La base aérienne de Florennes, qui abrite les chasseurs-bombardiers F-16 du 2e Wing tactique de la composante « Air » de la Défense belge, a été le théâtre d’un incident à peine croyable. Et, plus de 24 heures, l’on n’a aucune certitude sur les causes qui en sont à l’origine.
Ainsi, le 11 octobre, vers 14h10, explique un communiqué de la Défense belge, un « incendie s’est déclaré au cours de travaux de maintenance sur un F-16. » Résultat : l’appareil a été, priori, détruit tandis qu’un second a « subi des dommages collatéraux ». En outre, au moins « technicien » a dû recevoir des soins pour des troubles de l’audition.
« On a compté un blessé léger qui a été évacué par ambulance. C’est une personne qui souffre de problèmes auditifs probablement dus aux explosions secondaires. Elle a été évacuée au CHU », a précisé le lieutenant-colonel Didier Di Giovanni, le responsable des activités aériennes sur la base de Florennes, révisant ainsi à la baisse le bilan donné par la Défense belge.
Depuis, la presse d’outre-Quiévrain se perd en conjectures pour expliquer cet incident. Plusieurs titres ont évoqué l’erreur d’un armurier maladroit, qui aurait tiré une « salve de coups » sur l’appareil, alors prêt à décoller. Ce qui, au premier abord, paraît impossible étant donné qu’il existe des sécurités pour éviter ce genre de mauvaise manipulation.
« On peut peut-être penser à la faute humaine ou à une défaillance technique. Dans tous les cas, on n’a pour l’instant pas été prévenus d’un acte intentionnel », a indiqué Boris Morenville, dirigeant et responsable du SLPF Défense, à RTL.
« Un accident comme celui-là est presque de l’ordre de l’impossible. C’est certainement une suite de petites circonstances qui, au départ, n’ont peut-être aucune importances. C’est rarement la faute d’une personne qui aurait pris UNE mauvaise décision », a réagi le colonel Didier Polomé, le commandant de la base, qui a dû interrompre un déplacement en Lituanie où 4 F-16 belges ont été déployés dans le cadre de la mission « Enhanced Air Policing » de l’Otan.
L’enquête ouverte pour élucider les circonstances de ce drame compte deux volets. Il s’agira d’abord de déterminer s’il y a eu une défaillance technique ou humaine. Puis, a expliqué le colonel Polomé, au niveau juridique, il sera question « d’analyser les fautes humaines possibles » et de déterminer, le cas échéant « si l’erreur était intentionnelle ou pas. »
Cette hypothèse d’un tir accidentel d’une munition rappelle l’incident ayant impliqué un Eurofighter Typhoon espagnol en Estonie, en août dernier.
Pour rappel, lors d’un entraînement avec deux Mirage 2000-5 de l’Escadron de chasse 1/2 Cigognes, un Eurofighter de l’Ejército del aire avait accidentellement tiré un missile air-air AMRAAM. Ayant exclu toute défaillance technique , l’enquête menée a conclu à une erreur du pilote, qui n’aurait pas respecté toutes les consignes de sécurité. Ayant bénéficié de circonstances atténuantes, ce dernier, un commandant chevronné, a écopé de la peine minimale pour ce type d’infractions.