégé et qui m’a dit ce qu’il fallait faire. »
Le général inclina la tête et mit ses mains sur mon épaule et dit solennellement : « York, vous avez raison ».
Alvin York : « Il n’y pas le moindre doute que Dieu y est pour quelque chose. Il n’y a pas sur terre de puissance capable de sortir quelqu’un de cette situation. De chaque côté de moi des hommes ont été tués ; et j’étais le plus grand et le plus exposé de tous. Plus de 30 mitrailleuses ont concentré leur feu sur moi à bout portant à une distance d’à peu près 25 mètres. Lorsque Dieu est avec vous, vous vous en sortez à tous les coups. » (given by permission by US Army LTC Douglas Mastriano)
« Je suis témoin que Dieu m'a vraiment aidé à sortir indemne de ce dur combat ; alors que de toutes parts la mitraille faisait rage, je m'en suis tiré sans aucune égratignure. » Alvin York
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, cette histoire sera mis en scène au cinéma par Howard Hawks sous le titre Sergent York avec Gary Cooper dans le rôle titre.
Il faut sauver le sergent York
Par Marie Huret et , publié le 10/11/2006 : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/histoire/il-faut-sauver-le-sergent-york_479512.html
Outre-Atlantique, ce soldat américain, qui s'est illustré dans les Ardennes en 1918, est devenu un véritable mythe. Son exploit a-t-il été exagéré?
Enquête
Un bip strident. Perçant. Le détecteur de métal s'égosille en frôlant un tas de feuilles. Chapeau de cow-boy sur le crâne rasé, Douglas Mastriano sort une bêche de son sac. Il se met à creuser. Bip, bip, bip. La poêle à frire s'emballe. Il effrite la terre: "Wow!" Au bout de ses godillots, une balle de colt 45. L'officier Mastriano la glisse dans une poche. A l'orée de la forêt de l'Argonne (Ardennes), où la lumière du soleil se faufile entre les chênes, un vieux chasseur grommelle: "Il cherche quoi, l'Américain? Un cadavre?"
Mieux: un héros. Ses cartouches. Les boutons de son uniforme. Bref, tout ce qu'il a pu laisser en terre de France. A Chatel-Chéhéry, un village de 140 habitants situé à 40 kilomètres de Verdun, des chasseurs de mythe débarquent des Etats-Unis, armés de GPS, pour cheminer sur les traces d'une gloire nationale: le sergent York. Le plus célèbre soldat américain de 14-18. Archéologues, militaires, cartographes tentent de repérer, à l'aide de vieux plans et d'instruments high-tech, le lieu exact de la bataille qui lui a valu la Médaille d'honneur. Cette recherche exacerbe les rivalités entre deux équipes. D'un côté, celle de Douglas Mastriano, un officier de l'Otan qui a effectué 35 visites à Chatel-Chéhéry et consacré sept cents heures à la consultation des archives. Dans l'autre camp, un groupe d'universitaires du Tennessee mené par l'historien Michael Birdwell. L'acte de bravoure de York est gravé en lettres d'or sur une dalle de marbre noir, à l'entrée du village: il a réussi, le 8 octobre 1918, à capturer 132 soldats allemands et à faire taire 35 mitrailleuses lors de la bataille de Meuse-Argonne.
C'est une de ces histoires comme les aime l'Amérique. Celle d'un petit fermier du Tennessee, fervent chrétien, objecteur de conscience, qui triompha sur le front. Le destin d'un rouquin moustachu devenu une icône du patriotisme figée sur les tee-shirts et les timbres-poste. Sa vie a même inspiré un film à Howard Hawks, Sergeant York, n° 1 au box-office en 1941, et permis à Gary Cooper de décrocher un oscar. La suite, les meilleurs scénaristes ne l'avaient pas prévue: quatre-vingt-huit ans après, voici le héros convoqué sur le terrain de la mémoire. Avec les risques que cela implique.Son exploit aurait été gonflé, exagéré, affirme Michael Birdwell, historien à la Tennessee Tech University et curateur officiel des archives du sergent. "L'héroïsme de York est indiscutable, concède-t-il. Il a été très courageux, mais il n'a pas contrôlé seul 35 mitrailleuses. Et n'a jamais dit qu'il l'avait fait!" Michael Birdwell a tout épluché: les collections privées, le journal intime de York. Le vrai? "C'est un problème: je n'ai jamais vu l'original, confie-t-il. Celui qui a été publié dans le magazine Liberty en 1927 n'est pas l'authentique. La question est: qui est réellement York? Et quelle est la part de fiction?" Douglas Mastriano, l'homme au chapeau de cow-boy, s'insurge contre cette remise en question du héros: "C'est du révisionnisme! En 1919, il y a eu une enquête officielle avant que lui soit attribuée la Médaille d'honneur. C'était un gars honnête et un excellent tireur." Un gars dont voici l'histoire...
