La Russie a annoncé, le 2 octobre, avoir livre le système de défense aérienne S-300 aux forces syriennes, conformément à l’annonce faite par le président Poutine, après la perte d’un avion de renseignement Il-20 « Coot » en Méditerranée orientale.
Pour rappel, cet appareil aurait été abattu par un missile syrien pendant un raid de l’aviation israélienne contre un dépôt d’armement à Lattaquié, le 17 septembre dernier. D’où la mise en cause d’Israël dans cette affaire par les responsables russes. Et donc cette décision de renforcer la défense aérienne syrienne.
Pour Israël, la livraison de ces systèmes S-300 va compliquer ses opérations visant à empêcher tout transfert d’armes iraniennes vers le Hezbollah, la milice chiite libanaise, à viser les bases implantées en Syrie par l’Iran et à riposter en cas d’attaque contre son territoire.
Pour autant, cela n’a pas fait perdre leur sérénité aux responsables israéliens. « Les capacités opérationnelles la force aérienne [israélienne] sont telles que ces batteries (S-300) ne limitent vraiment pas ses capacités à agir », a en effet commenté Tzachi Hanegbi, le ministre israélien de la Coopération régionale, sur les ondes de la radio militaire.
« Vous savez que nous avons des chasseurs furtifs, les meilleurs avions au monde. Ces batteries ne sont même pas capables de les détecter », a ajouté M. Hanegbi, au sujet des F-35I « Adir » déclarés opérationnels par l’Israeli Air Force en décembre 2017.
En outre, l’aviation israélienne connaît bien le système S-300 pour s’être entraînée avec ceux dont disposent la Grèce (qui les avaient reçus de Chypre, obligé de s’en débarrasser pour éviter des complications avec la Turquie…).
Cela étant, M. Hanegbi a rappelé que la Russie dispose également d’un système S-300 en Syrie [à Tartous, ndlr]. Aussi, a-t-il dit, les capacités de ce systèmes « sont prises en compte depuis longtemps dans la planification » des opérations israéliennes. Toutefois, le ministre n’a rien dit au sujet de l’annonce russe au sujet du brouillage électronique de tout avion se préparant à bombarder la Syrie depuis la Méditerranée orientale…
Au cours des 18 derniers mois, Israël a mené plus de 200 frappes en territoire syrien, sans que cela n’ait troublé les forces russes. Et pour cause : les états-majors israéliens et russes ont convenu d’un mécanisme de « déconfliction » pour se prévenir mutuellement de leurs opérations respectives. Mais depuis l’affaire de l’Il-20 « Coot » perdu, aucune frappe de Tsahal n’a été signalée en Syrie.