La semaine passée, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies peinaient à se mettre d’accord sur la façon d’améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix (OMP), dont certaines ont failli à leur mission de protection des populations civiles, comme, par exemple, au Sud-Soudan ou en Centrafrique.
Qui plus est, le comportement de troupes engagées sous la bannière de l’ONU n’a pas toujours été au niveau exigé, dans un contexte marqué par un « durcissement » des opérations (Mali, Centrafrique, RD Congo). Et c’est sans oublier les affaires d’abus dont se sont rendus coupables certains contingents.
Pour les États-Unis, qui sont les principaux financiers de ces opérations (avec 6,7 milliards de dollars), il fallait sanctionner plus durement les échecs des Casques bleus à protéger les populations ainsi que le moindre manquement dans leur comportement à l’égard des civils. Une approche critiquée notamment par la Russie et la Chine, pour qui il était plus important « d’associer les pays contributeurs de troupes à la réflexion sur l’amélioration des performances » des opérations de maintien de la paix.
Finalement, la résolution 2436 présentée par les diplomates américains après plusieurs amendements a su convaincre puisqu’elle a été adopté, le 21 septembre, à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité.
Ainsi, le texte prévoit, en cas de défaillance et de manquements, de rendre systématique des « retenues sur des remboursements » de l’ONU ainsi que des « remplacements » ou des « rappels » de contingents. Mais pas seulement puisqu’il demande également au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, de porter à la connaissance du Conseil de sécurité « les cas performance exceptionnelle afin de mettre en lumière les meilleures pratiques et de promouvoir leur adoption systématique. » Des primes pourraient ainsi été données aux « pays fournisseurs » de ces contingents qui se seraient illustrés.
Enfin, le Conseil de sécurité demande « à tous les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police de redoubler d’efforts pour vérifier les antécédents des membres de leur personnel et les former, d’enquêter sur les allégations d’exploitation et d’atteintes sexuelles commises par leur personnel et de prendre les mesures voulues pour amener les auteurs à répondre de leurs actes. »
Par ailleurs, M. Guterres fera approuver, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, une « déclaration d’engagements communs » par plus de 130 pays, dont les cinq membres du Conseil permanent du Conseil de sécurité.
Cette déclaration, intitulée « Action pour le maintien de la paix », engagera ses signataires à « promouvoir des solutions politiques », définir des « mandats clairs (…) et réalisables », « appuyer la bonne performance » des Casques bleus et à respecter « le principe de responsabilité ».