Dans les montagnes du Tennessee, où il voit le jour en 1887, Alvin York grandit à la ferme avec ses 10 frères et s?urs. Son père, forgeron, le traîne à tous les concours de tir et lui apprend à manier le long rifle. A sa mort, en 1911, le garçon se laisse aller. Il boit, se bat, claque ses dollars. Sa mère le supplie: "Quand vas-tu devenir un homme?" Ce sera une nuit de 1914. Son meilleur ami est tué dans une beuverie. Alvin York devient un chrétien farouche. Quand son pays entre en guerre, il refuse de s'engager. Et puis, en mai 1918, après deux jours et une nuit à prier sur un rocher, il part finalement pour la France: "Dieu m'a rassuré: je reviendrai sans éraflures." fleche-boule8 dans "Un antidote à la boucherie de la guerre"
Il n'en aura pas une, ce matin gris et pluvieux du 8 octobre 1918 où York et 16 autres soldats sont expédiés sous le commandement du sergent Early pour s'emparer du chemin de fer de Decauville. Ils surprennent des soldats allemands en train de petit-déjeuner. Soudain, une rafale de tirs de la colline. York vise. "Sois précis", lui soufflait toujours son père. Il l'est. On compte 25 morts chez l'adversaire; 6, côté alliés, et 3 blessés.
A ce stade, l'Histoire s'emmêle. Selon la version officielle, le sergent allemand promet de capituler si York arrête de tuer ses hommes un à un. Longtemps après, le caporal Cutting a affirmé que, ce jour-là, c'est à lui que l'ennemi s'est rendu. Mais il fallait à l'Amérique le candidat idéal à son panthéon des héros. "Tous les autres survivants étaient juifs, catholiques, grecs orthodoxes... Seul York était protestant, souligne Birdwell. Un type pieux de la campagne. Le pays avait besoin d'un héros à la Davy Crockett, d'un antidote à la boucherie de la guerre. Ce fut York."
Héros malgré lui, en somme. De retour au pays, il est courtisé par Broadway. York réplique: "Mon uniforme n'est pas à vendre." La 5e Avenue, à New York, l'accueille sous une pluie de confettis. Ensuite, il préfère se réfugier sur ses terres et collecter de l'argent pour ouvrir des écoles. Une fois, deux fois, il repousse les offres de la Warner et du réalisateur Hawks. En 1940, c'est oui. "La scène où Gary Cooper capture seul une centaine de soldats est irréaliste! raconte Michel Jacquet, historien du cinéma, auteur de La Grande Guerre sur grand écran (Anovi). On en a fait un idéal de citoyen prêt à mettre en pièces quiconque menace son pays. Il fallait raviver le patriotisme à la veille de l'entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale." Tant pis pour la vérité! Le studio s'offre le silence du caporal Cutting pour 250 dollars. Et d'une trentaine de soldats en leur versant de 5 à 1 500 dollars. Le Boston Globe publie une lettre anonyme d'un homme affirmant avoir servi dans l'unité de York: "Il était mort de trouille et répétait: ?Je veux rentrer à la maison.? Le sergent Early lui a lâché: ?Si tu ne la fermes pas, je t'explose la tête! ?"
Que s'est-il réellement passé ce jour-là? Jusqu'à sa mort, à 76 ans, Alvin York n'en a jamais vraiment parlé à ses sept enfants. "Il restait évasif, confie l'un de ses fils, George Edward. Tous les 11 novembre, à 11 heures, mon père sortait dans le jardin et tirait en l'air pour fêter l'armistice. Il ne s'est jamais pris pour un héros, mais disait juste qu'il avait fait son devoir."
Le 21 octobre dernier, Douglas Mastriano a annoncé avoir trouvé le lieu mythique: "Sûr à 100%! Le relief, les balles de colt 45, le terrain, tout concorde." Le 12 novembre, l'équipe rivale, celle de Birdwell, doit débarquer à Chatel-Chéhéry pour corroborer, ou non, la découverte. Entre les deux camps, Frédéric Castier, historien de la guerre de 14-18, joue les Casques bleus: "On a braqué les projecteurs sur York, un homme téméraire, mais il n'a pas agi seul. Et il y a eu d'autres héros: entre le 26 septembre et le 11 novembre 1918, 52 autres Médailles d'honneur ont été décernées." Le maire du village, Roland Destenay, voudrait que les Américains se mettent enfin d'accord, afin de transformer le lieu en étape touristique. "Ce n'est pas demain que Toyota s'installera ici, explique-t-il. La carte à jouer, c'est le tourisme. Notre village est plus connu aux Etats-Unis qu'en France! Si le sergent York peut créer des emplois, ce sera une bonne chose." Un vrai exploit. Incontesté, celui-là.
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milguerres
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Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:15
Pourparlers de paix
Le 28 septembre 1918, suite au déclenchement de l'offensive, Erich Ludendorff annonce à Paul von Hindenburg qu’il doit demander la paix au président américain Wilson, jugé plus accommodant que les dirigeants franco-britanniques. Les politiques tergiversent, mais une note est finalement envoyée dans la nuit du 3 au 4 octobre. Sans consulter ses partenaires, Wilson répond le 8 octobre par un questionnaire sur les intentions allemandes. Un certain flottement règne parmi les alliés, partagés entre l’inquiétude et la colère devant l’initiative américaine. Le président de la république française Raymond Poincaré craint « qu’on ne coupe les jarrets de nos troupes par un armistice, si court soit-il ». Il ne croit pas à ces « fausses négociations ».
