Le texte adopté samedi soir, maintes fois amendé, « réclame que toutes les parties cessent les hostilités sans délai pour au moins 30 jours consécutifs en Syrie pour une pause humanitaire durable ».Après plusieurs jours de négociations, le Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (ONU) a adopté à l’unanimité, samedi 24 février, une résolution réclamant « sans délai » un cessez-le-feu humanitaire d’un mois en Syrie
Le texte adopté, maintes fois amendé, « réclame que toutes les parties cessent les hostilités sans délai pour au moins 30 jours consécutifs en Syrie pour une pause humanitaire durable ». L’objectif est « de permettre la livraison régulière d’aide humanitaire, de services et l’évacuation médicale des malades et blessés les plus graves ».
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« Ce n’est pas un accord de paix sur la Syrie, le texte est purement humanitaire », a affirmé l’ambassadeur suédois Olof Skoog, co-signataire du texte avec son homologue koweïtien. Dans la négociation, les Occidentaux ont refusé une demande russe pour que tout convoi humanitaire reçoive un feu vert de Damas.
Des exclusions au cessez-le-feu pour les combats contre l’organisation Etat islamique (EI) et Al-Qaïda sont prévues. A la demande de Moscou, elles intègrent aussi « d’autres individus, groupes, entités, associés avec Al-Qaïda et l’EI, ainsi que d’autres groupes terroristes désignés par le Conseil de sécurité ».
Plus de 500 civils tués en une semaine à la Ghouta orientale
Au même moment, les bombes continuent de tomber sur la Ghouta orientale. En sept jours de raids aériens de la part du régime syrien sur l’enclave rebelle située en bordure de la capitale, plus de 500 civils ont été tués selon le dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
A Douma, grande ville de la Ghouta, 12 civils ont péri samedi dans ces frappes, a précisé l’Observatoire. Le bastion rebelle est depuis dimanche dernier la cible d’une opération militaire d’envergure, a laquelle participe, selon l’OSDH, l’aviation russe. La Russie a démenti plus tôt, samedi, son implication dans cette intense campagne de bombardement commencée le 18 février et prélude à une offensive terrestre.
Depuis 2013 la Ghouta orientale fait l’objet d’un siège de la part du régime de Damas. Environ 400 000 personnes y habitent toujours, les enfants composant une importante partie de la population. Les civils y résidant toujours subissent une situation humanitaire catastrophique, faite de pénuries de nourritures et de médicaments.
« Arrêtez la tuerie »
Le bruit des violents bombardements sur la Ghouta orientale a été entendu jusque tard dans la nuit de vendredi à samedi dans les quartiers de l’est de Damas, limitrophes du fief rebelle, selon un correspondant de l’Agence France-Presse.
En représailles aux raids, les rebelles ont tiré des roquettes sur la capitale Damas, a indiqué l’agence officielle SANA sans faire état de victimes. Depuis le 18 février, une vingtaine de personnes ont péri dans les tirs de roquettes, selon les médias officiels.
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« Vous ne pouvez pas imaginer ce qui se passe dans la Ghouta, lance avec colère à l’AFP un habitant, Salem. Comment le Conseil de sécurité ne parvient-il pas à adopter une simple résolution pour cesser le feu contre les civils ? » « Nous ne voulons pas que vous nous donniez à manger ou à boire. Juste : arrêtez la tuerie ! », a-t-il crié.