Après la Seconde Guerre Mondiale, la présence militaire en Allemagne fut conséquente, avec notamment la 1ère Division Blindée et plusieurs escadrons de l’armée de l’Air et unités de la Gendarmerie. Peu après la chute du Mur de Berlin, en 1990, il y avait encore 47.500 soldats français stationnés outre-Rhin.
Puis, avec la professionnalisation et la dissolution de la 1ere DB, cette présence militaire française se réduisit comme peau de chagrin. Et, désormais, après la fermeture du 110e Régiment d’Infanterie, alors implanté à Donaueschingen, elle se limite désormais à un Bataillon de commandement et de soutien et à l’état-major de la brigade franco-allemande [EM-BFA].
Dans le même temps, le Royaume-Uni a maintenu plusieurs unités blindés importantes en Allemagne. Mais avec la fin de la Guerre Froide, les effectifs militaires britanniques ont progressivement diminué. Mais dans le cadre de la Revue stratégique de défense et de sécurité (SDSR) publiée en 2010, ce mouvement s’est accentué en 2015, avec le retrait, la fusion ou la dissolution de plusieurs unités de la British Army jusqu’alors installées outre-Rhin.
Actuellement, il ne reste plus qu’environ 5.000 militaires britanniques en Allemagne. Et selon les plans de 2010, il est prévu, en 2019, de retirer les dernières unités restantes, dont celles de la 20th Armoured Infantry Brigade, seul un entrepôt de véhicules blindés situé à Mönchengladbach devant être conservé.
Cela étant, certains responsables, outre-Manche, ont dit craindre que ce retrait allait remettre en cause des années de coopération entre les troupes britanniques et allemandes. D’autant plus que les décisions prises en 2010 ne sont plus forcément pertinentes aujourd’hui, au regard de l’évolution de la situation internationale (Crimée, Brexit, Syrie, etc…). Seulement, sur le plan budgétaire, la British Army n’a plus vraiment les moyens de ses ambitions, ses effectifs ayant été réduits à seulement 82.000 soldats et ses ressources financières sont limitées alors qu’elle doit moderniser ses équipements.
Aussi, le ministre britannique de la Défense, Gavin Williamson, ne pouvait pas remettre en cause les décisions prises il y a huit ans, sauf en atténuer la portée. Le 30 septembre, il a ainsi annoncé que 185 militaires de la British Army, ainsi que 60 employés civils du MoD [Ministry of Defense] resteraient en permanence en Allemagne après 2020.
Toutefois, a ajouté M. Williamson, « nous ne fermerons pas nos installations en Allemagne. […] Au contraire, nous les garderons ouvertes et y baserons des unités de l’armée ».
Ce qui signifie que, outre le dépôt de Mönchengladbach, la British Army conservera finalement le site d’entraînement de Sennelager, où est implantée la 20th Armoured Infantry Brigade, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie ainsi qu’un dépôt de munitions à Wulfen. Enfin, elle maintiendra également une présence à Minden, où elle utilise conjointement avec la Bundeswehr des ponts mobiles amphibie M3 « Amphibious Rig ».
Par ailleurs, M. Williamson s’en est pris à la Russie, qui est, selon lui, « l’une des plus grandes menaces auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui. » Et d’ajouter : « Nous ne laisserons pas le Kremlin réécrire l’issue de la guerre froide. »
Quoi qu’il en soit, le retrait du plus gros des effectifs militaires britanniques d’Allemagne sera partiellement compensé par l’arrivée de 1.500 soldats américains supplémentaires d’ici 2020, notamment pour renforcer les capacités de l’US Army dans le domaine de l’artillerie.