Le 12 octobre, le gouvernement allemand de Max von Baden répond favorablement à Wilson. Le 14, sans doute encouragé par cette prise de contact, le président américain envoie une seconde note, toujours sans consulter personne. Les exigences de Wilson sont très floues, il n’est pas fait mention de l’Alsace-Lorraine. Chez ses alliés, c’est la consternation mais Ludendorff reprend espoir : peut-être tout n’est-il pas perdu pour l’Allemagne ? Une vague réponse est envoyée le 20, mais, le 23, l’Américain se montre soudain d’une fermeté inattendue. Hindenburg juge que les conditions qu’il propose sont « inacceptables ». Désormais persuadé que tout est perdu, Ludendorff démissionne dans l’indifférence.
Pendant ce temps, Foch prépare une offensive contre le sud de l’Allemagne pour le début 1919 dont l'objectif pour l'armée Américaine est Metz et la Lorraine. Mais l’agitation révolutionnaire qui a gagné l’intérieur du pays effraie les officiers impériaux : tous redoutent de voir leur pays subir le même sort que la Russie en pleine révolution. La défaite semble finalement moins grave que le bolchevisme d’autant que, le 5 novembre, un mémorandum, cette fois-ci rédigé par tous les alliés, parvient à Berlin. Les conditions en sont jugées acceptables et, le 7, des émissaires Allemands se présentent devant les lignes françaises. Le délai pour l’acceptation étant de trois jours, et Foch ayant refusé un cessez-le-feu immédiat, les combats continuent jusqu’au 11 novembre.
Enfin, l'armistice est signée à 5h15 et à 11 heures, les clairons sonnent officiellement la fin de la Grande Guerre.
Défilé le 14 juillet 1918 au Mans des troupes Américaines. « Pour rappeler que le passage et le séjour dans la Sarthe d'effectifs américains qui ont dépassé le chiffre de 1 650 000 hommes a été un événement considérable au point de vue de l'histoire régionale, une plaque fut posée à la bourse du commerce au Mans (La Sarthe, 13 juillet 1919)
Plaque commémorative posé le 14 juillet 1919 au Mans
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milguerres
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Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:16
Le 11 novembre 1918, à 5 heures du matin, dans un wagon aménagé au carrefour de Rethondes en forêt de Compiègne une convention d'armistice est signé, pour les Alliés, par le maréchal Foch, commandant en chef des armées alliées et l'amiral Wemyss, First Sea Lord, et, pour l' Allemagne, par le secrétaire d'État Erzberger, président de la délégation allemande, le comte von Oberndorff, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, le général major von Winterfeldt, et le capitaine de vaisseau Vanselow.
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milguerres
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Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:41
L’intervention américaine dans la guerre de 1914-1918
L'intervention américaine dans la guerre de 1914-1918
:usa:
Le 31 janvier 1917, l’Allemagne a annoncé son intention de mener la guerre sous-marine à outrance. Le 3 février, les États-Unis rompent leurs relations diplomatiques avec l’Allemagne. Trois mois plus tard, le 2 avril 1917, le Congrès américain vote la déclaration de guerre à l’Allemagne à la demande du président Wilson, réélu en novembre 1916, sur le slogan : « Il nous a maintenu en dehors de la guerre (1). » La masse américaine, réputée pacifiste dans sa majorité, approuve une décision qu’elle eût trouvée scandaleuse six mois plus tôt. Pourquoi un tel renversement d’opinion et une telle décision ? - - La guerre sous-marine à outrance, qui coûte trois bateaux de commerce à la flotte américaine en mars 1917, avait sans aucun doute ulcéré l’opinion d’outre-Atlantique, fournissant à Wilson une bonne occasion d’intervention. Déjà, en 1916, le budget naval en très forte augmentation afin de renforcer la sécurité du commerce américain avait marqué la volonté du pays de se faire respecter. Mais il a fallu davantage pour obtenir la décision de Wilson. Le 24 février 1917, l’Intelligence Service britannique transmet au président Wilson le texte d’un télégramme officiel allemand, qu’il a déchiffré, adressé par le ministre allemand Zimmermann à l’ambassade allemande à Mexico. Le Mexique est alors déchiré par la guerre civile, mais le désir mexicain de récupérer des territoires conquis par les Yankees en 1845 est général. En offrant son aide aux Mexicains pour réaliser cet objectif, l’Allemagne entend faire peser une menace sur les Etats-Unis et les inciter ainsi à garder l’Amérique centrale comme pivot de leur politique extérieure, donc à s’écarter d’une intervention en Europe. La publicité donnée par Wilson à ce télégramme, le 1er mars, a un effet contraire à celui escompté par les Allemands, car la menace germano-mexicaine frappe l’orgueil américain notamment dans l’Ouest, et pousse l’opinion publique américaine à réagir violemment.
