L’équipage d’un avion militaire ne décolle pas sans kit de survie, dans lequel on trouve du matériel de signalisation (fusée, fumigènes, lampe torche), une balise radio/GPS, une trousse de secours d’urgence, une couverure, des allumettes, des comprimés de purification d’eau, des barres alimentaires et un couteau. Mais tout aussi important, surtout quand il s’agit d’effectuer une mission en territoire hostile, chacun de se membres emporte avec lui une arme individuelle (en l’occurence un PAMAS G1 pour les aviateurs français).
Durant l’été 2015, l’armée de l’Air avait d’ailleurs insisté sur l’importance pour ses pilotes et navigateurs de maîtriser parfaitement le pistolet PAMAS G1 étant donné la nature des missions alors menées au-dessus du territoire contrôlé par l’État islamique (EI ou Daesh) en Irak. « En cas d’éjection en territoire hostile, ils doivent être préparés à réagir aux situations extrêmes et à se protéger contre toute agression en faisant usage de leur arme si la situation l’exige », avait-elle souligné.
Évidemment, aucun avion militaire n’est à l’abri d’une panne susceptible de provoquer l’éjection de son équipage. Et le sort effroyable qu’a connu un pilote de F-16 jordanien tombé aux mains de Daesh a rappelé l’importance de l’armement individuel des équipages.
D’autant plus que le risque d’une panne n’est pas le seul dans la mesure où certains groupes armés syriens appartenant à la mouvance jihadiste sont soupçonnés de disposer de missiles sol-air de type MANPADS. Un Su-25 russe a d’ailleurs été abattu avec un tel engin, en février dernier. En outre, il n’est pas non plus exclu qu’il puisse y avoir une « erreur de calcul » entre les avions de la coalition anti-jihadiste et ceux des forces russes et syriennes.
Dans ces conditions, une arme individuelle, comme un pistolet, est-elle suffisante pour permettre l’auto-défense de l’équipage d’un avion abattu, le temps d’attendre l’arrivée des équipes CSAR [Combat Search & Rescue]? La force aérienne néerlandaise a répondu à cette question en dotant ses pilotes de pistolets mitrailleurs « Brugger & Thomet MP9 ». Et l’US Air Force également.
Très prochainement, les équipages américains seront équipés d’une variante de la carabine M4, appelée « GAU-5A » afin d’assurer leur autodéfense en cas d’éjection en territoire ennemi. Il s’agit d’une arme semi-automatique de 5,56 mm, d’une portée de 200 mètres et capable de tirer en rafale. Elle peut être assemblée en moins de 60 secondes.
Actuellement, 100 exemplaires de cette arme sont fabriqués chaque semaine par l’armurerie de l’US Air Force implantée à San Antonio-Lackland [Texas]. Au total, 2.137 GAU-5A seront livrées et certaines sont déjà en dotation.
Cette carabine viendra en supplément du couteau et de l’arme de poing que contiennent les actuels kits de survie des équipages de l’US Air Force. L’un des défi à relever est de la faire entrer dans l’espace réservé des sièges éjectables. D’autant plus qu’elle sera accompagné de quatre chargeurs pouvant contenir 30 cartouches chacun.
Par ailleurs, la question de la récupération des équipages d’avions abattus dans un environnement très contesté risque de se poser avec davantage d’acuité dans les années à venir, dans la mesure où il sera difficile aux équipes CSAR d’intervenir. Ce qui supposera sans doute d’autres réflexions sur l’équipement de survie des pilotes et navigateurs.
Photo : armée de l’Air