Lors de l’examen, par la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, des crédits devant être alloués, en 2019, au ministère des Armées il avait été fait état d’un problème affectant « une boîte de transmission au niveau de l’empennage » des hélicoptères d’attaque Tigre qui, engagé dans l’opération Barkhane, générait « beaucoup de pannes » parce qu’elle était « particulièrement perméable au sable. »
Une semaine plus tard, lors d’une communication d’une délégation parlementaire s’étant récemment rendue au Niger et au Mali, l’on a pu en savoir davantage. Ainsi, le député Louis Aliot [RN], qui était du voyage, a dit « avoir appris que l’hélicoptère Tigre pouvait être dangereux en mission » étant donné qu’il subissait des « ruptures de rotors à l’arrière chroniques ». Et d’ajouter que « 40 pare-brises ont été brisés en deux ou trois mois », ce qui est « colossal ».
« Le manque de soutien d’Airbus sur ce sujet est coûteux et inquiétant », a par ailleurs affirmé M. Aliot.
La réponse du président de la commission, Jean-Jacques Bridey, n’est pas audible sur la vidéo de cette séance. En revanche, elle figure dans le compte-rendu écrit qui a été publié ce 5 novembre [.pdf]. « Oui, en effet. Notre collègue Jean-Michel Jacques m’en a fait part au retour de la mission et ces informations ont été transmises à qui de droit », a-t-il dit.
Ces soucis expliquent-ils en partie la disponibilité « insuffisante » évoqué par le général Charles Beaudouin, sous-chef d’état-major chargé des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai dernier?
« Une vingtaine est disponible en permanence sur un total de 70. En effet, 20 ou 25 sont en réparation légère ou entretien courant tandis que le dernier tiers est chez l’industriel pour révision », avait-il expliqué. « Nous voulons intéresser plus directement Airbus au résultat, à la performance. Encore faut-il que l’industriel l’accepte et accepte de prendre des risques à son niveau. Nous considérons que, puisque nous en prenons, Airbus doit en prendre également. Il s’agirait d’une démarche gagnant-gagnant, consistant à fixer l’objectif d’avoir dix Tigre en permanence disponibles en plus d’ici 2022. Si nous n’arrivons pas à passer ce marché, nous stagnerons », avait ajouté le général Beaudouin.
À ce jour, un seul hélicoptère Tigre, mis en oeuvre par l’armée allemande, a été perdu au Mali lors d’une mission opérationnelle. Ce qui a coûté la vie à son équipage. A priori, cet accident aurait été causé par un problème au niveau du pilote automatique.