Enfin et surtout, le contexte financier et commercial conduit vers l’intervention. Même si la presse américaine n’a pas été « payée » par certaines banques (dont la banque Morgan) pour déclencher une campagne de presse interventionniste, de même que les efforts des ambassades alliées pour obtenir un semblable effet ont été limités (l’ambassadeur de France à Washington, Jusserand, habile, suggère de laisser l’opinion américaine évoluer d’elle-même), il reste que la solidarité financière entre les Alliés et les Américains incite les créanciers à soutenir leurs débiteurs ; d’autant plus que le moment paraît venu pour se servir de la dépendance alliée à des fins politiques et économiques. De plus, le marasme des affaires qui semble suivre l’engorgement des ports américains devant les risques accrus de la guerre sous-marine affecte aussi bien les exportateurs des céréales du Middle-West que les planteurs de coton du Sud. En bref, la payante neutralité antérieure oblige désormais à aller plus loin dans le soutien aux Alliés : il faut s’associer à leur destin, sinon à leurs buts de guerre. On le peut d’autant mieux que la Russie tsariste ayant, à cette date, laissé la place à une Russie démocratique, l’engagement américain peut se parer d’une auréole de vertu : l’Amérique rejoint la croisade des démocraties contre les régimes agressifs et autoritaires. Dans un pays où la morale se mêle souvent à la politique, un tel idéalisme a du poids. Le secours que les États-Unis peuvent alors apporter à leurs Alliés se situe à 4 niveaux différents. Moralement, l’effet psychologique est considérable car la puissance américaine redonne espoir à des peuples fatigués. Physiquement, comme force militaire, l’impact demeure limité puisque l’armée américaine compte environ 200.000 hommes, qu’il faut pouvoir transporter en Europe, pour partie seulement (environ 50.000 hommes, peu entraînés) ; seule la flotte de guerre peut immédiatement collaborer avec la flotte britannique. L’organisation d’un efficace corps expéditionnaire, décidée au moment de la mission du maréchal Joffre aux Etats-Unis (fin avril-mi-mai 1917, en compagnie du ministre Viviani) dépend de la conscription (qui n’existait pas), des moyens techniques en armement, des transports et de l’instruction à donner à ces troupes ; il faudra au moins 6 mois pour combler les criants vides d’effectifs dans l’armée française. Aussi sont-ce surtout les appuis économique et financier qui apporteront rapidement leurs effets. De fait, au bout de 6 mois, le bilan de ces appuis est considérable : par exemple, la France qui avait emprunté 650 millions à 6 ou 7% d’intérêt entre août 1914 et mars 1917, a obtenu en 8 mois un milliard au taux de 4,5 % ; « elle a reçu plus qu’elle n’avait le droit d’espérer », déclare à un journal français, André Tardieu, chargé des achats français aux États-Unis. Mais le même homme écrit à son gouvernement des lignes autrement importantes : « Les Américains sont d’une bonne foi absolue dans leur désir d’aider les Alliés et spécialement nous. Mais ils entendent être les maîtres de cette aide. En toute matière, finances, tonnage, blocus, ils ont le sentiment exact de l’énormité du concours qui leur est demandé par nous, les Alliés, et ils veulent avoir un rôle correspondant. C’est pour cela qu’à défaut d’une organisation interalliée, ils refusent de prendre des engagements pour l’avenir au sujet de leurs avances de fonds aux Alliés »(fin octobre 1917, cité par Kaspi). Les Européens commencent à mesurer la signification réelle du concours de ce jeune et lointain concurrent.En juillet 1917, Wilson écrit au colonel House, secrétaire d’État aux Affaires étrangères : « l’Angleterre et la France n’ont aucunement les mêmes vues que nous sur la paix. Quand la guerre sera finie, nous pourrons les forcer à suivre notre manière de penser, car à ce moment, ils seront parmi d’autres choses, financièrement dans nos mains. » Wilson et les Etats-Unis ne sont donc pas entrés en guerre pour soutenir les buts de guerre des Alliés, mais pour répondre à leur propre stratégie.
LES ÉTATS-UNIS EN AMÉRIQUE LATINE
Depuis le début du siècle, celle-ci peut être caractérisée par la formule de Artaud, « L’Aigle déploie ses ailes. »
L’impérialisme yankee (2) a véritablement commencé à se développer avec et après la guerre contre l’Espagne à propos de Cuba. Dans le Pacifique, et surtout en Amérique centrale, des territoires « protégés » marquent une extension rapide de la puissance américaine qui peut compter, en outre, sur une flotte en constante progression (6e rang mondial en 1899, 2e rang en 1907 derrière la Grande-Bretagne). L’influence de l’amiral Mahan, persuadé que l’avenir des Grandes Puissances dépend de leur potentiel naval (The Influence of Sea Power upon History), est large sur les dirigeants politiques de son pays. Entre 1907 et 1914, 16 à 19% des dépenses de l’Etat sont consacrées à la flotte. Mais les intérêts économiques et financiers contribuent encore plus fortement à la politique du « big stick » préconisée par le président Roosevelt en 1903-1904. « La destinée manifeste des Etats-Unis » (expression utilisée en 1912 par le secrétaire d’État Root) étant de « contrôler le destin de toute l’Amérique », pour réaliser cette « mission », tantôt la diplomatie est employée (conférences des États d’Amérique à intervalles plus ou moins réguliers entre 1889 et 1910), tantôt on recourt à l’usage de la force. Celle-ci est spécialement appliquée à la zone de l’Amérique centrale et des Caraïbes. Détenteurs d’une large façade maritime sur la « Méditerranée américaine » (zone comprise entre l’arc des îles Caraïbes à l’est, les côtes vénézuélienne et colombienne au sud, Amérique centrale et Mexique à l’ouest), les États-Unis considèrent comme une zone vitale de leur sécurité ces eaux sur lesquelles passent des routes maritimes essentielles, surtout depuis que le canal de Panama a été achevé par leurs soins (au moment même des débuts de la guerre en Europe, le 3 août 1914). La géostratégie, tout comme les investissements des corn_ pagnies américaines dans les mines, les cultures de plantations (bananes, canne à sucre, café) ou les prêts financiers aux États endettés d’Amérique latine, expliquent le recours de plus en plus fréquent aux actions de police, punitive ou préventive, des « marines ». « Le corps des fusiliers marins était devenu le corps des professionnels de la géographie politique pratique dans la zone des Caraïbes » (L. Manigat).
Jusqu’en 1912, ces actions étaient ponctuelles et limitées en durée. Ensuite, le procédé devient permanent, au moins dans trois cas, au Nicaragua, en Haïti, à Saint-Domingue. Les interventions se font de la même manière et pour les mêmes causes : des troupes yankees sont débarquées pour rétablir l’ordre dans des États à pouvoir politique faible et contesté, pour protéger les vies et les intérêts des ressortissants américains ; puis elles demeurent en permanence pour assurer une certaine légalité et une exploitation certaine du sol et du sous-sol. Ainsi, le Nicaragua entre juillet 1912 et 1924, Haïti entre décembre 1914 et 1934, la République dominicaine entre mai 1916 et 1924, deviennent de fait des « colonies » des États-Unis, même si des pouvoirs locaux sont tolérés pourvu qu’ils obéissent à Washington. Ces interventions suscitent des réactions nationalistes un peu partout en Amérique latine ; la « yankeephobie » est fort répandue sur ce continent car il s’y mêle frustration, humiliation, intérêt matériel, ressentiment social, politique et même rejet culturel par des Latins d’une américanisation à l’anglo-saxonne. Cependant ce malaise inter-américain est impuissant pour empêcher les liens politiques et économiques de se renforcer entre les « gringos » (surnom donné aux Yankees par les Mexicains) et les Etats au sud du Rio Grande.
Le Mexique lui-même, plus vaste, plus peuplé, a dû subir l’humiliation de deux interventions militaires, à Vera Cruz en 1914, dans le nord du pays en 1916 (colonne du général Pershing en réponse à une provocation du chef révolutionnaire, Pancho Villa). Malgré sa révolution, qui exalte les fibres patriotiques, l’emprise du capitalisme yankee s’accentue au Mexique pendant la guerre. Il semble exister une singulière contradiction entre les réactions humaines des révolutionnaires mexicains vis-à-vis des gringos et le renforcement des investissements américains dans ce pays. D’un côté, la formule « Le Mexique aux Mexicains » est un mot d’ordre général chez tous les révolutionnaires, qu’ils suivent le « vainqueur » de 1911, Madero, son successeur-assassin, le général Huerta, ou le nouveau vainqueur, le général Carranza (1914-1920) ; plus de 500 Yankees sont assassinés au Mexique entre 1910 et 1919, soit 2,7% de la colonie yankee ; manifestations sanglantes d’un sentiment populaire qui trouve sa logique politique tant dans le plan prévu en février 1915 pour reprendre aux Etats-Unis les provinces perdues en 1845 (Texas, Sud californien, Nouveau-Mexique), que dans les articles de la Constitution, promulguée en 1917 à Queretaro, selon lesquels le sous-sol national est propriété directe et inaliénable de l’État qui peut accorder des concessions aux seuls nationaux (on comprend pourquoi le gouvernement allemand pouvait mieux envisager un accord avec les révolutionnaires mexicains). Les investisseurs yankees, qui avaient fait du Mexique leur principale zone de placements externes avant 1914, notamment pendant le gouvernement autoritaire du général Porfirio Diaz, continuaient d’y placer des capitaux (1,44 milliard de dollars en 1914, 1,55 milliard en 1919). Certes, le rythme des investissements faiblissait par comparaison avec le rythme des placements plus au sud, en Amérique latine et aux Caraïbes (la part du Mexique dans les investissements externes américains passe de 41% en 1914 à 35% en 1919), mais cette situation provenait surtout de l’accélération rapide des investissements sud-américains en général (2 929 millions de dollars placés en 1914 dans toute l’Amérique latine, soit 83,3% de tous les investissements externes yankees, 4 394 millions en 1919, soit 63,1 % du même total). Partout, malgré la yankeephobie et la volonté proclamée de développer l’économie nationale, au Brésil, en Argentine, au Chili, le capitalisme venu du grand voisin du Nord renforçait son emprise. La guerre mondiale accentuait le phénomène de la dépendance économique.
Les avantages de la neutralité américaine à l’échelle du continent renforçaient en effet les liens entre le nord et le sud de l’Amérique. Les puissances européennes, empêtrées dans la guerre, n’ont plus la même capacité de peser vraiment sur ces pays ; même la toute-puissante Angleterre doit solder des achats massifs de nourriture par des ventes de titres et, a fortiori, ne peut plus y investir. Les profits considérables des exportations de céréales, viande, cuivre, plomb, textile, permettent une relance de l’industrialisation dans certains États d’Amérique du Sud, mais les capitaux locaux demeurent insuffisants; seuls les investissements yankees sont en mesure de répondre aux besoins de l’Amérique latine. En même temps, les circuits commerciaux de cette région se réorganisent au profit des États-Unis qui, par leur flotte agrandie, leur solide monnaie, leur système bancaire plus ouvert, s’imposent partout. En mai 1915, une conférence financière panaméricaine se tient à Washington ; elle consacre la nouvelle orientation de la banque yankee, désormais présente dans tout le continent et mieux adaptée au commerce international.
Au total, lorsque les États-Unis entrent dans la guerre, ils ont déjà pu assurer une réelle hégémonie sur le continent américain et partiellement sur le Pacifique. Incontestablement, ils sont devenus une grande puissance impériale, régionale. Vont-ils et veulent-ils devenir une grande puissance mondiale ? En 1917, le président Wilson a déjà bien compris le rôle de leader du nouveau monde qu’il aura à jouer en Europe, et ailleurs, après la guerre. S’il se refuse encore à trancher dans le règlement futur des litiges territoriaux (y compris sur l’Alsace-Lorraine), en bornant le conflit contre l’Allemagne à une lutte contre le gouvernement impérial qu’il juge inspiré par le militarisme prussien, le président, fort préoccupé par les événements de Russie, est déjà résolu à être le champion d’une nouvelle politique internationale fondée sur de grands principes moraux. L’idée d’une Société des Nations existe : « elle sera le résultat d’une évolution plus que d’une création par une convention formelle » écrit-il. La guerre va-t-elle faire accoucher d’une autre diplomatie ? -
- LA DIPLOMATIE WILSONIENNE
Le 8 janvier 1918, le président Wilson adresse un message public au Congrès. Ce message constitue une réponse aux déclarations des porte-parole des Empires centraux sur les buts de la guerre et les bases d’une paix générale ; il est prononcé alors que les négociations de Brest-Litovsk se déroulent et que « les représentants de la Russie ont insisté fort justement, fort sagement et dans le véritable esprit de la démocratie moderne, pour que les conférences qu’ils tenaient avec les hommes d’Etat allemands et turcs eussent lieu toutes portes ouvertes et non à huis clos ». Aussi le président insiste-t-il pour que la procédure de paix, une fois ouverte, soit conduite au grand jour , qu’elle ne comporte ni ne tolère désormais aucun accord secret d’aucune sorte ». Non sans grandiloquence, Wilson énumère ensuite les 14 conditions qui constituent le programme de la paix du monde, « le seul possible selon nous ».
Sans vouloir énumérer « les 14 points », il est indispensable de citer, dans l’ordre, les propositions wilsoniennes élaborées sans consultations réelles avec ses « associés », les Alliés. D’abord 5 points généraux, de principe : diplomatie ouverte et au vu de tous, liberté absolue de navigation sur mer en temps de paix comme en temps de guerre, suppression des barrières économiques et conditions commerciales égales pour tous, réduction des armements à un minimum compatible avec la sécurité intérieure, arrangement de toutes les revendications coloniales selon le principe d’un intérêt égal pour les populations concernées et pour les titres à faire valoir par les gouvernements protecteurs. Suivent ensuite 8 points précis concernant des sujets de litiges : évacuation de tout le territoire russe en vue de laisser la Russie décider souverainement, « en pleine indépendance », de son organisation nationale et de ses institutions (à noter que le point 6 traitant de la Russie, est le plus long), restauration de la Belgique comme État souverain, « acte réparateur » et « armature du droit international », libération de tout le territoire français y compris de l’Alsace-Lorraine rendue à la France, rectification des frontières italiennes selon les données du principe des nationalités, possibilité d’un développement autonome des peuples d’Autriche-Hongrie dont il faut assurer la place parmi les nations, reconstitution comme États indépendants de la Roumanie, de la Serbie (avec un accès libre à la mer) et du Monténégro, souveraineté et intégrité aux régions turques de l’Empire ottoman avec un libre passage dans les Dardanelles tandis que les autres « nations » de cet empire se verront garantir leur existence et un développement autonome, création par un accord international d’un Etat polonais rassemblant les territoires habités par des populations indiscutablement polonaises (avec un libre accès à la mer). Le dernier point a trait à la constitution d’une « association générale des nations » pour garantir les indépendances politiques et les intégrités territoriales des petits comme des grands États. Le principe qui a fait «la trame de tout ce « programme » est celui d’une justice pour tous les peuples et toutes les nationalités.
À plusieurs reprises, plus tard, en février, en juillet, en septembre 1918, publiquement, Wilson revient sur ces principes ou ces grands buts de la « nouvelle diplomatie ». En particulier le 4 juillet 1918, expliquant les quatre grands buts des peuples alliés (suppression de tout pouvoir arbitraire, règlement de toute question sur la base d’une libre acceptation des intéressés, règle de la loi juste et honorable dans les relations internationales, organisation de la paix devant un tribunal de l’opinion), Wilson en vient à opposer l’objectif de la diplomatie future avec celle d’hier : « Ce que nous poursuivons, c’est le règne de la loi basée sur le consentement des gouvernés et soutenue par l’opinion organisée de l’humanité. Ces grands buts ne peuvent être atteints par des discussions et des tentatives de conciliation et d’accommodements, d’ambitions d’hommes d’État, traçant à leur manière des projets d’équilibre des forces et de possibilités nationales. » Même en faisant la part nécessaire à la « propagande » alliée pour détacher les peuples des adversaires de leur gouvernement respectif, force est de constater que Wilson imprime un ton nouveau à la diplomatie ; Clemenceau, avant de devenir chef du gouvernement français et futur négociateur de la paix de Versailles, ironisait en janvier 1917 sur l’idéalisme wilsonien : « Il s’élance, d’un magnifique essor, par-delà le temps et l’espace pour planer dans le vide au-dessus des choses qui ont l’infériorité d’être. »
En réalité, Wilson n’est pas un rêveur, prisonnier de chimères. A sa manière, il incarne et il exprime la puissance d’un État neuf, porté, par sa situation géographique, par son développement économique et financier, par la composition bigarrée de sa forte population, à louer désormais un rôle mondial. Depuis des lustres, les Puissances européennes avaient mené leur diplomatie vers la recherche d’équilibres plus ou moins stables entre elles, en fonction de leurs moyens en Europe, sans réelle perspective mondialiste puisque l’Europe était le centre du monde ; les menaces de guerre, les invasions, les occupations, les transferts de territoires, suscitaient des réactions immédiates (patrie en danger, provinces perdues ou retrouvées) sans que les peuples eussent besoin d’idéaux généraux pour être convaincus de leur devoir. Seule compte la grandeur de la nation à laquelle ils appartiennent. Pour les citoyens du Nouveau Monde, il fallait d’autres raisons pour accepter d’aller se battre au loin, même si les principes avancés recoupaient, de fait, l’intérêt de leur propre nation. Mais comment construire la paix sur des principes généraux alors que les succès et les défaites sur le terrain constituent les atouts majeurs ? René GIRAULT et Robert FRANK
In Turbulente Europe et nouveaux mondes 1914-1941 Petite Bibliothèque Payot n°523NOTES :
La guerre avec l’Autriche-Hongrie sera votée seulement en décembre 1917. L’Empire ottoman et la Bulgarie ne seront jamais en guerre avec les États-Unis. Nous utilisons ce terme pour éviter la confusion rendue possible par l’usage du mot « américain », qui peut s’appliquer aussi bien aux Etats-Unis qu’au continent américain.
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milguerres
Nombre de messages : 1257 Date d'inscription : 13/01/2014
Sujet: Re: Les USA et la Grande Guerre Lun Jan 20 2014, 00:41
1918 Les Américains au combat source : http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/1918-les-americains-au-combat-0
Depuis le 26 juin 1917, date de l'arrivée en France de leur premier contingent à Saint-Nazaire, les Américains mettent progressivement en marche une impressionnante machine de guerre.
Au 1er janvier 1918, il y a 150 000 soldats américains en France. Le 11 novembre, ils sont 2 millions sur le front occidental. Au cours de cette même année, leurs unités, instruites dans des camps aux Etats-Unis avant d'être envoyées en France, à l'arrière du front, pour compléter leur instruction sous la direction de cadres français, montent en ligne en Lorraine, dans des secteurs relativement calmes où elles subissent l'épreuve du feu. A cette époque, la France fournit des armes lourdes : environ 230 tanks, 3 000 canons, des milliers d'avions
Commandant en chef des troupes américaines, le général Pershing a, dès l'origine, des instructions claires de son ministre de la guerre, Baker : coopérer avec les Alliés mais en conservant l'intégrité de ses forces jusqu'à pouvoir mener ses propres offensives.
Dans cette optique, il s'affranchit peu à peu de la tutelle française et, après bien des pourparlers avec le généralissime Foch, il peut créer officiellement, le 10 août 1918, la 1re armée américaine dont le G.Q.G. se situe à Chaumont (Haute-Marne). En convois maritimes, protégés par leur marine commandée par l'amiral Sims, les Américains arrivent en France au printemps 1918, au rythme de 200 000 par mois. Prêtes, attendant d'être réunies en une armée capable d'opérer seule, les unités de Sammies (soldats américains) vont être jetées par fractions dans la fournaise, lorsque de dangereuses poussées ennemies, déclenchées le 21 mars 1918, imposent de soutenir d'urgence les troupes françaises et britanniques. Toute l'infrastructure du Service of Supply (camps, dépôts, lignes de communication, transports) fonctionne alors à plein rendement et les effets de la "marée montante" américaine contribuent puissamment à précipiter l'ennemi vers sa perte. Du 28 mai au 31 juillet se déroulent les opérations de la poche Aisne-Marne et de la deuxième bataille de la Marne, à Bouresches, Bois Belleau, Château-Thierry, Fère-en-Tardenois, Nesles, Fismes, etc, où s'illustrent notamment la 2e division d'infanterie américaine (D.I.U.S.) et la brigade de marine.
Dès le 28 mai, la 1re D.I.U.S. attaque le long de l'Aisne en concentrant ses efforts sur le village de Cantigny, à l'est de Montdidier, qu'elle enlève le jour même, au prix d'importantes pertes (plus de 1 000 tués ou blessés).
Début juin, la 3e D.I.U.S. réussit à empêcher les troupes d'assaut allemandes de traverser la Marne pour s'emparer de Château-Thierry. La 2e D.I.U.S., qui avait reçu l'ordre de relever la 1re D.I.U.S. à Cantigny, s'empare de Bouresches. Les Marines (5e et 6e Régiment de fusiliers marins) libèrent entièrement le bois Belleau, situé légèrement à l'est de Château-Thierry, entre le 6 et le 25 juin, malgré leur infériorité numérique. La bataille est considérée aujourd'hui comme le premier engagement majeur et l'événement fondateur de la réputation des Marines.
Dans ses mémoires, le général Pershing analyse cette participation aux combats: " Les trois divisions américaines qui, pour la première fois, avaient pris part à des combats, s'étaient toutes distinguées : la 1re à Cantigny, la 2e au bois Belleau, la 3e à Château-Thierry. Leur conduite au feu faisait présager tout ce que pourraient accomplir des troupes américaines entraînées ". (Général Pershing, Mes souvenirs de guerre, Librairie Plon, 1931) D'août à octobre, les armées alliées étendent le théâtre des combats dans la Somme, l'Artois et les Flandres. Là se distinguent les 27e, 30e, 33e, 80e D.I.U.S. Avec sa 1re armée, Pershing lance l'offensive franco-américaine qui, du 12 au 14 septembre, réduit le saillant de Saint-Mihiel, dans la Meuse : 15 000 ennemis sont faits prisonniers.
La victoire est rapidement acquise grâce notamment aux chars, aux canons et aux avions prêtés par le commandant en chef des armées françaises. Elle est également facilitée par l'épuisement d'un adversaire qui a raccourci son front par une retraite vers sa ligne Hindenburg, entre Etain et la Moselle. Lors de l'attaque, les chars sont commandés par un officier dont la renommée allait éclater en 1944 : Patton, alors colonel. Le 25 septembre, l'offensive des 4e armée française (général Gouraud) et 1re armée US démarre avec les Ardennes pour objectif.
Les Américains nettoient l'Argonne, dégagent Verdun, montent vers le Nord de part et d'autre de la Meuse, au prix de combats acharnés et d'un piétinement qui amènent le maréchal Foch à faire appuyer cette progression par l'apport de renforts français à partir du 1er octobre. Le 3, les 2e et 36e D.I.U.S. s'emparent de la redoutable crête du Blanc Mont.
Selon Leonard Ayres, chef du service statistique de l'armée américaine, les pertes du corps expéditionnaire pendant la campagne d'Argonne s'élèvent à environ 22 000 morts, soit près de la moitié des pertes totales américaines pendant la Grande Guerre.
Le 12 octobre, une deuxième armée américaine est créée, puis une troisième, le 7 novembre. Les Américains atteignent Sedan le même jour. Les Français franchissent la Meuse, à Vrigne, le 10, en combattant furieusement tandis que plus au nord, vers Rocroi, ils entrent en Belgique.
L'armistice est demandé le 9 par l'Allemagne. Le général Pétain avait préparé une grande offensive en Lorraine, prévue pour le 14 novembre 1918, et qui devait mener les troupes franco-américaines jusqu'en Allemagne. Mais elle est abandonnée car, contre son avis et celui du général Pershing qui souhaitaient que la signature de l'armistice n'intervienne pas avant que l'ennemi ne soit rejeté au-delà du Rhin, le général Foch et Clemenceau acceptent la demande allemande et signent l'armistice, le 11 novembre. Le 21 novembre, les Américains entrent à Luxembourg, capitale libérée du Grand-Duché, puis pénètrent en Rhénanie, le 23. Par la vallée de la Moselle, ils atteignent le Rhin et Coblence, le 9 décembre. Le 14 juillet 1919, ils défilent avec tous les Alliés, sous l'Arc de Triomphe à Paris, lors des fêtes de la Victoire.
Au cours de la guerre, sur les fronts de France, de Belgique et d'Italie, plus de 50 000 Sammies ont été tués au combat ou sont décédés à l'hôpital des suites de blessures. Des dizaines de milliers d'autres sont morts de maladie ou victimes d'accidents.
En janvier 1919, à l'ouverture du négociations de Versailles, Wilson fait valoir ses vues : réduction des armements, libération des colonies, liberté de circulation en mer et surtout création de la Société des Nations destinée à garantir la paix et les nouvelles frontières européennes. Mais le Sénat américain refuse, en novembre 1919, de ratifier le traité de Versailles, inaugurant le retour à l'isolationnisme des Etats-Unis d'Amérique, qui ont su prendre le relais d'une Europe défaillante économiquement et financièrement.